Klee Benally
20 novembre 2023
Traduction Christine Prat

C’est ce à quoi ressemble la profanation/dévastation.

Hier, comme je lançais mon nouveau livre sur la défense du sacré et l’anarchisme Autochtone, j’ai reçu un appel d’un activiste local disant qu’il y avait une alerte à la mine d’uranium Pinyon Plain, qui se prépare à commencer à extraire du minerai (probablement dans quelques semaines). Une violation possible devait être vérifiée et signalée. Alors, j’ai répondu à l’appel à l’action… bien que nous n’ayons pas trouvé de preuve concernant l’alerte, c’est clair que la mine toxique est plus près que jamais d’opérer (voir www.HaulNo.com pour plus d’informations) …

Alors, pourquoi suis-je en train de regarder d’abord des images de Dook’o’oosłííd (Pics San Francisco, Arizona Snowbowl) ?

Eh bien, ils ont ouvert vendredi sans neige naturelle. 100% de neige artificielle faite d’eaux usées traitées qu’ils achètent sous contrat à la ville de Flagstaff #cityofflagstaff

Ils sont autorisés par les Service des Forêts à pomper Près de 700 millions de litres d’eau d’égouts pour faire de la neige sur la montagne.

Mon livre réfléchit sur les leçons et (surtout) les échecs dont j’ai appris beaucoup depuis 30 ans que ce combat dure. Le livre aurait pu porter seulement sur ce problème, mais j’avais déjà réalisé un documentaire et il y a d’autres sources… Ce qui est important, c’est que cela soit possible sur une montagne considérée comme sacrée par 13 Nations Autochtones.

Ce qui est important, c’est qu’il soit même possible d’extraire de l’uranium de Red Butte sacrée, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon du Colorado et de le transporter à travers des communautés déjà irréparablement empoisonnées.

Ces deux catastrophes capitalistes coloniales de ressources sont le paysage sacré conflictuel de notre existence et de notre survie en tant que Peuples Autochtones, ici.

Les progressistes ont les mains vides quand ils supplient les politiciens d’admettre leur douleur et de lâcher quelques poignées de reconnaissance.

Autoriserons-nous que l’uranium soit extrait à Red Butte sacrée et transportée à travers nos communautés déjà empoisonnées par des centaines de mines d’uranium abandonnées ?

Est-ce que Snowbowl, la Ville de Flagstaff et le Service des Forêts pourront continuer à violer nos sites les plus sacrés sans protestation ?

Il est temps de passer à l’action, encore…

Où êtes-vous, chers guerriers ?
#defendthesacred #nospiritualsurrender

Par Brenda Norrell
Censored News
28 février 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

WASHINGTON – La Commission Interaméricaine des Droits Humains a entendu des témoignages de Navajos, Utes, et Lakota Oglala, sur les impacts de l’exploitation d’uranium sur les droits humains des Peuples Autochtones, à Washington, le 28 février 2024.

« Nahasdzáán Shimá – Notre Mère la Terre – fournit tout ce dont nous avons besoin pour nous maintenir en vie – les quatre choses dont les Navajos parlent – l’air, l’eau, le sol et la lumière – et c’est chez nous » dit Edith Hook, Présidente de l’Association de la Communauté de la Route de Red Water Pond.

« Nous avons vécu avec ce tueur silencieux sans en connaitre les dangers. Après le début de l’extraction, après que la mine ait été creusée, nous ne nous sommes pas rendu compte que nous étions contaminés. »

« Quand nous étions enfants et jouions et gardions les moutons, nous ne comprenions pas que nous étions exposés à des radiations dangereuses » dit Edith Hood.

Elle remercia la commission pour l’avoir entendue et ajouta « Notre propre gouvernement tribal ne nous écoute pas. »

La Commission Interaméricaine des Droits Humains avait été d’accord pour une audience thématique sur comment les politiques d’exploitation de l’uranium avaient conduit à des violations des droits humains dans les communautés Autochtones dans tout le pays. Ça coïncide avec la recrudescence de l’extraction d’uranium, dit le représentant du Centre de Droit Environnemental du Nouveau-Mexique.

« Comme les États-Unis ont mis les bouchées doubles sur la base de l’idée fausse selon laquelle l’énergie nucléaire serait une solution à la crise climatique, l’industrie de l’uranium commence à bénéficier de cadeaux de généreux contribuables à toute l’industrie nucléaire. »

« Des subventions du gouvernement Biden ont stimulé l’extraction d’uranium au point de rouvrir 3 mines en quelques mois, en Utah, dans le Wyoming et en Arizona, près du Grand Canyon. Comme ça a toujours été le cas depuis l’aube de l’Age Atomique, les effets de l’extraction d’uranium ont été largement mis de côté dans le débat sur l’énergie nucléaire. »

Energy Fuels dit accroitre la production d’uranium aux États-Unis, comme les prix atteignent leur niveau le plus haut depuis 16 ans. Energy Fuels avait dit en décembre que la production d’uranium serait augmentée dans trois mines, Pinyon Plain près du Grand Canyon, et La Sal et Pandora dans le sud-est de l’Utah.

Le minerai des trois mines, en 2024, sera entassé à l’usine d’Energy Fuels de White Mesa, en Utah, pour être traité en 2025. Ils préparent aussi deux mines, Whirlwind dans le sud-est de l’Utah, et Nichols Ranch au centre du Wyoming, pour démarrer la production d’uranium d’ici un an, dit Energy Fuels.

L’extraction d’uranium a commencé à Pinyon Plain et menace maintenant l’eau des Havasupai qui vivent dans le Grand Canyon. La mine menace aussi les Navajos, les Hopis, les Utes et les résidents du sud-ouest, le long de la route de transport du minerai d’uranium, du Grand Canyon à l’usine d’Energy Fuels dans le sud-est de l’Utah.

Le Centre de Droit de l’Environnement du Nouveau-Mexique dit :

L’audience thématique doit permettre aux communautés Autochtones, qui vivent depuis des générations avec les déchets de l’extraction et du traitement de l’uranium historiques, de tenir les officiels du gouvernement des États-Unis pour responsables de n’avoir jamais pris de mesures pour régler le problème des déchets de la production d’uranium efficacement.

  • Pour Red Water Pond, Edit Hood, Diné dit « Il n’y avait pas de respect pour les gens qui vivaient sur ces terres, et certainement pas de respect pour notre Mère la Terre. Le gouvernement connaissait les risques et les dangers mais a négligé d’en informer notre peuple. »
  • Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain, décrivit ce que c’était de vivre à côté de l’usine de White Mesa, au sud-est de l’Utah. Les représentants des États-Unis prétendent que le gouvernement Biden a entamé une consultation et que la Commission de Régulation Nucléaire est attachée aux droits des Autochtones – ce ne sont que des camouflages de ce long héritage de cancers et de morts de l’extraction d’uranium, des déchets radioactifs et de la décharge de l’industrie nucléaire dans les terres Autochtones.
  • Tonia Sands, Oglala, dit « Des gens viennent du monde entier pour partager la connexion que nous avons avec l’eau, la terre et nos parents maintenant silencieux ». Tout en décrivant la beauté de la culture Lakota, elle souligne que l’extraction d’uranium conduit à un accroissement des cérémonies de guérison et à la contamination par les radiations de ceux qui participent à la cérémonie. Et maintenant, il y a la menace de nouvelle extraction d’uranium. Elle dit, qu’alors que l’eau pompée dans la rivière Missouri est supposée sauver les Lakotas de la contamination de leur propre eau, en fait ça apporte de l’eau contaminée par l’uranium du Wyoming à cause du manque de filtrage.
  • Carletta Tilousi, Havasupai, a témoigné de l’exploitation d’uranium qui menace maintenant l’eau Supai dans le Grand Canyon. « C’est un problème grave et urgent » dit-elle à la Commission Interaméricaine des Droits Humains. La Tribu Havasupai demande que la Commission présente leur affaire à la Cour Interaméricaine pour obtenir un ordre exigeant l’adoption de mesures provisoires. L’héritage de l’extraction d’uranium dans le sud-ouest, c’est la mort par cancer et les mines d’uranium abandonnées non nettoyées. Maintenant, la contamination menace le Colorado. C. Tilousi demande à la Commission de faire pression pour que les États-Unis changent la loi de 1872 qui autorise les compagnies internationales à s’emparer de terres publiques pour leurs mines.
  • Big Wind Carpenter Northern Arapaho. « Ils ont redéfini le nucléaire comme énergie verte » dit Big Wind Carpenter à la Commission Interaméricaine sur les droits humains. « Les dommages fait à notre terre natale sont loin d’être verts. Nos communautés et notre terre ont souffert assez longtemps. » En territoire Arapaho, dans le Wyoming, l’extraction et le traitement d’uranium ont empoisonné la terre et laissé des impacts éternels pour des sites sacrés, l’eau et les générations futures. Les partisans du nucléaire ont souvent réduit au silence les voix de ceux qui souffrent le plus de ses effets. « Nous exigeons la justice environnementale » dit Carpenter, pressant la Commission de tenir pour responsables ceux qui exploitent les ressources.

