Par Brenda Norrell
Sur Censored News
14 février 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

C’est ici, dans le désert du Nevada, que les Etats-Unis veulent enterrer leurs secrets. Et ces secrets explosent ici, et laissent une trace de mort pour les Shoshone, dans leur propre pays, sur le site d’essais nucléaires.

Le désert du Nevada est le lieu où les héritages de Julian Assange, de Wikileaks, et du Paiute-Shoshone Myron Dewey se croisent.

C’est à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, que des lanceurs d’alerte militaires chargés des drones, ont décrit les renseignements erronés et les assassinats irresponsables par des pilotes de drones, exerçant par ordinateur une surveillance partout dans le monde, et les missiles qui tuent les cibles du gouvernement américain. Les femmes et les enfants tués sont ignorés. Au moins un citoyen Américain a été assassiné de cette façon.

Myron Dewey, comme Wikileaks, a dénoncé des vérités dont personne d’autre n’aurait osé parler. À Standing Rock, Myron Dewey avait photographié la police, les agents de TigerSwan, et d’autres firmes de sécurité, autour du Dakota Access Pipeline. Myron avait filmé leurs tours d’espionnage avec son drone de vidéo. Son drone était au-dessus, quand les Protecteurs ont été attaqués avec des canons à eau et des projectiles, le 20 novembre 2016, à Standing Rock.
Photo prise par Myron Dewey à Standing Rock, en septembre 2016. ©Les ayant-droit de Myron Dewey.

La veille de son accident mortel, Myron avait filmé en direct du champ de tir de Fallon, dans son pays, au centre du Nevada. Il avait aussi prévenu du projet de mine de lithium, sur le Site d’un Massacre de Paiute, à Thacker Pass, dans le nord du Nevada.

Au moment même où il était révélé que les Etats-Unis avaient discuté le possible assassinat de Julian Assange, Myron Dewey était tué par un camion qui s’était mis sur sa voie et l’avait heurté de front, sur une piste isolée, près de la maison de sa famille, à Yomba, dans le Nevada, à l’est de Reno.

Assange et Dewey ont ouvert des fenêtres sur des mondes que les Etats-Unis ne voulaient pas seulement laisser fermées, mais les condamner et les faire disparaitre en silence.

Dewey a révélé la preuve des graves blessures infligées aux Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, dans le Dakota du nord. Une jeune femme a eu un bras déchiré par un projectile des forces de l’ordre, deux Protecteurs Autochtones se sont fait tirer dans les yeux, et des Protecteurs de l’Eau pacifiques se sont fait tirer dessus avec des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc et autres projectiles. D’autres ont été attaqués par les chiens de firmes de sécurité.

Les preuves filmées par Myron montrent des sheriffs adjoints locaux et nationaux, des policiers locaux et de l’état, et des Gardes Nationaux responsables. Myron avait photographié des espions recrutés pour l’oléoduc qui harcelaient les gens, parmi lesquels des gens de la firme TigerSwan, des mercenaires embauchés pour l’oléoduc, qui fonctionnait dans le Dakota du Nord sans licence. Myron avait photographié leurs visages et leurs véhicules.

Dans le Nevada, les traces de mort commencent avec les massacres d’Autochtones sur leurs terres ancestrales. La géographie de la mort continue avec les essais de bombes atomiques et la propagation de radiations qui ont causé des cancers, dans les territoires Shoshone.

Les traces de mort continuent maintenant avec une pression sur un ordinateur à la Base de l’Armée de l’Air de Creech. Il suffit d’une erreur d’information et d’une négligence irresponsable, pour qu’un assassinat ait lieu à l’autre bout du monde.

La mort continue d’être répandue avec l’extraction de lithium pour de fausses solutions vertes et les énormes quantités d’eau qui seront utilisées. Les produits toxiques de l’extraction détruisent la vie du monde naturel quand la terre est éventrée.

Puis il y a les bombes, le champ de tir de la Marine, dans le pays de Myron, le pays de Wovoka. Le champ de tir signifie la mort pour le monde naturel, et prépare des morts au-delà du désert du Nevada.

