Par Brenda Norrell, Censored News
Également publié par Indigenous Action
14 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La firme privée TigerSwan avait été embauchée par Energy Transfer pour espionner et combattre les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock. Après 2 ans de bataille en justice, The Intercept a pu publier 50000 documents “secrets” de TigerSwan. Quelques extraits dans l’article de Brenda Norrell publié le 14 avril 2023.

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The Intercept et Grist ont commencé à publier des nouveaux documents de TigerSwan, dans une nouvelle série sur les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline. Ils ont maintenant 50 000 documents d’espionnage de TigerSwan, et 9 000 autres encore disputés au tribunal actuellement. Les documents révèlent que TigerSwan espionnait les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, dans le Dakota du Nord, de Bold Iowa et d’autres lieux.

Les journalistes Alleen Brown et Naveena Sadavisam exposent les nouveaux documents dans leur article Après avoir espionné à Standing Rock, TigerSwan démarchait d’autres compagnies pétrolières avec sa ‘Contre-insurrection’ Anti-Protestataires’.

L’article fait suite à une onéreuse bataille en justice par The Intercept pour obtenir la publication des documents. La Cour Suprême du Dakota du Nord a ordonné la publication après qu’on ait découvert que TigerSwan opérait sans autorisation dans le Dakota du Nord.

« Les documents publiés fournissent des détails étonnants sur la façon dont TigerSwan utilisait la surveillance des réseaux sociaux, la surveillance aérienne, des écoutes radio, du personnel infiltré et des bases de données par abonnement, pour constituer des listes de surveillance et des dossiers sur les activistes Autochtones et les organisations écologistes, » écrit The Intercept. Voir l’article (en anglais) sur le site The Intercept.

Le journaliste, activiste et réalisateur Paiute Myron Dewey était de ceux que TigerSwan espionnait et harcelait à Standing Rock en 2016-2017, comme il est révélé dans les nouveaux documents que la Cour a ordonné de publier.

Mardi dernier, le chauffard qui a tué Myron Dewey sur une piste isolée, près de sa maison familiale à Yomba, dans le Nevada, a, à la surprise générale, décidé de plaider coupable auprès d’un nouveau procureur à qui l’affaire a été confiée dans le Comté de Nye, Nevada. John Walsh a plaidé coupable d’un chef d’accusation moins grave, homicide involontaire par infraction routière.

Le document ci-dessous, qui montre que TigerSwan harcelait Myron Dewey et le rappeur Prolific à Standing Rock, le 17 décembre 2016, est l’un des nouveaux documents de The Intercept. Lien :
https://www.documentcloud.org/documents/23773105-tigerswan-document-daily-intelligence-update-20161217

Activités significatives : trajet d’un véhicule d’opposants, parmi lesquels Myron Dewey et le rappeur Prolific, les opposants sont entrés sur l’autoroute 1806 par la route CR136A, les réseaux sociaux montrent, dans les rubriques évènements, les opposants discutant leur trajet; sur la base des informations des réseaux sociaux et d’un reportage, le trajet probable est montré en rouge sur la carte ci-dessus. Un trajet alternatif est indiqué en jaune.

Ci-dessous : Extrait d’un fichier de TigerSwan tout juste publié : Le pouvoir du mouvement global a son cœur à Standing Rock

Le mouvement NoDAPL s’étend bien au-delà de la Rivière Canonneball, Dakota du Nord. Le Message de Standing Rock a été propagé par les réseaux sociaux et a atteint une audience globale. Des activistes ‘inspirés’ par Standing Rock dans tout le pays et le monde ont entrepris des actions contre tous les actionnaires de DAPL, même si la relation est ténue (Fonds Mutuel ODIN, le Fonds de Pensions du Gouvernement Norvégien, Wells Fargo, la Société Générale, la Bank of America…) Des activistes étrangers sont venus à Standing Rock (des Sami, Peuple Autochtone de Norvège, des Activistes Palestiniens) pour participer à la protestation organisée en solidarité avec Standing Rock. Les Protestataires de Standing Rock ont obtenu que des Officiels haut placés de l’Organisation des Droits Humains des Nations Unies rendent visite aux protestataires pour valider les proclamations de violation des droits humains, en plus d’Observateurs de l’ACLU [American Civil Liberties Union] sur le site.

Ci-dessous : La première série de documents montre à quel point le DAPL était ébranlé par la participation de célébrités, la présence du Président de Standing Rock aux Nations Unies, Bernie Sanders, le drapeau Palestinien et de grandes organisations. Le document est tiré d’une opération de publicité de TigerSwan pour trouver plus d’emploi, pousser les constructeurs d’un autre oléoduc à espionner la résistance.

Montre divers groupes d’opposition au DAPL : Tribus Autochtones, plus de 100 tribus et groupes. Célébrités : Susan Sarandon, Willie Nelson, Shailene Woodley, Amy Goodman (a fait des interviews sur le site), Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Katy Perry, Mark Ruffalo, Rosario Dawson, Ben Affleck, Neil Young (chanson anti-DAPL). David Archambault II, Président des Sioux de Standing Rock reçu au Conseil des Droits Humains des Nations Unies à Genève. Organisations contre le Changement Climatique : 350.org, Sierra Club, Food & Water Watch, Collectif FANG, etc. Drapeau palestinien.


Ci-dessus : TigerSwan utilisait des drones et des hélicoptères d’espionnage


Image d’une présentation d’une « Mise à Jour Quotidienne » de TigerSwan de janvier 2017, montrant le personnel de TigerSwan au travail. North Dakota Private Investigative and Security Board


Ci-dessus : Un fichier d’espionnage de TigerSwan à Bold Iowa. Les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline qualifiaient les Protecteurs de l’Eau de Bold Iowa de « belligérants ».
TigerSwan espionnait et harcelait les médias, entre autres le journaliste Paiute Myron Dewey, Amy Goodman de Democracy Now, et moi-même, éditrice de Censored News, comme il est révélé dans les documents publiés par The Intercept et Grist. TigerSwan utilisait sa surveillance des médias comme pub pour plus de travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières.
TigerSwan a fait de sa surveillance à Standing Rock une source de profits potentielle, utilisant son PowerPoint [une application de Microsoft] dans ses pubs pour du travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.


Moteurs extérieurs : D. Alliance Historique Réussie (Droits des Premières Nations et Changement Climatique. 3) Sandpiper bloqué, « Délais régulateurs sans précédents et des irrégularités ont entravé le projet Sandpiper depuis que les demandes d’autorisation ont été déposées, il y a presque 3 ans. 4) le Keystone bloqué : TransCanada cherche à obtenir 15 milliards de dollars de dommages et intérêts du gouvernement des USA.

TigerSwan a même harcelé la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, en espionnant pour de l’argent.

B. Les Nations Unies sur Standing Rock – publié le 15 novembre par le Haut Commissaire aux Droits Humains : « C’est une réponse troublante à des gens qui entreprennent une action pour protéger les ressources naturelles et le territoire ancestral face à une activité cherchant des profits ». « L’utilisation excessive de l’appareil sécuritaire pour réprimer des protestations contre des activités commerciales qui sont considérées comme violant les droits humains n’est pas correct et contraire au Principes des Nations Unies sur les Affaires et les Droits Humains. »

Le Modèle d’Opposition de TigerSwan était utilisé pour faire d’autres PowerPoint potentiels pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.

The Intercept décrit la bataille pour ces documents

« Une requête de révélation, qui faisait partie de l’affaire, a forcé des milliers de documents internes de TigerSwan à être mis dans le fichier publique. Les avocats D’Energy Transfer se sont battus pendant près de deux ans pour que les documents restent secrets, jusqu’à ce que la Cour Suprême du Dakota du Nord décide, en 2022, que le matériau relevait du statut de fichiers publiques de l’état », dit The Intercept.
« À cause d’un arrangement entre le Dakota du Nord et Energy Transfer, qui autorise la compagnie minière à peser sur la décision de quels documents peuvent être rédigés, l’état doit encore publier 9000 pages au contenu qu’Energy Transfer lutte pour qu’il reste caché au public, au moins pour le moment.

 

D’après un article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Mis à jour le 30 septembre 2021
Traduction et mise en forme Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le dimanche 26 septembre 2021, Myron Dewey, 49 ans, Paiute-Shoshone, a été tué dans un accident de voiture, après avoir tourné, le samedi, une vidéo sur le champ de tir [de bombes] de la Marine des Etats-Unis, sur la terre de son enfance, à Yomba, dans le Nevada.

Myron était cinéaste, journaliste, conteur en ligne, et fondateur de la compagnie de production de médias Digital Smoke Signals, qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones. Il avait reçu de nombreuses distinctions en tant que journaliste et producteur de médias. Myron était aussi coréalisateur du film ‘Awake : A Dream From Standing Rock’.