Jonathan Perry, coordinateur de l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr, dit « C’est une bonne occasion pour les communautés Autochtones de la ligne de front, de faire connaitre les injustices qu’ils continuent d’endurer. L’héritage de l’industrie de l’uranium continue de frapper beaucoup d’Autochtones à travers le continent, sans vraies solutions du gouvernement des États-Unis. »

Larry King, ENDAUM, dit “Nous n’avons qu’une Terre Mère, et en tant que gardiens, nous avons TOUS la responsabilité de protéger notre Mère la Terre si nous voulons laisser un environnement sain à nos générations futures.

Eric Jantz, directeur du Centre de Droit Environnemental du Nouveau-Mexique, dit « Depuis des décennies, le lamentable record du gouvernement des États-Unis concernant les droits humains liés à l’exploitation d’uranium dans les communautés Autochtones, a été ignoré. C’est la première fois que le gouvernement des États-Unis est appelé à expliquer pourquoi la politique d’extraction d’uranium des États-Unis continue à détruire les communautés Indigènes. »

Par Haul No!
15 janvier 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Nous appelons Buu Nygren à prendre des mesures concrètes pour FERMER la mine d’uranium PINYON PLAIN, près du Grand Canyon, et juste à côté du site sacré de Red Butte.

Haul No! a été fondé fin 2016, comme initiative conduite par des Diné, dans le but d’arrêter la Mine du Canyon (maintenant rebaptisée Pinyon Plain) et l’usine de traitement de White Mesa, et le projet de transport à travers Diné Bikeyah, notre terre traditionnelle.

Les cofondateurs Leona Morgan, Sarana Riggs, et Klee Benally, récemment passé dans l’autre monde, ont conduit une tournée de prise de conscience et d’action en 2017, informant et entrainant les communautés le long du trajet de transport, partant de l’usine de traitement d’uranium en territoire Ute à son point d’origine : la mine en territoire Havasupai.

Vidéo du 14 mars sous-titrée en français:

Dans une interview de Democracy Now! du 14 mars 2014, portant sur Pinyon Plain/Canyon Mine et le problème général de l’extraction d’uranium, Klee s’est référé aux 15000 à 20000 mines d’uranium abandonnées à travers les soi-disant États-Unis, comme « héritage toxique qui nous touche jusqu’à aujourd’hui. C’est en vérité un génocide lent des gens, pas seulement les Peuples Autochtones de cette région. »

Haul No! avait été fondé spécialement pour faire ce travail, en tant que bénévoles, pour prévenir toute nouvelle contamination de nos terres, notre eau, notre air et des générations futures, par la compagnie Energy Fuels, aux deux extrémités du trajet de transport, de Pinyon Plain/Canyon Mine à l’usine de White Mesa.

En ce qui concerne l’eau et l’environnement, Klee disait « Il n’y a pas de gagnants quand on détruit Notre Mère la Terre, quand on détruit l’eau dont nous avons besoin pour boire, [quand] on détruit l’air dont nous avons besoin pour respirer, et la terre dont nous avons besoin pour nous nourrir. » Haul No! Travaille pour protéger, pas pour détruire, notre Mère la Terre. Klee disait aussi « Où que ce soit où il y a une crise environnementale, il y a une crise culturelle, parce que nous sommes des gens de la Terre. »

Haul No! est cohérent dans l’appel à FERMER LA MINE et ARRÊTER L’USINE. Après le départ de notre frère, notre collègue, notre camarade, notre mentor et notre ami, nous continuons le combat pour la protection de nos Peuples, la défense du sacré, et pour mettre fin au colonialisme nucléaire.

Nous en avons assez d’être une colonie de ressources ! Nous en avons assez de laisser nos Peuples souffrir et mourir, uniquement pour fournir le monde extérieur en pouvoir et en carburant. Nous en avons assez de l’insuffisance ou de l’ABSENCE DE NETTOYAGE de toutes les industries extractivistes, y compris la nouvelle vague imminente d’énergie soi-disant propre qui ne fait que violer notre Mère la Terre.

Le 14 janvier 2024, le Président de la Nation Navajo, Nygren, a publié une déclaration via les médias sociaux, datée du 11 janvier 2024, à propos de la mine d’uranium Pinyon Plain. En réponse à cette déclaration, Haul No! Exige que le Président Nygren S’ENGAGE FERMEMENT AVEC DES MESURES CONCRÈTES POUR NOTRE PEUPLE ! Nous avons besoin d’action après les mots.

Nous exigeons que Buu Nygren se serve de son autorité en tant que Président de la plus grande Nation Autochtone (en km²) pour travailler avec le Gouverneur d’Arizona Hobbs pour EXIGER LA FERMETURE en limitant le permis d’Energy Fuels aux activités de fermeture et d’après fermeture, avec un nettoyage de la mine et des forêts publiques autour, de la plus haute qualité.

Nous exigeons que le Président de la Nation Navajo s’engage à se servir de son autorité pour travailler avec le Président Biden pour corriger le cercle vicieux, le racisme environnemental et l’assaut culturel contre le nouveau monument national qui autorise Pinyon Plain et d’autres possédant « des droits existants valables » à profaner nos terres ancestrales sacrées.

Au-delà du monde de la légalité occidentale et de la quasi-souveraineté limitée de notre gouvernement colonial de la Nation Navajo, nous exigeons que Buu Nygren s’aligne sur les obligations de nos enseignements Diné de protéger nos sites sacrés, nos terres et nos eaux, et nos générations futures.

Nous invitons Buu Nygren et tous les dirigeants Diné à nous rejoindre sur le front, pour arrêter cette mine et arrêter le transport si on en arrive là. Nous en avons assez des déclarations toutes préparées et des gestes vides. NOUS EXIGEONS DE L’ACTION MAINTENANT !

Klee Benally
20 juillet 2023
Publié par Indigenous Action
Traduction Christine Prat

Nous avons vu ce film, après un conflit sur les médias sociaux avec des apologistes du nucléaire, qui nous accusaient d’être mal informé, n’ayant pas vu le film biographique de Christopher Nolan… (et si vous ne l’avez pas déjà lu, voir l’article initial pour le contexte).

Klee Benally

‘Oppenheimer’ est une glorification du « génie complexe » et des ambitions d’hommes blancs prenant de terribles décisions qui mettent le monde en péril.

Beaucoup ont fait remarquer que le film n’est pas une glorification, cependant, Christopher Nolan lui-même dit, « Que ça plaise ou pas, J. Robert Oppenheimer est la personne la plus importante ayant jamais vécu. »

Certains d’entre vous ont peut-être même éclaté de rire pendant la scène où Truman demande à Oppenheimer ce qu’il pensait que le sort de Los Alamos devrait être et que « Oppie » réplique « Rendez la terre aux Indiens. » Mais hélas, le paysage ravagé accueille aujourd’hui un « Festival Oppenheimer » de 10 jours. Pour souligner la déconnexion des héritages, une petite commémoration, près du site de la fuite de Church Rock, a également eu lieu le jour anniversaire de la détonation Trinity, à quelques centaines de kilomètres. Oui, quelle glorification ?

