Par Brenda Norrell
Censored News
15 février 2025
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
WINDOW ROCK, Navajo Nation – Un comité du Conseil de la Nation Navajo a demandé qui était responsable de l’accord avec Energy Fuels qui autorise des camions chargés de minerai d’uranium radioactif à passer par la Nation Navajo, et souligné que le Conseil de la Nation Navajo n’avait jamais été consulté et n’avait jamais approuvé l’accord avec Energy Fuels.
Après avoir louvoyé et évité de répondre aux questions, les avocats du gouvernement Navajo ont fini par dire que les responsables des négociations de l’accord étaient Ethel Branch, ex-Procureure Générale de la Nation Navajo, Heather Claw, actuelle Procureure Générale, avec le Département de la Justice Navajo et l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) Navajo.
Des camions transportant des déchets radioactifs d’uranium – couverts de simples toiles cirées – ont traversé la Réserve mercredi 13 février et deux autres jeudi 14. Le nombre de camions va augmenter. De deux à quatre camions passeront chaque jour jusqu’à la fin du mois. L’accord est prévu pour les deux à quatre ans à venir.
Les camions sont passés sans que les habitants soient prévenus.
Lors d’une réunion de jeudi, des Délégués du Conseil de la Nation Navajo ont rappelé qu’ils étaient le corps législatif de la Nation, mais n’avaient jamais été consultés sur l’accord avec Energy Fuels.
Réunion ordinaire du Comité Naabik’íyáti’, jeudi 13 février 2025
Questions de la tribu aux avocats et à l’EPA Navajo sur l’accord
La déléguée Eugenia Charles-Newton demanda qui avait négocié les termes de l’accord et qui avait décidé du montant à payer à la tribu par Energy Fuels.
« Qui en est arrivé au montant de 1,2 million de dollars ? »
« Nous n’aurions jamais dû accepter, parce qu’au cours de la dernière réunion que nous avons eu sur l’uranium, nous avons tous été d’accord pour ne pas autoriser que de l’uranium soit transporté dans notre Nation Navajo, parce que nous nous battons toujours avec le gouvernement fédéral sur ce qui est arrivé à notre peuple, et qu’il continue à balayer en disant ‘C’est arrivé il y a des années, pendant la deuxième Guerre Mondiale.’ »
E. Charles-Newton a mis en question la légalité de l’accord et si ceux qui l’avaient négocié avaient le pouvoir de le faire.
Elle dit que le 1,2 million de dollars d’Energy Fuels à la tribu n’étaient pas grand-chose, que ça ne couvrirait les coûts que d’une seule personne atteinte de cancer.
« Ce qui me préoccupe, ce sont les Navajos qui combattent toujours le cancer à cause des mines dans lesquelles ils ont travaillé, alors que le gouvernement fédéral avait choisi de ne pas leur donner d’informations, et je me demande si nous connaissons déjà tout les effets de l’uranium, pourquoi nous autorisons à ce que ça continue, et si nous voulons y mettre fin. »
Elle demanda pourquoi il n’y avait pas eu d’audiences publiques, ni de communiqués de presse importants, et pourquoi les Diné n’avaient pas été informés durant les négociations.
« Où est-il spécifié qu’ils peuvent signer ce contrat sans passer par le Conseil ? »
À la suite de ses questions, une longue et fastidieuse série d’explications fut donnée par les avocats tribaux et l’EPA Navajo au cours de la session du conseil.
Le directeur exécutif de l’EPA Navajo, Steven Etsitty, dit que le prix élevé de l’uranium sur le marché mondial stimulait la réouverture de la mine Pinyon Plain et d’autres mines d’uranium. Etsitty dit que l’autre facteur qui prouvait que ça allait continuer, est le fait que l’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels à White Mesa, en Utah, était la seule en service aux États-Unis.
L’avocat pour les ressources naturelles de la tribu, Dan Moquin, dit que des camions d’uranium étaient probablement passés dans la Nation Navajo autrefois, mais qu’on ne pouvait pas le savoir ni les surveiller.
L’EPA Navajo et les avocats tribaux affirmèrent que cet accord bénéficiait aux Navajos, mais les délégués du conseil n’étaient pas d’accord.
