kleeuranium1-11-2016
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MINE D’URANIUM PRES DU GRAND CANYON DU COLORADO: MENACE IMMINENTE POUR UN SITE SACRE HAVASUPAI & DES COMMUNAUTES DINE (NAVAJO)

 

Par Klee Benally
Indigenous Action Media
1er novembre 2016

 

Grand Canyon, Arizona – Le 13 octobre 2016, le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ) a accordé trois permis controversés, relatifs à la qualité de l’air, à des mines d’uranium près du Grand Canyon. L’extraction d’uranium profanera des sites sacrés et intoxiquera encore plus des communautés déjà affectées depuis des décennies par des mines d’uranium abandonnées encore radioactives.

« Notre Mère la Terre est très précieuse, tout ce qui vit en dépend, » dit le président du Chapitre de Cameron, Milton Tso, « l’uranium appartient à notre Mère, c’est en elle et devrait y rester. Il va y avoir une bataille, je vous garantie qu’il va y avoir une bataille, de ma part et de celle de tous les autres, si ce minerai arrive dans notre direction. »

« Nous sommes furieux de ce que l’ADEQ ait approuvé les permis concernant la qualité de l’air. » dit la membre du conseil Havasupai Carletta Tilousi, « Bien que nous ayons toujours eu une position ferme sur la protection des terres et des sites sacrés, une fois de plus, l’état d’Arizona s’abstient de protéger nos territoires du Grand Canyon en continuant à accorder des permis relatifs à la qualité de l’air. Nous sommes très déçus par le Service de la Qualité de l’Environnement. »

La compagnie Energy Fuels Resources, Inc. (EFRI) gère trois mines d’uranium avec des baux du Service des Forêts des Etats-Unis, sur des terres publiques près du Grand Canyon. Les mines EZ et Arizona 1 sont situées au nord du Parc National du Grand Canyon, et la Mine du Canyon est située à environs 10 km au sud du Parc. Les opérations à la mine Arizona 1 ont cessé, mais l’uranium est toujours entreposé sur le site et transporté à l’usine de retraitement de la compagnie, à White Mesa, en Utah. Les mines d’Energy Fuel EZ et Canyon sont actuellement en cours de développement.

 

LE MINERAI D’URANIUM DE LA MINE DU CANYON DEVRAIT ETRE TRANSPORTE DANS DES CAMIONS DE 30 TONNES, JUSQU’A 25 FOIS PAR JOUR, SUR 400 KM, PAR FLAGSTAFF, CAMERON, TUBA CITY, KAYENTA ET MEXICAN WATER, A L’USINE DE LA COMPAGNIE, A WHITE MESA, PRES DE BLANDING, EN UTAH.

 

La seule protection contre la pollution radioactive, pour les communautés le long du trajet, seraient des bâches goudronnées recouvrant le minerai radioactif.

Bien que la Nation Navajo ait interdit l’exploitation et le retraitement de l’uranium depuis 2005, rien n’empêche le transport de ce matériau dangereux en territoire Diné. L’interdiction de 2005 était largement due aux centaines de mines d’uranium abandonnées qui empoisonnent la réserve.

Des régions comme celle de Cameron continuent de faire face à un taux élevé de cancers et à l’empoisonnement de l’eau potable par les mines d’uranium laissées à l’abandon, héritage mortel de l’industrie nucléaire.

D’après l’EPA (Agence de Protection de l’Environnement US), « Approximativement, 30 % de la population Navajo n’a pas accès au réseau d’eau potable publique et est susceptible d’utiliser l’eau de sources rendues radioactives par l’uranium. »

Sur près de 290 km, le trajet de transport traverse la Nation Navajo, et emprunte des ponts au-dessus du Petit Colorado et de la rivière San Juan. En 1987, il y a eu deux accidents de camions de transport et du minerai d’uranium a été renversé sur des routes dans la Nation Navajo.

L’ADEQ a d’abord été contrainte de suspendre les permis relatifs à la pollution de l’air pour les trois mines, à cause du fort taux de radiation détecté à l’une des mines existantes. Le service a organisé récemment une série de consultations publiques dans le nord de l’Arizona, à propos des permis.