Le film est essentiellement un western à la John Wayne. Ça aurait très bien pu s’appeler « Le Jugement du Sheriff de Los Alamos. »

Oppenheimer monte à cheval avec un chapeau noir et arrache un poster d’un pilier de clôture. Puis il se lance dans un débat sur l’ « impact du gadget sur la civilisation. » Pour répondre à la question de comment des scientifiques peuvent justifier l’utilisation de la Bombe Atomique sur des êtres humains, Oppenheimer déclare « Nous sommes des théoriciens, oui, nous imaginons un futur et ce que nous imaginons nous horrifie. Ils n’en n’auront pas peur jusqu’à ce qu’ils la comprennent et ils ne la comprendront pas tant qu’ils ne l’auront pas utilisée. Quand le monde apprendra le terrible secret de Los Alamos, notre travaille ici sera d’assurer une paix que l’espèce humaine n’a jamais vue. Une paix fondée sur la coopération internationale. »

Nolan confectionne le seul narratif qui compte pour sa tentative de rédemption historique, il dépeint Oppenheimer comme une victime. Tandis que, peut-être, certains pas autant dépolitisés que Nolan y ont fait allusion dans des interviews (comme la politique de loyauté américaine et la Terreur Rouge qui dirige le drame), les conséquences des armes et de l’énergie nucléaires sont à peine prises en considération (voire pas du tout, si on considère le problème). C’est un déshabillage politique des plus insidieux et le film n’en est que pire.

Le film se préoccupe plus de construire et disculper Oppenheimer comme victime du MacCarthisme que des effets de la bombe atomique et de son héritage mortel de colonialisme nucléaire. Comme il est dit, il y a « un prix à payer pour être un génie. » Tout le reste n’est que notes dramatiques. Nolan donne à Oppenheimer l’audience du public qu’il estime lui avoir été déniée, pour finalement prouver qu’il était un patriote américain. À la fin, la question « le monde vous pardonnerait-il si vous le laissiez vous crucifier ? » compte plus que toutes autres considérations. Le film pose le problème « science contre militarisme » pendant que le monde et les Peuples Autochtones continuent de souffrir des conséquences permanentes des armes et de l’énergie nucléaires en silence. Un silence mortel, plus assourdissant que le portrait cinématographique de l’essai Trinity par Nolan. Mais hein, il y a même une minute d’acclamations après l’essai.

Nolan nous fait écouter la radio pendant que deux villes sont détruites et que des centaines de vies sont arrachées. Nolan continue de pointer sa caméra sur le visage de son acteur principal pendant que les horreurs de sa bombe sont montrées sur des diapositives. Simplement, Oppenheimer s’en détourne. Que devons-nous savoir de plus sur ce film ?

15 000 mines d’uranium abandonnées empoisonnent nos corps, nos terres et notre eau. 1000 bombes ont explosé sur les terres des Shoshones de l’Ouest… la liste continue (nous ne nous arrêtons ici que parce que nous en avons déjà dit beaucoup dans notre article d’origine). Tous oubliés et condamnés à souffrir dans un silence catastrophique. Des films comme ‘Oppenheimer’ ne sont possibles que parce que les gens continuent à détourner leur regard de la réalité mortelle des armes et de l’énergie nucléaires.

L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis – EPA – aurait l’intention de commencer à décontaminer une mine d’uranium abandonnée à Cameron, dans la Réserve Navajo. Pour le moment, elle entreprend des consultations et des commentaires publiques. Ça va encore prendre du temps. Ça fait des décennies que la population et l’eau sont empoisonnées par la radioactivité.
Dans le rapport de l’EPA, il est affirmé que le site est clôturé et ne présente pas de danger immédiat pour la population. En 2014, il n’y avait pas encore de clôture ni de panneaux pour prévenir les gens. J’y suis allée en septembre 2017 avec Klee Benally et un autre Navajo, la clôture était faite de simple fils de fer barbelés, avec des panneaux « danger… ». Cependant, dans un climat désertique, une telle clôture n’empêche pas le vent de transporter la poussière très sèche au-delà de la clôture. Donc, en septembre 2017, mes compagnons ont mesuré le taux de radioactivité à travers la clôture et à l’extérieur. À au moins 100 mètres à l’extérieur, ils ont mesuré un taux de radioactivité bien supérieur à celui mesuré à l’intérieur.
Il y a plus de 500 mines d’uranium abandonnées dans la Réserve Navajo, dont 111 dans la région de Cameron.

L’article ci-dessous est une réaction de Klee Benally, publiée sur Facebook, après l’annonce de l’intention de décontaminer.

Christine Prat

Par Klee Benally,
Réaction à un article du Navajo Times*
Publié sur Facebook
10 mars 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les mines d’uranium abandonnées sont l’héritage mortel de l’énergie nucléaire (ce que nous appelons le Colonialisme Nucléaire) et ce pourquoi l’énergie « nucléaire verte » est un mensonge mortel. Nos communautés sont empoisonnées de façon permanente par la pollution radioactive et il n’y a pas de moyen sûr à 100% à long terme (nous parlons de milliers d’années) de décontaminer l’uranium quand il a été sorti du sol.

Étant donné que nos communautés ne devraient pas continuer à risquer d’être exposées par ces sites abandonnés extrêmement dangereux, l’Alternative 3** de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] ne ferait que déplacer le problème dans une autre communauté et mettre en danger d’autres communautés le long du trajet de transport. L’Usine de White Mesa, en soi-disant Utah, où les matériaux radioactifs serait transportés de Cameron, empoisonne déjà la communauté Ute de Ute Mountain. Ils veulent que l’usine ferme et que le site soit également décontaminé. Nous ne devrions pas être complices de l’empoisonnement d’autres communautés Autochtones pour « décontaminer ».

L’Alternative 3** livre aussi des déchets d’uranium pour la production à l’Usine de White Mesa. Energy Fuels, propriétaire du site, en ferait des profits. Energy Fuels est aussi la compagnie qui se prépare à extraire de l’uranium de la mine rebaptisée Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon) près du Grand Canyon. L’exploitation de cette mine entrainerait le transport de minerai d’uranium à travers des communautés déjà dévastées par la pollution radioactive de l’Usine de White Mesa (avec des risques d’accidents et de fuites).

 L’action recommandée par l’EPA est l’Alternative 2**, un « confinement sur place renforcé ». Si c’est fait de manière complète (pas seulement en rajoutant une couche sur ce qui existe déjà), c’est la seule option qui peut assurer une sécurité relative aux communautés.

La réalité désastreuse de la fuite du train de l’ « Ohio » [fuite très grave de dioxine suite à un déraillement le 3 février 2023], avec la négligence des services gouvernementaux et les entreprises écocidaires, est la réalité continuelle à laquelle nous faisons face dans le Sud-ouest occupé. C’est l’héritage du colonialisme nucléaire du Sud-ouest, de la catastrophe de Church Rock de 1979 à la lixiviation radioactive toujours en cours à l’Usine de Shiprock.

Il y a plus de 100 mines d’uranium abandonnées dans la région de Cameron. Les Diné exigent la décontamination depuis des décennies. L’EPA a organisé ce genre de sessions par le passé et connait les risques auxquels les communautés de cette région sont exposées, mais vu qu’elle dépend de la Loi du Super Fonds [P.L. 96-510 adoptée par le Congrès en 1980, réactualisée en 1986***], elle attend que les poursuites en justice des « parties responsables » soient réglées avant de prendre la responsabilité de décontaminer.

La santé de nos communautés n’est pas une priorité pour les fédéraux, quand il s’agit de prendre la responsabilité d’engager les ressources nécessaires pour une décontamination significative et complète.

Les plus de 500 mines d’uranium abandonnées dans le Pays Diné doivent être décontaminées, mais pas en se contentant de « déplacer le problème » et d’empoisonner d’autres communautés Autochtones.

