Par Brenda Norrell
Censored News
15 février 2025
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

WINDOW ROCK, Navajo Nation – Un comité du Conseil de la Nation Navajo a demandé qui était responsable de l’accord avec Energy Fuels qui autorise des camions chargés de minerai d’uranium radioactif à passer par la Nation Navajo, et souligné que le Conseil de la Nation Navajo n’avait jamais été consulté et n’avait jamais approuvé l’accord avec Energy Fuels.

Après avoir louvoyé et évité de répondre aux questions, les avocats du gouvernement Navajo ont fini par dire que les responsables des négociations de l’accord étaient Ethel Branch, ex-Procureure Générale de la Nation Navajo, Heather Claw, actuelle Procureure Générale, avec le Département de la Justice Navajo et l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) Navajo.

Des camions transportant des déchets radioactifs d’uranium – couverts de simples toiles cirées – ont traversé la Réserve mercredi 13 février et deux autres jeudi 14. Le nombre de camions va augmenter. De deux à quatre camions passeront chaque jour jusqu’à la fin du mois. L’accord est prévu pour les deux à quatre ans à venir.

Les camions sont passés sans que les habitants soient prévenus.

Lors d’une réunion de jeudi, des Délégués du Conseil de la Nation Navajo ont rappelé qu’ils étaient le corps législatif de la Nation, mais n’avaient jamais été consultés sur l’accord avec Energy Fuels.

Réunion ordinaire du Comité Naabik’íyáti’, jeudi 13 février 2025

Questions de la tribu aux avocats et à l’EPA Navajo sur l’accord

La déléguée Eugenia Charles-Newton demanda qui avait négocié les termes de l’accord et qui avait décidé du montant à payer à la tribu par Energy Fuels.
« Qui en est arrivé au montant de 1,2 million de dollars ? »
« Nous n’aurions jamais dû accepter, parce qu’au cours de la dernière réunion que nous avons eu sur l’uranium, nous avons tous été d’accord pour ne pas autoriser que de l’uranium soit transporté dans notre Nation Navajo, parce que nous nous battons toujours avec le gouvernement fédéral sur ce qui est arrivé à notre peuple, et qu’il continue à balayer en disant ‘C’est arrivé il y a des années, pendant la deuxième Guerre Mondiale.’ »

E. Charles-Newton a mis en question la légalité de l’accord et si ceux qui l’avaient négocié avaient le pouvoir de le faire.
Elle dit que le 1,2 million de dollars d’Energy Fuels à la tribu n’étaient pas grand-chose, que ça ne couvrirait les coûts que d’une seule personne atteinte de cancer.
« Ce qui me préoccupe, ce sont les Navajos qui combattent toujours le cancer à cause des mines dans lesquelles ils ont travaillé, alors que le gouvernement fédéral avait choisi de ne pas leur donner d’informations, et je me demande si nous connaissons déjà tout les effets de l’uranium, pourquoi nous autorisons à ce que ça continue, et si nous voulons y mettre fin. »
Elle demanda pourquoi il n’y avait pas eu d’audiences publiques, ni de communiqués de presse importants, et pourquoi les Diné n’avaient pas été informés durant les négociations.
« Où est-il spécifié qu’ils peuvent signer ce contrat sans passer par le Conseil ? »

À la suite de ses questions, une longue et fastidieuse série d’explications fut donnée par les avocats tribaux et l’EPA Navajo au cours de la session du conseil.

Le directeur exécutif de l’EPA Navajo, Steven Etsitty, dit que le prix élevé de l’uranium sur le marché mondial stimulait la réouverture de la mine Pinyon Plain et d’autres mines d’uranium. Etsitty dit que l’autre facteur qui prouvait que ça allait continuer, est le fait que l’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels à White Mesa, en Utah, était la seule en service aux États-Unis.

L’avocat pour les ressources naturelles de la tribu, Dan Moquin, dit que des camions d’uranium étaient probablement passés dans la Nation Navajo autrefois, mais qu’on ne pouvait pas le savoir ni les surveiller.

