Alors que la nucléarisation du monde – militaire et civile – s’accélère à une vitesse affolante, l’association Au-delà du Nucléaire/Un Futur Sans Nucléaire, a attribué un prix à titre posthume à Klee Benally, Anarchiste Diné, pour ses décennies de lutte contre le nucléaire et les centaines de mines d’uranium au milieu desquelles il a grandi. Le prix sera remis à sa mère le 4 mars 2025, à New-York.

Jusqu’en décembre 2023 (il nous a quitté le 30), il a lutté contre l’ouverture d’une mine d’uranium près du Grand Canyon du Colorado et le transport de minerai radioactif par camions non-étanches, à travers des communautés Autochtones. Il avait co-fondé le mouvement « Haul NO! » (PAS de transport) il y a quelques années. Les autres membres du mouvement continuent la lutte. Le 13 février 2025, un proche de Klee, a été arrêté à Flagstaff, Arizona, en relation avec la lutte contre le trajet de transport. Depuis, plus aucune nouvelle de lui. Étant donné la situation aux U.S.A., nous craignons le pire.

J’ai commencé à suivre l’affaire de la mine en 2009. Suite aux nombreuses protestations (le Grand Canyon est un site classé et un des plus visités au monde par les touristes), Obama avait prononcé un moratoire de 20 ans contre l’ouverture de nouvelles mines dans la région. Trump a levé le moratoire dès 2017. De plus, la compagnie a toujours prétendu qu’ayant obtenu un permis avant l’entrée en vigueur du moratoire, ça ne la concernait pas. Cependant, le permis avait été accordé sur la base d’une étude d’impact environnemental périmée.

Oui, le Grand Canyon c’est loin. Mais la nucléarisation galopante concerne aussi l’Europe, surtout la France, et empoisonne des gens avec des mines partout dans le monde (pour la France, les Touareg du nord du Niger, entre autres). Et une nouvelle catastrophe type Fukushima mettrait la terre entière en danger.
(photo: Leona Morgan, de Haul NO! à Bure)

Ce qui se passe en territoire Autochtone en Amérique du Nord, se passe aussi un peu partout dans le monde. Beaucoup d’Autochtones en sont conscients, y compris dans les colonies françaises encore existantes.

Tout ceci n’étant qu’une raison de plus de faire une vraie révolution.

« Détruire ce qui nous détruit » Klee Benally

Christine Prat

Risques d’accidents graves sur le trajet:

Par Brenda Norrell
Censored News
15 février 2025
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

WINDOW ROCK, Navajo Nation – Un comité du Conseil de la Nation Navajo a demandé qui était responsable de l’accord avec Energy Fuels qui autorise des camions chargés de minerai d’uranium radioactif à passer par la Nation Navajo, et souligné que le Conseil de la Nation Navajo n’avait jamais été consulté et n’avait jamais approuvé l’accord avec Energy Fuels.

Après avoir louvoyé et évité de répondre aux questions, les avocats du gouvernement Navajo ont fini par dire que les responsables des négociations de l’accord étaient Ethel Branch, ex-Procureure Générale de la Nation Navajo, Heather Claw, actuelle Procureure Générale, avec le Département de la Justice Navajo et l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) Navajo.

Des camions transportant des déchets radioactifs d’uranium – couverts de simples toiles cirées – ont traversé la Réserve mercredi 13 février et deux autres jeudi 14. Le nombre de camions va augmenter. De deux à quatre camions passeront chaque jour jusqu’à la fin du mois. L’accord est prévu pour les deux à quatre ans à venir.

Les camions sont passés sans que les habitants soient prévenus.

Lors d’une réunion de jeudi, des Délégués du Conseil de la Nation Navajo ont rappelé qu’ils étaient le corps législatif de la Nation, mais n’avaient jamais été consultés sur l’accord avec Energy Fuels.

Réunion ordinaire du Comité Naabik’íyáti’, jeudi 13 février 2025

Questions de la tribu aux avocats et à l’EPA Navajo sur l’accord

La déléguée Eugenia Charles-Newton demanda qui avait négocié les termes de l’accord et qui avait décidé du montant à payer à la tribu par Energy Fuels.
« Qui en est arrivé au montant de 1,2 million de dollars ? »
« Nous n’aurions jamais dû accepter, parce qu’au cours de la dernière réunion que nous avons eu sur l’uranium, nous avons tous été d’accord pour ne pas autoriser que de l’uranium soit transporté dans notre Nation Navajo, parce que nous nous battons toujours avec le gouvernement fédéral sur ce qui est arrivé à notre peuple, et qu’il continue à balayer en disant ‘C’est arrivé il y a des années, pendant la deuxième Guerre Mondiale.’ »

E. Charles-Newton a mis en question la légalité de l’accord et si ceux qui l’avaient négocié avaient le pouvoir de le faire.
Elle dit que le 1,2 million de dollars d’Energy Fuels à la tribu n’étaient pas grand-chose, que ça ne couvrirait les coûts que d’une seule personne atteinte de cancer.
« Ce qui me préoccupe, ce sont les Navajos qui combattent toujours le cancer à cause des mines dans lesquelles ils ont travaillé, alors que le gouvernement fédéral avait choisi de ne pas leur donner d’informations, et je me demande si nous connaissons déjà tout les effets de l’uranium, pourquoi nous autorisons à ce que ça continue, et si nous voulons y mettre fin. »
Elle demanda pourquoi il n’y avait pas eu d’audiences publiques, ni de communiqués de presse importants, et pourquoi les Diné n’avaient pas été informés durant les négociations.
« Où est-il spécifié qu’ils peuvent signer ce contrat sans passer par le Conseil ? »

À la suite de ses questions, une longue et fastidieuse série d’explications fut donnée par les avocats tribaux et l’EPA Navajo au cours de la session du conseil.

Le directeur exécutif de l’EPA Navajo, Steven Etsitty, dit que le prix élevé de l’uranium sur le marché mondial stimulait la réouverture de la mine Pinyon Plain et d’autres mines d’uranium. Etsitty dit que l’autre facteur qui prouvait que ça allait continuer, est le fait que l’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels à White Mesa, en Utah, était la seule en service aux États-Unis.