Le dimanche, Digital Smoke Signals déclarait : « Nous venons de recevoir la terrible nouvelle que le fondateur de Digital Smoke Signals, Myron Dewey, est maintenant en route pour son voyage vers le Monde de l’Esprit. »

Myron dénonçait la destruction de sa terre natale à partir du champ de tir de la Marine. Sur les terres ancestrales des Paiutes et des Shoshone, dans ce qu’on appelle aujourd’hui « le Nevada », il y a les cicatrices, les poisons, la piste de la mort du Site de Tests Nucléaires, des radiations et des cancers largement répandus, et les pratiques et jeux militaires irresponsables qui détruisent des sites sacrés.

De façon très similaire à celle dont le gouvernement des Etats-Unis protégeait le Dakota Access Pipeline – où Myron avait filmé par drone l’assaut contre l’eau et les Protecteurs de l’Eau – le même gouvernement des Etats-Unis continue son génocide perpétuel avec des bombes et des tirs qui tuent, sur la terre ancestrale des Paiutes et des Shoshone, dans le désert du Nevada.

Actuellement, comme Myron le souligne, c’est l’extraction de lithium qui vise le nord du Nevada.

C’est après avoir filmé en direct le samedi, que Myron a été tué dans un tragique accident de voiture le dimanche matin.

Le choc frontal s’est produit sur une piste, dans le désert, au centre du Nevada.

Le jeudi 30 septembre, Julie Nicholson, Technicienne Administrative du Sheriff du Comté de Nye, dit à Censored News qu’il s’agissait d’une collision frontale, sur Ione Road, une piste non goudronnée, à 11 km au nord de la Route d’Etat 844.

Nicholson dit que la conductrice de l’autre véhicule avait été transportée à l’hôpital. Elle ne savait rien de la gravité des blessures de l’autre chauffeur.

Une Cérémonie de Danse des Larmes [Cry Dance Ceremony] devait avoir lieu le vendredi 1er octobre, en territoire Paiute de Walker River, à Schurz, Nevada. Les funérailles devaient avoir lieu le samedi, avec une escorte de Protecteurs de l’Eau, jusqu’au cimetière.

L’article d’Associated Press est un hommage au travail de Myron à Standing Rock

L’implication et le travail de Myron à Standing Rock, en tant que Protecteur de l’Eau, journaliste et opérateur de drone, sont décrits dans l’article de Sam Metz, d’Associated Press. L’article d’AP a paru dans des médias dans tout le pays, entre autres dans USA Today et le Los Angeles Times.

« Dewey a été applaudi pour ses reportages en direct des manifestations de 2016 contre le Dakota Access Pipeline, près de la Réserve de Standing Rock, qui chevauche la frontière entre les Dakota du Nord et du Sud. Ses images d’Autochtones arrosés avec des canons à eau alors qu’il gelait, ont été vues par des centaines de milliers de gens, après avoir été montrées en ligne et aux informations » écrit Metz pour l’AP.

« Il a réussi à montrer une perspective et un point de vue qui étaient purement et simplement ignorés, à cause de la répression systématique à laquelle les nôtres se sont heurtés tout le temps où nous y étions, » dit le cousin de Dewey, Lance West. « C’était son histoire, et seulement quelqu’un comme lui pouvait la partager d’une manière qui nous parlait vraiment. »

Samedi, dans son reportage en direct, Myron s’est adressé aux générations futures.

Myron Dewey : ‘Survivre au Génocide’

Dans son reportage en direct, le samedi 25 septembre, sur le champ de tir de Yomba, Myron décrivait le complexe militaro-industriel avec lequel il avait grandi, dans le désert du Nevada. Dans un message à ses futurs petits-enfants, il dit « Je suis un témoin, ceci est ce à quoi nous avons survécu. »

Le bouton tueur des drones et le reportage en direct du désert du Nevada

Ce samedi-là, Yahoo News dénonçait le projet de la CIA de kidnapper le fondateur de Wikileaks, Julian Assange. C’est la dénonciation des assassinats par drones des Etats-Unis qui ont fait d’Assange une cible.

Dans le désert du Nevada, à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, des pilotes de drones assassinent des gens partout dans le monde. Wikileaks a dénoncé ces assassinats à distances, comme « Meurtres Collatéraux ».

Le même samedi, Myron Dewey faisait un reportage en direct du désert autour du Complexe d’Entrainement de Fallon, le champ de tir de la Marine, à Yomba.

Le champ de tir [de bombes], situé à l’est de Reno, au centre du Nevada, est utilisé par la Marine – les ‘Navy Seals’ – pour bombarder, faire des manœuvres terrestres et la guerre électronique, selon la Marine des Etats-Unis.

Alors qu’on pousse à l’expansion, les Autochtones sont exposés à une extension massive du champ de tir. Myron et des dirigeants Autochtones de la région se sont exprimés pour combattre toute expansion.

De retour à la terre de son enfance, à Yomba, ce samedi-là, Myron dit en direct sur les médias sociaux, au cours de la vidéo, « C’est où nous avons grandi, près du complexe militaro-industriel. »

Myron disait que les militaires volaient au-dessus de sites sacrés. Il décrivait les destructions du sacré là-bas, et dit que l’extractivisme et les champs de tir avaient profané des sites sacrés.

Myron dit aussi que, lorsqu’il entendait « Merci pour votre service, » une autre image lui venait : « Massacres, viols, génocide. » « Je suis un survivant d’un génocide massif au travers des Etats-Unis. » Remarquant que le génocide est pratiqué partout dans le monde, il dit « Dans le Nevada, c’est encore frais. »

À Standing Rock, Myron et les Protecteurs de l’Eau ont également vu un lanceur de missile Avenger. Samedi 26 septembre, cinq ans après Standing Rock, sur le champ de tir dans le désert du Nevada, Dewey a filmé cet Avenger, et souligné qu’il est là pour protéger l’équipement de communication.

Myron dit que cette vidéo est faite pour prévenir ses petits-enfants de la rapacité des grandes entreprises, et de la rapacité qui exige du pouvoir et une force militaire.

À propos du changement climatique, il dit qu’il n’y avait pas assez de pignons de pin pour nourrir les gens au cours de cérémonies, cette année.

Myron a aussi parlé, dans la vidéo, du laver-plus-vert, et de l’extraction de lithium qui menace maintenant le Nevada, et du besoin de protéger et défendre la terre et l’eau.

« Faites une pause », dit-il « Prenez juste un moment pour apprécier ce que vous avez. »

La vidéo tournée par Myron:

Hommages

Karena Acree-Páez, membre de l’équipe de Digital Smoke Signals, écrivit : « Mon frère, nous nous sommes encore parlé hier et tu m’as encore rappelé pourquoi tu faisais ce travail, et maintenant tu vas être avec les ancêtres. Je ne pourrai jamais te remercier assez pour tout ce que tu m’as appris et supporté à Standing Rock, pour tous tes sacrifices visibles et non-visibles. Merci pour ton exemple de courage, de détermination et d’amour des gens. Tu m’as appris qu’il fallait que nous apportions des médias à travers des yeux Autochtones, et tant de choses précieuses !!!

« Tu m’as dit que c’est parce que tu avais vu tant de violence étant enfant que tu as été incité à participer à l’entrainement au trauma historique avec des jeunes et des tribus.

« Les mots me manquent. Maintenant tu es parmi les grands dans le Monde de l’Esprit. Je t’aimerai toujours, mon frère Myron !!! Je te reverrai de l’autre côté. Je me souviendrai toujours de toi comme sur la photo prise pendant Standing Rock. #NoDAPL, Pesha u, » dit Acree-Páez.

Parmi les nombreux articles rendant hommage à Myron Dewey, voir celui de Darren Thompson, du dimanche 26 septembre, sur Native News Online.

QUI ÉTAIT MYRON DEWEY

Duke University Center for Documentary Studies
Lehman Brady, Professeur
Printemps 2019

Myron Dewey est cinéaste, journaliste, conteur en ligne et fondateur de Digital Smoke Signals, une compagnie de production qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones dans les médias. Son reportage par drone sur le mouvement de Standing Rock, qui protestait contre le Dakota Access Pipeline (DAPL) fait de lui l’une des voix journalistiques les plus importantes sur les questions environnementales et Autochtones aujourd’hui. Par Digital Smoke Signals et son propre travail médiatique, Dewey cherche à combler la division digitale en Pays Indien, et à ‘indigéniser’ les médias avec des valeurs culturelles Autochtones fondamentales.

