Christine Prat, CSIA-Nitassinan
28 janvier 2025
(Mise à jour le 30 janvier 2025)
Depuis des décennies, une mine d’uranium près du Grand Canyon du Colorado est combattue par la population locale et plusieurs Tribus Autochtones. La mine, dite « du Canyon » a été récemment rebaptisée « Pinyon Plain », mais elle est toujours au-dessus du Grand Canyon.
Les premiers menacés sont les Havasupai dont la Réserve est située au fond du Canyon. La mine se trouve au-dessus d’une nappe phréatique et menace directement les sources d’eau qui alimentent la Réserve en eau potable. La Réserve Havasupai n’est accessible qu’en hélicoptère – à moins d’escalader 25 km de la paroi du canyon, pour arriver à un endroit où il n’y a ni route ni transports réguliers. On peut imaginer leur situation, si l’eau potable est contaminée et qu’ils doivent aller chercher de l’eau au commerce le plus « proche ». L’hélicoptère est moins cher pour les Havasupai que pour les visiteurs, mais resterait inabordable pour aller chercher de l’eau régulièrement.
Obama avait décrété un moratoire de 20 ans pour les nouvelles mines d’uranium. Trump l’a révoqué immédiatement, en 2017, mais de toutes façons, l’entreprise a toujours clamé avoir obtenu l’autorisation avant le moratoire.
En 2017, nous nous y sommes rendus avec Klee Benally, et avons constaté qu’il y avait des activités, quoique le responsable sur place nous ait dit qu’ils n’extrayaient pas d’uranium. À l’époque, ils extrayaient l’eau du puits de mine et lâchaient la vapeur dans l’environnement. L’extraction d’uranium a commencé début 2024.
Une fois l’uranium extrait, il faut le transporter à l’usine de traitement de White Mesa. Le trajet de transport prévu est également combattu depuis des années par les riverains. Ce trajet menace surtout la Nation Navajo. En 2017, nous sommes également allés, avec Klee Benally, en Utah. Nous avons emprunté cette route.
À l’allée, nous nous sommes arrêtés à Cameron, où nous avons constaté un niveau de radioactivité supérieur à la limite permise. Puis nous nous sommes arrêtés à Tuba City, où nous avons parlé avec Vanessa Brown des dégâts déjà survenus et de ceux à craindre du transport projeté.
En Utah, nous avons rencontré Yolanda Badback, Ute de la Réserve de Ute Mountain, proche de l’usine de traitement. Elle était désespérée. Dans une interview (voir vidéo plus bas), elle m’a décrit tous les graves problèmes de santé auxquels les Utes de la Réserve étaient déjà confrontés. Elle suppliait les autorités de fermer l’usine. Cependant, en février 2018, l’autorisation de l’usine a été prolongée.
Au retour, nous nous sommes arrêtés à l’usine de White Mesa, puis à la décharge de ses déchets près de Mexican Hat.
Ce n’était pas la première fois que nous prenions les routes fédérales 89 et 160, qui conduisent à Monument Valley et d’autres lieux très touristiques, et sont des artères principales de la Réserve (Nation) Navajo.
Déjà à l’époque, des activistes, parmi lesquels nos amis Klee Benally et Leona Morgan, avaient fondé l’association « Haul No » (Non au Transport). Cela fait donc pas mal d’années que le trajet projeté est dénoncé et catégoriquement refusé par ceux qui risquent d’en être affectés.
Les camions qui transportent de l’uranium sont banalisés et pas spécialement protégés. Les communautés sur le long du trajet craignent des accidents. Il y a beaucoup de circulation sur ces routes.
Selon un article publié le 27 janvier 2025 dans l’Arizona Mirror, des tronçons de ces routes sont extrêmement dangereux, surtout l’hiver quand il y a de la neige ou du verglas. La route fédérale 89 est déjà surnommée « la 89 tueuse ». Le Grand Canyon Trust, qui combat la mine et le trajet depuis longtemps, est cité dans l’article de l’Arizona Mirror disant que « Les segments les plus risqués du trajet sont de 240% à 700% plus dangereux que la moyenne des routes des États-Unis, en termes d’accidents graves par mile (1,6 km) ». Le Grand Canyon Trust a analysé les données d’accidents mortels le long du trajet. Josh O’Brien, du Grand Canyon Trust, a dit dans une interview pour l’Arizona Mirror que le nombre d’accidents mortels sur la route fédérale 160 à l’est du Tuba City, étaient « le triple de ce à quoi on pouvait s’attendre » et que ce n’était « pas vraisemblable que ce soit dû au hasard » mais plutôt au fait que ces routes soient plus dangereuses. Ce n’est pas nouveau pour les gens de la région qui connaissent bien ces routes – et leurs dangers – mais l’étude du Grand Canyon Trust soutient avec des statistiques ce que la population locale sait déjà. O’Brien dit que « cinq tronçons de tout le trajet présentent ce risque très élevé. »
Quatre des tronçons les plus dangereux sont dans la Nation Navajo.
Selon l’Arizona Mirror, l’analyse est limitée, n’ayant pris en compte que les accidents mortels et principalement la portion de trajet située en Arizona.
Le projet de transport d’uranium toujours à l’arrêt
Le transport d’uranium de la mine est actuellement à l’arrêt, pendant que les négociations continuent entre le gouvernement de la Nation Navajo et la compagnie Energy Fuels, suite à un transport surprise en juillet dernier. Le gouvernement Navajo a pris des mesures d’urgence pour empêcher d’autres transports de minerai dans son territoire. Un représentant d’Energy Fuels déclare que les discussions entre l’entreprise et le gouvernement Navajo se déroulent extrêmement bien et qu’il s’attend à un accord qui bénéficiera aux deux parties. Les dirigeants Navajo officiels ont souvent pu être corrompus, au cours de l’histoire… Le représentant d’Energy Fuels affirme que des mesures de sécurité exceptionnelles – bien supérieures à ce que la loi exige – seront prises. Donc, pas question de changer de trajet.
L’Arizona Mirror dit avoir contacté les dirigeants de la Nation Navajo à de multiples reprises, mais n’avoir jamais eu de réponse. En août 2024, les autorités Navajo avaient modifié la Loi sur le Transport de Substances Radioactives et tout ce qui y est associé.
La Gouverneuse Démocrate d’Arizona Katie Hobbs a déclaré que les problèmes entre le gouvernement Navajo et Energy Fuels étaient dus à un manque de communication et qu’ils avaient été résolus.
Cependant, d’autres demandes ont été faites, en particulier des appels de la Tribu Havasupai, du procureur général d’Arizona et de la Gouverneuse Katie Hobbs au nom du Service des Forêts, à effectuer une nouvelle étude d’impact environnemental de la mine, la précédente datant de 1986 et étant beaucoup trop ancienne. Katie Hobbs a fait la demande en septembre 2024, alors que les Havasupai la réclame depuis des années.
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Aujourd’hui, 30 janvier, le transport a été autorisé par le Président Navajo Buu Nygren.
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Dans l’esprit de Klee Benally, pour continuer son combat.
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photo autorisée par Carletta Tilousi, Havasupai
À la fin de la marche de prière, à Red Butte, Carletta Tilousi, Havasupai, déclara « Des moines Japonais ont prié pour la paix et les sites sacrés. Les marcheurs venaient de diverses origines, des Oglala de Pine Ridge, des membres de l’AIM de Californie, des Navajos, des Aztèques Chichimèques, des Hawaïens, des Havasupai, des Pomo de Californie et des Akwesasne de New York. » Elle a ajouté que la marche avait pu se faire grâce à un travail d’équipe, a remercié pour le soutien, et dit que cet article était pour ceux qui n’avaient pas pu se joindre à la marche.
EN MÉMOIRE DE KLEE BENALLY – QUI A COMBATTU LES MINES D’URANIUM PENDANT DES DÉCENNIES
8 OCTOBRE 2024, DES MARCHEURS PACIFISTES SONT ARRIVÉS À RED BUTTE POUR UN MONDE SANS NUCLÉAIRE
Par Brenda Norrell
Censored News
3 octobre 2024
Traduction Christine Prat
2 premières photos, Berta Benally
FLAGSTAFF, Arizona – Jones et Clayson Benally, Diné, se sont joints aux marcheurs qui avaient commencé leur voyage de Flagstaff à Red Butte, site sacré Havasupai, le mercredi 2 octobre, en une Marche de Prière pour un Monde Sans Nucléaire.
Jun San Yasuda et d’autres moines bouddhistes ont marché sur plus de 10 km en solidarité avec la lutte pour fermer la mine d’uranium de Pinyon Plain.