L’EPA Navajo et les avocats tribaux affirmèrent que cet accord bénéficiait aux Navajos, mais les délégués du conseil n’étaient pas d’accord.
Le Délégué du Conseil, le Dr. Andy Nez dit que « cet accord ne bénéficie pas à notre peuple. »
Le Dr. Nez, qui représente Crystal, Fort Defiance, Red Lake et Sawmill, demanda si l’EPA Navajo avait un plan pour les situations d’urgence qui ne manqueront pas de se produire.
« Malheureusement, nous avons beaucoup de parents le long du trajet. Ils les empruntent, vous savez qu’ils vendent leurs marchandises le long de ces trajets, et cela met en danger nos parents et notre Agence de l’Ouest sur tout le chemin jusqu’en Utah. »
« Quand je pense aux bénéfices, ça ne bénéficie qu’à Energy Fuels […] »
« Pour moi, ça n’a pas de sens » dit le Dr. Nez à propos des négociations. Il fit aussi remarquer qu’aucun permis pour transports dangereux n’avait été délivré aux chauffeurs de camions par l’EPA Navajo.
S. Etsitty répondit que le permis était pour la compagnie de transport, Hammond Trucking, qui payait une redevance annuelle.

Les délégués du Conseil étaient visiblement frustrés par le manque de réponses. Le membre du Conseil George Tolth dit « je ne pense pas qu’ils vont nous donner des réponses. Ils ne font que se repasser la patate chaude. »
[…]
Tolth recommanda que le sujet soit renvoyé au Comité des Ressources et du Développement du Conseil Navajo. Il dit aussi qu’il faudrait probablement avoir recours à une assignation pour obtenir des réponses à leurs questions. […]

Le comité décida d’y revenir dans deux semaines, et comme il s’agit d’un contrat, la session ne sera pas publique.

Entretemps, des Navajos témoignent que les toiles cirées qui couvrent les déchets radioactifs des camions ne sont pas sûres, qu’elles s’ouvrent dans les coins à cause du vent, ce qui contamine l’air.

L’accord inclut aussi une autorisation future pour qu’Energy Fuels transporte des déchets radioactifs dans la partie est de la Nation Navajo, au Nouveau-Mexique, si Energy Fuels entreprend l’extraction d’uranium de la mine Roca Honda, près de la Montagne Sacrée Diné, le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.

Selon l’accord, Energy Fuels accepte de retirer de la Nation Navajo 10 000 tonnes de déchets des mines d’uranium abandonnées exploitées pendant la Guerre Froide.
Mais si ce nettoyage peut bénéficier à la tribu Navajo, les Navajos concernés et les Utes soulignent que ça va aggraver le danger pour les Utes de White Mesa, dont la communauté vit là où l’usine de traitement est située, un site de décharge de déchets radioactifs, dans l’Utah.
Les Utes de White Mesa ont témoigné en 2024 devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains en 2024, des effets de l’usine sur la santé. Ils veulent que l’usine ferme.

Le Président Navajo Buu Nygren dit que c’était la Procureure Générale Heather Claw qui avait signé l’accord avec Energy Fuels, pour la Nation Navajo. Lundi 10 février, un autre membre du Conseil de la Nation Navajo avait dit que l’accord avec Energy Fuels n’avait été ni négocié ni approuvé.

L’accord secret du Président Navajo avec Energy Fuels met en danger toute la région, y compris les Laguna et Acoma du Nouveau-Mexique qui souffrent déjà de cancers et autres maladies mortelles à cause de la mine d’uranium Jackpile, aujourd’hui abandonnée. L’accord avec le gouvernement Navajo permet aussi de transporter des déchets d’uranium dans la partie Est de la Nation Navajo, si Energy Fuels exploite une mine d’uranium près du Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.

Nos amis de Haul NO! continuent de se battre contre le nucléaire et les mines d’uranium.

Article publié sur le site d’Indigenous Action, diffusé par notre amie Leona Morgan, membre de Haul No! Il s’agit de continuer le combat de Klee Benally et des Autochtones de la région. Le premier article qu’il m’a donné à traduire concernait cette mine d’uranium, contre laquelle les Autochtones luttent depuis des décennies. Récemment, les propriétaires ont rebaptisé la mine « Pinyon Plain ». Ils l’ont longtemps appelée Mine du Canyon, mais les opposants ont trop fait savoir qu’il s’agissait d’une mine proche du Grand Canyon du Colorado, qu’elle se trouvait tout près de l’endroit où les visiteurs entrent, et surtout qu’elle menaçait les sources d’eau qui coulent des parois du Canyon et qui sont la seule source d’eau potable pour les Autochtones qui vivent au fond du Canyon. La petite ville appelée Pinyon est à quelques centaines de kilomètres de là…

Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Haul No!
9 janvier 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

MISE À JOUR URGENTE :

Nihi K’é dóó nihi Diné – Parents, amis, soutiens partout dans le monde, maintenant que nous avons observé le protocole culturel pour notre tant aimé Klee Benally, nous sommes prêts à continuer notre travail – continuer le travail de Klee – FERMER LA MINE PINYON PLAIN/CANYON MINE !!