Dewey a reçu de nombreuses récompenses pour son journalisme et sa production médiatique, entre autres le Prix Michelle Moor pour le Journalisme de Communauté, et celui d’Homme de l’Année, de Medicine Winds News. En 2018, un Prix du Mérite lui a été attribué par la Faculté du Film et des Médias de l’Université du Kansas ; il est parmi les vainqueurs de 2017 du Festival du Film de Drone de New-York, dans la catégorie Informations/Documentaire, pour un court-métrage montrant la police du Dakota du Nord sur le site de protestation NoDAPL ; et il a coréalisé le film couronné en 2017, ‘Awake : A Dream from Standing Rock’, qui raconte l’histoire du mouvement NoDAPL et de la résistance pacifique dirigée par des Autochtones, et le combat pour l’eau pure, l’environnement et l’avenir de la planète.

Dewey a plus de vingt ans d’expérience dans son travail pour combler la division digitale dans les médias et la technologie dans tout le Pays Indien, aussi bien comme éducateur que comme expert dans la construction d’infrastructures technologiques. Il a commencé sa carrière comme soldat du feu en terre sauvage et comme instructeur au combat contre le feu à aux Universités des Nations Indiennes d’Haskell et du Kansas, de 2000 à 2007. De 2009 à 2013, il a enseigné l’informatique, les médias digitaux et la programmation d’applications pour mobiles, au Northwest Indian College de Tulalip, dans l’état de Washington, où il a reçu le prix du Meilleur Enseignant de l’Année en 2010. Cette année-là, il a été reçu au prestigieux Programme des Ambassadeurs Américains pour l’Opportunité Indienne (AIO), où il a étendu ses projets pour construire l’équité technologique pour les Autochtones.

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LE SITE DE TESTS NUCLÉAIRES : Les Shoshone, le Peuple le plus Bombardé de la Terre

Le Peuple Shoshone n’a jamais consenti aux tests d’armes nucléaires. Les tests nucléaires sont une violation du Traité de Paix avec les Shoshone, le Traité de Ruby Valley, et de la Constitution des Etats-Unis, Article 6 Section 2, la clause suprématie du traité.

SLAPP, Wikipédia : Une poursuite stratégique contre la participation publique (SLAPP), est une poursuite ayant pour but de censurer, intimider et réduire au silence les critiques, en leur imposant les coûts d’une défense juridique jusqu’à ce qu’ils abandonnent leurs critiques ou leur opposition. Dans une SLAPP typique, le plaignant n’espère normalement pas gagner la poursuite. Ch. P.

LE COLLECTIF LÉGAL DES PROTECTEURS DE L’EAU COMBAT LA POURSUITE STRATÉGIQUE D’ENERGY TRANSFER PARTNERS (DAPL)

Par le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC)
Publié par Censored News
18 mars 2021
Traduction Christine Prat (CSIA-Nitassinan)

Contact : Michelle Cook, Membre du C.A., Water Protector Legal Collective, michellecook@email.arizona.edu
Natali Segovia, Avocate du Collectif, Water Protector Legal Collective, defense@waterprotectorlegal.org

BISMARCK, Dakota du Nord – Cinq ans après Standing Rock, la lutte #NoDAPL continue, et le combat n’est pas fini pour le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC).

Le WPLC est une organisation bénévole dirigée par des Autochtones, formée dans la tente réservée à l’aide juridique à Standing Rock. Là-bas, les avocats ont fourni du soutien et des services juridiques aux milliers de Protecteurs de l’Eau qui avaient répondu à l’appel de la Tribu Sioux de Standing Rock, et ont participé à la prière, au rassemblement pacifique et la protection de l’eau pour les générations futures. Le Collectif (WPLC) a offert une défense gratuite à plus de 840 Protecteurs de l’Eau et ont triomphé contre la grande majorité des accusations.

Maintenant, Energy Transfer Partners (ETP), la compagnie derrière l’oléoduc (DAPL), a assigné le WPLC à comparaître par une Poursuite Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), cherchant à accéder aux dossiers confidentiels et aux documents légaux protégés par le Premier Amendement et la relation privilégiée avocat-client. Le WPLC a déposé une objection à cette assignation devant la Cour de District du Dakota du Nord et continuera à la combattre.

En 2017, ETP a déposé une Plainte Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), contre Greenpeace et d’autres organisations auprès d’un tribunal fédéral, alléguant, entre autres, qu’elles menaient une ‘campagne de désinformation’ contre ETP, qui « avait pour but, et réussi, à inciter à la violence, la destruction de propriété et au sabotage criminel destiné à arrêter la construction et le fonctionnement du DAPL ». Quand le tribunal fédéral rejeta l’affaire en 2019, ETP a reformulé ses arguments et déposé une nouvelle poursuite SLAPP devant la cour de district de l’état ; l’assignation du WPLC se fonde sur cette dernière affaire toujours en cours.

Les compagnies qui déposent des ‘SLAPP’ envoient un message clair aux organisations et activistes dans le but de réduire la résistance au silence – « Si vous vous exprimez contre nous, nous vous trainerons devant les tribunaux ». Les poursuites SLAPP et les assignations à comparaître qui y sont liées, sont un abus de pouvoir des industries extractivistes et des grandes compagnies pétrolières essayant d’intimider ceux qui défendent la justice et l’environnement.

Malgré cela, et bien que les Peuples Autochtones du monde entier fassent toujours face à la menace d’extinction physique et culturelle, quand leurs droits sont violés pour l’extraction de ressources naturelles par les multinationales, ils restent fermes dans leur engagement de protéger la Terre.

Casey Camp-Horinek, une Ancienne de 70 ans de la Nation Ponca, et membre du C.A. du WPLC, se souvient : « J’étais parmi les centaines de gens qui ont été attaqués par la police militarisée ; nous avons été arrosés de poivre, attachés, nous avons eu des numéros tatoués sur nos bras, mis dans des chenils dans la cave où il gelait de la prison du Comté de Morton, avec mon fils et d’autres parents. 37 femmes étaient entassées dans la cage où j’étais, sans eau ni nourriture, beaucoup sentant le gaz au poivre, malades et blessées. Tout ça parce que nous étions en train de prier. Nous avons survécu depuis plus de 500 ans à ces tactiques, et nous ne serons pas réduits au silence. Nous sommes forts ensembles, au nom de notre unique vraie Mère, la Terre. »

Les ‘SLAPP’ et les assignations invasives qui vont avec, sont des tactiques destinées à enterrer les organisations dans des procédures et les forcer à dépenser des ressources précieuses, du temps et de l’énergie, à se défendre contre les compagnies.

« Il est clair que par cette assignation ‘SLAPP’, ETP entreprend de pêcher des informations qui pourraient donner quelque crédibilité à leur conception infondée selon laquelle les organisations bénévoles et les Protecteurs de l’Eau qui cherchent à protéger les droits humains et la terre pour les générations futures, étaient possiblement engagés dans une activité illicite. En réalité, ce sont ETP et les grandes compagnies qui violent la loi en toute impunité. Une illustration parfaite : à ce jour, et en dépit de la décision contre ETP de la Cour d’Appel de Washington D.C., l’oléoduc Dakota Access (DAPL) continue d’opérer en toute illégalité » dit l’avocate du WPLC Natali Segovia.

Les requêtes d’ETP sont larges, vagues, créent une charge déraisonnable et cherchent à obtenir des informations du WPLC et des Protecteurs défendus par des avocats associés au WPLC dans plus de 800 affaires. En plus, l’assignation cherche des informations sur les sources de financement, ceci encore en violation des droits des organisations bénévoles selon le Premier Amendement.

« Quand des juristes et des organisations légales qui protègent les droits des Autochtones et la terre sont visés par une entreprise à travers le système judiciaire et des tactiques SLAPP, nous devrions tous être outrés » dit la Directrice Exécutive, Leoyla Cowboy. Elle ajouta, résolument : « Notre travail pour les Protecteurs de l’Eau, l’eau et la terre est sacré. C’est un travail que nous faisons pour les générations futures. Nous ne serons pas réduits au silence par la force ou l’intimidation. »

Le WPLC est représenté dans le Dakota du Nord par l’avocat Chad Nodland.

Message de Censored News, du 17 mars 2021 :

Selon Censored News Energy Transfer Partners a également assigné Unicorn Riot, qui fournit de nombreuses vidéos des lignes de front, toujours pour pêcher des informations sur les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock poursuivis. Le Protecteur de l’Eau Steve Martinez reste en prison pour refuser de se plier aux exigences du jury.
Auparavant, l’entreprise qui opère le DAPL avait attaqué TigerSwan [la compagnie de sécurité qu’ils avaient embauchée contre les Protecteurs de Standing Rock, NdT], pour avoir remis 16 000 documents d’espionnage à l’état du Dakota du Nord. L’entreprise veut que les documents soient cachés puis détruits, mais le Dakota du Nord dit que ce sont des dossiers publics.