« Jun San, marcheur pour la paix, a parcouru des milliers de kilomètres à pied à travers l’Île de la Tortue, au cours des 46 années passées. Tout le monde est invité à cette marche de méditation pour un monde sans nucléaire » dirent les marcheurs.
En août dernier, à Santa Fe, Carletta Tilousi, Havasupai, avait demandé du soutien pour leur eau sacrée et pour Red Butte, contre la mine d’uranium de Pinyon Plain. Racontant comment elle avait grandi dans son pays, au fond du Grand Canyon du Colorado, elle dit qu’elle avait combattu depuis l’âge de 14 ans.
« Havasu Creek est une des plus vieilles nappes aquifères du Sud-ouest » dit-elle, ajoutant qu’elle coulait dans son village et créait des chutes d’eau ».
« C’est l’eau que nous essayons de protéger » dit-elle en soulignant qu’il s’agit d’une petite tribu de 597 membres.
« Nous ne savons pas quand la pollution nous atteindra, ce n’est qu’une question de temps. »
Bien que 600 baux pour l’extraction d’uranium aient été annulés, la mine d’uranium de Pinyon Plain garde son bail et extrait du minerai d’uranium.
« Cette mine est juste à côté de notre montagne sacrée, Red Butte, où commencent nos Histoires de la Création. C’est en train d’être profané » dit-elle, soulignant qu’on ne sait pas ce que l’extraction d’uranium envoie dans l’air, ni comment les plantes médicinales, le cèdre et la sauge, sont affectées.
« Notre voix s’exprime dans notre art, notre voix s’exprime dans nos chants. »
C. Tilousi appela à l’unité, à ce que tous les gens soient ensemble pour protéger les eaux.
Un corridor mortel
Une nouvelle carte du Grand Canyon Trust montre les lieux de risques d’accidents graves sur le trajet des camions radioactifs allant de la mine de Pinyon Plain à l’usine de traitement de White Mesa – mettant en danger les Havasupai, les Paiutes, les Diné, les Hopis et les Utes, au nord de l’Arizona et au sud-est de l’Utah.
La mine de Pinyon Plain et l’usine mortelle de White Mesa sont la propriété d’Energy Fuels, une compagnie canadienne, qui met des vies en danger tout le long de cette route.
L’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels, sur un territoire ancestral Ute, empoisonne la terre, l’eau et l’air, et importe maintenant des déchets radioactifs d’autres pays. Les déchets radioactifs qui étaient trop dangereux pour être laissés sur le Site de Tests Nucléaires du Nevada, ont été largués là-bas, empoisonnant les Utes.
Amber Reimondo, Directrice de l’Énergie pour le Grand Canyon Trust, dit « Une analyse récente des accidents mortels sur le trajet que parcourent les camions d’uranium entre la Mine du Canyon (rebaptisée Mine Pinyon Plain), près du Grand Canyon, et l’usine de traitement de l’uranium à White Mesa, montre un risque majeur sur de longues portions du trajet de près de 500 km, particulièrement dans la Nation Navajo. »
« Les portions les plus dangereuses sont entre 240% et 700% plus dangereuses qu’une portion de route moyenne aux États-Unis, en termes d’accidents mortels par mile (1,6 km) parcouru. »
« Cela signifie que tous les véhicules parcourant ces portions de route, courent un risque élevé d’accidents mortels. Energy Fuels a dit avoir l’intention d’envoyer de six à huit gros camions chargés de minerai d’uranium par jour, de la mine à son usine en Utah. » dit A. Reimondo.
L’extraction d’uranium et de lithium menace et détruit des Sites Sacrés Autochtones
Tandis que les Havasupai combattent la mine d’uranium du Grand Canyon, la Nation Hualapai juste à côté, lutte pour fermer une mine de lithium à leur Source Cérémonielle.
Les Hualapai ont déposé une plainte auprès de la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland. La juge fédérale Diane Humetewa, Hopi, de Phoenix, a accordé un ordre restrictif temporaire pour empêcher la firme australienne Hawkstone Energy, autrement dit Arizona Lithium, de forer pour du lithium sur le Site Cérémoniel Hualapai. Le PDG de la Compagnie d’Énergie Transitionnelle Navajo a signé un accord pour opérer la destruction pour la compagnie australienne. L’entreprise tribale Navajo se trouve à Farmington, au Nouveau-Mexique.
Dans le nord du Nevada, Lithium Americas, une compagnie canadienne, creuse Peehee Mu’huh, le site d’un massacre de Paiutes, pour extraire du lithium, en violation de toutes les lois fédérales qui protègent les sites historiques et religieux Autochtones et l’environnement. Un juge fédéral a décidé en faveur de la destruction du Site du Massacre de Paiutes. La Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland a déclaré à Associated Press qu’elle soutenait la mine de lithium.
Klee Benally, Diné, était parmi les fondateurs du mouvement Haul No! qui combattait l’ouverture de la mine du Grand Canyon et le trajet mortel. Avant de passer dans le Monde de l’Esprit en décembre dernier, Klee avait partagé l’histoire de sa vie et de son travail dans son livre « Pas de Capitulation Spirituelle : Une Anarchie Autochtone en Défense du Sacré. »
Le musicien et compositeur Hopi Ryon Polequaptewa
Par Brenda Norrell
Censored News
3 février 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Chants de l’Eau
Des Voix Autochtones du Plateau du Colorado s’élèvent en opposition à l’extraction d’uranium dans le Grand Canyon
FLAGSTAFF, Arizona – Dans un bel hommage, Ed Kabotie, Hopi, a interprété « The Trail » [La Piste], en l’honneur de ceux qui ne sont plus là, qui voyagent parmi les étoiles, au cours de Rumble on the Mountain, qui a duré sept heures, au Théâtre l’Orpheum, samedi dernier.
Ed Kabotie a remémoré l’artiste Diné Baje Whitehorne Sr., Rainy Ortiz, fille de Simon Ortiz et Joy Harjo, et le Diné Klee Benally.
Radmilla Cody, Sage Bond, Ed Kabotie
Avec un extraordinaire plateau de stars, au cours du 10ème Rumble on the Mountain, Kabotie a parlé de guerre, une guerre de paradigmes et de philosophies, et de l’extractivisme industriel qui ne respecte pas les gens ni la valeur du territoire.
Ed Kabotie et les Tha Yoties ont interprété « War » en l’honneur des Havasupai.
« Cette petite Réserve dans le Grand Canyon nous a appris à combattre. »
Photo Carletta Tilousi
La guerre, c’est maintenant le combat contre la mine d’uranium dans le Grand Canyon, qui menace l’eau du Petit Colorado et l’eau potable des Supai.
« Coyote Soldier » exprimait le mode de vie Hopi d’humilité et de lutte pour protéger l’eau. Leur chanson « Génocide », parlait de l’Holocauste Américain. Kabotie et Tha Yoties ont été rejoints sur scène par la chanteuse Diné-Apache Sage Bond.
« Il n’y a pas de paix sans justice » rappelle la chanson « Génocide ».
Appelant tout le monde à crier ‘Haul No!’ Kabotie dit que le transport d’uranium de la mine – qui venait juste de commencer dans le Grand Canyon, dans le nord de l’Arizona – à l’usine de traitement de White Mesa, dans le sud-est de l’Utah, est une menace pour tous ceux qui vivent le long des trajets de transport. L’uranium transporté en camions, menace tout le monde, du Grand Canyon à Williams, à travers les terres Hopi et Navajo, et finalement les Utes de White Mesa.
L’usine de traitement d’Energy Fuels est à White Mesa, territoire ancestral des Utes de White Mesa, déjà dévasté par des années de largage de déchets radioactifs.
Leona Morgan, Diné membre de ‘Haul No!’, dit « Nous sommes fatigués d’être une colonie de ressources. »
« Nous ne sommes pas une zone de sacrifice » dit Leona, se référant aux nouveaux projets de mines d’hydrogène dans la Nation Navajo.
« La Nation Navajo en a assez d’être creusée pour l’extractivisme. »
Leona a prévenu du projet de Biden de tripler la production mondiale d’énergie nucléaire. Elle souligna qu’il n’y avait pas de place pour mettre les déchets des centrales nucléaires – des déchets radioactifs pour toujours.
Leona dit que Holtec International avait été empêché de construire la plus grande décharge de déchets radioactifs au monde, au Nouveau-Mexique, l’an dernier. Ça a été empêché par une loi de l’état du Nouveau-Mexique, après que la Commission de Régulation Nucléaire des États-Unis ait déjà délivré un permis. Une autre décharge de déchets radioactifs a été bloquée au Texas.
