Les Etats-Unis et le Canada en Tête des Violateurs des Droits Autochtones : Extractivisme, Militarisation et Pensionnats
Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Et Indybay
1er août 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
GENÈVE – Les Etats-Unis et le Canada sont parmi les pays qui violent les droits humains des Peuples Autochtones, des compagnies minières basées aux Etats-Unis et au Canada ont un lien avec les assassinats d’Autochtones partout dans le monde, dirent les Autochtones au Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones.
Les Etats-Unis sont responsables de l’accélération des crimes contre l’humanité, avec ses guerres incessantes qui causent la mort de millions d’innocents, mais qui profitent aux fabricants d’armes.
Le Canada a une longue histoire de crimes contre les Autochtones, entre autres le mandat accordé aux églises d’enlever les enfants Autochtones à leurs familles et de les institutionaliser dans des écoles résidentielles, ce qui a causé des agressions, des tortures et des meurtres, et a traumatisé des générations. Le Pape a confirmé en 2022 que l’Église Catholique était responsable de génocide des Autochtones. Actuellement, les Mères Mohawk à Montréal contrôlent les fouilles de tombes à l’Université McGill, un site de torture de la CIA.
Au cours du témoignage devant les Nations Unies à Genève en juillet, des Autochtones du Pérou ont dit qu’ils se faisaient tirer dessus à partir d’hélicoptères de l’armée, sous les ordres du Président, alors qu’ils manifestaient pour protéger leurs terres d’extractivisme et d’abattage illégaux. Les Etats-Unis ont déployé des soldats pour soutenir le coup d’état et servir contre le mouvement conduit par des femmes Autochtones.
Actuellement, aux Etats-Unis, des terres Autochtones sont attaquées par des compagnies minières, dans le cadre de la campagne trompeuse de ‘laver plus vert’ pour l’extraction de lithium pour les batteries des voitures électriques. Le site d’un Massacre de Paiutes dans le nord du Nevada est creusé par une compagnie étrangère, Lithium Americas du Canada, en violation des lois fédérales qui protègent les sites funéraires et religieux des Autochtones, ainsi que les espèces menacées et protégées, et l’eau souterraine. La Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland dit qu’elle soutient la mine de lithium qui est en train de détruire le site funéraire non indiqué de Paiutes massacrés à Peehee Mu’huh, ou Thacker Pass.
Les Black Hills sacrées sont menacées par des compagnies minières, qui menacent aussi les sources d’eau, dit Wakinyan LaPointe, Sicangu Lakota de Rosebud, dans le Dakota du Sud, représentant de l’AIM Ouest, aux Nations Unies.
« Nos Black Hills sacrées sont menacées de destruction par des multinationales minières et n’ont pas de mesures préventives de l’état » dit LaPointe au Mécanisme d’Experts des Nations Unies, qui rapporte au Conseil des Nations Unies pour les Droits Humains.
« Il n’y a pas de plus grand violateur des droits tribaux que le Département de la Justice des Etats-Unis » dit Lisa White Pipe, Lakota, membre Sicangu du conseil de Rosebud, représentant la Coalition de Grandes Tribus, présidée par la Nation Blackfeet.
Lisa White Pipe dit que le gouvernement des Etats-Unis ne se pliait pas aux Traités et ne protégeait pas les Autochtones. Une assistance technique est nécessaire pour guérir de l’assimilation et des pensionnats, et il faut plus de ressources pour la réconciliation et la sécurité publique.
Lisa White Pipe dit que les Etats-Unis devaient rendre les terres confisquées pour les pensionnats, y compris la terre utilisée pour le Pensionnat Indien de Rapid City, dans le Dakota du Sud.
« Les Etats-Unis n’ont pas remédié à la dépossession massive de nos terres Indiennes causée par la Politique de Pensionnats Indiens, bien qu’il y ait des lois fédérales écrites qui exigent le retour de ces terres. Le Pensionnat Indien de Rapid City est un exemple parmi des centaines, financés et approuvés par les Etats-Unis. Nous appelons les Etats-Unis à effectuer ces restitutions de terres maintenant. »
Le gouvernement Biden a maintenant rejoint la firme étrangère Rio Tinto pour combattre le Bastion Apache devant un tribunal fédéral. Rio Tinto a le projet de creuser une mine de cuivre dévastatrice sur le site cérémoniel Apache d’Oak Flat. La décharge pour les déchets devrait se situer tout près, dans un village ancestral O’odham.
Rio Tinto – qui a fait exploser 46000 ans d’enseignements Aborigènes sacrés en Australie – a été forcé d’admettre des viols à grande échelle dans ses mines d’Australie et d’Afrique du Sud.
LE GENOCIDE DES PENSIONNATS ET LA VIOLENCE SEXUELLE DE L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE
Ruth Ann Buffalo, Mandan et Hidatsa, décrit la violence sexuelle exercée par l’industrie pétrolière dans le Dakota du Nord, et les effets permanents du génocide perpétré par les pensionnats. Parlant de la violence environnementale, elle dit aussi que les agents de sécurité privés qui travaillent pour les grandes compagnies étaient responsables de violence sexuelle, d’exploitation et de trafic.
R.A. Buffalo dit que chez elle, à Fort Berthold dans le Dakota du Nord, le développement de l’industrie du pétrole avait proliféré depuis 2010. Des agents de firmes de sécurité privées et de milices, employés par des compagnies comme Exxon Mobil et Conoco Philips, sont complices et souvent impliqués dans la violence sexuelle, l’exploitation, le trafic et la disparition de femmes et de filles Autochtones. « Le pouvoir économique des compagnies pour lesquelles ils travaillent font que leurs actions sont souvent commises en toute impunité. »
L’oppression militaire des Etats-Unis a été décrite par des Chagossiens qui ont été chassés de leur île dans l’Océan Indien.
« Maintenant, nous vivons une vie qui n’est pas la nôtre » dit Bernadette Dugasse, Chagossienne, aux Nations Unies. Ses compatriotes vivaient une vie de poésie et de chansons, avant que leur île ne soit réquisitionnée pour une base militaire des Etats-Unis, avec l’aide Britannique.
[Les Chagossiens sont des descendants d’esclaves Africains de la France amenés dans les îles Chagos, dont ils ont été chassés dans les années 1960 par le gouvernement Britannique, afin de permettre aux USA d’y établir une base militaire. La plupart vivent actuellement à l’Île Maurice ou au Royaume-Uni. NdT].
Un représentant de l’AIM Ouest décrit la militarisation de la frontière US/Mexique, soulignant la violence exercée par les forces de l’ordre locales, de l’état et fédérales, entre autres des kidnappings et des meurtres.
Raymond Mattia, Tohono O’odham, s’est fait tirer dessus à 9 reprises par des agents de la Patrouille des Frontières US et est décédé devant sa porte. Des enfants Autochtones meurent dans les prisons de la Patrouille des Frontières US.
Le nombre des tours de surveillance du gouvernement des Etats-Unis à la frontière US/Mexique augmente aussi, dit le représentant de l’AIM Ouest, en parlant des tours fixes construites par la firme Israélienne Elbit Systems. 11 de ces tours sont en territoire Tohono O’odham. Les tours Israéliennes fournissent une surveillance en direct à la Patrouille des Frontières.
Les pays les plus mortels pour les défenseurs des droits humains sont le Honduras, le Pérou, le Mexique, le Guatemala, le Brésil, les Philippines et la Colombie, selon un rapport de l’Internationale des Droits des Peuples Autochtones. L’extractivisme et l’agrobusiness sont le plus fréquemment liés à ces attaques, et les Etats-Unis et le Canada sont parmi les pays les plus responsables.
La majorité des compagnies impliquées dans les violations des droits humains et les assassinats d’Autochtones sont basées au Honduras, au Guatemala, au Canada, aux USA, au Mexique et en Chine, dans cet ordre, dit l’Internationale des Droits des Peuples Autochtones dans sa documentation présentée aux Nations Unies.
Femmes Autochtones sauvagement attaquées au Pérou. ©Photo Voices in Movement.
©Censored News
Par Indigenous Environmental Network
Publié sur Facebook
7 novembre 2020
Traduction Christine Prat
Nous, le Réseau Environnemental Autochtone, applaudissons la défaite de Donald Trump, comme rappel de notre pouvoir collectif d’affronter la suprématie blanche et le fascisme. Un effort national de la base, organisé par les Noirs, les Peuples Autochtones, LGBTQIA et les Gens de Couleur, a fourni des votes essentiels nécessaires pour gagner cette élection. Nous ne le dirons jamais assez : C’est notre victoire, nous l’avons faite pour nos communautés. Nous n’allons pas mâcher les mots. Les Etats-Unis sont un état de colons qui a toujours exploité la terre, son peuple et ses ressources. Même avec le changement de l’Exécutif, nous savons que les systèmes qui ont réduit à l’état de marchandises notre peuple, nos terres, notre eau et notre ciel, ne seront pas ceux qui les sauveront. Ainsi, nous applaudissons ce moment en tant que baromètre de la direction et de la stratégie des BIPOC [Black, Indigenous, People Of Color] et nous fixons notre attention sur la récompense d’imaginer radicalement un futur meilleur pour nous tous. Un futur qui dépend d’une nouvelle économie et d’un paradigme environnemental.
Les Etats-Unis ont un nouveau président. Notre réseau continuera d’être une force motrice pour tenir les pouvoirs en place responsables vis-à-vis des peuples d’origine de ces terres et territoires. Dans toute l’Île de la Tortue, des Peuples Autochtones se soulèvent pour affirmer nos droits souverains inhérents, défendre nos territoires et protéger les générations futures. Pour la santé et le respect du caractère sacré de Notre Mère la Terre et Notre Père le Ciel, nous ne faiblirons pas, les voix Autochtones seront entendues.
Nous exigeons la justice climatique, nous exigeons une transition juste, nous exigeons un redressement économique juste, dirigé par la justice et l’éthique environnementales, nous exigeons que nos droits souverains soient respectés et renforcés. La nouvelle présidence doit accepter le rejet d’une économie extractive et construire une relation avec le sacré de Notre Mère la Terre et tout ce qui est en relation avec elle.
Nous devons voir un changement systémique dans les relations entre les Amérindiens, les Autochtones d’Alaska et d’Hawaï, et ce gouvernement fédéral. Nous devons voir une reconnaissance et une application complètes de nos droits selon les traités, que nos terres nous soient rendues, et la mise en pratique totale du principe de Consentement Libre, Préalable et Informé.
