L’extraction d’uranium pourrait commencer début juin 2017 sur un Site Sacré

Par Haulno.org
Publié par Indigenous Action Media
Le 6 avril 2017
Traduction Christine Prat

GRAND CANYON DU COLORADO, Arizona – Energy Fuels a annoncé récemment avoir terminé le forage du puits de sa mine d’uranium Canyon Mine, qui est située à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon. La compagnie est actuellement en train d’élaborer un plan sur la base des résultats du forage avant de reprendre la construction sur le site. Ils ont aussi licencié temporairement la plupart de leurs ouvriers.

Energy Fuel menace de pouvoir commencer à extraire du minerai d’uranium dès juin 2017.

« Energy Fuels viole Notre Mère la Terre, profane Red Butte qui est sacrée, et maintenant amène de l’eau empoisonnée mêlée d’uranium de leur mine près du Grand Canyon. C’est scandaleux de voir des mineurs inconscients vaporiser leur pollution radioactive sur ces terres sacrées » dit Klee Benally, coordinateur à Clean Up The Mines et bénévole à Haul No! « Qu’en plus ils transportent des millions de litres de ces produits toxiques à travers Diné Bikeyah (la Réserve Navajo) sans notre consentement informé, et alors que nos communautés continuent de souffrir des effets de l’héritage mortel de l’industrie nucléaire, est proprement scandaleux. Si Canyon Mine est autorisée à continuer de profaner Notre Mère la Terre, nous serons sous la menace de centaines de camions transportant des millions de kilos de minerai radioactif sur nos routes et au-dessus de nos cours d’eau. Nous ne laisserons pas cela se faire, Haul No! [Transport Non!] »

Le dimanche 12 mars 2017, des représentants de Haul No!, de Diné No Nukes, de Clean Up The Mines, de The Golden Rule, de Vétérans pour la Paix, du Sierra Club et du Centre pour la Diversité Biologique, ont entrepris une visite du site pour surveiller les opérations de Canyon Mine. Les groupes ont été témoins de ce que des travailleurs d’Energy Fuels vaporisaient de l’eau à plus de 12 mètres de haut dans l’air, et ont vu de nombreux camions d’eau sans indication spéciale, arriver sur le site. Ils ont aussi été témoins de ce que l’eau était vaporisée dans la forêt environnante et une propriété culturelle traditionnelle.

Vidéo filmée par Haul No! et sous-titrée en français

On s’était aperçu que de l’eau s’était accumulée au fond du puits de la mine. A cause de ce problème, Energy Fuels a commencé à transporter l’eau contaminée par camions, jusqu’à l’usine de retraitement d’uranium White Mesa Mill, près de Blanding, en Utah, et a en vaporiser dans l’air et dans la Forêt Nationale de Kaibab juste à côté, pour essayer de la faire évaporer. Le Plan d’Opérations approuvé par la Forêt Nationale de Kaibab exige que toute eau en excès soit retenue dans des bassins et traitée sur place. (Communiqué de presse de Haul No!)

Plusieurs des participants à l’opération de surveillance avaient amené une banderole sur laquelle on pouvait lire « Ne Nucléarisez Pas le Grand Canyon, Arrêtez Canyon Mine » et ont affronté les ouvriers. Des mineurs ont déclaré que « rien de toxique » ne sortait de la mine. D’après le quotidien Arizona Republic, des échantillons prélevés dans le bassin de la mine présentaient 130 parts d’uranium dissous par milliard. Les règles de l’Agence de Protection de l’Environnement indiquent qu’au-dessus de 30 parts par milliard, l’eau est dangereuse à boire.

Bien que les groupes aient fourni de la documentation sur vidéo et des photos, le Service pour la Qualité de l’Environnement d’Arizona et le Service de la Forêt Nationale de Kaibab ont nié qu’il y ait eu des infractions.

Les Communautés de la Nation Navajo vivant le long du trajet de transport de Canyon Mine à l’usine White Mesa, n’ont pas été prévenues officiellement de ce que des matériaux dangereux étaient transportés.

