Par Brenda Norrell, Censored News
Également publié par Indigenous Action
14 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La firme privée TigerSwan avait été embauchée par Energy Transfer pour espionner et combattre les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock. Après 2 ans de bataille en justice, The Intercept a pu publier 50000 documents “secrets” de TigerSwan. Quelques extraits dans l’article de Brenda Norrell publié le 14 avril 2023.

***

The Intercept et Grist ont commencé à publier des nouveaux documents de TigerSwan, dans une nouvelle série sur les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline. Ils ont maintenant 50 000 documents d’espionnage de TigerSwan, et 9 000 autres encore disputés au tribunal actuellement. Les documents révèlent que TigerSwan espionnait les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, dans le Dakota du Nord, de Bold Iowa et d’autres lieux.

Les journalistes Alleen Brown et Naveena Sadavisam exposent les nouveaux documents dans leur article Après avoir espionné à Standing Rock, TigerSwan démarchait d’autres compagnies pétrolières avec sa ‘Contre-insurrection’ Anti-Protestataires’.

L’article fait suite à une onéreuse bataille en justice par The Intercept pour obtenir la publication des documents. La Cour Suprême du Dakota du Nord a ordonné la publication après qu’on ait découvert que TigerSwan opérait sans autorisation dans le Dakota du Nord.

« Les documents publiés fournissent des détails étonnants sur la façon dont TigerSwan utilisait la surveillance des réseaux sociaux, la surveillance aérienne, des écoutes radio, du personnel infiltré et des bases de données par abonnement, pour constituer des listes de surveillance et des dossiers sur les activistes Autochtones et les organisations écologistes, » écrit The Intercept. Voir l’article (en anglais) sur le site The Intercept.

Le journaliste, activiste et réalisateur Paiute Myron Dewey était de ceux que TigerSwan espionnait et harcelait à Standing Rock en 2016-2017, comme il est révélé dans les nouveaux documents que la Cour a ordonné de publier.

Mardi dernier, le chauffard qui a tué Myron Dewey sur une piste isolée, près de sa maison familiale à Yomba, dans le Nevada, a, à la surprise générale, décidé de plaider coupable auprès d’un nouveau procureur à qui l’affaire a été confiée dans le Comté de Nye, Nevada. John Walsh a plaidé coupable d’un chef d’accusation moins grave, homicide involontaire par infraction routière.

Le document ci-dessous, qui montre que TigerSwan harcelait Myron Dewey et le rappeur Prolific à Standing Rock, le 17 décembre 2016, est l’un des nouveaux documents de The Intercept. Lien :
https://www.documentcloud.org/documents/23773105-tigerswan-document-daily-intelligence-update-20161217

Activités significatives : trajet d’un véhicule d’opposants, parmi lesquels Myron Dewey et le rappeur Prolific, les opposants sont entrés sur l’autoroute 1806 par la route CR136A, les réseaux sociaux montrent, dans les rubriques évènements, les opposants discutant leur trajet; sur la base des informations des réseaux sociaux et d’un reportage, le trajet probable est montré en rouge sur la carte ci-dessus. Un trajet alternatif est indiqué en jaune.

Ci-dessous : Extrait d’un fichier de TigerSwan tout juste publié : Le pouvoir du mouvement global a son cœur à Standing Rock

Le mouvement NoDAPL s’étend bien au-delà de la Rivière Canonneball, Dakota du Nord. Le Message de Standing Rock a été propagé par les réseaux sociaux et a atteint une audience globale. Des activistes ‘inspirés’ par Standing Rock dans tout le pays et le monde ont entrepris des actions contre tous les actionnaires de DAPL, même si la relation est ténue (Fonds Mutuel ODIN, le Fonds de Pensions du Gouvernement Norvégien, Wells Fargo, la Société Générale, la Bank of America…) Des activistes étrangers sont venus à Standing Rock (des Sami, Peuple Autochtone de Norvège, des Activistes Palestiniens) pour participer à la protestation organisée en solidarité avec Standing Rock. Les Protestataires de Standing Rock ont obtenu que des Officiels haut placés de l’Organisation des Droits Humains des Nations Unies rendent visite aux protestataires pour valider les proclamations de violation des droits humains, en plus d’Observateurs de l’ACLU [American Civil Liberties Union] sur le site.

Ci-dessous : La première série de documents montre à quel point le DAPL était ébranlé par la participation de célébrités, la présence du Président de Standing Rock aux Nations Unies, Bernie Sanders, le drapeau Palestinien et de grandes organisations. Le document est tiré d’une opération de publicité de TigerSwan pour trouver plus d’emploi, pousser les constructeurs d’un autre oléoduc à espionner la résistance.

Montre divers groupes d’opposition au DAPL : Tribus Autochtones, plus de 100 tribus et groupes. Célébrités : Susan Sarandon, Willie Nelson, Shailene Woodley, Amy Goodman (a fait des interviews sur le site), Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Katy Perry, Mark Ruffalo, Rosario Dawson, Ben Affleck, Neil Young (chanson anti-DAPL). David Archambault II, Président des Sioux de Standing Rock reçu au Conseil des Droits Humains des Nations Unies à Genève. Organisations contre le Changement Climatique : 350.org, Sierra Club, Food & Water Watch, Collectif FANG, etc. Drapeau palestinien.


Ci-dessus : TigerSwan utilisait des drones et des hélicoptères d’espionnage


Image d’une présentation d’une « Mise à Jour Quotidienne » de TigerSwan de janvier 2017, montrant le personnel de TigerSwan au travail. North Dakota Private Investigative and Security Board


Ci-dessus : Un fichier d’espionnage de TigerSwan à Bold Iowa. Les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline qualifiaient les Protecteurs de l’Eau de Bold Iowa de « belligérants ».
TigerSwan espionnait et harcelait les médias, entre autres le journaliste Paiute Myron Dewey, Amy Goodman de Democracy Now, et moi-même, éditrice de Censored News, comme il est révélé dans les documents publiés par The Intercept et Grist. TigerSwan utilisait sa surveillance des médias comme pub pour plus de travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières.
TigerSwan a fait de sa surveillance à Standing Rock une source de profits potentielle, utilisant son PowerPoint [une application de Microsoft] dans ses pubs pour du travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.