Nous concevons un nouveau paradigme qui reconnaitrait l’intégrité territoriale et les droits de Notre Mère la Terre, et l’auto-détermination des premiers peuples de ce pays. Et nous soutenons les Afro-américains, les gens de couleur, les pauvres, les migrants, LGBTQIA et tous les autres gens marginalisés qui demandent exactement le même changement de système.
Nous n’avons qu’Une Terre Mère et Un Père Ciel. Dans l’intérêt des sept prochaines générations de vie sur cette planète, nous continuerons à renforcer le pouvoir menant à des lendemains meilleurs.
Nous vous reverrons sur les lignes de front,
L’équipe d’Indigenous Environmental Network
Photo : Nedahness Greene
LONGUE MARCHE 2019: “NOUS CONTINUERONS”, D’ALCATRAZ A WASHINGTON
La première Longue Marche a eu lieu en 1978, pour commémorer l’occupation de l’Ile d’Alcatraz, dans la Baie de San Francisco, par des membres de l’AIM en 1969. Depuis, plusieurs Longues Marches ont eu lieu, pour attirer l’attention sur les problèmes qui touchent les Autochtones. Celle de cette année, du 11 février au 15 juillet, se propose de traiter de problèmes qui n’affectent pas seulement les Autochtones d’Amérique du Nord, mais tous les Peuples Autochtones. Si la France n’est pas citée parmi les pays qui enfreignent gravement les Droits des Autochtones, c’est parce que la France a supprimé, en 2003, le terme “Peuples” de sa Constitution, pour le remplacer par “populations”. Elle a donc pu signer la Déclaration des Nations Unis sur les Droits des Peuples Autochtones sans les respecter, étant donné qu’il n’y a plus de Peuples Autochtones en France. Cependant, les problèmes cités dans la déclaration ci-dessous s’appliquent totalement aux Peuples Autochtones de Guyane, de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie.
Christine Prat
Communiqué de Presse du 6 février
Projet en 11 points publié sur Censored News
Le 7 février 2019
Traduction Christine Prat
Longue Marche 2019, communiqué de presse du 6 février
La ‘Longue Marche: Nous Continuerons’ a été entreprise pour s’attaquer aux principales menaces pesant sur les Amérindiens et les Peuples et Nations Autochtones. C’est une Marche spirituelle pour tous les Peuples Autochtones et nos alliés. En 1978, la [première] Longue Marche a été organisée comme moyen d’affronter 11 projets de loi anti-Indiens au Congrès, entre autres un projet de loi visant à abroger tous les traités avec les Indiens. En 2019, nous sommes à nouveau confrontés à de graves menaces pour nos enfants, nos femmes, nos terres, nos eaux, notre souveraineté et même notre Savoir Autochtone.
Le 11 février, nous commencerons par une Cérémonie sur l’Ile d’Alcatraz, dans la Baie de San Francisco, pour commencer notre Marche spirituelle jusqu’au Monument de Washington, à Washington D.C. Nous avons identifié 11 domaines que nous devons affirmer, défendre et enseigner. Ce sont:
- Soutenir et Protéger les Enfants Indiens
- Honorer les Femmes Autochtones
- Renforcer la Souveraineté Inhérente et Autochtone
- Créer une Convention de l’Environnement
- Faire annuler la Loi 280 et la Doctrine des Pleins Pouvoirs
- Nettoyage et Protection de la Terre, des Eaux et de l’Air
- Traités, Territoires et Responsabilités Coutumières
- Renforcer et Affirmer la Liberté Spirituelle et Protéger les Sites Sacrés
- Protéger le Savoir Autochtone
- Soutenir une Transition Juste
- Affronter l’Abus d’Alcool et Autres Drogues
En route, nous voulons être informés de problèmes qui peuvent entrer dans ces onze thèmes. Nous voulons aussi encourager ceux qui ont participé à des Marches précédents à communiquer leur histoire, et écouter les communautés le long du trajet, qui ont aussi leurs propres histoires à raconter.
En arrivant à Washington, D.C., nous organiserons des discussions sur ces problèmes, dans l’intention de trouver des bases communes sur lesquelles les diverses Nations et organisations des Peuples Autochtones peuvent être d’accord. Nous espérons que ces discussions se produiront dans beaucoup de lieux à la fois, avec des actions décentralisées, et que nous en formerons un réseau ensemble, en plus du Manifeste de la Longue Marche. A cause des menaces importantes pesant sur nos Peuples, beaucoup de nos actions sont des réactions à ce que les états-nation et les grandes compagnies nous font. Ces importantes actions défensives ont joué un rôle majeur pour préserver ce que nous avons encore. Notre espoir, en trouvant des bases communes à certains de ces problèmes, est de pouvoir nous engager dans une pensée stratégique et une coordination entre nous tous. Peu importe les obstacles, peu importe les attaques pouvant se produire, peu importe à quel point les choses peuvent être difficiles… Nous Continuerons.
LONGUE MARCHE 2019: LE PLAN EN 11 POINTS
1) Soutenir les Enfants Indiens : la Loi sur le Bien-Etre des Enfants Indiens est censée protéger les enfants Indiens contre la possibilité d’être emmenés de force loin de leurs Nations. Elle a récemment été jugée anticonstitutionnelle dans l’affaire Braken v. Zinke. La décision était fondée sur les droits de l’état, ignorant la souveraineté tribale, et considérant le statut des Indiens comme étant seulement racial, et non pas fondé sur la relation légale/politique entre les Nations Indiennes et le gouvernement des Etats-Unis. Si c’est approuvé par la Cour Suprême, les enfants Indiens seront un gibier facile pour les états en collusion avec agences d’adoption privées, pour kidnapper légalement des enfants Indiens. Les bases de cette décision ouvriraient aussi les portes à une nouvelle ère de “Termination”* [au sens ‘Terminator’], qui annihilerait la Souveraineté Tribale. De plus, 14 000 enfants sont détenus dans des camps de prisonniers à la frontière sud des Etats-Unis, la plupart d’entre eux étant Autochtone. Ces enfants sont oubliés, et il faut beaucoup de pression pour que ce crime contre l’humanité soit stoppé.
2) Honorer les Femmes Autochtones : Le respect et la protection de Notre Mère la Terre est un principe commun aux Peuples et Nations Autochtones. Les Femmes Autochtones ont toujours été en première ligne et au cœur de chaque lutte pour protéger nos terres, nos eaux, les familles et les nations sur ce plan. Cependant, les femmes Autochtones sont toujours marginalisées et soumises aux maltraitances, au viol et au meurtre. En tant que nations Autochtones, nous avons le devoir de changer activement cet état de fait. Il ne peut pas y avoir de protection de Notre Mère la Terre s’il n’y a pas de protection des Femmes Autochtones. Collectivement, nous devons créer et développer des façons d’honorer les Femmes Autochtones en faisant en sorte que les hommes prennent la responsabilité de mettre fin aux maltraitances et au viol dans nos communautés, et en amenant devant la justice ceux qui commettent ces crimes.
3) Renforcer la Souveraineté Inhérente et Autochtone : Les états-nations, y compris les Etats-Unis, sapent la souveraineté inhérente et l’autonomie en réduisant l’autonomie à rien d’autre que la gestion de nos affaires. La structure d’entreprise ou celle de municipalité sont les seules structures que nous pouvons choisir. Ce n’est rien d’autre que la ‘Termination*’ [‘Liquidation’] sous diverses formes. Les états-nation d’Australie, du Canada, de Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis ont formé une alliance appelée CANZUS qui coordonne une politique commune pour atteindre ce but. Nous réaffirmons notre détermination au maintien de notre souveraineté inhérente et notre autonomie en tant que Nations Autochtones, sous une forme qui inclut nos propres lois, valeurs, coutumes et traditions. La Souveraineté Autochtone n’est pas définie par des lois, des règles et règlements non-Autochtones ; ni par le développement économique, une “bonne gouvernance”, ou des structures d’entreprise. Ces éléments sont peut-être pragmatiques, mais ils ne nous définissent pas. Nous soutenons aussi plus spécifiquement la souveraineté tribale, et la relation entre les Nations Indiennes et les Etats-Unis comme une relation de nation à nation, pas seulement de gouvernement à gouvernement, décrite à tort. Tout ceci est sous-tendu par une longue histoire de relation bilatérale, biculturelle, fondée non pas sur l’égalité, mais sur des principes d’équité. Cela signifie que la relation reconnaît chacune des parties comme étant de même statut, mais en maintenant leurs identités distinctes. Les idéaux Autochtones sur la souveraineté ne concernent pas seulement le pouvoir et le contrôle, mais aussi la responsabilité et le respect. Ceci implique des obligations pour les citoyens d’une Nation Autochtone de mettre en pratique des responsabilités traditionnelles et coutumières, enracinées dans le Savoir Autochtone, et incluant la protection de nos relations respectives avec nos terres, nos eaux, les animaux et les plantes. Ce concept de Souveraineté Autochtone a été gravement mis au défi par une longue histoire de ‘destinée manifeste’, de génocide, et de perte. Il est essentiel pour nous, Nations Autochtones, de réaffirmer activement la pratique de la Souveraineté Autochtone d’une part, et de mener des combats légaux et politiques d’autre part.
4) Créer une Convention de l’Environnement : En tant que Peuples Autochtones, nous avons la responsabilité d’être les gardiens de l’environnement. Cette responsabilité s’applique à toutes nos nations Autochtones respectives, quelques soient les politiques et les lois de l’état-nation. Nous nous engageons donc à obtenir la création d’une Convention de la Protection de l’Environnement, soumise à l’approbation des Nations Autochtones, qui établisse des standards minimaux concernant tout développement dans les bassins aquifères et les territoires traditionnels autour de nos Nations respectives.
5) Faire annuler la Loi 280 et Renverser la Doctrine des Pleins Pouvoirs : La Loi 280 est une relique de l’époque de la “Termination*” [“Liquidation”] des années 1950. Elle attribue la juridiction criminelle et civile sur certaines Nations Indiennes à certains états. Nous soutenons l’annulation de cette loi et l’obtention de ressources appropriées pour effectuer la transition vers le retour à la juridiction de la Nation Indienne. La Doctrine des Pleins Pouvoirs est un héritage du racisme juridique établi par une décision de justice appelée US v. Kagama (1886). Selon cette doctrine, le Congrès a une autorité unilatérale sur les Nations Indiennes. La Loi Dawes de Distribution des terres, les politiques de “Termination”*, et toutes les autres lois du Congrès contre les Nations Indiennes depuis lors, ont été adoptées selon la Doctrine des Pleins Pouvoirs, et les Nations Indiennes ne peuvent donc pas contester légalement la constitutionalité de ces lois. La reconnaissance de la souveraineté Indienne n’existe littéralement que selon les caprices du Congrès. En ces temps que nous vivons, c’est particulièrement inquiétant. Nous sommes déterminés à affirmer notre souveraineté en dépit de toute action du Congrès qui serait autrement inconstitutionnelle, et à développer des stratégies pour renverser cette doctrine raciste.