Les lieux cités dans l’article sont sur cette carte

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Article ©Brenda Norrell, Censored News, le contenu ne peut être utilisé sans permission écrite. Les photos sont la propriété du photographe ou de ses ayant droits.

Article & photos Christine Prat
12 décembre 2021
En français

We are now visibly on the brink of destruction – we have been for quite some time, but it has now become obvious for many more people. Still, Capitalism which never stops dying, always finds new allies to help postpone the deadline. So-called ‘Green’ parties are the main pawns in this deadly game.

This is not new either: in the 1970’s, we already had a ‘green’ wave, limited to hippies. They were telling us that we should put aside the struggles for Justice and Freedom, as survival of the planet was more important. But for people who knew how to think, it was obvious that it were the very same activities by which capitalists exploited people and nature, thus it was stupid to choose.

It is necessary to understand that Capitalism is totally anti-life – of people, animals, plants, the whole planet – and thus to understand what Capitalism really is.

Did you ever wonder why billionaires who have enough to live for several generations in absolute luxury, never stop ‘working’? It is because life, even in luxury, is not their main concern, and the reason for it is to find in the very nature of the Capital.

A capitalist is someone who wants to become God Almighty. The Capital implies this obsession. Some wrote it a long time ago, the Capital is a degenerate version of God. “Money can buy anything”. This suggests a notion of Infinity. The problem is that money can buy anything as long as you don’t have it. When you have it, it is necessarily a limited amount. This is the curse of the Capital. Thousands of billions are not closer to Infinity than a minimum salary. There is a confusion between ‘Infinity’ and ‘not defined’. The capitalist, who thought he could reach Infinity, will never be satisfied. When he is not able to become God Almighty and reach Infinity, he prefers to initiate the Apocalypse.

‘Green’ Parties are led by people who catch an opportunity to have a career and grab some crumbs of the overall plunder. They won’t become God, they might be satisfied by being the good keepers of the Spectacle Society.

We recently saw the leader of the French ‘Greens’ demonstrating with the ultra-rightist police. The leader of the Communist Party was there too. Of course. Big energy companies take advantage of the situation to push nukes as ‘green energy’! And some vegans become terrorists attacking small local butchers (even physically), while animal suffering is caused by Big supermarkets companies and industrial agriculture. We should fear having those people in governments. Valets of capitalism, they will necessarily be new dictators. And the planet won’t be saved.

WE CANNOT DO WITHOUT A TOTAL REVOLUTION AGAINST CAPITALISM!

Article et photos Christine Prat
12 décembre 2021
In English

Nous sommes visiblement au bord du gouffre – nous l’étions déjà depuis longtemps, mais c’est devenu évident pour beaucoup plus de gens. Cependant, le Capitalisme qui n’en finit pas de crever, se trouve toujours de nouveaux alliés pour retarder l’échéance. Les partis dits ‘Verts’ sont les principaux pions de ce jeu mortel.

Ce n’est pas nouveau non plus : dans les années 1970, il y a déjà eu une vague ‘verte’, limitée aux hippies, qui nous disait qu’il fallait mettre de côté les luttes pour la justice et la liberté, la survie de la terre étant plus importante. Mais pour qui savait penser, il était évident que c’était par les mêmes activités que les capitalistes exploitaient les gens et la nature et qu’il n’y avait pas à choisir.

Il faut bien comprendre que le Capitalisme est totalement contre la vie – des gens, des animaux, des plantes, de la planète – et, pour cela, comprendre ce qu’est vraiment le Capitalisme.

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les multimilliardaires qui possèdent de quoi vivre dans le luxe pour plusieurs générations n’arrêtent jamais de ‘travailler’ ? C’est parce que la vie n’est pas leur premier souci, et cela tient à la nature même du Capital.