Au cours de la consultation du 30 août 2016 à Flagstaff, Arizona, Milton Tso a déclaré: « Maintenant nous parlons d’un des lieus les plus sacrés sur terre, que vous voulez creuser pour exploiter de l’uranium, le Grand Canyon du Colorado. Il n’est pas seulement sacré pour nous en tant qu’Autochtones, il l’est pour le monde entier. Des millions de gens viennent, juste pour admirer ce Canyon. Et l’eau qui y coule est très sacrée. Il n’y a pas de garantie de sécurité pour l’uranium, le pétrole ou quoique ce soit extrait de notre Mère. Il n’y a aucune garantie que ce sera sans danger, il n’y en a jamais, il y aura toujours une fuite, il y aura toujours un accident », dit Tso.

En approuvant les permis relatifs à la qualité de l’air pour les mines d’uranium, l’ADEQ a réagi aux inquiétudes du public concernant les bâches devant couvrir le minerai radioactif en imposant des exigences plus ‘strictes’ pour les bâches couvrant les camions. L’ADEQ a déclaré que « la bâche devrait dépasser de chaque côté de la plateforme du camion d’au moins 15 cm, et être attachée par une corde tous les 1,20 m. »

La Mine du Canyon, où EFRI fore actuellement pour extraire de l’uranium, est près de Red Butte, une montagne sacrée pour la Nation Havasupai. Red Butte, y compris le site de la Mine du Canyon, a été déclarée susceptible de figurer au Registre National des Lieus Historiques, en tant que Propriété Culturelle Traditionnelle, en 2009.

Carletta Tilousi, membre du conseil Havasupai, a témoigné lors de la consultation, « nous sommes la communauté la plus touchée, en première ligne de cette pollution cependant on ne nous a jamais donné l’occasion de donner notre avis et je pense que c’est un tort. Notre site le plus sacré, notre montagne sacrée la plus distinguée, nous a été ravie et a été totalement polluée. Nous ne pouvons plus y aller ni y tenir nos cérémonies comme nous l’avons fait pendant des siècles. Nous ne pouvons plus cueillir la sauge et le cèdre ni les brûler. »

En réponse au problème de la profanation de Red Butte, l’ADEQ a déclaré que « la loi de l’état n’autorise pas le Service à introduire des exigences non liées à la qualité de l’air dans la procédure d’attribution de ces permis; cependant, EFRI doit respecter toutes les autres exigences de l’état ou fédérales pour la protection de ces ressources et propriétés. » Aucune loi actuelle n’assure la protection de sites sacrés situés sur des terres fédérales.

Un commentaire soumis à l’ADEQ demandait que le service fasse faire des calculs pour déterminer les quantités d’émissions radioactives sur tout le trajet du transport en Arizona. Les gens de l’ADEQ ont répondu que l’ « ADEQ ne pouvait prendre en compte les émissions des camions hors du site pour prendre une décision d’accorder un permis. »

Plusieurs intervenants ont demandé que l’ADEQ fasse une évaluation des effets cumulatifs du radon, des radiations et de la poussière radioactive dans la région du Grand Canyon. Le service a déclaré que « la loi de l’état n’autorise pas le Service à prendre en considération les résultats d’une telle étude lors d’une décision d’accorder un permis pour un site spécifique. »

 

« IL ME SEMBLE QUE DES VIES HUMAINES SONT PLUS IMPORTANTES QUE LE PROFIT. QUE L’EAU EST PLUS IMPORTANTE QUE LE PROFIT » DIT CARLETTA TILOUSI AU COURS DE LA CONSULTATION, « J’AIMERAIS QUE VOUS CONSIDERIEZ SERIEUSEMENT CE QUE VOUS AVEZ DEVANT VOUS AVANT D’ACCORDER DE NOUVEAU VOTRE APPROBATION AUX COMPAGNIES MINIERES. »

 

Les mines d’uranium menacent de polluer d’avantage le Fleuve Colorado qui coule dans le Grand Canyon. Plus de 40 millions de gens dépendent de l’eau du Colorado. D’après l’Etude Géologique fédérale, 15 sources et cinq puits du bassin hydrologique du Grand Canyon ont déjà des hauts niveaux de radioactivité dus à l’extraction d’uranium passée dans la région.

EFRI déclare que la « Mine du Canyon a la plus haute teneur des Etats-Unis. » Le taux de production de la mine du Canyon est de 109 500 tonnes de minerai d’uranium par an. La compagnie est aussi autorisée à entreposer jusqu’à 13100 tonnes de minerai à la mine. Les piles de stockage radioactives seront arrosées pour contrôler la formation de poussière « et si cela s’avère insuffisant », une réduction de la taille des piles de stockage pourrait être instituée, ainsi que la construction de paravents, ou bien des bâches goudronnées seraient placées sur les piles de stockage.