6) Nettoyage et Protection de la Terre, des Eaux et de l’Air : Les territoires Indiens ont longtemps été considérés comme des dépotoirs par diverses entreprises et administrations gouvernementales. Par exemple, l’un des pires accidents nucléaires des Etats-Unis a été la rupture d’un bassin contenant des déchets de traitement d’uranium à Churchrock, dans la Nation Navajo, en 1979. 38 ans plus tard, la zone n’a toujours pas été nettoyée convenablement, et les gens et le bétail sont toujours exposés à l’eau contaminée. Nous admettons que 500 millions ont été alloués au nettoyage de certains dégâts causés par l’extraction d’uranium dans la Nation Navajo, mais nous craignons sérieusement que ces fonds et d’autres destinés à d’autres nettoyages de l’environnement, ne soient supprimés sous le gouvernement actuel. De plus, le racisme environnemental, inhérent à l’insuffisance des fonds et de la reconnaissance des dommages à l’environnement qui frappent les Peuples Autochtones, doit être définitivement éradiqué. Nous demandons la création d’un Super Fonds pour remédier à la négligence historique de tous les états-nations, pour nettoyer nos terres et nos eaux, et mettre en œuvre des politiques empêchant qu’elles ne soient à nouveau polluées.
7) Traités, Territoires et Responsabilités Coutumières : Aux Etats-Unis, l’autorité de la Nation Indienne ne s’étend pas seulement jusqu’aux frontières de la réserve, elle s’étend sur les territoires traditionnels respectifs. Ça comprend les territoires selon les traités et les territoires non-cédés pris sans consentement. Cette autorité ne s’étend pas seulement à la chasse, la pêche, la nourriture et la cueillette de plantes médicinales, mais aussi à nos sites sacrés et à la protection de nos bassins aquifères. Tout processus de consultation sera inadéquat, parce qu’en fin de compte, l’autorité ultime sera toujours aux mains de non-Indiens. Nous sommes plus que capables de comprendre et de prendre des décisions sur les questions de développement dans nos régions traditionnelles. Nous notons aussi la décision récente de la Cour Suprême du Canada, dans l’affaire Tsilhqot’in v. British Columbia 2014 SCC 22 (de 2014). Dans cette affaire, il a été reconnu que la Nation Tsilhqot’in avait prouvé avoir conservé le titre aborigène sur une large part de son territoire traditionnel et a donc été reconnue comme ayant autorité de consentement sur la coupe du bois dans cette zone. Nous affirmons que le même principe devrait être adopté aux Etats-Unis, reconnaissant l’autorité de consentement des Nations Indiennes sur des développements touchant les droits et les responsabilités de chasse et de pêche, les droits et les responsabilités sur la nourriture et la cueillette, et ceux concernant les sites sacrés et les sites Cérémoniels.
8) Renforcer et Affirmer la Liberté Spirituelle et Protéger les Sites Sacrés : Les attaques légales contre les croyances et les pratiques spirituelles Indiennes ont augmenté au cours des dernières décennies. Malgré la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens de 1978, qui exige que les administrations fédérales respectent les pratiques spirituelles Indiennes, ces mêmes administrations ignorent ou oppressent activement ces pratiques spirituelles. Par exemple, le Corps des Ingénieurs de l’Armée Américaine, en soutenant l’oléoduc DAPL, a activement soutenu le Service du Sheriff du Comté de Morton, en empêchant des Indiens de prier sur une terre supposée relever de leur juridiction. Beaucoup des actions militaires entreprises contre les Défenseurs de l’Eau, ont eu lieu dans des lieus supposés être sous juridiction fédérale et impliquaient en premier lieu la répression de la liberté religieuse. Il y a eu aussi plusieurs décisions de justice, telles l’affaire Lyng v. Northwest Indian Cemetery Protection Association (en 1988) qui ont créé une norme plus lâche pour la protection des croyances et pratiques spirituelles Indiennes selon le Premier Amendement [de la Constitution Américaine, amendement qui garantit la liberté d’expression et d’opinion]. Nous sommes déterminés à affirmer nos voies spirituelles dans nos territoires, que ce soit dans ou en dehors de la réserve, et nous considérons que c’est une responsabilité essentielle. Nous affirmerons ces responsabilités sur nos sites sacrés et Cérémoniels, en tant que faisant partie d’une pratique vivante, et non pas comme relique du passé.
9) Le Savoir Autochtone : Le Savoir Autochtone comprend nos voies spirituelles, nos langues, nos coutumes, nos valeurs traditionnelles, nos structures sociales, nos lois, nos structures politiques. Et bien qu’il soit au cœur même de qui nous sommes, il est gravement menacé. A la base, les grandes entreprises et les états-nations qui ont, pendant des générations, attaqué, sapé et minimisé le Savoir Autochtone, créent maintenant des définitions qui le reconnaissent, selon leurs conditions et dans leur contexte, comme un droit de propriété. Ce qui ne devrait jamais être défini selon les façons de penser non-Autochtones, est maintenant défini dans divers forums des Nations Unies et autres, comme manières de soutenir le développement. C’est particulièrement flagrant à propos des questions de marché du carbone et des crédits de carbone. Pour protéger le Savoir Autochtone, nous demandons une définition établie à partir d’une perspective émanant entièrement des Peuples Autochtones, qui se situe totalement en dehors de la loi de propriété. Hors d’un tel point de vue, ceux qui cherchent à imposer des projets de développement aux Peuples Autochtones devront reconnaître que le Savoir Autochtone est négativement touché par le développement et peut leur être pris avec des compensations en propriété.
10) Transition Juste : Le système économique actuel n’en fait pas assez pour résoudre les graves problèmes environnementaux comme le changement climatique. Souvent, les Nations Autochtones sont en première ligne pour mettre un terme aux projets de développement qui causent les dégâts. Une transition juste est une façon de créer des économies durables à grand échelle, qui se concentrent sur l’énergie renouvelable, et la santé et le bien-être des communautés.
11) Alcool et Autres Drogues : L’Alcool et Autres Drogues ont joué un rôle majeur dans la soumission de nos Peuples et de nos Nations. L’alcool, l’héroïne et les méthamphétamines, pour n’en citer que quelques-unes, continuent de causer des ravages. Il est nécessaire de renforcer notre détermination collective de mettre un terme à l’intoxication et aux violences qui mènent à briser les familles et les communautés.
* Il s’agit du terme “Termination”, qui qualifie la politique menée contre les Indiens dans les années 1950. Il s’agissait de supprimer les réserves – ce qui ne pouvait qu’être approuvé par les Blancs progressistes et les Européens choqués par la notion de ‘réserve’. Cependant, le but était de disséminer les Autochtones dans la société blanche, en comptant sur le fait que beaucoup d’entre eux, brutalement arrachés à leur communauté et leur façon de vivre, seraient tués par l’alcoolisme ou se suicideraient. Les survivants finiraient par être noyés dans la société américaine, les enfants étant éduqués à l’école comme des Américains moyens. Il s’agissait donc bien de génocide, et de “Termination” au sens du film “Terminator”.
LES NATIONS UNIES SOMMEES D’INTERROMPRE LA CONSTRUCTION DU PIPELINE DAKOTA ACCESS: DECLARATION DE LADONNA BRAVE BULL ALLARD
Par Brenda Norrell
Censored News
3 octobre 2016
Traduction Christine Prat
NEW YORK – LaDonna Brave Bull Allard, une Lakota de Standing Rock, a sommé les Nations Unies d’interrompre immédiatement le pipeline Dakota Access et demandé une assistance immédiate pour les Dakota, Lakota et Nakota. Mme Allard s’est adressée à l’Assemblée Générale des Nations Unies au cours d’une séance consacrée aux Problèmes Autochtones.
Mme Allard a commencé sa déclaration en soulignant le besoin de consultation et en montrant à quel point c’est vital pour le bien-être des Nations Autochtones.
Mme Allard a dit que le pipeline Dakota Access constitue une violation flagrante de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, du Traité de Fort Laramie de 1868, des revendications territoriales Indiennes non résolues, et, ce qui est le plus important, de Notre Mère la Terre.
Les gens de Standing Rock en appellent à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones et à d’autres lois des Nations Unies pour stopper ce pipeline.
« Nous demandons qu’un observateur et une équipe de journalistes soient envoyés immédiatement et de façon permanente à Standing Rock. »
Mme Allard a dénoncé le terrorisme permanent exercé contre les Autochtones par les multinationales à Standing Rock, en Amazonie et ailleurs.
Elle dit que les Peuples Autochtones protègent la vie sur terre et de l’eau saine pour les générations futures, afin que toute vie continue d’exister. Le savoir traditionnel Autochtone est la seule voie qui existe encore pour remédier à la destruction incessante causée par la consommation.
Sans le savoir traditionnel Autochtone, la voie sera celle de la destruction.
Elle a demandé l’unité pour protéger l’eau et demandé que les Nations Unies interviennent pour arrêter immédiatement la construction du pipeline Dakota Access.
« Nous devons nous unir pour protéger l’eau et notre Mère la Terre. »
La Déclaration de LaDonna Brave Bull Allard :
Je salue les distingués représentants,
Je vous salut de bon cœur aujourd’hui. Je suis Ta Maka Waste Win, membre de la Tribu Sioux de Standing Rock, je parle en prenant en compte la participation de plus de 300 millions d’Autochtones de Unci Maka, notre Mère la Terre. Dans le cadre du système des Nations Unies, nous les Peuples Autochtones demandons qu’on nous accorde une participation au plus haut niveau et que nos représentants soient légitimes et élus par les Nations et organisations Autochtones dans chaque région. Ceci assurera que notre participation et nos contributions aux questions qui nous concernent soient traitées légitimement. Le manque de représentation et de contributions légitimes aux questions qui nous concernent aboutissent à des violations de nos droits égaux et inaliénables de membres de la famille humaine. C’est se qui se passe dans la situation actuelle urgente de la Tribu Sioux de Standing Rock, chez moi, où la compagnie Dakota Access Pipeline a violé de manière criante la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, l’article 169 de l’OIT, le Traité de Laramie de 1868, la Revendication Territoriale non résolue Ihunktonwana Dossier 74A et, le plus important, notre Mère la Terre.