En tout, il y a plus de 15000 mines d’uranium abandonnées dans 15 états de l’ouest. Le nombre réel, les lieux, les risques existants et le déplacement potentiel des matériaux radioactifs de ces sites n’ont pas encore été déterminés de façon adéquate.

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* L’article du Navajo Times rappelle que les mines abandonnées ont été laissées en l’état jusque dans les années 1990, et c’est le Service Navajo de Remise en Etat des Sols de Mines Abandonnées qui a remis les déchets dans le puits principal et les a couverts de terre non-contaminée.

** Selon le même article, les Alternatives sont :
Alternative 1 : Ne rien faire.

Alternative 2 : Confinement sur Place Renforcé.

Alternative 3 : Transporter les déchets à l’usine de White Mesa déjà très polluante pour la Réserve de Ute Mountain. Et le coût serait beaucoup plus élevé que pour l’Alternative 2.

*** Des travaux avaient été commencés, mais ont été abandonnés quand le montant non-révisé du Super Fonds a été épuisé.

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Pour plus d’infos (en anglais), voir https://cleanupthemines.org/facts/ et www.Haulno.com

#nonukes #haulno #LeaveItInTheGround #NonAuNucléaire #LaissezLeDansLeSol

 

 

Par Klee Benally, Coordinateur de la Campagne Clean Up The Mines
Publié par Indigenous Action Media
23 décembre 2016
Traduction Christine Prat

Trump a récemment twitté que « Les Etats-Unis doivent grandement renforcer et étendre leur capacité nucléaire jusqu’à ce que le monde revienne à la raison à propos du nucléaire. »

Nous sommes revenus à la raison après que les Etats-Unis aient largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.
Nous sommes revenus à la raison après que la Centrale Nucléaire de Three Mile Island ait fondu en 1979.
Nous sommes revenus à la raison, trois mois plus tard, quand la fuite de Church Rock a laissé s’échapper plus de 1000 tonnes de déchets hautement radioactifs de l’usine de retraitement et plus de 350 millions de litres de résidus radioactifs dans la Rivière Puerco.
Nous sommes revenus à la raison après que la Centrale Nucléaire de Tchernobyl ait fondu en 1986.
Nous sommes revenus à la raison après la catastrophe de la Centrale Nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011.

 

Il y a 100 réacteurs nucléaires commerciaux en activité aux « Etats-Unis » qui ont produit plus de 76 430 tonnes de déchets hautement radioactifs au cours des quatre décennies passées. Yucca Mountain, un site sacré pour les Shoshone de l’Ouest, est sous la menace de plus en plus imminente de devenir le principal site d’enfouissement de déchets toxiques pour l’industrie nucléaire. Il y a plus de 15 000 mines d’uranium radioactives abandonnées à travers tous les Etats-Unis, qui empoisonnent des communautés et menacent des cours d’eau précieux, comme le Fleuve Colorado, dont plus de 40 millions de gens dépendent. Cette menace fort peu connue est si grave qu’elle a été appelée « le Fukushima secret de l’Amérique ».

Les communautés Autochtones sont depuis longtemps sur la ligne de front de la lutte pour arrêter l’héritage mortel de l’industrie nucléaire. Le colonialisme nucléaire a causé une pollution radioactive qui a empoisonné les réseaux d’eau potable de communautés entières comme Red Shirt Village, dans le Dakota du Sud, et Sanders, en Arizona. L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a fermé 22 puits dans la Nation Navajo où il y a au moins 523 mines d’uranium abandonnées. A Ludlow, dans le Dakota du Sud, il y a une mine d’uranium abandonnée à quelques mètres d’une école primaire, qui empoisonne le sol où les enfants jouent encore à ce jour.

Le Site d’Essais du Nevada a longtemps été la cible d’action directe anti-nucléaire. Il se trouve sur les Terres Ancestrales des Shoshone de l’Ouest où plus de 1000 essais nucléaires ont été perpétrés. Des armes contenant de l’uranium appauvri, déployées par les Etats-Unis au cours de guerres impérialistes (particulièrement en Iraq et en Afghanistan) ont également empoisonné des écosystèmes, y compris ceux des sites d’essais et des champs de tir, en Arizona, au Maryland, en Indiana et à Vieques, au Porto Rico.

Le colonialisme nucléaire a ravagé nos communautés et laissé un héritage mortel de cancers, de maladies congénitales, et d’autres effets graves sur la santé. Certains Autochtones des Iles Marshall ont cessé d’avoir des enfants à cause de l’exposition massive à la radioactivité qui provoque des malformations congénitales extrêmement graves. Le colonialisme nucléaire a réellement été un lent génocide des Peuples Autochtones.

Après la catastrophe de la Centrale Nucléaire de Fukushima en 2011, il semblait que nous étions sur le point de connaître une nouvelle vague d’action anti-nucléaire.

Sous le gouvernement Obama, l’industrie nucléaire a dépensé beaucoup de dollars pour faire pression sur les politiciens afin de déclarer l’énergie nucléaire toxique comme étant une « solution » à la crise climatique. Le soi-disant « Plan d’Energie Propre » d’Obama fait écho à ce ‘verdiment’ (qui a été mécaniquement répété par certaines grandes ONG ou « Grandes organisations Vertes ») du carburant nucléaire. Ce mensonge mortel a conduit au renouvellement des menaces de mines d’uranium près du Grand Canyon et de sites sacrés de Peuples Autochtones comme les Black Hills et le Mont Taylor.

Le régime de Trump menace d’affaiblir les restrictions et d’augmenter la prolifération de l’énergie et des armes nucléaires, ce qui implique aussi plus de mines, plus d’usines de retraitement et plus de déchets.

Il a été écrit que, « les actions des producteurs d’uranium et d’une compagnie de technologie du carburant nucléaire avaient explosé suite aux commentaires de Trump, Uranium Resources, Uranium Energy, Cameco, et Lightbridge ont toutes négocié plus cher vendredi dernier ».

Nous devons combattre pour un avenir sans nucléaire et refuser d’accepter de devenir, nous-mêmes et les générations futures, des victimes de la radiation nucléaire.

Plus que jamais, le besoin vital d’informer, d’engager des actions et des mobilisations pour stopper cette folie nucléaire, est nécessaire, notre futur en dépend.

 

#nonukes #radioactivepollutionkills #cleanupthemines #nuclearcolonialism

Visitez et soutenez les sites: www.nirs.org www.cleanthemines.org www.haulno.org www.dinenonukes.org

 

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Tournée d’information et d’action pour empêcher l’ouverture de la Mine du Canyon, projetée pour le printemps 2017

 

Article original sur www.HaulNo.org
Egalement publié par Indigenous Action Media
15 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

Grand Canyon, Arizona – La firme Energy Fuels Inc. a le projet d’empoisonner le Grand Canyon, y compris le précieux Fleuve Colorado. Allons-nous laisser empoisonner notre avenir pour des milliers de générations par cette entreprise avide de gains ? Nous disons « Haul no! [Non au transport!] »

#HaulNo! est une tournée d’information et d’action prévue pour le printemps 2017 dans tout le nord de l’Arizona et le sud de l’Utah, le long du futur trajet de transport d’uranium de la Mine du Canyon d’Energy Fuel à son usine de retraitement de White Mesa. Des bénévoles d’organisations comme Diné No Nukes, Clean Up The Mines, Grand Canyon Trust, et des membres de la communauté concernés se sont alliés pour diffuser l’information et permettre l’action pour s’assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, l’eau si précieuse et nos communautés soient protégés de la menace mortelle de la contamination de l’uranium.

La Mine du Canyon [Canyon Mine]

En dépit des poursuites en justice de la Nation Havasupai et de groupes écologistes, concernant les sites sacrés et les violations de la Loi Nationale sur la Protection de l’Environnement [NEPA], la compagnie Energy Fuels Inc., domiciliée au Canada, fore pour trouver du minerai d’uranium à seulement 10 km de la Rive Sud du Grand Canyon.