Un capitaliste est quelqu’un qui veut devenir Dieu Tout Puissant. C’est le Capital qui implique cette obsession. Certains l’ont dit il y a déjà longtemps, le Capital est une version dégénérée de Dieu. « L’argent peut tout acheter ». Cela suggère une notion d’Infini. Le problème est que l’argent peut tout acheter tant qu’on ne l’a pas. Quand on l’a, c’est forcément une somme limitée. C’est la malédiction du Capital. Des centaines de milliards ne sont pas plus proches de l’Infini que le salaire minimum. Il y a confusion entre ‘Infini’ et ‘non-défini’. Le capitaliste, qui a cru pouvoir atteindre l’Infini, ne sera jamais satisfait. Faute de pouvoir être Dieu Tout Puissant et Infini, il préfère initier l’Apocalypse.

Les partis ‘Verts’ sont dirigés par des gens qui voient une occasion de faire carrière et de ramasser quelques miettes du grand pillage. Eux ne deviendront pas Dieu, ils se contenteront peut-être du rôle d’anges gardiens de la Société du Spectacle.

On a déjà vu le leader des ‘Verts’ français manifester avec le syndicat d’ultra-droite de la police. Le dirigeant du Parti Communiste y était aussi. Bien sûr. Les grandes entreprises de l’énergie profitent de la situation pour faire admettre le nucléaire parmi les ‘énergies vertes’ ! Et des végans deviennent terroristes et attaquent des petits bouchers de quartier, alors que la souffrance animale est le fait de la grande distribution et de l’industrialisation de l’agriculture. Nous avons tout à craindre de l’arrivée au pouvoir de ces gens-là. Valets du capitalisme, ils seront forcément de nouveaux dictateurs. Et ils ne sauveront pas la planète.

NOUS NE FERONS PAS L’ÉCONOMIE D’UNE RÉVOLUTION TOTALE CONTRE LE CAPITALISME !

 

 

UTES DE UTE MOUNTAIN: COMBAT CONTRE L’USINE DE TRAITEMENT D’URANIUM WHITE MESA

Par Christine Prat
In English on Censored News
Photo noir et blanc Theo Koppen
Autres photos Christine Prat

Depuis des années, la communauté Ute de la Réserve de Ute Mountain se bat contre une usine de traitement d’uranium située à proximité, l’usine White Mesa, actuellement propriété d’Energy Fuels, près de la commune (non-Autochtone) de Blanding, dans le sud de l’Utah.

L’usine a été construite en 1979-1980. Elle était supposée traiter l’uranium de la région, qui, d’après le site d’Energy Fuels, (en anglais) “est au centre des mines et dépôts d’uranium les plus riches des Etats-Unis…” Cependant, d’après le site du Grand Canyon Trust, “L’usine, construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado, fait beaucoup d’affaires en important des déchets radioactifs appelés ‘approvisionnement alternatif’, depuis 1987. Tandis qu’Energy Fuels récupère et vend de l’uranium et du vanadium extraits des déchets, leur principale source de revenus vient des frais comptés pour l’entreposage de matériaux toxiques dans les puits de stockage des déchets de l’usine…”

Le 16 septembre 2017, j’ai rencontré et interviewé Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain, au cours d’une conférence organisée par Uplift, une initiative de la Jeunesse du Plateau du Colorado, soutenue par le Grand Canyon Trust. Vous pouvez voir la vidéo de l’interview ci-dessous.

Ce que Yolanda a dit n’est malheureusement pas dépassé, étant donné que la licence de l’usine a été renouvelée par le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah – DEQ-Utah – le 16 février 2018. On peut voir (en anglais) un PDF de la lettre du DEQ à Energy Fuels, sur le site du DEQ-Utah. Le 27 février 2018, Reuters a publié un article (en anglais) sous le titre “Energy Fuels obtient l’approbation pour étendre les mines d’uranium et de vanadium en Utah”. L’article mentionne d’autres sites que White Mesa, donc d’autres gens subiront les effets de l’uranium.

 

 

Le 9 octobre 2017, le Grand Canyon Trust a également publié un article déprimant (en anglais), écrit par un avocat de l’organisation, Aaron Paul, qui dit avoir dû reprendre courage pendant plusieurs jours avant de l’écrire: l’article annonce que le Grand Canyon Trust a perdu son procès contre Energy Fuels, après trois ans et demi de combat juridique. En 2012, Energy Fuels a racheté l’usine à Denison Mines, et ses porte-parole ont immédiatement annoncé que des puits de déchets émettaient plus de radon que ce que la loi autorise. Alors, les gens et les organisations, entre autres le Grand Canyon Trust, ont pensé qu’Energy Fuels allait nettoyer. Mais non. Ils avaient probablement fait l’annonce uniquement pour pouvoir dire que c’était Denison Mines qui était responsable. Ne voyant rien venir, le Grand Canyon Trust a poursuivi Energy Fuels en justice. En septembre dernier, le Grand Canyon Trust a perdu.

