Ce n’est pas la première fois – et, hélas, probablement pas la dernière – que des gens qui clament leur affection ou leur estime pour Klee Benally tentent de camoufler le fait qu’il était Anarchiste, révolutionnaire. Les gens ont le droit d’aimer Klee sans partager toutes ses convictions, mais ils n’ont pas le droit de les nier pour rendre leurs proclamations politiquement correctes. Toutes les tentatives seront dénoncées.
Klee ne reconnaissait pas la légitimité du ‘gouvernement’ Navajo, imposé par le colonisateur. Que ces gens-là osent utiliser le malheur qui nous frappe tous, est une insulte à sa mémoire.
Par Indigenous Action
4 janvier 2024
Traduction Christine Prat
Réaction d’Indigenous Action au geste vide du président Navajo déclarant un ‘Jour de Klee Benally’
Alors que nous étions submergés par le chagrin suite à la perte de notre ami et parent Klee Benally, il y a eu une tentative de nier et d’arracher les griffes de son discours anarchiste critique sans compromis. Le président de la Nation Navajo, Buu Nygren, déclare, par l’intermédiaire d’une autorité injuste, le 5 janvier 2024 Jour du Souvenir. Cette proclamation est une gifle pour son travail incessant pour combattre pour Níhíma Asdzaan [Notre Mère la Terre].
Des Agents Indiens nommés par l’Armée US, aux ‘Code Talkers’ et, finalement au show télévisé de merde qu’est la police tribale Navajo, toute autorité, même les politiques tribales souveraines, reposant sur l’infrastructure meurtrière de l’état du colonisateur, est un acte illégitime de destruction contre Nahasdzáán, que Klee combattait sans relâche.
L’héritage du gouvernement de la Nation Navajo ne diffère pas de celui des Jeux Indiens [casinos]. Une industrie d’exploitation rendue plus accessible par les qualifications obtenues dans les usines du savoir; que vous nettoyiez la pisse et la merde des toilettes d’un casino, ou que vous utilisiez les bureaux du gouvernement tribal pour gérer la bureaucratie du nettoyage de pisse et de merde de colon.
Si le gouvernement de la Nation Navajo avait une quelconque autorité légitime permise par le colonialisme de peuplement, il honorerait Klee en arrêtant l’extractivisme en cours sous prétexte de progrès.
Soutenez Haul No! dans le combat pour empêcher l’uranium d’être transporté à travers les communautés Autochtones.
L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis – EPA – aurait l’intention de commencer à décontaminer une mine d’uranium abandonnée à Cameron, dans la Réserve Navajo. Pour le moment, elle entreprend des consultations et des commentaires publiques. Ça va encore prendre du temps. Ça fait des décennies que la population et l’eau sont empoisonnées par la radioactivité.
Dans le rapport de l’EPA, il est affirmé que le site est clôturé et ne présente pas de danger immédiat pour la population. En 2014, il n’y avait pas encore de clôture ni de panneaux pour prévenir les gens. J’y suis allée en septembre 2017 avec Klee Benally et un autre Navajo, la clôture était faite de simple fils de fer barbelés, avec des panneaux « danger… ». Cependant, dans un climat désertique, une telle clôture n’empêche pas le vent de transporter la poussière très sèche au-delà de la clôture. Donc, en septembre 2017, mes compagnons ont mesuré le taux de radioactivité à travers la clôture et à l’extérieur. À au moins 100 mètres à l’extérieur, ils ont mesuré un taux de radioactivité bien supérieur à celui mesuré à l’intérieur.
Il y a plus de 500 mines d’uranium abandonnées dans la Réserve Navajo, dont 111 dans la région de Cameron.
L’article ci-dessous est une réaction de Klee Benally, publiée sur Facebook, après l’annonce de l’intention de décontaminer.
Christine Prat
Par Klee Benally,
Réaction à un article du Navajo Times*
Publié sur Facebook
10 mars 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Les mines d’uranium abandonnées sont l’héritage mortel de l’énergie nucléaire (ce que nous appelons le Colonialisme Nucléaire) et ce pourquoi l’énergie « nucléaire verte » est un mensonge mortel. Nos communautés sont empoisonnées de façon permanente par la pollution radioactive et il n’y a pas de moyen sûr à 100% à long terme (nous parlons de milliers d’années) de décontaminer l’uranium quand il a été sorti du sol.