Actuellement, les avocats de la Nation Havasupai et des groupes écologistes se battent devant les juges fédéraux à San Francisco, pour essayer d’empêcher les activités de la Mine du Canyon de la compagnie, située dans la Forêt Nationale de Kaibab. Si le tribunal n’empêche pas la compagnie d’extraire du minerai d’uranium de la Mine du Canyon, on peut s’attendre à ce que 25 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai hautement radioactif par jour, passent sur les petites routes et les autoroutes d’Arizona. Le minerai passerait par des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; et par des communautés de la Réserve Navajo comme Cameron, Tuba City et Kayenta; près de la Réserve Hopi; et finalement arriverait à l’usine d’Energy Fuels sur White Mesa, à peine 5 km de la communauté tribale Ute de Ute Mountain de White Mesa, en Utah.

La Mine du Canyon est située dans un périmètre de plus de 400 km², où les activités minières ont été interdites en 2012 pour protéger le bassin hydrologique du Grand Canyon de milliers de nouveaux permis d’exploiter des mines d’uranium. Ce moratoire de 20 ans pourrait devenir permanent par une proposition de loi visant à établir le Greater Grand Canyon Heritage National Monument [faire de la région du Grand Canyon un Monument National du Patrimoine]. Cependant, ni le moratoire ni la proposition de loi pour un Monument National n’empêchent les mines d’uranium existantes, comme la Mine du Canyon, de fonctionner.

Le trajet de transport couvre au total 480 km. Il s’agit du transport d’environs 700 000 kilos de minerai d’uranium hautement radioactif par jour sur deux cours d’eau importants et sur 290 km dans la Nation Navajo. Cette région de la Nation Navajo a déjà été dévastée par 523 mines d’uranium abandonnées, et 22 puits ont dû être fermés par l’Agence de Protection de l’Environnement à cause du haut niveau de radioactivité.

Bien que la Nation Navajo ait interdit l’extraction et le retraitement de l’uranium depuis 2005, rien n’empêche le transport de ce matériau dangereux sur les routes d’état et fédérales qui traversent la Nation Navajo.

Il n’y a pratiquement rien qui protège nos communautés et nos terres le long du trajet du transport, à part des bâches goudronnées attachées par des cordes qui couvrent le minerai radioactif, et l’espoir que les chauffeurs de la compagnie sont capables d’éviter des accidents. Comme il a été prouvé en 1987, par deux accidents différents de camions de transport qui ont renversé du minerai sur des autoroutes dans la Réserve Navajo, les accidents sont imprévisibles et dangereux.

La poussière radioactive s’échappe inévitablement des mines d’uranium et des camions de transport. Quand les gens respirent ou ingèrent des particules radioactives, ces particules peuvent rester dans les poumons ou d’autres organes vitaux, et dans la circulation sanguine pour des semaines ou des années. Ceci peut causer des cancers du poumon, des maladies rénales, endommager les tissus et autres maladies.

Sites Sacrés et Eau Précieuse

La Mine du Canyon est située juste à côté de Red Butte, une montagne sacrée et une Propriété Culturelle Traditionnelle du peuple Havasupai. Le site sacré a également une signification culturelle pour les Nations Diné (Navajo) et Hopi, et beaucoup d’autres tribus de la région.

En 1986, le Service des Forêts des Etats-Unis n’a pas consulté la Tribu Havasupai comme il aurait dû le faire, avant d’approuver le forage de la Mine du Canyon. La compagnie opère actuellement selon un Plan d’Opérations et une Etude Environnementale, approuvés dans les années 1980; cependant, la mine a été fermée depuis 1992.

En plus, un quart de siècle plus tard, le Service des Forêts a autorisé la réouverture de la mine selon une Déclaration d’Impact Environnemental et un permis de forer datant de 1986. Le Service a refusé de faire une mise à jour de la Déclaration d’Impact, en dépit de nouvelles informations découvertes au cours des trente dernières années.

Carletta Tilousi, membre du conseil Havasupai déclare: « Nous sommes la communauté la plus touchée sur la ligne de front de cette pollution et nous n’avons jamais obtenu l’occasion de faire des commentaires, je pense que c’est tout à fait anormal. Notre site le plus sacré, notre montagne sacrée la plus spéciale, nous a été retiré et a été totalement pollué. Nous ne pouvons plus nous y rendre et y tenir les cérémonies que nous pratiquions depuis des siècles. Nous ne pouvons plus y cueillir la sauge et le cèdre et les brûler. »

C. Tilousi dit aussi: « La Mine du Canyon ne menace pas seulement les Havasupai et leur territoire, mais potentiellement tous les utilisateurs du Fleuve Colorado en aval, y compris Las Vegas et Los Angeles. Les membres de la Tribu Havasupai, gardiens du Grand Canyon, sont attaqués et demandent votre soutien et vos prières pour protéger le Grand Canyon de l’extraction d’uranium, utilisé dans les réacteurs nucléaires, pour le bénéfice des Etats-Unis et de l’industrie nucléaire mourante. »

Il est estimé que 40 millions de gens dépendent de l’eau du Fleuve Colorado qui coule à travers du Grand Canyon. Les mines d’uranium menacent les réserves d’eau rares et précieuses de la région aride du Grand Canyon. Déjà, 20 suintements et sources de la région du Grand Canyon présentent des concentrations d’uranium dissout dépassant les normes de sécurité pour l’eau potable, à cause de l’extraction d’uranium du passé. La Mine du Canyon menace d’aggraver ces conséquences, et les trajets de transport passent au dessus de deux affluents majeurs du Fleuve Colorado, la Rivière San Juan et le Petit Colorado.

L’usine de retraitement de White Mesa

Le minerai de la Mine du Canyon sera retraité dans l’usine de White Mesa, qui est la seule usine de retraitement conventionnelle aux Etats-Unis. Energy Fuels Inc. possède et gère l’usine et la majorité des mines d’uranium dans la région du Grand Canyon.

L’usine menace les communautés voisines. Elle se trouve à près de 5 km de la communauté de White Mesa de la tribu Ute de Ute Mountain et à 10 km au sud de Blanding, Utah. Tous les déchets radioactifs résultant du retraitement sont jetés sur le site, dans des ‘enfouissements’ radioactifs qui occupent un peu plus d’1 km² à côté de l’usine.

L’usine émet aussi des polluants radioactifs, entre autres du radon et du thoron (sous forme de gaz), de l’anhydride sulfureux et des oxydes d’azote (sous forme de particules). Energy Fuels a entassé des matériaux radioactifs qui ne sont pas suffisamment protégés et peuvent être disséminés par le vent hors du site.

L’usine a été construite sur des terres ancestrales sacrées de la Tribu Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites rares et importants sont situés sur le terrain de l’usine. Il y a des sites funéraires, des grandes kivas, des maisons semi-souterraines, des entrepôts souterrains et des objets archéologiques. Quand l’usine et ses enfouissements de déchets ont été construits, plusieurs sites culturels importants ont été complètement détruits et la Tribu Ute de Ute Mountain n’a jamais été consultée.

Haul No! [Transport Jamais!]

Haul No! a pour but d’informer, de construire et de soutenir la résistance à la Mine du Canyon, à l’usine de White Mesa et au transport d’uranium dans nos communautés. Nous projetons d’organiser la tournée au printemps 2017, partant de White Mesa, allant le long du trajet de transport de la Mine du Canyon, s’arrêtant dans les communautés Autochtones touchées et dans les villes du nord de l’Arizona comme Flagstaff, et bouclant la tournée à Red Butte. Nos buts sont: de répandre l’information et faire prendre conscience, et de mettre en œuvre #StopCanyonMine.

Les Communautés se soulèvent déjà!

Le 11 décembre 2016, le Chapitre d’Oljato, dans la Nation Navajo, a voté par 68 vois contre 0, contre le projet de transport du minerai hautement radioactif de la Mine du Canyon. Les représentants officiels du Chapitre ont aussi demandé au Conseil de la Nation Navajo d’imposer son interdiction du transport de minerai d’uranium dans la Réserve Navajo, y compris sur les routes d’état. Oljato, en Arizona, et les communautés aux alentours ont été affligées par des décennies d’extraction d’uranium, qui ont causé de graves problèmes de santé aux mineurs Diné (Navajo) et à leurs familles.