Le Délégué du Conseil, le Dr. Andy Nez dit que « cet accord ne bénéficie pas à notre peuple. »
Le Dr. Nez, qui représente Crystal, Fort Defiance, Red Lake et Sawmill, demanda si l’EPA Navajo avait un plan pour les situations d’urgence qui ne manqueront pas de se produire.
« Malheureusement, nous avons beaucoup de parents le long du trajet. Ils les empruntent, vous savez qu’ils vendent leurs marchandises le long de ces trajets, et cela met en danger nos parents et notre Agence de l’Ouest sur tout le chemin jusqu’en Utah. »
« Quand je pense aux bénéfices, ça ne bénéficie qu’à Energy Fuels […] »
« Pour moi, ça n’a pas de sens » dit le Dr. Nez à propos des négociations. Il fit aussi remarquer qu’aucun permis pour transports dangereux n’avait été délivré aux chauffeurs de camions par l’EPA Navajo.
S. Etsitty répondit que le permis était pour la compagnie de transport, Hammond Trucking, qui payait une redevance annuelle.
Les délégués du Conseil étaient visiblement frustrés par le manque de réponses. Le membre du Conseil George Tolth dit « je ne pense pas qu’ils vont nous donner des réponses. Ils ne font que se repasser la patate chaude. »
[…]
Tolth recommanda que le sujet soit renvoyé au Comité des Ressources et du Développement du Conseil Navajo. Il dit aussi qu’il faudrait probablement avoir recours à une assignation pour obtenir des réponses à leurs questions. […]
Le comité décida d’y revenir dans deux semaines, et comme il s’agit d’un contrat, la session ne sera pas publique.
Entretemps, des Navajos témoignent que les toiles cirées qui couvrent les déchets radioactifs des camions ne sont pas sûres, qu’elles s’ouvrent dans les coins à cause du vent, ce qui contamine l’air.
L’accord inclut aussi une autorisation future pour qu’Energy Fuels transporte des déchets radioactifs dans la partie est de la Nation Navajo, au Nouveau-Mexique, si Energy Fuels entreprend l’extraction d’uranium de la mine Roca Honda, près de la Montagne Sacrée Diné, le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.
Selon l’accord, Energy Fuels accepte de retirer de la Nation Navajo 10 000 tonnes de déchets des mines d’uranium abandonnées exploitées pendant la Guerre Froide.
Mais si ce nettoyage peut bénéficier à la tribu Navajo, les Navajos concernés et les Utes soulignent que ça va aggraver le danger pour les Utes de White Mesa, dont la communauté vit là où l’usine de traitement est située, un site de décharge de déchets radioactifs, dans l’Utah.
Les Utes de White Mesa ont témoigné en 2024 devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains en 2024, des effets de l’usine sur la santé. Ils veulent que l’usine ferme.
Le Président Navajo Buu Nygren dit que c’était la Procureure Générale Heather Claw qui avait signé l’accord avec Energy Fuels, pour la Nation Navajo. Lundi 10 février, un autre membre du Conseil de la Nation Navajo avait dit que l’accord avec Energy Fuels n’avait été ni négocié ni approuvé.
L’accord secret du Président Navajo avec Energy Fuels met en danger toute la région, y compris les Laguna et Acoma du Nouveau-Mexique qui souffrent déjà de cancers et autres maladies mortelles à cause de la mine d’uranium Jackpile, aujourd’hui abandonnée. L’accord avec le gouvernement Navajo permet aussi de transporter des déchets d’uranium dans la partie Est de la Nation Navajo, si Energy Fuels exploite une mine d’uranium près du Mont Taylor, au Nouveau-Mexique.
Nos amis de Haul NO! continuent de se battre contre le nucléaire et les mines d’uranium.
Par Brenda Norrell
Censored News
9 février 2025
Traduction Christine Prat
TUBA CITY, Nation Navajo – Leona Morgan, Diné, cofondatrice de Haul No!, dit que la Nation Navajo « fait marche arrière » en autorisant le transport de minerai d’uranium à travers des communautés Diné. Ce transport de matériaux radioactifs du Grand Canyon signifie aussi qu’encore plus de déchets mortels s’entasseront dans une autre communauté Autochtone, la communauté Ute de White Mesa, en Utah.
