Par Indigenous Environmental Network
Publié sur Facebook
7 novembre 2020
Traduction Christine Prat
Nous, le Réseau Environnemental Autochtone, applaudissons la défaite de Donald Trump, comme rappel de notre pouvoir collectif d’affronter la suprématie blanche et le fascisme. Un effort national de la base, organisé par les Noirs, les Peuples Autochtones, LGBTQIA et les Gens de Couleur, a fourni des votes essentiels nécessaires pour gagner cette élection. Nous ne le dirons jamais assez : C’est notre victoire, nous l’avons faite pour nos communautés. Nous n’allons pas mâcher les mots. Les Etats-Unis sont un état de colons qui a toujours exploité la terre, son peuple et ses ressources. Même avec le changement de l’Exécutif, nous savons que les systèmes qui ont réduit à l’état de marchandises notre peuple, nos terres, notre eau et notre ciel, ne seront pas ceux qui les sauveront. Ainsi, nous applaudissons ce moment en tant que baromètre de la direction et de la stratégie des BIPOC [Black, Indigenous, People Of Color] et nous fixons notre attention sur la récompense d’imaginer radicalement un futur meilleur pour nous tous. Un futur qui dépend d’une nouvelle économie et d’un paradigme environnemental.
Les Etats-Unis ont un nouveau président. Notre réseau continuera d’être une force motrice pour tenir les pouvoirs en place responsables vis-à-vis des peuples d’origine de ces terres et territoires. Dans toute l’Île de la Tortue, des Peuples Autochtones se soulèvent pour affirmer nos droits souverains inhérents, défendre nos territoires et protéger les générations futures. Pour la santé et le respect du caractère sacré de Notre Mère la Terre et Notre Père le Ciel, nous ne faiblirons pas, les voix Autochtones seront entendues.
Nous exigeons la justice climatique, nous exigeons une transition juste, nous exigeons un redressement économique juste, dirigé par la justice et l’éthique environnementales, nous exigeons que nos droits souverains soient respectés et renforcés. La nouvelle présidence doit accepter le rejet d’une économie extractive et construire une relation avec le sacré de Notre Mère la Terre et tout ce qui est en relation avec elle.
Nous devons voir un changement systémique dans les relations entre les Amérindiens, les Autochtones d’Alaska et d’Hawaï, et ce gouvernement fédéral. Nous devons voir une reconnaissance et une application complètes de nos droits selon les traités, que nos terres nous soient rendues, et la mise en pratique totale du principe de Consentement Libre, Préalable et Informé.
Nous concevons un nouveau paradigme qui reconnaitrait l’intégrité territoriale et les droits de Notre Mère la Terre, et l’auto-détermination des premiers peuples de ce pays. Et nous soutenons les Afro-américains, les gens de couleur, les pauvres, les migrants, LGBTQIA et tous les autres gens marginalisés qui demandent exactement le même changement de système.
Nous n’avons qu’Une Terre Mère et Un Père Ciel. Dans l’intérêt des sept prochaines générations de vie sur cette planète, nous continuerons à renforcer le pouvoir menant à des lendemains meilleurs.
Nous vous reverrons sur les lignes de front,
L’équipe d’Indigenous Environmental Network
Photo : Nedahness Greene
LE RESEAU ENVIRONNEMENTAL AUTOCHTONE REAGIT A L’EVACUATION FORCEE DES CAMPS DE RESISTANCE AU DAPL
CANNON BALL, Dakota du Nord – Le 22 février 2017, à 14h, heure locale, les protecteurs de l’eau du camp Oceti Sakowin ont été expulsés par le Corps des Ingénieurs de l’Armée. En dépit des demandes des dirigeants du camp de plus de temps pour nettoyer le camp, le Corps d’Armée n’a pas cédé et maintenu sa décision de vider le camp. Le Corps d’Armée prétend avoir juridiction sur le terrain où est situé le camp, bien que ce terrain soit compris dans les territoires non-cédés selon le Traité de Fort Laramie.
Les individus ayant volontairement quitté le camp avant 14h, ont eu le choix de prendre un bus pour être transportés jusqu’à un centre d’évacuation, ou de déménager dans d’autres camps situés hors de la zone d’évacuation. Les protecteurs de l’eau restés dans le camp risquent maintenant d’être arrêtés.