L’avocat pour les ressources naturelles de la tribu, Dan Moquin, dit que des camions d’uranium étaient probablement passés dans la Nation Navajo autrefois, mais qu’on ne pouvait pas le savoir ni les surveiller.

L’EPA Navajo et les avocats tribaux affirmèrent que cet accord bénéficiait aux Navajos, mais les délégués du conseil n’étaient pas d’accord.
Le Délégué du Conseil, le Dr. Andy Nez dit que « cet accord ne bénéficie pas à notre peuple. »
Le Dr. Nez, qui représente Crystal, Fort Defiance, Red Lake et Sawmill, demanda si l’EPA Navajo avait un plan pour les situations d’urgence qui ne manqueront pas de se produire.
« Malheureusement, nous avons beaucoup de parents le long du trajet. Ils les empruntent, vous savez qu’ils vendent leurs marchandises le long de ces trajets, et cela met en danger nos parents et notre Agence de l’Ouest sur tout le chemin jusqu’en Utah. »
« Quand je pense aux bénéfices, ça ne bénéficie qu’à Energy Fuels […] »
« Pour moi, ça n’a pas de sens » dit le Dr. Nez à propos des négociations. Il fit aussi remarquer qu’aucun permis pour transports dangereux n’avait été délivré aux chauffeurs de camions par l’EPA Navajo.
S. Etsitty répondit que le permis était pour la compagnie de transport, Hammond Trucking, qui payait une redevance annuelle.

Les délégués du Conseil étaient visiblement frustrés par le manque de réponses. Le membre du Conseil George Tolth dit « je ne pense pas qu’ils vont nous donner des réponses. Ils ne font que se repasser la patate chaude. »
[…]
Tolth recommanda que le sujet soit renvoyé au Comité des Ressources et du Développement du Conseil Navajo. Il dit aussi qu’il faudrait probablement avoir recours à une assignation pour obtenir des réponses à leurs questions. […]

Le comité décida d’y revenir dans deux semaines, et comme il s’agit d’un contrat, la session ne sera pas publique.

Entretemps, des Navajos témoignent que les toiles cirées qui couvrent les déchets radioactifs des camions ne sont pas sûres, qu’elles s’ouvrent dans les coins à cause du vent, ce qui contamine l’air.

L’accord inclut aussi une autorisation future pour qu’Energy Fuels transporte des déchets radioactifs dans la partie est de la Nation Navajo, au Nouveau-Mexique, si Energy Fuels entreprend l’extraction d’uranium de la mine Roca Honda, près de la Montagne Sacrée Diné, le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.

Selon l’accord, Energy Fuels accepte de retirer de la Nation Navajo 10 000 tonnes de déchets des mines d’uranium abandonnées exploitées pendant la Guerre Froide.
Mais si ce nettoyage peut bénéficier à la tribu Navajo, les Navajos concernés et les Utes soulignent que ça va aggraver le danger pour les Utes de White Mesa, dont la communauté vit là où l’usine de traitement est située, un site de décharge de déchets radioactifs, dans l’Utah.
Les Utes de White Mesa ont témoigné en 2024 devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains en 2024, des effets de l’usine sur la santé. Ils veulent que l’usine ferme.

Le Président Navajo Buu Nygren dit que c’était la Procureure Générale Heather Claw qui avait signé l’accord avec Energy Fuels, pour la Nation Navajo. Lundi 10 février, un autre membre du Conseil de la Nation Navajo avait dit que l’accord avec Energy Fuels n’avait été ni négocié ni approuvé.

L’accord secret du Président Navajo avec Energy Fuels met en danger toute la région, y compris les Laguna et Acoma du Nouveau-Mexique qui souffrent déjà de cancers et autres maladies mortelles à cause de la mine d’uranium Jackpile, aujourd’hui abandonnée. L’accord avec le gouvernement Navajo permet aussi de transporter des déchets d’uranium dans la partie Est de la Nation Navajo, si Energy Fuels exploite une mine d’uranium près du Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.

Nos amis de Haul NO! continuent de se battre contre le nucléaire et les mines d’uranium.

Christine Prat, CSIA-Nitassinan
28 janvier 2025
(Mise à jour le 30 janvier 2025)

Depuis des décennies, une mine d’uranium près du Grand Canyon du Colorado est combattue par la population locale et plusieurs Tribus Autochtones. La mine, dite « du Canyon » a été récemment rebaptisée « Pinyon Plain », mais elle est toujours au-dessus du Grand Canyon.

Les premiers menacés sont les Havasupai dont la Réserve est située au fond du Canyon. La mine se trouve au-dessus d’une nappe phréatique et menace directement les sources d’eau qui alimentent la Réserve en eau potable. La Réserve Havasupai n’est accessible qu’en hélicoptère – à moins d’escalader 25 km de la paroi du canyon, pour arriver à un endroit où il n’y a ni route ni transports réguliers. On peut imaginer leur situation, si l’eau potable est contaminée et qu’ils doivent aller chercher de l’eau au commerce le plus « proche ». L’hélicoptère est moins cher pour les Havasupai que pour les visiteurs, mais resterait inabordable pour aller chercher de l’eau régulièrement.

Obama avait décrété un moratoire de 20 ans pour les nouvelles mines d’uranium. Trump l’a révoqué immédiatement, en 2017, mais de toutes façons, l’entreprise a toujours clamé avoir obtenu l’autorisation avant le moratoire.

En 2017, nous nous y sommes rendus avec Klee Benally, et avons constaté qu’il y avait des activités, quoique le responsable sur place nous ait dit qu’ils n’extrayaient pas d’uranium. À l’époque, ils extrayaient l’eau du puits de mine et lâchaient la vapeur dans l’environnement. L’extraction d’uranium a commencé début 2024.

Une fois l’uranium extrait, il faut le transporter à l’usine de traitement de White Mesa. Le trajet de transport prévu est également combattu depuis des années par les riverains. Ce trajet menace surtout la Nation Navajo. En 2017, nous sommes également allés, avec Klee Benally, en Utah. Nous avons emprunté cette route.

À l’allée, nous nous sommes arrêtés à Cameron, où nous avons constaté un niveau de radioactivité supérieur à la limite permise. Puis nous nous sommes arrêtés à Tuba City, où nous avons parlé avec Vanessa Brown des dégâts déjà survenus et de ceux à craindre du transport projeté.