A propos du Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau – WPLC :

Le WPLC est une organisation juridique bénévole centrée sur les Autochtones, née du mouvement conduit par des Autochtones pour stopper l’oléoduc Dakota Access (DAPL) à Standing Rock. Le WPLC fournit un soutien légal et une défense juridique aux mouvements Autochtones, pour la Terre et la justice climatique.

Nous vous prions d’envisager de soutenir le travail du WPLC et de l’aider à se défendre contre les puissantes compagnies qui cherchent à réduire au silence ceux qui combattent pour nos terres sacrées.

Le WPLC espère collecter suffisamment de fonds pour la défense contre ETP et continuer le combat pour les Protecteurs de l’Eau et la terre qu’ils protègent. Ceci est un appel urgent à l’action, étant donné que nos informations et notre confidentialité sont aussi sacrées que les gens et la terre que nous protégeons.

Pour en savoir plus sur le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau, visitez notre site

Vous pouvez soutenir en:
Contribuant directement au WPLC sur www.waterprotectorlegal.org/donate
Les dons de $100 ou plus – déductibles des impôts aux U.S.A. – peuvent être faits par l’intermédiaire de notre sponsor fiscal National Lawyers Guild Foundation sur : www.nlg.org/donate/waterprotectorlegal/
Directement au WPLC, par PayPal, Cashapp ou Venmo
En envoyant un chèque par la poste au nom de
Water Protector Legal Collective
P.O. Box 37065
Albuquerque, N.M. 87176

 

STANDING ROCK: UNE VICTOIRE! UN JUGE CONCLUT QUE L’APPROBATION DU DAPL ETAIT ILLEGALE, MAIS L’OLEODUC CONTINUE A FONCTIONNER, ET RED FAWN FALLIS N’EST TOUJOURS PAS LIBEREE

 

Le 14 juin 2017, le Juge James Boasberg a pris une décision – dont le texte fait 91 pages – dans laquelle il dit que “La Cour reconnaît que le [Corps d’Armée des Ingénieurs] n’a pas suffisamment considéré les impacts possibles d’une fuite de pétrole sur les droits de pêche, les droits de chasse, et la justice environnementale, ni la mesure dans laquelle les effets de l’oléoduc seraient probablement controversés.” Cependant, bien que le Juge Boasberg ait noté que la présomption initiale est que les opérations devraient cesser jusqu’à ce que la Déclaration d’Impact Environnementale soit complète, il a aussi déclaré que, dans ce cas, une interruption des activités causerait des dommages inacceptables à l’entreprise accusée [il veut dire par là qu’il n’est pas question de faire perdre de l’argent aux actionnaires des grandes entreprises]. Donc, ce jugement a essentiellement pour conséquence d’obliger le Corps d’Armée des Ingénieurs à compléter le processus qui permettra de produire une ‘Déclaration d’Impact Environnemental’ (EIS), attendue pour décembre.

Cependant, cette décision a probablement joué un rôle dans le fait que beaucoup de Protecteurs arrêtés et poursuivis, ont récemment bénéficié d’un non-lieu.

D’après ‘High Plains Reader’, officiellement 761 personnes ont été arrêtées – ce sont les chiffres fournis par le Sheriff du Comté de Morton, mais le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau dit qu’en réalité 854 personnes ont été arrêtées. Jusqu’à maintenant, dans 114 cas un non-lieu a été prononcé, 11 personnes ont été déclarées coupables, 50 personnes accusées de délits mineurs ont plaidé coupable, 3 ont été acquittées.

Outre la décision du juge, le fait que beaucoup de personnes arrêtées ont été accusées, non par des représentants légaux des forces de l’ordre ou des témoins crédibles, mais par des agents infiltrés, qu’ils soient du FBI ou de la firme privée de sécurité TigerSwan, qui a agi sans autorisation légale d’opérer dans le Dakota du Nord, a aussi été décisif pour prononcer des non-lieux. Beaucoup de personnes arrêtées ont été piégées par TigerSwan ou autres infiltrés.

Récemment, le juge Daniel Hovland a accepté la libération conditionnelle de Red Fawn Fallis dans une maison à mi-chemin de l’endroit où elle est détenue. Mais Red Fawn n’est toujours pas débarrassée des accusations qui pèsent sur elle, malgré les nombreuses vidéos de son arrestation qui sont en contradiction avec l’accusation dont elle est l’objet.

Les procès des gens qui n’ont pas bénéficié de non-lieu, pourraient, d’après un de leurs avocats, aller en appel ou devant une Cour Fédérale pour ne pas avoir été jugés selon la procédure accélérée. Le même avocat estime que les autorités sont dépassées, qu’elles se rendent compte que les choses ne se passent pas comme elles voudraient, vu que très peu de gens plaident coupable [aux Etats-Unis, les gens qui plaident coupable sont quasiment assurés d’une forte diminution de leur peine, mais pour les innocents, c’est quitte-ou-double, ils peuvent être acquittés, sinon ils ont la peine maximum].

Une bonne nouvelle, mais la lutte n’est certainement pas terminée!

Christine Prat

 

 

Sources et plus d’informations (en anglais):

Site indigenous Americans:
https://www.theindigenousamericans.com/2017/07/16/victory-standing-rock-sioux-tribe-court-finds-approval-dakota-access-pipeline-violated-law/

High Plains Reader:
http://hpr1.com/index.php/feature/news/dapl-cases-dropped-by-state-in-record-numbers/

Le Guardian du 14 juin 2017:
https://www.theguardian.com/us-news/2017/jun/14/dakota-access-pipeline-environmental-study-inadequate

Forbes:
https://www.forbes.com/sites/richardepstein/2017/07/17/the-next-steps-for-judge-boasberg-in-dakota-access-let-dapl-remain-in-operation/#202f15372d6b

Voir aussi les dépêches de Reuters du 14 juin 2017.

 

 

LE CAMP ‘RED WARRIOR’ PARLE

Contact: redwarriormedia@gmail.com

 

Diffusé par Owe Aku
Publié sur Censored News
22 juin 2017
Traduction Christine Prat

“Mni Sose” a appelé nos Esprits. Des quatre directions, nous avons voyagé seul ou en caravanes, pour nous rassembler sur les rives du fleuve. Nous avons établi un camp autonome et avons vécu ensemble avec amour, des règles éthiques, des principes et des protocoles guidés par la cérémonie, les prières et la guérison. Notre but, précis, unique et collectif était de manifester notre énergie et notre éducation pour protéger l’eau sacrée. Nous nous étions engagés à user de la tactique d’action directe non-violente pour ralentir ou arrêter la construction du Dakota Access Pipeline, au nord de la Réserve de Standing Rock, pendant que les tribus et les poursuites en justice avançaient. Conscients des 500 ans de génocide, de non-respect des traités, et de violations des droits de l’homme contre notre peuple par le gouvernement des Etats-Unis, en faveur de l’extraction de ressources et du vol de terres, nous savions que nous devions avoir une ligne de front forte. Nous avons rassemblé des alliés de mouvements avérés être pour la justice sociale. Nous avons protégé notre travail par les principes de la culture de sécurité, sachant que rien ne pourrait arrêter la compagnie pour réaliser ses investissements financiers et ses profits futurs. Des tactiques d’infiltration, de dissension, de rumeurs, de division, et de mensonges, orchestrés par DAPL et ses mercenaires armés ont vite affaibli la solidarité de tous les camps. Leurs tactiques continuent aujourd’hui. Tous les camps ont déménagé, ont été brûlés ou démolis. Les gens se sont dispersés dans les quatre directions. Nous avons des gens encore engagés dans des procédures judiciaires, qui se rendent aux tribunaux. Beaucoup d’accusations ont été repoussées. Nous continuons notre travail de défense de l’eau et de la terre, de revitalisation culturelle et de décolonisation. Nous venons de tous les genres de vie, de races et de générations. Notre expérience collective est une arme puissante que nous avons apportée à Standing Rock pour la partager avec d’autres, afin d’aider à bloquer le DAPL. Nous sommes des Red Warriors [Guerriers Rouges]” dit Debra White Plume.

Nous représentons 27 nations tribales et 10 pays, sans tenir compte des frontières imaginaires des Etats-Unis, pour défendre la terre et protéger l’eau par l’Action Directe Non-Violente. Connus collectivement comme Red Warrior Society [Société du Guerrier Rouge], nous avons des décennies d’expérience dans l’organisation à la base, fondée sur la communauté, pour protéger nos ressources naturelles. Les Red Warriors sont des individus extrêmement disciplinés, avec des principes, avec une compétence unique visant à assurer des entrainements à l’action directe non-violente, à fournir des moyens de décolonisation et à organiser des actions, surtout avec la jeunesse, insistant sur la culture de la sécurité.