Moteurs extérieurs : D. Alliance Historique Réussie (Droits des Premières Nations et Changement Climatique. 3) Sandpiper bloqué, « Délais régulateurs sans précédents et des irrégularités ont entravé le projet Sandpiper depuis que les demandes d’autorisation ont été déposées, il y a presque 3 ans. 4) le Keystone bloqué : TransCanada cherche à obtenir 15 milliards de dollars de dommages et intérêts du gouvernement des USA.

TigerSwan a même harcelé la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, en espionnant pour de l’argent.

B. Les Nations Unies sur Standing Rock – publié le 15 novembre par le Haut Commissaire aux Droits Humains : « C’est une réponse troublante à des gens qui entreprennent une action pour protéger les ressources naturelles et le territoire ancestral face à une activité cherchant des profits ». « L’utilisation excessive de l’appareil sécuritaire pour réprimer des protestations contre des activités commerciales qui sont considérées comme violant les droits humains n’est pas correct et contraire au Principes des Nations Unies sur les Affaires et les Droits Humains. »

Le Modèle d’Opposition de TigerSwan était utilisé pour faire d’autres PowerPoint potentiels pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.

The Intercept décrit la bataille pour ces documents

« Une requête de révélation, qui faisait partie de l’affaire, a forcé des milliers de documents internes de TigerSwan à être mis dans le fichier publique. Les avocats D’Energy Transfer se sont battus pendant près de deux ans pour que les documents restent secrets, jusqu’à ce que la Cour Suprême du Dakota du Nord décide, en 2022, que le matériau relevait du statut de fichiers publiques de l’état », dit The Intercept.
« À cause d’un arrangement entre le Dakota du Nord et Energy Transfer, qui autorise la compagnie minière à peser sur la décision de quels documents peuvent être rédigés, l’état doit encore publier 9000 pages au contenu qu’Energy Transfer lutte pour qu’il reste caché au public, au moins pour le moment.

Photo Bad Bear, Shoshone, Longue Marche de 2013, près de Fallon


Par Brenda Norrell
Censored News
31 janvier 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le Département de la Défense [=ministère] détient des milliers de dépouilles d’Autochtones, dont quatre à la base de Fallon, sur le site de bombardement de la Marine. Des Autochtones d’Hawaï luttent pour qu’on leur rende leurs ancêtres, tandis que de nouvelles informations dénoncent les pilleurs de tombes et les restes d’Autochtones détenus dans des bases militaires.

La Défense a les restes de quatre Autochtones pris sur le territoire de la Base Aéronautique de la Marine, à Fallon, dans le Nevada. C’est la base militaire qui doit être agrandie par le Congrès et le Président Biden qui ont approuvé la loi de dépenses de la Défense pour 2023.

C’est l’expansion que le journaliste Paiute Myron Dewey essayait d’arrêter lorsqu’il est mort. Le jour avant son décès, Myron Dewey avait filmé en direct sur le champ de tir, pour prévenir de la continuation du génocide, par les Navy Seals [Opérations Spéciales de la Marine] qui bombardent sur une terre sacrée. En même temps, la délégation au Congrès du Nevada poussait à l’expansion.

Dewey – qui était sur le champ de tir la veille de sa mort dans un accident sur une piste isolée près de Yomba – décrivait la destruction du sacré par l’extraction minière et le champ de tir, mettant en garde contre l’expansion du terrain militaire et du projet de mine de lithium sur le site d’un massacre de Paiutes à Thacker Pass.

« Je suis un survivant d’un génocide de masse dans tous les Etats-Unis. »

« Le Nevada est devenu une poubelle pour les militaires » dit Ruth Danner de Winnemucca, dans le Nevada. La réaction de Ruth Danner à propos du champ de tirs figure dans les plus de 1900 pages de la Déclaration Finale d’Impact Environnemental, avec une opposition considérable à l’expansion.

Ian Zabarte, qui représente les Shoshone de l’Ouest, dit que le champ de tirs (bombardements) empiète sur une terre qui n’appartient pas aux Etats-Unis et viole le Traité de Ruby Valley.

Les dirigeants Paiutes s’opposent aussi à l’expansion, qui a été approuvée en décembre 2022 par le gouvernement des Etats-Unis. Avant, la Nation Paiute-Shoshone de Fallon avait passé des années dans les tribunaux et avait combattu le Musée d’Etat du Nevada et le BLM [Bureau de Gestion du Territoire] pour demander le retour des dépouilles de leurs ancêtres et les objets qui leur appartenaient, trouvés à Spirit Cave, et datant de 10 000 ans.

Des leucémies infantiles dans la région de Fallon avaient suscité des inquiétudes à propos de fuites de carburant de jets, en 2003. L’enquête de la santé publique avait révélé que du napalm y était brûlé.

« Pourquoi la Défense détient-elle tant de restes humains de peuples Autochtones ? »

Le Département de la Défense des Etats-Unis détient des milliers de restes d’Autochtones, entre autres 1605 dépouilles d’Autochtones Hawaïens du Comté de Honolulu à Hawaï, résultant de pillages de tombes, de chasseurs de récompenses, de collections de musées, d’expériences racistes et de développement de ressources que les Hawaïens Autochtones n’ont jamais approuvé.

Cette question conduit à la lutte que les Autochtones Hawaïens mènent pour qu’on rende leurs parents. Des notes du Registre Fédéral indiquent les noms de pilleurs de tombes, et de ceux qui ont pillé les tombes au nom de la science.

Les notes du Registre Fédéral donnent les noms d’individus, comme le propriétaire d’une plantation de cane à sure à Hawaï, qui avait été marchand pendant la ruée vers l’or génocidaire en Californie. Il y a une longue liste de pilleurs de tombes du Nouveau-Mexique, qui volaient pour des musées. La nouvelle base de données de ProPublica révèle que de certaines terres qui sont maintenant des bases militaires, des ancêtres Autochtones ont été volés, dans l’état de Washington, du Nevada et en Caroline du Nord.

La Défense a aussi 548 restes d’Autochtones pris dans le Comté de Venture, en Californie.

La Défense détient aussi des restes de Pueblos. Dans le Comté de Sandoval, au Nouveau-Mexique, où vivent 12 des 19 Pueblos, les restes de 233 ancêtres ont été mis à disposition pour être rendus.