Actuellement, avec peu ou pas d’informations sur le trajet, le gouvernement Navajo considère que les Chapitres Diné sur le trajet auront tous un plan d’urgence. Leona demanda si les communautés Diné en étaient conscientes, et si les Chapitres Navajo étaient en mesure de faire face à des urgences radioactives.
« Qui sont les Premiers Intervenants ? »
Finalement, les Diné devront affronter le Président Navajo et le Service de la Justice Navajo, dit-elle.
« Nous ne sommes pas inclus dans cet accord » dit Leona à propos de l’accord entre la Nation Navajo et Energy Fuels.
« Il n’y a pas eu de consentement libre, préalable et informé » dit Leona en citant la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. « Les gens dans les communautés n’ont pas été consultés. »
« Comment peuvent-ils commencer le transport le 12 février, alors qu’il n’y a même pas de points de contrôle ? Nous n’avons pas de système de surveillance de l’air, » dit Leona du manque de préparation au transport radioactif dans la Nation Navajo.
Energy Fuels a l’intention de traverser les communautés Navajo avec de six à dix camions chargés de déchets radioactifs à partir du 12 février 2025.
Leona appela les communautés à s’organiser et souligna que les Chapitres Navajo pouvaient avoir leurs propres points de contrôle.
Avec la nouvelle incitation « creusez, creusez » du Président des États-Unis, la Nation Navajo fait face à un futur incertain, dit-elle. Les États-Unis investissent dans le développement de minéraux critiques et dans l’usine d’Energy Fuels chez les Utes de White Mesa.
« Nous devons faire pression sur notre gouvernement pour qu’il fasse ce que nous voulons – pas ce que veut le gouvernement fédéral. »
« Ça va empirer, parce qu’ils pensent que le nucléaire est de l’énergie propre » dit Leona à propos des pressions pour de l’énergie alternative.
L’accord de la Nation Navajo avec Energy Fuels signifie toujours plus de déversement de déchets radioactifs dangereux dans la communauté de White Mesa. Dans l’accord, Energy Fuels déclare avoir l’intention de transporter 10 000 tonnes de matériaux de décontamination contenant de l’uranium, des mines abandonnées dans la Nation Navajo.
Leona a été élue récemment par le Conseil de la Nation Navajo pour siéger à la Commission Consultative Diné de Réhabilitation [des zones touchées par] de l’Uranium, en tant que conseillère du Président et du Conseil Navajo.
À Tuba City, samedi, Leona dit que Haul No! avait débuté en 2016, quand il a été connu que l’extraction à la mine Pinyon Plain, dans le Grand Canyon allait commencer. Maintenant commence une nouvelle bataille, étant donné que le gouvernement de la Nation Navajo a approuvé le transport d’uranium à travers les communautés Navajo jusqu’à la communauté Ute de White Mesa.
La mine d’Energy Fuels Pinyon Plain et leur usine dans le sud de l’Utah, menacent des communautés Autochtones dans toute la région.
S’adressant au Forum de la Communauté samedi, Leona dit que le trajet des camions passera par la ville de Flagstaff – puis Cameron, Tuba City, Kayenta et Mexican Water, dans la Nation Navajo – avant d’atteindre l’usine en Utah. La région faisait partie de la campagne 2017 de Haul No!, avec de l’entrainement à l’action directe et une campagne de prise de conscience, commencée à l’usine de White Mesa et informant les communautés Navajo.
Maintenant, l’usine d’uranium fonctionne depuis un an et le transport par des camions radioactifs à travers la communauté Navajo a commencé en juillet 2024. Leona expliqua comment le Président Navajo a été impliqué en juillet, en même temps que le gouverneur d’Arizona.
« Beaucoup de gens n’ont pas compris que ce n’était qu’une pause. »
« Nous savons que quand les gens savent, ils peuvent parler et faire la différence » dit Leona à ceux qui étaient rassemblés à Tuba City. Elle expliqua les récents efforts pour faire fermer la mine et obtenir une nouvelle évaluation des risques et menaces environnementaux.