Il y a beaucoup de définition de la culture de la sécurité. Tout mouvement et groupe de résistance et les camps, devraient établir soigneusement leurs standards afin de garantir la sécurité de ceux qui sont impliqués dans la protection de tout ce qui est sacré.

Les Red Warriors sont autonomes, avec un impact minimal sur le sol et les ressources. Ces principes sont utilisés lors de nos actions, aussi bien l’action directe au cours de NoDAPL dans le Dakota du Nord que dans les autres actions et sessions de formation partout sur Turtle Island [Ile de la Tortue, nom Amérindien de l’Amérique du Nord].

La série de films sortis récemment sur NoDAPL rappelle les tactiques de COINTELPRO, dirigé par le gouvernement des Etats-Unis, employées contre les mouvements de résistance autochtones dans les années 1970.

Dans une récente dénonciation d’Intercept  (en anglais) sur le sous-traitant d’Energy Transfer Partner pour la sécurité, TigerSwan, et ses tactiques anti-terroristes, il a été révélé que les mercenaires des Grandes Compagnies Pétrolières ont porté leur attention sur le Camp Red Warrior pendant au moins quatre mois. Cette information ne nous a pas surpris, vu les dizaines de drones qui nous survolaient et les menaces imminentes qui se produisaient chaque jour.

Leur rapport du 22 septembre 2016 indique que “le contrôle de l’information dans le camp, bien qu’il cause des dissentions, rend difficile de se procurer une source d’information interne.”

Le niveau de nos protocoles de sécurité est nécessaire, parce que nous sommes sous une surveillance intense, comme le prouve le rapport de TigerSwan.

Un film récent de propagande pro-DAPL montre une interview du Lieutenant Jason Stugelmeyer, de la Police de Bismarck. Stugelmeyer prétend qu’aucun protecteur de l’eau n’a été fouillé au corps ou enchaîné dans des niches pour chiens lors des arrestations. Cependant, des témoins visuels confirment que des centaines de protecteurs de l’eau ont été fouillés déshabillés et détenus dans des cages pour chiens avant d’être envoyés à la prison du Comté de Morton.

 

Des allégations contre le Camp Red Warrior sont expliquées dans une récente lettre ouverte adressée à des organisateurs de la résistance.

 

MYTHE: “… ça a été coopté ou contrôlé par des Anarchistes en majorité Blancs ou Latino.”

VERITE: LES RED WARRIORS SONT DIRIGES PAR DES AUTOCHTONES QUI INSTRUISENT ET SOUTIENNENT DES GENS DE TOUTES LES RACES QUI SONT DECIDES A PROTEGER L’EAU ET DEFENDRE LA TERRE.

MYTHE: “… n’observent pas les principes de non-violence.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR S’EST RASSEMBLE A STANDING ROCK EN TANT QU’INDIVIDUS ENGAGES ET INDIVIDUS EDUQUES ET DEVOUES A L’ACTION DIRECTE NON-VIOLENTE ET A LA DESOBEISSANCE CIVILE.

MYTHE: “… ils ne respectent pas les anciens.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR RECONNAIT LES ANCIENS QUI SOUTIENNENT ET GUIDENT AU LIEU D’IMPOSER ET CONTROLER.

MYTHE: “… ils ne sont pas dans un état d’esprit de prières.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR COMPREND PROFONDEMENT HOYEYA (S’ADRESSER AU CREATEUR).

 

Les Red Warriors reprennent les choses où ils les avaient laissés en partant de chez eux pour aller à Standing Rock. Nous continuons à construire des alliances avec d’autres cercles Autochtones de résistance active. Nous sommes engagés dans des activités de revitalisation culturelle et des initiatives conduites par les jeunes pour la souveraineté alimentaire.

Nous combattons activement les opérations d’extraction d’uranium partout sur Turtle Island et dirigeons actuellement des séances d’éducation aux tests de radioactivité, pour permettre aux communautés autochtones de recueillir et s’approprier les informations pour protéger leur environnement.

Les Red Warriors recensent les “criminels de l’eau” qui cherchent à détruire les sources d’eau limitées partout sur Turtle Island. Nous appelons les communautés à étudier leurs bassins hydrologiques, y compris les acquéreurs, les nappes aquifères, les cours d’eau, les fleuves et les lacs, afin de déterminer si ils sont sous la menace imminente de compagnies qui cherchent à contrôler ou détruire leurs sources d’eau.

Très important, des centaines de chefs de gouvernement de nations tribales se sont rendus à Standing Rock et ont fait le serment de soutenir la protection de l’eau sacrée. Nous appelons les gens de la base à s’assurer que leurs élus tiennent leur parole et partagent le bon travail qui est en train de se faire.

Nous sommes, prudemment, optimistes quant à la décision du Juge de District James Boasberg du 16 juin, contre le Dakota Access Pipeline d’Energy Transfer Partner.

Boasberg a jugé que “…la Cour reconnaît qu’il n’a pas été suffisamment pris en considération les impacts d’une marée noire sur les droits de pêche, les droits de chasse, ou la justice environnementale, ou le degré auquel les effets de l’oléoduc seront probablement très controversés. Pour remédier à ces infractions, le Corps [d’Armée] devra reconsidérer ces aspects de son analyse environnementale sur renvoi de la Cour.”

Boasberg décidera dans les jours à venir s’il est bon d’arrêter de faire couler le pétrole sale, en attendant la nouvelle étude d’impact environnemental de cet oléoduc de près de 2000 km, qui fuit déjà.

La devise de la Societé Red Warrior est “Tout pour tout le Monde, Rien pour Nous-mêmes”. Nous reconnaissons le long héritage de la lutte perpétuelle des sociétés de guerriers pour la libération autochtone et la justice environnementale.

 

Pour plus d’information, envoyez-nous un email: redwarriormedia@gmail.com

 

 

Une délégation de Protecteurs de l’Eau ayant participé à la résistance à l’oléoduc DAPL à Standing Rock, effectue actuellement une tournée en Europe.

 

 

 

Ils ont commencé par Paris, le 20 mai, où ils ont participé, entre autres, à une manifestation place de la République, le 21 mai, puis devant le siège de banques qui investissent dans l’oléoduc.

 

 

 

 

 

Par les Protecteurs de l’Eau
Publié sur Censored News
Le 21 mai 2017
Traduction Christine Prat

 

La manifestation du 21 mai à Paris, Place de la République, a eu lieu en solidarité avec la lutte NoDAPL et la lutte contre le LNG au Texas.

“La place de la République est très importante dans l’histoire française récente. C’est là que Nuit Debout a eu lieu. Nuit Debout était un grand mouvement social contre une loi qui changeait les conditions de travail. La manifestation du 21 mai a été organisée un peu comme Nuit Debout, en assemblée générale.”

Le but de cette manifestation était de soutenir la tournée, mais surtout d’expliquer pourquoi il était important de ne plus investir et pourquoi il était adéquat de transmettre en Europe le message contre les investissements. Ce qui était aussi important, c’était d’exprimer la Solidarité internationale, spécialement avec les Premières Nations de l’Ile de la Tortue [Amérique du Nord pour les Autochtones] et de partout ailleurs.

“Nous souhaitions aussi que ce soit un moment d’échange entre la lutte aux Etats-Unis et en France. Il y a eu des interventions de 350.org, des Amis de la Terre France, du CSIA Nitassinan, de Terres des Hommes, d’Arrêtez l’Ecocide, de militants de la lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des Landes, de la lutte contre l’enfouissement de déchets radioactifs à Bure, et du mouvement NoTAP (contre un gazoduc en Italie).”

Les manifestations étaient coorganisées par Alternatiba, Nuit Debout, Amis de la Terre France et le CSIA Nitassinan. Ça s’est terminé par le concert de Nataanii Means et Rafael Gonzales sous le nom de Tukawon, tous deux étant militants du mouvement NoDAPL.

Le soir du 23 mai, ils ont donné un concert surprise au CICP.

Voir de nombreuses photos du séjour à Paris sur Censored News

 

Le 24 mai, ils se sont rendus à Bruxelles, où ils ont conduit la manifestation “Trump n’est Pas le Bienvenu”, et participé à d’autres évènements.

Programme de l’étape Bruxelloise

Mercredi 24 mai 10h : Trump in Brussels : The Lobby Tour
Quartier Européen, Bruxelles

Mercredi 24 mai 17h : Marche de Protestation “Trump not Welcome”
Gare de Bruxelles Nord
Suivi d’un concert de Nataanii et Rafael, défenseurs de Standing Rock.