« Nous pouvons arrêter la mine Pinyon Plain, dit Leona. La mine, appelée jusqu’à maintenant Canyon Mine, a déjà violé des lois.
Bien que la mine n’ait commencé ses opérations que récemment, Leona dit que de l’uranium avait déjà été transporté dans des camions banalisés à l’usine de traitement de White Mesa, en Utah.
Les opérateurs de la Mine du Canyon ont déjà été pris en train de pulvériser de l’eau contaminée par l’uranium sur des terres du Service des Forêts, près du Grand Canyon. La semaine dernière, un tracteur s’était retourné, ce qu’ils ont signalé.
Leona a demandé au public d’aller surveiller la mine d’uranium, qui se trouve sur des terres publiques, et de signaler les violations.
Leona a expliqué comment Haul No! était né de l’inquiétude causée par Energy Fuels, propriétaire d’une mine d’uranium sur la montagne sacrée des Diné, le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique. Puis, il y a eu la menace de la mine d’uranium d’Energy Fuels, Canyon Mine/Pinyon Plain, près du Grand Canyon.
Leona dit que la menace était que deux mines pourraient transporter de l’uranium à travers la Nation Navajo, qui a des lois interdisant l’extraction et le transport d’uranium en terre Diné.
Leona rappela les discussions qu’elle avait eu avec Serena Riggs, de la lutte pour protéger la Confluence, et avec Klee Benally.
« Nous étions assis autour de la table, discutant de nos inquiétudes, et Klee Benally dit ‘On l’appellera Haul No!’ »
« C’est comme cela que Haul No! A commencé, » dit Leona.
Il fut montré une vidéo du premier Rumble on the Mountain, avec un discours de Vernon Masayesva, Hopi de Hotevilla et ex-président, qui encourageait à chercher un nouveau paradigme dans la vie.
Photo Black Mesa Trust.
« L’eau c’est la vie, sans eau la vie n’existe pas. »
Il parlait des Pics sacrés San Francisco comme d’une Kiva sacrée, il disait que les gens devaient maintenant aller au-delà d’ici, et dans le monde, pour assurer qu’il y aura une continuité au-delà du Quatrième Monde des Hopis.
Les gens doivent imaginer le Cinquième Monde.
« Nous venons de la mer, l’eau est ce qui nous connecte tous. Tous ensemble, nous pouvons ramener le sacré à la Terre, notre mère, que nous avons insultée. »
« Elle nous appelle à l’aide, mais personne ne semble écouter. Mais maintenant, nous les Autochtones devons nous exprimer et dire que l’eau n’est pas une chose qu’on vend ou achète, l’eau est sacrée, l’eau est spirituelle. »
« L’Eau nous relie au Créateur. »
Des savants et des ingénieurs croient qu’ils peuvent contrôler et gérer l’eau, et ils ont placé des centaines de réservoirs sur le Fleuve Colorado.
« Ça a perturbé notre voyage de retour vers la mer. »
« Maintenant le fleuve s’assèche. »
« Nous ne contrôlons pas l’eau, c’est l’eau qui contrôle. C’est le nouveau paradigme. »
« C’est qui nous sommes en tant qu’Autochtones. Ce que nous faisons à l’eau, nous le faisons à nous-mêmes. »
Radmilla Cody a exprimé de la solidarité avec la Palestine et les bénédictions de ses chansons.
Le groupe Innastate, Pueblo Jemez, a célébré sa dixième année, en même temps que Rumble.
La soirée a été terminée par le groupe Summit Dub Squad avec le reggae « Sovereign Land » et « Hop Ska Honey ».
Rumble on the Mountain 10 a été produit avec le soutien de Wild Arizona, Protégez le Grand Canyon, le Sierra Club, le Grand Canyon Trust, la Radio Publique Hopi KUYI, le Centre pour la Diversité Biologique et Haul No!
Voir la Déclaration de la Tribu Havasupai à Propos d’Energy Fuels
Reprise de l’extraction d’uranium sur des terres sacrées, près du Grand Canyon du Colorado, menace l’eau et l’existence même des Havasupai
Par Brenda Norrell
Censored News
12 janvier 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Les Havasupai disent que leurs pires craintes se réalisent, maintenant qu’Energy Fuels extrait de l’uranium radioactif, violent leur site sacré, et menacent leur eau, ce qui compromet leur existence.
Le Conseil Tribal Havasupai dit, « C’est les cœurs lourds que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur se réalise. »
« Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai. »
Le Conseil Tribal Havasupai dit que les Supai, Gardiens du Grand Canyon, luttent pour protéger leur terre ancestrale. La Mine Pinyon Plain se trouve au-dessus de la nappe phréatique dont dépendent les Supai pour l’eau. Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes phréatiques en creusant le puit de la mine.
Voir la Déclaration officielle du Conseil Tribal.
Haul No! avait prévenu que si Energy Fuels allait effectivement transporter du minerai d’uranium – du nord de l’Arizona à l’usine de traitement White Mesa dans le sud-est de l’Utah, et passer à travers la Nation Navajo – ça violerait la loi Navajo. Ce transport dangereux ferait courir des risques aux Diné tout le long du trajet.
Energy Fuels a l’intention de faire passer jusqu’à 12 camions par jour, transportant chacun 30 tonnes d’uranium de la mine à l’usine.
« Energy Fuels n’a pas d’obligation légale de signaliser les camions. Le minerai ne sera couvert que de toiles cirées. On n’a pas trouvé d’entité responsable pour intervenir en cas d’urgence, agir légalement ou nettoyer » dit Haul No!
« Ça enfreint la loi de la Nation Navajo qui interdit le transport de nouvel uranium à travers le territoire Diné. »
« L’Usine de Traitement de White Mesa appartient à et est gérée par Energy Fuels, et c’est la seule usine des soi-disant Etats-Unis qui a une licence pour traiter du minerai d’uranium »
Le nouveau classement comme monument – Monument National de Baaj Nwaavjo l’tah Kukveni – a empêché près de 600 concessions d’être développées comme mines. Cependant, le classement n’a pas arrêté la Mine du Canyon, qui a été conçue sous la Loi Minière de 1872.
Depuis la Guerre Froide, alors que les terres des Shoshones de l’Ouest étaient utilisées pour le Site de Test de la bombe atomique du Nevada, les terres des Navajos et des Pueblos étaient utilisées pour extraire de l’uranium. Les mineurs étaient envoyés à la mort sans combinaisons de protection, et les terres des Pueblos étaient utilisées pour expérimenter la bombe, dans le nord du Nouveau-Mexique. Le gouvernement des États-Unis a utilisé les Autochtones et leurs terres comme sacrifiables.
Aujourd’hui, l’horrible héritage continue, avec des déchets radioactifs éparpillés dans la Nation Navajo, la nouvelle extraction par Energy Fuels en terre Havasupai qui menace leur eau, et l’usine de traitement d’Energy Fuels qui rejette des déchets radioactifs en terre Ute, dans le sud-ouest de l’Utah.
Les terres Autochtones du Sud-ouest ont été choisies pour les essais nucléaires et le stockage les plus mortels, et utilisées comme décharges des déchets radioactifs, par le gouvernement des États-Unis et ses corporations.
Les Utes de White Mesa en Utah: l’uranium de l’usine de traitement d’Energie Transfer nous empoisonne
La marche spirituelle et le rassemblement des Utes de Ute Mountain a appelé à arrêter l’usine de traitement d’uranium qui empoisonne la terre, l’eau et l’air, dans le sud-est de l’Utah, dans la région de Four Corners, le 14 octobre 2023.
L’usine de White Mesa, dirigée par Energy Fuels, apporte des déchets radioactifs d’autres pays, après avoir déjà stocké des déchets nucléaires trop dangereux pour rester sur le Site de Test du Nevada.
Le Président Ute de Ute Mountain Manuel Heart, dit que l’usine de traitement d’uranium n’est pas seulement un problème Ute, et que les ressources doivent être protégées pour le futur. « Nous voulons avoir des ressources pour le futur de nos enfants et petits-enfants qui ne sont pas encore là. »
« Les montagnes sont notre pays. Nous y avons été placés par notre Créateur pour prendre soin des montagnes partout, jusqu’à cette région » dit le Président Heart.
Voir le message urgent publié par Haul No! le 9 janvier 2024
Voir aussi vidéo sous-titrée en français, d’une interview de 2017 de Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain
URANIUW, HAUL NO! DÉCLARATION DES HAVASUPAI: LA MENACE EST RÉELLE
Déclaration de la Tribu Havasupai Concernant Energy Fuels
Le 11 janvier 2023, les Havasupai ont publié cette déclaration sur le démarrage de l’extraction d’uranium à la mine de Pinyon Plain. Ils expriment leur douleur et leur détermination sans faille de fermer cette mine. La Mine de Pinyon Plain menace leur seule source d’eau.