En Utah, nous avons rencontré Yolanda Badback, Ute de la Réserve de Ute Mountain, proche de l’usine de traitement. Elle était désespérée. Dans une interview (voir vidéo plus bas), elle m’a décrit tous les graves problèmes de santé auxquels les Utes de la Réserve étaient déjà confrontés. Elle suppliait les autorités de fermer l’usine. Cependant, en février 2018, l’autorisation de l’usine a été prolongée.

Au retour, nous nous sommes arrêtés à l’usine de White Mesa, puis à la décharge de ses déchets près de Mexican Hat.

Ce n’était pas la première fois que nous prenions les routes fédérales 89 et 160, qui conduisent à Monument Valley et d’autres lieux très touristiques, et sont des artères principales de la Réserve (Nation) Navajo.

Déjà à l’époque, des activistes, parmi lesquels nos amis Klee Benally et Leona Morgan, avaient fondé l’association « Haul No » (Non au Transport). Cela fait donc pas mal d’années que le trajet projeté est dénoncé et catégoriquement refusé par ceux qui risquent d’en être affectés.

Les camions qui transportent de l’uranium sont banalisés et pas spécialement protégés. Les communautés sur le long du trajet craignent des accidents. Il y a beaucoup de circulation sur ces routes.

Selon un article publié le 27 janvier 2025 dans l’Arizona Mirror, des tronçons de ces routes sont extrêmement dangereux, surtout l’hiver quand il y a de la neige ou du verglas. La route fédérale 89 est déjà surnommée « la 89 tueuse ». Le Grand Canyon Trust, qui combat la mine et le trajet depuis longtemps, est cité dans l’article de l’Arizona Mirror disant que « Les segments les plus risqués du trajet sont de 240% à 700% plus dangereux que la moyenne des routes des États-Unis, en termes d’accidents graves par mile (1,6 km) ». Le Grand Canyon Trust a analysé les données d’accidents mortels le long du trajet. Josh O’Brien, du Grand Canyon Trust, a dit dans une interview pour l’Arizona Mirror que le nombre d’accidents mortels sur la route fédérale 160 à l’est du Tuba City, étaient « le triple de ce à quoi on pouvait s’attendre » et que ce n’était « pas vraisemblable que ce soit dû au hasard » mais plutôt au fait que ces routes soient plus dangereuses. Ce n’est pas nouveau pour les gens de la région qui connaissent bien ces routes – et leurs dangers – mais l’étude du Grand Canyon Trust soutient avec des statistiques ce que la population locale sait déjà. O’Brien dit que « cinq tronçons de tout le trajet présentent ce risque très élevé. »

Quatre des tronçons les plus dangereux sont dans la Nation Navajo.

Selon l’Arizona Mirror, l’analyse est limitée, n’ayant pris en compte que les accidents mortels et principalement la portion de trajet située en Arizona.

Le projet de transport d’uranium toujours à l’arrêt

Le transport d’uranium de la mine est actuellement à l’arrêt, pendant que les négociations continuent entre le gouvernement de la Nation Navajo et la compagnie Energy Fuels, suite à un transport surprise en juillet dernier. Le gouvernement Navajo a pris des mesures d’urgence pour empêcher d’autres transports de minerai dans son territoire. Un représentant d’Energy Fuels déclare que les discussions entre l’entreprise et le gouvernement Navajo se déroulent extrêmement bien et qu’il s’attend à un accord qui bénéficiera aux deux parties. Les dirigeants Navajo officiels ont souvent pu être corrompus, au cours de l’histoire… Le représentant d’Energy Fuels affirme que des mesures de sécurité exceptionnelles – bien supérieures à ce que la loi exige – seront prises. Donc, pas question de changer de trajet.

L’Arizona Mirror dit avoir contacté les dirigeants de la Nation Navajo à de multiples reprises, mais n’avoir jamais eu de réponse. En août 2024, les autorités Navajo avaient modifié la Loi sur le Transport de Substances Radioactives et tout ce qui y est associé.

La Gouverneuse Démocrate d’Arizona Katie Hobbs a déclaré que les problèmes entre le gouvernement Navajo et Energy Fuels étaient dus à un manque de communication et qu’ils avaient été résolus.

Cependant, d’autres demandes ont été faites, en particulier des appels de la Tribu Havasupai, du procureur général d’Arizona et de la Gouverneuse Katie Hobbs au nom du Service des Forêts, à effectuer une nouvelle étude d’impact environnemental de la mine, la précédente datant de 1986 et étant beaucoup trop ancienne. Katie Hobbs a fait la demande en septembre 2024, alors que les Havasupai la réclame depuis des années.

***

Aujourd’hui, 30 janvier, le transport a été autorisé par le Président Navajo Buu Nygren.

***

Dans l’esprit de Klee Benally, pour continuer son combat.

***



Yolanda Badback, 2017

photo autorisée par Carletta Tilousi, Havasupai

À la fin de la marche de prière, à Red Butte, Carletta Tilousi, Havasupai, déclara « Des moines Japonais ont prié pour la paix et les sites sacrés. Les marcheurs venaient de diverses origines, des Oglala de Pine Ridge, des membres de l’AIM de Californie, des Navajos, des Aztèques Chichimèques, des Hawaïens, des Havasupai, des Pomo de Californie et des Akwesasne de New York. » Elle a ajouté que la marche avait pu se faire grâce à un travail d’équipe, a remercié pour le soutien, et dit que cet article était pour ceux qui n’avaient pas pu se joindre à la marche.

EN MÉMOIRE DE KLEE BENALLY – QUI A COMBATTU LES MINES D’URANIUM PENDANT DES DÉCENNIES


8 OCTOBRE 2024, DES MARCHEURS PACIFISTES SONT ARRIVÉS À RED BUTTE POUR UN MONDE SANS NUCLÉAIRE

Par Brenda Norrell
Censored News
3 octobre 2024
Traduction Christine Prat
2 premières photos, Berta Benally

FLAGSTAFF, Arizona – Jones et Clayson Benally, Diné, se sont joints aux marcheurs qui avaient commencé leur voyage de Flagstaff à Red Butte, site sacré Havasupai, le mercredi 2 octobre, en une Marche de Prière pour un Monde Sans Nucléaire.