Les Ute de Ute Mountain soutiennent et sont soutenus par le mouvement Haul No! (Non au transport), un mouvement qui s’oppose au transport d’uranium de la mine toujours controversée et officiellement pas encore en activité, appelée Canyon Mine, qui se trouve dans le Parc National du Grand Canyon, et au pied de Red Butte, montagne sacrée pour les Havasupai. Cette mine menace également les sources d’eau qui se jettent dans le Grand Canyon et constituent le principal approvisionnement en eau des Havasupai, qui vivent au fond du Grand Canyon. (Le 10 mars, le Guardian a publié un article – en anglais – disant que la Cour Suprême allait approuver l’annulation du moratoire sur les nouvelles mines d’uranium près du Grand Canyon, prononcé par Obama en 2012 – le Colorado fournit de l’eau à 30 millions de gens). Le transport de Canyon Mine à l’usine White Mesa devant traverser la Réserve Navajo, le mouvement Haul No! a été fondé par des Navajos. Cependant, les Ute de Ute Mountain y participent, vu qu’ils ne veulent plus d’uranium à l’usine.

Malheureusement, les habitants – non-Autochtones – de Blanding soutiennent l’usine, car elle fournit DES EMPLOIS! (C’est comme ça aussi à Bure, et, Petuuche Gilbert, militant anti-nucléaire Acoma, m’a dit aussi que beaucoup de gens soutenaient les mines d’uranium dans sa région, sous prétexte d’emplois…) Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo, Yolanda a été agressée à deux reprises dans l’unique épicerie de Blanding, à cause de son opposition à l’usine…

 

 

Petuuche Gilbert, Acoma, a ouvert le symposium intitulé Le Dernier Pétrole, au Nouveau-Mexique la patrie des bombes nucléaires américaines, avec des prières et des paroles de respect pour toute vie.

 

Par Brenda Norrell
Censored News
22 février 2018
Traduction Christine Prat

 

ALBUQUERQUE, Nouveau Mexique – Petuuche Gilbert, Acoma, a ouvert le symposium Le Dernier Pétrole, avec une prière et un appel à la paix et au respect, tout en demandant pourquoi les Etats-Unis continuent à construire des armes nucléaires pour tuer les gens du monde.

“Comment les bombes nucléaires peuvent-elles rendre à l’Amérique sa grandeur? Demanda Petuuche, en ouvrant le symposium de trois jours Le Dernier Pétrole, qui devait se poursuivre avec 26 intervenants, à l’Université du Nouveau Mexique, jusqu’à vendredi soir, 23 février.

Petuuche dit que l’industrie nucléaire avec commencé au Nouveau Mexique. “Pourquoi voudrions nous continuer à avoir des bombes pour détruire d’autres peuples, pour tuer d’autres gens?” demanda-t-il.

Le Nouveau Mexique et les Pueblos ne sont pas seulement le foyer de l’industrie de l’énergie nucléaire, la région continue d’être le foyer des déchets radioactifs disséminés, résidus de l’extraction d’uranium pour la Guerre Froide.

Petuuche commença sa déclaration d’ouverture en expliquant que les Espagnols avaient vu les communautés d’ici quand ils étaient arrivés, elles étaient semblables à celles d’Europe, et ils ont utilisé le terme ‘Pueblos’ pour décrire son peuple.

“Nous sommes toujours là”, dit-il, à propos des Acoma, l’un des Dix-neuf Pueblos.

“Nous vous souhaitons la bienvenue ici. Vous êtes les bienvenus si vous nous rendez visite.”

Dans le Parc National des Pétroglyphes, gravés sur les rochers, il y “le travail artisanal et les empreintes des mains de nos ancêtres” dit-il.