Haul No! soutient nos parents Havasupai, les Gardiens du Grand Canyon.
Nous disons Haul No! [Pas de transport!] Protégez le territoire et tous nos parents du transport d’uranium et de l’exposition aux radiations !
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
CONSEIL TRIBAL HAVASUPAI
P.O. Box 10 • Supai, Arizona 86435
(928) 448-2731 • Fax (928) 448-2551
CONTACT : ABBIE S. FINK
afink@hmapr.com / 602-957-8881
11 janvier 2024
PINYON MINE : DÉCLARATION HAVASUPAI
Déclaration de la Tribu Havasupai au sujet d’Energy Fuels (12-1-2024)
C’est le cœur lourd que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur est devenue réalité. Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai.
En tant que Gardiens du Grand Canyon, nous, les Havasuw ‘Baaja, la Tribu Havasupai, nous sommes opposés à l’extraction d’uranium dans et autour de notre Réserve et du Grand Canyon depuis des temps immémoriaux. Nous faisons cela pour protéger notre peuple, notre terre, notre eau, notre passé, notre présent et notre futur. Et cependant, en dépit de l’assistance et de la défense historique et actuelle de nombreux alliés, et d’innombrables lettres, coups de téléphone et demandes personnelles, nos requêtes urgentes d’arrêter cette action qui menace la vie, ont été ignorées.
L’unique source d’eau de notre communauté tribale est alimentée par des nappes phréatiques, qui sont malheureusement situées directement sous la Mine Pinyon Plain. Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona et l’EPA fédérale prétendent qu’il n’y a pas de danger pour nous, qu’aucun effet néfaste ne viendra chez nous de cette source d’énergie supposée « verte ». Mais comment peuvent-ils affirmer cela avec une telle assurance, alors qu’Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes aquifères en creusant le puit de mine, ce qui a fait qu’à l’époque, la compagnie a vaporisé de l’eau toxique dans l’air, qui a été étalée par les vents sur les plantes et animaux précieux. Toute une série de problèmes inconnus et nouveaux vont se présenter quand la compagnie commencera à transporter l’uranium par voie terrestre.
C’est un problème qui n’affecte pas seulement notre lointaine Tribu. En fait, des millions de gens seront maintenant forcés de passer près d’une mine d’uranium active sur leur route allant au majestueux Grand Canyon du Colorado. Tous les êtres devraient pouvoir connaitre librement cette merveille naturelle sans risquer leur vie. Honte à Energy Fuels, et à tous ceux qui n’ont pas assez de courage pour faire ce qui est juste et nécessaire.
Nous n’abandonnerons pas. Nous le devons à nos ancêtres, nos enfants, et les générations à venir. Nous continuerons le combat.
La Mine d’Uranium se Prépare Près du Parc National du Grand Canyon
Le Sénat doit voter une interdiction permanente d’extraction près du Grand Canyon avant la fin du 117ème Congrès
Par le Grand Canyon Trust
Censored News
7 décembre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
PARC NATIONAL DU GRAND CANYON, Arizona – La Mine Pinyon Plain (ex Mine du Canyon) parait se préparer pour des opérations d’extraction d’uranium à moins de 16 km de la rive sud du Grand Canyon. Des centaines de nouvelles mines d’uranium pourraient, à terme, ouvrir sur les terres publiques fédérales près du Parc National du Grand Canyon, si le Sénat ne vote pas la Loi Sénatoriale 387, Loi de Protection du Grand Canyon.
Les exploitants de la mine d’uranium controversée ont récemment publié des offres d’emplois sur Craigslist, afin de recruter de nouveaux mineurs, après que le propriétaire ait annoncé un accord qui pourrait intensifier les opérations à la mine dès 2023. On a observé une intensification de l’activité à l’intérieur de la clôture de la mine.
Le Sénat n’a plus que quelques semaines pour voter la Loi de Protection du Grand Canyon, qui devrait interdire définitivement de nouvelles mines d’uranium sur plus de 400 000 hectares de terres publiques près du Grand Canyon. Le projet de loi a déjà passé deux fois à la chambre des Représentants.
Résidents depuis longtemps dans le Grand Canyon, la Tribu Havasupai, ses dirigeants et ses anciens se battent contre l’extraction d’uranium depuis des décennies.
« Il est temps d’interdire l’extraction d’uranium de façon permanente – pas seulement pour préserver l’identité culturelle de la Tribu Havasupai et notre existence en tant que Peuple Havasupai, mais pour protéger le Grand Canyon pour les générations à venir » dit le Président Thomas Siyuja Sr. « Vu les récentes activités observées derrière la clôture, il est clair que la compagnie fait des plans pour commencer ses opérations. »
Selon le Président Siyuja Sr., « La Tribu Havasupai connait les dégâts irréparables que l’extraction d’uranium peut causer. Depuis des générations, nous avons été en première ligne, travaillant continuellement pour protéger nos anciens territoires des effets négatifs de l’extraction d’uranium, qui a touché et rendu malade de façon disproportionnée, les Autochtones du Nord de l’Arizona. Le Sénat doit voter la Loi de Protection du Grand Canyon et interdire pour toujours toute nouvelle mine d’uranium sur nos terres ancestrales. »
Il y a près de 600 concessions minières actives près du Parc National du Grand Canyon. Si le Sénat ne fait rien, ces concessions pourraient devenir des mines si l’interdiction temporaire est levée ou expire.
L’extraction d’uranium a une longue histoire de pollution du sol et de l’eau, et de maladies chez les gens de la région, en particulier dans la Nation Navajo toute proche, où des centaines de mines d’uranium abandonnées doivent toujours être décontaminées. À la seule Mine Pinyon Plain, plus de 185 millions de litres d’eau souterraine contaminée par de hauts niveaux d’uranium et d’arsenic, ont été pompés du puits de la mine.
« La Mine Pinyon Plain est un exemple honteux de pourquoi la région du Grand Canyon doit être protégée en permanence de toute nouvelle extraction » dit Amber Reimondo, directrice pour l’énergie du Grand Canyon Trust. « Depuis plus de 30 ans, la Tribu Havasupai a été claire sur le mal que cause cette mine. Pourtant, les régulateurs se préoccupent toujours de quand et comment l’autoriser, plutôt que de si cette mine d’uranium devrait être autorisée ou non.