En octobre 1984, Energy Fuel Nuclear a soumis un Projet d’Opérations pour une mine d’uranium de la concession de Canyon Mine sur des terres du Service National de la Forêt de Kaibab. La Déclaration finale d’Impact sur l’Environnement a été publiée en 1986, approuvant la mine. Bien qu’il n’y ait pas eu d’exploitation minière, des préparatifs ont immédiatement suivi cette décision. La Nation Havasupai et d’autres ont engagé des poursuites, mais ont perdu en 1991. En 1987, un groupe appelé la Conspiration Internationale Eco Terroriste d’Evan Mecham – EMETIC – a coupé 29 poteaux électriques de la Mine du Canyon, coûtant 200 000 dollars à la compagnie. La chute des cours de l’uranium a alors entrainé l’abandon du projet de mine, jusqu’à ce que Denison Mines, le propriétaire précédent des mines du Canyon, n’informe le Service des Forêts de leur intention de reprendre le développement de la mine, en 2011.

En 2006, les cours de l’uranium ont remonté et l’effet immédiat a été que des milliers de nouvelles demandes de concessions pour des mines d’uranium ont été déposées autour du Grand Canyon. En 2009, cette menace a poussé le Ministre de l’Intérieur des Etats-Unis à imposer un moratoire de 2 ans sur les nouvelles demandes de concessions sur plus de 4000 km² de terres fédérales autour du Grand Canyon. Le moratoire a été étendu à une halte de 20 ans des concessions pour extraire de l’uranium près du Grand Canyon en 2012. Cette interdiction aurait dû être rendue permanente par une proposition de loi visant à créer le Monument National de l’Héritage de la Région du Grand Canyon. Cependant, ni le moratoire ni la proposition de Monument National n’empêchent les mines d’uranium existantes, comme la Mine du Canyon, de fonctionner.

Le 27 octobre 2016, EFRI a annoncé avoir localisé du cuivre à haute teneur en forant le puits de la Mine du Canyon. La compagnie étudie actuellement si elle va ou non extraire le cuivre comme ‘sous-produit’ de l’exploitation d’uranium. EFRI a annoncé que ses actions avaient monté de 8% à Wall Street, après avoir annoncé que du cuivre avait été trouvé dans la mine.

« Nous n’avons été ni informés ni consultés convenablement à propos d’une quelconque nouvelle découverte de minerai » dit Carletta Tilousi. « Si c’est le cas, nous devons être consultés immédiatement par la compagnie minière et le Service des Forêts de Kaibab. »

La Forêt Nationale de Kaibab, qui a approuvé l’extraction minière sur la base d’une antique Loi sur les Mines de 1872, a été impliquée dans le litige concernant la Mine du Canyon depuis mars 2013. En 2015, La Cour de District fédérale a décidé en faveur du Service des Forêts des Etats-Unis contre une plainte déposée par le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique, le Sierra Club et la Tribu Havasupai.

Le 19 avril 2016, la Tribu Havasupai est allée en appel auprès de la Cour du 9ème Circuit, et le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club l’ont suivie. Les arguments oraux en appel concernant la Mine du Canyon seront entendus par la Cour du 9ème Circuit à San Francisco, Californie, le jeudi 15 décembre 2016 à 9h30 du matin dans la Salle d’Audience 4. Les appels concernant l’affaire de 2012 sur le retrait de minéraux passeront juste après.

Il y a plus de 15000 mines d’uranium abandonnées (AUM) dans tous les Etats-Unis. Clean Up The Mines, qui a proposé une loi pour résoudre le problème de la décontamination des AUM, milite pour que la décontamination des mines abandonnées soit entamée immédiatement.

« Les Nations Autochtones d’Amérique du Nord sont le canari du mineur des Etats-Unis, qui essaie d’éveiller les consciences des peuples du monde sur les dangers de la pollution radioactive » dit Charmaine White Face qui travaille dans une organisation du Dakota du Sud, Defenders of the Black Hills, et Clean Up The Mines.

Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui polluent des cours d’eau comme la Rivière Cheyenne et profane des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines d’uranium abandonnées sont situées à moins de 80 km du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés à la radioactivité chaque année. Les communautés Autochtones sont touchées hors de toutes proportions, étant donné qu’environs 75% des mines abandonnées sont situées sur des terres fédérales ou Tribales.