Le Canyon de Chaco est sans aucun doute lié aux Acoma, et Mesa Verde [Colorado] est un autre lieu où ses ancêtres ont résidé.

“Nous sommes anciens ici” dit-il, parlant de la longévité du peuple Pueblo.

Quand des Chinois sont venus visiter son pays, il a dit au groupe: “Enfin deux peuples anciens se rencontrent”.

“Nous sommes toujours là aujourd’hui” dit Petuuche au cours de l’ouverture du “Dernier Pétrole”.

Il souhaita la bienvenue à d’éventuels visiteurs, disant “Surtout, venez visiter Acoma.”

Petuuche parla de l’activisme pour l’environnement, et des préoccupations des peuples les uns pour les autres, pour la terre, l’eau et l’air autour d’eux. Il dit que la pensée Autochtone pouvait contribuer à sauver l’humanité. “En tant qu’êtres humains, nous sommes tous reliés.” “Nous sommes tous Autochtones sur cette planète, nous sommes tous des Autochtones de notre Mère la Terre.”

Petuuche travaille avec une organisation de la région de Grants, au Nouveau Mexique, une région qui a connu 50 ans d’extraction d’uranium.

“Nous essayons toujours de nettoyer les mines et les usines de retraitement radioactives.” Il dit que ça avait affecté le sol, l’eau et les vies des gens.

Tout le développement de l’énergie nucléaire a en fait commencé ici, au Nouveau Mexique, dit-il.

Petuuche dit que, lorsqu’il avait entendu parler de cette conférence, Le Dernier Pétrole, il s’était demandé si le Sénateur Tom Udall serait présent.

“J’aurais vraiment voulu l’affronter.” “Ce que nous voyons ici, au Nouveau Mexique, c’est la dépendance de l’énergie nucléaire.” Il dit que le “pouvoir absolu du dollar” était utilisé pour financer les Laboratoires Nationaux Sandia et le Laboratoire National de Los Alamos.

Petuuche dit qu’il avait des questions à poser au Sénateur Tom Udall. “J’aurais voulu demander en quoi les bombes nucléaires faisaient la grandeur de l’Amérique?” “Pourquoi voulons-nous continuer à faire des bombes nucléaires pour détruire d’autres gens, pour tuer d’autres gens.” Petuuche dit que les charges de plutonium [le cœur des bombes atomiques] et les détonateurs, étaient toujours fabriqués au Nouveau Mexique pour faire exploser des bombes atomiques.

Aujourd’hui, dit-il, le terme employé est “bombes intelligentes”, appelées armes nucléaires de faible puissance. “Beaucoup de recherche en la matière continue toujours” dit-il de l’industrie nucléaire des Laboratoires Nationaux Sandia, à Albuquerque, et du Laboratoire National de Los Alamos.

Les Etats-Unis développent leur arsenal nucléaire, et augmentent les dépenses. Maintenant, le Congrès prévoit un budget 1,2 mille milliards au cours des 30 années à venir. “Pourquoi cet argent ne va-t-il pas à la santé, l’éducation et l’infrastructure, au lieu de construire ce pouvoir nucléaire des Etats-Unis?” demanda t’il.

Petuuche dit qu’à des conférences comme celle-ci, le dialogue est important, ainsi que la question du respect – pas seulement le respect entre humains, mais celui des humains pour la terre, et l’environnement, l’air, le sol et l’eau.

Petuuche a parlé de l’interrelation de toute vie. “Le changement climatique en est une partie énorme, causée par des impacts humains.” Insistant sur la nécessité de comprendre cela d’urgence, il a souligné la responsabilité de tous les humains. “Nous y contribuons tous, d’une manière ou d’une autre.” “Nous devons tous le comprendre.”

Les Peuples Autochtones comprennent la nécessité du spirituel. “Toutes les choses naturelles sur terre sont des cadeaux à l’usage des humains.”

A propos de la relation des Peuples Autochtones avec le monde naturel qui les entoure, il dit: “Ça a toujours été une relation pacifique et respectueuse avec la terre, l’eau, l’air, la vie sauvage et les animaux qui se trouvent ici – notre place dans cet univers.”