Cependant, la Défense détient toujours 1800 restes d’Autochtones pris dans tous les Etats-Unis, qui ne sont pas disponibles pour être rendus, comme l’exige la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Autochtones.

Bien que la Défense ait mis des centaines de restes, pris dans l’état de Washington, l’Oregon et l’Oklahoma – à la disposition des Nations Indiennes pour les rendre, des restes d’ancêtres dans le sud-ouest, de la Floride au Texas et sur la côte est, ne sont pas disponibles pour être rendus.

Les bases militaires ont déplacé des ancêtres

Au camp des Marines Camp Lejeune en Caroline du Nord, 214 restes d’Autochtones ont été saisis et non rendus. À la Station Aéronavale de Whidbey Island et au Détachement de Port Hadlock dans le nord-ouest de l’état de Washington, des ancêtres Autochtones ont été déplacés. Quinze dépouilles de Whidbey et six de Port Hadlock sont disponibles pour être rendues.

Nettoyage ethnique et génocide dans le Comté de Shasta

Dans le nord de la Californie, la Défense a pris sept dépouilles dans le Comté de Shasta et ne les rend pas. En tout, la Défense a pris les restes de 700 ancêtres Autochtones en Californie.

Au cours d’une marche commémorant le génocide, le nettoyage ethnique et les marches forcées des gens de Pit River dans le Comté de Shasta, Danita Quinn dit : « Quelques fois, les esprits sont pris au piège ou ‘coincés’ dans des lieux, pour ainsi dire. Tenir ces cérémonies aide à les renvoyer à un endroit de paix. » Voir un article de Kelda Britton sur l’histoire des Autochtones de Shasta.

Les Autochtones Hawaïens luttent pour le retour de leurs ancêtres

Des décennies après que des scientifiques racistes aient pillé leurs tombes, des milliers de cadavres d’Autochtones Hawaïens sont toujours dans des bunkers militaires, selon le San Francisco Gate.

Beaucoup de restes d’ancêtres ont été déterrés intentionnellement par des anthropologues blancs.

Les restes d’ancêtres ont été « envoyés au Bishop Museum, où des scientifiques qui considéraient Hawaï comme un ‘laboratoire racial’ les ont étudiés pour promouvoir des pseudo-sciences, comme l’eugénisme, la prétendue ‘science’ de créer des humains ‘parfaits’ »

« Pendant des décennies, le Bishop Museum, toujours un musée d’histoire culturelle éminent, était collectionneur de iwi kupuna, beaucoup d’entre eux provenant de la Péninsule Mokapu, aujourd’hui connue comme la Base des Marines à Hawaï. Le directeur du musée a même offert des récompenses pour les restes d’Autochtones Hawaïens, faisant du pillage de tombes une course au trésor. »

« En tout, les iwi, ou leurs squelettes, de 3000 bébés, adolescents et adultes ont été volés de Mokapu et donnés au Bishop Museum de 1915 à 1993. La plupart du temps, le musée a prêté la collection à des anthropologues pour être étudiés, il y avait parmi eux des eugénistes et autres ‘scientifiques’ des races » écrit Christine Hitt dans le San Francisco Gate.

Liste de toutes les institutions qui possèdent des restes humains Autochtones en fin de l’article de Censored News



Le Journaliste Paiute Myron Dewey a passé les dernières heures de sa vie à essayer de l’empêcher. Maintenant, le Président Biden et le Congrès des Etats-Unis ont autorisé l’expansion du champ de tir de Fallon [Voir carte plus bas]. Bombardements, tirs à balles réelles et guerre électronique controversée vont s’étendre sur les terres d’origine des Paiutes et des Shoshone.

Myron Dewey a été tué dans un accident de la route douteux. Sa fille se bat toujours pour connaitre la vérité.

Par Brenda Norrell
Censored News
16 janvier 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

FALLON, TERRITOIRE PAIUTE SHOSHONE – Quand Myron Dewey filmait en direct du champ de tir de Fallon, la veille de sa mort, il faisait ce qu’il faisait le mieux, ce qu’il avait fait à Standing Rock. Mais cette fois, Myron défendait sa terre, la terre de Wovoka [leader spirituel Paiute, né vers 1856 et décédé en 1932], qui, comme Myron, vivait dans le territoire Paiute de Walker River.

« Protégez vos esprits, parce que vous êtes dans un lieu où les esprits sont dévorés » disait John Trudell, dont la femme et les enfants ont péri dans l’incendie d’une maison de Duck Valley pendant que John manifestait à Washington.

Myron s’opposait à l’expansion du champ de tir de Fallon, sur des terres Paiutes et Shoshones, et à la machine de guerre dans le Nevada. Bombardements, tirs de combat réels et guerre électronique y sont menés par les opérations spéciales des Navy Seals.

L’accès aux sites de guerre électronique des Navy Seals est restreint […].

« Génocide » est le mot que Myron employait dans son dernier reportage en direct du champ de tir de Fallon. Le lendemain, un camion a heurté sa voiture de front, sur une piste isolée, près de sa maison familiale, près de Yomba, dans le Nevada, le 26 septembre 2021.

« Génocide » est le mot dont Myron voulait que ses petits-enfants se souviennent.

Tandis que la plupart des familles se préoccupaient des fêtes, en décembre, le Président Biden a signé la loi de dépenses de la Défense le 23 décembre. Elle autorise la saisie de terres pour étendre le champ de tir de Fallon, à quoi Myron avait passé ses dernières heures à s’opposer.

La loi de dépenses de la Défense autorise le transfert de 2260 km² de terres publiques au champ de tir et à l’usage militaire de la Station Aéronavale de Fallon, à 105 km à l’est de Reno.

La famille de Myron attend toujours que la justice lui soit rendue. La Police du Nevada et les procureurs ont attendu 10 mois pour révéler les résultats des tests sanguins du conducteur du camion. Maintenant, le conducteur, John Walsh, est accusé.

Sur les terres, les plantes, les oiseaux et les animaux attendent une autre forme de justice.

L’ex-Président Tribal des Paiutes et Shoshone de Fallon, Len George, qui s’oppose à l’expansion, dit que les pratiques de la Marine ont déjà détruit un lieu d’origine à Fox Peak.

« Nous nous opposons depuis longtemps à l’expansion, parce que ça autoriserait des bombardements sur nos terres ancestrales et priverait la Tribu d’accès à des zones essentielles pour notre culture et notre mode de vie » dit George.

« La Marine a déjà détruit notre site d’origine à Fox Peak, et bombardé notre rocher médecine le plus important, qui se trouve maintenant dans la section Bravo-20. L’expansion projetée aggrave ces blessures et menace de dégâts similaires des centaines de milliers d’hectares. »

La guerre, et des contrats de milliards de dollars avec des entreprises privées, c’est du Big Bizness. Les membres du Congrès du Nevada ont fait pression pour faire passer la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale, qui inclut l’expansion du champ de tir.

Le membre du Congrès Mark Amodei a présenté le projet de loi en mai 2020, sous le nom de Loi de Développement Économique du Nord du Nevada, de Conservation et de Modernisation Militaire, H.R. 6889.

[…]

Le gain pour les grandes entreprises vient sous la forme de contrats du gouvernement et implique les lobbyistes du Congrès.

[…]

Dans son dernier reportage en direct, Myron avait aussi parlé de la protection du Site Sacré d’un Massacre de Paiutes, à Thacker Pass, entretemps menacé par une mine de lithium. Dans les semaines précédant sa mort, Myron avait livré des provisions aux protecteurs de territoire qui campaient sur le site, dans le nord du Nevada.

[…]

Myron, comme Wovoka, savait que le peuple se soulèverait de nouveau.

 



Day of Solidarity, October 16, 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
En français
Also published on Censored News

KATHY PELTIER, ABOUT LEONARD PELTIER

“I just introduced myself in my language. My name is Kathy Peltier, I am enrolled member of the Navajo Tribe, I am also Dakota and Anishinaabe. I am the youngest daughter of Leonard Peltier. I was two-years-old at Fargo, North Dakota, at the trial, when I got to see my dad. I don’t remember any of that but I do know that we have been keeping struggling, as his kids we’ve been struggling all our lives, trying to get a release for our dad. We, our generation, we need to let people know who he is, who is Leonard Peltier. You have to go to https://whoisleonardpeltier.info.

“At the moment, we are doing a Long Walk from Minneapolis, Minnesota, to Washington D.C., November 11. It’s a Walk to Justice for Leonard Peltier, or Leonard Peltier Walk to Justice. So, the struggle has been started and we are still trying to meet senators of the US Congress, even trying to meet with President Biden. So, if you can go to our website, you can just follow them, or donate if you could, for the walkers. And I’ll be joining on October 28, in Pittsburg. Thank you.”

JEAN ROACH, LAKOTA MINICONJOU, ABOUT WOUNDED KNEE – 1890 AND 1973 – LEONARD PELTIER, STANDING ROCK

“I am Jean Roach, from the Lakota Miniconjou Tribe, and I came to talk to you about Leonard Peltier. What happens to Leonard Peltier is an example of what has been happening to our Indigenous Nations for generations. It started way back at first contact, when the non-Natives came over and decided to take our lands because we were not Christians.
“One of the things they do use against us is stereotypes. And a long time ago, in the 1800s, they used, not only the Doctrine of Discovery, but the stereotypes. When they massacred our people at Wounded Knee, they presented them in the media as less than human. One of the statements made by the Cavalry was that the reason for killing innocent women and children and elders, and babies – they were asked specifically ‘why did you murder babies or massacred’, and their answer was that ‘nits make lice’. So, they stereotyped us in the media as disposable. Our people were attacked because we were in prayer, and we were praying the Ghost Dance and dancing. Praying for the buffalo and all the good things like before the non-Natives came.
“When the American Indian Movement took over Wounded Knee, they used the same tactics because it was a revival of the genocide against our people where our ceremonies were all banned. Every time we pray, our people are attacked and it’s been shown all the time through the massacres. And it was the same with Wounded Knee, when the AIM was labelled as militant and guerillas, all kind of names.
“The American government also used a program called COINTELPRO that was used against AIM and which targeted members or disposed of them.
“1975 would be called the reign of terror, on the Pine Ridge Reservation. Anybody that was related or connected to the American Indian Movement were targets of violence. When Peltier was on Oglala, he was asked by the elders and the community to come there for protection. Anybody that prayed in our Lakota way were targets. So, when the FBI came that day, they came in unmarked cars and not wearing uniforms, and we never knew who they were.
“Leonard Peltier’s co-defendants were charged with murder and went to court where they were acquitted on basis of self-defense. The only person who got charges was Leonard, and he was in Canada. United States went up there and broke international law to bring him back to the United States. And it’s part of a bigger plan, that colonization and genocides on our people. And a lot of it will lead to men going to prison. Or children being taken. And we all know about the catholic church and the many graves that were found in Canada.
“Leonard Peltier had no choice, he was a scapegoat immediately, when the United States government made sure that he went to prison. It didn’t matter what the truth was.
“Indigenous people are being attacked because of our beliefs systems, which protect our Mother Earth. So, when Standing Rock happened, many people came to help up to North Dakota and they found out what it felt to be on the front line and being attacked while on prayer.
“The COINTELPRO program exists till today and they used it on the Standing Rock water protectors, through the Black Water security company.
“Leonard Peltier was also a boarding school victim. It’s also part of the way Indigenous families have been attacked, and how we are trying to restore our roles. We feel that the reason the United States government don’t want to release Leonard Peltier, after 47 years, is because they don’t want to honor Indigenous people because of our beliefs system which is opposite to the way they want to rape our Mother Earth.
“Lona here is a survivor of the boarding schools so I’ll let her tell her story.”

LONA KNIGHT, LAKOTA MINICONJOU, ABOUT STANDING ROCK

“I would like to say something about Standing Rock. So many people came, so many nations, to support, and found out how hard it is to be on the frontline and take the punches that the police came to give. Our enemy comes down the same way every time. It was Wounded Knee, in 1890, when they took away everyone’s weapon and they took away awls that women use to make their moccasins, they took everything that could be a weapon. And then they brought their machine gun and shot the Lakota people. The military that were there, I think that were 8 congressional medals of honor given, at that time. And, there is a project that we want, we want those medals to be rescinded and taken away from those people, because it was outright murder. At the time, the circle was broken, many of our wisdom keepers with knowledge of ceremony and songs went away, that day. And through the boarding schools and colonization, our people were forbidden to do our ceremonies for hundred years.
“So, through many people’s dreams, our songs come back and ceremonies come back to us.
“I was living in Hawaii, at the time of Standing Rock, and every morning I woke up really early, I got on Facebook and Myron Dewey – ‘Rest in Peace, Brother – was there with his drones in the camp, and we could see what happened. In the camp, every morning he would do this with prayers and songs. It was very powerful for me to see it in that way and to be connected to it – a lot of my brothers and sisters were there, and I felt so connected to them.
“It really hurt me when I saw the police drag people out of the purification ceremony. I have seen them dragged out. I have seen them on the videos.
“So, I know the movement is strong, and I know it’s carrying on, people are there, there are still frontlines. But a lot of our people are suffering from PTSD.
“Because of time constraints, I am going to pass the mike. Thank you for hearing me, I love you all, stand strong, and I pray that Leonard Peltier will be released soon.”



Journée du 16 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
In English
Also published on Censored News

KATHY PELTIER PARLE DE SON PÈRE, LEONARD PELTIER

« Je viens de me présenter dans ma langue. Je m’appelle Kathy Peltier, je suis membre de la Tribu Navajo, je suis aussi Dakota et Anishinaabe. Je suis la plus jeune fille de Leonard Peltier. J’avais deux ans, à Fargo, dans le Dakota du Nord, au procès, où j’ai pu voir mon père. Je ne m’en souviens pas, mais ce que je sais c’est que nous avons toujours lutté, en tant que ses enfants, nous avons lutté toute notre vie, pour essayer de faire libérer notre papa. Nous, notre génération, avons besoin de faire savoir aux gens qui il est, qui est Leonard Peltier. Pour savoir, vous devez aller sur le site https://whoisleonardpeltier.info.

« En ce moment, nous effectuons une Longue Marche de Minneapolis, dans le Minnesota, jusqu’à Washington D.C., le 11 novembre 2022. C’est une Marche vers la Justice pour Leonard Peltier, ou Leonard Peltier Walk to Justice. Donc, la lutte a commencé et nous essayons toujours de rencontrer des sénateurs du Congrès des Etats-Unis, nous essayons même de rencontrer le Président Biden. Alors, si vous pouvez aller sur notre site web, vous pouvez simplement les suivre, ou, si vous pouvez, faire des dons, pour les marcheurs. Et je les rejoindrai le 28 octobre, à Pittsburg. Merci. »

JEAN ROACH, LAKOTA MINICONJOU, PARLE DE WOUNDED KNEE – 1890 ET 1973 – DE LEONARD PELTIER, DE STANDING ROCK

« Je m’appelle Jean Roach, de la Tribu Lakota Miniconjou, et je suis venue pour vous parler de Leonard Peltier. Ce qui arrive à Leonard est un exemple de ce qui arrive à nos Nations Autochtones depuis des générations. Ça a commencé il y a longtemps, lors du premier contact, quand des non-Autochtones sont venus et ont décidé de prendre nos terres parce que nous n’étions pas chrétiens.
« Une des choses qu’ils utilisent contre nous, sont les stéréotypes. Et il y a longtemps, dans les années 1800, ils utilisaient non seulement la Doctrine de la Découverte, mais aussi les stéréotypes. Quand ils ont massacré des gens de notre peuple à Wounded Knee, ils les ont présentés dans les médias comme moins qu’humains. L’une des déclarations faites par la Cavalerie concernait la raison pour laquelle ils avaient tué des innocents, femmes, enfants, vieillards – on leur avait spécifiquement demandé ‘pourquoi avez-vous assassiné ou massacré des bébés’, et leur réponse fut que ‘les lentes donnent des poux’. Ainsi, ils nous stéréotypaient dans les médias comme étant à jeter. Nos gens avaient été attaqués parce qu’ils étaient en train de prier, et nous priions par la Danse du Fantôme et dansions. Nous priions pour le bison et toutes les choses bonnes, tel que dans les temps d’avant l’arrivée des non-Autochtones.
« Quand l’American Indian Movement prit Wounded Knee, ils ont utilisé les mêmes tactiques, parce que c’était une résurgence du génocide contre notre peuple, quand toutes nos cérémonies ont été bannies. Chaque fois que nous prions, notre peuple est attaqué et ça a été prouvé chaque fois par les massacres. Et ce fut la même chose à Wounded Knee, les membres de l’AIM ont été qualifié d’activistes violents et de guérilleros, et toutes sortes de noms du même genre.
« Le gouvernement américain a aussi utilisé un programme appelé COINTELPRO, qui était utilisé contre l’AIM et visait ses membres, ou les éliminait.
« La période de 1975 fut appelée le règne de la terreur, dans la Réserve de Pine Ridge. Quiconque était en lien ou avait des connexions avec l’American Indian Movement était une cible pour la violence. Quand Peltier était chez les Oglala, c’était les anciens et la communauté qui lui avaient demandé de venir pour les protéger. Quiconque priait selon notre mode Lakota était une cible. Puis, quand le FBI est venu, ce jour-là, les agents étaient dans des voitures banalisées et ne portaient pas d’uniformes. Nous ne pouvions absolument pas savoir qui ils étaient.
« Les co-accusés de Leonard Peltier furent accusés de meurtre, puis sont passés au tribunal où ils ont été acquittés pour légitime défense. Le seul qui était encore accusé était Leonard, et il était au Canada. Les Etats-Unis sont allés jusque là-bas et ont violé la loi internationale pour le ramener aux Etats-Unis. Et ça fait partie d’un plan bien plus large, la colonisation et le génocide de notre peuple. Et ça conduit souvent des hommes en prison. Ou à ce que des enfants soient enlevés. Et nous savons tous ce que fait l’église catholique et que de nombreuses tombes ont été trouvées au Canada.
« Leonard Peltier n’avait pas le choix, il fut immédiatement un bouc émissaire, quand le gouvernement des Etats-Unis s’est assuré qu’il aille en prison. Ce qu’était la vérité n’avait pas d’importance.
« Les Autochtones sont attaqués à cause de notre système de croyances, qui protège Notre Mère la Terre. Ainsi, quand les évènements de Standing Rock se sont produits, beaucoup de gens sont venus pour aider dans le Dakota du Nord, et ils ont découvert ce que ça faisait d’être sur le front et d’être attaqué au cours de la prière.
« Le programme COINTELPRO existe toujours aujourd’hui, et ils l’ont utilisé contre les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, par l’intermédiaire de la firme de sécurité Black Water.
« Leonard Peltier était aussi une victime des pensionnats. Ça fait partie des moyens par lesquels les familles Autochtones ont été attaquées, et comment nous essayons de faire revivre nos rôles. Nous avons le sentiment que la raison pour laquelle le gouvernement des Etats-Unis ne veut pas libérer Leonard Peltier, au bout de 47 ans, est qu’ils ne veulent pas respecter les Autochtones à cause de notre système de croyances, qui est à l’opposé de la façon dont ils violent Notre Mère la Terre.
« Lona, ici présente, est une survivante des pensionnats, et je vais la laisser raconter son histoire. »