L’organisation demande donc par ceci, que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, l’OIT 169, soient appliqués et réanimés pour mettre un terme immédiat à la construction du pipeline Dakota Access. Nous demandons qu’un observateur et une équipe de journalistes soient envoyés immédiatement et de façon permanente à Standing Rock jusqu’à ce que le problème soit résolu pour protéger l’eau. Cette situation due au Dakota Access dure depuis 6 mois. Ça a duré au printemps, pendant l’été et l’automne, et risque de se poursuivre en hiver, alors que nous protégeons et défendons notre droit à l’eau. Nous demandons une assistance et une protection immédiates pour nos sœurs et frères Lakota, Dakota et Nakota. Aujourd’hui, nous sommes ici officiellement pour dénoncer le terrorisme des multinationales contre les Peuples Autochtones de notre Mère la Terre, étant donné que c’est notre situation à Standing Rock et aussi une situation urgente pour nos sœurs et frères Autochtones en Amazonie et beaucoup d’autres régions du monde.
L’organisation reste engagée par son devoir de résoudre les défis auxquels notre génération doit faire face, c’est-à-dire de protéger la vie et l’eau saine pour les générations futures et pour que tout ce qui existe continue d’exister. Le Savoir Autochtone Traditionnel est la seule voie qui reste pour réparer les effets du modèle non-viable de production et de consommation qui détruit nos vies et le monde autour de nous. L’Agenda 2030, sans nos représentants légitimes et sans l’inclusion du Savoir Traditionnel des Peuples Autochtones, échouera. Notre savoir peut aider à guérir notre Mère la Terre. Sans lui, des dégâts énormes et irréparables nous conduiront à la destruction. Nous devons nous unir pour protéger l’Eau et notre Mère la Terre. Nous, les Peuples Autochtones de notre Mère la Terre, marchons vers le futur sur les traces de nos ancêtres.
Publié sur Censored News
Les Nations Unies devaient entendre les violations des droits humains aux Etats-Unis lundi 11 mai : décès dus à la police, enlèvement d’enfants Autochtones, cancers des régions d’extraction de charbon et d’uranium, violence contre les immigrants à la frontière, emprisonnements non justifiés, espionnage, torture et assassinats.
Brenda Norrell
Censored News
8 mai 2015
Traduction Christine Prat
Les violations des droits humains par les Etats-Unis devaient être examinées le 11 mai 2015, devant le Conseil des Droits Humains des Nations Unies à Genève. Les meurtres de Noirs désarmés par des agents de police, COINTELPRO, et la libération de Leonard Peltier et Mumia Abu Jamal figuraient à l’agenda.
La discrimination raciale et les emprisonnements injustifiés sont en tête de la liste des violations des droits humains par les Etats-Unis. Le retrait d’enfants Autochtones de leurs foyers et la mort due à la pollution de l’environnement, particulièrement en ce qui concerne les Autochtones du Sud-ouest, font aussi partie des crimes contre les droits humains aux Etats-Unis.
Le fait que les Etats-Unis continuent de financer Israël, qui applique l’Apartheid en Palestine, fait partie des violations des droits humains. Comme on pouvait s’y attendre, les Etats-Unis ont déjà essayé de défendre leur emploi de l’espionnage, de la torture et des assassinats ciblés.
Prenant l’initiative, le Réseau des Droits Humains des Etats-Unis, a appelé, dans sa déclaration pour l’Examen Périodique Universel de lundi, à la libération des prisonniers politiques Leonard Peltier et Mumia Abu Jamal.
« Plus de 20 activiste pour la justice raciale et sociale et des défenseurs des droits humains languissent dans des prisons dans tous les Etats-Unis. Ces prisonniers politiques sont des activistes de l’ère de COINTELPRO [COunter INTELligence PROgram, Programme de Contre Espionnage, une ancienne branche du FBI – NdT] et de la lutte pour les Droits Civiques, qui furent persécutés pour leurs convictions et actions politiques. Ils sont maintenant indigents, âgés, infirmes et ont droit à une assistance immédiate. Les Recommandations 92.94, 92.153 et 92.154 de l’Examen Périodique Universel appellent le gouvernement des Etats-Unis à ‘mettre un terme à la discrimination contre les personnes d’origine Africaine ;’et à ‘libérer tous ses prisonniers politiques … entre autres Leonard Peltier et Mumia Abu Jamal. »
Le Réseau des Droits Humains des Etats-Unis souligne le racisme environnemental, qui a résulté en de nombreux décès parmi les pauvres des Etats-Unis. L’exemple cité est le Nouveau-Mexique, où les centrales au charbon, l’extraction d’uranium et les essais atomiques empoisonnent la région et frappent les communautés Autochtones et Chicano. Les centrales au charbon et l’extraction d’uranium empoisonnent la Nation Navajo, tandis que les Pueblos souffrent de l’héritage mortel des mines d’uranium et des essais atomiques.
Le Réseau des Droits Humains déclare : « A travers tous les Etats-Unis, les communautés de couleur et les Peuples Autochtones sont exposés à la pollution de l’environnement de façon disproportionnée. Au Nouveau-Mexique, par exemple, ils souffrent d’effets sur la santé – surtout du cancer – de manière disproportionnée à cause de la pollution causée par les activités industrielles et minières (y compris l’extraction et le traitement de l’uranium), et cependant, beaucoup se voient refuser un recours légal effectif. »
Sur la question des droits humains au niveau mondial, le Réseau des Droits Humains des Etats-Unis souligne que les Etats-Unis continuent à financer Israël, en dépit des atrocités en train d’être commises par Israël en Palestine.
« Depuis 2010, Israël est de loin le principal bénéficiaire de l’assistance militaire des Etats-Unis. L’assistance militaire à Israël, et l’impunité de longue date des crimes contre les droits humains représentent l’échec des Etats-Unis à appliquer totalement la Loi Internationale Humanitaire et les mesures de responsabilisation relevant des Lois Américaines Leahy. »
Le Département d’Etat Américain minimise les violations
Entretemps, selon ce que Russel Means, Lakota, appelait souvent « un nouveau numéro de chien et poney », le Département d’Etat Américain a déjà fait une déclaration minimisant ses violations des droits humains.
Dans la réaction du Département d’Etat, il n’est pas fait mention des assassinats par drones des Etats-Unis. Les Etats-Unis ont peu de choses à dire pour leur défense sur l’espionnage de leurs propres citoyens (ce que la Cour d’Appel des Etats-Unis vient de déclarer illégal) ou l’espionnage des dirigeants et citoyens du reste du monde.
Si ce n’était pas tragique, la réaction des Etats-Unis sur ses activités d’espionnage prêterait à rire.
La réponse du Département d’Etat est brève : « Voir les commentaires généraux. Nous ne collectons des informations sur nos citoyens qu’en conformité avec la législation des Etats-Unis et leurs obligations internationales. »
Recommandation 142 : En finir avec les assassinats ciblés commis par des agents sous contrat et la privatisation des conflits par l’utilisation de compagnies militaires privées.
Position des Etats-Unis : Voir les commentaires généraux. Nos agents sous contrat ne sont pas autorisés à s’engager dans des hostilités directes ou des opérations offensives ou à commettre des assassinats. Tout comme le personnel du gouvernement des Etats-Unis, les agents sous contrat ne peuvent utiliser la force que conformément à nos obligations légales, internationales et intérieures. Nous avons exprimé notre soutien au Code International de Conduite pour les Fournisseurs de Services de Sécurité Privés.
Comme on pouvait s’y attendre, le Département d’Etat Américain nie avoir violé les Conventions de Genève en utilisant la torture à grande échelle, des disparitions et des assassinats ciblés. De plus, les Etats-Unis nient leur rôle dans la violence contre les migrants aux frontières et les plans de prisons-pour-le-profit concernant des immigrants. Les Etats-Unis n’assument aucune responsabilité dans la militarisation de la frontière Américaine, ni ne confessent que la Sécurité Intérieure Américaine a choisi la firme de défense Israélienne Elbit Systems pour construire cette année des tours d’espionnage à la frontière de l’Arizona, y compris sur le territoire de la Nation Tohono O’odham.
Le Haut Commissaire des Nations Unies énumère certaines violations des Droits Autochtones
Cependant, dans son résumé pour l’Examen, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits Humains a énuméré des violations des droits humains par les Etats-Unis – comme indiquées par ceux que les Nations Unies présentent comme « parties intéressées » [JS dans son rapport].
Le retrait d’enfants Autochtones à leurs foyers fait partie des violations des droits humains actuels énumérés. Cela fait suite à des générations de maltraitance, de torture et de meurtres d’enfants Autochtones kidnappés par des agents des Etats-Unis et placés de force dans des pensionnats, laissant des enfants disparus, des familles éclatées et des générations de traumatisme. [Photo ci-contre: les enfants jamais revenus du pensionnat de Carlisle, photo Brenda Norrell]. Les pensionnats ont aussi militarisé les enfants Autochtones, qui par la suite rejoignaient les forces armées des Etats-Unis en grand nombre, et servaient dans cette force militaire Américaine responsable du génocide des Autochtones.
Actuellement, le retrait des enfants Autochtones à leurs familles par les services sociaux et autres agents de l’autorité Américaine, en violation de la loi, est combattu par les Lakota, dans les Dakota du Nord et du Sud, et par d’autres Autochtones partout aux Etats-Unis.
Dans son rapport, le Haut Commissaire déclare : « JS10 déclare que les enfants Autochtones sont retirés à leurs familles et leurs communautés à des taux disproportionnés, comparés aux autres enfants et une fois retirés, ils souffrent souvent de dommages psychologiques, économiques et culturels. »
Un des crimes largement ignorés par les médias aux Etats-Unis est la recherche médicale sur des gens de couleur sans qu’ils le sachent. Quel genre de recherche menait Johns Hopkins à l’hôpital de Fort Defiance [dans la Réserve Navajo – NdT] en Arizona, et ailleurs, pendant toutes ces années ? Beaucoup de Navajo qui y sont allés ne parlaient pas anglais et faisaient confiance aux médecins et aux traducteurs qui prenaient les décisions pour eux. Johns Hopkins est poursuivi pour avoir contaminé des Guatémaltèques avec des MST.
En plus, le Service de Santé Indien a-t-il pris de l’ADN sans que les patients Amérindiens le sachent ? (Une jeune Autochtone a été distinguée pour avoir réussi à créer un kit d’ADN pour le SSI).
C’est un fait connu que le Service de Santé Indien stérilisait systématiquement les femmes Autochtones aux Etats-Unis, surtout dans les années 1970, comme il a été dit dans la vidéo de Censored News de l’interview de Jean Whitehorse, Diné, au rassemblement de l’AIM Ouest. De vastes enquêtes sont en train de révéler comment des enfants Autochtones dans des pensionnats au Canada ont été utilisés secrètement pour des expériences médicales et psychologiques. On sait moins de choses sur ces expériences dans les pensionnats et hôpitaux des Etats-Unis. Voir vidéo de l’interview de Jean Whitehorse.
Dans le rapport sur les Etats-Unis du Haut Commissaire, des violations des droits humains « de minorités et de peuples Autochtones » sont énumérées :
JS46 a indiqué que l’Alaska et Hawaii étaient des états de peuples reconnus par la loi des nations et la loi internationale comme nations, demandant l’auto-détermination et l’auto-gouvernance. D’après JS46, les Etats-Unis ont présenté des rapports trompeurs pour dissimuler les violations de la Charte des Nations Unies et la loi internationale. 250 87. Tout en reconnaissant les efforts faits par le Gouvernement ces dernières années pour faire avancer les droits des peuples Autochtones, JS5 a noté avec inquiétude que les peuples Autochtones, y compris les Amérindiens, les Autochtones d’Alaska et les peuples Autochtones d’Hawaii, étaient toujours confrontés à des défis importants liés à la discrimination historique, à des actes d’oppression et des politiques gouvernementales inadéquates. 251. JS5 a recommandé au Gouvernement d’adopter des mesures pour protéger efficacement les sites sacrés des peuples Autochtones contre l’exploitation et la dégradation de l’environnement. 252. JS19 a fait des recommandations similaires. 253 88. JS48 a demandé que le Groupe de Travail de l EPU recommande que les Etats-Unis appliquent complètement la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, sans chercher à réduire les droits inhérents des Peuples Autochtones à l’auto-détermination, au consentement libre, préalable et informé, les droits sur les terres, territoires et ressources traditionnellement possédés, occupés et utilisés, les droits culturels et les sites sacrés. 254. JS44 a fait des remarques similaires et recommandé de protéger les paysages à caractère culturel et zones sacrées des peuples Autochtones et que A/HRC/WG.6/22/USA/3 11 assure que des consultations aient lieu avec les communautés affectées par le développement de projets et l’exploitation des ressources naturelles. 255. JS42 a fait une recommandation similaire. 256 89. JS26 a déclaré que le principe de consentement libre, préalable et informé en ce qui concerne les Peuples Autochtones, devait avoir une place centrale dans les politiques intérieure et étrangère. Les sites sacrés doivent être protégés dans tout le pays. 257 90. JS40 a souligné que le retour des terres traditionnelles et des ressources naturelles était un but primordial pour la Nation Nipmuc et la Tribu Chappaquiddick Wampanoag. 258. Les membres des tribus sont continuellement attaqués dans leur droit de chasser et pêcher sans licence. Dans certains cas, çà a conduit à l’arrestation de membres des tribus. 259. WSNC a recommandé que le Gouvernement réagisse à ses demandes de négociations sur les droits des traités et du sol. 260 91. JS45 a indiqué que les Etats-Unis continuent à prendre des décisions unilatérales pour extraire des ressources (or, uranium, charbon, bois, eau, etc.) et à exécuter des projets de développement qui ont des effets dévastateurs sur les zones sacrées, y compris les eaux et autres ressources. 261 92. JS48 a demandé que le Groupe de Travail de l’EPU recommande que les Etats-Unis reconsidèrent leur rejet, lors de son premier examen de l’EPU, de la recommandation 92.154262 concernant la fin de l’incarcération de l’activiste Indien Leonard Peltier. 263 93. JS42 a demandé que le Groupe de Travail de l’EPU recommande que les Etats-Unis s’engagent dans un processus de paix avec les Peuples Autochtones en leur accordant un accès sûr à la terre, l’eau et l’éducation et la sécurité contre la violence. 264.
A part les Etats-Unis, le Conseil des Droits de l’Homme examinera aussi les droits humains en Belarus, au Liberia, au Malawi, en Mongolie, au Panama, aux Maldives, à Andorre, en Bulgarie, au Honduras, aux Iles Marshall, en Croatie, en Jamaïque et en Libye, durant la 22ème session, du 4 au 15 mai 2015.
PRESENTATION DU RESEAU ENVIRONNEMENTAL AUTOCHTONE ET DES PEUPLES AUTOCHTONES DE NOTRE MERE LA TERRE ; LES GRAND-MERES ET LES GENERATIONS FUTURES
Discours de Casey Camp-Horinek (Ponca d’Oklahoma, USA) au Tribunal sur l’Ethique des Droits de la Nature, le 17 février 2014 à Quito, Equateur
Publié par Global Alliance for the Rights of Nature et Censored News
See original text in English on Rights of Nature or on Censored News
Traduction Christine Prat
Nos prophéties et enseignements nous disent que la vie sur notre Mère la Terre est en danger et atteint une époque de grande transformation. En tant que Peuples Autochtones du Sud et du Nord, nous acceptons la responsabilité indiquée par nos prophéties de dire au monde que nous devons vivre en paix les uns avec les autres et notre Mère la Terre pour assurer l’harmonie dans la Création.
Les Peuples Autochtones sont des gens de la terre et des eaux ; et nous sommes confrontés à de nombreux défis : des défis tels que des changements extrêmes du climat, des phénomènes météorologiques extrêmes, un développement extrême de l’énergie et la pression constante de la mondialisation économique et la perpétuation des formes occidentales de développement.
Le développement d’énergies fossiles dans les territoires, le sol, l’eau, et les mers des Peuples Autochtones s’accroît. Les affaires continuent. Les industries du pétrole et minières, avec l’aide des gouvernements, étendent la prospection pour trouver plus de carburants fossiles, développer l’addiction à l’énergie et les hauts niveaux de consommation.
La survie de cultures, langues et communautés Autochtones continue d’être affectée par un monde moderne industrialisé qui n’a ni conscience de, ni respect pour le caractère sacré de notre Mère la Terre.
Notre Mère la Terre est la source de la vie. L’eau est son sang vital. Le bien-être de l’environnement détermine la longévité physique, mentale, émotionnelle et spirituelle de nos communautés.
La santé de Notre Mère la Terre, de sa nature et celle des Peuples Autochtones sont intimement liées. En tant que Peuples Autochtones, nous sommes de la Terre et la Terre est à nous. Notre Mère la Terre est la vie. Cette relation indissociable doit être respectée par des moyens fondés sur des droits pour nos générations futures et pour le bien de la Terre elle-même, pour tous les gens et toute la vie.
Nos Peuples Autochtones croient que le système de gouvernance doit refléter notre croyance dans l’équilibre et l’harmonie. Nous croyons dans l’équité vis-à-vis de toute la Création, pas seulement nous-mêmes. Les animaux, les plantes, les pierres et tous les éléments ont autant de droit à l’existence que les gens.
Çà ne signifie pas que nous ne puissions faire aucun mal à une autre créature vivante, étant donné que nous devons nous nourrir de plantes et d’animaux, mais nous devons respecter le sacrifice fait par les animaux et les plantes. Ces sacrifices faisaient partie des Instructions des Origines de se respecter les uns les autres, de prendre soin les uns des autres, parce que nous sommes tous liés, comme frères et sœurs.
Nous croyons qu’en observant les Lois Naturelles de notre Mère la Terre, nous serions capables d’apprendre le mode de vie juste – la bonne manière de vivre, et de trouver l’équilibre et l’harmonie avec la Nature.
Les Peuples Autochtones sont des gens très légalistes. Des Peuples Autochtones Haudenosaunee du Nord de l’Amérique à nos Peuples Ponca, nous reconnaissons nos responsabilités et nos devoirs vis-à-vis des lois naturelles de la Création, telles qu’elles ont été définies dans nos Instructions des Origines.
Nos Instructions des Origines déclarent et nous enseignent les quatre éléments sacrés de la vie : l’air, la lumière/le feu, l’eau et la terre, avec son pollen et ses graines sous toutes leurs formes qui doivent être respectés, honorés et protégés, car ils entretiennent la vie. Notre Loi Naturelle nous apprend à respecter toute la Création, de notre Mère la Terre et notre Père le Ciel à toute la Vie, qui ont leurs propres lois et ont le droit et la liberté d’exister. Elle nous apprend que nous devons traiter ce lien sacré avec amour, compassion et respect, sans exercer de domination, car nous ne sommes pas propriétaires de notre Mère.
Les droits et libertés des gens à utiliser les éléments sacrés de la vie mentionnés ci-dessus et d’utiliser la terre, la nature, les sites sacrés et les autres êtres vivants doivent s’accomplir suivant les protocoles de respect adéquats, les rites de remerciement et les offrandes. Ces pratiques culturelles et spirituelles doivent être protégées et préservées, parce qu’elles sont le fondement de nos cérémonies, de notre héritage et de nos modes de vie Autochtones. C’est le devoir, la responsabilité et l’obligation de nos Peuples Autochtones de protéger et préserver la beauté du monde naturel pour les générations futures.
Historiquement, la Doctrine de la Découverte a été utilisée pour justifier la première vague de colonialisme, ici dans les Amériques, en alléguant que les Peuples Autochtones n’avaient pas d’âmes, et que nos territoires étaient « terra nullius », terre de personne. Notre Mère la Terre est la source de la vie qui doit être protégée, pas une ressource à exploiter et transformer en marchandise comme ‘capital naturel’.
Nous ressentons la douleur de la désharmonie quand nous sommes témoins du déshonneur de l’ordre naturel de la Création et de la colonisation économique et de la dégradation continuelles de notre Mère la Terre et de toute vie.
Pour rétablir notre Mère la Terre dans l’équilibre de sa nature, le monde doit passer d’une philosophie de contrôle et de domination sur la nature et d’un système légal de droits de propriété à une relation de compréhension et de respect des Lois Naturelles et d’amour pour la beauté de l’énergie féminine créatrice de notre Mère la Terre.
Cette relation indissociable entre les humains et la Terre, inhérente aux Peuples Autochtones, doit être apprise, être adoptée et respectée par tous les peuples, pour le bien de toutes les générations futures et toute l’humanité.
Les droits de notre Mère la Terre sont intrinsèques. Toute loi qui nie ces droits fondamentaux est illégitime et constitue une violation des Lois Naturelles de la Création.
Nous pouvons préserver, protéger et remplir nos devoirs sacrés de vivre dans le respect de cette merveilleuse Création. Nous avons le pouvoir et la responsabilité du changement.
Un paradigme, fondé sur la pensée et la philosophie Autochtones, qui accorde des droits égaux à la nature et rend honneur à l’interrelation de toute vie, doit être mis en avant.
C’est le plus grand défi auquel est confrontée l’humanité, que ce soit ici, au milieu de la Terre en Equateur, ou mondialement : reconnaître ses responsabilités, ses devoirs et ses obligations envers les droits de notre Mère la Terre.
Mitakuye Owasin
Six Nations*, Ontario
Vidéo du 18 janvier 2013
Publié par Brenda Norrell, Censored News
Traduction Christine Prat
Depuis les environs de la Concession 3, route de Walpole et Cheapside, dans le comté de Haldimand, Hazel Hill, membre du conseil d’administration de l’Institut de Développement Haudenosaunee [‘Iroquois’], décrit comment une compagnie d’Edmonton, Alberta – la Capital Power Corporation, connue en Ontario sous le nom de Capital Power GP Holdings Inc. et de Capital Power L.P. – a décidé de mettre de côté les droits Autochtones garantis par traité pour construire illégalement de nombreuses éoliennes en territoire Haudenosaunee.
La ligne adoptée par l’Institut de Développement Haudenosaunee lors du Conseil du 5 juin 2010 est la suivante :
Nous voulons le territoire qui est nôtre. Nous n’avons pas l’intention d’approuver les dépossessions frauduleuses du passé. Nous n’avons pas l’intention de vendre de la terre. Nous voulons que la Couronne respecte ses obligations selon les traités et s’assure que tous les gouvernements – fédéral, provinciaux et municipaux – soient partenaires de ces obligations. Nous voulons une relation honorable avec le Canada.
Cette relation, cependant, doit être fondée sur les principes établis lorsque notre relation avec la Couronne a été initialement créée. C’est la règle légale que nous recherchons. Cela implique la première loi du Canada – la loi que le Canada a hérité de la France et de la Grande-Bretagne. C’est la loi des nations de respecter les traités, de ne pas voler de territoire ou d’abuser les peuples autochtones par des tricheries juridiques. Ainsi que la Cour Suprême du Canada l’a fréquemment déclaré, quand les traités sont impliqués, l’honneur de la Couronne est toujours en jeu.
Nous cherchons à renouveler la relation que nous avions avec la Couronne avant 1924. Cette relation est symbolisée par le Tehontatenentsonterontahkwa (« La chose par laquelle ils relient les bras») connue également comme la Chaîne d’Alliance en Argent de la Paix et de l’Amitié. Nos ancêtres ont souvent poli cette chaîne pour renouveler les engagements, réaffirmer notre amitié et s’assurer que les générations futures puissent vivre en paix, et permettre à la terre de fournir ses richesses pour le bien-être de tous. La Chaîne d’Alliance symbolise notre relation par traité, aussi symbolisée par Tekani Teyothata’tye Kaswenta (Wampum à Deux Rangs), qui affirme la souveraineté intrinsèque et la différence de nos gouvernements. Un aspect essentiel de la relation est notre engagement à résoudre les questions par des négociations de bonne foi entre nos gouvernement, ce qui implique des consultations sur tout projet pouvant affecter l’autre gouvernement ou son peuple.
La Confédération Haudenosaunee http://www.haudenosauneeconfederacy.com/
*Les Six Nations formant la Confédération Haudenosaunee, appelée « Iroquoise » par les Français
Le 21 septembre 2012, des bénévoles de Protect the Peaks et des gens concernés par l’affaire des San Francisco Peaks, se sont rendus au bureau de Flagstaff du Service des Forêts des Etats-Unis afin de remettre la lettre suivante, adressée à Tom Vilsack, ministre de l’agriculture, responsable du Service des Forêts.
Voir ci-dessous la traduction française de cette lettre.
Lire la lettre originale en anglais.
(le New York Times a consacré un article à l’évènement : http://www.nytimes.com/2012/09/27/us/arizona-ski-resorts-sewage-plan-creates-uproar.html )
21 septembre 2012
Tom Vilsack
Secretary of Agriculture
U.S. Department of Agriculture
1400 Independence Ave., S.W.
Washington, DC 20250
Email: agsec@usda.gov
CC: Janie Hipp
Senior Adviser for Tribal Affairs USDA
janie.hipp@osec.usda.gov
CC: Earl Stewart
Forest Supervisor, Coconino National Forest
CC: Dion Killsback
Counselor to the Assistant Secretary of Indian Affairs
1849 C Street, NW, MS 4141-MIB, Washington, DC 20240.
consultation@bia.gov
Cher Monsieur le Ministre Vilsack,
Nous, soussignés, sommes des parents, des activistes et des citoyens de Flagstaff extrêmement préoccupés par la situation sur les Pics San Francisco, qui est imposée à notre communauté par la firme Arizona Snowbowl. L’expansion de la station de ski entraîne pour les générations futures la perte d’une flore et d’une faune alpines belles et rares.
L’expansion de Snowbowl et la fabrication de neige à partir d’eaux usées constitue une grave profanation de ce site sacré.
En continuant à approuver l’expansion de Snowbowl, le Service des Forêts fait preuve d’une extrême intolérance culturelle vis-à-vis de plus de treize Nations Autochtones qui considèrent les Pics comme sacrés. Le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA) et le Service des Forêts continuent à discriminer ces communautés et à ignorer délibérément ces graves impacts en dépit des inquiétudes exprimées dans de nombreuses pétitions, manifestations, poursuites en justice et audiences publiques.
Nous sommes aussi très inquiets au sujet de la menace possible pour la santé de nos enfants, notre eau, et l’environnement local créée par l’écoulement d’eaux usées recyclées, spécialement en de si grandes quantités, que Snowbowl a l’intention de produire pour faire de la neige artificielle dès le mois de novembre de cette année.
Les Pics San Francisco sont une île dans le ciel, abritant une grande variété de plantes et d’animaux, tels que le séneçon de Jacob, qui vit sur la montagne et est menacé. Nous sommes particulièrement concernés par l’abattage d’arbres anciens, qui ne repousseront jamais de notre vivant. Les « pistes de ski » nouvellement dénudées sont d’énormes étendues de terre sans végétation qui pourraient se transformer en coulées de boue dévastatrices pendant la saison des pluies. Nous craignons que la fragmentation et le dérangement de la vie sauvage qui se produit spécialement pendant les travaux de construction et destruction de la forêt ne conduisent à un déclin des populations animales et de la biodiversité sur le site. Ce fragile écosystème de montagne désertique est également visité tout au long de l’année pour des raisons variées, autres que le ski : camping, randonnée, cyclisme, études scientifiques scolaires sur le terrain, entre autres. Ces autres activités entretiennent l’économie locale toute l’année et sont si attrayantes parce que ces terres ne sont pasdéveloppées.
Il a été démontré que l’eau recyclée que Snowbowl compte utiliser pour créer sa « neige » contient des perturbateurs endocriniens et des contaminants qui ne sont même pas encore bien compris par le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ). Ceci a été démontré dans une étude intitulée « Projet d’Examen des Perturbateurs Endocriniens », par le Dr. Cathy Propper, une biologiste de l’Université du Nord de l’Arizona. Une étude encore plus récente par le Dr. Robin Silver de la même eau recyclée actuellement utilisée dans les parcs de la ville et sur les terrains de sport scolaires, a permis de trouver des gènes résistants aux antibiotiques et montre qu’ils se reconstituent et sont plus abondants sur le site d’utilisation. Ceci nous inquiète beaucoup, pour les enfants, les malades, les personnes âgées et d’autres dont le système immunitaire est affaibli, qui pourraient jouer dans cette « neige » ou consommer ce composé toxique. L’eau recyclée endommagera également la nappe aquifère et diminuera continuellement la qualité et la sécurité de notre eau potable. Certains prétendent que cette eau est sûre, mais alors, pourquoi y a-t-il des pancartes en ville appelant à ne pas consommer cette eau ? Et si elle est sûre, pourquoi faire de la neige avec alors que Flagstaff manquera d’eau d’ici une décennie ? Il est de plus en plus évident que les motifs sont strictement économiques, et que priorité est donnée au tourisme et au sport, avant la santé et l’équilibre social des communautés. Alors que la Section de Chimie de l’Université du Nord de l’Arizona (NAU) soutient publiquement l’eau recyclée, John Wettaw, un professeur de chimie et ancien Sénateur d’Arizona, entretient des relations privées avec l’un des propriétaires de Snowbowl, ce qui nous conduit à penser que leur opinion est biaisée.
Enfin, et ce n’est certainement pas le moins important, nous sommes très inquiets quant à la façon dont Snowbowl manque de respect aux convictions religieuses et culturelles de ceux qui tiennent les Pics San Francisco pour sacrés. Il est révoltant de voir comment ils ont été autorisés à faire valoir leurs intérêts commerciaux au dessus de l’importance culturelle, religieuse et historique de cette montagne. Il est répugnant de voir comment certaines religions sont considérées comme plus valables que d’autres (c’est comme si quelqu’un mélangeait de l’eau d’égouts à l’eau bénite du Vatican, mais c’est justement ce qu’essaie de faire Snowbowl en mettant ces eaux usées mal évaluées sur les Pics). Ce problème a divisé notre communauté et a été très douloureux pour les membres des Nations Autochtones qui vivent ici et définissent largement le caractère du Nord de l’Arizona.
Nous vous demandons instamment de faire quelque chose pour changer cette situation immédiatement, en désignant les Pics San Francisco comme Propriété Culturelle Traditionnelle. La Section VIII (A) du Permis d’Utilisation Spécial – délivré à Snowbowl – est intitulée « Révocation pour un Intérêt Publique Supérieur ». Elle garantie que « si l’intérêt publique nécessite la révocation » le Ministre de l’Agriculture peut révoquer le permis et ne payer que pour les améliorations. Comment se fait-il que l’intégrité culturelle de plus de treize Nations Autochtones ne soit pas considérée comme intérêt publique supérieur ? Cette question n’est pas rhétorique : nous demandons une réponse du Service des Forêts des Etats-Unis afin de savoir pourquoi ils continuent à marginaliser les droits de l’homme en perpétuant un racisme flagrant.
Nous proposons ici des alternatives pour mettre un terme à ce qui se passe sur les Pics San Francisco et dans notre communauté :
– Amender le Permis d’Utilisation Spécial, pour en exclure la fabrication de neige à partir d’eaux usées, sur la base de nombreuses études qui ont montré qu’elle pouvait être risquée pour les humains et les écosystèmes fragiles.
– Créer une nouvelle législation ou amender l’actuelle pour garantir la protection des sites sacrés et la liberté religieuse des Peuples Autochtones.
Empêchez Arizona Snowbowl de profaner notre environnement, la santé et la communauté pour satisfaire la voracité d’un petit groupe de privilégiés ; garantissez les droits de l’homme pour tous les peuples ! Gardez nos terres publiques effectivement publiques.
Sincères salutations,
Les Bénévoles de Protect the Peaks.
Vidéo de l’action du 21 septembre 2012:
Malgré tous ses défauts, « Le Futur que Nous Voulons » est le premier document officiel des Nations Unies qui mentionne la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. »
Par Miriam Anne Frank
Cultural Survival
Publié sur Censored News
Original article in English : on Censored News or on Cultural Survival site
Traduction Christine Prat
“Farce” et “échec” sont juste quelques exemples des mots employés par les Peuples Autochtones pour décrire Rio +20, connu officiellement comme la Conférence Mondiale des Nations Unies sur le Développement Durable. La conférence, qui s’est tenue du 20 au 22 juin, était un suivi de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement de 1992, connue aussi comme le Sommet de la Terre. Avec plus de 50 000 participants inscrits, l’évènement organisé à Rio de Janeiro a été le plus grand rassemblement des Nations Unies de l’histoire. Il n’est probablement pas étonnant que l’évènement ait changé les Indigènes Brésiliens en icones pour posters dans les grands médias. Cependant, malgré une telle visibilité et une présence vocale, les chefs d’Etats du monde ne semblaient pas écouter.
D’après la description publiée sur l’un des sites web officiels de la conférence, Rio+20 devait être un forum pour une série de dialogues sur « comment réduire la pauvreté, promouvoir la justice sociale et assurer la protection de l’environnement sur une planète du plus en plus peuplée, pour avoir le futur que nous voulons. » Le « nous » dans cette déclaration se réfère à 10 « principaux groupes » formalisés par cette procédure : le monde des affaires et l’industrie, les autorités locales, les ONG, la communauté scientifique et technique, les agriculteurs, les femmes, les enfants, les travailleurs, les syndicats et les Peuples Autochtones.
Le fait que les Peuples Autochtones avaient une place à la table de conférence signifiait qu’ils pouvaient fournir un apport au document final produit par la conférence, qui avait reçu le titre (non intentionnellement) ironique, « Le Futur que Nous Voulons. » Malgré tous ses défauts, « Le Futur que Nous Voulons » est le premier document officiel des Nations Unies qui mentionne la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. Comme il y est mentionné, « Nous reconnaissons l’importance de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, dans l’application des stratégies de développement durable globales, régionales et nationales. » Bien que cette reconnaissance soit un pas dans la bonne direction, il resta à voir si çà servira vraiment de ligne directrice dans la phase d’application de Rio+20. Dans l’ensemble, « Le Futur que Nous Voulons » a été largement critiqué. De nombreux groupes, surtout les Peuples Autochtones, se sont plaints de ce que le document ne représente pas effectivement un futur que tout un chacun veut. Beaucoup de résistance s’est concentrée sur le concept proposé d’ « économie verte ». Selon le Programme Environnemental des Nations Unies, une économie verte est définie comme une économie dont la croissance en revenus et en emplois est poussée par des investissements dans des systèmes qui réduisent les émissions de carbone et la pollution, promeuvent l’efficacité de l’énergie et des ressources et préviennent la perte de biodiversité et d’écosystèmes. Ce type de développement est supposé « maintenir, promouvoir, et, si nécessaire, reconstruire le capital naturel… plus particulièrement pour les peuples pauvres dont la vie et la sécurité dépendent beaucoup de la nature. » Bien que peut-être bien intentionné quant à ce qu’il englobe, le concept de nature comme marché du capital est en conflit direct avec la vision du monde de beaucoup de Peuples Autochtones qui se comprennent comme étant eux-mêmes inséparables de la nature, en tant que ses intendants et gardiens ayant la responsabilité de protéger l’environnement. L’économie verte proposée à Rio +20 est également incapable d’affronter le problème du caractère non-durable inhérent aux pratiques qu’elle définit, en ignorant la réalité selon laquelle les ressources sont finies ; et si on n’en prend pas soin convenablement ou si on ne les respecte pas, elles s’épuiseront.
Problèmes d’accès
Assurer effectivement la participation d’opposants a été un autre problème majeur à Rio +20. Même ceux qui ont pu avoir accès au complexe des Nations Unies ont été empêchés d’assister aux réunions officielles et ont donc eu peu d’occasions d’approcher les décideurs. La distance métaphorique entre les deux groupes a été soulignée par l’aménagement physique de la conférence : les dirigeants du monde étaient enfermés dans un espace protégé, tournant le dos à l’espace relativement exigu et mal éclairé où le reste des participants était réuni. Si quelqu’un avait la chance de se procurer une entrée pour la salle sécurisée (seulement 15 passe-partout par groupe significatif ont été distribués), il ne pouvait qu’observer. Les représentants n’ont obtenu que peu d’occasion de parler, et un vrai dialogue était impossible. Les Dialogues sur le Développement Durable avaient pour but d’offrir un forum d’échange entre des experts et des participants sur des sujets-clé, avec la possibilité pour ceux qui étaient présents à la conférence – ainsi que pour les parties concernées dans le monde entier – de voter en ligne pour les messages essentiels qui seraient finalement discutés à la conférence. Par exemple, le soi-disant dialogue sur les Forêts a consisté en présentations individuelles de 10 experts présents, laissant fort peu de temps pour un échange véritable. Comme l’a fait remarquer un représentant Autochtone, la plupart des peuples vivant dans des forêts, dont la contribution aurait été vitale pour des discussions sur la déforestation, n’ont pas accès à l’internet. De nombreux Autochtones n’étaient pas non plus bien informés sur la procédure de vote en ligne.
En dépit de ces revers, les Peuples Autochtones sont venus à Rio préparés à se faire entendre. Quoique généralement peu considérés au cours de l’évènement principal, ils ont réussi à organiser eux-mêmes trois réunions importantes.
Kari-Oca II
Vingt ans après la première Conférence des Peuples Autochtones, qui a coïncidé avec le Sommet de la Terre de 1992, Kari-Oca II a eu lieu. Le rassemblement était organisé par l’Alliance des Peuples de la Cordillère ; la Terre est la Vie ; le Réseau Indigène pour l’Environnement ; et le Comité Inter-Tribal du Brésil. Tenu sur le site sacré de Kari-Oka Púku dans les environs de Rio de Janeiro, Kari-Oca II a rassemblé un large éventail de Peuples Autochtones du Brésil et des Amériques. L’agenda de cette réunion d’une semaine s’est concentré sur l’évaluation des gains et des pertes depuis la première conférence de Rio, y compris le stade d’application de documents-clé tels que les Conventions des Nations Unies sur la Biodiversité et le Changement Climatique. Kari-Oca II avait aussi pour but d’être un lieu où les groupes participants développeraient collectivement des stratégies et partageraient des informations. Du temps avait été réservé pour discuter des problèmes environnementaux majeurs comme la déforestation des pays en voie de développement et l’impact des industries minières et des barrages, entre autres.
La déclaration de Kari-Oca II en résultant, a condamné le présent agenda des Nations Unies : « Nous voyons les buts de Rio +20, de l’ ‘Economie Verte’ et de son présupposé, c’est-à-dire que le monde ne peut ‘sauver’ la nature qu’en transformant en marchandise ses capacités à engendrer la vie, en continuation du colonialisme auquel les Peuples Autochtones et Notre Mère la Terre ont fait face et résisté depuis 520 ans.
Bien que ce rassemblement se soit tenu a des kilomètres du site de Rio +20, le 21 juin des participants ont marché de Kari-Oca Púku jusqu’au complexe des Nations Unies. Seul un petit groupe a été autorisé à entrer pour soumettre formellement leur déclaration. Comme l’a déclaré Kandi Mossett (Nations Mandan, Hidatsa, et Arikara des Etats-Unis), qui a participé à la marche, « Nous ne pouvons pas réduire à l’état de marchandise ce qui est sacré et espérer que çà finisse bien. » K. Mossett parlait d’après une expérience directe, ayant été témoin des effets des forages de pétrole et de gaz dans son pays, au Dakota du Nord.
Conférence Internationale des Peuples Autochtones
La Conférence Internationale des Peuples Autochtones sur le Développement Durable et l’Autodétermination : Ensemble pour Notre Souveraineté Alimentaire, Nos Cultures Traditionnelles et Nos Modes de Vie a été organisée par le Comité de Coordination Globale des Peuples Autochtones pour Rio +20 dans le cadre de la conférence officielle des Nations Unies. Tenue sur le terrain du Musée de la République de Rio du 17 au 19 juin, la conférence a été largement suivie par des représentants de Peuples Autochtones qui travaillent sur des problèmes de politique environnementale. Pendant trois jours les participants ont discuté d’un agenda comprenant l’impact de modèles de développement sur les Peuples Autochtones et la souveraineté alimentaire, le droit à la nourriture, l’idée des Andes de buen vivir (bien vivre), et des problèmes relatifs aux écosystèmes et aux styles de vie.
La déclaration de la conférence traite de la relation fondamentale entre la culture et le développement durable et de l’importance du renforcement de diverses économies locales et de la gestion territoriale. Un point crucial, qui se réfère clairement à la notion d’ « économie verte » de Rio +20, déclare : « Nous continuerons à rejeter le concept et la pratique néolibérales dominants de développement fondé sur la colonisation, la marchandisation, la contamination et l’exploitation du monde naturel, et les politiques et projets fondés sur ce modèle. » Au cours de la part formelle de cette conférence, au complexe des Nations Unies le 21 juin, des représentants Autochtones ont présenté officiellement cette déclaration. Bien que de nombreux participants aient été associés à Rio +20 et aient été actifs dans les phases préparatoires officielles de la conférence, ils sont restés sceptiques quant à ses résultats. Comme l’a dit Onel Masardule (Kuna du Panama) : « Les gouvernements de la plupart des pays ont déjà signé des accords sur les droits de l’homme et des traités sur l’environnement et ont adopté la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. Nous sommes ici à Rio pour demander une fois de plus aux Etats de se conformer à leurs obligations et leurs engagements dans toutes les politiques, financement et actions de développement, et de mettre en place des mesures adéquates au niveau national pour appliquer ces accords. Nos droits doivent être assurés afin que nos terres et territoires soient préservés au bénéfice de nos futures générations et de toute l’humanité. »
Terra Livre
Du 15 au 22 juin, des représentants Autochtones se sont rassemblés au Campamento Terra Livre (Camp de la Terre Libre) pendant le Sommet des Peuples pour la Justice Sociale et Environnementale en Défense des Biens Communs. Les organisateurs de cet espace spécifiquement Indigène comprenaient l’Articulation des Peuples Autochtones du Brésil, Le Coordinateur des Organisations Autochtones du Bassin du Fleuve Amazone, le Coordinateur des Organisations Autochtones des Andes, le Conseil Autochtone d’Amérique Centrale et le Conseil Continental Guarani de la Nation. Le Sommet des Peuples, qui s’est tenu au Flamengo Park au cœur de Rio, était organisé comme contre-conférence : l’anti-Rio +20. Il s’est concentré sur les luttes locales et globales pour des politiques contre le capitalisme, la société de classes, le racisme, le patriarcat et l’homophobie.
Les délégués du Camp de la Terre Libre ont produit la Déclaration de la Terre Libre, qui se concentre sur le concept de buen vivir : « Nous soutenons et défendons des formes de vie plurielles et autonomes, inspirées par le modèle Vivre Bien/Vie Saine, dans lequel Notre Mère la Terre est respectée et soignée, où les humains ne sont qu’une espèce parmi toutes les autres composantes de la diversité de la planète. » Les délégués ont aussi établi une liste de propositions d’action centrée sur les problèmes immédiats des Peuples Autochtones du Brésil, comme la nécessité d’une démarcation des terres pour protéger les territoires Autochtones, et des appels à améliorer les conditions sanitaires et l’éducation Autochtone.
Le 20 juin, un jour particulièrement bruineux, le Sommet des Peuples a organisé une marche de protestation contre Rio +20. Conduit par le Campamento Terra Livre, un groupe d’Indigènes s’est rassemblé autour d’un drapeau géant représentant un arc-en-ciel. [L’image représente pour les peuples des Andes l’héritage de l’empire Inca, et est un symbole de la résilience des Peuples Autochtones.] Des milliers de manifestants ont marché du Flamengo Park dans les rues du centre de Rio, portant des pancartes et des banderoles, de fabrication professionnelle ou faites à la maison. De nombreux participants portaient des costumes créatifs, certains portaient des marionnettes géantes, d’autres marchaient sur des échasses ; tous se sont rassemblés pour créer une atmosphère joyeuse et carnavalesque. Fidèlement à l’esprit du Brésil, un camion d’où hurlait de la musique de samba, avec des étudiants d’une école de samba dansant à côté, a ajouté une composante musicale à ce qui est devenu une marche de toute une journée.
Préserver l’Environnement pour Nos Familles à Venir
Comme il fallait peut-être s’y attendre, le gouvernement et les médias Brésiliens ont largement profité des occasions de prendre des photos fournies par les peuples Amazoniens aux costumes richement colorés. A Kari-Oca II, le gouvernement Brésilien a extorqué la création d’un fonds pour la promotion de la culture Indigène. Cependant, il a aussi approuvé récemment la construction d’un des projets les plus controversés de l’histoire du pays – le barrage Belo Monte. Le barrage promet de causer des dégâts catastrophiques à la région, qui se trouve au cœur de la forêt vierge amazonienne ; des milliers d’Autochtones seront déplacés étant donné que la montée des eaux du fleuve inondera leurs territoires d’origine.
Avec de nombreux autres, le leader Autochtone Raoni Metuktire, un chef de la tribu Kayapó, qui compte 5000 membres, est venu à Rio pour défendre les droits de ses gens et protester contre le barrage : « L’homme blanc ne veut pas préserver la forêt pour le futur. Cela m’inquiète beaucoup. Pourquoi ne préservent-ils pas les forêts vertes pour nos enfants encore à venir ? ». Les inquiétudes de Metuktire sont partagées par les Peuples Autochtones qui se rendent compte que leur destin n’est pas pris en considération par les gens au pouvoir, ni dans les forums internationaux comme Rio +20, ni dans aucune vision à long terme.
Malgré tous ses échecs, Rio +20 a réussi à fournir une plateforme pour la convergence de mouvements sociaux, d’ONG, et de Peuples Autochtones pour défendre leurs droits. Les participants à de nombreuses sessions parallèles et des groupes d’opposants ont développé des visions concrètes pour un modèle de développement juste et durable – un modèle fondé sur ce qu’ils croient être le mieux pour la planète et ses habitants. Les Peuples Autochtones à Rio +20 ont fait savoir clairement que la vision « officielle » sortie de la conférence n’est pas le futur qu’ils veulent ; ce qu’ils veulent, c’est un futur autodéterminé et de ce fait véritablement durable.
-Miriam Anne Frank est une anthropologue qui soutient activement les Peuples Autochtones depuis plus de deux décennies. Elle travaille actuellement au Projet de Film Terre Sacrée, elle enseigne comme chargée de cours invitée à l’Université de Vienne, Autriche, et est consultante pour des ONG, des fondations et des musées.
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6 août 2012
La NNHRC [Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo] publie son rapport sur l’audition publique concernant la déportation [des Navajos de Big Mountain] qui cite des violations des droits de l’homme
Par la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo
Publié par Censored News
Original article in English
Traduction Christine Prat
Les officiels des droits de l’homme Navajos publient leur « Rapport d’Audition Publique : l’Impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531 etc. »
SAINT MICHAELS, Nation Navajo – La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a distribué son rapport intitulé « Rapport d’Audition Publique : l’Impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531 etc. » aux représentants de la Nation Navajo, au sujet de violations des droits de l’homme des citoyens Diné, vendredi 3 août 2012. Lire le rapport sur www.nnhrc.navajo-nsn.gov.
Le 6 juillet 2012, les commissaires de la NNHRC ont adopté à l’unanimité le rapport d’audition publique avec la résolution NNHRCJULY-21-12, ceci étant l’un de leurs deux derniers actes avant la fin de leur mandat de quatre ans expirant le 14 juillet 2012.
La NNHRC a adopté la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones en 2008, comme critère minimum des buts à atteindre pour la NNHRC dans sa défense et sa protection des droits humains des citoyens Navajos. Aussi, la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones a fourni le critère pour établir les violations des droits de l’homme citées dans le rapport d’audition publique de la NNHRC.
A l’heure actuelle, la NNHRC est la seule institution gouvernementale de la Nation Navajo a utiliser la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones comme critère minimum des buts à atteindre. Ce qui est généralement peu connu est que les officiels de la Nation Navajo avaient présenté des recommandations à un groupe de travail, alors que la Déclaration était encore sous forme de projet et avaient soutenu son adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies depuis près de 15 ans. En 2007, les Nations Unies ont adopté la Déclaration et plus tard les Etats-Unis en tant qu’état membre ont fait de même, en 2012. Il est important de noter que « beaucoup de familles Navajos qui souffrent du programme de déportation Navajo-Hopi se sont rendues dans des lieus aussi éloignés que Genève, en Suisse, pour raconter leur histoire aux institutions internationales », d’près la résolution de la NNHRC. De plus, « beaucoup de ces voyages internationaux ont coïncidé avec les efforts officiels de la Nation Navajo pour faire adopter la Déclaration. » Résultat, « l’apport et le soutien des familles Navajos directement touchées par la déportation Navajo-Hopi a amené l’Assemblée Générale des Nations Unies à adopter l’Article 10 de la Déclaration sur les Droits des Peuples Autochtones. » L’Article 10 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones dit que « Les peuples autochtones ne peuvent être enlevés de force à leurs terres ou territoires. Aucune réinstallation ne peut avoir lieu sans le consentement préalable — donné librement et en connaissance de cause — des peuples autochtones concernés et un accord sur une indemnisation juste et équitable et, lorsque cela est possible, la faculté
de retour ». Il est clair que, d’après la résolution de la NNHRC, la commission a établi que « les familles Navajos et les individus [qui] ont été déplacés de leurs terres d’origines qu’ils possédaient et utilisaient traditionnellement, et ceux [qui] sont restés sur leurs terres avec des arrangements, ont tous souffert et continuent à vivre dans le regret, à cause d’effets durables et dévastateurs sur leurs vies. »
Un aperçu du Rapport
Le rapport fournit une sincère reconnaissance des commissaires, un résumé de l’historique du règlement territorial Navajo-Hopi, une revue des lois internationales en matière de droits de l’homme y compris les critères pour estimer les impacts de la réinstallation, un résumé complet des témoignages des Diné et non-Diné, 22 conclusions et 16 recommandations.
Par exemple, la première conclusion du rapport dit [que] « Parce que la Loi de Réinstallation Navajo-Hopi relève des critères de violations des droits de l’homme définis dans la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo recommande que la loi P.L. 93-531 etc., soit abrogée. Les terres Navajos devraient être rendues à la Nation Navajo et toutes les tentatives de parachever la déportation devraient cesser immédiatement. »
Finalement, la NNHRC déclare « L’héritage de la loi [Public Law] 93-531 etc. a été la source de dislocation, d’aliénation et de traumatisme profonds pour les citoyens Diné qui ont été forcés de déménager de leur terre d’origine et, sur la base d’une enquête, la NNHRC constate que la réinstallation forcée de plus de dix mille Navajos est une violation flagrante des droits de l’homme. »
La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a initié ce processus dans le cadre de son mandat de mener des auditions publiques sur le territoire et à l’extérieur de la Nation Navajo, pour déterminer l’état des relations raciales entre les Navajos et les non-Navajos. L’état des relations raciales a été apprécié après la tenue d’une série d’auditions publiques dans 25 communautés avoisinantes autour de la Nation Navajo, afin de déterminer si les droits humains des Navajos avaient été violés. A l’époque, environs 158 personnes ont témoigné. Beaucoup d’entre eux avaient été déportés suite à la Loi de Règlement Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531.
Suite aux auditions sur les relations raciales, deux mois plus tard, en 2009, et afin de se concentrer directement sur l’impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974, la NNHRC a mené sept auditions publiques et reçu 124 témoignages. NNHRC a mené des auditions publiques à Birdsprings, Navajo Nation ; Dilkon, Navajo Nation ; Tonalea, Navajo Nation ; Pinon, Navajo Nation ; Sanders, Navajo Nation ; Flagstaff, Arizona et à Tuba City, Navajo Nation, du 7 novembre 2009 au 14 janvier 2010.
Toute cette semaine, la NNHRC fera une série de déclarations pour donner une idée plus complète au public des témoignages, des conclusions de la NNHRC et des recommandations et rectifications et des préoccupations des commissaires.
Rachelle Todea,Public Information Officer
Navajo Nation Human Rights Commission
P.O. Box 1689
Window Rock, Navajo Nation (AZ) 86515
Phone: (928) 871-7436
Fax: (928) 871-7437
rtodea@navajo-nsn.gov
www.nnhrc.navajo-nsn.gov
« Les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel » Article 3 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.