Petuuche dit que la prière d’ouverture de la Conférence Le Dernier Pétrole s’adressait à tout le monde et à toute la vie sauvage.

A Acoma, les guides religieux sont là pour la prière. Aujourd’hui, comme tous les jours, les grands guides sont allés prier, pour tout le monde, pour leurs familles. “Leur prière disait que nous avons la paix et le respect, et que nous sommes capables de maintenir cette merveilleuse façon de vivre.”

 

Notes (Christine Prat):

Les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki ont été développées à Los Alamos, Nouveau Mexique

Le premier essai de bombe atomique a eu lieu sur un site nommé ‘Trinity’, au Nouveau Mexique, seulement trois semaines avant que les vraies bombes soient larguées sur Hiroshima et Nagasaki. On a pu entendre encore récemment sur Radio France que ça avait eu lieu dans le désert, dans une région dépleuplée. Cependant, à vol d’oiseau, c’est très proche de la Réserve Apache Mescalero. Racisme environnemental…

La plus grande fuite radioactive de l’histoire a eu lieu en territoire Navajo, à Church Rock, Nouveau Mexique. La digue d’une piscine de rétention des déchets a cédé. L’eau contaminée s’est déversée dans le Rio Puerco. En 2015, un chercheur Navajo, Tommy Rock, s’est aperçu que le puits d’eau “potable” de la communauté Navajo de Sanders, à proximité du Rio Puerco, était radioactive.

Le Sénateur Tom Udall, s’est, comme quelques autres, complètement retourné récemment: il a été célèbre – et son père avant lui – pour avoir défendu les victimes de l’uranium. Tout comme le Sénateur Pete Domenici, qui a plus tard oeuvré au déclassement du Parc National des Pétroglyphes, afin de permettre l’extension d’Albuquerque, et le Sénateur Orrin Hatch (Utah), qui défendait aussi les victimes des mines d’uranium, mais qui maintenant a demandé – et obtenu – la réduction du Monument National de Bears Ears (Utah), ouvert récemment par Trump à l’exploitation minière. Tout récemment, des archéologues y ont découvert des restes de dinosaures inconnus, mais maintenant hors de la zone protégée…

 

 

KAWESHTI, MOUNT TAYLOR, SACRED MOUNTAIN

Also on Censored News

Mount Taylor, near Grants, New Mexico, is sacred for many Indigenous Nations in the area. For the Navajo, it is Tsoodzil, one of the four sacred mountains marking their traditional territory. It is also sacred for the Pueblos of the region. For the Acoma, who live close to it, it is called Kaweshti.

Unfortunately, it is situated in the so-called “Grants mineral belt”, and has thus been damaged by many mines. Nowadays, it is still threatened by projects of new uranium mining.

Petuuche Gilbert, Acoma, is an anti-nuclear activist, locally and internationally. In this video, he talks about the sacredness of Kaweshti and tells the story of the Spanish invasion by Juan de Oñate’s conquistadors, in 1598.

 

KAWESHTI, LE MONT TAYLOR, MONTAGNE SACREE

Le Mont Taylor, près de la petite ville de Grants, au Nouveau Mexique, est sacré pour beaucoup de Peuples Autochtones de la région. Pour les Navajos, c’est Tsoodzil, la montagne du sud, une des quatre montagnes sacrées qui délimitent leur territoire traditionnel. Il est également sacré pour les Peuples Pueblos de la région. Pour les Acoma, qui vivent à proximité, il s’appelle Kaweshti.

Il est malheureusement situé dans ce qui est appelé “la ceinture de minéraux de Grants”, et a donc déjà fortement été endommagé par les industries minières.

Actuellement, le Mont Taylor est toujours menacé par des projets de nouvelles mines d’uranium.

Petuuche Gilbert, Acoma, est un activiste contre le nucléaire, localement et sur le plan international. Dans cette vidéo, il parle du caractère sacré de Kaweshti, et raconte l’histoire de l’invasion Espagnole par les conquistadors de Juan de Oñate, en 1598.

 

Christine Prat