Il y a trois autres camps aux alentours où les protecteurs de l’eau peuvent déménager : Sacred Stone, Cheyenne River, et 7ème Génération.
Diverses catégories de forces de l’ordre étaient sur le site, celles du Sheriff du Comté de Morton, la Patrouille des Autoroutes de l’état du Dakota du Nord, la Garde Nationale du Dakota du Nord et les Rangers du Service du Parc National. Les Policiers du Bureau des Affaires Indiennes a établi un point de contrôle et une barricade sur le territoire de la Réserve de la Tribu Sioux de Standing Rock, sur l’autoroute 1806, au sud du pont sur la Rivière Cannonball.
La déclaration suivante est de Tom Goldtooth, Directeur Exécutif du Réseau Environnemental Autochtone:
«Nous sommes consternés par les évacuations forcées d’Autochtones aujourd’hui au Camp de Standing Rock, elles constituent une négation violente et superflue du droit constitutionnel des protecteurs de l’eau de protester pacifiquement et d’exercer leur droit à la liberté d’expression. Ça empêche de nettoyer le camp convenablement et crée une confusion et un chaos qui met le Fleuve Missouri en danger d’être pollué par les travaux de construction et des débris du camping.
«L’expulsion d’aujourd’hui est la perpétuation d’une pratique ayant cours depuis des siècles, par laquelle le Gouvernement des Etats-Unis déplace de force les Autochtones de nos terres et territoires. Nous demandons instamment à ceux qui soutiennent les protecteurs de l’eau de continuer à résister à cette mascarade en organisant des mobilisations de masse, des actions partout, s’exprimant contre les violations des droits selon les Traités de la Tribu Sioux de Standing Rock et du Conseil des Sept Feux de la Grande Nation Sioux, et de continuer à alimenter la capacité à aller en justice et à organiser la base contre l’oléoduc Dakota Access.
« Nos cœurs ne sont pas vaincus. La fermeture du camp n’est pas la fin d’un mouvement ou d’un combat, c’est un nouveau début. Ils ne peuvent pas éteindre le feu que Standing Rock a allumé. Il brûle en chacun de nous. Nous nous relèverons, nous résisterons, nous réussirons. Nous envoyons nos pensées pleines d’amour aux protecteurs de l’eau le long de la Rivière Cannonball aujourd’hui. Que tous soient aussi saufs que possible. »
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Indigenous Rising Media (sur Facebook)
En préparation pour aujourd’hui [22 février] les Protecteurs de l’Eau et les Peuples Autochtones à Oceti Sakowin/Le Grand Camp, ont mis le feu à leurs logements traditionnels.
Ce matin, Indigenous Rising a parlé avec Darren Begay, qui a géré les structures de style Navajo à Oceti. Il nous a dit que, comme Cette évacuation forcée s’approchait, il avait consulté les Anciens de ses terres ancestrales, et qu’ils étaient tous tombés d’accord, se référant à la conduite des forces de l’ordre dans le passé, qui, pendant les raids, cassaient et jetaient au rebus des objets sacrés et manifestaient un mépris total et un horrible manque de respect pour les tipis et autres habitats sacrés, pour dire qu’il valait mieux brûler ces structures sacrées plutôt que de les voire profanées par le Comté de Morton et les forces de l’ordre du Dakota du Nord.
Mettre le feu à nos habitations est un signe de respect pour elles. C’est un signe de respect pour ce à quoi elles ont servi pendant ces derniers mois. Elles ont servi à prier et à rassembler des gens. En y mettant le feu, nous envoyons leur fumée comme des prières. En y mettant le feu, nous nous assurons que ces structures partent dans la dignité.
Le 20 février, l’IEN [Réseau Environnemental Autochtone] avait publié le communiqué suivant:
RENOUVELLEMENT DE NOTRE SERMENT D’
ACCROITRE LA RESISTANCE (#GrowTheResistance)
Nous sommes à un moment critique de la résistance. Dans les quelques heures qui ont suivi la détention d’immigrants et de réfugiés dans des aéroports de tout le pays, des milliers de gens se sont précipités pour demander l’entrée et l’accueil d’immigrants de toutes nations. Dès que les raids de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] ont commencé, des jeunes se sont alignés devant les centres de détention, risquant l’arrestation pour avoir appelé à en finir avec la violente machine à déporter qui touche tant de nos familles, amis et voisins
Quand le Corps des Ingénieurs de l’Armée a approuvé l’autorisation de passage pour creuser sous le Fleuve Missouri, en violation des lois des traités Autochtones, les dirigeants Autochtones et leurs alliés ont immédiatement organisé des actions directes non-violentes aux bureaux des Corps des Ingénieurs de l’Armée, dans des bureaux fédéraux et dans des banques à Bellingham, Chicago, la Région de la Baie [de San Francisco – NdT], et à Seattle. C’est dans ces moments critiques que nous sommes appelés à réagir en tant qu’organisations, individuellement et en tant que mouvement plus large.
