LA COUR MAINTIENT L’INTERDICTION D’EXTRACTION D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON, LA TRIBU HAVASUPAI ET LA COALITION POUR LA PRESERVATION FETENT UNE VICTOIRE-CLEF POUR LA PROTECTION DE L’EAU, DE LA VIE SAUVAGE ET DES TERRES SACREES

Par Protect Grand Canyon (Protégez le Grand Canyon)
30 septembre 2014

Contacts :

Ted Zukoski, Earthjustice (303) 996-9622 (w), (303) 641-3149 (c), tzukoski@earthjustice.org
Rex Tilousi, Président Havasupai, (928) 448-2731, htchair@havasupai-nsn.gov
Sandy Bahr, Sierra Club – Grand Canyon (602) 999-5790, sandy.bahr@sierraclub.org
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515, rclark@grandcanyontrust.org
Katherine Davis, Centre pour la Diversité Biologique, (520) 345-5708, kdavis@biologicaldiversity.org
Kevin Dahl, Association pour la Préservation des Parcs Nationaux, (520) 603-6430, kdahl@npca.org

Traduction Christine Prat
Note : Cet article peut sembler présenter des contradictions avec l’article précédent, concernant la Confluence – en particulier la référence aux touristes, que les défenseurs de la Confluence veulent écarter. Je ne suis pas entièrement d’accord avec cette coalition, ni avec la défense du tourisme, ni avec la défense des 25 millions d’habitants des états desservis par l’eau du bassin du Colorado, qui en consomment trop pour leurs piscines et l’électricité de leur climatisation, alors que les Autochtones n’ont ni eau courante ni électricité. Mais les Havasupai, totalement isolés au fond du Grand Canyon, sans autres moyens de transport que l’hélicoptère, à moins de grimper 25 km de falaise pour atteindre le Plateau, où il n’y a ni route ni transports en commun, sont bien obligés de s’allier à des organisations écolos plus ou moins conformistes mais puissantes, pour combattre l’industrie de l’uranium en justice. J’ai donc des réserves sur les arguments employés et les organisations impliquées, mais, de toute façon, face à la radioactivité, il faut se défendre à tout prix…

PHOENIX, Arizona – La Tribu Havasupai d’Arizona et une coalition de groupes pour la préservation [de l’environnement] félicitent le Juge David Campbell pour sa décision de ce jour de maintenir le moratoire du Ministère de l’Intérieur US interdisant pour 20 ans de nouvelles concessions pour l’extraction d’uranium sur les 4000 km² de terres publiques à proximité du Grand Canyon. La Cour a jugé que la décision était conforme aux lois fédérales sur l’environnement et que la zone n’était pas trop grande, contrairement à ce qu’affirmaient les plaignants. Ce qui est en cause, c’est la protection des nappes aquifères et des cours d’eau qui alimentent le Fleuve Colorado et le Grand Canyon des déchets d’uranium et de l’épuisement.

La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, le Centre pour la Diversité Biologique et l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux étaient intervenus dans une procédure engagée par des associations commerciales pour l’industrie des mines et de l’uranium et par le prospecteur d’uranium Gregory Young, devant une Cour de District, en Arizona. La tribu et les groupes ont défendu la décision de l’Intérieur de protéger les sources et les ruisseaux du Grand Canyon, la vie sauvage et les points de vue, contre une nouvelle pollution toxique par l’extraction d’uranium. Les groupements et la tribu étaient représentés par la firme juridique d’intérêt public Earthjustice et par le Projet d’Action Minière de l’Ouest.

« Les Havasupai soutiennent la soustraction des terres aux activités minières pour la protection de nos foyers et de notre eau. La décision du Juge Campbell d’aujourd’hui reconnaît le caractère unique et l’importance des terres au sud du Grand Canyon qui sont notre patrie aborigène et se trouvent à l’intérieur du bassin hydrographique qui alimente nos sources et coule dans notre territoire dans le Canyon » dit le Président Havasupai Rex Tilousi.