Jeudi 25 mai 11h-16h : Peace rally : rassemblement pacifique devant le sommet de l’OTAN
Rue de la Fusée 1130 Bruxelles

Jeudi 25 mai 17h Assenblée Générale de Climate Express

Vendredi 26 mai 12h-14h : Clôture du Peace Camp
Zinneke : Place Masui 13, 1000 Bruxelles
Peace Camp : http://agirpourlapaix.be/peace-camp-brussels-stop-nato-2017/

Vendredi 26 mai soir : Soirée Dynamite : espace de convergence des luttes

Samedi 27 mai 15h-18h : Conférence
ULB (Université Libre de Bruxelles) : Campus Solbosh, Avenue Franklin Roosevelt 50, 1050 Bruxelles, Auditoire DC2.206

Voir de nombreuses autres photos sur Censored News

 

Leur tournée en Europe doit se prolonger jusqu’au 20 juin.

 

 

LE CORPS D’ARMEE DIT QUE DES VIES SERAIENT MISES EN DANGER SI LA VERITE SUR LES RISQUES DE MAREE NOIRE DE L’OLEODUC DAKOTA ACCESS DANS LE LAC OAHE ETAIENT REVELES

Par Brenda Norrell
Censored News
25 avril 2017
Traduction Christine Prat

Le Corps d’Armée des Ingénieurs dit que des vies seraient mises en danger s’il révélait la vérité sur des fuites potentielles de l’oléoduc Dakota Access dans le Lac Oahe. Le Corps d’Armée refuse d’accorder une réponse à la Demande de Liberté d’Information de l’agence d’informations Muck Rock.

Le conseiller juridique du Corps d’Armée dit qu’il maintenait les faits secrets, sur la base d’une loi des Etats-Unis « qui protège les dossiers constitués dans des buts de maintient de l’ordre et qui s’ils étaient publiés, pourraient selon toute probabilité, mettre en danger la vie ou l’intégrité physique d’un individu. Les documents en question contiennent des informations relatives à une infrastructure sensible qui, si mal employées, pourraient mettre en danger les vies et propriétés de gens. »

Muck Rock a déposé une Demande de Liberté d’Information pour avoir plus de renseignements sur les fuites potentielles. La demande de Muck Rock fait suite à la mention de ces fuites potentielles dans un document du Corps des Ingénieurs de l’Armée concernant le projet de faire traverser l’oléoduc sous le Lac Oahe.

Le risque de marées noires dans le Fleuve Missouri et la pollution potentielle de l’eau potable de millions de gens, est la raison pour laquelle des Autochtones et leurs alliés ont risqué leurs vies pour empêcher la construction de l’oléoduc et le transport de pétrole brut sous le Lac Oahe.

Les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock ont été frappés, aspergés de gaz lacrymogène, se sont fait tirer dessus avec des balles en caoutchouc, ont été arrosés avec des canons à eau alors qu’il gelait, ont été arrêtés au cours de cérémonies par la police militarisée et emprisonnés dans des chenils dans le Comté de Morton, avec des numéros sur les bras comme faisaient les Nazis. Plus de 800 protecteurs ont été arrêtés à Standing Rock alors qu’ils défendaient l’eau contre l’oléoduc Dakota Access.

 

Ci-dessous, la réponse du Corps d’Armée à la Demande de Liberté d’Information de Muck Rock:

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DEPARTMENT OF THE ARMY
U.S. ARMY CORPS OF ENGINEERS
HUMPHREYS ENGINEER CENTER SUPPORT ACTIVITY
7701 TELEGRAPH ROAD
ALEXANDRIA, VA 22315-3860

21 avril 2017
Office of Counsel
A M. Michael Morisy
Muck Rock
DEPT MR 34606
411A Highland Avenue
Somerville, MA 02144-2516

Cher M. Morisy,

Ceci est une réponse à votre demande selon la Loi de Liberté d’Information (F OIA), datée du 7 mars 2017, dans laquelle vous souhaitiez obtenir un rapport d’évaluation de l’impact potentiel d’une fuite de pétrole de l’Oléoduc Dakota Access au cours de la traversée du Lac Oahe, dans le Dakota du Nord.

Je refuse de transmettre le document demandé dans sa totalité, selon l’article 5 US. C. 552(b)(7)(f) de l’OIA, qui protège les dossiers assemblés dans des buts de maintient de l’ordre, et qui, s’ils étaient publiés pourraient mettre en danger la vie et la sécurité physique d’un individu. Le document auquel vous vous référez contient des informations relatives à une infrastructure sensible qui, si mal utilisées, pourraient mettre en danger les vies et les propriétés de gens.

Pour plus d’assistance et pour discuter un quelconque aspect de votre demande, vous avez le droit de prendre contact avec le service de Liaisons Publiques de l’USACE ou d’appeler le (202) 761-4791. De plus, vous avez le droit de prendre contact avec le Bureau des Services d’Information du Gouvernement (OGIS) pour vous renseigner sur les services de médiations qu’ils proposent. [… adresses et numéros de téléphone dudit OGIS]. Enfin, vous avez le droit de faire appel de ma décision de ne pas transmettre ce document auprès du Secrétaire de l’Armée. Votre appel devra porter la mention Appel selon la Loi de Liberté d’Information et être envoyé par email à foia@usace.army.mil ou m’être envoyé à l’adresse indiquée dans l’entête. Votre appel doit être posté – le cachet de la poste faisant foi – ou envoyé électroniquement, dans les 90 jours suivant la date de cette lettre.

Cordialement,

RM
Damon Roberts
Conseiller Juridique de l’HECSA

Imprimé sur du Papier Recyclé

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Notez que cette lettre, qui indique l’intention de ses auteurs de mettre en danger de pollution grave le Lac Oahe et l’eau de millions d’usagers en aval, est imprimée sur du papier recyclé!

 

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LE RESEAU ENVIRONNEMENTAL AUTOCHTONE REAGIT A L’EVACUATION FORCEE DES CAMPS DE RESISTANCE AU DAPL

CANNON BALL, Dakota du Nord – Le 22 février 2017, à 14h, heure locale, les protecteurs de l’eau du camp Oceti Sakowin ont été expulsés par le Corps des Ingénieurs de l’Armée. En dépit des demandes des dirigeants du camp de plus de temps pour nettoyer le camp, le Corps d’Armée n’a pas cédé et maintenu sa décision de vider le camp. Le Corps d’Armée prétend avoir juridiction sur le terrain où est situé le camp, bien que ce terrain soit compris dans les territoires non-cédés selon le Traité de Fort Laramie.

Les individus ayant volontairement quitté le camp avant 14h, ont eu le choix de prendre un bus pour être transportés jusqu’à un centre d’évacuation, ou de déménager dans d’autres camps situés hors de la zone d’évacuation. Les protecteurs de l’eau restés dans le camp risquent maintenant d’être arrêtés.

Il y a trois autres camps aux alentours où les protecteurs de l’eau peuvent déménager : Sacred Stone, Cheyenne River, et 7ème Génération.

Diverses catégories de forces de l’ordre étaient sur le site, celles du Sheriff du Comté de Morton, la Patrouille des Autoroutes de l’état du Dakota du Nord, la Garde Nationale du Dakota du Nord et les Rangers du Service du Parc National. Les Policiers du Bureau des Affaires Indiennes a établi un point de contrôle et une barricade sur le territoire de la Réserve de la Tribu Sioux de Standing Rock, sur l’autoroute 1806, au sud du pont sur la Rivière Cannonball.

 

La déclaration suivante est de Tom Goldtooth, Directeur Exécutif du Réseau Environnemental Autochtone:

«Nous sommes consternés par les évacuations forcées d’Autochtones aujourd’hui au Camp de Standing Rock, elles constituent une négation violente et superflue du droit constitutionnel des protecteurs de l’eau de protester pacifiquement et d’exercer leur droit à la liberté d’expression. Ça empêche de nettoyer le camp convenablement et crée une confusion et un chaos qui met le Fleuve Missouri en danger d’être pollué par les travaux de construction et des débris du camping.

«L’expulsion d’aujourd’hui est la perpétuation d’une pratique ayant cours depuis des siècles, par laquelle le Gouvernement des Etats-Unis déplace de force les Autochtones de nos terres et territoires. Nous demandons instamment à ceux qui soutiennent les protecteurs de l’eau de continuer à résister à cette mascarade en organisant des mobilisations de masse, des actions partout, s’exprimant contre les violations des droits selon les Traités de la Tribu Sioux de Standing Rock et du Conseil des Sept Feux de la Grande Nation Sioux, et de continuer à alimenter la capacité à aller en justice et à organiser la base contre l’oléoduc Dakota Access.