Tout en affirmant que les attaques contre nos communautés se produisent depuis des générations, le Réseau Environnemental Autochtone, GGJ [Grassroots Global Justice] et d’autres se sont engagés à soutenir et impliquer nos membres dans la résistance en ce nouveau moment politique. Nous continuerons à réagir aux évènements petits et grands tandis que nous renouvelons notre engagement de soutenir une vision de base d’un monde plus juste.
Pour renforcer notre opposition et notre vision, GGJ continue à joindre ses forces à celles du Réseau Environnemental Autochtone, de l’Alliance pour la Justice Climatique, et l’Alliance pour le Droit à la Ville, sous la bannière « Ça Prend Racine ».
Ensemble, quatre puissantes alliances de militants de base et de dirigeants communautaires sur la ligne de front, approfondissent notre force collective pour combattre la montée des attaques du Gouvernement Trump contre les acquis pour lesquels les gens de couleur, les femmes, les immigrants, les communautés LGBTQ et les ouvriers se sont battus.
Pour ceux d’entre vous qui ont manqué le compte-rendu de nos mobilisations pour l’inauguration, nous avons voulu partager une vidéo [en anglais] :
Nous appliquons une stratégie translocale, renforçant et reliant les luttes de résistance locales que nos membres mènent dans les communautés où ils sont implantés. Nous publierons un calendrier des actions d’It Takes Roots vers la fin de ce mois.
Les organisations de ce mouvement ont surmonté bien des tempêtes dans le passé et nous continuerons de même, spécialement si nous partageons nos ressources et nos leçons.
STANDING ROCK: APPEL URGENT A DES OBSERVATEURS INTERNATIONAUX
Résistance au Pipeline d’Accès Dakota,
Standing Rock, Dakota du Nord
Contact:
Joseph White Eyes 605-230-0812
jwhiteeyes62@gmail.com
Michelle Cook 914-334-0888
cookmichelle7@gmail.com
Carolyn Raffensperger 515-450-2320
raffenspergerc@cs.com
Traduction Christine Prat
Egalement publié sur Censored News
Nous, défenseurs Autochtones de la terre et de l’eau dans les territoires traditionnels garantis par traité de l’Oceti Sakowin, lançons un appel urgent à la communauté internationale pour nous assister face à une crise des droits de l’homme. La firme Dakota Access essaie de mettre un pipeline de pétrole brut sous le Fleuve Missouri. C’est une grave menace pour l’eau potable et les générations futures de l’Oceti Sakowin dont les membres vivent ici depuis des générations.
Ces derniers jours, des avions non identifiés tournoient au dessus du camp et nous sommes encerclés par les polices fédérales et de l’état. Nous pensons que les Anciens, les femmes et les enfants présents à ce rassemblement pacifique pourraient être menacés de danger imminent et par d’éventuelles actions violentes de la police de l’état et fédérale, tout comme de la sécurité privée. Le Gouverneur du Dakota du Nord a déclaré l’état d’urgence, fermé des routes et restreint la liberté de mouvement. Nous ne sommes pas armés. Nous n’avons ni téléphone portable ni wifi. Nous ne pouvons pas communiquer et renseigner le monde sur ce rassemblement pacifique.
Nous sommes décidés à défendre pacifiquement notre eau et notre territoire.
Nous cherchons d’urgence des observateurs des droits de l’homme nationaux et internationaux qui peuvent venir ici. Nous avons besoin que des rapporteurs des Nations Unies, des ONG (spécialement des Autochtones) et des Eglises soient au courant de l’escalade rapide des dangers auxquels ce rassemblement pacifique est exposé. Nous vous prions de venir et d’être témoins.
