Publié par Indigenous Action Media
6 novembre 2013
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Traduction Christine Prat
Grand Canyon, Arizona – D’après un communiqué de presse publié par le Sierra Club, Energy Fuels Resources, Inc. a « décidé de placer la [Mine du Canyon] sous statut non opérationnel mardi ». L’arrêt devrait durer jusqu’à la décision de la Cour en décembre 2014.
La Mine du Canyon (Canyon Mine) représentait une grave menace pour Red Butte, un site considéré comme sacré par la Nation Havasupai.
Voir articles précédents:
L’exploitation de l’uranium Commence près du Grand Canyon, par Klee Benally, mars 2010
Ci-dessous, le communiqué intégral du Sierra Club:
Pour publication immédiate, 6 novembre 2013
Contacts :
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515
Robin Silver, Center for Biological Diversity, (602) 799-3275
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 253-8633
La Mine ‘Zombie’ du Grand Canyon arrêtée
PARC NATIONAL DU GRAND CANYON – Pour la seconde fois au cours de nombreuses décennies, les opérations d’ouverture de la mine d’uranium du Canyon, à une dizaine de km au sud du Parc National du Grand Canyon, ont été suspendues. La Tribu Havasupai, qui avait déjà par le passé engagé des poursuites contre la mine, et des groupes pour la conservation du site s’efforcent d’arrêter le développement de cette mine à cause des dégâts potentiels pour les eaux et la vie sauvage dans le Grand Canyon, ainsi qu’à des ressources culturelles.
Suite à un accord avec la Tribu Havasupai et les groupes de protection, et citant des « raisons économiques », Energy Fuels Resources, Inc. a décidé mardi de placer la mine sous un statut non opérationnel. Les prix de l’uranium ont baissé pendant les trois derniers mois au niveau le plus bas depuis cinq ans. La mine avait déjà été arrêtée en 1992, après que les prix de l’uranium soient tombés à un niveau exceptionnellement bas. La compagnie a repris les opérations de fonçage de puits au début de 2013 ; la présente interruption doit durer au moins jusqu’à ce qu’une décision de justice soit prise ou jusqu’au 31 décembre 2014.
« La Mine du Canyon fait courir des risques de dégâts irréversibles pour les Havasupai et l’eau du Grand Canyon, la vie sauvage, le tourisme et l’économie, donc cette fermeture est une très bonne nouvelle » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « La fermeture est temporaire. Suivant la politique actuelle, les administrations fédérales autoriseront cette mine tout comme d’autres ‘mines zombies’ de la région à rouvrir l’année prochaine, ou dans 10 ou 20 ans sans nouvelle étude environnementale ou réparation. Çà doit changer ».
La Tribu Havasupai et les groupes de protection ont poursuivi le Service des Forêts des Etats-Unis pour sa décision de 2012 d’autoriser la mine controversée à ouvrir sans les consultations préalables requises avec les tribus et sans mettre à jour le rapport environnemental fédéral de 1986. La mine est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, que le Service des Forêts a classée en 2010 pour son importance religieuse et culturelle pour les tribus, spécialement les Havasupai. Elle menace des valeurs culturelles, la vie sauvage, et l’eau, y compris les nappes aquifères qui alimente les cascades du Grand Canyon.
La procédure en cours accuse le Service des Forêts d’enfreindre la Loi Nationale sur la Préservation Historique, pour n’avoir pas consulté la Tribu Havasupai pour déterminer si les impacts de la mine sur Red Butte pouvaient être évités avant d’approuver l’exploitation minière. Elle suppute également des infractions à la Loi Nationale sur la Politique Environnementale pour n’avoir pas analysé les nouvelles circonstances et découvertes scientifiques depuis le rapport dépassé de 1986 sur l’impact environnemental. Ces circonstances incluent la désignation de Red Butte comme Propriété Culturelle Traditionnelle, la réintroduction du condor de Californie menacé et de nouvelles découvertes scientifiques montrant que l’extraction d’uranium pourrait contaminer des nappes aquifères profondes et les suintements et les ruisseaux du Grand Canyon.
« Il est clair depuis des années que le public ne veut pas d’exploitation d’uranium autour du Grand Canyon. Maintenant que l’activité de cette mine est à l’arrêt, le Service des Forêts a une nouvelle occasion de faire ce qu’il faut : protéger les gens, la vie sauvage et ce paysage incroyable de l’exploitation minière à l’échelle industrielle et de toute la pollution et destruction qui l’accompagnent » dit Robin Silver du Centre pour la Diversité Biologique.
La mine se trouve dans le périmètre de la zone de « retrait minier » approuvée par le gouvernement Obama en janvier 2012 pour protéger la ligne de partage des eaux du Grand Canyon des impacts d’une nouvelle exploitation de mines d’uranium. Le ‘retrait’ interdit de nouvelles concessions minières et l’exploitation de vieilles concessions n’ayant pas de « droits valables existants » d’exploiter. En avril 2012, le Service des Forêts a déterminé qu’il y avait des droits valables existants pour la Mine du Canyon et a publié en juin un rapport justifiant sa décision d’autoriser l’ouverture de la mine sans mettre à jour le rapport environnemental vieux de 27 ans.