Nous honorons sa détermination de protéger Notre Mère la Terre. Nous honorons son cri de guerre et son appel à l’action.

Nous n’arrêtons pas. Nous mettons au point la stratégie, l’organisation, la résistance. Nous devenons seulement de plus en plus forts!

Haul No! appelle Buu Van Nygren et la Nation Navajo à EXIGER LA FERMETURE DE LA MINE D’URANIUM PINYON PLAIN MAINTENANT !!!

Le 21 décembre 2023, Energy Fuels a publié un communiqué de presse déclarant que la production avait commencé à la Mine de Pinyon Plain. La Mine d’Energy Fuels est juste au sud de Grand Canyon et tout près du site Sacré de Red Butte – lieu d’émergence des Havasupai, enregistré comme Propriété Culturelle Traditionnelle des 11 Tribus Associées du Grand Canyon. Energy Fuels projette de transporter l’uranium à travers l’ouest des réserves Navajo et Hopi, jusqu’à l’usine de traitement de White Mesa, en pays Ute, près de Blanding, dans l’Utah.

Mardi 9 janvier 2024, Haul No! confirmait qu’Energy Fuels avait commencé à extraire et stocker du minerai d’uranium. Ils se sont préparés pour le transport par route, mais n’ont pas encore commencé à le faire.

Si le transport commence, Energy Fuels a l’intention de faire partir 12 camions par jour, chacun transportant 30 tonnes de minerai d’uranium, de la mine à l’usine. Energy Fuels n’est pas obligé légalement d’indiquer sur les camions ce qu’ils transportent. Le minerai sera seulement couvert de toile cirée. Aucune entité n’a été identifiée pour intervenir en cas d’urgence, appliquer la loi ni pour décontaminer.

Ça viole la loi de la Nation Navajo qui interdit le transport de nouvel uranium dans les terres Diné.

L’usine de White Mesa est la propriété d’Energy Fuels, qui assure son fonctionnement, et la seule usine des soi-disant Etats-Unis à avoir une licence pour traiter le minerai d’uranium.

C’est un moment crucial pour agir!

Il y a des développements internationaux et nationaux qui accroissent le risque d’une nouvelle vague d’extraction d’uranium :

Le prix de l’uranium est le plus haut depuis 2006-2007 ; et les Etats-Unis ont approuvé la Loi sur la Sécurité du Carburant Nucléaire (plus de production d’uranium) ; et à la COP28 à Dubaï, les états/industries du nucléaire ont appelé à tripler l’énergie nucléaire au niveau mondial d’ici 2050.

NOUS NE VOULONS PAS D’UN NOUVEAU BOOM DE L’URANIUM!

Nous faisons appel à vous tous pour AIDER À FAIRE COMPRENDRE, DIFFUSER LA PRISE DE CONSCIENCE, SURVEILLER LES MINES+LES ROUTES pour la protection de Nihímá Nahásdzáán, du SOL et de l’EAU, nos communautés et les générations futures.

Rejoignez-nous pour EXIGER que nos gouvernements coloniaux FERMENT PINYON PLAIN MAINTENANT !

EXIGEZ DU PRÉSIDENT BUU ET DE LA NATION NAVAJO D’AGIR MAINTENANT!!
EXIGEZ du Gouverneur Hobbs d’Arizona D’AGIR MAINTENANT!!
EXIGEZ de la Secrétaire à l’Intérieur Haaland D’AGIR MAINTENANT!!
EXIGEZ du Président Biden D’AGIR MAINTENANT!!

Ahéhéé Nitsáágo pour votre soutien !

Suivez les mises à jour sur haulno.com et nos médias sociaux!

#SHUTDOWNPINYONPLAN!
#HAULNO! uranium dans nos communautés!
#endnuclearcolonialism! #nonaucolonialismenucleaire!