Cependant, la Nation Navajo n’a pas d’autorité sur les routes fédérales qui traversent la Réserve. Elles sont sous l’autorité de l’état et du gouvernement fédéral. Ainsi, par les négociations, le gouvernement Navajo a mis des restrictions au transport et la compagnie les a acceptées. L’une des restrictions est qu’il n’y ait pas de transport entre 8h du matin et 15h, quand les enfants sont à l’école.
« Les dirigeants de la compagnie essaient de passer pour des mecs bien, disant ‘Nous sommes pour la souveraineté tribale’ – mais ils ne le sont pas » dit-elle.
La réalité est que la pause n’était que pour six mois, le temps pour la Nation Navajo de mettre ses règles en place. La Nation Navajo travaille toujours sur ces règles, et comment en mettre de nouvelles, dit-elle.
« La communauté Ute de Ute Mountain nous en veut, » dit-elle, ajoutant qu’il y aurait maintenant encore plus de déchets radioactifs transportés dans leur communauté en Utah.
« Les gens des communautés n’ont pas été consultés. »
« Les autres tribus – Havasupai, Hualapai, vont probablement nous le reprocher, nous devons faire savoir à la Nation Navajo que nous ne voulons pas de cela » dit Leona à propos du trajet à travers d’autres terres et communautés Autochtones.
Leona parla de la bataille qui avait eu lieu dans sa communauté de l’est de la Nation Navajo, quand l’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis avait divulgué son projet d’emmener les déchets radioactifs de la fuite de Church Rock, au Nouveau-Mexique, et de les transporter jusqu’à l’usine de traitement, dans la communauté Ute de White Mesa, en Utah.
« Nous avons dit ‘Non ! » Leona dit que la Nation Navajo avait déclaré, il y a quelques années, qu’elle ne déchargerait pas ses déchets radioactifs dans une autre communauté Autochtone.
« Maintenant, ils font marche arrière, ils y mettent encore plus de déchets radioactifs. »
Leona dit que le rassemblement de samedi était organisé pour entendre les idées des gens sur le transport radioactif à travers leurs communautés. Elle demanda aussi : « Est-ce que la décontamination [des mines abandonnées] a vraiment été faite ? »
« Ce n’est pas de la décontamination, » dit Leona. Elle expliqua que les terres rares étaient nécessaires pour les batteries solaires, les téléphones portables et le développement d’énergie dite de transition.
Elle dit que la compagnie Energy Fuels, se fondant sur ces besoins, projetait de collecter les déchets d’uranium et de les traiter pour répondre à ce qu’elle croit être une forte demande.
« Qu’est-ce que cela signifie ? » demanda t-elle, à propos du nouvel accord de la Nation Navajo et de l’absence de consultation des communautés Diné.
Leona mit aussi en question le fait que le gouvernement Navajo demande à chaque Chapitre de réagir d’urgence en cas de menace, ne sachant pas si tous les Chapitres avaient un plan d’urgence en cas d’accident radioactif, ni qui étaient leurs Premiers Intervenants.
« Ont-ils les informations ? » demanda Leona.
Elle dit qu’en cas d’urgence, le Premier Intervenant est le chauffeur du camion – mais qu’arriverait-il s’il en était dans l’incapacité ? Alors, le premier témoin oculaire, en principe la police Navajo.
Elle encouragea les gens concernés à s’organiser et dit « Nous sommes là pour entendre vos préoccupations. »
Leona dit son admiration pour les jeunes qui se préparent à résister, comme Biddy Roots. « Ils sont comme une réponse à mes prières. »
« Nous ne sommes pas inclus dans cet accord. »
« Ça va être pire parce qu’ils pensent que le nucléaire est de l’énergie propre. » Elle indiqua aussi que des membres du Conseil Navajo soutenaient un nouveau gazoduc pour de l’hydrogène et l’exploitation de pétrole et de gaz.
Leona souligna qu’une nouvelle solution pour les déchets radioactifs dans la Nation Navajo n’est pas du tout une solution.
Et elle dit que le nouveau site d’enfouissement de Red Rock, au Nouveau-Mexique, à la frontière de la Nation Navajo, est salué comme étant « hors de la réserve », à moins de 10 km à l’est de Thoreau.