« Il est temps de fermer cette mine de façon permanente » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club du district du Grand Canyon. « C’était une mauvaise idée il y a 27 ans quand la déclaration d’impact environnemental dépassée a été émise, c’est une mauvaise idée aujourd’hui, et ce sera très certainement une mauvaise idée demain. Maintenant, nous en savons encore plus sur la menace que la Mine du Canyon fait peser sur l’eau, la vie sauvage et les ressources culturelles du Grand Canyon ».
Les requérants dans l’affaire sont la Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club.
Historique
La Mine du Canyon est située dans la Forêt Nationale de Kaibab, à une dizaine de kilomètres au sud du Parc National du Grand Canyon. L’approbation initiale de la mine en 1986 a fait l’objet de protestations et de poursuites judiciaires de la part de la Tribu Havasupai et d’autres objectant les impacts potentiels de l’exploitation d’uranium pour les eaux souterraines de la région, les sources, les ruisseaux, les écosystèmes et les valeurs culturelles attachées à Red Butte.
L’infrastructure au sol a été construite au début des années 90, mais l’effondrement des prix de l’uranium a entraîné la fermeture de la mine avant que les puits aient été creusés. Des forages d’exploration ont drainé l’eau souterraine sous le site de la mine, éliminant selon les estimations 40 millions de litres d’eau par an des sources de la région alimentées par les eaux souterraines. En 2010, un rapport de l’US Geological Survey a noté que des échantillons d’eau souterraine sous la mine présentaient des concentrations d’uranium dissout supérieures aux normes pour l’eau potable. Les eaux souterraines menacées par la mine alimentent des puits municipaux et des eaux de suintement et des sources dans le Grand Canyon, entre autres les Sources Havasu et le ruisseau Havasu. Les Permis de Protection de la Nappe Aquifère délivrés pour la mine par l’ADEQ, Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona, n’exigent pas la surveillance des nappes aquifères profondes et ne comprennent pas de plan ou d’exigence pour remédier à la contamination des nappes aquifères profondes.
La mine, à l’origine propriété d’Energy Fuels Nuclear, a été achetée par Denison Mines en 1997 et par Energy Fuels Resources Inc., l’actuel propriétaire, en 2012. Energy Fuels a géré la mine depuis avril 2013, procédant au fonçage du puits et préparant la mine pour l’extraction du minerai d’uranium.
Le Grand Canyon Trust est une organisation de conservation protégeant et réhabilitant le Plateau du Colorado.
Le Sierra Club est une organisation de conservation de 2.1 millions de membres et supporters dans tous le pays et des districts dans chaque état, dont le district du Grand Canyon en Arizona. La mission du Sierra Club est d’explorer, apprécier et protéger les zones sauvages de la planète.
Le Centre pour la Diversité Biologique est une ONG nationale de plus de 625 000 membres qui se consacre à la protection des espèces menacées et des endroits sauvages.
DES MENACES D’EXPLOITATION DE MINES D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON PLANENT TOUJOURS, UN AN APRES DES RESTRICTIONS HISTORIQUES SUR L’EXTRACTION
Par Protect Grand Canyon, NAU (Université du Nord de l’Arizona, Flagstaff)
Publié le 10 janvier 2013
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Traduction Christine Prat
PARC NATIONAL DU GRAND CANYON DU COLORADO, Arizona – Un an après que le gouvernement Obama ait adopté une loi introduisant de nouvelles protections limitant le développement de l’extraction d’uranium dans une zone d’environs 4000 km2 autour du Parc National du Grand Canyon, la pollution et les menaces légales de l’industrie de l’uranium sont toujours là. Cinq poursuites en justice de l’industrie minière – dont une réclamant au moins 120 millions de dollars aux Etats-Unis – ainsi que des projets de réouverture de mines des années 80 menacent toujours le public et les terres tribales traditionnelles ainsi que l’eau à l’intérieur et autour du Parc National du Grand Canyon.
« Le Grand Canyon et son bassin alimentent un habitat important pour toute une variété de vie sauvage – des condors aux mouflons – et c’est un moteur économique pour le nord de l’Arizona, fournissant des emplois et des revenus à cette région rurale » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club pour le district du Grand Canyon. Ce retrait – mettant un terme aux activités minières destructrice – est capital pour la protection du Grand Canyon et de l’eau qui est vitale pour nos communautés. »
Le gouvernement a finalisé le « retrait » des 4000 km2 autour du Grand Canyon le 9 janvier 2012, suite au tollé régional et national causé par les impacts potentiels d’une nouvelle explosion de l’exploitation d’uranium au cœur de ce paysage mondialement célèbre. Les restrictions interdisent les nouvelles concessions minières et le développement de mines sur d’anciennes concessions dont les réserves en minerai ne sont pas prouvées et n’ont pas d’autorisation valide d’exploiter des mines.