« Les terres environnant le Grand Canyon sont pleines de beauté naturelle » dit Ted Zukoski, un avocat de Earthjustice qui a aidé à représenter les groupes au cours de la procédure. « Les eaux vitales et les daims, les élans, les condors et autres formes de vie sauvage qu’on y trouve méritent d’être protégés de la pollution et de l’industrialisation toxiques et sont menacés par l’extraction d’uranium à grande échelle. C’est pourquoi il était crucial de défendre ces terres contre cette attaque intéressée de l’industrie de l’uranium. »

En janvier 2012, le Ministre de l’Intérieur de l’époque Ken Salazar, a décrété un moratoire de 20 ans interdisant toute nouvelle concession minière et tout développement de mines sur des concessions existantes sans permis valable. La procédure engagée par l’industrie minière prétendait que l’évaluation d’impacts environnementaux de 700 pages du Ministère de l’Intérieur était inadéquate.

« La décision de la cour valide les conclusions de cinq agences fédérales, entre autres celles de scientifiques du Bureau des Etudes Géologiques des Etats-Unis » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « L’extraction d’uranium présente des risques inacceptables pour l’eau du Grand Canyon, la vie sauvage et les gens. Elle devrait être interdite définitivement dans notre région. »

La pollution par l’uranium infecte déjà le Grand Canyon et les alentours. Des propositions de nouvelles mines ont suscité des protestations, des conflits juridiques et des propositions de lois. Etant donné que des dizaines de nouvelles mines menacent d’industrialiser des zones naturelles iconographiques et sacrées, de détruire l’habitat d’une vie sauvage et de polluer et épuiser des nappes aquifères, des scientifiques, des gouvernements tribaux et locaux et des commerces ont tous exprimé leur soutien aux protections adoptées par l’Intérieur.

Le Juge David G. Campbell, de la Cour de District fédérale pour l’Arizona, a résumé sa décision rejetant toutes les exigences de l’industrie de l’uranium en déclarant que le Ministre de l’Intérieur avait autorité pour « s’aventurer sur le chemin de la prudence pour protéger un trésor naturel – le Parc National du Grand Canyon. »

« Cette décision de s’en tenir aux limites imposées aux activités minières est une très bonne nouvelle pour le Parc National du Grand Canyon et la région du Grand Canyon, ainsi que pour les nombreux visiteurs, les commerces et les organisations, les gouvernements locaux et les Tribus Autochtones qui se préoccupent du Parc et des terres publiques aux alentours » dit Sandy Bahr, directrice de la section du Grand Canyon du Sierra Club. « Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour assurer que les mines d’uranium ne soient pas autorisées à contaminer les eaux souterraines et à menacer les cours d’eau et l’eau potable. Cette décision aide énormément. »

Un des grands symboles de l’Ouest Américain, le Grand Canyon a d’abord été protégé comme monument national par Theodore Roosevelt en 1908, et il est entouré par des milliers de kilomètres carrés de terres publiques qui contiennent des zones sauvages, deux monuments nationaux, des zones réservées pour la protections d’espèces menacées et des ressources culturelles, et deux forêts anciennes de pins ponderosa. Le Canyon est aussi le pays des Havasupai, de la Bande de Paiutes Kaibab, des Hualapai et de tribus Navajo et a été désigné comme site appartenant à l’ « Héritage Mondial ». La région du Grand Canyon attire environs cinq millions de touristes et d’excursionnistes par an.

« Cette décision confirme ce que les Américains savaient déjà – que la protection de ce bassin hydrographique crucial de l’extraction d’uranium ne fait aucun doute. Ce n’est que de la science crédible et de la gestion responsable » dit Katherine Davis, qui fait campagne pour les terres publiques au Centre pour la Diversité Biologique. « Le Grand Canyon nous donne une occasion unique d’explorer et de comprendre notre pays culturel et nous devons protéger çà. »

Une étude de l’Intérieur sur la temporisation de l’extraction minière a montré que sans restrictions, 26 nouvelles mines d’uranium et 700 projets de prospection se développeraient, occasionnant des problèmes à la surface sur plus de 5 km² et la consommation d’1,2 millions de litres d’eau. Avec le moratoire, les opérations minières existantes devraient occasionner un dixième des problèmes de surface et un tiers de l’utilisation d’eau sur une période de 20 ans. Si de nouvelles mines étaient autorisées, le taux d’uranium dans certaines sources pourraient augmenter jusqu’à atteindre le double du taux autorisé par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) pour l’eau potable et les nappes aquifères pourraient être gravement épuisées, mettant en danger la santé publique et la vie sauvage, et compromettre les valeurs des tribus qui considèrent les sources comme sacrées.