« Des parents y vivent encore, pour moi c’est toujours en pays Indien. »
L’accord Navajo avec Energy Fuels signifie encore plus de décharge radioactive dans la communauté Ute de White Mesa
La Nation Navajo n’est qu’une des communautés Autochtones en danger. La mine d’uranium Pinyon Plain, au sud du Grand Canyon, est creusée dans les terres ancestrales des Havasupai. La source d’eau de Supai est menacée et de la poussière radioactive se répand sur leurs plantes et dans l’air qu’ils respirent.
Les Supai, Paiutes, Hualapai, Diné, Hopi et Utes vivent près du trajet de transport.
Energy Fuels a annoncé l’accord avec la Nation Navajo le 29 janvier 2025.
Les Utes de White Mesa ont témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington en 2024, expliquant que les Utes sont malades de dizaines d’années de pollution radioactive dans leur communauté. Et maintenant, Energy Fuels y amène des déchets radioactifs du Japon et d’Europe.
Anferny Badback, Ute de Ute Mountain, de White Mesa, a témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington que l’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels avait pollué l’eau souterraine, les plantes, les oiseaux, la vie sauvage et l’air dans sa communauté du sud de l’Utah.
Les jeunes ont de l’asthme, les Utes doivent acheter de l’eau en bouteille.
« Nous voulons que l’usine ferme » dit-il à la Commission.
L’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis trompe le public en annonçant la décontamination de mines abandonnées
Les Havasupai, Diné, Utes, Arapahos et Lakotas ont témoigné devant la Commission le 28 février 2024 d’un racisme environnemental.
L’Agence pour la Protection de l’Environnement ne nettoie pas les déchets radioactifs laissés par l’extraction d’uranium de la Guerre Froide – elle ne fait qu’annoncer des projets de nettoyage. Il y a 524 sites de mines qui attendent toujours d’être décontaminés dans la Nation Navajo.
Voir aussi : « L’accord sur le transport d’uranium déshonore l’héritage de Klee Benally
Censored News
24 octobre 2022
Photos ©Grand Canyon Trust
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
« C’est chez nous et chez nos ancêtres – nous sommes les gardiens de cette terre et de l’eau en-dessous. » – Yolanda Badback, Communauté Concernée de White Mesa.
La marche spirituelle de la Tribu Ute de Ute Mountain et de la communauté de White Mesa, avait pour but de protester contre l’usine de traitement d’uranium de White Mesa et de protéger leur santé, leur terre, leur eau, leur culture et leurs sites sacrés.
L’Eau c’est la Vie
Marche Spirituelle des Utes de White Mesa Contre l’Usine de Traitement d’Uranium
« L’usine de traitement d’uranium de White Mesa ne serait autorisée à fonctionner près d’un riche quartier blanc de Salt Lake City, et les communautés Amérindiennes du Comté de San Juan méritent le même traitement. » – Le commissaire Kenneth Maryboy, Diné, de la Commission du Comté de San Juan.
Le Grand Canyon Trust révèle que les bassins de rétention de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo, dont les Diné et les Hopis, à Tuba City, dans les villages Hopi, sur Black Mesa et à Kayenta, tirent leur eau.
Plus de 300 millions de kilos de déchets radioactifs de sites contaminés dans le pays et dans le reste du monde, sont enterrés ici, juste au-dessus de la route de la communauté de White Mesa de la Tribu Ute de Ute Mountain. L’usine émet du gaz radon cancérigène et met en danger l’air, l’eau, l’environnement et les habitants de la Tribu Ute de Ute Mountain.
Les bassins de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo. The Hill, de l’état de Washington écrit, « les bassins de déchets de l’usine de White Mesa couvraient environ 110 hectares en 2021, et sont situés au-dessus de la nappe aquifère Navajo, qui fournit de l’eau à la communauté de White Mesa, au sud-est de l’Utah et au nord de l’Arizona, dont une partie de la Nation Navajo. »
Le rapport du Grand Canyon Trust décrit les bassins – dont certains n’ont pas de couverture moderne – comme « un goulash toxique et radioactif » qui contient divers métaux lourds classés comme cancérigènes pour les humains, ainsi que des traces de nitrate et de chloroforme.