« C’est encore un exemple flagrant de racisme environnemental, d’autoriser le transport non surveillé de liquides radioactifs dans des camions non-signalés parmi des communautés, et de ne pas informer le public ni aucune des Nations Autochtones des environs. Nous avons le droit de savoir, au grand minimum, afin de s’y préparer adéquatement et de mettre en place des actions urgentes en cas de fuite ou d’accident » dit Leona Morgan, qui travaille pour Diné No Nukes et est bénévole pour Haul No!

La membre du Conseil Havasupai Carletta Tilousi avait déclaré auparavant « La Canyon Mine ne menace pas seulement le peuple et le territoire Havasupai, mais potentiellement tous les utilisateurs de l’eau du Fleuve Colorado en aval, y compris Las Vegas et Los Angeles. Les membres de la Tribu Havasupai, gardiens du Grand Canyon, sont attaqués et demandent votre soutien et vos prières pour protéger le Grand Canyon de l’extraction d’uranium devant être utilisé dans des réacteurs nucléaires au bénéfice des Etats-Unis et au profit de l’industrie nucléaire mourante. »

Red Butte est un site sacré et classé comme propriété culturelle traditionnelle, Canyon Mine est située à l’intérieur du périmètre du site sacré.

La Nation Havasupai et des groupes environnementaux ont encore des poursuites en cours contre le Service des Forêts et Energy Fuels concernant les menaces sur le site sacré et les infractions à la procédure selon la NEPA [Loi sur la Politique Environnementale Nationale]. Une décision devrait être prise incessamment. Si Energy Fuels est autorisé à poursuivre ses activités, jusqu’à 25 camions par jour pourraient transporter 30 tonnes de minerai hautement radioactif sur les petites routes et les autoroutes d’Arizona. Le minerai traverserait des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; et dans la réserve Navajo, des communautés comme Cameron, Tuba City et Kayenta; et près de la réserve Hopi; et arriverait finalement à l’usine White Mesa d’Energy Fuels, à seulement 5 km de la communauté tribale Ute de Ute Mountain, de White Mesa, en Utah.

La Nation Navajo a une loi qui limite le transport de matériaux radioactifs, entre autre le minerai d’uranium, « au-dessus, en-dessous ou à travers le Pays Indien Navajo » ; cependant les Navajo n’ont pas la juridiction sur les routes d’état du trajet de transport.

La Nation Navajo a déjà été dévastée par 523 mines d’uranium abandonnées, et 22 puits d’eau potable ont été fermés par l’Agence de Protection de l’Environnement à cause de hauts degrés de pollution radioactive.

Le 25 mars, au cours de la réunion du Conseil de l’Ouest de la Nation Navajo, le Président du Chapitre de Cameron, Milton Tso, a soutenu avec succès une résolution demandant aux 18 Chapitres de la Nation Navajo d’interdire le transport de minerai d’uranium, d’eau contaminée et tout autre matériau de Canyon Mine.

Sarana Riggs, une bénévole de Haul No! était présente à la réunion. « Le siège du Chapitre était tellement plein que les gens devaient attendre dehors ou rester debout où ils pouvaient » dit S. Riggs. « Tous ces gens de la représentation de l’Ouest étaient là pour entendre les nombreuses inquiétudes de la communauté, entre autres l’information sur Canyon Mine. La plupart de ceux qui étaient là n’étaient pas au courant du trajet du transport ni de l’extraction de minerai et ont parlé de leurs propres soucis avec les mines d’uranium du passé qui continuent à hanter leurs familles dans la Réserve Navajo. Après le vote et la fin de la réunion, beaucoup de gens nous ont demandé de les aider à organiser des réunions publiques éducatives pour leurs propres communautés. »

« Ça m’inquiète que nos dirigeants élus ne soient pas plus impliqués dans l’information des communautés, attendent-ils une nouvelle catastrophe avant de se préoccuper de ce problème? Nous allons faire ce que nous pouvons pour informer les gens et empêcher le transport de minerai, et finalement faire fermer Canyon Mine! Nous avons connu beaucoup trop de cœurs brisés par łeetsó (uranium) et nous devons laisser ce monstre dans le sol! » dit S. Riggs.

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