« Nos cœurs ne sont pas vaincus. La fermeture du camp n’est pas la fin d’un mouvement ou d’un combat, c’est un nouveau début. Ils ne peuvent pas éteindre le feu que Standing Rock a allumé. Il brûle en chacun de nous. Nous nous relèverons, nous résisterons, nous réussirons. Nous envoyons nos pensées pleines d’amour aux protecteurs de l’eau le long de la Rivière Cannonball aujourd’hui. Que tous soient aussi saufs que possible. »

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Indigenous Rising Media (sur Facebook)

En préparation pour aujourd’hui [22 février] les Protecteurs de l’Eau et les Peuples Autochtones à Oceti Sakowin/Le Grand Camp, ont mis le feu à leurs logements traditionnels.

Ce matin, Indigenous Rising a parlé avec Darren Begay, qui a géré les structures de style Navajo à Oceti. Il nous a dit que, comme Cette évacuation forcée s’approchait, il avait consulté les Anciens de ses terres ancestrales, et qu’ils étaient tous tombés d’accord, se référant à la conduite des forces de l’ordre dans le passé, qui, pendant les raids, cassaient et jetaient au rebus des objets sacrés et manifestaient un mépris total et un horrible manque de respect pour les tipis et autres habitats sacrés, pour dire qu’il valait mieux brûler ces structures sacrées plutôt que de les voire profanées par le Comté de Morton et les forces de l’ordre du Dakota du Nord.

Mettre le feu à nos habitations est un signe de respect pour elles. C’est un signe de respect pour ce à quoi elles ont servi pendant ces derniers mois. Elles ont servi à prier et à rassembler des gens. En y mettant le feu, nous envoyons leur fumée comme des prières. En y mettant le feu, nous nous assurons que ces structures partent dans la dignité.

 

 

Le 20 février, l’IEN [Réseau Environnemental Autochtone] avait publié le communiqué suivant:

 

RENOUVELLEMENT DE NOTRE SERMENT D’

ACCROITRE LA RESISTANCE (#GrowTheResistance)

 

Nous sommes à un moment critique de la résistance. Dans les quelques heures qui ont suivi la détention d’immigrants et de réfugiés dans des aéroports de tout le pays, des milliers de gens se sont précipités pour demander l’entrée et l’accueil d’immigrants de toutes nations. Dès que les raids de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] ont commencé, des jeunes se sont alignés devant les centres de détention, risquant l’arrestation pour avoir appelé à en finir avec la violente machine à déporter qui touche tant de nos familles, amis et voisins

Quand le Corps des Ingénieurs de l’Armée a approuvé l’autorisation de passage pour creuser sous le Fleuve Missouri, en violation des lois des traités Autochtones, les dirigeants Autochtones et leurs alliés ont immédiatement organisé des actions directes non-violentes aux bureaux des Corps des Ingénieurs de l’Armée, dans des bureaux fédéraux et dans des banques à Bellingham, Chicago, la Région de la Baie [de San Francisco – NdT], et à Seattle. C’est dans ces moments critiques que nous sommes appelés à réagir en tant qu’organisations, individuellement et en tant que mouvement plus large.

Tout en affirmant que les attaques contre nos communautés se produisent depuis des générations, le Réseau Environnemental Autochtone, GGJ [Grassroots Global Justice] et d’autres se sont engagés à soutenir et impliquer nos membres dans la résistance en ce nouveau moment politique. Nous continuerons à réagir aux évènements petits et grands tandis que nous renouvelons notre engagement de soutenir une vision de base d’un monde plus juste.

Pour renforcer notre opposition et notre vision, GGJ continue à joindre ses forces à celles du Réseau Environnemental Autochtone, de l’Alliance pour la Justice Climatique, et l’Alliance pour le Droit à la Ville, sous la bannière « Ça Prend Racine ».

 

Ensemble, quatre puissantes alliances de militants de base et de dirigeants communautaires sur la ligne de front, approfondissent notre force collective pour combattre la montée des attaques du Gouvernement Trump contre les acquis pour lesquels les gens de couleur, les femmes, les immigrants, les communautés LGBTQ et les ouvriers se sont battus.

Pour ceux d’entre vous qui ont manqué le compte-rendu de nos mobilisations pour l’inauguration, nous avons voulu partager une vidéo [en anglais] :

 

 

Nous appliquons une stratégie translocale, renforçant et reliant les luttes de résistance locales que nos membres mènent dans les communautés où ils sont implantés. Nous publierons un calendrier des actions d’It Takes Roots vers la fin de ce mois.

Les organisations de ce mouvement ont surmonté bien des tempêtes dans le passé et nous continuerons de même, spécialement si nous partageons nos ressources et nos leçons.

 


Capture d’écran par Censored News

 

STANDING ROCK: EVACUATION FORCEE IMMINENTE?

Mercredi 15 février, le Gouverneur du Dakota du Nord a publié un décret ordonnant l’évacuation des camps. La police a déjà commencé à mettre des barrières de ciment près des camps.

Jeudi 16 février, la police du Bureau des Affaires Indiennes a distribué des notifications d’effraction aux personnes se trouvant dans le camp de Sacred Stone. Le camp de Sacred Stone est un camp de prières, pas de combat. Il est situé sur la propriété privée de LaDonna Brave Bull Allard, dont la famille possède ce terrain depuis plusieurs générations. Il semble que LaDonna et sa famille soient également susceptibles de payer une amende pour effraction! Les agents du BIA ont dit agir sur ordre du Conseil Tribal de Standing Rock! Des protecteurs commencent à parler de trahison.

Normalement, l’attaque devrait avoir lieu le 22, mais les autorités se souciant peu de légalité, on peut craindre des violences avant.

Vous pouvez suivre en direct – et en anglais – sur Facebook les vidéos et commentaires de Johnny Dangers, qui se trouve sur place. Aller sur sa page et cliquer ‘Follow’.

Christine Prat

 


Photo Christopher Francisco

Photos publiées sur Censored News

 

 

Le 7 février 2017, l’Armée des Etats-Unis a décidé d’accorder l’autorisation de passage pour l’oléoduc Dakota Access. Un mémorandum de Trump avait d’expédier l’approbation du projet, donc en passant outre à des procédures exigées par la loi. De nombreuses manifestations ont déjà eu lieu le 8 février, en réponse à l’appel lancé au monde entier par le Camp de Sacred Stones. La ville de Seattle a décidé de retirer plus de 3 milliards de ses comptes à la Wells Fargo, une des banques qui financent le DAPL. Ci-dessous, une traduction approximative d’une interview du 8 février de Chase Iron Eyes et Dallas Goldtooth sur Democracy NOW! et un résumé de l’appel publié le 7 février sur le site du Camp de Sacred Stones.

Christine Prat

 

Democracy NOW! 8 février 2017

©Democracy NOW!

 

AMY GOODMAN: Vous êtes sur Democracy NOW! democracynow.org, l’Information sur la Guerre et la Paix. Je suis Amy Goodman, nous continuons notre conversation sur le combat contre l’oléoduc de 3,8 milliards de dollars, Dakota Access. Mardi, le Corps d’Armée des Ingénieurs a dit qu’il donnerait son feu vert pour la phase finale de construction de l’oléoduc. Amnesty International a qualifié l’annonce de « violation illégale et déplorable des droits de l’homme. » Au cours des derniers mois, la police a lancé, avec une escalade de la violence, des attaques pour briser la résistance à Standing Rock. La semaine dernière, plus de 70 personnes ont été arrêtées après un raid de la police militarisée contre un nouveau camp de résistance installé sur un territoire historiquement Sioux selon les traités. Parmi les personnes arrêtées, il y avait la journaliste Pueblo primée Jenni Monet, qui y était en mission pour Indian Country Media Today.

Nous allons être rejoints par deux invités. De Chicago, nous avons maintenant Dallas Goldtooth, un organisateur du Réseau Environnemental Autochtone (IEN). Et de Vancouver, le membre de la Tribu Sioux de Standing Rock, Chase Iron Eyes, qui a aussi été arrêté au cours du raid du weekend dernier.

Bienvenus sur Democracy NOW! Chase Iron Eyes, après la nouvelle que l’autorisation sera accordée pour terminer la construction de l’oléoduc sous le Fleuve Missouri, quelle est votre réaction?

CHASE IRON EYES: Je pense que c’est une chose à laquelle nous nous attendions depuis le début. Ça sonne vrai, et donne raison à ceux d’entre nous qui déclaraient, le 4 décembre, que le rejet de l’autorisation par le gouvernement Obama était une victoire vide et insignifiante. Et maintenant le gouvernement Trump montre très clairement qu’il a l’intention de détruire notre seule source d’eau potable dans la Nation de Standing Rock – et celle des 10 millions de gens qui vivent au sud du futur oléoduc. Le forage peut commencer d’une minute à l’autre. Et nous sommes face à l’éventualité d’un raid armé ou par la force après le 22 février, jour où le Corps d’Armée a dit nous déclarer intrus sur notre propre territoire, tout comme l’Armée des Etats-Unis avait dit nous déclarer hostiles si nous ne retournions pas dans les réserves en 1875.