Les services publics de distribution d’eau en Arizona, en Californie et dans le Nevada ont exprimé leurs inquiétudes quant à la contamination possible du Fleuve Colorado si l’extraction d’uranium était autorisée autour du Grand Canyon, et aux effets potentiellement dévastateurs sur les 25 millions d’habitants de leurs états qui dépendent de l’eau du Fleuve Colorado pour l’eau potable et l’agriculture.

« Après une étude et une participation publique significatifs, le Ministre Salazar a pris une décision solide et volontaire pour protéger un des paysages à la signification des plus durables au monde et préserver la santé de communautés Autochtones vivant dans le bassin hydrographique du Grand Canyon » dit Kevin Dahl, de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Si cette tentative de compromettre une décision appropriée avait réussi, nous aurions tous été en danger. »

Les entreprises d’extraction d’uranium ont 60 jours pour faire appel de la décision du Juge Campbell auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit et vont probablement le faire, si on considère leurs déclarations passées.

« Si les compagnies minières vont en appel, nous serons là pour défendre les décisions prudentes du Ministre – et du Juge Campbell » dit Zukoski.

LE DOCUMENT OFFICIEL (en anglais) :
http://earthjustice.org/sites/default/files/files/FINAL%20ORder%20%20Grand%20Canyon%20withdrawal.pdf

 

Publié par Indigenous Action Media
6 novembre 2013
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Traduction Christine Prat

 

Grand Canyon, Arizona – D’après un communiqué de presse publié par le Sierra Club, Energy Fuels Resources, Inc. a « décidé de placer la [Mine du Canyon] sous statut non opérationnel mardi ». L’arrêt devrait durer jusqu’à la décision de la Cour en décembre 2014.

La Mine du Canyon (Canyon Mine) représentait une grave menace pour Red Butte, un site considéré comme sacré par la Nation Havasupai.

 

Voir articles précédents:

LA TRIBU HAVASUPAI ET DES GROUPES DE PROTECTION DE LA NATURE ATTAQUENT EN JUSTICE LA MINE D’URANIUM QUI MENACE LE GRAND CANYON DU COLORADO, 7 mars 2013

L’exploitation de l’uranium Commence près du Grand Canyon, par Klee Benally, mars 2010

 

Ci-dessous, le communiqué intégral du Sierra Club:

Pour publication immédiate, 6 novembre 2013

Contacts :
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515
Robin Silver, Center for Biological Diversity, (602) 799-3275
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 253-8633

 

La Mine ‘Zombie’ du Grand Canyon arrêtée

PARC NATIONAL DU GRAND CANYON – Pour la seconde fois au cours de nombreuses décennies, les opérations d’ouverture de la mine d’uranium du Canyon, à une dizaine de km au sud du Parc National du Grand Canyon, ont été suspendues. La Tribu Havasupai, qui avait déjà par le passé engagé des poursuites contre la mine, et des groupes pour la conservation du site s’efforcent d’arrêter le développement de cette mine à cause des dégâts potentiels pour les eaux et la vie sauvage dans le Grand Canyon, ainsi qu’à des ressources culturelles.

Suite à un accord avec la Tribu Havasupai et les groupes de protection, et citant des « raisons économiques », Energy Fuels Resources, Inc. a décidé mardi de placer la mine sous un statut non opérationnel. Les prix de l’uranium ont baissé pendant les trois derniers mois au niveau le plus bas depuis cinq ans. La mine avait déjà été arrêtée en 1992, après que les prix de l’uranium soient tombés à un niveau exceptionnellement bas. La compagnie a repris les opérations de fonçage de puits au début de 2013 ; la présente interruption doit durer au moins jusqu’à ce qu’une décision de justice soit prise ou jusqu’au 31 décembre 2014.