Étant donné que nos communautés ne devraient pas continuer à risquer d’être exposées par ces sites abandonnés extrêmement dangereux, l’Alternative 3** de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] ne ferait que déplacer le problème dans une autre communauté et mettre en danger d’autres communautés le long du trajet de transport. L’Usine de White Mesa, en soi-disant Utah, où les matériaux radioactifs serait transportés de Cameron, empoisonne déjà la communauté Ute de Ute Mountain. Ils veulent que l’usine ferme et que le site soit également décontaminé. Nous ne devrions pas être complices de l’empoisonnement d’autres communautés Autochtones pour « décontaminer ».
L’Alternative 3** livre aussi des déchets d’uranium pour la production à l’Usine de White Mesa. Energy Fuels, propriétaire du site, en ferait des profits. Energy Fuels est aussi la compagnie qui se prépare à extraire de l’uranium de la mine rebaptisée Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon) près du Grand Canyon. L’exploitation de cette mine entrainerait le transport de minerai d’uranium à travers des communautés déjà dévastées par la pollution radioactive de l’Usine de White Mesa (avec des risques d’accidents et de fuites).
L’action recommandée par l’EPA est l’Alternative 2**, un « confinement sur place renforcé ». Si c’est fait de manière complète (pas seulement en rajoutant une couche sur ce qui existe déjà), c’est la seule option qui peut assurer une sécurité relative aux communautés.
La réalité désastreuse de la fuite du train de l’ « Ohio » [fuite très grave de dioxine suite à un déraillement le 3 février 2023], avec la négligence des services gouvernementaux et les entreprises écocidaires, est la réalité continuelle à laquelle nous faisons face dans le Sud-ouest occupé. C’est l’héritage du colonialisme nucléaire du Sud-ouest, de la catastrophe de Church Rock de 1979 à la lixiviation radioactive toujours en cours à l’Usine de Shiprock.
Il y a plus de 100 mines d’uranium abandonnées dans la région de Cameron. Les Diné exigent la décontamination depuis des décennies. L’EPA a organisé ce genre de sessions par le passé et connait les risques auxquels les communautés de cette région sont exposées, mais vu qu’elle dépend de la Loi du Super Fonds [P.L. 96-510 adoptée par le Congrès en 1980, réactualisée en 1986***], elle attend que les poursuites en justice des « parties responsables » soient réglées avant de prendre la responsabilité de décontaminer.
La santé de nos communautés n’est pas une priorité pour les fédéraux, quand il s’agit de prendre la responsabilité d’engager les ressources nécessaires pour une décontamination significative et complète.
Les plus de 500 mines d’uranium abandonnées dans le Pays Diné doivent être décontaminées, mais pas en se contentant de « déplacer le problème » et d’empoisonner d’autres communautés Autochtones.
En tout, il y a plus de 15000 mines d’uranium abandonnées dans 15 états de l’ouest. Le nombre réel, les lieux, les risques existants et le déplacement potentiel des matériaux radioactifs de ces sites n’ont pas encore été déterminés de façon adéquate.
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* L’article du Navajo Times rappelle que les mines abandonnées ont été laissées en l’état jusque dans les années 1990, et c’est le Service Navajo de Remise en Etat des Sols de Mines Abandonnées qui a remis les déchets dans le puits principal et les a couverts de terre non-contaminée.
** Selon le même article, les Alternatives sont :
Alternative 1 : Ne rien faire.
Alternative 2 : Confinement sur Place Renforcé.
Alternative 3 : Transporter les déchets à l’usine de White Mesa déjà très polluante pour la Réserve de Ute Mountain. Et le coût serait beaucoup plus élevé que pour l’Alternative 2.
*** Des travaux avaient été commencés, mais ont été abandonnés quand le montant non-révisé du Super Fonds a été épuisé.
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Pour plus d’infos (en anglais), voir https://cleanupthemines.org/facts/ et www.Haulno.com
#nonukes #haulno #LeaveItInTheGround #NonAuNucléaire #LaissezLeDansLeSol
Par Duane ‘Chili’ Yazzie
Publié par Censored News
Le 28 janvier 2023
Photo Tó Nizhóní Ání
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
La compagnie Navajo d’Energie de Transition, la compagnie Navajo de Pétrole et de Gaz et les dirigeants Navajo qui les soutiennent, contribuent à endommager la planète Terre. Extraire ou brûler du charbon, développer l’exploitation de pétrole, de gaz, d’hydrogène et d’hélium, avec l’inévitable fracturation, sont les causes les plus importantes de la crise climatique. NTEC [Compagnie Navajo d’Energie de Transition] empiète maintenant sur les terres Hualapai pour encore plus d’exploitation. Qu’est-il arrivé à la transition pour laquelle NTEC a été créée ?