« Le fait que la Mine de Pinyon Plain ne soit qu’à quelques kilomètres du Chemin de Randonnées Pittoresque National d’Arizona est alarmant » dit Matthew Nelson, directeur exécutif de l’Association des Chemins de Randonnée d’Arizona. « Dans l’intérêt de la sécurité publique, et de l’amour de l’air, de l’eau et du sol sains pour les gens et la vie sauvage, nous appelons les décideurs à reconsidérer l’autorisation de cette mine et à interdire de nouvelles mines ici, dans le futur. Le risque pèse infiniment plus lourd que les gains. »
« La Mine du Canyon, aujourd’hui rebaptisée Pinyon Plain, n’aurait jamais dû être autorisée par le Service des Forêts, le Département de la Qualité de l’Environnement d’Arizona, et d’autres services qui l’ont permise » dit Sandy Bahr, directrice du Chapitre du Grand Canyon pour le Sierra Club. « C’est une menace grave pour les eaux et les gens du Grand Canyon et ça démontre que nous devons avoir de meilleures protections pour ces terres publiques autour du Grand Canyon. Nous sommes solidaires avec les Havasupai contre cette mine et nous soutenons la Loi de Protection du Grand Canyon. »
« Des officiels fédéraux et de l’état ont exposé les nappes phréatiques et les sources à des menaces de dégâts permanents et irréparables en approuvant la mine d’uranium Pinyon Plain » dit Taylor McKinnon du Centre pour la Diversité Biologique. « Ces risques sont inacceptables et ces approbations devraient être retirées. Le Congrès doit agir maintenant pour protéger de façon permanente la région du Grand Canyon de la dévastation d’encore plus d’extraction d’uranium. »
« L’histoire et la science sont clairs. L’extraction d’uranium va dévaster le Grand Canyon et empoisonne négligemment l’eau et la terre des Havasupai » dit le Représentant Législatif de Earth Justice, Blaine Miller-McFeeley. « Au lieu de sauvegarder les profits d’une compagnie minière, il est urgent que nous votions la Loi de Protection du Grand Canyon pour protéger en permanence ce site emblématique, ses ressources naturelles, et les gens pour qui c’est chez eux, pour les générations à venir. La Chambre a déjà agi, et il est temps que le Sénat place les intérêts des gens au-dessus de ceux des industries polluantes et vote cette loi. »
« Il est grand temps pour le Congrès de se rejoindre pour protéger l’irremplaçable paysage du bassin du Grand Canyon et toute l’eau des Havasupai des menaces de l’extractivisme » dit Michè Lozano, directeur des programmes d’Arizona pour l’Association de Conservation des Parcs Nationaux. « Voter cette loi de bon sens est essentiel pour prévenir les menaces incroyables que l’extraction d’uranium font peser sur les sources d’eau limitées du canyon qui alimentent ses ruisseaux et ses voies navigables. »
« Peu importe comment vous appelez une mine d’uranium qui traverse les rigoles, les sources et les nappes phréatiques qui fournissent de l’eau aux gens, aux plantes et aux animaux du Grand Canyon ; pour les protéger, l’héritage tragique de l’extraction d’uranium ne soit pas être répété » dit David Spence, président du conseil d’administration du Chapitre d’Arizona des Médecins pour la Responsabilité Sociale. « Seul le Congrès peut les protéger contre le développement futur de l’extraction d’uranium dans cette région sensible. »
« Les opérations de la Mine Pinyon Plain (Canyon) démontrent déjà clairement que des dommages graves pour la fourniture et la qualité de l’eau souterraine, ne peuvent pas être évités si on extrait de l’uranium près du Grand Canyon » dit Kelly Burke, directeur exécutif de Wild Arizona. « C’est pourquoi les officiels de l’état et fédéraux, tout comme le Congrès, doivent écouter les Havasupai et entreprendre une action immédiate pour la vie, conduisant à la fermeture de la mine et au vote de la Loi de Protection du Grand Canyon. »
HISTORIQUE
La Mine Pinyon Plain, connue comme Canyon Mine, est située dans une pâture, dans la Forêt Nationale de Kaibab, près de Red Butte, une propriété culturelle traditionnelle reconnue au niveau fédéral, au sud du Parc National du Grand Canyon. La zone est le territoire d’origine de la Tribu Havasupai et la mine menace la seule source d’eau potable de la Tribu. La Tribu Havasupai a mené l’opposition à la mine, depuis qu’elle a été approuvée pour la première fois dans les années 1980. Tandis que le vote de la Loi de Protection du Grand Canyon arrêterait le développement de nouvelles mines, ça ne fermerait pas les mines existantes comme la Mine Pinyon Plain. La Tribu Havasupai et ses nombreux soutiens restent décidés à faire fermer et décontaminer la mine.
Le Comité Sénatorial des Etats-Unis pour l’Energie et les Ressources Naturelles Vote 10-10 Selon les Lignes des Partis ; La Loi Devrait Être Soumise Au Sénat Au Complet
La Mine Pinyon Plain, connue précédemment sous le nom de Mine du Canyon, est située à Mat Tivjudvah et se trouve directement au-dessus de la plus grande nappe aquifère qui alimente Havasu Creek, la principale source d’eau potable pour les Havasupai et les grandes villes en aval. Les polluants de la Mine Pinyon Plain ont déjà pollué des millions de litres d’eau très précieuse, rendue inutilisable et gaspillée.
Par La Nation Havasupai
Contact : Abbie S. Fink
afink@hmapr.com/
Publié par Censored News
Le 21 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
NATION HAVASUPAI, Supai, Arizona – Le Comité sénatorial des Etats-Unis pour l’Energie et les Ressources Naturelles, a voté à 10 contre 10 la Loi Sénatoriale 387, au cours de la réunion du comité d’aujourd’hui. Sans surprise, les 20 Sénateurs ont voté selon les lignes de leurs partis, laissant à la direction du Sénat de déterminer le sort de la loi.
Le Sénateur d’Arizona Mark Kelly (Démocrate) a défendu la Loi Sénatoriale 387 afin de « protéger, pour les générations actuelles et futures, le bassin aquifère, l’écosystème et l’héritage culturel de la région du Grand Canyon dans l’état d’Arizona ».
Avec la Sénatrice d’Arizona Kyrsten Sinema (Démocrate) et d’autres sénateurs, il a montré leur soutien inconditionnel pour cette loi simple et directe qui empêcherait que de nouvelles mines d’uranium ne soient construites sur des terres actuellement gérées par le Service des Forêts Fédéral des forêts nationales. Ça n’affecterait pas les terres privées ou d’état.
Résidents de longue date du Grand Canyon, la Tribu Havasupai, ses dirigeants et ses Anciens ont combattu l’extraction d’uranium depuis des décennies, gagné des partisans, collaborant pour protéger le Grand Canyon, Havasu Creek, sa principale source d’eau, l’identité culturelle de la tribu et son existence en tant que Peuple Havasupai.
Selon le Président Thomas Siyuja Sr., « la Tribu Havasupai connait les dégâts irréparables qu’une mine d’uranium peut causer. Depuis des générations, nous avons été en première ligne pour protéger de façon permanente nos anciens territoires de l’extraction d’uranium, qui a causé des dégâts hors de proportion et rendu malade des Autochtones dans tout le Nord de l’Arizona. »
« La Loi de Protection du Grand Canyon bannira une fois pour toutes toute nouvelle mine d’uranium de nos terres ancestrales. »
Cette loi n’ayant pas obtenu de majorité simple, les leaders démocrates au Sénat doivent décider s’ils renvoient la loi devant le Sénat au complet ou s’il la laisse mourir dans le comité.
« Nous sommes reconnaissants aux 10 Sénateurs Démocrates qui ont voté en faveur de cette loi et pour leur engagement à faire ce qui est nécessaire pour protéger le Grand Canyon et ses ressources naturelles, mais le plus important, ce sont les eaux de notre pays dans le canyon. » dit le membre du Conseil Tribal Stuart L.T. Chavez.
« Ce sont nos législateurs qui peuvent arrêter de façon permanente l’extraction minière dans la région du Grand Canyon. Le Sénateur Schumer doit envoyer la loi à tout le Sénat pour continuer cette discussion importante dont nous espérons qu’elle conduira finalement au passage de la Loi Sénatoriale 387. »
La Tribu Havasupai, le Peuple Havasuw ‘Baaja de la maison de l’Eau Bleu-Vert, sont dans le Grand Canyon depuis des milliers d’années. Les terres Havasupai et les territoires aborigènes sont tous sous la menace de pollution par l’extraction d’uranium.
Les Havasuw ‘Baaja vivaient le long des eaux bleu-vert de Havasu Creek, ses chutes d’eau, depuis des temps immémoriaux. En tant que Gardiens du Grand Canyon, la Tribu conduit le combat pour protéger de façon permanente le Grand Canyon de l’extraction d’uranium depuis de nombreuses années.
« Nous croyons sans réserve que l’adoption de cette législation importante et nécessaire est absolument essentielle pour protéger et assurer le futur des Havasupai, maintenant et pour les générations à venir, » dit le Président Siyuja.
Des milliers de demandes de concessions d’uranium ont été déposées tout autour du Grand Canyon au cours des 40 années passées. Energy Fuels Nuclear exploite actuellement une mine d’uranium sur une Propriété Culturelle Traditionnelle (TCP), située sur la rive sud du Grand Canyon, à 5 km de Red Butte – Wii Qdwiisa, la montagne la plus sacrée pour la Tribu et le centre de l’histoire de la création des Havasupai.
La Mine Pinyon Plain, précédemment connue comme Mine du Canyon, se trouve à Mat Tivjudvah et directement au-dessus de la plus grande nappe aquifère qui alimente Havasu Creek, la principale source d’eau potable de la Tribu et des grandes villes en aval.
Selon le membre du Conseil Chavez, « des polluants de la Mine Pinyon Plain ont déjà pollué des millions de litres d’eau très précieuse, devenue inutilisable et gaspillée.