Jun San Yasuda et d’autres moines bouddhistes ont marché sur plus de 10 km en solidarité avec la lutte pour fermer la mine d’uranium de Pinyon Plain.

« Jun San, marcheur pour la paix, a parcouru des milliers de kilomètres à pied à travers l’Île de la Tortue, au cours des 46 années passées. Tout le monde est invité à cette marche de méditation pour un monde sans nucléaire » dirent les marcheurs.

En août dernier, à Santa Fe, Carletta Tilousi, Havasupai, avait demandé du soutien pour leur eau sacrée et pour Red Butte, contre la mine d’uranium de Pinyon Plain. Racontant comment elle avait grandi dans son pays, au fond du Grand Canyon du Colorado, elle dit qu’elle avait combattu depuis l’âge de 14 ans.

« Havasu Creek est une des plus vieilles nappes aquifères du Sud-ouest » dit-elle, ajoutant qu’elle coulait dans son village et créait des chutes d’eau ».

« C’est l’eau que nous essayons de protéger » dit-elle en soulignant qu’il s’agit d’une petite tribu de 597 membres.

« Nous ne savons pas quand la pollution nous atteindra, ce n’est qu’une question de temps. »

Bien que 600 baux pour l’extraction d’uranium aient été annulés, la mine d’uranium de Pinyon Plain garde son bail et extrait du minerai d’uranium.

« Cette mine est juste à côté de notre montagne sacrée, Red Butte, où commencent nos Histoires de la Création. C’est en train d’être profané » dit-elle, soulignant qu’on ne sait pas ce que l’extraction d’uranium envoie dans l’air, ni comment les plantes médicinales, le cèdre et la sauge, sont affectées.

« Notre voix s’exprime dans notre art, notre voix s’exprime dans nos chants. »

C. Tilousi appela à l’unité, à ce que tous les gens soient ensemble pour protéger les eaux.

Un corridor mortel

Une nouvelle carte du Grand Canyon Trust montre les lieux de risques d’accidents graves sur le trajet des camions radioactifs allant de la mine de Pinyon Plain à l’usine de traitement de White Mesa – mettant en danger les Havasupai, les Paiutes, les Diné, les Hopis et les Utes, au nord de l’Arizona et au sud-est de l’Utah.

La mine de Pinyon Plain et l’usine mortelle de White Mesa sont la propriété d’Energy Fuels, une compagnie canadienne, qui met des vies en danger tout le long de cette route.

L’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels, sur un territoire ancestral Ute, empoisonne la terre, l’eau et l’air, et importe maintenant des déchets radioactifs d’autres pays. Les déchets radioactifs qui étaient trop dangereux pour être laissés sur le Site de Tests Nucléaires du Nevada, ont été largués là-bas, empoisonnant les Utes.

Amber Reimondo, Directrice de l’Énergie pour le Grand Canyon Trust, dit « Une analyse récente des accidents mortels sur le trajet que parcourent les camions d’uranium entre la Mine du Canyon (rebaptisée Mine Pinyon Plain), près du Grand Canyon, et l’usine de traitement de l’uranium à White Mesa, montre un risque majeur sur de longues portions du trajet de près de 500 km, particulièrement dans la Nation Navajo. »

« Les portions les plus dangereuses sont entre 240% et 700% plus dangereuses qu’une portion de route moyenne aux États-Unis, en termes d’accidents mortels par mile (1,6 km) parcouru. »

« Cela signifie que tous les véhicules parcourant ces portions de route, courent un risque élevé d’accidents mortels. Energy Fuels a dit avoir l’intention d’envoyer de six à huit gros camions chargés de minerai d’uranium par jour, de la mine à son usine en Utah. » dit A. Reimondo.

L’extraction d’uranium et de lithium menace et détruit des Sites Sacrés Autochtones

Tandis que les Havasupai combattent la mine d’uranium du Grand Canyon, la Nation Hualapai juste à côté, lutte pour fermer une mine de lithium à leur Source Cérémonielle.

Les Hualapai ont déposé une plainte auprès de la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland. La juge fédérale Diane Humetewa, Hopi, de Phoenix, a accordé un ordre restrictif temporaire pour empêcher la firme australienne Hawkstone Energy, autrement dit Arizona Lithium, de forer pour du lithium sur le Site Cérémoniel Hualapai. Le PDG de la Compagnie d’Énergie Transitionnelle Navajo a signé un accord pour opérer la destruction pour la compagnie australienne. L’entreprise tribale Navajo se trouve à Farmington, au Nouveau-Mexique.

Dans le nord du Nevada, Lithium Americas, une compagnie canadienne, creuse Peehee Mu’huh, le site d’un massacre de Paiutes, pour extraire du lithium, en violation de toutes les lois fédérales qui protègent les sites historiques et religieux Autochtones et l’environnement. Un juge fédéral a décidé en faveur de la destruction du Site du Massacre de Paiutes. La Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland a déclaré à Associated Press qu’elle soutenait la mine de lithium.

Klee Benally, Diné, était parmi les fondateurs du mouvement Haul No! qui combattait l’ouverture de la mine du Grand Canyon et le trajet mortel. Avant de passer dans le Monde de l’Esprit en décembre dernier, Klee avait partagé l’histoire de sa vie et de son travail dans son livre « Pas de Capitulation Spirituelle : Une Anarchie Autochtone en Défense du Sacré. »

https://tumult.noblogs.org/commander/

En allant à la Foire de Shiprock [Nouveau-Mexique] Klee Benally évoquait le stockage de déchets d’uranium sur les rives de la rivière San Juan


Par Brenda Norrell
Censored News
29 août 2024
Traduction Christine Prat

SHIPROCK, Nation Navajo – Dans son livre publié peu de temps avant qu’il quitte ce monde, Klee Benally se rappelait aller à la Foire Navajo du Nord et évoquait le stockage de déchets d’uranium à Shiprock, dont personne ne parle. C’est le long de la rivière San Juan, celle qui a débordé cette semaine, huit mois après le départ de Klee.

« La Foire Navajo du Nord à Tsé Bit A’í (Shiprock, Nouveau-Mexique) existe depuis plus de cent ans », écrivait Klee dans son livre ‘Pas de Capitulation Spirituelle : Anarchie Autochtone en Défense du Sacré’. [Éditions Tumult]

Klee explique comment la Foire, chaque automne, marque le changement de saison et la récolte. Il décrit le scintillement des néons du carnaval dans les nuits froides et poussiéreuses, et les feux de genévrier.