« La Mine du Canyon fait courir des risques de dégâts irréversibles pour les Havasupai et l’eau du Grand Canyon, la vie sauvage, le tourisme et l’économie, donc cette fermeture est une très bonne nouvelle » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « La fermeture est temporaire. Suivant la politique actuelle, les administrations fédérales autoriseront cette mine tout comme d’autres ‘mines zombies’ de la région à rouvrir l’année prochaine, ou dans 10 ou 20 ans sans nouvelle étude environnementale ou réparation. Çà doit changer ».

La Tribu Havasupai et les groupes de protection ont poursuivi le Service des Forêts des Etats-Unis pour sa décision de 2012 d’autoriser la mine controversée à ouvrir sans les consultations préalables requises avec les tribus et sans mettre à jour le rapport environnemental fédéral de 1986. La mine est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, que le Service des Forêts a classée en 2010 pour son importance religieuse et culturelle pour les tribus, spécialement les Havasupai. Elle menace des valeurs culturelles, la vie sauvage, et l’eau, y compris les nappes aquifères qui alimente les cascades du Grand Canyon.

La procédure en cours accuse le Service des Forêts d’enfreindre la Loi Nationale sur la Préservation Historique, pour n’avoir pas consulté la Tribu Havasupai pour déterminer si les impacts de la mine sur Red Butte pouvaient être évités avant d’approuver l’exploitation minière. Elle suppute également des infractions à la Loi Nationale sur la Politique Environnementale pour n’avoir pas analysé les nouvelles circonstances et découvertes scientifiques depuis le rapport dépassé de 1986 sur l’impact environnemental. Ces circonstances incluent la désignation de Red Butte comme Propriété Culturelle Traditionnelle, la réintroduction du condor de Californie menacé et de nouvelles découvertes scientifiques montrant que l’extraction d’uranium pourrait contaminer des nappes aquifères profondes et les suintements et les ruisseaux du Grand Canyon.

« Il est clair depuis des années que le public ne veut pas d’exploitation d’uranium autour du Grand Canyon. Maintenant que l’activité de cette mine est à l’arrêt, le Service des Forêts a une nouvelle occasion de faire ce qu’il faut : protéger les gens, la vie sauvage et ce paysage incroyable de l’exploitation minière à l’échelle industrielle et de toute la pollution et destruction qui l’accompagnent » dit Robin Silver du Centre pour la Diversité Biologique.

La mine se trouve dans le périmètre de la zone de « retrait minier » approuvée par le gouvernement Obama en janvier 2012 pour protéger la ligne de partage des eaux du Grand Canyon des impacts d’une nouvelle exploitation de mines d’uranium. Le ‘retrait’ interdit de nouvelles concessions minières et l’exploitation de vieilles concessions n’ayant pas de « droits valables existants » d’exploiter. En avril 2012, le Service des Forêts a déterminé qu’il y avait des droits valables existants pour la Mine du Canyon et a publié en juin un rapport justifiant sa décision d’autoriser l’ouverture de la mine sans mettre à jour le rapport environnemental vieux de 27 ans.

« Il est temps de fermer cette mine de façon permanente » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club du district du Grand Canyon. « C’était une mauvaise idée il y a 27 ans quand la déclaration d’impact environnemental dépassée a été émise, c’est une mauvaise idée aujourd’hui, et ce sera très certainement une mauvaise idée demain. Maintenant, nous en savons encore plus sur la menace que la Mine du Canyon fait peser sur l’eau, la vie sauvage et les ressources culturelles du Grand Canyon ».

Les requérants dans l’affaire sont la Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club.

 

Historique

La Mine du Canyon est située dans la Forêt Nationale de Kaibab, à une dizaine de kilomètres au sud du Parc National du Grand Canyon. L’approbation initiale de la mine en 1986 a fait l’objet de protestations et de poursuites judiciaires de la part de la Tribu Havasupai et d’autres objectant les impacts potentiels de l’exploitation d’uranium pour les eaux souterraines de la région, les sources, les ruisseaux, les écosystèmes et les valeurs culturelles attachées à Red Butte.