#waterislife! #leaucestlavie!


Les Autochtones du Nevada ont souffert du nucléaire depuis des décennies. D’abord, les tests de bombes atomiques, qui ont eu lieu de 1951 à 1992, faisant de la Nation Shoshone, majoritaire dans la région, la Nation la plus bombardée au monde. Depuis 1987, les autorités des Etats-Unis ont essayé de créer un site d’enfouissement profond (type Bure) des déchets les plus radioactifs des USA à proximité du site de tests de bombes atomiques. Depuis 1994, les Shoshone luttent contre ce projet.

Christine Prat


Native Community Action Council [Conseil pour l’Action de la Communauté Autochtone] P.O. Box 46301, Las Vegas, NV 89114 21 septembre 2022 Contact : Ian Zabarte

Le Conseil pour l’Action de la Communauté Autochtone (NCAC) ne prend pas position dans la plainte déposée par le Nevada à la Commission de Régulation Nucléaire (NRC – Nuclear Regulatory Commission) pour redémarrer le processus de Yucca Mountain. En tant que partie représentée au Conseil d’Agrément de Sécurité Atomique pour la NRC, le NCAC n’a fait qu’une objection de propriété, une exigence du 10 CFR 60.121, pour protéger la Nation d’Indiens Shoshone et les habitants. Yucca Mountain est à l’intérieur des territoires des Bandes Occidentales de la Nation d’Indiens Shoshone, définis par le Traité de Ruby Valley de 1863 (Consolidated Treaty Series 127-1863).

Le membre du NCAC Joe Kennedy a déclaré, « Arrêter [le projet] Yucca Mountain est ce qu’il faut faire pour protéger les Shoshone de l’Ouest, tous les habitants et la vie autour de Yucca Mountain du risque de radiations posé par des déchets nucléaires hautement radioactifs. »

En 1987, le Congrès des Etats-Unis a trouvé que Yucca Mountain était le seul site pouvant être caractérisé comme site géologique d’enfouissement profond de déchets nucléaires hautement radioactifs. Les Bandes Occidentales de la Nation d’Indiens Shoshone ont résisté aux actions coordonnées dirigées par le Département de l’Energie, le Bureau d’Aménagement du Territoire, l’Agence de Protection de l’Environnement, le Département des Transports, et l’agence d’agrément de permis, la NRC, pour infliger des conditions dangereuses au peuple Shoshone, évidentes pour des matériaux radioactifs.

Selon Ian Zabarte, Secrétaire du Conseil pour l’Action de la Communauté Autochtone, « la propriété n’est pas une chose. C’est une relation entre des gens par rapport aux choses. Les droits de propriété Shoshone à Yucca Mountain sont protégés par le traité et l’Article 6 de la Constitution des Etats-Unis. Le titre des Shoshone de l’Ouest n’est pas aboli.»

Le Nevada veut mettre un terme aux projets fédéraux ratés de décharge de déchets nucléaires 20 septembre 2022

Ce jour, le Gouverneur du Nevada Steve Sisolak et l’Agence du Nevada pour les Projets Nucléaires ont annoncé la déposition d’une nouvelle motion légale pour mettre un terme aux projets fédéraux de construire une décharge pour les déchets les plus radioactifs du pays à Yucca Mountain, à 100 km* au nord-ouest des zones peuplées du Comté de Clark.

«Il est temps de prendre des leçons de l’expérience de Yucca Mountain et de les confronter à la réalité,» dit le Gouverneur Sisolak.

«Les habitants du Nevada ne veulent pas prendre part à une expérience dangereuse. Yucca Mountain ne doit pas devenir une décharge nationale pour les déchets dangereux» dit le membre du Congrès Steven Horsford (NV-04). «Il est plus que temps de conclure le débat sur Yucca Mountain et de protéger les résidents de mon district et de tout l’état.»

«Depuis des années, nous avons dû combattre pour assurer que le Nevada ne devienne pas la décharge de la nation pour les déchets nucléaires», dit la Représentante Susie Lee (NV-03).

*Yucca Mountain est à un peu plus de 100 km de l’agglomération de Las Vegas, par une petite route sinueuse. La radioactivité ne suit pas la route, mais le vent. Et à environs 70 km – toujours par la petite route sinueuse – il y a des communautés plus petites, comme à Indian Springs ou Pahrump. Le site est très proche de la frontière entre le Nevada et la Californie, et les Autochtones de l’autre côté de la limite se plaignent également des effets de la radioactivité.