« Toutes ces festivités ont lieu sur le Boulevard de l’Uranium, à seulement quelques kilomètres d’un énorme dépôt de déchets radioactifs de près de 43 hectares, qui contient 2,5 millions de tonnes de déchets sur le site d’une ancienne usine de traitement (à seulement 183 mètres de la Rivière San Juan) ».

Les études du stockage de déchets d’uranium de Shiprock ont montré que plus d’1,8 million de litres d’eau souterraine était contaminé par de l’uranium, du sélénium, du radium, du cadmium, des sulfates et des nitrates.

Maintenant, la Nation Navajo est à nouveau la cible de l’industrie nucléaire et l’agenda radioactif de Deb Haaland est ignoré.

Dans un discours à Farmington, la Secrétaire à l’Intérieur Haaland dit que la transition vers l’énergie verte dans la région de Four Corners sera menée par l’industrie de la bombe atomique, au Laboratoire National de Los Alamos [où furent fabriquées les bombes de Hiroshima et Nagasaki – Ndt], qui a déjà empoisonné des terres Pueblo dans le nord du Nouveau-Mexique. [Deb Haaland est elle-même Pueblo! Ndt]

On ne mentionne jamais le fait qu’il n’y a pas de moyen sûr de stocker des déchets nucléaires.

Maintenant, rajoutant une couche de tromperie, l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) des États-Unis trompe le public. L’EPA ne décontamine pas vraiment les sites de déchets d’uranium, ni les résidus radioactifs de l’extraction d’uranium dans la Nation Navajo du temps de la Guerre Froide – elle ne fait qu’annoncer des projets et des promesses de le faire.

Eric Jantz, directeur juridique du Centre de Loi Environnementale du Nouveau-Mexique, dit en mars à la Commission Interaméricaine des Droits Humains, que l’EPA n’avait achevé aucune décontamination.

La vérité est que les gens parlent rarement du site de stockage de Shiprock parce qu’il y a tellement de déchets d’uranium répandus, et tellement de mines d’uranium non nettoyées, et des déchets étalés de Cameron à Monument Valley et dans la région de Four Corners.

 Au cours des années 1990, quand je travaillais pour USA Today, j’ai parlé avec des Diné dans Red Valley et Cove, au sud de Shiprock, au pied de la montagne où je vivais. Dans chaque famille, il y avait des cancers. Dans chaque famille quelqu’un mourait du cancer, ou en était déjà mort, à cause de l’extraction d’uranium.

Une octogénaire Diné vivait dans une maison construite en pierre radioactive. Nous avions un compteur Geiger avec nous.

Gilbert Badoni, près de Shiprock, montre un poster de sa famille à un camp d’extraction d’uranium au sud du Colorado. Tous les membres de sa famille ont eu des cancers ou des maladies pulmonaires. Son père est mort du cancer. Gilbert, en bas à gauche du poster, dit que le gouvernement des États-Unis utilisait des Navajos pour travailler dans les mines d’uranium, comme cobayes. Les Navajos travaillaient dans des mines d’uranium sans aucune protection. Les femmes lavaient la poussière radioactive des vêtements, les familles mangeaient de la nourriture couverte de poussière d’uranium et mangeaient les moutons contaminés dans les chams. Photo Brenda Norrell

 

 

Aujourd’hui – après que des camions aient transporté le minerai radioactif de la mine d’uranium du Grand Canyon du Colorado, sur les terres ancestrales des Havasupai, à travers la Nation Navajo, jusqu’à l’usine de traitement mortelle en pays Ute, en Utah, comme Klee nous en avait prévenu – nous nous souvenons de Klee, et de la vie et de l’héritage qu’il nous laisse.

Klee termine son chapitre sur la Foire Navajo du Nord en prévenant :

« Ce n’était pas le pain frit ni la politique des colons qui ont ramené nos ancêtres dans les montagnes sacrées de Hwéeldi, c’était la cérémonie et l’action. Comme mes Anciens ont prévenu, « La Longue Marche ne s’est jamais terminée pour nous. »

Commander le livre de Klee

En français:
https://tumult.noblogs.org/commander/

En anglais:
https://detritusbooks.com/products/no-spiritual-surrender-indigenous-anarchy-in-defense-of-the-sacred

 

Reprise de l’extraction d’uranium sur des terres sacrées, près du Grand Canyon du Colorado, menace l’eau et l’existence même des Havasupai

Par Brenda Norrell
Censored News
12 janvier 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les Havasupai disent que leurs pires craintes se réalisent, maintenant qu’Energy Fuels extrait de l’uranium radioactif, violent leur site sacré, et menacent leur eau, ce qui compromet leur existence.

Le Conseil Tribal Havasupai dit, « C’est les cœurs lourds que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur se réalise. »

« Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai. »

Le Conseil Tribal Havasupai dit que les Supai, Gardiens du Grand Canyon, luttent pour protéger leur terre ancestrale. La Mine Pinyon Plain se trouve au-dessus de la nappe phréatique dont dépendent les Supai pour l’eau. Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes phréatiques en creusant le puit de la mine.

Voir la Déclaration officielle du Conseil Tribal.

Photo Haul No!

Haul No! avait prévenu que si Energy Fuels allait effectivement transporter du minerai d’uranium – du nord de l’Arizona à l’usine de traitement White Mesa dans le sud-est de l’Utah, et passer à travers la Nation Navajo – ça violerait la loi Navajo. Ce transport dangereux ferait courir des risques aux Diné tout le long du trajet.

Energy Fuels a l’intention de faire passer jusqu’à 12 camions par jour, transportant chacun 30 tonnes d’uranium de la mine à l’usine.

« Energy Fuels n’a pas d’obligation légale de signaliser les camions. Le minerai ne sera couvert que de toiles cirées. On n’a pas trouvé d’entité responsable pour intervenir en cas d’urgence, agir légalement ou nettoyer » dit Haul No!