« Nous avons perdu beaucoup de mineurs [et d’autres] de maladies causées par les radiations de l’uranium, et aussi des enfants. Nous soutenons le conseil tribal Havasupai dans son opposition aux permis d’extraction, parce que ça va profaner leurs terres sacrées et endommager leurs réserves d’eau » dit J.F. Adakai, Président du Chapitre d’Oljato.

Milton Tso est le Président du Chapitre de Cameron, en Arizona, une communauté directement sur la route du transport de la Mine du Canyon, et une région où des dizaines de mines d’uranium abandonnées ont déjà empoisonné le sol, l’air et l’eau. M. Tso déclare: « Notre Mère la Terre est très précieuse; tout être vivant dépend d’elle. L’uranium appartient à notre Mère. Çà lui appartient et c’est où ça devrait rester. Nous allons avoir une bataille, je vous garantie que nous allons avoir une bataille, de ma part et de tous les autres si ce truc commence à venir dans notre direction. »

Ensemble, nous pouvons fermer la Mine du Canyon et protéger notre environnement, nos sites sacrés, et nous assurer d’avoir de l’eau potable pour les générations futures.

 

Nous avons besoin de votre aide

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. Engagez vous à soutenir la résistance à la Mine du Canyon et au transport de minerai radioactif dans nos communautés.
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Déclaration de Klee Benally publiée sur Censored News le 14 décembre 2016:

La Nation Havasupai et des groupes écologistes devant des juges fédéraux à San Francisco, Californie, pour protéger le Grand Canyon, les sites sacrés et l’eau précieuse de la pollution de l’extraction d’uranium

Par Klee Benally, Diné

Aujourd’hui, des avocats de la Nation Havasupai et de groupes écologistes interviennent devant des juges fédéraux, à San Francisco, Californie, pour essayer de protéger le Grand Canyon, des sites sacrés et l’eau si précieuse de la pollution par des mines d’uranium.
Si la Mine du Canyon d’Energy Fuel n’est pas fermée, des millions de tonnes de minerai hautement radioactif seront transportés sur des centaines de kilomètres, par le nord de l’Arizona, jusqu’à l’usine de White Mesa, en Utah.
Laisserons-nous notre avenir être contaminé pour des milliers de générations par cette entreprise avide de profits? Nous disons « Haul no! »

Rejoignez-nous et engagez-vous à résister à Canyon Mine.
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kleeuranium1-11-2016
Voir vidéo plus bas

 

MINE D’URANIUM PRES DU GRAND CANYON DU COLORADO: MENACE IMMINENTE POUR UN SITE SACRE HAVASUPAI & DES COMMUNAUTES DINE (NAVAJO)

 

Par Klee Benally
Indigenous Action Media
1er novembre 2016

 

Grand Canyon, Arizona – Le 13 octobre 2016, le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ) a accordé trois permis controversés, relatifs à la qualité de l’air, à des mines d’uranium près du Grand Canyon. L’extraction d’uranium profanera des sites sacrés et intoxiquera encore plus des communautés déjà affectées depuis des décennies par des mines d’uranium abandonnées encore radioactives.

« Notre Mère la Terre est très précieuse, tout ce qui vit en dépend, » dit le président du Chapitre de Cameron, Milton Tso, « l’uranium appartient à notre Mère, c’est en elle et devrait y rester. Il va y avoir une bataille, je vous garantie qu’il va y avoir une bataille, de ma part et de celle de tous les autres, si ce minerai arrive dans notre direction. »

« Nous sommes furieux de ce que l’ADEQ ait approuvé les permis concernant la qualité de l’air. » dit la membre du conseil Havasupai Carletta Tilousi, « Bien que nous ayons toujours eu une position ferme sur la protection des terres et des sites sacrés, une fois de plus, l’état d’Arizona s’abstient de protéger nos territoires du Grand Canyon en continuant à accorder des permis relatifs à la qualité de l’air. Nous sommes très déçus par le Service de la Qualité de l’Environnement. »

La compagnie Energy Fuels Resources, Inc. (EFRI) gère trois mines d’uranium avec des baux du Service des Forêts des Etats-Unis, sur des terres publiques près du Grand Canyon. Les mines EZ et Arizona 1 sont situées au nord du Parc National du Grand Canyon, et la Mine du Canyon est située à environs 10 km au sud du Parc. Les opérations à la mine Arizona 1 ont cessé, mais l’uranium est toujours entreposé sur le site et transporté à l’usine de retraitement de la compagnie, à White Mesa, en Utah. Les mines d’Energy Fuel EZ et Canyon sont actuellement en cours de développement.

 

LE MINERAI D’URANIUM DE LA MINE DU CANYON DEVRAIT ETRE TRANSPORTE DANS DES CAMIONS DE 30 TONNES, JUSQU’A 25 FOIS PAR JOUR, SUR 400 KM, PAR FLAGSTAFF, CAMERON, TUBA CITY, KAYENTA ET MEXICAN WATER, A L’USINE DE LA COMPAGNIE, A WHITE MESA, PRES DE BLANDING, EN UTAH.

 

La seule protection contre la pollution radioactive, pour les communautés le long du trajet, seraient des bâches goudronnées recouvrant le minerai radioactif.

Bien que la Nation Navajo ait interdit l’exploitation et le retraitement de l’uranium depuis 2005, rien n’empêche le transport de ce matériau dangereux en territoire Diné. L’interdiction de 2005 était largement due aux centaines de mines d’uranium abandonnées qui empoisonnent la réserve.

Des régions comme celle de Cameron continuent de faire face à un taux élevé de cancers et à l’empoisonnement de l’eau potable par les mines d’uranium laissées à l’abandon, héritage mortel de l’industrie nucléaire.

D’après l’EPA (Agence de Protection de l’Environnement US), « Approximativement, 30 % de la population Navajo n’a pas accès au réseau d’eau potable publique et est susceptible d’utiliser l’eau de sources rendues radioactives par l’uranium. »

Sur près de 290 km, le trajet de transport traverse la Nation Navajo, et emprunte des ponts au-dessus du Petit Colorado et de la rivière San Juan. En 1987, il y a eu deux accidents de camions de transport et du minerai d’uranium a été renversé sur des routes dans la Nation Navajo.

L’ADEQ a d’abord été contrainte de suspendre les permis relatifs à la pollution de l’air pour les trois mines, à cause du fort taux de radiation détecté à l’une des mines existantes. Le service a organisé récemment une série de consultations publiques dans le nord de l’Arizona, à propos des permis.

Au cours de la consultation du 30 août 2016 à Flagstaff, Arizona, Milton Tso a déclaré: « Maintenant nous parlons d’un des lieus les plus sacrés sur terre, que vous voulez creuser pour exploiter de l’uranium, le Grand Canyon du Colorado. Il n’est pas seulement sacré pour nous en tant qu’Autochtones, il l’est pour le monde entier. Des millions de gens viennent, juste pour admirer ce Canyon. Et l’eau qui y coule est très sacrée. Il n’y a pas de garantie de sécurité pour l’uranium, le pétrole ou quoique ce soit extrait de notre Mère. Il n’y a aucune garantie que ce sera sans danger, il n’y en a jamais, il y aura toujours une fuite, il y aura toujours un accident », dit Tso.

En approuvant les permis relatifs à la qualité de l’air pour les mines d’uranium, l’ADEQ a réagi aux inquiétudes du public concernant les bâches devant couvrir le minerai radioactif en imposant des exigences plus ‘strictes’ pour les bâches couvrant les camions. L’ADEQ a déclaré que « la bâche devrait dépasser de chaque côté de la plateforme du camion d’au moins 15 cm, et être attachée par une corde tous les 1,20 m. »

La Mine du Canyon, où EFRI fore actuellement pour extraire de l’uranium, est près de Red Butte, une montagne sacrée pour la Nation Havasupai. Red Butte, y compris le site de la Mine du Canyon, a été déclarée susceptible de figurer au Registre National des Lieus Historiques, en tant que Propriété Culturelle Traditionnelle, en 2009.