En février 2019, j’ai pris contact avec NTEC, proposant de nous mettre autour d’une table pour ouvrir un dialogue sur nos positions opposées. J’avais suggéré qu’il y avait peut-être une position médiane sur laquelle nous pourrions nous accorder. Mon frère Ernie Zah réagit positivement, disant que NTEC pourrait vouloir parler. Les blancs (Anglo/Caucasiens) de la direction ont fait taire Ernie et ce fut tout.
En septembre 2022, j’ai mis au défi James McClure, le PDG de NOGC [Compagnie Navajo de Pétrole et de Gaz], de venir à la table, suggérant à nouveau qu’il y avait peut-être une position médiane. McClure a dit publiquement être d’accord pour collaborer avec moi, pour organiser un forum. J’ai fait le suivi en envoyant deux lettres, il n’y a que le silence de la part de NOGC.
NTEC et NOGC rejettent la possibilité de parler au cours d’un forum ouvert, civil, délibéré et objectif. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi ils ne veulent pas venir autour d’une table. Je suppose qu’ils pensent ne pas avoir à discuter avec moi, je ne suis pas quelqu’un d’important. Peut-être pensent-ils qu’ILS sont trop importants. Peut-être savent-ils qu’ils n’auront pas de réponses à toutes nos questions. Je les soupçonne d’avoir peur de venir dans notre hogan (habitation traditionnelle) parce qu’ils n’ont pas la compréhension nécessaire pour nous rencontrer selon nos termes culturels et spirituels. Si c’est simplement leur arrogance de blancs de l’extérieur, ils sont vertigineusement à côté de la plaque, et ils n’ont pas à manquer de respect à quiconque d’entre nous, qui vivons ici sur nos propres terres.
Ces entreprises et la direction Tribale qui les soutient, sont poussés par ce qu’ils perçoivent comme un besoin d’encore plus d’argent. Ils sont l’essence du capitalisme (oui, le capitalisme est mauvais). Le capitalisme détruit la création de Dieu.
NTEC et NGOC croient que la direction Tribale a l’autorité pour autoriser leur exploitation, et ils ont tort. Le gouvernement Tribal imposé par l’impérialisme colonial, n’a pas le dernier mot. Le gouvernement Fédéral des Etats-Unis non plus. Les gens de ces terres, qui n’abandonneront pas la loi du Créateur pour prendre soin de la Terre, ont le dernier mot.
Aussi important que plus de revenus et d’emplois puissent être, ils ne sont pas aussi importants que défendre la vie de Notre Mère la Terre et ainsi le monde de nos petits-enfants dans l’avenir.
©Chili Yazzie
Shiprock, Diné bi Keyah
Les Navajos, dont la réserve est déjà ravagée par la présence d’un millier de mines d’uranium abandonnées, d’anciennes mines de charbon à ciel ouvert sur Black Mesa, et plusieurs centrales au charbon parmi les plus polluantes des Etats-Unis, sont maintenant menacés par un projet d’hélium obtenu par fracturation hydraulique. Le 18 avril, ils ont tenté de protester auprès du Conseil de la Nation Navajo, à Window Rock, mais se sont vu refuser l’entrée. Le même jour, Eugénie Picos Rodriguez, membre du CSIA qui se trouve actuellement là-bas, a recueilli le témoignage d’un Diné, habitant la région où la fracturation est prévue, qui avait protesté à Window Rock le matin. Ci-dessous, le témoignage recueilli par Eugénie, et plus bas, l’article de Brenda Norrell, publié le même jour sur Censored News.
Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Par Eugénie Picos Rodriguez, CSIA-Nitassinan
18 avril 2022
“Window Rock, Nation Navajo le 18 avril 2022:
Ce lundi matin avait lieu une manifestation en face du Council Chambers du gouvernement de la Navajo Nation. Les manifestants s’opposaient en projet en cours de fracturation des sols afin d’en extraire de l’hélium au sein des Chuska Mountain.