« Ça enfreint la loi de la Nation Navajo qui interdit le transport de nouvel uranium à travers le territoire Diné. »

« L’Usine de Traitement de White Mesa appartient à et est gérée par Energy Fuels, et c’est la seule usine des soi-disant Etats-Unis qui a une licence pour traiter du minerai d’uranium »

Le nouveau classement comme monument – Monument National de Baaj Nwaavjo l’tah Kukveni – a empêché près de 600 concessions d’être développées comme mines. Cependant, le classement n’a pas arrêté la Mine du Canyon, qui a été conçue sous la Loi Minière de 1872.

Depuis la Guerre Froide, alors que les terres des Shoshones de l’Ouest étaient utilisées pour le Site de Test de la bombe atomique du Nevada, les terres des Navajos et des Pueblos étaient utilisées pour extraire de l’uranium. Les mineurs étaient envoyés à la mort sans combinaisons de protection, et les terres des Pueblos étaient utilisées pour expérimenter la bombe, dans le nord du Nouveau-Mexique. Le gouvernement des États-Unis a utilisé les Autochtones et leurs terres comme sacrifiables.

Aujourd’hui, l’horrible héritage continue, avec des déchets radioactifs éparpillés dans la Nation Navajo, la nouvelle extraction par Energy Fuels en terre Havasupai qui menace leur eau, et l’usine de traitement d’Energy Fuels qui rejette des déchets radioactifs en terre Ute, dans le sud-ouest de l’Utah.

Les terres Autochtones du Sud-ouest ont été choisies pour les essais nucléaires et le stockage les plus mortels, et utilisées comme décharges des déchets radioactifs, par le gouvernement des États-Unis et ses corporations.

Les Utes de White Mesa en Utah: l’uranium de l’usine de traitement d’Energie Transfer nous empoisonne

La marche spirituelle et le rassemblement des Utes de Ute Mountain a appelé à arrêter l’usine de traitement d’uranium qui empoisonne la terre, l’eau et l’air, dans le sud-est de l’Utah, dans la région de Four Corners, le 14 octobre 2023.

L’usine de White Mesa, dirigée par Energy Fuels, apporte des déchets radioactifs d’autres pays, après avoir déjà stocké des déchets nucléaires trop dangereux pour rester sur le Site de Test du Nevada.

Le Président Ute de Ute Mountain Manuel Heart, dit que l’usine de traitement d’uranium n’est pas seulement un problème Ute, et que les ressources doivent être protégées pour le futur. « Nous voulons avoir des ressources pour le futur de nos enfants et petits-enfants qui ne sont pas encore là. »

« Les montagnes sont notre pays. Nous y avons été placés par notre Créateur pour prendre soin des montagnes partout, jusqu’à cette région » dit le Président Heart.

Voir le message urgent publié par Haul No! le 9 janvier 2024

Voir aussi vidéo sous-titrée en français, d’une interview de 2017 de Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain

URANIUW, HAUL NO! DÉCLARATION DES HAVASUPAI: LA MENACE EST RÉELLE

Déclaration de la Tribu Havasupai Concernant Energy Fuels

Le 11 janvier 2023, les Havasupai ont publié cette déclaration sur le démarrage de l’extraction d’uranium à la mine de Pinyon Plain. Ils expriment leur douleur et leur détermination sans faille de fermer cette mine. La Mine de Pinyon Plain menace leur seule source d’eau.

Haul No! soutient nos parents Havasupai, les Gardiens du Grand Canyon.

Nous disons Haul No! [Pas de transport!] Protégez le territoire et tous nos parents du transport d’uranium et de l’exposition aux radiations !

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
CONSEIL TRIBAL HAVASUPAI
P.O. Box 10 • Supai, Arizona 86435
(928) 448-2731 • Fax (928) 448-2551
CONTACT : ABBIE S. FINK
afink@hmapr.com / 602-957-8881

11 janvier 2024

PINYON MINE : DÉCLARATION HAVASUPAI

Déclaration de la Tribu Havasupai au sujet d’Energy Fuels (12-1-2024)

C’est le cœur lourd que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur est devenue réalité. Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai.

En tant que Gardiens du Grand Canyon, nous, les Havasuw ‘Baaja, la Tribu Havasupai, nous sommes opposés à l’extraction d’uranium dans et autour de notre Réserve et du Grand Canyon depuis des temps immémoriaux. Nous faisons cela pour protéger notre peuple, notre terre, notre eau, notre passé, notre présent et notre futur. Et cependant, en dépit de l’assistance et de la défense historique et actuelle de nombreux alliés, et d’innombrables lettres, coups de téléphone et demandes personnelles, nos requêtes urgentes d’arrêter cette action qui menace la vie, ont été ignorées.

L’unique source d’eau de notre communauté tribale est alimentée par des nappes phréatiques, qui sont malheureusement situées directement sous la Mine Pinyon Plain. Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona et l’EPA fédérale prétendent qu’il n’y a pas de danger pour nous, qu’aucun effet néfaste ne viendra chez nous de cette source d’énergie supposée « verte ». Mais comment peuvent-ils affirmer cela avec une telle assurance, alors qu’Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes aquifères en creusant le puit de mine, ce qui a fait qu’à l’époque, la compagnie a vaporisé de l’eau toxique dans l’air, qui a été étalée par les vents sur les plantes et animaux précieux. Toute une série de problèmes inconnus et nouveaux vont se présenter quand la compagnie commencera à transporter l’uranium par voie terrestre.

C’est un problème qui n’affecte pas seulement notre lointaine Tribu. En fait, des millions de gens seront maintenant forcés de passer près d’une mine d’uranium active sur leur route allant au majestueux Grand Canyon du Colorado. Tous les êtres devraient pouvoir connaitre librement cette merveille naturelle sans risquer leur vie. Honte à Energy Fuels, et à tous ceux qui n’ont pas assez de courage pour faire ce qui est juste et nécessaire.

Nous n’abandonnerons pas. Nous le devons à nos ancêtres, nos enfants, et les générations à venir. Nous continuerons le combat.

Par Haul NO!
Également publié par Indigenous Action
22 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La controverse à propos de cette mine dure depuis des décennies. Pour plus de précisions, voir l’article de 2011. Obama avait prononcé un moratoire de 20 ans, immédiatement levé quand Trump est arrivé au pouvoir. Biden, ex-vice Président d’Obama, n’a rien fait pour le rétablir. Ch. P.

Des travaux à l’explosif, souterrains et en surface, ont commencé à la Mine Pinyon Plain / ex-Canyon, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon.