 

« LA COLONISATION N’EST PAS SEULEMENT LE VOL ET L’ASSIMILATION DE NOS TERRITOIRES ET DE NOS PEUPLES, AUJOURD’HUI NOUS COMBATTONS LE COLONIALISME NUCLEAIRE QUI VOLE NOTRE AVENIR » DIT LEONA MORGAN.

 

Lors d’un récent Forum Autochtone sur les Problèmes Nucléaires tenu en territoire Shoshone de l’ouest et Paiute du sud, Leona Morgan, de Diné No Nukes a déclaré: « Alors que les Etats-Unis ont plus de 15000 mines d’uranium abandonnées, ça n’a pas de sens de continuer à produire plus de déchets nucléaires alors qu’on ne sait pas où les mettre. Au lieu de dépenser des milliards pour moderniser les armes et subventionner les réacteurs nucléaires obsolètes, nous devons nous mettre à utiliser ces fonds pour décontaminer les régions touchées. Et commencer par laisser l’uranium dans le sol. »

« La colonisation n’est pas seulement le vol et l’assimilation de nos territoires et de nos peuples, aujourd’hui nous combattons le colonialisme nucléaire qui vole notre avenir » dit Leona Morgan.

 

Vidéo des interventions de Milton Tso et Carletta Tilousi:

 

Voir articles précédents sur les mines d’uranium dans le Grand Canyon,
en particulier l’article de Klee Benally publié en mars 2011

 

 

Klee Benally parle des mines d’uranium, Window Rock 12 septembre 2015

 

COMMUNIQUE : ‘NOUS SOMMES LES CANARIS DU MINEUR : DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES APPELLENT A NETTOYER LA POLLUTION RADIOACTIVE ‘FAITE MAISON’

Par Klee Benally
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
www.cleanupthemines.org
Voir l’article original en anglais sur le site de Clean Up The Mines
Ou sur Censored News
Vendredi 29 janvier 2016
Traduction Christine Prat

Photos de Washington: Eli Laliberte, Konnected.tv
Photos de Church Rock et Sanders (à droite): Christine Prat, septembre 2015

 

Washington, DC – Jeudi 28 janvier à 12h30, des représentants d’organisations Autochtones du Sud-ouest, des Grandes Plaines du Nord, et des soutiens ont appelé à dire ‘non au nucléaire’ au cours d’une action de protestation concernant la pollution radioactive causée par 15000 mines d’uranium abandonnées qui constituent une menace aux USA. La manifestation a eu lieu devant le siège principal de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), et appelé à la décontamination immédiate de ces sites dangereux, à la protection des sites sacrés Autochtone de l’exploitation d’uranium, et à l’intervention dans les communautés dont l’eau est empoisonnée par la radioactivité. Les groupes ont accusé l’EPA d’avoir été négligente vis-à-vis de ces dangers qui menacent gravement la santé publique, les terres et les cours d’eau.

« Les Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les ‘canaris du mineur’ des Etats-Unis et essaient d’éveiller les peuples du monde aux dangers de la radioactivité » dit Charmain White Face [photo], des Défenseurs des Black Hills, une organisation du Dakota du Sud.
Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui contaminent des cours d’eau comme la Cheyenne River et profanent des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines abandonnées se trouvent dans un rayon de 80 km autour du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés aux radiations chaque année.
Les communautés Autochtones sont de loin les plus touchées, étant donné qu’environs 75% de mines abandonnées se trouvent sur des terres fédérales ou Tribales. La majorité des mines abandonnées se trouvent dans 15 états de l’ouest et peuvent potentiellement toucher plus de 50 millions de gens.

Des 272 mines abandonnées du Dakota du Sud, une seule, celle de Riley Pass, située sur des terres du Service des Forêts des Etats-Unis, a été décontaminée, mais le procédé a été jugé inadéquat et il y a eu des inquiétudes concernant le budget de réhabilitation. « Ce qui m’inquiète, c’est comment avec ce qui reste des 179 millions de dollars affectés au nettoyage de la mine, le Service des Forêts peut dire que les communautés touchées pourront utiliser le reste pour des projets communautaires et d’enseignement pour remplacer les utilisations de la Grande Rivière, qui se jette dans le fleuve Missouri. La rivière est détruite par cet acte de génocide radioactif » dit Harold One Feather [photo], membre des Défenseurs des Black Hills, « Après avoir discuté des 179 millions de l’accord Tronox pour la Réhabilitation, le Service des Forêts a dit que les communautés affectées pouvaient soumettre des budgets pour l’utilisation de ce qui resterait après la réhabilitation de la mine. »