Ce collectif est regroupé sous le nom de “Dooda Helium”: non à l’hélium. Lundi après-midi, au sein du Musée de la Nation Navajo, j’ai recueilli le témoignage d’un des participants. Ce Diné, la cinquantaine, était présent avec ses parents et habite le territoire affecté par la fracturation d’hélium, dans les Monts Chuska: « Nous n’étions qu’une poignée de personnes…” Il semblait refléter un mélange de rage et de désespoir. Leur territoire va être directement affecté sous de multiples formes: la qualité de l’eau, de l’air, des sols. C’est irréversible. Il parlait, avait besoin de dire ce désespoir. « C’est un génocide culturel ». Pour lui le but est clair : transformer la réserve en « zone de risque industriel », rendue inhabitable par les pollutions de l’eau et de l’air, et expulser toute la population, rendre le territoire invivable, une zone sacrifiée. Pour lui, les politiciens Navajo ont tous été achetés, ainsi que le EPA (Environmental Protection Agency: institution en charge de la régulation des normes écologiques et du nettoyage des mines) : leurs tactiques est d’utiliser une carte des années 70 et de dire qu’ils n’y a pas d’habitations à proximité, pas de danger pour l’eau ou les habitants. Mais toute l’eau restante des nappes phréatiques va servir à la fracturation, contaminant de manière irrécupérable toute la réserve. Des politiciens achetés qui ne pensent pas au futur, au monde qu’ils vont laisser à leurs enfants. Tout comme pour Black Mesa : destruction pour du profit, avec soi-disant 1% des revenus générés pour la communauté. Il se demandait à quoi pouvait bien servir l’argent si la terre, le sol, l’air n’est plus respirable, plus habitable ?? Et au final, celleux subissant cette contamination ne perçoivent jamais aucune compensation. Ils souffrent de cancers, de maladies chroniques…
Il m’a également raconté que l’on ne pouvait pas se rendre à la réunion ce matin, qu’il fallait se joindre par google teams, via internet, plus en présentiel, mais que quand il essayait de commenter en ligne, il ne le laissait pas participer à la conversation. Aucune écoute, aucune attention.
Il y a déjà des animaux qui meurent à cause des fuites de gaz. Les ranchers mettent des barrières autour et puis c’est tout… il a parlé de la zone des 4 corners, de la pollution. Du passé qui se répète encore et encore…
Les conséquences de la fracturation amènent aussi une augmentation des tremblements de terre. Les explosions répétées en profondeur sur la zone amènent une augmentation drastique des tremblements de terre. Il faisait le parallèle avec une personne à qui ont injectait de force du poison dans tout le corps « c’est ce qu’ils font à notre Mère la terre ».
Avant, Window Rock était un bassin plein d’eau du fleuve Colorado. C’est ce que sa mère lui racontait. Biden a signé tous les papiers pour la fracturation d’hélium, car ça fait soi-disant partie de l’agenda « vert », de la transition hors de l’énergie fossile.
Une énergie verte qui continue à se faire sur un territoire sacrifié et au dépend de populations présentes depuis des millénaires. Encore une fois, la Nation Navajo est une colonie extractiviste où aucune communauté n’est consultée. Le “diviser pour mieux régner” continue à s’appliquer, encore et encore…”
DES NAVAJOS PROTESTENT CONTRE DE NOUVELLES MINES (HÉLIUM…) ET EXPRIMENT LE BESOIN DE VRAIES SOLUTIONS POUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Des Anciens Navajo se sont vu refuser l’entrée à la session de printemps du Conseil de la Nation Navajo, ce 18 avril. Des manifestants Diné [Navajo] s’opposaient à l’ouverture d’une nouvelle mine d’hélium sur la montagne sacrée appelée Dziłkʼi Hózhóonii / Beautiful Mountain. Alors que les Navajos manquent d’eau et d’aide pour en transporter, le Conseil Navajo a l’intention de donner un demi-million de dollars à une école chrétienne privée. Des Diné se sont alignés devant le bâtiment des finances tribales, ayant désespérément besoin de fonds. Le gouvernement Navajo a reçu 2,1 milliards de dollars des fonds fédéraux pour les victimes du virus, mais il ne les a pas distribués. Jusqu’à maintenant, 1741 Navajos sont décédés du COVID-19.
Par Brenda Norrell
Censored News
18 avril 2022
Images Marley Shebala
Traduction Christine Prat
En ce moment, devant la Chambre du Conseil de la Nation Navajo, à Window Rock, des Diné s’opposent à une nouvelle mine d’hélium sur la Montagne Sacrée, Beautiful Mountain, à Sanostee.