À 15 km du Monument National de Bears Ears, l’usine de White Mesa, dans le sud-est de l’Utah, enterre des déchets radioactifs, près de la communauté de White Mesa, de la Tribu Ute de Ute Mountain. Energy Fuels, du Colorado, est une branche d’Energy Fuels de Toronto, au Canada.
Des multinationales domiciliées au Canada visent des territoires Autochtones partout dans le monde, pour y creuser des mines ou y décharger des déchets radioactifs.
Faits Révélés par le Rapport du Grand Canyon Trust
La compagnie qui empoisonne les Utes avec des déchets radioactifs garde beaucoup de choses secrètes pour le public. 1) Les bassins de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo, dont des Diné et des Hopis tirent leur eau. 2) Les déchets radioactifs du Site de Tests [atomiques] du Nevada – un des lieux les plus mortels au monde – ont déjà été reçus par l’usine de White Mesa. 3) L’usine a déjà eu l’approbation pour recevoir des déchets radioactifs du Japon. L’usine a une procédure en cours pour recevoir des déchets radioactifs d’Asie et d’Europe. 4) Energy Fuels dans le Colorado est une branche d’Energy Fuels de Toronto, au Canada. Les multinationales domiciliées au Canada visent des Autochtones et leurs territoires dans le monde entier, pour y creuser des mines et y décharger des déchets génocidaires. 5) Il y a déjà eu une fuite radioactive à Cisco, dans l’Utah, en 1999. Des tonneaux de déchets radioactifs présentant des fuites ont été trouvés sur le site de l’usine par ses ouvriers, en 2017. 6) L’histoire des bombes atomiques des Etats-Unis remonte au minerai du Congo, et suit une piste de secret et de mort, parmi lesquels on trouve le projet secret dit Manhattan Project [de construire les bombes d’Hiroshima et Nagasaki].
Photos ©Grand Canyon Trust
Les photos ne peuvent pas être utilisées pour des levées de fonds ou des buts commerciaux
Les Utes de White Mesa, en Utah, s’opposent depuis longtemps à une usine de traitement d’uranium proche de leur Réserve. En 2017, j’avais rencontré Yolanda Badback, qui avait expliqué quelles étaient les conséquences désastreuses de la radioactivité sur les membres de la tribu, cancers, malformations congénitales, etc. Elle suppliait les autorités de ne pas renouveler le permis de l’usine. Hélas, en février 2018, le permis a été renouvelé. Vous trouverez en bas de cet article la vidéo de l’interview de Yolanda, sous-titrée en français.
Christine Prat
RASSEMBLEMENT, MANIFESTATION ET MARCHE SPIRITUELLE LE 22 OCTOBRE 2022
Par Brenda Norrell
Censored News
11 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Les Utes de White Mesa, au sud-est de l’Utah, protesterons contre l’usine de traitement d’uranium de White Mesa au cours d’une marche spirituelle pour les protéger. Luttant pour protéger leurs sites sacrés et leur territoire, les Utes de White Mesa s’oppose à l’usine qui met leur communauté en danger, et à ce qu’elle devienne un site de décharge international pour des déchets radioactifs.
Les Utes de White Mesa s’inquiètent pour la santé, l’eau, l’air, la terre et la culture de leur communauté et accueilleront ceux qui voudront se joindre à eux, samedi 22 octobre 2022, à 11h du matin, heure locale, pour leur rassemblement. Le rassemblement sera suivi d’une marche spirituelle de protestation jusqu’à l’usine de traitement d’uranium de White Mesa.
Yolanda Badback, de la Communauté Concernée de White Mesa, dit « Ils amènent des déchets toxiques, des déchets radioactifs d’un peu partout aux Etats-Unis à l’usine de White Mesa. Dans le passé, il y a eu des fuites. »
« Je peux sentir l’usine de ma maison, quand elle tourne. Nous sommes la communauté la plus proche. S’il y a une fuite ou un accident, ce sont nos enfants qui prennent le bus scolaire sur ces routes tous les matins [qui seront touchés]. C’est pourquoi nous résistons et disons : ‘Assez. Nous voulons préserver la sécurité de nos foyers et de nos enfants.’ »
Thelma Whiskers, de la Communauté Concernée de White Mesa, veut que son territoire soit protégé pour les générations futures.