AMY GOODMAN: Alors qu’avez-vous l’intention de faire ?

CHASE IRON EYES: Eh bien, en ce moment, il y a probablement de 400 à 500 personnes, des protecteurs de l’eau, au nord de la frontière de 1889, qui résulta en l’annexion illégale de territoire des traités par les Etats-Unis, non seulement contre la Nation de Standing Rock, mais contre toute la Nation Lakota et des membres de la Grande Nation Sioux, l’Oceti Sakowin. Ainsi, d’autres gouvernements tribaux soutiennent et pèsent dans un combat sur le terrain, comme ils en ont le droit. Il y a de 400 à 500 personnes au nord de la Rivière Cannonball, dans la zone contestée, la zone du traité, à l’endroit où, selon le Corps des Ingénieurs de l’Armée des Etats-Unis, nous ne sommes pas supposés être. Et ils vont camper sur leur position. Il y a déjà des gens en route pour rejoindre cet exercice pacifique, pieux et non-violent de nos droits humains, par traité, constitutionnels et civils, qui sont en jeu, qui sont constamment empiétés par ce qui semble être la tyrannie de Trump.

Parlons des arrestations. Le nombre des arrestations dépasse 700. Ça comprend des journalistes, et vous-même, Amy. Ça comprend les graves violences contre une jeune femme appelée Sophia Wilansky. Ça comprend la perte de la vue pour une autre jeune femme. Ça comprend des mutilations continues par l’emploi à bout portant de balles non mortelles. Ça comprend des attaques de chiens. Ça comprend l’utilisation de canons à eau quand il gèle, la mise en danger de vies humaines par négligence où intentionnellement. Ça comprend le mensonge – mensonge des forces de l’ordre du Comté de Morton sur une conduite criminelle. Et ainsi, il se passe beaucoup de choses. Il a beaucoup de choses dont ils doivent rendre des comptes.

Et il n’y a pas seulement des gens au nord de la Rivière Cannonball, il y a des gens de la Réserve de Standing Rock sur place. Je sais qu’il y a des divergences d’opinion, mais nous sommes unis à la Nation de Standing Rock pour vouloir que le barrage le plus fortement militarisé de l’histoire du Dakota du Nord soit levé, parce qu’il fonctionne comme une sanction économique efficace. C’est l’équivalent du temps où ils refusaient les rations de notre peuple quand nous n’étions pas d’accord avec les dictats du gouvernement des Etats-Unis et des agents de l’époque. Ils pouvaient – la main qui vous nourrit est la main qui peut vous affamer.

AMY GOODMAN: Je veux faire intervenir –

CHASE IRON EYES: Et c’est ce qui se passe en ce moment même.

AMY GOODMAN: Je veux faire intervenir Dallas Goldtooth du Réseau Environnemental Autochtone, qui nous rejoint de Chicago. Dallas, pouvez-vous nous parler des protestations en cours, le Conseil de Seattle dit qu’ils vont désinvestir de la Wells Fargo, et il y a d’autres actions en ce moment? Vos intentions?

DALLAS GOLDTOOTH: Merci beaucoup, Amy, de m’avoir invité. Et avant tout, je veux dire – que j’envoie ma reconnaissance et mon appréciation à notre jeunesse et à nos femmes Autochtones, qui ont conduit ces efforts, ce qui n’est pas nécessairement reflété par ces interviews, mais qui sont vraiment la colonne vertébrale de ce mouvement et nous ont conduits pendant tout son développement.

Vous savez, ce qui a commencé avec littéralement 20 à 30 personnes au milieu de la prairie, ce combat de la base contre cette méga-compagnie à des milliards de dollars, a culminé dans ce qui s’est passé l’autre jour à Seattle, où la ville a annoncé qu’ils allaient désinvestir plus de 3 milliards de dollars de cette compagnie – ou de Wells Fargo, qui finance cette compagnie. Je pense que ça montre la puissance d’une action unifiée. Ça montre le pouvoir de mobilisation. Et ça montre notre pouvoir, à nous, le peuple, et ce que nous pouvons faire quand nous mettons vraiment toute notre énergie et notre concentration pour construire un monde meilleur et durable.

Ainsi, en ce moment, nous avons un appel à l’action à travers toute la planète, et plus spécialement Turtle Island, aussi connue comme la prétendue Amérique du Nord, pour que les gens descendent dans les rues, se soulèvent et se joignent à Standing Rock en une mobilisation de masse, pour soutenir nos efforts et ce combat contre l’abrogation des droits des Autochtones, et le mépris complet de la loi du pays. Ainsi nous avons des actions à Washington, D.C., en fin d’après-midi. Il y en aura à Seattle, Los Angeles, San Francisco, Denver, Albuquerque et New York. Et ceux qui veulent vraiment suivre peuvent consulter EveryDayOfAction.org. C’est un nœud pour les actions que de nombreux groupes Autochtones qui ont combattu et ont été sur place à Standing Rock ont créé, afin que les gens aient un lieu centralisé d’information sur les actions de solidarité ayant lieu dans tout le pays. C’est donc EveryDayOfAction.org. Et le but de tout ceci –

AMY GOODMAN: Nous avons cinq secondes.

DALLAS GOLDTOOTH: Nous combattons un système et il faut que nous le fassions ensemble. Nous devons nous soulever ensemble –

AMY GOODMAN: Bien sûr, nous continuerons à suivre tout cela. Je sais, Dallas, que vous prenez l’avion pour Washington, pour cette action d’aujourd’hui. Dallas Goldtooth, du Réseau Environnemental Autochtone, des peuples Dakota et Diné. Chase Iron Eyes, du Projet Légal du Peuple Lakota [Lakota People’s Law Project] et de la Tribu Sioux de Standing Rock, dans le Dakota du Nord.

©DemocracyNOW!

 


 

STANDING ROCK: L’AUTORISATION DE PASSAGE POUR LE DAPL APPROUVEE DEFINITIVEMENT

Par Sacred Stone Camp
7 février 2017

 

Mardi 7 février, le Corps des Ingénieurs de l’Armée des Etats-Unis a émis une déclaration d’intention pour accorder l’autorisation de passage définitive pour que l’oléoduc Dakota Access traverse le Mni Sose (Fleuve Missouri). Ils passent outre à la Déclaration d’Impact Environnemental ordonnée en décembre, et ils passent outre à la période de notification au Congrès exigée par la loi. C’est la réponse au mémorandum du Président Trump, ordonnant au Corps d’Armée d’expédier l’approbation du projet.

La Tribu Sioux de Standing Rock et la Tribu Sioux de Cheyenne River vont probablement poursuivre en justice et demander un ordre de gel temporaire pour interrompre la construction pendant que la légalité de cette décision est examinée par la Cour. En attendant, DAPL va probablement commencer à creuser immédiatement. Les médias ont rapporté récemment que DAPL disait que le « meilleur scénario » était de 83 jours de l’autorisation jusqu’à ce que le pétrole coule.

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Le Camp de Sacred Stone avait également appelé à des actions dans le monde entier, pour le 8 février. L’appel disait : « Nous encourageons des groupes du monde entier à relier nos prières pour l’eau à d’autres combats contre le fascisme et la domination de peuples et de Notre Mère la Terre (déportations, bannissement de Musulmans, attaques contre le travail, dérégulation de Wall Street, autres projets de carburants fossiles, censure de la presse et des universités, etc) ».

L’appel citait aussi les cibles stratégiques à viser pour des actions, parmi elles, les banques investissant dans le DAPL (il est encore temps de les boycotter).

Et les messages à faire passer :

« – Levez-vous avec Standing Rock, contre les violations de souveraineté, les crimes contre Notre Mère la Terre, le fascisme, les violations de la loi, etc.

– Continuez à mettre en avant ce qui se passe sur le terrain dans le Dakota du Nord – démontrez que c’est une chose grave qui parle à tous les peuples, en face de la tyrannie du gouvernement Trump.

– Soutenez la demande des Tribus pour une Ordonnance Restrictive Temporaire / injonction !

– Résistez à l’attaque directe de Trump contre les communautés Autochtones par ses décrets sur le DAPL et le KXL. Les communautés Autochtones ne reculent pas.

– La violence policière semble inévitable et des victimes en masse sont très probables. Le seul moyen d’assurer la sécurité des gens est d’exécuter la Déclaration d’Impact Environnemental. Sinon, le sang versé sera sur les mains de Trump et celles du Corps d’Armée. »