« Après un onéreux examen et une participation publique substantielle, le Ministre Salazar a pris une décision ferme et résolue pour protéger l’un des paysages les plus importants du monde et la santé à long terme des communautés autochtones qui vivent à l’intérieur du bassin de Grand Canyon » dit Dave Nimkin de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Les efforts actuels pour compromettre cette décision courageuse et appropriée nous mettent tous en danger. »
Cinq poursuites judiciaires de l’industrie de l’uranium et ses partisans ont été lancées en 2012 attaquant les restrictions ; une a été retirée, et quatre ont fusionné en une seule, portée aujourd’hui devant la cour de justice fédérale en Arizona. Pour défendre le retrait, la Tribu Havasupai et les groupes de protection du site sont intervenus dans l’affaire.
« Le Grand Canyon et les terres, les bassins hydrologiques et les communautés aux alentours ne doivent pas être envahis par les mines et traversés en tous sens par des routes et des poids-lourds transportant des matériaux radioactifs » dit Ted Zukoski, un avocat représentant les tribus et les groupes pour la protection de la nature opposés aux poursuites de l’industrie. « Nous continuerons à nous battre pour protéger les gens, la vie sauvage et les eaux vitales de la région. »
VANE Minerals, de Londres, a retiré sa plainte contre les restrictions minières le mois dernier, choisissant de poursuivre les Etats-Unis au civil. Dans cette affaire en cours, VANE affirme que les nouvelles restrictions minières lui donne droit à plus de 120 millions de dollars des contribuables américains.
En avril 2012, la Forêt Nationale de Kaibab a octroyé des droits d’extraction à Energy Fuels pour la Mine du Canyon sur la rive sud du Grand Canyon, à l’intérieur de la zone de restrictions. En juin, la Forêt a annoncé qu’elle autoriserait Energy Fuels à rouvrir la Mine du Canyon et mettrait à jour sa « déclaration d’impact environnemental » vieille de 27 ans. La mine est proche de Red Butte, un lieu sacré pour les Havasupai, qui ont mené une bataille juridique de plusieurs années pour bloquer la mine dans les années 90.
« Les organismes gouvernementaux d’Obama autorisent la réouverture d’anciennes mines sans mettre à jour les anciennes études environnementales » dit Taylor McKinnon, directeur des campagnes pour les terres publiques au Centre de la Diversité Biologique. « Ces mines vont amener la pollution que les restrictions entendaient empêcher. Leur approbation dans les années 80 était une idée épouvantable ; autoriser leur réouverture sur la base de connaissances scientifiques dépassées est encore pire. »
Le Bureau de Gestion des Sols autorise Energy Fuels à préparer l’ouverture d’une seconde mine, la Mine Pinenut, située au nord du Grand Canyon. Tout comme le Service des Forêts, le Bureau de Gestion des Sols n’a pas mis à jour ses examens environnementaux des années 80 pour cette mine ni pour la mine Arizona 1 toute proche, qui a commencé à opérer en 2009 et que les tribus et groupes de protection ont attaqué en justice pour faire cesser l’exploitation. Ce conflit est maintenant devant la Cour d’Appel du 9ième Circuit.
« Des décennies d’extraction d’uranium dans la région ont laissé un héritage toxique qui a pollué définitivement les eaux de surface et souterraines et continue à menacer la vie des gens, le parc et la flore et la faune, » dit Roger Clark du Grand Canyon Trust. « Le Parc National du Grand Canyon a récemment dépensé 15 millions de dollars pour retirer des engins radioactifs et la couche supérieure du sol de la mine Orphan, qui présentent des dangers pour les condors menacés et les visiteurs de ce très populaire point de vue sur le Canyon. L’exploitation de mines est une industrie qui connaît des cycles d’expansion et d’effondrement qui nuisent au tourisme et privent les économies locales des bénéfices à long terme qu’elles pourraient tirer d’un Grand Canyon aux paysages intacts et non pollués. »
La pollution à l’uranium dévaste déjà le Grand Canyon et les environs. La Nation Navajo a plusieurs centaines de mines d’uranium abandonnées qui n’ont toujours pas été dépolluées. Parce que des dizaines de nouvelles mines menaçaient d’industrialiser des terres de grande valeur, de détruire l’habitat de la faune et la flore sauvages et de polluer définitivement ou épuiser les nappes aquifères et les sources, des savants, des gouvernements tribaux et locaux et des entreprises ont exprimé leur soutien à la protection que le retrait de l’industrie minière apporte au Grand Canyon et ses environs.
Contacts :
David Nimkin, National Parks Conservation Association, (801) 518-1270
Ted Zukoski, Earthjustice, (303) 996-9622
Taylor McKinnon, Center for Biological Diversity, (928) 310-6713
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 999-5790
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515