L’infrastructure au sol a été construite au début des années 90, mais l’effondrement des prix de l’uranium a entraîné la fermeture de la mine avant que les puits aient été creusés. Des forages d’exploration ont drainé l’eau souterraine sous le site de la mine, éliminant selon les estimations 40 millions de litres d’eau par an des sources de la région alimentées par les eaux souterraines. En 2010, un rapport de l’US Geological Survey a noté que des échantillons d’eau souterraine sous la mine présentaient des concentrations d’uranium dissout supérieures aux normes pour l’eau potable. Les eaux souterraines menacées par la mine alimentent des puits municipaux et des eaux de suintement et des sources dans le Grand Canyon, entre autres les Sources Havasu et le ruisseau Havasu. Les Permis de Protection de la Nappe Aquifère délivrés pour la mine par l’ADEQ, Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona, n’exigent pas la surveillance des nappes aquifères profondes et ne comprennent pas de plan ou d’exigence pour remédier à la contamination des nappes aquifères profondes.

La mine, à l’origine propriété d’Energy Fuels Nuclear, a été achetée par Denison Mines en 1997 et par Energy Fuels Resources Inc., l’actuel propriétaire, en 2012. Energy Fuels a géré la mine depuis avril 2013, procédant au fonçage du puits et préparant la mine pour l’extraction du minerai d’uranium.

Le Grand Canyon Trust est une organisation de conservation protégeant et réhabilitant le Plateau du Colorado.

Le Sierra Club est une organisation de conservation de 2.1 millions de membres et supporters dans tous le pays et des districts dans chaque état, dont le district du Grand Canyon en Arizona. La mission du Sierra Club est d’explorer, apprécier et protéger les zones sauvages de la planète.

Le Centre pour la Diversité Biologique est une ONG nationale de plus de 625 000 membres qui se consacre à la protection des espèces menacées et des endroits sauvages.

 

 

DES MENACES D’EXPLOITATION DE MINES D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON PLANENT TOUJOURS, UN AN APRES DES RESTRICTIONS HISTORIQUES SUR L’EXTRACTION

Par Protect Grand Canyon, NAU (Université du Nord de l’Arizona, Flagstaff)
Publié le 10 janvier 2013
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Traduction Christine Prat

PARC NATIONAL DU GRAND CANYON DU COLORADO, Arizona – Un an après que le gouvernement Obama ait adopté une loi introduisant de nouvelles protections limitant le développement de l’extraction d’uranium dans une zone d’environs 4000 km2 autour du Parc National du Grand Canyon, la pollution et les menaces légales de l’industrie de l’uranium sont toujours là. Cinq poursuites en justice de l’industrie minière – dont une réclamant au moins 120 millions de dollars aux Etats-Unis – ainsi que des projets de réouverture de mines des années 80 menacent toujours le public et les terres tribales traditionnelles ainsi que l’eau à l’intérieur et autour du Parc National du Grand Canyon.

« Le Grand Canyon et son bassin alimentent un habitat important pour toute une variété de vie sauvage – des condors aux mouflons – et c’est un moteur économique pour le nord de l’Arizona, fournissant des emplois et des revenus à cette région rurale » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club pour le district du Grand Canyon. Ce retrait – mettant un terme aux activités minières destructrice – est capital pour la protection du Grand Canyon et de l’eau qui est vitale pour nos communautés. »

Le gouvernement a finalisé le « retrait » des 4000 km2 autour du Grand Canyon le 9 janvier 2012, suite au tollé régional et national causé par les impacts potentiels d’une nouvelle explosion de l’exploitation d’uranium au cœur de ce paysage mondialement célèbre. Les restrictions interdisent les nouvelles concessions minières et le développement de mines sur d’anciennes concessions dont les réserves en minerai ne sont pas prouvées et n’ont pas d’autorisation valide d’exploiter des mines.

« Après un onéreux examen et une participation publique substantielle, le Ministre Salazar a pris une décision ferme et résolue pour protéger l’un des paysages les plus importants du monde et la santé à long terme des communautés autochtones qui vivent à l’intérieur du bassin de Grand Canyon » dit Dave Nimkin de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Les efforts actuels pour compromettre cette décision courageuse et appropriée nous mettent tous en danger. »

Cinq poursuites judiciaires de l’industrie de l’uranium et ses partisans ont été lancées en 2012 attaquant les restrictions ; une a été retirée, et quatre ont fusionné en une seule, portée aujourd’hui devant la cour de justice fédérale en Arizona. Pour défendre le retrait, la Tribu Havasupai et les groupes de protection du site sont intervenus dans l’affaire.