Devant le siège de l’EPA, les groupes ont scandé ‘La Pollution Radioactive Tue!’, ‘Plus Jamais de Church Rock, Plus Jamais de Fukushima!’ et ‘Le Nucléaire Propre est un Mensonge Mortel!’ en réponse au Plan d’Energie Propre de l’EPA dont il est dit qu’il promeut l’énergie nucléaire.
Une grande banderole sur laquelle était écrit ‘La Pollution Radioactive Tue’, avec une image de Canari du Mineur et le symbole indiquant la présence de radioactivité, a été déposée à l’intérieur du bâtiment de l’EPA.

Du 25 au 28 janvier, Clean Up The Mines, Défenseurs des Black Hills, Diné No Nukes [Navajos Contre le Nucléaire], la Coalition Laguna et Acoma pour un Environnement Sûr [LACSE] & l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr [MASE], et l’Alliance Mondiale Autochtone [IWA], ont rencontré des membres du Congrès, du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de l’Agriculture, et de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) à Washington, DC.
La campagne Clean Up The Mines! a pour but de faire passer la Loi sur la Prospection d’Uranium et la Responsabilité de l’Exploitation Minière qui assurerait la décontamination de toutes les mines d’uranium abandonnées. Le projet de loi a été soumis au membre du Congrès Raúl Grijalva (Démocrate – Arizona) il y a deux ans mais doit encore être présentée au Congrès.
Actuellement, il n’y a pas de loi globale qui exige la décontamination de toutes ces dangereuses mines d’uranium abandonnées, permettant ainsi aux entreprises et au gouvernement fédéral de se retirer sans assumer la responsabilité des dégâts ininterrompus qu’elles continuent de causer.
« C’est une crise nationale invisible. Des millions de gens aux Etats-Unis sont exposés chaque jour comme Victimes de Radiation Nucléaire » dit Mme White Face, « L’exposition à la pollution radioactive a été liée au cancer, aux défauts génétiques, à la Neuropathie Navajo, et à l’accroissement de la mortalité. Nous protestons contre l’EPA aujourd’hui parce que nous croyons que lorsque plus d’Américains prendront conscience de cette contamination radioactive domestique, quelque chose pourra être fait pour protéger tous les peuples et l’environnement. Au cours des réunions auxquelles nous avons participé à Washington, on n’a pas discuté seulement des mines d’uranium abandonnées, mais nous avons aussi parlé de la pollution radioactive de la poussière de charbon, de la fumée de charbon et de celle qui se trouve dans l’eau. Cela montre qu’il est nécessaire d’amender la Loi sur l’Eau Propre et la Loi sur l’Air Propre » dit Mme White Face.

Les groupes ont parlé de la contamination extrême de l’eau, des mines de charbon à ciel ouvert et des centrales électriques qui brûlent du charbon mêlé de particules radioactives, des déchets radioactifs du forage de puits de pétrole dans la Bakken Oil Range, des déchets du retraitement, de l’entreposage des déchets, et des nouvelles menaces d’exploitation de mines dans des lieus sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau Mexique.

« Les Etats-Unis enfreignent leurs propres Décrets et lois sur la protection des zones sacrées pour les Amérindiens situées sur des terres publiques en y appliquant la Loi Générale sur l’Exploitation Minière de 1872 » dit Petuuche Gilbert [photo] de la Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr & Président de l’Association Mondiale Autochtone, « les Etats-Unis discriminent les peuples Autochtones en autorisant l’exploitation minière sur ces terres. Précisément, les Etats-Unis enfreignent : le Décret 13007, le Décret 12175, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, la Loi sur le rétablissement de la Liberté Religieuse, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de Peuples Autochtones. »
« S’ils s’en tiennent à des politiques dépassées et racistes promouvant le colonialisme, comme la loi sur les mines de 1872, les peuples Autochtones de tout le pays continueront d’être opprimés, et nous continuerons à demander que notre terre nous soit restituée et restaurée dans son état d’origine, celui d’avant la colonisation par les Etats-Unis » dit Leona Morgan [photo], de Diné No Nukes. « La fuite de déchets de la United Nuclear Corportation, en 1979 au nord de Church Rock [photo], au Nouveau-Mexique, a laissé une immense quantité de pollution radioactive que les habitants en aval continuent actuellement de recevoir dans leur eau potable. Une communauté principalement Navajo, à Sanders, en Arizona, a été exposée à des quantités d’uranium deux fois supérieures à la limite légale, sortant de leur robinet – c’est criminel ! » dit L. Morgan.