Les Diné réclament de vraies solutions pour le changement climatique et demandent du soutien d’urgence pour les victimes d’agressions sexuelles et de nouvelles mesures pour rechercher les Diné disparues ou assassinées.
« Nous sommes là pour protéger notre précieuse Mère la Terre ; nous ne voulons pas que Notre Mère soit détruite par plus de pollution due à des émissions et à la destruction potentielle de nos réserves d’eau » ont dit dans une déclaration écrite les organisateurs de la manifestation d’aujourd’hui.
Un Ancien Diné, présent sur l’une des photos, a été renvoyé, à la porte de la session de printemps du Conseil de la Nation Navajo.
Au cours de son reportage en direct, la journaliste Diné/Zuni Marley Shebala a, elle aussi, été renvoyée parce qu’elle « n’était pas sur la liste ». Marley Shebala est reporter dans la capitale Navajo depuis 40 ans.
La session de printemps du Conseil a commencé aujourd’hui. L’agenda inclut un don d’un demi-million de dollars à une école privée chrétienne.
Le gouvernement Navajo a reçu, selon la Loi sur le Plan de Sauvetage Américain (ARPA), des fonds pour remédier aux dégâts du virus il y a un an, mais n’a pas distribué les 2,1 milliards de dollars.
À ce jour, 1741 Diné sont décédés du COVID-19. Beaucoup de Diné ont besoin d’aide pour transporter de l’eau et ne reçoivent aucune aide du gouvernement Navajo pour cela.
À Window Rock, des Diné dans le besoin font la queue devant le Conseil Navajo. Images Marley Shebala
Par Brenda Norrell
Censored News
18 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Le Conseil de la Nation Navajo prévoit de donner un demi-million pour une école privée chrétienne. Ça devait être discuté dans la semaine, au cours de la session de printemps.
La journaliste Diné/Zuni Marley Shebala se demande ce qu’on enseigne aux enfants Autochtones dans cette école. Marley Shebala écrit : « Quand j’étais scolarisée à Rehoboth, on m’a dit que mes cérémonies et prières Diné et Zuni étaient un culte au diable. »
Pendant la pandémie, en août 2020, le Conseil Navajo a donné 24 millions de ses fonds fédéraux pour le COVID à ses casinos. Le Conseil prévoyait secrètement de racheter la Remington Arms en faillite pour 300 millions de dollars, pendant la pandémie, en juin 2020, mais elle a été rachetée par d’autres pour beaucoup moins.
Maintenant, en avril 2022, le Conseil Navajo a l’intention de financer Rehoboth, l’école à l’est de Gallup, au Nouveau-Mexique.
La diffusion du coronavirus s’est faite par vagues, dans la Nation Navajo, au cours de deux années passées. La diffusion a commencé à un rassemblement de l’Église du Nazaréen, dans la Nation Navajo.
Marley Shebala écrit : « J’ai été scolarisée à Rehoboth et j’ai vu comment on apprenait à mes amies d’avoir honte de leurs parents s’ils n’étaient pas Chrétiens ou s’ils étaient des Diné traditionnels. Rehoboth était un pensionnat Chrétien. Pourquoi le Conseil Navajo n’a-t-il pas demandé une enquête sur Rehoboth, au lieu de leur donner de nos fonds ? ET l’École Chrétienne Rehoboth fait payer des frais de scolarité et d’autres frais. »
« QUELLE EST LA POSITION DE REHOBOTH SUR LES ENSEIGNEMENTS DINÉ, LES CÉRÉMONIES, LES PRIÈRES, L’ART, LES MATHS, LES HERBES, LE MARRIAGE HOMOSEXUEL, LES VÊTEMENTS DINÉ TRADITIONNELS. Quand j’était à Rehoboth, on me disait que mes cérémonies et prières Diné et Zuni étaient un culte au diable. »
Lire l’éditorial (en anglais) de Marley Shebala
Voir la vidéo du 18 avril, de Marley Shebala
LETTRE DU PRESIDENT ET DU VICE PRESIDENT NAVAJOS AU PRESIDENT DE STANDING ROCK
LA NATION NAVAJO
RUSSEL BEGAYE, PRESIDENT
JONATHAN NEZ, VICE PRESIDENT
22 août 2016
Traduction Christine Prat
Président Dave Archambault II
Tribu Sioux de Standing Rock
P.O. Box D
Fort Yates, Dakota du Nord 58538
Ref.: Pipeline d’Accès Dakota
Honorable Président Archambault:
Nous envoyons cette lettre pour faire savoir à la Tribu Sioux de Standing Rock que la Nation Navajo soutient vos actions concernant le Pipeline d’Accès Dakota. Je sais que beaucoup de Navajos sont actuellement dans le Dakota du Nord aux côtés des membres de votre tribu et d’autres. Nous recevons des rapports quotidiens de votre Peuple sur votre progression et vos courageuses actions.