« Chaque jour la Mine Pinyon Plain continue de menacer Havasu Creek de pollution, la principale source d’eau potable qui fournit la vie au Village Supai. Sans assurance et protection de notre eau, de notre pays, l’environnement, les éléments et les vies humaines seront détruits pour toujours. »
« C’est la responsabilité de tous de faire pression sur les législateurs qui peuvent prendre les bonnes décisions politiques, pour arrêter l’extraction d’uranium dans la région du Grand Canyon et de continuer à soutenir la Tribu Havasupai. Nous continuerons le combat, pas seulement pour notre peuple, mais pour nos générations futures et des millions d’Américains qui dépendent des eaux de Havasu Creek et du Fleuve Colorado. »
Depuis plus de 30 ans, la Tribu Havasupai, qui vit au fond du Grand Canyon du Colorado, se bat contre les mines d’uranium, existantes – en particulier Canyon Mine – ou à venir, sur ses terres ancestrales, qui comprenaient aussi les rives du Canyon. Les mines situées au-dessus du canyon risquent de polluer les chutes d’eau qui constituent leur seule ressource d’eau potable. D’autres tribus et des groupes écologistes comme le Grand Canyon Trust, ont depuis rejoint la lutte. En 2012, le gouvernement Obama a prononcé un moratoire de 20 ans contre l’extraction d’uranium dans la région. Le gouvernement Trump veut bien sûr le lever, de plus les 20 ans ne suffisent pas à protéger la région et les générations futures de la pollution à l’uranium. Le Représentant Démocrate d’Arizona Raúl Grijalva a soumis une proposition de loi qui est passée à la Chambre des Représentants le 30 octobre 2019. Elle est maintenant présentée au Sénat par la Sénatrice Démocrate Kyrsten Sinema. Elle a fort peu de chances d’être adoptée par le Sénat. La Tribu Havasupai et le Grand Canyon Trust appellent les citoyens à faire pression sur leurs sénateurs pour obtenir le vote de la loi.
Christine Prat
LA NATION HAVASUPAI SOUTIENT LA LOI ‘GRAND CANYON CENTENNIAL PROTECTION ACT’
Par Amber Reimondo, Directeur du Programme Energétique
Du Grand Canyon Trust
Publié par Censored News
le 21 juillet 2020
Traduction Christine Prat
Depuis des décennies, la Tribu Havasupai – les Havasu ‘Baaja, les ‘gens des eaux bleu-vert’ – a travaillé sans relâche pour protéger les célèbres chutes de leur pays de la contamination des mines d’uranium sur les rives du Grand Canyon du Colorado, au-dessus des chutes. Ces chutes mondialement célèbres sont partout dans l’imaginaire du public, des photos de touristes sur Instagram aux vidéos de Beyoncé. Mais ce qui n’est pas aussi visible, c’est le fait que l’eau qui coule à travers Havasu Creek pour alimenter ces chutes, vient de la nappe phréatique Redwall-Muav, la seule source d’eau potable de la Tribu Havasupai. Et c’est précieux. L’eau de la nappe phréatique arrose leurs cultures et leurs vergers, abreuve leurs animaux et les gens au fond du canyon, où ils vivent depuis des temps immémoriaux.
Une proposition de loi au Sénat pour une protection permanente
La protection de l’eau est une part de la raison pour laquelle la tribu a contribué à mener la campagne couronnée de succès pour faire passer la loi à la Chambre des Représentants, pour interdire pour toujours de nouvelles concessions pour des mines autour du Grand Canyon, et la raison pour laquelle la tribu est parmi les principaux défenseurs de la Loi du Sénat S-3127, intitulée ‘Grand Canyon Centennial Protection Act’. La loi, proposée par la Sénatrice d’Arizona Kyrsten Sinema, Démocrate, protègerait plus de 4000 km² de terres publiques autour du Parc National du Grand Canyon de nouvelles mines d’uranium, pour toujours.
« Il y a trente ans, quand nous avons commencé à combattre les effets désastreux de l’extraction d’uranium sur nos territoires, nous étions seuls dans ce combat. L’annonce faite par la Sénatrice Sinema constitue un message puissant, exprimant combien il est important de protéger le Grand Canyon. Non seulement pour les Havasupai, mais pour tout le monde, et pour les générations à venir. »
– Muriel Uqualla, ex-Présidente Tribale Havasupai
Des décennies d’efforts pour défendre le Grand Canyon
Avant d’être confinés à leur Réserve, les Havasupai vivaient et faisaient de l’agriculture dans ce qui est maintenant le Parc National du Grand Canyon. Leurs terres ancestrales s’étendaient au-delà des rives du canyon, et incluaient un site sacré connu aujourd’hui sous le nom de Red Butte, et actuellement reconnu au niveau fédéral comme propriété culturelle traditionnelle. Une mine d’uranium, Canyon Mine, se trouve dans un pré en-dessous de Red Butte. La Tribu Havasupai combat cette mine depuis son ouverture, dans les années 1980. Leur lutte pour protéger non seulement Red Butte, mais toute la région du Grand Canyon, des risques de contamination posés par l’extraction d’uranium a aidé à obtenir en 2012, une interdiction temporaire du ministère de l’Intérieur des Etats-Unis, qui interdit toute nouvelle concession minière autour du canyon pendant 20 ans.
Rendre une interdiction temporaire permanente
Cette interdiction temporaire avait pour but de laisser aux scientifiques le temps d’étudier l’hydrogéologie complexe de la région du Grand Canyon, pour déterminer si c’était possible d’extraire de l’uranium en toute sécurité, étant donné que les mines de la région ont une longue histoire de pollution des sols et de l’eau, mais cette recherche a été constamment insuffisamment financée par le Congrès. Pendant ce temps, Canyon Mine, qui se trouve au-dessus de la nappe phréatique Redwall-Muav, a débordé de millions de litres d’eau polluée radioactive. Il est temps de fermer cette mine et de protéger de façon permanente les terres publiques autour du Parc National du Grand Canyon.
Tout comme la loi passée à la Chambre des Représentants en octobre 2019, la loi du Sénat rend simplement l’interdiction temporaire actuelle permanente. Elle reconnait que le Grand Canyon, pays de la Tribu Havasupai et de beaucoup d’autres tribus de la région, est trop précieux pour y creuser des mines. Et elle donne au canyon la protection qu’il mérite, une fois pour toutes.
En tant que gardiens du Grand Canyon, les Havasupai ont conduit les luttes pour interdire l’extraction d’uranium des terres publiques sur les rives du Grand Canyon. Comme beaucoup d’autres tribus de la région, entre autres la Nation Navajo et la Tribu Hopi, la Tribu Havasupai s’inquiète de la pollution du sol et de précieuses ressources en eau, ainsi que de menaces à long terme de leur culture, de la santé publique et de leur mode de vie. Cette loi sénatoriale ferait de leur but recherché depuis si longtemps, de protéger leurs terres ancestrales, une réalité.
Publié sur Censored News par Brenda Norrell le 21 juillet 2020.
Haul No! Rassemblement à Flagstaff et Réunion du Conseil Municipal
Par Haul! Administrateurs
13 octobre 2017
Traduction Christine Prat
Flagstaff, Arizona – Mardi 10 octobre 2017, le Conseil Municipal de Flagstaff a tenu une session de travail pour discuter, entre autres, de la possibilité d’adopter une résolution et une ordonnance pour empêcher le transport d’uranium à travers la commune. Plus de 75 personnes s’étaient rassemblées à l’extérieur, avant la réunion.
“Nous avons besoin d’eau, l’eau c’est la vie” dit Odettie Jones, de la Tribu Havasupai, “Il y a beaucoup d’armes nucléaires déjà fabriquées. Pourquoi ont-ils besoin de plus d’uranium? C’est déjà fait. Laissez-le dans le sol.” Odettie Jones faisait partie d’une délégation d’une douzaine de membres de la Tribu Havasupai, venus du Grand Canyon pour exprimer leur opposition à la mine dite Canyon Mine.
Canyon Mine est une mine d’uranium située près de Red Butte, une montagne sacrée et Propriété Culturelle Traditionnelle, à seulement 10 km du bord sud du Grand Canyon. Une compagnie canadienne, Energy Fuels Inc. (EFI), projette d’en extraire de l’uranium en 2018.
Jusqu’à 12 camions par jour, transportant chacun 30 tonnes de minerai d’uranium hautement radioactif, devraient traverser des communautés, pour la plupart dans la Réserve. L’uranium serait transporté sur une distance totale de près de 500 km jusqu’à l’usine controversée d’EFI de White Mesa, près de Blanding, en Utah. L’usine de White Mesa est située sur les terres ancestrales des Ute de Ute Mountain et est la seule usine de retraitement d’uranium commerciale aux Etats-Unis.
La Nation Havasupai a poursuivi en justice le Service des Forêts des Etats-Unis, pour ne pas avoir effectué de consultation significative à propos de Canyon Mine, dans leur Déclaration d’impact Environnemental de 1986. Une décision de la Cour d’Appel du 9ème Circuit pourrait tomber d’un jour à l’autre.
Bien que la Nation Navajo ait interdit le transport d’uranium sur son territoire depuis 2012, EFI obtiendrait l’autorisation de l’état d’Arizona, pour des questions de juridiction.
Une possible pollution radioactive du sol, de l’eau et de l’air par la Mine du Canyon, l’usine de White Mesa et le transport d’uranium affecterait le nord de l’Arizona, le sud-est de l’Utah, le fleuve Colorado, le cours d’eau Moenkopi, la rivière San Juan, et les territoires et ressources culturelles des peuples Havasupai, Hopi, Navajo, Ute et Paiute.
“Ça va toucher chacun d’entre nous, les gens basanés, les Noirs, les animaux, le ciel… Connaissant le gouvernement, ils ne vont pas le bloquer pendant le transport” dit Frankie Tso, Diné, résidente de Cameron, “C’est un acte de génocide, un génocide nucléaire. Des gens meurent. Tout récemment, une de mes grand-mères est décédée d’un cancer, elle avait des plaies ouvertes sur tout le corps. Elle vivait à 400 mètres d’une des mines abandonnées les plus radioactives de Cameron.” F. Tso ajoute, “Nous sommes ici pour que ça s’arrête, nous n’allons pas risquer un essai, nous allons le bloquer. Les gens avant le profit!”
La bénévole de Haul No! Leilani Clark, Diné (Navajo) et Santa Clara Pueblo, raconta comment le Conseil Municipal de Flagstaff avait d’abord supprimé la discussion de son agenda. “En 24 heures, la question était revenue sur l’agenda,” dit L. Clark, “et ceci parce que vous vous êtes mobilisés et vous êtes assurés que la Ville prendrait le problème au sérieux. Merci.”
Le Conseil est prêt à agir et Envisage de combattre les Règles Fédérales
Cinq membres du Conseil Municipal de Flagstaff ont immédiatement exprimé leur soutien à une résolution. Ils ont aussi appelé à une action de plus grande envergure, sous la forme d’une ordonnance interdisant le transport sur une petite section de la route sur laquelle la ville a juridiction.
Donn Pillmore, représentant EFI, a contredit une déclaration antérieure du président de la compagnie, Mark Chalmers, lors d’une session précédente du Conseil Municipal. Chalmers avait dit “les trajets projetés ne devraient pas passer par Flagstaff”, malgré le fait qu’en 1986, le Service des Forêts ait approuvé deux trajets, l’un traversant Flagstaff et un autre passant par une route d’accès du Service des Forêts et des terre privées au nord de Flagstaff. Le Service des Forêts avait indiqué dans sa déclaration d’impact environnemental, que le trajet par Flagstaff était l’option “préférée”.
Des membres du Conseil ont discuté une série d’options, dont une régulation plus stricte du transport d’uranium, en utilisant des containers “plus sûrs” que de simples bâches goudronnées. L’équipe de la Ville a déclaré ne pas pouvoir adopter une ordonnance limitant le transport, à cause de la “préemption” des règles Fédérales. La membre du Conseil Putzova a réagi, déclarant “ça ne me gênerait pas de demander au gouvernement Fédéral de changer ses règles concernant l’uranium.”
La Vice-Maire Jamie Whelan dit “Nous devons agir, même si nous semblons ne pas avoir de pouvoir là-dessus.” Coral Evans, Maire de Flagstaff, déclara “Je suis très troublée par le fait que les communautés [Autochtones] doivent supporter l’essentiel des risques.” C. Evans dit aussi qu’elle avait dû faire face au cancer du sein par deux fois et que ça pourrait être génétique, sa mère ayant vécu ‘sous le vent’. J. Whelan dit aussi avoir eu un cancer. “Quand la question s’est posée, d’un cancer de la gorge, le chirurgien m’a demandé ‘Combien de temps avez-vous passé dans la réserve? Et ce n’est pas bon” dit J. Whelan.
Ophelia Watahomigie-Corliss, membre du Conseil Tribal Havasupai, dit “Je vous implore de vous activer pour remettre en cause [les règles Fédérales].” Elle parlait de l’impact que l’extraction d’uranium pourrait avoir sur des millions de gens.
Sarana Riggs, de la Nation Diné (Navajo) et bénévole de Haul No!, a remis au conseil une déclaration écrite en ces termes: “Nous avons organisé ce soir un rassemblement, auquel non seulement des résidents de Flagstaff étaient présents, mais où sont venus des gens de toute la région, d’aussi loin que Havasupai, Tucson, Las Vegas, Gallup et Albuquerque. Canyon Mine n’est qu’à 10 km du bord sud du Grand Canyon – l’une des destinations touristiques les plus importantes au monde, pour sa beauté et son caractère sacré – cela aura un impact énorme sur les conditions de vie hors de la région – sans parler des territoires ancestraux et actuels des peuples Havasupai et Hualapai, qui ressentent directement les effets de l’exposition à l’uranium et de la profanation de Sites Sacrés, si ceci est autorisé. Le Fleuve Colorado, qui coule dans le Grand Canyon et contribue à la vie des régions autour, y compris la Californie et le Nevada, sera irréversiblement détruit.”
Des représentants de Haul No! ont appelé le conseil à se préoccuper de la profanation des sites sacrés. “En tant que partie prenante dans cette affaire, nous pressons le Conseil de demander des contributions des résidents Autochtones touchés et des voisins, sur comment la ville peut soutenir leurs efforts pour protéger des sites sacrés et écologiques importants, comme Red Butte et les San Francisco Peaks.”
Benjamin Jones, du Service Havasupai des Ressources Naturelles, dit “Canyon Mine est située sur une Propriété Culturelle Traditionnelle des Havasupai, notre montagne sacrée Red Butte, et juste au-dessus de notre nappe aquifère. Nous sommes ici pour protéger nos eaux souterraines de la pollution. Je suis ici en tant que gardien du Grand Canyon. Nous sommes unis, ici, aujourd’hui, pour parler de l’eau. L’eau c’est la vie.”
Red Butte est située sur des terres ancestrales des Havasupai, ils appellent le site sacré Wii’i Gdwiisa, ou “montagne au poing serré.”
Energy Fuels: un Palmarès d’Irresponsabilité
Le Directeur des opérations d’Energy Fuels Inc. (EFI), Donn Pillmore, répondit à des questions de membres du Conseil sur le trajet de transport. Il dit que la compagnie avait une équipe qui s’occuperait des fuites de minerai d’uranium qui pourraient se produire en route.
La membre du Conseil Eva Putzova demanda: “Alors, si [un accident] devait se produire à Flagstadf ou près de Flagstaff, d’où votre équipe serait-elle envoyée?”
Pillmore répondit: “Nous avons un officier pour la sécurité des radiations en poste à notre usine de Blanding.”
E. Putzova demanda alors “A quelle distance, à combien d’heures de Flagstaff est-ce?”
Pillmore: “…de Flagstaff, c’est à environ 3 heures et demie.”
Alicyn Gitlin, résidente de Flagstaff et membre de la section du Grand Canyon du Sierra Club dit: “Pouvons-nous faire confiance à l’industrie de l’uranium pour tenir à cœur nos intérêts? Pouvons-nous leur faire confiance pour nous protéger de la contamination, de la poussière, et des accidents?” A. Gitlin rapporta un point d’histoire concernant les accidents de transport d’uranium dans la région. “Avant 1986, date où le compte-rendu de décision de Canyon Mine a été signé par le Service des Forêts, cinq fuites s’étaient déjà produites de camions transportant du minerai des mines du plateau du Colorado, l’un d’entre eux en ayant renversé plus de deux tonnes. Dans l’un des cas, des officiels de la Nation Navajo ont trouvé en arrivant des ouvriers recouvrant de sable à coup de pied le minerai renversé.” A. Gitlin ajouta “En 2015 et 2016, il y a eu deux fuites de camions transportant des matériaux radioactifs et une autre fuite en janvier 2017. A. Gitlin signala le fait que EFI avait refusé de mettre à jour le Plan d’Opérations de Canyon Mine de 1984, et la Déclaration d’Impact Environnemental de 1986, ainsi que le compte-rendu de Décision. “Les opérateurs de la mine nous disent que l’extraction d’uranium est plus propre et plus sûre aujourd’hui qu’il y a 30 ans. Mais pas à Canyon Mine!”
Des intervenants ont continué toute la nuit à parler du bilan d’irresponsabilité d’EFI et des menaces à la santé et la sécurité que l’entreprise fait peser.
En mars 2017, des bénévoles de Haul No! ainsi que des représentants du Sierra Club, du Centre pour la Diversité Biologique, de Diné No Nukes et de Clean Up The Mines, ont découvert que Canyon Mine avait été inondée, parce que des ouvriers avaient percé par inadvertance une nappe aquifère de surface. Il a été établi que l’eau contenait de l’uranium et un fort taux d’arsenic, et était pulvérisée dans l’air pour “s’évaporer”. Une enquête plus poussée a révélé que l’eau avait été illégalement transportée par camions en Utah, en violation de la loi de l’état d’Arizona.