Diné No Nukes est un collectif ayant pour but de renseigner la population Navajo sur les problèmes créés par la Commission de l’Energie Nucléaire des Etats-Unis, ainsi que sur les menaces en cours et nouvelles de l’industrie nucléaire.

Tommy Rock [photo], membre de Diné No Nukes et étudiant de troisième cycle de l’état d’Arizona, a déclaré que la crise de l’eau polluée à Flint, dans le Michigan, était très similaire à celle de Sanders [photo], en Arizona, près de la réserve Navajo. Les organismes de réglementation ont réagi en envoyant la Garde Nationale de l’Armée pour fournir de l’eau en bouteille aux habitants de Flint. Cependant, la petite communauté de Sanders, à prédominance Autochtone, située à l’extérieur de la Réserve, n’ont pas eu droit à la même réaction des organismes de réglementation de l’état, ni des dirigeants de l’état, ni des médias » dit Tommy Rock qui a travaillé à une étude récente révélant des taux d’uranium dépassant largement les standards pour l’eau potable dans le système d’eau potable de résidents et d’une école élémentaire de Sanders. Rock ajoute « On peut dire la même chose de deux Réserves Lakota. Il s’agit de celles de Pine Ridge et de Rock Creek, la Réserve de Standing Rock, qui n’ont reçu aucune assistance des organismes de réglementation. Ce sont des exemples de l’incohérence de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis dans les régions, dans sa réaction vis-à-vis des communautés Autochtones comparée à celle concernant les populations non-Autochtones qui sont confrontées au même problème d’accès à de l’eau potable sans danger. »
M. Rock a appelé à ce que la communauté de Sanders soit incluse dans le deuxième Plan Quinquennal de Décontamination de la Nation Navajo et dans un amendement à la Loi sur l’Eau Propre. « Un autre problème concernant l’eau est que l’industrie minière contamine les rivières. Ils ignorent la Loi sur l’Eau Propre parce qu’elle ne tient pas compte des radionucléides. Ceci doit être amendé afin que la politique de l’eau puisse forcer les entreprises à répondre de leur dégradation des zones de bassins hydrologiques. Ceci pourrait aussi bénéficier à l’EPA, qui n’a pas les fonds nécessaires pour décontaminer chaque rivière polluée par l’industrie, minière ou autre » déclara M. Rock.

« Ces mines d’uranium provoquent une pollution radioactive, ce qui a pour résultat que les habitants des environs deviennent des victimes de radiations nucléaires » dit Petuuche Gilbert, membre de la Nation Acoma, de LACSE, MASE, et IWA. « Le Nouveau-Mexique et le gouvernement fédéral ont fourni peu de fonds pour une décontamination de grande ampleur et les mines ne sont réhabilitées qu’occasionnellement. Les gouvernements du Nouveau-Mexique et des Etats-Unis ont le devoir de nettoyer ces mines et usines de retraitement radioactives et, de plus, d’effectuer des études sanitaires pour déterminer les effets de l’empoisonnement à la radioactivité. Les organisations MASE et LACSE s’opposent à l’ouverture de nouvelles mines et demandent que l’héritage des mines d’uranium soit nettoyé » dit M. Gilbert.

 

« En 2015, la fuite de la Mine Gold King a constitué un appel à la prise de conscience des dangers des mines abandonnées, mais actuellement il y a plus de 15000 mines d’uranium radioactives abandonnées dans tous les Etats-Unis », dit Mme White Face. « Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites dangereux contaminent la terre, l’air, l’eau et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon du Colorado. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées est une Mine Gold King potentielle, avec la grave menace supplémentaire de pollution radioactive. Pour notre santé, notre air, nos terres et notre eau, nous ne pouvons laisser cela se produire. »

La délégation était soutenue par la Nation Piscataway et des organisations de Washington DC comme le Temple Nipponzan Myohoji, Résistance Populaire, les Médias pour le Mouvement, La Casa, NIRS, et la Maison pour la Paix [Peace House].