Des travailleurs sont prêts à commencer l’extraction d’uranium de la mine. Selon le Service des Forêts, les ouvriers font exploser la roche tous les jours, mais le minerai n’est pas encore déplacé.

Quand Energy Fuels commencera à transporter le minerai radioactif, ils ont l’intention d’en transporter 30 tonnes par jour à travers le Nord de l’Arizona, jusqu’à l’usine de traitement de la compagnie, 480 km plus loin.

Le Grand Canyon, le site sacré de Red Butte, l’eau si précieuse et les communautés habitant le long du trajet sont en danger !

Comme toutes les options légales ont échoué, nous avons besoin de toute votre aide pour organiser des actions et empêcher cette catastrophe nucléaire d’empoisonner nos communautés de façon irréversible

Allez sur notre chaine télégramme pour participer à des actions et du soutien : https://t.me/haulno
Pour plus d’informations et faire des dons pour la défense en justice : www.haulno.com


Trajet de transport de la Mine Pinyon Plain/Canyon, des Faits :
• Distance totale 480 kilomètres.
• 12 camions avec la capacité de transporter jusqu’à 30 tonnes par jour de minerai hautement radioactif.
• Les chargements seulement couverts d’une mince toile cirée, comme seule protection de l’uranium et de la contamination de l’environnement.
• Le trajet projeté traversera des zones très peuplées, comme Valle, Williams et Flagstaff ; et des zones rurales de la Réserve Navajo, passant entre autres par Cameron, Tuba City et Kayenta ; près de la Réserve Hopi, et arrivera finalement à l’usine de traitement d’Energy Fuel White Mesa, à seulement 4,8 kilomètres de la communauté Ute de Ute Mountain, à White Mesa, en Utah.

#haulno #pasdetransportduranium #stoppinyonplainmine #bloquerlaminepinyonplain
#nonukes #pasdenucleaire
#dontnukethegrandcanyon #nepasnucleariserlegrandcanyon

Commentaire de la vidéo par Klee Benally. La traduction est dans le texte ci-dessus.



Censored News
24 octobre 2022
Photos ©Grand Canyon Trust
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

« C’est chez nous et chez nos ancêtres – nous sommes les gardiens de cette terre et de l’eau en-dessous. » – Yolanda Badback, Communauté Concernée de White Mesa.
La marche spirituelle de la Tribu Ute de Ute Mountain et de la communauté de White Mesa, avait pour but de protester contre l’usine de traitement d’uranium de White Mesa et de protéger leur santé, leur terre, leur eau, leur culture et leurs sites sacrés.

L’Eau c’est la Vie
Marche Spirituelle des Utes de White Mesa Contre l’Usine de Traitement d’Uranium

« L’usine de traitement d’uranium de White Mesa ne serait autorisée à fonctionner près d’un riche quartier blanc de Salt Lake City, et les communautés Amérindiennes du Comté de San Juan méritent le même traitement. » – Le commissaire Kenneth Maryboy, Diné, de la Commission du Comté de San Juan.

Le Grand Canyon Trust révèle que les bassins de rétention de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo, dont les Diné et les Hopis, à Tuba City, dans les villages Hopi, sur Black Mesa et à Kayenta, tirent leur eau.

Plus de 300 millions de kilos de déchets radioactifs de sites contaminés dans le pays et dans le reste du monde, sont enterrés ici, juste au-dessus de la route de la communauté de White Mesa de la Tribu Ute de Ute Mountain. L’usine émet du gaz radon cancérigène et met en danger l’air, l’eau, l’environnement et les habitants de la Tribu Ute de Ute Mountain.



Les bassins de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo. The Hill, de l’état de Washington écrit, « les bassins de déchets de l’usine de White Mesa couvraient environ 110 hectares en 2021, et sont situés au-dessus de la nappe aquifère Navajo, qui fournit de l’eau à la communauté de White Mesa, au sud-est de l’Utah et au nord de l’Arizona, dont une partie de la Nation Navajo. »

Le rapport du Grand Canyon Trust décrit les bassins – dont certains n’ont pas de couverture moderne – comme « un goulash toxique et radioactif » qui contient divers métaux lourds classés comme cancérigènes pour les humains, ainsi que des traces de nitrate et de chloroforme.

À 15 km du Monument National de Bears Ears, l’usine de White Mesa, dans le sud-est de l’Utah, enterre des déchets radioactifs, près de la communauté de White Mesa, de la Tribu Ute de Ute Mountain. Energy Fuels, du Colorado, est une branche d’Energy Fuels de Toronto, au Canada.

Des multinationales domiciliées au Canada visent des territoires Autochtones partout dans le monde, pour y creuser des mines ou y décharger des déchets radioactifs.

Faits Révélés par le Rapport du Grand Canyon Trust

La compagnie qui empoisonne les Utes avec des déchets radioactifs garde beaucoup de choses secrètes pour le public. 1) Les bassins de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo, dont des Diné et des Hopis tirent leur eau. 2) Les déchets radioactifs du Site de Tests [atomiques] du Nevada – un des lieux les plus mortels au monde – ont déjà été reçus par l’usine de White Mesa. 3) L’usine a déjà eu l’approbation pour recevoir des déchets radioactifs du Japon. L’usine a une procédure en cours pour recevoir des déchets radioactifs d’Asie et d’Europe. 4) Energy Fuels dans le Colorado est une branche d’Energy Fuels de Toronto, au Canada. Les multinationales domiciliées au Canada visent des Autochtones et leurs territoires dans le monde entier, pour y creuser des mines et y décharger des déchets génocidaires. 5) Il y a déjà eu une fuite radioactive à Cisco, dans l’Utah, en 1999. Des tonneaux de déchets radioactifs présentant des fuites ont été trouvés sur le site de l’usine par ses ouvriers, en 2017. 6) L’histoire des bombes atomiques des Etats-Unis remonte au minerai du Congo, et suit une piste de secret et de mort, parmi lesquels on trouve le projet secret dit Manhattan Project [de construire les bombes d’Hiroshima et Nagasaki].

Photos ©Grand Canyon Trust
Les photos ne peuvent pas être utilisées pour des levées de fonds ou des buts commerciaux



Les Utes de White Mesa, en Utah, s’opposent depuis longtemps à une usine de traitement d’uranium proche de leur Réserve. En 2017, j’avais rencontré Yolanda Badback, qui avait expliqué quelles étaient les conséquences désastreuses de la radioactivité sur les membres de la tribu, cancers, malformations congénitales, etc. Elle suppliait les autorités de ne pas renouveler le permis de l’usine. Hélas, en février 2018, le permis a été renouvelé. Vous trouverez en bas de cet article la vidéo de l’interview de Yolanda, sous-titrée en français.
Christine Prat

RASSEMBLEMENT, MANIFESTATION ET MARCHE SPIRITUELLE LE 22 OCTOBRE 2022

Par Brenda Norrell
Censored News
11 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les Utes de White Mesa, au sud-est de l’Utah, protesterons contre l’usine de traitement d’uranium de White Mesa au cours d’une marche spirituelle pour les protéger. Luttant pour protéger leurs sites sacrés et leur territoire, les Utes de White Mesa s’oppose à l’usine qui met leur communauté en danger, et à ce qu’elle devienne un site de décharge international pour des déchets radioactifs.

Les Utes de White Mesa s’inquiètent pour la santé, l’eau, l’air, la terre et la culture de leur communauté et accueilleront ceux qui voudront se joindre à eux, samedi 22 octobre 2022, à 11h du matin, heure locale, pour leur rassemblement. Le rassemblement sera suivi d’une marche spirituelle de protestation jusqu’à l’usine de traitement d’uranium de White Mesa.

Yolanda Badback, de la Communauté Concernée de White Mesa, dit « Ils amènent des déchets toxiques, des déchets radioactifs d’un peu partout aux Etats-Unis à l’usine de White Mesa. Dans le passé, il y a eu des fuites. »

« Je peux sentir l’usine de ma maison, quand elle tourne. Nous sommes la communauté la plus proche. S’il y a une fuite ou un accident, ce sont nos enfants qui prennent le bus scolaire sur ces routes tous les matins [qui seront touchés]. C’est pourquoi nous résistons et disons : ‘Assez. Nous voulons préserver la sécurité de nos foyers et de nos enfants.’ »

Thelma Whiskers, de la Communauté Concernée de White Mesa, veut que son territoire soit protégé pour les générations futures.

« Ici, dans notre réserve de White Mesa, je suis inquiète à cause de l’usine. Nous ne sommes qu’une petite communauté d’environ 300 personnes. »

« Samedi est un jour que je passerai avec ma famille, mes enfants et petits-enfants. S’il vous plait, venez marcher avec nous et défendre de l’air et de l’eau purs pour nos enfants et petits-enfants, ici dans notre communauté de Utes de Ute Mountain. »

L’usine appartient à une corporation canadienne, et contribue à l’exploitation de mines dangereuses et à la décharge de déchets radioactifs venant du monde entier, par des compagnies domiciliées au Canada.

L’usine appartient à l’entreprise de Toronto Energy Fuels. Elle se trouve sur l’autoroute 191 entre Blanding et le territoire de la Nation Ute de Ute Mountain, sur White Mesa.

Cette année, un nouveau rapport a révélé que l’usine de traitement d’uranium au sud-est de l’Utah, agit comme décharge irrégulière de déchets radioactifs. Des membres de la tribu et des écologistes appellent à changer la manière dont elle est dirigée, selon KUER Radio.

L’usine de White Mesa, qui est juste au sud de Blanding, produit et recycle de l’uranium. Le rapport publié par le Grand Canyon Trust, dit que les déchets radioactifs d’activités industrielles et militaires y sont envoyés. Seulement une petite quantité d’uranium est extraite des déchets, selon le rapport, et le surplus reste à l’usine.

« Tim Peterson, directeur des paysages culturels du Grand Canyon Trust, dit que plus de 300 millions de kilos de déchets ont été enterrés sur le site. »

« C’est meilleur marché pour les pollueurs d’envoyer leurs déchets à l’usine qu’à un site licencié pour les déchets faiblement radioactifs » dit-il lors d’une conférence de presse.

« La conclusion du rapport et notre recommandation est que si l’usine veut fonctionner comme affaire de récupération des déchets radioactifs, est qu’elle devrait le faire légalement. »

L’usine – proche des limites du Monument National de Bears Ears – a ouvert dans les années 1980 et était alors supposée fonctionner pour seulement 15 ans, mais elle est restée ouverte à cause de ce changement d’activités.

Rassemblement, Manifestation et Marche de la Communauté Concernée de White Mesa
https://protectwhitemesa.org/https://protectwhitemesa.org/

Contact : Yolanda Badback, Communauté Concernée de White Mesa, ybadback427@gmail.com
Bradley Angel, Greenaction for Health & Environmental Justice bradley@greenaction.org

Rassemblement annuel, manifestation et marche spirituelle pour protéger la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés de la communauté Ute de White Mesa d’une usine d’uranium proche et s’opposer à ce que l’usine devienne une décharge internationale pour des déchets radioactifs du monde entier. La manifestation et la marche sont parrainées par la Communauté Concernée de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain. Tous les soutiens sont les bienvenus.
Samedi 22 octobre 2022 à 11h du matin, heure locale.
[…]
Les citoyens de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain s’inquiètent de la contamination d’une usine de traitement d’uranium proche et de la profanation de sites sacrés et de ressources culturelles.

La Communauté Concernée de White Mesa est un groupe de base de citoyens concernés, de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa, Utah, située au sud de l’usine d’uranium de White Mesa. Nous travaillons pour informer nos concitoyens et protéger notre communauté, la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés d’une contamination toxique.

Le Rassemblement et la Marche Spirituelle de 2022 sont co-sponsorisés par la Coalition Intertribale de Bears Ears, l’Action Verte pour la Santé et la Justice Environnementale, Uranium Watch, Indigenous Environmental Network, Grand Canyon Trust, l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sain, l’Alliance pour la Vie Sauvage du Sud de l’Utah [Southern Utah Wilderness Alliance], Rivières Vivantes [Living Rivers], HEAL Utah, Protecteurs de l’Air SLC [SLC Air Protectors], Chapitre de l’Utah du Sierra Club, Great Old Broads for Wilderness, National Parks Conservation Association, PANDOS.

Interview de Yolanda Badback, sous-titrée en français, septembre 2017: