Par Brenda Norrell
Censored News
15 février 2025
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

WINDOW ROCK, Navajo Nation – Un comité du Conseil de la Nation Navajo a demandé qui était responsable de l’accord avec Energy Fuels qui autorise des camions chargés de minerai d’uranium radioactif à passer par la Nation Navajo, et souligné que le Conseil de la Nation Navajo n’avait jamais été consulté et n’avait jamais approuvé l’accord avec Energy Fuels.

Après avoir louvoyé et évité de répondre aux questions, les avocats du gouvernement Navajo ont fini par dire que les responsables des négociations de l’accord étaient Ethel Branch, ex-Procureure Générale de la Nation Navajo, Heather Claw, actuelle Procureure Générale, avec le Département de la Justice Navajo et l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) Navajo.

Des camions transportant des déchets radioactifs d’uranium – couverts de simples toiles cirées – ont traversé la Réserve mercredi 13 février et deux autres jeudi 14. Le nombre de camions va augmenter. De deux à quatre camions passeront chaque jour jusqu’à la fin du mois. L’accord est prévu pour les deux à quatre ans à venir.

Les camions sont passés sans que les habitants soient prévenus.

Lors d’une réunion de jeudi, des Délégués du Conseil de la Nation Navajo ont rappelé qu’ils étaient le corps législatif de la Nation, mais n’avaient jamais été consultés sur l’accord avec Energy Fuels.

Réunion ordinaire du Comité Naabik’íyáti’, jeudi 13 février 2025

Questions de la tribu aux avocats et à l’EPA Navajo sur l’accord

La déléguée Eugenia Charles-Newton demanda qui avait négocié les termes de l’accord et qui avait décidé du montant à payer à la tribu par Energy Fuels.
« Qui en est arrivé au montant de 1,2 million de dollars ? »
« Nous n’aurions jamais dû accepter, parce qu’au cours de la dernière réunion que nous avons eu sur l’uranium, nous avons tous été d’accord pour ne pas autoriser que de l’uranium soit transporté dans notre Nation Navajo, parce que nous nous battons toujours avec le gouvernement fédéral sur ce qui est arrivé à notre peuple, et qu’il continue à balayer en disant ‘C’est arrivé il y a des années, pendant la deuxième Guerre Mondiale.’ »

E. Charles-Newton a mis en question la légalité de l’accord et si ceux qui l’avaient négocié avaient le pouvoir de le faire.
Elle dit que le 1,2 million de dollars d’Energy Fuels à la tribu n’étaient pas grand-chose, que ça ne couvrirait les coûts que d’une seule personne atteinte de cancer.
« Ce qui me préoccupe, ce sont les Navajos qui combattent toujours le cancer à cause des mines dans lesquelles ils ont travaillé, alors que le gouvernement fédéral avait choisi de ne pas leur donner d’informations, et je me demande si nous connaissons déjà tout les effets de l’uranium, pourquoi nous autorisons à ce que ça continue, et si nous voulons y mettre fin. »
Elle demanda pourquoi il n’y avait pas eu d’audiences publiques, ni de communiqués de presse importants, et pourquoi les Diné n’avaient pas été informés durant les négociations.
« Où est-il spécifié qu’ils peuvent signer ce contrat sans passer par le Conseil ? »

À la suite de ses questions, une longue et fastidieuse série d’explications fut donnée par les avocats tribaux et l’EPA Navajo au cours de la session du conseil.

Le directeur exécutif de l’EPA Navajo, Steven Etsitty, dit que le prix élevé de l’uranium sur le marché mondial stimulait la réouverture de la mine Pinyon Plain et d’autres mines d’uranium. Etsitty dit que l’autre facteur qui prouvait que ça allait continuer, est le fait que l’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels à White Mesa, en Utah, était la seule en service aux États-Unis.

L’avocat pour les ressources naturelles de la tribu, Dan Moquin, dit que des camions d’uranium étaient probablement passés dans la Nation Navajo autrefois, mais qu’on ne pouvait pas le savoir ni les surveiller.

L’EPA Navajo et les avocats tribaux affirmèrent que cet accord bénéficiait aux Navajos, mais les délégués du conseil n’étaient pas d’accord.
Le Délégué du Conseil, le Dr. Andy Nez dit que « cet accord ne bénéficie pas à notre peuple. »
Le Dr. Nez, qui représente Crystal, Fort Defiance, Red Lake et Sawmill, demanda si l’EPA Navajo avait un plan pour les situations d’urgence qui ne manqueront pas de se produire.
« Malheureusement, nous avons beaucoup de parents le long du trajet. Ils les empruntent, vous savez qu’ils vendent leurs marchandises le long de ces trajets, et cela met en danger nos parents et notre Agence de l’Ouest sur tout le chemin jusqu’en Utah. »
« Quand je pense aux bénéfices, ça ne bénéficie qu’à Energy Fuels […] »
« Pour moi, ça n’a pas de sens » dit le Dr. Nez à propos des négociations. Il fit aussi remarquer qu’aucun permis pour transports dangereux n’avait été délivré aux chauffeurs de camions par l’EPA Navajo.
S. Etsitty répondit que le permis était pour la compagnie de transport, Hammond Trucking, qui payait une redevance annuelle.

Les délégués du Conseil étaient visiblement frustrés par le manque de réponses. Le membre du Conseil George Tolth dit « je ne pense pas qu’ils vont nous donner des réponses. Ils ne font que se repasser la patate chaude. »
[…]
Tolth recommanda que le sujet soit renvoyé au Comité des Ressources et du Développement du Conseil Navajo. Il dit aussi qu’il faudrait probablement avoir recours à une assignation pour obtenir des réponses à leurs questions. […]

Le comité décida d’y revenir dans deux semaines, et comme il s’agit d’un contrat, la session ne sera pas publique.

Entretemps, des Navajos témoignent que les toiles cirées qui couvrent les déchets radioactifs des camions ne sont pas sûres, qu’elles s’ouvrent dans les coins à cause du vent, ce qui contamine l’air.

L’accord inclut aussi une autorisation future pour qu’Energy Fuels transporte des déchets radioactifs dans la partie est de la Nation Navajo, au Nouveau-Mexique, si Energy Fuels entreprend l’extraction d’uranium de la mine Roca Honda, près de la Montagne Sacrée Diné, le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.

Selon l’accord, Energy Fuels accepte de retirer de la Nation Navajo 10 000 tonnes de déchets des mines d’uranium abandonnées exploitées pendant la Guerre Froide.
Mais si ce nettoyage peut bénéficier à la tribu Navajo, les Navajos concernés et les Utes soulignent que ça va aggraver le danger pour les Utes de White Mesa, dont la communauté vit là où l’usine de traitement est située, un site de décharge de déchets radioactifs, dans l’Utah.
Les Utes de White Mesa ont témoigné en 2024 devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains en 2024, des effets de l’usine sur la santé. Ils veulent que l’usine ferme.

Le Président Navajo Buu Nygren dit que c’était la Procureure Générale Heather Claw qui avait signé l’accord avec Energy Fuels, pour la Nation Navajo. Lundi 10 février, un autre membre du Conseil de la Nation Navajo avait dit que l’accord avec Energy Fuels n’avait été ni négocié ni approuvé.

L’accord secret du Président Navajo avec Energy Fuels met en danger toute la région, y compris les Laguna et Acoma du Nouveau-Mexique qui souffrent déjà de cancers et autres maladies mortelles à cause de la mine d’uranium Jackpile, aujourd’hui abandonnée. L’accord avec le gouvernement Navajo permet aussi de transporter des déchets d’uranium dans la partie Est de la Nation Navajo, si Energy Fuels exploite une mine d’uranium près du Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.

Nos amis de Haul NO! continuent de se battre contre le nucléaire et les mines d’uranium.

Par Brenda Norrell
Censored News
9 février 2025
Traduction Christine Prat

TUBA CITY, Nation Navajo – Leona Morgan, Diné, cofondatrice de Haul No!, dit que la Nation Navajo « fait marche arrière » en autorisant le transport de minerai d’uranium à travers des communautés Diné. Ce transport de matériaux radioactifs du Grand Canyon signifie aussi qu’encore plus de déchets mortels s’entasseront dans une autre communauté Autochtone, la communauté Ute de White Mesa, en Utah.

Actuellement, avec peu ou pas d’informations sur le trajet, le gouvernement Navajo considère que les Chapitres Diné sur le trajet auront tous un plan d’urgence. Leona demanda si les communautés Diné en étaient conscientes, et si les Chapitres Navajo étaient en mesure de faire face à des urgences radioactives.

« Qui sont les Premiers Intervenants ? »

Finalement, les Diné devront affronter le Président Navajo et le Service de la Justice Navajo, dit-elle.

« Nous ne sommes pas inclus dans cet accord » dit Leona à propos de l’accord entre la Nation Navajo et Energy Fuels.

« Il n’y a pas eu de consentement libre, préalable et informé » dit Leona en citant la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. « Les gens dans les communautés n’ont pas été consultés. »

« Comment peuvent-ils commencer le transport le 12 février, alors qu’il n’y a même pas de points de contrôle ? Nous n’avons pas de système de surveillance de l’air, » dit Leona du manque de préparation au transport radioactif dans la Nation Navajo.

 Energy Fuels a l’intention de traverser les communautés Navajo avec de six à dix camions chargés de déchets radioactifs à partir du 12 février 2025.

Leona appela les communautés à s’organiser et souligna que les Chapitres Navajo pouvaient avoir leurs propres points de contrôle.

Avec la nouvelle incitation « creusez, creusez » du Président des États-Unis, la Nation Navajo fait face à un futur incertain, dit-elle. Les États-Unis investissent dans le développement de minéraux critiques et dans l’usine d’Energy Fuels chez les Utes de White Mesa.

« Nous devons faire pression sur notre gouvernement pour qu’il fasse ce que nous voulons – pas ce que veut le gouvernement fédéral. »

« Ça va empirer, parce qu’ils pensent que le nucléaire est de l’énergie propre » dit Leona à propos des pressions pour de l’énergie alternative.

L’accord de la Nation Navajo avec Energy Fuels signifie toujours plus de déversement de déchets radioactifs dangereux dans la communauté de White Mesa. Dans l’accord, Energy Fuels déclare avoir l’intention de transporter 10 000 tonnes de matériaux de décontamination contenant de l’uranium, des mines abandonnées dans la Nation Navajo.

Leona a été élue récemment par le Conseil de la Nation Navajo pour siéger à la Commission Consultative Diné de Réhabilitation [des zones touchées par] de l’Uranium, en tant que conseillère du Président et du Conseil Navajo.

À Tuba City, samedi, Leona dit que Haul No! avait débuté en 2016, quand il a été connu que l’extraction à la mine Pinyon Plain, dans le Grand Canyon allait commencer. Maintenant commence une nouvelle bataille, étant donné que le gouvernement de la Nation Navajo a approuvé le transport d’uranium à travers les communautés Navajo jusqu’à la communauté Ute de White Mesa.

La mine d’Energy Fuels Pinyon Plain et leur usine dans le sud de l’Utah, menacent des communautés Autochtones dans toute la région.

S’adressant au Forum de la Communauté samedi, Leona dit que le trajet des camions passera par la ville de Flagstaff – puis Cameron, Tuba City, Kayenta et Mexican Water, dans la Nation Navajo – avant d’atteindre l’usine en Utah. La région faisait partie de la campagne 2017 de Haul No!, avec de l’entrainement à l’action directe et une campagne de prise de conscience, commencée à l’usine de White Mesa et informant les communautés Navajo.

Maintenant, l’usine d’uranium fonctionne depuis un an et le transport par des camions radioactifs à travers la communauté Navajo a commencé en juillet 2024. Leona expliqua comment le Président Navajo a été impliqué en juillet, en même temps que le gouverneur d’Arizona.

« Beaucoup de gens n’ont pas compris que ce n’était qu’une pause. »

« Nous savons que quand les gens savent, ils peuvent parler et faire la différence » dit Leona à ceux qui étaient rassemblés à Tuba City. Elle expliqua les récents efforts pour faire fermer la mine et obtenir une nouvelle évaluation des risques et menaces environnementaux.

Cependant, la Nation Navajo n’a pas d’autorité sur les routes fédérales qui traversent la Réserve. Elles sont sous l’autorité de l’état et du gouvernement fédéral. Ainsi, par les négociations, le gouvernement Navajo a mis des restrictions au transport et la compagnie les a acceptées. L’une des restrictions est qu’il n’y ait pas de transport entre 8h du matin et 15h, quand les enfants sont à l’école.

« Les dirigeants de la compagnie essaient de passer pour des mecs bien, disant ‘Nous sommes pour la souveraineté tribale’ – mais ils ne le sont pas » dit-elle.

La réalité est que la pause n’était que pour six mois, le temps pour la Nation Navajo de mettre ses règles en place. La Nation Navajo travaille toujours sur ces règles, et comment en mettre de nouvelles, dit-elle.

« La communauté Ute de Ute Mountain nous en veut, » dit-elle, ajoutant qu’il y aurait maintenant encore plus de déchets radioactifs transportés dans leur communauté en Utah.

« Les gens des communautés n’ont pas été consultés. »

« Les autres tribus – Havasupai, Hualapai, vont probablement nous le reprocher, nous devons faire savoir à la Nation Navajo que nous ne voulons pas de cela » dit Leona à propos du trajet à travers d’autres terres et communautés Autochtones.

Leona parla de la bataille qui avait eu lieu dans sa communauté de l’est de la Nation Navajo, quand l’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis avait divulgué son projet d’emmener les déchets radioactifs de la fuite de Church Rock, au Nouveau-Mexique, et de les transporter jusqu’à l’usine de traitement, dans la communauté Ute de White Mesa, en Utah.

« Nous avons dit ‘Non ! » Leona dit que la Nation Navajo avait déclaré, il y a quelques années, qu’elle ne déchargerait pas ses déchets radioactifs dans une autre communauté Autochtone.

« Maintenant, ils font marche arrière, ils y mettent encore plus de déchets radioactifs. »

Leona dit que le rassemblement de samedi était organisé pour entendre les idées des gens sur le transport radioactif à travers leurs communautés. Elle demanda aussi : « Est-ce que la décontamination [des mines abandonnées] a vraiment été faite ? »

« Ce n’est pas de la décontamination, » dit Leona. Elle expliqua que les terres rares étaient nécessaires pour les batteries solaires, les téléphones portables et le développement d’énergie dite de transition.

Elle dit que la compagnie Energy Fuels, se fondant sur ces besoins, projetait de collecter les déchets d’uranium et de les traiter pour répondre à ce qu’elle croit être une forte demande.

« Qu’est-ce que cela signifie ? » demanda t-elle, à propos du nouvel accord de la Nation Navajo et de l’absence de consultation des communautés Diné.

Leona mit aussi en question le fait que le gouvernement Navajo demande à chaque Chapitre de réagir d’urgence en cas de menace, ne sachant pas si tous les Chapitres avaient un plan d’urgence en cas d’accident radioactif, ni qui étaient leurs Premiers Intervenants.

« Ont-ils les informations ? » demanda Leona.

Elle dit qu’en cas d’urgence, le Premier Intervenant est le chauffeur du camion – mais qu’arriverait-il s’il en était dans l’incapacité ? Alors, le premier témoin oculaire, en principe la police Navajo.

Elle encouragea les gens concernés à s’organiser et dit « Nous sommes là pour entendre vos préoccupations. »

Leona dit son admiration pour les jeunes qui se préparent à résister, comme Biddy Roots. « Ils sont comme une réponse à mes prières. »

« Nous ne sommes pas inclus dans cet accord. »

« Ça va être pire parce qu’ils pensent que le nucléaire est de l’énergie propre. » Elle indiqua aussi que des membres du Conseil Navajo soutenaient un nouveau gazoduc pour de l’hydrogène et l’exploitation de pétrole et de gaz.

Leona souligna qu’une nouvelle solution pour les déchets radioactifs dans la Nation Navajo n’est pas du tout une solution.

Et elle dit que le nouveau site d’enfouissement de Red Rock, au Nouveau-Mexique, à la frontière de la Nation Navajo, est salué comme étant « hors de la réserve », à moins de 10 km à l’est de Thoreau.

« Des parents y vivent encore, pour moi c’est toujours en pays Indien. »

L’accord Navajo avec Energy Fuels signifie encore plus de décharge radioactive dans la communauté Ute de White Mesa

La Nation Navajo n’est qu’une des communautés Autochtones en danger. La mine d’uranium Pinyon Plain, au sud du Grand Canyon, est creusée dans les terres ancestrales des Havasupai. La source d’eau de Supai est menacée et de la poussière radioactive se répand sur leurs plantes et dans l’air qu’ils respirent.

Les Supai, Paiutes, Hualapai, Diné, Hopi et Utes vivent près du trajet de transport.

Energy Fuels a annoncé l’accord avec la Nation Navajo le 29 janvier 2025.

Les Utes de White Mesa ont témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington en 2024, expliquant que les Utes sont malades de dizaines d’années de pollution radioactive dans leur communauté. Et maintenant, Energy Fuels y amène des déchets radioactifs du Japon et d’Europe.

Anferny Badback, Ute de Ute Mountain, de White Mesa, a témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington que l’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels avait pollué l’eau souterraine, les plantes, les oiseaux, la vie sauvage et l’air dans sa communauté du sud de l’Utah.

Les jeunes ont de l’asthme, les Utes doivent acheter de l’eau en bouteille.

« Nous voulons que l’usine ferme » dit-il à la Commission.

L’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis trompe le public en annonçant la décontamination de mines abandonnées

Les Havasupai, Diné, Utes, Arapahos et Lakotas ont témoigné devant la Commission le 28 février 2024 d’un racisme environnemental.

L’Agence pour la Protection de l’Environnement ne nettoie pas les déchets radioactifs laissés par l’extraction d’uranium de la Guerre Froide – elle ne fait qu’annoncer des projets de nettoyage. Il y a 524 sites de mines qui attendent toujours d’être décontaminés dans la Nation Navajo.

Voir aussi : « L’accord sur le transport d’uranium déshonore l’héritage de Klee Benally 

 

Haul No! Rassemblement à Flagstaff et Réunion du Conseil Municipal

Par Haul! Administrateurs
13 octobre 2017
Traduction Christine Prat

 

Flagstaff, Arizona – Mardi 10 octobre 2017, le Conseil Municipal de Flagstaff a tenu une session de travail pour discuter, entre autres, de la possibilité d’adopter une résolution et une ordonnance pour empêcher le transport d’uranium à travers la commune. Plus de 75 personnes s’étaient rassemblées à l’extérieur, avant la réunion.

“Nous avons besoin d’eau, l’eau c’est la vie” dit Odettie Jones, de la Tribu Havasupai, “Il y a beaucoup d’armes nucléaires déjà fabriquées. Pourquoi ont-ils besoin de plus d’uranium? C’est déjà fait. Laissez-le dans le sol.” Odettie Jones faisait partie d’une délégation d’une douzaine de membres de la Tribu Havasupai, venus du Grand Canyon pour exprimer leur opposition à la mine dite Canyon Mine.

Canyon Mine est une mine d’uranium située près de Red Butte, une montagne sacrée et Propriété Culturelle Traditionnelle, à seulement 10 km du bord sud du Grand Canyon. Une compagnie canadienne, Energy Fuels Inc. (EFI), projette d’en extraire de l’uranium en 2018.

Jusqu’à 12 camions par jour, transportant chacun 30 tonnes de minerai d’uranium hautement radioactif, devraient traverser des communautés, pour la plupart dans la Réserve. L’uranium serait transporté sur une distance totale de près de 500 km jusqu’à l’usine controversée d’EFI de White Mesa, près de Blanding, en Utah. L’usine de White Mesa est située sur les terres ancestrales des Ute de Ute Mountain et est la seule usine de retraitement d’uranium commerciale aux Etats-Unis.

La Nation Havasupai a poursuivi en justice le Service des Forêts des Etats-Unis, pour ne pas avoir effectué de consultation significative à propos de Canyon Mine, dans leur Déclaration d’impact Environnemental de 1986. Une décision de la Cour d’Appel du 9ème Circuit pourrait tomber d’un jour à l’autre.

Bien que la Nation Navajo ait interdit le transport d’uranium sur son territoire depuis 2012, EFI obtiendrait l’autorisation de l’état d’Arizona, pour des questions de juridiction.

Une possible pollution radioactive du sol, de l’eau et de l’air par la Mine du Canyon, l’usine de White Mesa et le transport d’uranium affecterait le nord de l’Arizona, le sud-est de l’Utah, le fleuve Colorado, le cours d’eau Moenkopi, la rivière San Juan, et les territoires et ressources culturelles des peuples Havasupai, Hopi, Navajo, Ute et Paiute.

“Ça va toucher chacun d’entre nous, les gens basanés, les Noirs, les animaux, le ciel… Connaissant le gouvernement, ils ne vont pas le bloquer pendant le transport” dit Frankie Tso, Diné, résidente de Cameron, “C’est un acte de génocide, un génocide nucléaire. Des gens meurent. Tout récemment, une de mes grand-mères est décédée d’un cancer, elle avait des plaies ouvertes sur tout le corps. Elle vivait à 400 mètres d’une des mines abandonnées les plus radioactives de Cameron.” F. Tso ajoute, “Nous sommes ici pour que ça s’arrête, nous n’allons pas risquer un essai, nous allons le bloquer. Les gens avant le profit!”

La bénévole de Haul No! Leilani Clark, Diné (Navajo) et Santa Clara Pueblo, raconta comment le Conseil Municipal de Flagstaff avait d’abord supprimé la discussion de son agenda. “En 24 heures, la question était revenue sur l’agenda,” dit L. Clark, “et ceci parce que vous vous êtes mobilisés et vous êtes assurés que la Ville prendrait le problème au sérieux. Merci.”

Le Conseil est prêt à agir et Envisage de combattre les Règles Fédérales

Cinq membres du Conseil Municipal de Flagstaff ont immédiatement exprimé leur soutien à une résolution. Ils ont aussi appelé à une action de plus grande envergure, sous la forme d’une ordonnance interdisant le transport sur une petite section de la route sur laquelle la ville a juridiction.

Donn Pillmore, représentant EFI, a contredit une déclaration antérieure du président de la compagnie, Mark Chalmers, lors d’une session précédente du Conseil Municipal. Chalmers avait dit “les trajets projetés ne devraient pas passer par Flagstaff”, malgré le fait qu’en 1986, le Service des Forêts ait approuvé deux trajets, l’un traversant Flagstaff et un autre passant par une route d’accès du Service des Forêts et des terre privées au nord de Flagstaff. Le Service des Forêts avait indiqué dans sa déclaration d’impact environnemental, que le trajet par Flagstaff était l’option “préférée”.

Des membres du Conseil ont discuté une série d’options, dont une régulation plus stricte du transport d’uranium, en utilisant des containers “plus sûrs” que de simples bâches goudronnées. L’équipe de la Ville a déclaré ne pas pouvoir adopter une ordonnance limitant le transport, à cause de la “préemption” des règles Fédérales. La membre du Conseil Putzova a réagi, déclarant “ça ne me gênerait pas de demander au gouvernement Fédéral de changer ses règles concernant l’uranium.”

La Vice-Maire Jamie Whelan dit “Nous devons agir, même si nous semblons ne pas avoir de pouvoir là-dessus.” Coral Evans, Maire de Flagstaff, déclara “Je suis très troublée par le fait que les communautés [Autochtones] doivent supporter l’essentiel des risques.” C. Evans dit aussi qu’elle avait dû faire face au cancer du sein par deux fois et que ça pourrait être génétique, sa mère ayant vécu ‘sous le vent’. J. Whelan dit aussi avoir eu un cancer. “Quand la question s’est posée, d’un cancer de la gorge, le chirurgien m’a demandé ‘Combien de temps avez-vous passé dans la réserve? Et ce n’est pas bon” dit J. Whelan.

Ophelia Watahomigie-Corliss, membre du Conseil Tribal Havasupai, dit “Je vous implore de vous activer pour remettre en cause [les règles Fédérales].” Elle parlait de l’impact que l’extraction d’uranium pourrait avoir sur des millions de gens.

Sarana Riggs, de la Nation Diné (Navajo) et bénévole de Haul No!, a remis au conseil une déclaration écrite en ces termes: “Nous avons organisé ce soir un rassemblement, auquel non seulement des résidents de Flagstaff étaient présents, mais où sont venus des gens de toute la région, d’aussi loin que Havasupai, Tucson, Las Vegas, Gallup et Albuquerque. Canyon Mine n’est qu’à 10 km du bord sud du Grand Canyon – l’une des destinations touristiques les plus importantes au monde, pour sa beauté et son caractère sacré – cela aura un impact énorme sur les conditions de vie hors de la région – sans parler des territoires ancestraux et actuels des peuples Havasupai et Hualapai, qui ressentent directement les effets de l’exposition à l’uranium et de la profanation de Sites Sacrés, si ceci est autorisé. Le Fleuve Colorado, qui coule dans le Grand Canyon et contribue à la vie des régions autour, y compris la Californie et le Nevada, sera irréversiblement détruit.”

Des représentants de Haul No! ont appelé le conseil à se préoccuper de la profanation des sites sacrés. “En tant que partie prenante dans cette affaire, nous pressons le Conseil de demander des contributions des résidents Autochtones touchés et des voisins, sur comment la ville peut soutenir leurs efforts pour protéger des sites sacrés et écologiques importants, comme Red Butte et les San Francisco Peaks.”

Benjamin Jones, du Service Havasupai des Ressources Naturelles, dit “Canyon Mine est située sur une Propriété Culturelle Traditionnelle des Havasupai, notre montagne sacrée Red Butte, et juste au-dessus de notre nappe aquifère. Nous sommes ici pour protéger nos eaux souterraines de la pollution. Je suis ici en tant que gardien du Grand Canyon. Nous sommes unis, ici, aujourd’hui, pour parler de l’eau. L’eau c’est la vie.”

Red Butte est située sur des terres ancestrales des Havasupai, ils appellent le site sacré Wii’i Gdwiisa, ou “montagne au poing serré.”

Energy Fuels: un Palmarès d’Irresponsabilité

Le Directeur des opérations d’Energy Fuels Inc. (EFI), Donn Pillmore, répondit à des questions de membres du Conseil sur le trajet de transport. Il dit que la compagnie avait une équipe qui s’occuperait des fuites de minerai d’uranium qui pourraient se produire en route.

La membre du Conseil Eva Putzova demanda: “Alors, si [un accident] devait se produire à Flagstadf ou près de Flagstaff, d’où votre équipe serait-elle envoyée?”
Pillmore répondit: “Nous avons un officier pour la sécurité des radiations en poste à notre usine de Blanding.”
E. Putzova demanda alors “A quelle distance, à combien d’heures de Flagstaff est-ce?”
Pillmore: “…de Flagstaff, c’est à environ 3 heures et demie.”

Alicyn Gitlin, résidente de Flagstaff et membre de la section du Grand Canyon du Sierra Club dit: “Pouvons-nous faire confiance à l’industrie de l’uranium pour tenir à cœur nos intérêts? Pouvons-nous leur faire confiance pour nous protéger de la contamination, de la poussière, et des accidents?” A. Gitlin rapporta un point d’histoire concernant les accidents de transport d’uranium dans la région. “Avant 1986, date où le compte-rendu de décision de Canyon Mine a été signé par le Service des Forêts, cinq fuites s’étaient déjà produites de camions transportant du minerai des mines du plateau du Colorado, l’un d’entre eux en ayant renversé plus de deux tonnes. Dans l’un des cas, des officiels de la Nation Navajo ont trouvé en arrivant des ouvriers recouvrant de sable à coup de pied le minerai renversé.” A. Gitlin ajouta “En 2015 et 2016, il y a eu deux fuites de camions transportant des matériaux radioactifs et une autre fuite en janvier 2017. A. Gitlin signala le fait que EFI avait refusé de mettre à jour le Plan d’Opérations de Canyon Mine de 1984, et la Déclaration d’Impact Environnemental de 1986, ainsi que le compte-rendu de Décision. “Les opérateurs de la mine nous disent que l’extraction d’uranium est plus propre et plus sûre aujourd’hui qu’il y a 30 ans. Mais pas à Canyon Mine!”

Des intervenants ont continué toute la nuit à parler du bilan d’irresponsabilité d’EFI et des menaces à la santé et la sécurité que l’entreprise fait peser.

En mars 2017, des bénévoles de Haul No! ainsi que des représentants du Sierra Club, du Centre pour la Diversité Biologique, de Diné No Nukes et de Clean Up The Mines, ont découvert que Canyon Mine avait été inondée, parce que des ouvriers avaient percé par inadvertance une nappe aquifère de surface. Il a été établi que l’eau contenait de l’uranium et un fort taux d’arsenic, et était pulvérisée dans l’air pour “s’évaporer”. Une enquête plus poussée a révélé que l’eau avait été illégalement transportée par camions en Utah, en violation de la loi de l’état d’Arizona.

Le 24 mars 2017, un accident majeur s’est produit à Canyon Mine, interrompant les travaux de construction du puits pour des mois. Les accidents doivent être signalés à l’Administration de la Sécurité des Mines (MSHA), dans les 15 minutes. Au lieu de cela, un anonyme a finalement alerté la MSHA, qui est venue enquêter, et a finalement découvert que la scène de l’accident avait déjà été compromise.

Alycin Gitlin demanda “Alors, pourquoi devrions-nous faire confiance à Energy Fuels s’ils conduisent leurs camions à travers le nord de l’Arizona? Pourquoi devrions-nous leur faire confiance en quoique ce soit? Pourquoi leur confierions-nous notre santé et notre sécurité?”

Leona Morgan, Diné (Navajo) et coorganisatrice de Haul No!, s’adressa au Conseil au sujet de propositions de sites d’enfouissement dans le sud-est du Nouveau Mexique et à Yucca Mountain, pour les déchets de réacteurs nucléaires. Leona Morgan expliqua que cela signifierait que des déchets au taux radioactif mortel seraient transportés à travers Flagstaff, sur l’autoroute I-40, et par rail de plus de 100 réacteurs dans le pays. “Je vous implore de prendre en considération la question du transport, au-delà de la simple extraction d’uranium.”

Haul No! a déjà réussi à obtenir des résolutions opposées au transport de minerai, de plusieurs communautés Diné, comme celles de Cameron, de Coal Mine, d’Oljato, de Monument Valley, de Kayenta, de l’Agence Navajo de l’Ouest, et des Tribus Hualapai et Havasupai.

Flagstaff serait la première communauté hors-réserve à adopter une telle résolution, et pourrait être la première communauté à adopter une ordonnance qui défierait l’autorité Fédérale en ce qui concerne le transport d’uranium de Canyon Mine.

L’organisation de Phoenix ‘l’Arizona Résiste’ a organisé un rassemblement de solidarité au siège principal du Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ) à Phoenix, Arizona, le même jour. L’ADEQ a la responsabilité de délivrer des permis environnementaux de l’Etat d’Arizona pour Canyon Mine.

Pliny Draper, un Diné de Chinle, en Arizona, s’est adressé au rassemblement pour dire: “Moi, je ne n’hésite pas à défendre ceux dont j’ai la responsabilité… Quel genre de dirigeants avons-nous élu, qui nous laissent tomber comme cela? Ce sont des gens diaboliques. Nous devons en finir avec ça. Je ne sais pas pourquoi ils ont l’idée de sortir cet uranium du sol.” Draper dit aussi qu’il connaissait bien la menace de l’uranium, étant donné qu’il a quatre mines d’uranium abandonnées, qui n’ont jamais été décontaminées, sur son terrain.

Pour plus d’informations (en anglais) et des actions: https://www.haulno.org

 

 

Depuis des années, des compagnies minières veulent exploiter l’uranium dans la région du Grand Canyon du Colorado et d’autres sites sacrés pour les Autochtones du Sud-ouest. De plus, l’uranium devrait être transporté jusqu’à l’usine de retraitement en Utah, dans des camions banalisés, à travers les territoires de plusieurs tribus et quelques villes et villages le long du trajet (voir carte plus bas). En ce mois de juin 2017, l’association ‘Haul No!‘ – ‘Non au Transport!’ – effectue une tournée le long du trajet, pour rendre visite aux communautés affectées. La tournée a commencé le 13 et doit se terminer le 25. Ci-dessous, traduction d’un article de Brenda Norrell et d’un communiqué de Haul No! du 6 juin expliquant les raisons de la tournée.

 

Une Compagnie Minière Canadienne Empoisonne la Montagne Ute et Menace la Terre Sacrée des Havasupai dans le Grand Canyon

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 16 juin 2017
Traduction Christine Prat

 

La “Tournée Haul No!” dénonce et résiste en ce moment à l’extraction et au transport d’uranium sur les terres sacrées des Ute de Ute Mountain et des Havasupai, et à la menace pesant sur l’eau souterraine des Ute et celle du Grand Canyon.

Des terres sacrées sont en train d’être profanées par le traitement de l’uranium et l’eau et le sol sont menacés par le transport d’uranium à travers les territoires Ute, Navajo et Supai.

Les Ute de Ute Mountain dépendent de l’eau souterraine pour leurs puits d’eau potable.

“Aidez-nous, s’il vous plait, à fermer cette usine” dit Yolanda dans une vidéo, sur sa terre natale. “Nous n’avons pas besoin d’un supplément de ces déchets néfastes.”

Energy Fuels, du Canada, est propriétaire de l’usine White Mesa et de Canyon Mine.

Canyon Mine menace actuellement d’empoisonner les terres sacrées des Supai à Red Butte, près du Grand Canyon.

“Haul No! est une tournée de prise de conscience et d’action conduite par des Autochtones le long du trajet projeté pour le transport. Nous avons l’intention de propager la prise de conscience et de stimuler l’action pour assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, et nos communautés soient protégés de cette menace mortelle,” disent les organisateurs Autochtones.

La Tournée se terminera au Rassemblement Havasupai du 23 au 25 juin 2017.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE
Mardi 6 juin 2017

Contact:
Klee Benally, (00 1 928) 380-2629, indigenousaction@gmail.com
Sarana Riggs, (00 1 928) 255- 7126, stopcanyonmine@gmail.com

 

La Tournée ‘Haul No!’ s’Oppose à l’Extraction et au Transport d’Uranium dans la région du Grand Canyon

Grand Canyon, Arizona – Etant donné qu’Energy Fuels Inc. (EFI) menace de commencer à extraire de l’uranium sur des Terres sacrées Autochtones gérées par le Service des Forêts des Etats-Unis, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon du Colorado, Haul No! a organisé une tournée d’action et de prise de conscience le long du trajet prévu pour le transport [de l’uranium] de Canyon Mine.

Qui: Haul No! est un groupe de bénévoles dirigé par des Autochtones en collaboration avec les communautés et les dirigeants Autochtones, des organisations écologiques et des activistes de la base qui travaillent à arrêter le colonialisme nucléaire dans le Sud-ouest.

Quoi: La Tournée Haul No! consiste aussi en conférences sur les impacts de l’extraction d’uranium sur la santé publique, la culture et l’environnement, et un atelier d’action directe. Partie de l’usine [de retraitement] d’uranium White Mesa, également dirigée par EFI, elle s’est arrêtée ou s’arrêtera dans les communautés Autochtones touchées et dans la ville de Flagstaff, et se terminera sur le site sacré de Read Butte, près de Canyon Mine.

Où et quand: Du 13 au 25 juin 2017 (voir planning plus bas)

Pourquoi: Jusqu’à 12 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai d’uranium hautement radioactif, doivent passer quotidiennement à travers des communautés pour la plupart de petites réserves. La Nation Havasupai a attaqué en justice le Service des Forêts des Etats-Unis pour avoir négligé d’appliquer complètement la procédure de consultation des Havasupai lors de sa Déclaration d’Impact Environnemental de Canyon Mine de 1986. On attend toujours la décision de la Cour d’Appel du 9ème Circuit.

Bien que la Nation Navajo ait interdit le transport d’uranium sur son territoire depuis 2012, EFI aurait l’autorisation de l’état d’Arizona à cause de problèmes de juridiction [Note: les routes nationales qui traversent la Réserve relèvent de la juridiction de l’état].

Une éventuelle contamination radioactive du sol, de l’eau, et de l’air par la mine Canyon Mine, l’usine White Mesa, et le transport d’uranium, toucherait le nord de l’Arizona, le sud-est de l’Utah, le Fleuve Colorado, Moenkopi Wash, la Rivière San Juan, et les terres et les ressources culturelles des peuples Havasupai, Hopi, Navajo, Ute et Paiute.

 

 

La Tournée:
La tournée Haul No! est ouverte au public et gratuite.

 

Mardi 13 juin, Bluff, Utah
Au Centre Communautaire

Mercredi 14 juin, Oljato – Monument Valley, Utah
Au Centre d’Accueil de Monument Valley

Jeudi 15 juin, Kayenta, Nation Navajo, Arizona
Mairie de Kayenta

Vendredi 16 juin, Tuba City, Nation Navajo, Arizona
A l’auditorium de Greyhills

Samedi 17 juin, Cameron, Nation Navajo, Arizona

Lundi 19 juin, Flagstaff, Arizona
Coconino Center for the Arts

Du 23 au 25 juin, Red Butte, Arizona
Rassemblement de prières Havasupai.

 

Photos & interviews sur demande.