La protection de vos sites sacrés et de l’eau est de la plus grande importance pour toutes les tribus, comme ça l’est pour la Nation Navajo. C’est un combat auquel toutes les tribus ont été confrontées et la Nation Navajo y a fait face et le fait encore aujourd’hui dans notre propre territoire. Je suis fier de voir tant de tribus venir soutenir vos actions parce qu’il est temps que les tribus se dressent enfin contre ces menaces pesant sur nos territoires. Nous serons entendus parce que nous sommes unis, nous ne faisons qu’un, pas en tant que Nation Tribale, mais en tant que l’ensemble des Peuples Autochtones.
Continuez le bon combat et pavez la route pour tous ceux du futur. Nous vous envoyons nos prières et nous savons que la Nation Navajo est solidaire de la Tribu Sioux de Standing Rock. De plus, en soutien à votre action, la Nation Navajo enverra de l’eau et de la nourriture pour ceux qui sont avec vous.
Respectueusement,
LA NATION NAVAJO
Russell Begaye, Président
Jonathan M. Nez, Vice Président
COMMUNIQUE DE PRESSE
23 AOÛT 2016
LE PRESIDENT BEGAYE ET LE VICE PRESIDENT NEZ SOUTIENNET LA TRIBU SIOUX DE STANDING ROCK DANS SON OPPOSITION AU PIPELINE D’ACCES DAKOTA
Traduction Christine Prat
WINDOW ROCK – Le Président Russell Begaye et le Vice Président Jonathan Nez de la Nation Navajo ont publié ce jour une lettre exprimant leur soutien à la Tribu Sioux de Standing Rock dans son opposition au Pipeline d’Accès Dakota.
Les Sioux de Standing Rock combattent la construction du pipeline pétrolier d’Accès Dakota, qui d’après le projet, doit passer sous le Fleuve Missouri, sur des Terres du Traité, à 8 km de leur réserve.
D’après les Sioux de Standing Rock, leur approvisionnement en eau est menacé par la construction du Pipeline d’Accès Dakota.
« Nous sommes solidaires de nos frères et sœurs de la Tribu de Standing Rock qui se défendent contre l’intrusion de désastres environnementaux potentiels le long de leur frontière traditionnelle » dit le Président Begaye.
Les tribus Autochtones d’Amérique luttent constamment pour protéger le caractère sacré de leurs ressources naturelles et de leurs territoires tribaux.
Souvent, cela implique de s’opposer au développement industriel des ressources naturelles ou de constructions projetés à proximité des terres tribales sacrées. Ça implique aussi la protection de la pureté des sources d’eau et l’opposition à l’extraction de minerais toxiques ou radioactifs.
« Encore et toujours, les tribus Autochtones ont dû faire face à l’empiètement de l’industrie ou du gouvernement fédéral sur leurs terres tribales. Les intérêts de l’industrie ont causé des dégâts aux terres Indiennes et laissé les tribus avec la pollution et le nettoyage en héritage, » dit le Vice Président Nez. « Des mines d’uranium à la fuite récente de la mine Gold King et au Pipeline d’Accès Dakota, ces problèmes continuent. »
Dans une telle époque, la nécessité pour les tribus de s’allier est capitale pour être unis contre des intérêts extérieurs. Ça montre au gouvernement et aux entreprises que les Autochtones sont sérieux quand il s’agit de défendre leurs terres et leurs ressources.
«En défendant son territoire traditionnel contre un développement qui pourrait endommager ses terres et ses ressources naturelles, la Nation Navajo soutient la Tribu Sioux de Standing Rock » dit le Président Begaye.
La lettre, adressée au Président de la Tribu Sioux de Standing Rock, Dave Archambault II, promet de l’eau et d’autres produits de base pour aider ceux qui sont présent et engagés dans la résistance et l’opposition au Pipeline d’Accès Dakota.
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Mihio Manus
Directeur de la Communication
Bureau du Président et du Vice Président
Nation Navajo