La région affectée:

Le site, avec les 7 volcans actifs au pied de Yucca Mountain:

 

Par Klee Benally, Coordinateur de la Campagne Clean Up The Mines
Publié par Indigenous Action Media
23 décembre 2016
Traduction Christine Prat

Trump a récemment twitté que « Les Etats-Unis doivent grandement renforcer et étendre leur capacité nucléaire jusqu’à ce que le monde revienne à la raison à propos du nucléaire. »

Nous sommes revenus à la raison après que les Etats-Unis aient largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.
Nous sommes revenus à la raison après que la Centrale Nucléaire de Three Mile Island ait fondu en 1979.
Nous sommes revenus à la raison, trois mois plus tard, quand la fuite de Church Rock a laissé s’échapper plus de 1000 tonnes de déchets hautement radioactifs de l’usine de retraitement et plus de 350 millions de litres de résidus radioactifs dans la Rivière Puerco.
Nous sommes revenus à la raison après que la Centrale Nucléaire de Tchernobyl ait fondu en 1986.
Nous sommes revenus à la raison après la catastrophe de la Centrale Nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011.

 

Il y a 100 réacteurs nucléaires commerciaux en activité aux « Etats-Unis » qui ont produit plus de 76 430 tonnes de déchets hautement radioactifs au cours des quatre décennies passées. Yucca Mountain, un site sacré pour les Shoshone de l’Ouest, est sous la menace de plus en plus imminente de devenir le principal site d’enfouissement de déchets toxiques pour l’industrie nucléaire. Il y a plus de 15 000 mines d’uranium radioactives abandonnées à travers tous les Etats-Unis, qui empoisonnent des communautés et menacent des cours d’eau précieux, comme le Fleuve Colorado, dont plus de 40 millions de gens dépendent. Cette menace fort peu connue est si grave qu’elle a été appelée « le Fukushima secret de l’Amérique ».

Les communautés Autochtones sont depuis longtemps sur la ligne de front de la lutte pour arrêter l’héritage mortel de l’industrie nucléaire. Le colonialisme nucléaire a causé une pollution radioactive qui a empoisonné les réseaux d’eau potable de communautés entières comme Red Shirt Village, dans le Dakota du Sud, et Sanders, en Arizona. L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a fermé 22 puits dans la Nation Navajo où il y a au moins 523 mines d’uranium abandonnées. A Ludlow, dans le Dakota du Sud, il y a une mine d’uranium abandonnée à quelques mètres d’une école primaire, qui empoisonne le sol où les enfants jouent encore à ce jour.

Le Site d’Essais du Nevada a longtemps été la cible d’action directe anti-nucléaire. Il se trouve sur les Terres Ancestrales des Shoshone de l’Ouest où plus de 1000 essais nucléaires ont été perpétrés. Des armes contenant de l’uranium appauvri, déployées par les Etats-Unis au cours de guerres impérialistes (particulièrement en Iraq et en Afghanistan) ont également empoisonné des écosystèmes, y compris ceux des sites d’essais et des champs de tir, en Arizona, au Maryland, en Indiana et à Vieques, au Porto Rico.

Le colonialisme nucléaire a ravagé nos communautés et laissé un héritage mortel de cancers, de maladies congénitales, et d’autres effets graves sur la santé. Certains Autochtones des Iles Marshall ont cessé d’avoir des enfants à cause de l’exposition massive à la radioactivité qui provoque des malformations congénitales extrêmement graves. Le colonialisme nucléaire a réellement été un lent génocide des Peuples Autochtones.

Après la catastrophe de la Centrale Nucléaire de Fukushima en 2011, il semblait que nous étions sur le point de connaître une nouvelle vague d’action anti-nucléaire.

Sous le gouvernement Obama, l’industrie nucléaire a dépensé beaucoup de dollars pour faire pression sur les politiciens afin de déclarer l’énergie nucléaire toxique comme étant une « solution » à la crise climatique. Le soi-disant « Plan d’Energie Propre » d’Obama fait écho à ce ‘verdiment’ (qui a été mécaniquement répété par certaines grandes ONG ou « Grandes organisations Vertes ») du carburant nucléaire. Ce mensonge mortel a conduit au renouvellement des menaces de mines d’uranium près du Grand Canyon et de sites sacrés de Peuples Autochtones comme les Black Hills et le Mont Taylor.

Le régime de Trump menace d’affaiblir les restrictions et d’augmenter la prolifération de l’énergie et des armes nucléaires, ce qui implique aussi plus de mines, plus d’usines de retraitement et plus de déchets.

Il a été écrit que, « les actions des producteurs d’uranium et d’une compagnie de technologie du carburant nucléaire avaient explosé suite aux commentaires de Trump, Uranium Resources, Uranium Energy, Cameco, et Lightbridge ont toutes négocié plus cher vendredi dernier ».

Nous devons combattre pour un avenir sans nucléaire et refuser d’accepter de devenir, nous-mêmes et les générations futures, des victimes de la radiation nucléaire.

Plus que jamais, le besoin vital d’informer, d’engager des actions et des mobilisations pour stopper cette folie nucléaire, est nécessaire, notre futur en dépend.

 

#nonukes #radioactivepollutionkills #cleanupthemines #nuclearcolonialism

Visitez et soutenez les sites: www.nirs.org www.cleanthemines.org www.haulno.org www.dinenonukes.org

 

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Klee Benally parle des mines d’uranium, Window Rock 12 septembre 2015

 

COMMUNIQUE : ‘NOUS SOMMES LES CANARIS DU MINEUR : DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES APPELLENT A NETTOYER LA POLLUTION RADIOACTIVE ‘FAITE MAISON’

Par Klee Benally
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
www.cleanupthemines.org
Voir l’article original en anglais sur le site de Clean Up The Mines
Ou sur Censored News
Vendredi 29 janvier 2016
Traduction Christine Prat

Photos de Washington: Eli Laliberte, Konnected.tv
Photos de Church Rock et Sanders (à droite): Christine Prat, septembre 2015

 

Washington, DC – Jeudi 28 janvier à 12h30, des représentants d’organisations Autochtones du Sud-ouest, des Grandes Plaines du Nord, et des soutiens ont appelé à dire ‘non au nucléaire’ au cours d’une action de protestation concernant la pollution radioactive causée par 15000 mines d’uranium abandonnées qui constituent une menace aux USA. La manifestation a eu lieu devant le siège principal de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), et appelé à la décontamination immédiate de ces sites dangereux, à la protection des sites sacrés Autochtone de l’exploitation d’uranium, et à l’intervention dans les communautés dont l’eau est empoisonnée par la radioactivité. Les groupes ont accusé l’EPA d’avoir été négligente vis-à-vis de ces dangers qui menacent gravement la santé publique, les terres et les cours d’eau.

« Les Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les ‘canaris du mineur’ des Etats-Unis et essaient d’éveiller les peuples du monde aux dangers de la radioactivité » dit Charmain White Face [photo], des Défenseurs des Black Hills, une organisation du Dakota du Sud.
Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui contaminent des cours d’eau comme la Cheyenne River et profanent des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines abandonnées se trouvent dans un rayon de 80 km autour du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés aux radiations chaque année.
Les communautés Autochtones sont de loin les plus touchées, étant donné qu’environs 75% de mines abandonnées se trouvent sur des terres fédérales ou Tribales. La majorité des mines abandonnées se trouvent dans 15 états de l’ouest et peuvent potentiellement toucher plus de 50 millions de gens.

Des 272 mines abandonnées du Dakota du Sud, une seule, celle de Riley Pass, située sur des terres du Service des Forêts des Etats-Unis, a été décontaminée, mais le procédé a été jugé inadéquat et il y a eu des inquiétudes concernant le budget de réhabilitation. « Ce qui m’inquiète, c’est comment avec ce qui reste des 179 millions de dollars affectés au nettoyage de la mine, le Service des Forêts peut dire que les communautés touchées pourront utiliser le reste pour des projets communautaires et d’enseignement pour remplacer les utilisations de la Grande Rivière, qui se jette dans le fleuve Missouri. La rivière est détruite par cet acte de génocide radioactif » dit Harold One Feather [photo], membre des Défenseurs des Black Hills, « Après avoir discuté des 179 millions de l’accord Tronox pour la Réhabilitation, le Service des Forêts a dit que les communautés affectées pouvaient soumettre des budgets pour l’utilisation de ce qui resterait après la réhabilitation de la mine. »