« Ici, dans notre réserve de White Mesa, je suis inquiète à cause de l’usine. Nous ne sommes qu’une petite communauté d’environ 300 personnes. »
« Samedi est un jour que je passerai avec ma famille, mes enfants et petits-enfants. S’il vous plait, venez marcher avec nous et défendre de l’air et de l’eau purs pour nos enfants et petits-enfants, ici dans notre communauté de Utes de Ute Mountain. »
L’usine appartient à une corporation canadienne, et contribue à l’exploitation de mines dangereuses et à la décharge de déchets radioactifs venant du monde entier, par des compagnies domiciliées au Canada.
L’usine appartient à l’entreprise de Toronto Energy Fuels. Elle se trouve sur l’autoroute 191 entre Blanding et le territoire de la Nation Ute de Ute Mountain, sur White Mesa.
Cette année, un nouveau rapport a révélé que l’usine de traitement d’uranium au sud-est de l’Utah, agit comme décharge irrégulière de déchets radioactifs. Des membres de la tribu et des écologistes appellent à changer la manière dont elle est dirigée, selon KUER Radio.
L’usine de White Mesa, qui est juste au sud de Blanding, produit et recycle de l’uranium. Le rapport publié par le Grand Canyon Trust, dit que les déchets radioactifs d’activités industrielles et militaires y sont envoyés. Seulement une petite quantité d’uranium est extraite des déchets, selon le rapport, et le surplus reste à l’usine.
« Tim Peterson, directeur des paysages culturels du Grand Canyon Trust, dit que plus de 300 millions de kilos de déchets ont été enterrés sur le site. »
« C’est meilleur marché pour les pollueurs d’envoyer leurs déchets à l’usine qu’à un site licencié pour les déchets faiblement radioactifs » dit-il lors d’une conférence de presse.
« La conclusion du rapport et notre recommandation est que si l’usine veut fonctionner comme affaire de récupération des déchets radioactifs, est qu’elle devrait le faire légalement. »
L’usine – proche des limites du Monument National de Bears Ears – a ouvert dans les années 1980 et était alors supposée fonctionner pour seulement 15 ans, mais elle est restée ouverte à cause de ce changement d’activités.
Rassemblement, Manifestation et Marche de la Communauté Concernée de White Mesa
https://protectwhitemesa.org/https://protectwhitemesa.org/
Contact : Yolanda Badback, Communauté Concernée de White Mesa, ybadback427@gmail.com
Bradley Angel, Greenaction for Health & Environmental Justice bradley@greenaction.org
Rassemblement annuel, manifestation et marche spirituelle pour protéger la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés de la communauté Ute de White Mesa d’une usine d’uranium proche et s’opposer à ce que l’usine devienne une décharge internationale pour des déchets radioactifs du monde entier. La manifestation et la marche sont parrainées par la Communauté Concernée de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain. Tous les soutiens sont les bienvenus.
Samedi 22 octobre 2022 à 11h du matin, heure locale.
[…]
Les citoyens de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain s’inquiètent de la contamination d’une usine de traitement d’uranium proche et de la profanation de sites sacrés et de ressources culturelles.
La Communauté Concernée de White Mesa est un groupe de base de citoyens concernés, de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa, Utah, située au sud de l’usine d’uranium de White Mesa. Nous travaillons pour informer nos concitoyens et protéger notre communauté, la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés d’une contamination toxique.
Le Rassemblement et la Marche Spirituelle de 2022 sont co-sponsorisés par la Coalition Intertribale de Bears Ears, l’Action Verte pour la Santé et la Justice Environnementale, Uranium Watch, Indigenous Environmental Network, Grand Canyon Trust, l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sain, l’Alliance pour la Vie Sauvage du Sud de l’Utah [Southern Utah Wilderness Alliance], Rivières Vivantes [Living Rivers], HEAL Utah, Protecteurs de l’Air SLC [SLC Air Protectors], Chapitre de l’Utah du Sierra Club, Great Old Broads for Wilderness, National Parks Conservation Association, PANDOS.
Interview de Yolanda Badback, sous-titrée en français, septembre 2017: