Les Etats-Unis et le Canada en Tête des Violateurs des Droits Autochtones : Extractivisme, Militarisation et Pensionnats
Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Et Indybay
1er août 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
GENÈVE – Les Etats-Unis et le Canada sont parmi les pays qui violent les droits humains des Peuples Autochtones, des compagnies minières basées aux Etats-Unis et au Canada ont un lien avec les assassinats d’Autochtones partout dans le monde, dirent les Autochtones au Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones.
Les Etats-Unis sont responsables de l’accélération des crimes contre l’humanité, avec ses guerres incessantes qui causent la mort de millions d’innocents, mais qui profitent aux fabricants d’armes.
Le Canada a une longue histoire de crimes contre les Autochtones, entre autres le mandat accordé aux églises d’enlever les enfants Autochtones à leurs familles et de les institutionaliser dans des écoles résidentielles, ce qui a causé des agressions, des tortures et des meurtres, et a traumatisé des générations. Le Pape a confirmé en 2022 que l’Église Catholique était responsable de génocide des Autochtones. Actuellement, les Mères Mohawk à Montréal contrôlent les fouilles de tombes à l’Université McGill, un site de torture de la CIA.
Au cours du témoignage devant les Nations Unies à Genève en juillet, des Autochtones du Pérou ont dit qu’ils se faisaient tirer dessus à partir d’hélicoptères de l’armée, sous les ordres du Président, alors qu’ils manifestaient pour protéger leurs terres d’extractivisme et d’abattage illégaux. Les Etats-Unis ont déployé des soldats pour soutenir le coup d’état et servir contre le mouvement conduit par des femmes Autochtones.
Actuellement, aux Etats-Unis, des terres Autochtones sont attaquées par des compagnies minières, dans le cadre de la campagne trompeuse de ‘laver plus vert’ pour l’extraction de lithium pour les batteries des voitures électriques. Le site d’un Massacre de Paiutes dans le nord du Nevada est creusé par une compagnie étrangère, Lithium Americas du Canada, en violation des lois fédérales qui protègent les sites funéraires et religieux des Autochtones, ainsi que les espèces menacées et protégées, et l’eau souterraine. La Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland dit qu’elle soutient la mine de lithium qui est en train de détruire le site funéraire non indiqué de Paiutes massacrés à Peehee Mu’huh, ou Thacker Pass.
Les Black Hills sacrées sont menacées par des compagnies minières, qui menacent aussi les sources d’eau, dit Wakinyan LaPointe, Sicangu Lakota de Rosebud, dans le Dakota du Sud, représentant de l’AIM Ouest, aux Nations Unies.
« Nos Black Hills sacrées sont menacées de destruction par des multinationales minières et n’ont pas de mesures préventives de l’état » dit LaPointe au Mécanisme d’Experts des Nations Unies, qui rapporte au Conseil des Nations Unies pour les Droits Humains.
« Il n’y a pas de plus grand violateur des droits tribaux que le Département de la Justice des Etats-Unis » dit Lisa White Pipe, Lakota, membre Sicangu du conseil de Rosebud, représentant la Coalition de Grandes Tribus, présidée par la Nation Blackfeet.
Lisa White Pipe dit que le gouvernement des Etats-Unis ne se pliait pas aux Traités et ne protégeait pas les Autochtones. Une assistance technique est nécessaire pour guérir de l’assimilation et des pensionnats, et il faut plus de ressources pour la réconciliation et la sécurité publique.
Lisa White Pipe dit que les Etats-Unis devaient rendre les terres confisquées pour les pensionnats, y compris la terre utilisée pour le Pensionnat Indien de Rapid City, dans le Dakota du Sud.
« Les Etats-Unis n’ont pas remédié à la dépossession massive de nos terres Indiennes causée par la Politique de Pensionnats Indiens, bien qu’il y ait des lois fédérales écrites qui exigent le retour de ces terres. Le Pensionnat Indien de Rapid City est un exemple parmi des centaines, financés et approuvés par les Etats-Unis. Nous appelons les Etats-Unis à effectuer ces restitutions de terres maintenant. »
Le gouvernement Biden a maintenant rejoint la firme étrangère Rio Tinto pour combattre le Bastion Apache devant un tribunal fédéral. Rio Tinto a le projet de creuser une mine de cuivre dévastatrice sur le site cérémoniel Apache d’Oak Flat. La décharge pour les déchets devrait se situer tout près, dans un village ancestral O’odham.
Rio Tinto – qui a fait exploser 46000 ans d’enseignements Aborigènes sacrés en Australie – a été forcé d’admettre des viols à grande échelle dans ses mines d’Australie et d’Afrique du Sud.
LE GENOCIDE DES PENSIONNATS ET LA VIOLENCE SEXUELLE DE L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE
Ruth Ann Buffalo, Mandan et Hidatsa, décrit la violence sexuelle exercée par l’industrie pétrolière dans le Dakota du Nord, et les effets permanents du génocide perpétré par les pensionnats. Parlant de la violence environnementale, elle dit aussi que les agents de sécurité privés qui travaillent pour les grandes compagnies étaient responsables de violence sexuelle, d’exploitation et de trafic.
R.A. Buffalo dit que chez elle, à Fort Berthold dans le Dakota du Nord, le développement de l’industrie du pétrole avait proliféré depuis 2010. Des agents de firmes de sécurité privées et de milices, employés par des compagnies comme Exxon Mobil et Conoco Philips, sont complices et souvent impliqués dans la violence sexuelle, l’exploitation, le trafic et la disparition de femmes et de filles Autochtones. « Le pouvoir économique des compagnies pour lesquelles ils travaillent font que leurs actions sont souvent commises en toute impunité. »
L’oppression militaire des Etats-Unis a été décrite par des Chagossiens qui ont été chassés de leur île dans l’Océan Indien.
« Maintenant, nous vivons une vie qui n’est pas la nôtre » dit Bernadette Dugasse, Chagossienne, aux Nations Unies. Ses compatriotes vivaient une vie de poésie et de chansons, avant que leur île ne soit réquisitionnée pour une base militaire des Etats-Unis, avec l’aide Britannique.
[Les Chagossiens sont des descendants d’esclaves Africains de la France amenés dans les îles Chagos, dont ils ont été chassés dans les années 1960 par le gouvernement Britannique, afin de permettre aux USA d’y établir une base militaire. La plupart vivent actuellement à l’Île Maurice ou au Royaume-Uni. NdT].
Un représentant de l’AIM Ouest décrit la militarisation de la frontière US/Mexique, soulignant la violence exercée par les forces de l’ordre locales, de l’état et fédérales, entre autres des kidnappings et des meurtres.
Raymond Mattia, Tohono O’odham, s’est fait tirer dessus à 9 reprises par des agents de la Patrouille des Frontières US et est décédé devant sa porte. Des enfants Autochtones meurent dans les prisons de la Patrouille des Frontières US.
Le nombre des tours de surveillance du gouvernement des Etats-Unis à la frontière US/Mexique augmente aussi, dit le représentant de l’AIM Ouest, en parlant des tours fixes construites par la firme Israélienne Elbit Systems. 11 de ces tours sont en territoire Tohono O’odham. Les tours Israéliennes fournissent une surveillance en direct à la Patrouille des Frontières.
Les pays les plus mortels pour les défenseurs des droits humains sont le Honduras, le Pérou, le Mexique, le Guatemala, le Brésil, les Philippines et la Colombie, selon un rapport de l’Internationale des Droits des Peuples Autochtones. L’extractivisme et l’agrobusiness sont le plus fréquemment liés à ces attaques, et les Etats-Unis et le Canada sont parmi les pays les plus responsables.
La majorité des compagnies impliquées dans les violations des droits humains et les assassinats d’Autochtones sont basées au Honduras, au Guatemala, au Canada, aux USA, au Mexique et en Chine, dans cet ordre, dit l’Internationale des Droits des Peuples Autochtones dans sa documentation présentée aux Nations Unies.
Femmes Autochtones sauvagement attaquées au Pérou. ©Photo Voices in Movement.
©Censored News
LA TRIBU SIOUX DE ROSEBUD COMPTE LE PREMIER COUP CONTRE LES CONVOIS GEANTS
Par Ann-Erika White Bird
De Lakota Voice
See original article in English
14 avril 2014
Traduction Christine Prat
Cette nuit, un petit groupe de membres de la Tribu Lakota Sicangu [‘Brulés’] s’est opposé aux convois exceptionnels voulant traverser les terres de la réserve.
L’équipe de Lakota Voice est arrivée après avoir été doublée par un convoi se dirigeant vers le nord par la route 83, généralement empruntée par les semi-remorque venant du Nebraska.
Gary Dorr, qui fait partie de Oyate Wahacanka Woecun – Protéger le Peuple, et membre de la Tribu des Nez Perce, était sur les lieus, à la station d’essence du Casino de Rosebud. Darwin Spotted Tail, Dustin Running Horse et d’autres membres des Sicangu Lakota Oyate ont surveillé la situation jusqu’à l’arrivée de la Police Tribale de Rosebud.
Garé près d’une pompe à essence avec un énorme réservoir en fibre de verre, le chauffeur de camion de Hess Trucking, a eu affaire à la Police Tribale Sioux de Rosebud.
Les policiers ont dit au chauffeur qu’il existait une Résolution s’opposant à tout accord de coopération avec le Pipeline Keystone XL, et qu’il devait faire demi-tour et retourner d’où il venait. La société devait également venir chercher le reste de l’équipement pétrolier qui avait entreposé près du casino, en territoire tribal.
Le chauffeur a expliqué : « Il y a un accord entre notre société et le manager. Nous achetons notre essence ici et il nous laisse entreposer nos remorques ici. »
Interrogé sur le trajet à travers la réserve, le chauffeur a déclaré : « La Patrouille de la route de l’état nous donne le permis de faire passer nos camions par ici ». Le chauffeur fait des transports pour Zenergy, un sous-contractant de KXL.
Des membres de la tribu ont commencé à donner des coups de téléphone après avoir vu des convois exceptionnels sur la route principale et au casino. Des membres de ‘Protéger le Peuple’ ont été contactés, ainsi que le membre du Conseil William « Willie » Bear Shield et le Président Cyril Scott.
Selon Bear Shield, « [ils ont] discuté et pris une décision ».
Le Président Scott a appelé le Service de Police de la Tribu Sioux de Rosebud et leur a ordonné de faire faire demi-tour au convoi, en raison de la Résolution s’opposant à toute aide au Pipeline Keystone XL.
La Procureur Général Concha a été appelée par des officiers de la Police Tribale de Rosebud au sujet des remorques entreposées en territoire tribal, mais elle n’a pas décroché le téléphone. Le Chef de la Police Iver Crow Eagle est arrivé. Le chauffeur du convoi a fini de remplir son réservoir à la station d’essence et a fait demi-tour, prenant la direction de Valentine, dans le Nebraska.
Gary Dorr a déclaré : « C’est le premier auquel nous faisons faire demi-tour, il y en aura beaucoup. Il faut qu’ils sachent que nous leur ferons tous faire demi-tour. »
Voir article sur le Camp Spirituel de résistance de Rosebud au Keystone XL