Devant le siège de l’EPA, les groupes ont scandé ‘La Pollution Radioactive Tue!’, ‘Plus Jamais de Church Rock, Plus Jamais de Fukushima!’ et ‘Le Nucléaire Propre est un Mensonge Mortel!’ en réponse au Plan d’Energie Propre de l’EPA dont il est dit qu’il promeut l’énergie nucléaire.
Une grande banderole sur laquelle était écrit ‘La Pollution Radioactive Tue’, avec une image de Canari du Mineur et le symbole indiquant la présence de radioactivité, a été déposée à l’intérieur du bâtiment de l’EPA.

Du 25 au 28 janvier, Clean Up The Mines, Défenseurs des Black Hills, Diné No Nukes [Navajos Contre le Nucléaire], la Coalition Laguna et Acoma pour un Environnement Sûr [LACSE] & l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr [MASE], et l’Alliance Mondiale Autochtone [IWA], ont rencontré des membres du Congrès, du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de l’Agriculture, et de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) à Washington, DC.
La campagne Clean Up The Mines! a pour but de faire passer la Loi sur la Prospection d’Uranium et la Responsabilité de l’Exploitation Minière qui assurerait la décontamination de toutes les mines d’uranium abandonnées. Le projet de loi a été soumis au membre du Congrès Raúl Grijalva (Démocrate – Arizona) il y a deux ans mais doit encore être présentée au Congrès.
Actuellement, il n’y a pas de loi globale qui exige la décontamination de toutes ces dangereuses mines d’uranium abandonnées, permettant ainsi aux entreprises et au gouvernement fédéral de se retirer sans assumer la responsabilité des dégâts ininterrompus qu’elles continuent de causer.
« C’est une crise nationale invisible. Des millions de gens aux Etats-Unis sont exposés chaque jour comme Victimes de Radiation Nucléaire » dit Mme White Face, « L’exposition à la pollution radioactive a été liée au cancer, aux défauts génétiques, à la Neuropathie Navajo, et à l’accroissement de la mortalité. Nous protestons contre l’EPA aujourd’hui parce que nous croyons que lorsque plus d’Américains prendront conscience de cette contamination radioactive domestique, quelque chose pourra être fait pour protéger tous les peuples et l’environnement. Au cours des réunions auxquelles nous avons participé à Washington, on n’a pas discuté seulement des mines d’uranium abandonnées, mais nous avons aussi parlé de la pollution radioactive de la poussière de charbon, de la fumée de charbon et de celle qui se trouve dans l’eau. Cela montre qu’il est nécessaire d’amender la Loi sur l’Eau Propre et la Loi sur l’Air Propre » dit Mme White Face.

Les groupes ont parlé de la contamination extrême de l’eau, des mines de charbon à ciel ouvert et des centrales électriques qui brûlent du charbon mêlé de particules radioactives, des déchets radioactifs du forage de puits de pétrole dans la Bakken Oil Range, des déchets du retraitement, de l’entreposage des déchets, et des nouvelles menaces d’exploitation de mines dans des lieus sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau Mexique.

« Les Etats-Unis enfreignent leurs propres Décrets et lois sur la protection des zones sacrées pour les Amérindiens situées sur des terres publiques en y appliquant la Loi Générale sur l’Exploitation Minière de 1872 » dit Petuuche Gilbert [photo] de la Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr & Président de l’Association Mondiale Autochtone, « les Etats-Unis discriminent les peuples Autochtones en autorisant l’exploitation minière sur ces terres. Précisément, les Etats-Unis enfreignent : le Décret 13007, le Décret 12175, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, la Loi sur le rétablissement de la Liberté Religieuse, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de Peuples Autochtones. »
« S’ils s’en tiennent à des politiques dépassées et racistes promouvant le colonialisme, comme la loi sur les mines de 1872, les peuples Autochtones de tout le pays continueront d’être opprimés, et nous continuerons à demander que notre terre nous soit restituée et restaurée dans son état d’origine, celui d’avant la colonisation par les Etats-Unis » dit Leona Morgan [photo], de Diné No Nukes. « La fuite de déchets de la United Nuclear Corportation, en 1979 au nord de Church Rock [photo], au Nouveau-Mexique, a laissé une immense quantité de pollution radioactive que les habitants en aval continuent actuellement de recevoir dans leur eau potable. Une communauté principalement Navajo, à Sanders, en Arizona, a été exposée à des quantités d’uranium deux fois supérieures à la limite légale, sortant de leur robinet – c’est criminel ! » dit L. Morgan.