Carletta Tilousi, membre du conseil Havasupai, a témoigné lors de la consultation, « nous sommes la communauté la plus touchée, en première ligne de cette pollution cependant on ne nous a jamais donné l’occasion de donner notre avis et je pense que c’est un tort. Notre site le plus sacré, notre montagne sacrée la plus distinguée, nous a été ravie et a été totalement polluée. Nous ne pouvons plus y aller ni y tenir nos cérémonies comme nous l’avons fait pendant des siècles. Nous ne pouvons plus cueillir la sauge et le cèdre ni les brûler. »

En réponse au problème de la profanation de Red Butte, l’ADEQ a déclaré que « la loi de l’état n’autorise pas le Service à introduire des exigences non liées à la qualité de l’air dans la procédure d’attribution de ces permis; cependant, EFRI doit respecter toutes les autres exigences de l’état ou fédérales pour la protection de ces ressources et propriétés. » Aucune loi actuelle n’assure la protection de sites sacrés situés sur des terres fédérales.

Un commentaire soumis à l’ADEQ demandait que le service fasse faire des calculs pour déterminer les quantités d’émissions radioactives sur tout le trajet du transport en Arizona. Les gens de l’ADEQ ont répondu que l’ « ADEQ ne pouvait prendre en compte les émissions des camions hors du site pour prendre une décision d’accorder un permis. »

Plusieurs intervenants ont demandé que l’ADEQ fasse une évaluation des effets cumulatifs du radon, des radiations et de la poussière radioactive dans la région du Grand Canyon. Le service a déclaré que « la loi de l’état n’autorise pas le Service à prendre en considération les résultats d’une telle étude lors d’une décision d’accorder un permis pour un site spécifique. »

 

« IL ME SEMBLE QUE DES VIES HUMAINES SONT PLUS IMPORTANTES QUE LE PROFIT. QUE L’EAU EST PLUS IMPORTANTE QUE LE PROFIT » DIT CARLETTA TILOUSI AU COURS DE LA CONSULTATION, « J’AIMERAIS QUE VOUS CONSIDERIEZ SERIEUSEMENT CE QUE VOUS AVEZ DEVANT VOUS AVANT D’ACCORDER DE NOUVEAU VOTRE APPROBATION AUX COMPAGNIES MINIERES. »

 

Les mines d’uranium menacent de polluer d’avantage le Fleuve Colorado qui coule dans le Grand Canyon. Plus de 40 millions de gens dépendent de l’eau du Colorado. D’après l’Etude Géologique fédérale, 15 sources et cinq puits du bassin hydrologique du Grand Canyon ont déjà des hauts niveaux de radioactivité dus à l’extraction d’uranium passée dans la région.

EFRI déclare que la « Mine du Canyon a la plus haute teneur des Etats-Unis. » Le taux de production de la mine du Canyon est de 109 500 tonnes de minerai d’uranium par an. La compagnie est aussi autorisée à entreposer jusqu’à 13100 tonnes de minerai à la mine. Les piles de stockage radioactives seront arrosées pour contrôler la formation de poussière « et si cela s’avère insuffisant », une réduction de la taille des piles de stockage pourrait être instituée, ainsi que la construction de paravents, ou bien des bâches goudronnées seraient placées sur les piles de stockage.

En octobre 1984, Energy Fuel Nuclear a soumis un Projet d’Opérations pour une mine d’uranium de la concession de Canyon Mine sur des terres du Service National de la Forêt de Kaibab. La Déclaration finale d’Impact sur l’Environnement a été publiée en 1986, approuvant la mine. Bien qu’il n’y ait pas eu d’exploitation minière, des préparatifs ont immédiatement suivi cette décision. La Nation Havasupai et d’autres ont engagé des poursuites, mais ont perdu en 1991. En 1987, un groupe appelé la Conspiration Internationale Eco Terroriste d’Evan Mecham – EMETIC – a coupé 29 poteaux électriques de la Mine du Canyon, coûtant 200 000 dollars à la compagnie. La chute des cours de l’uranium a alors entrainé l’abandon du projet de mine, jusqu’à ce que Denison Mines, le propriétaire précédent des mines du Canyon, n’informe le Service des Forêts de leur intention de reprendre le développement de la mine, en 2011.

En 2006, les cours de l’uranium ont remonté et l’effet immédiat a été que des milliers de nouvelles demandes de concessions pour des mines d’uranium ont été déposées autour du Grand Canyon. En 2009, cette menace a poussé le Ministre de l’Intérieur des Etats-Unis à imposer un moratoire de 2 ans sur les nouvelles demandes de concessions sur plus de 4000 km² de terres fédérales autour du Grand Canyon. Le moratoire a été étendu à une halte de 20 ans des concessions pour extraire de l’uranium près du Grand Canyon en 2012. Cette interdiction aurait dû être rendue permanente par une proposition de loi visant à créer le Monument National de l’Héritage de la Région du Grand Canyon. Cependant, ni le moratoire ni la proposition de Monument National n’empêchent les mines d’uranium existantes, comme la Mine du Canyon, de fonctionner.

Le 27 octobre 2016, EFRI a annoncé avoir localisé du cuivre à haute teneur en forant le puits de la Mine du Canyon. La compagnie étudie actuellement si elle va ou non extraire le cuivre comme ‘sous-produit’ de l’exploitation d’uranium. EFRI a annoncé que ses actions avaient monté de 8% à Wall Street, après avoir annoncé que du cuivre avait été trouvé dans la mine.

« Nous n’avons été ni informés ni consultés convenablement à propos d’une quelconque nouvelle découverte de minerai » dit Carletta Tilousi. « Si c’est le cas, nous devons être consultés immédiatement par la compagnie minière et le Service des Forêts de Kaibab. »

La Forêt Nationale de Kaibab, qui a approuvé l’extraction minière sur la base d’une antique Loi sur les Mines de 1872, a été impliquée dans le litige concernant la Mine du Canyon depuis mars 2013. En 2015, La Cour de District fédérale a décidé en faveur du Service des Forêts des Etats-Unis contre une plainte déposée par le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique, le Sierra Club et la Tribu Havasupai.

Le 19 avril 2016, la Tribu Havasupai est allée en appel auprès de la Cour du 9ème Circuit, et le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club l’ont suivie. Les arguments oraux en appel concernant la Mine du Canyon seront entendus par la Cour du 9ème Circuit à San Francisco, Californie, le jeudi 15 décembre 2016 à 9h30 du matin dans la Salle d’Audience 4. Les appels concernant l’affaire de 2012 sur le retrait de minéraux passeront juste après.

Il y a plus de 15000 mines d’uranium abandonnées (AUM) dans tous les Etats-Unis. Clean Up The Mines, qui a proposé une loi pour résoudre le problème de la décontamination des AUM, milite pour que la décontamination des mines abandonnées soit entamée immédiatement.

« Les Nations Autochtones d’Amérique du Nord sont le canari du mineur des Etats-Unis, qui essaie d’éveiller les consciences des peuples du monde sur les dangers de la pollution radioactive » dit Charmaine White Face qui travaille dans une organisation du Dakota du Sud, Defenders of the Black Hills, et Clean Up The Mines.

Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui polluent des cours d’eau comme la Rivière Cheyenne et profane des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines d’uranium abandonnées sont situées à moins de 80 km du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés à la radioactivité chaque année. Les communautés Autochtones sont touchées hors de toutes proportions, étant donné qu’environs 75% des mines abandonnées sont situées sur des terres fédérales ou Tribales.

 

« LA COLONISATION N’EST PAS SEULEMENT LE VOL ET L’ASSIMILATION DE NOS TERRITOIRES ET DE NOS PEUPLES, AUJOURD’HUI NOUS COMBATTONS LE COLONIALISME NUCLEAIRE QUI VOLE NOTRE AVENIR » DIT LEONA MORGAN.