LONA KNIGHT, LAKOTA MINICONJOU, PARLE DE STANDING ROCK

« Je voudrais dire quelques mots sur Standing Rock. Tant de gens sont venus, tant de nations, pour les soutenir, et ont découvert à quel point c’est dur d’être sur la ligne de front et de recevoir les coups que la police est venue pour distribuer. Notre ennemi arrive toujours de la même façon, chaque fois. C’était le cas à Wounded Knee, en 1890, quand ils ont saisi toutes les armes et même pris les alènes que les femmes utilisaient pour faire leurs mocassins, ils ont pris tout ce qui pouvait servir d’arme. Puis ils ont amené leur mitrailleuse et ont tiré sur les Lakota. Des militaires qui y étaient, je crois que ce sont 8 médailles d’honneur du Congrès qui leur ont été données, à l’époque. Et nous avons un projet qui nous tient à cœur, nous voulons que ces médailles soient révoquées et reprises à ces gens, parce qu’il s’agissait de purs assassinats. À l’époque, le cercle a été brisé, beaucoup de nos gardiens de la sagesse, leur connaissance des cérémonies et des chants, sont partis, ce jour-là. Et par les pensionnats et la colonisation, il a été interdit à nos peuples de pratiquer nos cérémonies pendant cent ans.
« Mais, à travers les rêves de beaucoup de gens, nos chants reviennent, et nos cérémonies nous reviennent.
« Je vivais à Hawaii à l’époque de Standing Rock, et tous les matins je me réveillais très tôt, j’allais sur Facebook, et Myron Dewey – Repose En Paix, mon Frère – était là, avec ses drones, dans le camp, et nous pouvions voir ce qui se passait. Dans le camp, tous les matins, il montrait les prières et les chants. Pour moi, c’était très puissant de les voir par ce moyen et d’être en connexion avec eux – beaucoup de mes frères et sœurs étaient là-bas, et je me sentais connectée à eux.
« Ça m’a fait beaucoup de mal de voir la police tirer les gens hors de la cérémonie de purification. Je les ai vus se faire trainer. Je les ai vus sur les vidéos.
« Donc, le mouvement est fort, et je sais que ça continue, le gens y sont, il y a toujours des fronts. Mais beaucoup de nos gens souffrent de stress post-traumatique.
« Vu les contraintes de temps, je vais passer le micro. Merci de m’avoir écoutée, je vous aime tous, soyez fort, et je prie pour que Leonard Peltier soit libéré bientôt. »


Par Brenda Norrell
Sur Censored News
14 février 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

C’est ici, dans le désert du Nevada, que les Etats-Unis veulent enterrer leurs secrets. Et ces secrets explosent ici, et laissent une trace de mort pour les Shoshone, dans leur propre pays, sur le site d’essais nucléaires.

Le désert du Nevada est le lieu où les héritages de Julian Assange, de Wikileaks, et du Paiute-Shoshone Myron Dewey se croisent.

C’est à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, que des lanceurs d’alerte militaires chargés des drones, ont décrit les renseignements erronés et les assassinats irresponsables par des pilotes de drones, exerçant par ordinateur une surveillance partout dans le monde, et les missiles qui tuent les cibles du gouvernement américain. Les femmes et les enfants tués sont ignorés. Au moins un citoyen Américain a été assassiné de cette façon.

Myron Dewey, comme Wikileaks, a dénoncé des vérités dont personne d’autre n’aurait osé parler. À Standing Rock, Myron Dewey avait photographié la police, les agents de TigerSwan, et d’autres firmes de sécurité, autour du Dakota Access Pipeline. Myron avait filmé leurs tours d’espionnage avec son drone de vidéo. Son drone était au-dessus, quand les Protecteurs ont été attaqués avec des canons à eau et des projectiles, le 20 novembre 2016, à Standing Rock.
Photo prise par Myron Dewey à Standing Rock, en septembre 2016. ©Les ayant-droit de Myron Dewey.

La veille de son accident mortel, Myron avait filmé en direct du champ de tir de Fallon, dans son pays, au centre du Nevada. Il avait aussi prévenu du projet de mine de lithium, sur le Site d’un Massacre de Paiute, à Thacker Pass, dans le nord du Nevada.

Au moment même où il était révélé que les Etats-Unis avaient discuté le possible assassinat de Julian Assange, Myron Dewey était tué par un camion qui s’était mis sur sa voie et l’avait heurté de front, sur une piste isolée, près de la maison de sa famille, à Yomba, dans le Nevada, à l’est de Reno.

Assange et Dewey ont ouvert des fenêtres sur des mondes que les Etats-Unis ne voulaient pas seulement laisser fermées, mais les condamner et les faire disparaitre en silence.

Dewey a révélé la preuve des graves blessures infligées aux Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, dans le Dakota du nord. Une jeune femme a eu un bras déchiré par un projectile des forces de l’ordre, deux Protecteurs Autochtones se sont fait tirer dans les yeux, et des Protecteurs de l’Eau pacifiques se sont fait tirer dessus avec des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc et autres projectiles. D’autres ont été attaqués par les chiens de firmes de sécurité.

Les preuves filmées par Myron montrent des sheriffs adjoints locaux et nationaux, des policiers locaux et de l’état, et des Gardes Nationaux responsables. Myron avait photographié des espions recrutés pour l’oléoduc qui harcelaient les gens, parmi lesquels des gens de la firme TigerSwan, des mercenaires embauchés pour l’oléoduc, qui fonctionnait dans le Dakota du Nord sans licence. Myron avait photographié leurs visages et leurs véhicules.

Dans le Nevada, les traces de mort commencent avec les massacres d’Autochtones sur leurs terres ancestrales. La géographie de la mort continue avec les essais de bombes atomiques et la propagation de radiations qui ont causé des cancers, dans les territoires Shoshone.

Les traces de mort continuent maintenant avec une pression sur un ordinateur à la Base de l’Armée de l’Air de Creech. Il suffit d’une erreur d’information et d’une négligence irresponsable, pour qu’un assassinat ait lieu à l’autre bout du monde.

La mort continue d’être répandue avec l’extraction de lithium pour de fausses solutions vertes et les énormes quantités d’eau qui seront utilisées. Les produits toxiques de l’extraction détruisent la vie du monde naturel quand la terre est éventrée.

Puis il y a les bombes, le champ de tir de la Marine, dans le pays de Myron, le pays de Wovoka. Le champ de tir signifie la mort pour le monde naturel, et prépare des morts au-delà du désert du Nevada.

Les lieux cités dans l’article sont sur cette carte

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Article ©Brenda Norrell, Censored News, le contenu ne peut être utilisé sans permission écrite. Les photos sont la propriété du photographe ou de ses ayant droits.

 

D’après un article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Mis à jour le 30 septembre 2021
Traduction et mise en forme Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le dimanche 26 septembre 2021, Myron Dewey, 49 ans, Paiute-Shoshone, a été tué dans un accident de voiture, après avoir tourné, le samedi, une vidéo sur le champ de tir [de bombes] de la Marine des Etats-Unis, sur la terre de son enfance, à Yomba, dans le Nevada.

Myron était cinéaste, journaliste, conteur en ligne, et fondateur de la compagnie de production de médias Digital Smoke Signals, qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones. Il avait reçu de nombreuses distinctions en tant que journaliste et producteur de médias. Myron était aussi coréalisateur du film ‘Awake : A Dream From Standing Rock’.

Le dimanche, Digital Smoke Signals déclarait : « Nous venons de recevoir la terrible nouvelle que le fondateur de Digital Smoke Signals, Myron Dewey, est maintenant en route pour son voyage vers le Monde de l’Esprit. »

Myron dénonçait la destruction de sa terre natale à partir du champ de tir de la Marine. Sur les terres ancestrales des Paiutes et des Shoshone, dans ce qu’on appelle aujourd’hui « le Nevada », il y a les cicatrices, les poisons, la piste de la mort du Site de Tests Nucléaires, des radiations et des cancers largement répandus, et les pratiques et jeux militaires irresponsables qui détruisent des sites sacrés.

De façon très similaire à celle dont le gouvernement des Etats-Unis protégeait le Dakota Access Pipeline – où Myron avait filmé par drone l’assaut contre l’eau et les Protecteurs de l’Eau – le même gouvernement des Etats-Unis continue son génocide perpétuel avec des bombes et des tirs qui tuent, sur la terre ancestrale des Paiutes et des Shoshone, dans le désert du Nevada.

Actuellement, comme Myron le souligne, c’est l’extraction de lithium qui vise le nord du Nevada.

C’est après avoir filmé en direct le samedi, que Myron a été tué dans un tragique accident de voiture le dimanche matin.

Le choc frontal s’est produit sur une piste, dans le désert, au centre du Nevada.

Le jeudi 30 septembre, Julie Nicholson, Technicienne Administrative du Sheriff du Comté de Nye, dit à Censored News qu’il s’agissait d’une collision frontale, sur Ione Road, une piste non goudronnée, à 11 km au nord de la Route d’Etat 844.

Nicholson dit que la conductrice de l’autre véhicule avait été transportée à l’hôpital. Elle ne savait rien de la gravité des blessures de l’autre chauffeur.

Une Cérémonie de Danse des Larmes [Cry Dance Ceremony] devait avoir lieu le vendredi 1er octobre, en territoire Paiute de Walker River, à Schurz, Nevada. Les funérailles devaient avoir lieu le samedi, avec une escorte de Protecteurs de l’Eau, jusqu’au cimetière.

L’article d’Associated Press est un hommage au travail de Myron à Standing Rock

L’implication et le travail de Myron à Standing Rock, en tant que Protecteur de l’Eau, journaliste et opérateur de drone, sont décrits dans l’article de Sam Metz, d’Associated Press. L’article d’AP a paru dans des médias dans tout le pays, entre autres dans USA Today et le Los Angeles Times.

« Dewey a été applaudi pour ses reportages en direct des manifestations de 2016 contre le Dakota Access Pipeline, près de la Réserve de Standing Rock, qui chevauche la frontière entre les Dakota du Nord et du Sud. Ses images d’Autochtones arrosés avec des canons à eau alors qu’il gelait, ont été vues par des centaines de milliers de gens, après avoir été montrées en ligne et aux informations » écrit Metz pour l’AP.

« Il a réussi à montrer une perspective et un point de vue qui étaient purement et simplement ignorés, à cause de la répression systématique à laquelle les nôtres se sont heurtés tout le temps où nous y étions, » dit le cousin de Dewey, Lance West. « C’était son histoire, et seulement quelqu’un comme lui pouvait la partager d’une manière qui nous parlait vraiment. »

Samedi, dans son reportage en direct, Myron s’est adressé aux générations futures.

Myron Dewey : ‘Survivre au Génocide’

Dans son reportage en direct, le samedi 25 septembre, sur le champ de tir de Yomba, Myron décrivait le complexe militaro-industriel avec lequel il avait grandi, dans le désert du Nevada. Dans un message à ses futurs petits-enfants, il dit « Je suis un témoin, ceci est ce à quoi nous avons survécu. »

Le bouton tueur des drones et le reportage en direct du désert du Nevada

Ce samedi-là, Yahoo News dénonçait le projet de la CIA de kidnapper le fondateur de Wikileaks, Julian Assange. C’est la dénonciation des assassinats par drones des Etats-Unis qui ont fait d’Assange une cible.

Dans le désert du Nevada, à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, des pilotes de drones assassinent des gens partout dans le monde. Wikileaks a dénoncé ces assassinats à distances, comme « Meurtres Collatéraux ».

Le même samedi, Myron Dewey faisait un reportage en direct du désert autour du Complexe d’Entrainement de Fallon, le champ de tir de la Marine, à Yomba.