« Le Grand Canyon et les terres, les bassins hydrologiques et les communautés aux alentours ne doivent pas être envahis par les mines et traversés en tous sens par des routes et des poids-lourds transportant des matériaux radioactifs » dit Ted Zukoski, un avocat représentant les tribus et les groupes pour la protection de la nature opposés aux poursuites de l’industrie. « Nous continuerons à nous battre pour protéger les gens, la vie sauvage et les eaux vitales de la région. »

VANE Minerals, de Londres, a retiré sa plainte contre les restrictions minières le mois dernier, choisissant de poursuivre les Etats-Unis au civil. Dans cette affaire en cours, VANE affirme que les nouvelles restrictions minières lui donne droit à plus de 120 millions de dollars des contribuables américains.

RedButte1En avril 2012, la Forêt Nationale de Kaibab a octroyé des droits d’extraction à Energy Fuels pour la Mine du Canyon sur la rive sud du Grand Canyon, à l’intérieur de la zone de restrictions. En juin, la Forêt a annoncé qu’elle autoriserait Energy Fuels à rouvrir la Mine du Canyon et mettrait à jour sa « déclaration d’impact environnemental » vieille de 27 ans. La mine est proche de Red Butte, un lieu sacré pour les Havasupai, qui ont mené une bataille juridique de plusieurs années pour bloquer la mine dans les années 90.

« Les organismes gouvernementaux d’Obama autorisent la réouverture d’anciennes mines sans mettre à jour les anciennes études environnementales » dit Taylor McKinnon, directeur des campagnes pour les terres publiques au Centre de la Diversité Biologique. « Ces mines vont amener la pollution que les restrictions entendaient empêcher. Leur approbation dans les années 80 était une idée épouvantable ; autoriser leur réouverture sur la base de connaissances scientifiques dépassées est encore pire. »

Le Bureau de Gestion des Sols autorise Energy Fuels à préparer l’ouverture d’une seconde mine, la Mine Pinenut, située au nord du Grand Canyon. Tout comme le Service des Forêts, le Bureau de Gestion des Sols n’a pas mis à jour ses examens environnementaux des années 80 pour cette mine ni pour la mine Arizona 1 toute proche, qui a commencé à opérer en 2009 et que les tribus et groupes de protection ont attaqué en justice pour faire cesser l’exploitation. Ce conflit est maintenant devant la Cour d’Appel du 9ième Circuit.

« Des décennies d’extraction d’uranium dans la région ont laissé un héritage toxique qui a pollué définitivement les eaux de surface et souterraines et continue à menacer la vie des gens, le parc et la flore et la faune, » dit Roger Clark du Grand Canyon Trust. « Le Parc National du Grand Canyon a récemment dépensé 15 millions de dollars pour retirer des engins radioactifs et la couche supérieure du sol de la mine Orphan, qui présentent des dangers pour les condors menacés et les visiteurs de ce très populaire point de vue sur le Canyon. L’exploitation de mines est une industrie qui connaît des cycles d’expansion et d’effondrement qui nuisent au tourisme et privent les économies locales des bénéfices à long terme qu’elles pourraient tirer d’un Grand Canyon aux paysages intacts et non pollués. »

La pollution à l’uranium dévaste déjà le Grand Canyon et les environs. La Nation Navajo a plusieurs centaines de mines d’uranium abandonnées qui n’ont toujours pas été dépolluées. Parce que des dizaines de nouvelles mines menaçaient d’industrialiser des terres de grande valeur, de détruire l’habitat de la faune et la flore sauvages et de polluer définitivement ou épuiser les nappes aquifères et les sources, des savants, des gouvernements tribaux et locaux et des entreprises ont exprimé leur soutien à la protection que le retrait de l’industrie minière apporte au Grand Canyon et ses environs.

 

Contacts :

David Nimkin, National Parks Conservation Association, (801) 518-1270
Ted Zukoski, Earthjustice, (303) 996-9622
Taylor McKinnon, Center for Biological Diversity, (928) 310-6713
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 999-5790
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515