APPEL URGENT
23 août 2016
Contact:
LaDonna Allard (CSS), ladonnabrave1@aol.com (00-1-701) 426-2064
Dallas Goldtooth (IEN), dallas@ienearth.org (00-1-507) 412-7609
Tara Houska (HTE), tara@honorearth.org (00-1-612) 226-9404
Traduction Christine Prat
Voir également l’article de Brenda Norrell sur Censored News
Le rassemblement historique de tribus de tout le continent pour s’opposer au Pipeline d’Accès Dakota continue, face à la répression agressive de l’état et aux manipulations des médias. Vendredi dernier, le Gouverneur Dalrymple a déclaré l’Etat d’Urgence afin de pouvoir mettre en jeu des ressources d’état supplémentaires pour « gérer les risques à la sécurité publique associés à l’action de protestation. » Dalrymple s’est plaint d’ ‘agitateurs extérieurs’ responsables de ‘centaines d’actes criminels,’ et a appelé à l’aide les officiels fédéraux. LaDonna Allard, Directrice du Camp de Sacred Stone, dit: « Le rassemblement reste 100% pacifique et cérémoniel, comme au premier jour. Nous sommes réunis pour prier. Les armes à feu ou autres ne sont pas permises. Pourquoi un rassemblement d’Indiens est-il menaçant et effrayant par nature pour certaines personnes? »
Lundi 22 août, le Conseil du Comté de Morton a également déclaré l’Etat d’Urgence pour avoir accès aux fonds accordés par le Gouverneur – pour demander le paiement d’heures supplémentaire, de l’équipement et de l’argent pour rembourser d’autres agences de maintient de l’ordre qui envoient des ressources. Cette décision repose sur un récit mensonger de violence, mis en avant par le Sheriff de Comté de Morton, qui la semaine dernière a lancée des affirmations choquantes et non fondées sur la présence de ‘bombes artisanales’ et de ‘violence par armes à feu’ sur le site. Dallas Goldtooth, Organisateur de la Campagne Laissez Le Dans le Sol pour le Réseau Environnemental Autochtone (IEN) dit : « Ce sont des déclarations dangereuses du Sheriff Kirchmeier qui ne font qu’accroître le ressentiment entre les résidents Autochtones et non-Autochtones. De plus, nous avons des femmes, des enfants et des personnes âgées dans notre camp; et à cause des récits mensongers du Sheriff, ces familles doivent maintenant craindre pour leur sécurité. »
Entretemps, la principale route d’accès au camp, la route 1806, a été fermée par les autorités depuis vendredi. Un check point de style militaire a été établi à Fort Lincoln, où les automobilistes sont constamment surveillés par des caméras et interrogés sur leurs activités. On enregistre leur identité et quiconque est suspecté d’aller au camp est forcé de faire demi-tour et d’emprunter un long détour. Ces check points enfreignent les protections constitutionnelles et la loi internationale en restreignant la liberté de mouvement sans justification. Ils isolent encore davantage des gens qui le sont déjà extrêmement, géographiquement et politiquement. En même temps, la présence policière a été augmentée sur la réserve et beaucoup de gens ont fait l’objet d’un profilage racial et de harcèlement injustifié.
Lundi, le Directeur de la Sécurité Intérieure du Dakota du Nord a ordonné l’enlèvement de caravanes médicales appartenant à l’état, et de réservoirs d’eau du camp, citant des rapports faisant état d’activité illégale et de craintes que l’équipement ne soit pas sûr. Tara Houska, Directrice des Campagnes Nationales de Honor the Earth dit: « C’est extrêmement ironique que le Gouverneur débloque des fonds d’urgence sous prétexte de santé et de sécurité publiques, puis retire l’infrastructure qui contribue à assurer la santé et la sécurité dans le camp. Ce n’est que de la répression contre notre mouvement grandissant pour protéger notre eau et les générations futures. »
La Patrouille des Autoroutes du Dakota du Nord et le FBI ont aussi annoncé qu’ils menaient une enquête sur deux incidents de ‘frappes au laser’ visant l’avion de surveillance patrouillant au dessus du camp. « Pourquoi ouvrir une enquête fédérale sur un laser au lieu de demander quel droit a le Gouvernement des Etats-Unis de faire passer des avions de surveillance au-dessus de nations souveraines? » dit Houska.
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No Dakota Access in Treaty Territory – Camp of the Sacred Stones
Indigenous Environmental Network