Le champ de tir [de bombes], situé à l’est de Reno, au centre du Nevada, est utilisé par la Marine – les ‘Navy Seals’ – pour bombarder, faire des manœuvres terrestres et la guerre électronique, selon la Marine des Etats-Unis.

Alors qu’on pousse à l’expansion, les Autochtones sont exposés à une extension massive du champ de tir. Myron et des dirigeants Autochtones de la région se sont exprimés pour combattre toute expansion.

De retour à la terre de son enfance, à Yomba, ce samedi-là, Myron dit en direct sur les médias sociaux, au cours de la vidéo, « C’est où nous avons grandi, près du complexe militaro-industriel. »

Myron disait que les militaires volaient au-dessus de sites sacrés. Il décrivait les destructions du sacré là-bas, et dit que l’extractivisme et les champs de tir avaient profané des sites sacrés.

Myron dit aussi que, lorsqu’il entendait « Merci pour votre service, » une autre image lui venait : « Massacres, viols, génocide. » « Je suis un survivant d’un génocide massif au travers des Etats-Unis. » Remarquant que le génocide est pratiqué partout dans le monde, il dit « Dans le Nevada, c’est encore frais. »

À Standing Rock, Myron et les Protecteurs de l’Eau ont également vu un lanceur de missile Avenger. Samedi 26 septembre, cinq ans après Standing Rock, sur le champ de tir dans le désert du Nevada, Dewey a filmé cet Avenger, et souligné qu’il est là pour protéger l’équipement de communication.

Myron dit que cette vidéo est faite pour prévenir ses petits-enfants de la rapacité des grandes entreprises, et de la rapacité qui exige du pouvoir et une force militaire.

À propos du changement climatique, il dit qu’il n’y avait pas assez de pignons de pin pour nourrir les gens au cours de cérémonies, cette année.

Myron a aussi parlé, dans la vidéo, du laver-plus-vert, et de l’extraction de lithium qui menace maintenant le Nevada, et du besoin de protéger et défendre la terre et l’eau.

« Faites une pause », dit-il « Prenez juste un moment pour apprécier ce que vous avez. »

La vidéo tournée par Myron:

Hommages

Karena Acree-Páez, membre de l’équipe de Digital Smoke Signals, écrivit : « Mon frère, nous nous sommes encore parlé hier et tu m’as encore rappelé pourquoi tu faisais ce travail, et maintenant tu vas être avec les ancêtres. Je ne pourrai jamais te remercier assez pour tout ce que tu m’as appris et supporté à Standing Rock, pour tous tes sacrifices visibles et non-visibles. Merci pour ton exemple de courage, de détermination et d’amour des gens. Tu m’as appris qu’il fallait que nous apportions des médias à travers des yeux Autochtones, et tant de choses précieuses !!!

« Tu m’as dit que c’est parce que tu avais vu tant de violence étant enfant que tu as été incité à participer à l’entrainement au trauma historique avec des jeunes et des tribus.

« Les mots me manquent. Maintenant tu es parmi les grands dans le Monde de l’Esprit. Je t’aimerai toujours, mon frère Myron !!! Je te reverrai de l’autre côté. Je me souviendrai toujours de toi comme sur la photo prise pendant Standing Rock. #NoDAPL, Pesha u, » dit Acree-Páez.

Parmi les nombreux articles rendant hommage à Myron Dewey, voir celui de Darren Thompson, du dimanche 26 septembre, sur Native News Online.

QUI ÉTAIT MYRON DEWEY

Duke University Center for Documentary Studies
Lehman Brady, Professeur
Printemps 2019

Myron Dewey est cinéaste, journaliste, conteur en ligne et fondateur de Digital Smoke Signals, une compagnie de production qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones dans les médias. Son reportage par drone sur le mouvement de Standing Rock, qui protestait contre le Dakota Access Pipeline (DAPL) fait de lui l’une des voix journalistiques les plus importantes sur les questions environnementales et Autochtones aujourd’hui. Par Digital Smoke Signals et son propre travail médiatique, Dewey cherche à combler la division digitale en Pays Indien, et à ‘indigéniser’ les médias avec des valeurs culturelles Autochtones fondamentales.

Dewey a reçu de nombreuses récompenses pour son journalisme et sa production médiatique, entre autres le Prix Michelle Moor pour le Journalisme de Communauté, et celui d’Homme de l’Année, de Medicine Winds News. En 2018, un Prix du Mérite lui a été attribué par la Faculté du Film et des Médias de l’Université du Kansas ; il est parmi les vainqueurs de 2017 du Festival du Film de Drone de New-York, dans la catégorie Informations/Documentaire, pour un court-métrage montrant la police du Dakota du Nord sur le site de protestation NoDAPL ; et il a coréalisé le film couronné en 2017, ‘Awake : A Dream from Standing Rock’, qui raconte l’histoire du mouvement NoDAPL et de la résistance pacifique dirigée par des Autochtones, et le combat pour l’eau pure, l’environnement et l’avenir de la planète.

Dewey a plus de vingt ans d’expérience dans son travail pour combler la division digitale dans les médias et la technologie dans tout le Pays Indien, aussi bien comme éducateur que comme expert dans la construction d’infrastructures technologiques. Il a commencé sa carrière comme soldat du feu en terre sauvage et comme instructeur au combat contre le feu à aux Universités des Nations Indiennes d’Haskell et du Kansas, de 2000 à 2007. De 2009 à 2013, il a enseigné l’informatique, les médias digitaux et la programmation d’applications pour mobiles, au Northwest Indian College de Tulalip, dans l’état de Washington, où il a reçu le prix du Meilleur Enseignant de l’Année en 2010. Cette année-là, il a été reçu au prestigieux Programme des Ambassadeurs Américains pour l’Opportunité Indienne (AIO), où il a étendu ses projets pour construire l’équité technologique pour les Autochtones.

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LE SITE DE TESTS NUCLÉAIRES : Les Shoshone, le Peuple le plus Bombardé de la Terre

Le Peuple Shoshone n’a jamais consenti aux tests d’armes nucléaires. Les tests nucléaires sont une violation du Traité de Paix avec les Shoshone, le Traité de Ruby Valley, et de la Constitution des Etats-Unis, Article 6 Section 2, la clause suprématie du traité.