Diné No Nukes est un collectif ayant pour but de renseigner la population Navajo sur les problèmes créés par la Commission de l’Energie Nucléaire des Etats-Unis, ainsi que sur les menaces en cours et nouvelles de l’industrie nucléaire.

Tommy Rock [photo], membre de Diné No Nukes et étudiant de troisième cycle de l’état d’Arizona, a déclaré que la crise de l’eau polluée à Flint, dans le Michigan, était très similaire à celle de Sanders [photo], en Arizona, près de la réserve Navajo. Les organismes de réglementation ont réagi en envoyant la Garde Nationale de l’Armée pour fournir de l’eau en bouteille aux habitants de Flint. Cependant, la petite communauté de Sanders, à prédominance Autochtone, située à l’extérieur de la Réserve, n’ont pas eu droit à la même réaction des organismes de réglementation de l’état, ni des dirigeants de l’état, ni des médias » dit Tommy Rock qui a travaillé à une étude récente révélant des taux d’uranium dépassant largement les standards pour l’eau potable dans le système d’eau potable de résidents et d’une école élémentaire de Sanders. Rock ajoute « On peut dire la même chose de deux Réserves Lakota. Il s’agit de celles de Pine Ridge et de Rock Creek, la Réserve de Standing Rock, qui n’ont reçu aucune assistance des organismes de réglementation. Ce sont des exemples de l’incohérence de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis dans les régions, dans sa réaction vis-à-vis des communautés Autochtones comparée à celle concernant les populations non-Autochtones qui sont confrontées au même problème d’accès à de l’eau potable sans danger. »
M. Rock a appelé à ce que la communauté de Sanders soit incluse dans le deuxième Plan Quinquennal de Décontamination de la Nation Navajo et dans un amendement à la Loi sur l’Eau Propre. « Un autre problème concernant l’eau est que l’industrie minière contamine les rivières. Ils ignorent la Loi sur l’Eau Propre parce qu’elle ne tient pas compte des radionucléides. Ceci doit être amendé afin que la politique de l’eau puisse forcer les entreprises à répondre de leur dégradation des zones de bassins hydrologiques. Ceci pourrait aussi bénéficier à l’EPA, qui n’a pas les fonds nécessaires pour décontaminer chaque rivière polluée par l’industrie, minière ou autre » déclara M. Rock.

« Ces mines d’uranium provoquent une pollution radioactive, ce qui a pour résultat que les habitants des environs deviennent des victimes de radiations nucléaires » dit Petuuche Gilbert, membre de la Nation Acoma, de LACSE, MASE, et IWA. « Le Nouveau-Mexique et le gouvernement fédéral ont fourni peu de fonds pour une décontamination de grande ampleur et les mines ne sont réhabilitées qu’occasionnellement. Les gouvernements du Nouveau-Mexique et des Etats-Unis ont le devoir de nettoyer ces mines et usines de retraitement radioactives et, de plus, d’effectuer des études sanitaires pour déterminer les effets de l’empoisonnement à la radioactivité. Les organisations MASE et LACSE s’opposent à l’ouverture de nouvelles mines et demandent que l’héritage des mines d’uranium soit nettoyé » dit M. Gilbert.

 

« En 2015, la fuite de la Mine Gold King a constitué un appel à la prise de conscience des dangers des mines abandonnées, mais actuellement il y a plus de 15000 mines d’uranium radioactives abandonnées dans tous les Etats-Unis », dit Mme White Face. « Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites dangereux contaminent la terre, l’air, l’eau et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon du Colorado. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées est une Mine Gold King potentielle, avec la grave menace supplémentaire de pollution radioactive. Pour notre santé, notre air, nos terres et notre eau, nous ne pouvons laisser cela se produire. »

La délégation était soutenue par la Nation Piscataway et des organisations de Washington DC comme le Temple Nipponzan Myohoji, Résistance Populaire, les Médias pour le Mouvement, La Casa, NIRS, et la Maison pour la Paix [Peace House].