 

Lors d’un récent Forum Autochtone sur les Problèmes Nucléaires tenu en territoire Shoshone de l’ouest et Paiute du sud, Leona Morgan, de Diné No Nukes a déclaré: « Alors que les Etats-Unis ont plus de 15000 mines d’uranium abandonnées, ça n’a pas de sens de continuer à produire plus de déchets nucléaires alors qu’on ne sait pas où les mettre. Au lieu de dépenser des milliards pour moderniser les armes et subventionner les réacteurs nucléaires obsolètes, nous devons nous mettre à utiliser ces fonds pour décontaminer les régions touchées. Et commencer par laisser l’uranium dans le sol. »

« La colonisation n’est pas seulement le vol et l’assimilation de nos territoires et de nos peuples, aujourd’hui nous combattons le colonialisme nucléaire qui vole notre avenir » dit Leona Morgan.

 

Vidéo des interventions de Milton Tso et Carletta Tilousi:

 

Voir articles précédents sur les mines d’uranium dans le Grand Canyon,
en particulier l’article de Klee Benally publié en mars 2011

 

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Ian Zabarte, Shoshone

 

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Leona Morgan au micro, à droite Tom Goldtooth, au centre Petuuche Gilbert

 

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Tom Goldtooth

 

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Leona Morgan, Diné (Navajo)

 

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Petuuche Gilbert, Acoma Pueblo

 

LES PEUPLES AUTOCHTONES CONDAMNENT LE COLONIALISME NUCLEAIRE LE JOUR ‘DE CHRISTOPHE COLOMB’

 

Contact : Ian Zabarte, Native Community Action Council
nativecommunitycouncil@gmail.com
www.nativecommunityactioncouncil.org
Photos Clean Up the Mines
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

LAS VEGAS, Nevada – Des défenseurs de l’environnement et des droits des Autochtones de tous les Etats-Unis ont condamné le colonialisme nucléaire le jour désigné comme ‘Journée de Christophe Colomb’, lundi 10 octobre 2016. Le Conseil d’Action de la Communauté Autochtone [Native Community Action Council] a tenu une conférence de presse devant la Thomas and Mac Moot Court, à l’Ecole de Droit Boyd, sur le campus de l’Université de Las Vegas, pour des participants au Forum Amérindien sur les Problèmes Nucléaires, à l’Université de Las Vegas.

Depuis 1951 les Etats-Unis et le Royaume Uni ont procédé à des essais nucléaires sur les terres des Shoshone de l’Ouest, provoquant toute une série de conséquences graves pour la santé, reconnues comme pouvant être les suites d’une exposition aux retombées radioactives. Le projet d’enfouissement de déchets hautement radioactifs sur la Montagne Yucca, s’il était autorisé, ajouterait des facteurs de risques considérables pour les vies des peuples Shoshone de l’Ouest et Paiute du Sud. Selon Ian Zabarte, Secrétaire du Conseil d’Action de la Communauté Autochtone (NCAC), « Compte tenu de modes de vie différents, l’exposition des Autochtones aux retombées radioactives est considérablement plus important que pour les non-Autochtones des environs. C’est notre principale objection à la Commission de Régulation Nucléaire qui doit accorder la licence pour la Montagne Yucca ».
La Montagne Yucca, au cœur de la Nation Shoshone de l’Ouest, est aussi un site sacré pur les peuples Shoshone et Paiute.
Suite aux essais nucléaires dans le Nevada, la Nation Shoshone de l’Ouest est déjà la nation la plus bombardée sur terre. Ils souffrent à grande échelle de cancers, de leucémie et d’autres maladies en conséquence des retombées radioactives de plus de 1000 explosions atomiques sur leur territoire.

« Alors que les Etats-Unis ont plus de 15000 mines d’uranium abandonnées, ça n’a pas de sens de continuer à produire des déchets radioactifs quand on ne sait pas où les mettre » dit Leona Morgan (Diné/Navajo), membre de Diné No Nukes, « au lieu de dépenser des milliards de dollars pour moderniser l’armement et subventionner les réacteurs nucléaires trop anciens, nous devons commencer à utiliser ces fonds pour décontaminer les zones touchées. Pour commencer, il faut laisser l’uranium dans le sol. »
« La colonisation n’est pas seulement le vol et l’assimilation de nos terres et de nos peuples, aujourd’hui nous combattons le colonialisme nucléaire qui est le vol de notre futur » dit Leona Morgan.

D’après l’Etude Géologique des Etats-Unis, le Nevada a 315 mines d’uranium abandonnées disséminées dans tout l’état.

Tom Goldtooth, Directeur Exécutif du Réseau Environnemental Autochtone [Indigenous Environmental Network] qui a été en première ligne dans le combat contre le pipeline Dakota Access, dit « Venant ici au forum de la ligne de front du camp Oceti Sakowin de Sacred Stone dans le Dakota du Nord, je vois bien le lien entre le colonialisme nucléaire et celui du CO2. Nos Nations Autochtones sont en première ligne du combat contre un système d’énergie colonial qui ne reconnaît ni les traités ni les droits des Autochtones, ni nos cosmologies spirituelles, ni la protection de l’eau source de la vie. Le lien ici est un monde qui déterre de l’uranium. Dans les plaines du nord, il y a de l’uranium dans le charbon avec des particules de poussière qui sont radioactives. Il y a même de la radioactivité dans les déchets de la fracturation hydraulique. L’eau est contaminée et coule dans le Fleuve Missouri. La spiritualité est très importante comme instrument d’organisation pour nous, dans un monde industrialisé qui n’a pas la moindre notion des lois naturelles autochtones qui guident nos sociétés autochtones traditionnelles. C’est au défi d’un changement de système que nous sommes confrontés, ce qui demande que tous les peuples, toutes les cultures travaillent ensemble » dit Goldtooth, qui venait d’arriver au forum directement de la confrontation des Tribus Sioux de Standing Rock aux forces de l’ordre, à Cannonball, dans le Dakota du Nord, où 27 personnes ont été arrêtées aujourd’hui [lundi 10-10-2016] pour s’être opposées au projet de pipeline.

« L’uranium est un carburant très sale et très dangereux, le nucléaire n’a jamais été vert. Nous voulons que l’uranium reste dans le sol. L’ensemble du cycle de production de carburant nucléaire doit être fermé. » dit Petuuche Gilbert (Acoma), président l’Association Mondiale Autochtone, de la Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr et de l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr, « nous survivons encore dans l’héritage de Christophe Colomb qui est toujours dominant dans les lois et politiques des Etats-Unis. Nous sommes toujours contre le principe de la doctrine de la découverte. Nous sommes toujours dépossédés de nos droits sur nos terres par l’industrie nucléaire : de l’extraction d’uranium à l’enfouissement des déchets nucléaires, c’est du colonialisme ininterrompu. Il y a des lois pour protéger les droits des Amérindiens, mais elles sont sapées par des lois obsolètes comme la loi de 1872 sur l’extraction minière qui discrimine les peuples Autochtones » dit Gilbert.

L’extraction d’uranium menace aussi le Grand Canyon où la Mine du Canyon est actuellement forée pour de l’uranium à moins de 10 km de la Rive Sud du Canyon. La mine est aussi à proximité de Red Butte, un site considéré comme sacré par la Nation Havasupai.

Le leader spirituel de la Nation Shoshone de l’Ouest, internationalement connu comme activiste anti-nucléaire, Corbin Harney, dit un jour : « Par nous même nous ne sommes pas si forts, mais ensemble, comme un seul peuple, rien ne peut nous arrêter. Notre Mère la Terre dépend de nous. Nous vous prions de nous rejoindre dans nos pensées, nos prières et nos actions. » Harney est décédé d’un cancer en 2007.

Le Forum Amérindien sur les Problèmes Nucléaires devait continuer le mardi 11 octobre, à l’Ecole de Droit Boyd sur le campus de l’Université de Las Vegas. Une nouvelle conférence de presse devait avoir lieu.

 

Vous pouvez voir des vidéos de la conférence de presse sur youtube : https://www.youtube.com/watch?FZucOzTDusU&feature=youtu.be