Le 24 mars 2017, un accident majeur s’est produit à Canyon Mine, interrompant les travaux de construction du puits pour des mois. Les accidents doivent être signalés à l’Administration de la Sécurité des Mines (MSHA), dans les 15 minutes. Au lieu de cela, un anonyme a finalement alerté la MSHA, qui est venue enquêter, et a finalement découvert que la scène de l’accident avait déjà été compromise.
Alycin Gitlin demanda “Alors, pourquoi devrions-nous faire confiance à Energy Fuels s’ils conduisent leurs camions à travers le nord de l’Arizona? Pourquoi devrions-nous leur faire confiance en quoique ce soit? Pourquoi leur confierions-nous notre santé et notre sécurité?”
Leona Morgan, Diné (Navajo) et coorganisatrice de Haul No!, s’adressa au Conseil au sujet de propositions de sites d’enfouissement dans le sud-est du Nouveau Mexique et à Yucca Mountain, pour les déchets de réacteurs nucléaires. Leona Morgan expliqua que cela signifierait que des déchets au taux radioactif mortel seraient transportés à travers Flagstaff, sur l’autoroute I-40, et par rail de plus de 100 réacteurs dans le pays. “Je vous implore de prendre en considération la question du transport, au-delà de la simple extraction d’uranium.”
Haul No! a déjà réussi à obtenir des résolutions opposées au transport de minerai, de plusieurs communautés Diné, comme celles de Cameron, de Coal Mine, d’Oljato, de Monument Valley, de Kayenta, de l’Agence Navajo de l’Ouest, et des Tribus Hualapai et Havasupai.
Flagstaff serait la première communauté hors-réserve à adopter une telle résolution, et pourrait être la première communauté à adopter une ordonnance qui défierait l’autorité Fédérale en ce qui concerne le transport d’uranium de Canyon Mine.
L’organisation de Phoenix ‘l’Arizona Résiste’ a organisé un rassemblement de solidarité au siège principal du Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ) à Phoenix, Arizona, le même jour. L’ADEQ a la responsabilité de délivrer des permis environnementaux de l’Etat d’Arizona pour Canyon Mine.
Pliny Draper, un Diné de Chinle, en Arizona, s’est adressé au rassemblement pour dire: “Moi, je ne n’hésite pas à défendre ceux dont j’ai la responsabilité… Quel genre de dirigeants avons-nous élu, qui nous laissent tomber comme cela? Ce sont des gens diaboliques. Nous devons en finir avec ça. Je ne sais pas pourquoi ils ont l’idée de sortir cet uranium du sol.” Draper dit aussi qu’il connaissait bien la menace de l’uranium, étant donné qu’il a quatre mines d’uranium abandonnées, qui n’ont jamais été décontaminées, sur son terrain.
Pour plus d’informations (en anglais) et des actions: https://www.haulno.org
Depuis des années, des compagnies minières veulent exploiter l’uranium dans la région du Grand Canyon du Colorado et d’autres sites sacrés pour les Autochtones du Sud-ouest. De plus, l’uranium devrait être transporté jusqu’à l’usine de retraitement en Utah, dans des camions banalisés, à travers les territoires de plusieurs tribus et quelques villes et villages le long du trajet (voir carte plus bas). En ce mois de juin 2017, l’association ‘Haul No!‘ – ‘Non au Transport!’ – effectue une tournée le long du trajet, pour rendre visite aux communautés affectées. La tournée a commencé le 13 et doit se terminer le 25. Ci-dessous, traduction d’un article de Brenda Norrell et d’un communiqué de Haul No! du 6 juin expliquant les raisons de la tournée.
Une Compagnie Minière Canadienne Empoisonne la Montagne Ute et Menace la Terre Sacrée des Havasupai dans le Grand Canyon
Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 16 juin 2017
Traduction Christine Prat
La “Tournée Haul No!” dénonce et résiste en ce moment à l’extraction et au transport d’uranium sur les terres sacrées des Ute de Ute Mountain et des Havasupai, et à la menace pesant sur l’eau souterraine des Ute et celle du Grand Canyon.
Des terres sacrées sont en train d’être profanées par le traitement de l’uranium et l’eau et le sol sont menacés par le transport d’uranium à travers les territoires Ute, Navajo et Supai.
Les Ute de Ute Mountain dépendent de l’eau souterraine pour leurs puits d’eau potable.
“Aidez-nous, s’il vous plait, à fermer cette usine” dit Yolanda dans une vidéo, sur sa terre natale. “Nous n’avons pas besoin d’un supplément de ces déchets néfastes.”
Energy Fuels, du Canada, est propriétaire de l’usine White Mesa et de Canyon Mine.
Canyon Mine menace actuellement d’empoisonner les terres sacrées des Supai à Red Butte, près du Grand Canyon.
“Haul No! est une tournée de prise de conscience et d’action conduite par des Autochtones le long du trajet projeté pour le transport. Nous avons l’intention de propager la prise de conscience et de stimuler l’action pour assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, et nos communautés soient protégés de cette menace mortelle,” disent les organisateurs Autochtones.
La Tournée se terminera au Rassemblement Havasupai du 23 au 25 juin 2017.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Mardi 6 juin 2017
Contact:
Klee Benally, (00 1 928) 380-2629, indigenousaction@gmail.com
Sarana Riggs, (00 1 928) 255- 7126, stopcanyonmine@gmail.com
La Tournée ‘Haul No!’ s’Oppose à l’Extraction et au Transport d’Uranium dans la région du Grand Canyon
Grand Canyon, Arizona – Etant donné qu’Energy Fuels Inc. (EFI) menace de commencer à extraire de l’uranium sur des Terres sacrées Autochtones gérées par le Service des Forêts des Etats-Unis, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon du Colorado, Haul No! a organisé une tournée d’action et de prise de conscience le long du trajet prévu pour le transport [de l’uranium] de Canyon Mine.
Qui: Haul No! est un groupe de bénévoles dirigé par des Autochtones en collaboration avec les communautés et les dirigeants Autochtones, des organisations écologiques et des activistes de la base qui travaillent à arrêter le colonialisme nucléaire dans le Sud-ouest.
Quoi: La Tournée Haul No! consiste aussi en conférences sur les impacts de l’extraction d’uranium sur la santé publique, la culture et l’environnement, et un atelier d’action directe. Partie de l’usine [de retraitement] d’uranium White Mesa, également dirigée par EFI, elle s’est arrêtée ou s’arrêtera dans les communautés Autochtones touchées et dans la ville de Flagstaff, et se terminera sur le site sacré de Read Butte, près de Canyon Mine.
Où et quand: Du 13 au 25 juin 2017 (voir planning plus bas)
Pourquoi: Jusqu’à 12 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai d’uranium hautement radioactif, doivent passer quotidiennement à travers des communautés pour la plupart de petites réserves. La Nation Havasupai a attaqué en justice le Service des Forêts des Etats-Unis pour avoir négligé d’appliquer complètement la procédure de consultation des Havasupai lors de sa Déclaration d’Impact Environnemental de Canyon Mine de 1986. On attend toujours la décision de la Cour d’Appel du 9ème Circuit.
Bien que la Nation Navajo ait interdit le transport d’uranium sur son territoire depuis 2012, EFI aurait l’autorisation de l’état d’Arizona à cause de problèmes de juridiction [Note: les routes nationales qui traversent la Réserve relèvent de la juridiction de l’état].
Une éventuelle contamination radioactive du sol, de l’eau, et de l’air par la mine Canyon Mine, l’usine White Mesa, et le transport d’uranium, toucherait le nord de l’Arizona, le sud-est de l’Utah, le Fleuve Colorado, Moenkopi Wash, la Rivière San Juan, et les terres et les ressources culturelles des peuples Havasupai, Hopi, Navajo, Ute et Paiute.
La Tournée:
La tournée Haul No! est ouverte au public et gratuite.
Mardi 13 juin, Bluff, Utah
Au Centre Communautaire
Mercredi 14 juin, Oljato – Monument Valley, Utah
Au Centre d’Accueil de Monument Valley
Jeudi 15 juin, Kayenta, Nation Navajo, Arizona
Mairie de Kayenta
Vendredi 16 juin, Tuba City, Nation Navajo, Arizona
A l’auditorium de Greyhills
Samedi 17 juin, Cameron, Nation Navajo, Arizona
Lundi 19 juin, Flagstaff, Arizona
Coconino Center for the Arts
Du 23 au 25 juin, Red Butte, Arizona
Rassemblement de prières Havasupai.
Photos & interviews sur demande.