Publié sur Censored News
27 mars 2015
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

DÉCLARATION DE JANET ALKIRE, PRÉSIDENTE TRIBALE DE LA RÉSERVE SIOUX DE STANDING ROCK

En tant que Présidente de la tribu Sioux de Standing Rock, je suis offensée par le verdict du jury contre Greenpeace, dans l’affaire de la plainte SLAPP [Strategic Lawsuit Against Public Participation, plaintes portées par des individus ou des entités pour dissuader leurs critiques de continuer de leur faire de la publicité négative] d’Energy Transfer contre Greenpeace. Nous attendions mieux des juges et des jurés du Dakota du Nord, voisins de nos communautés.

Les arguments d’Energy Transfer dans cette affaire sont ridicules. Ils ont totalement manqué de respect pour la Tribu Sioux de Standing Rock, nos ancêtres et notre jeunesse, qui avait lancé le mouvement en 2016 pour protéger notre eau d’une fuite de pétrole du DAPL. Ni Greenpeace, ni personne d’autre n’a payé ni persuadé Standing Rock de s’opposer au DAPL.

Nos jeunes et nos anciens nous ont pressés de protéger notre eau et Uŋčí Makhá (Grand-Mère la Terre). C’est ce qui est arrivé et continue de se produire. L’histoire mensongère et intéressée d’Energy Transfer, selon laquelle Greenpeace manipulait Standing Rock pour nous pousser à protester contre le DAPL, est condescendante et manque de respect pour notre peuple.

Nous savons que beaucoup de résidents du Comté de Morton soutiennent l’industrie pétrolière, même des compagnies d’oléoducs extérieures à l’état du Dakota du Nord, comme Energy Transfer. Mais nous sommes vos voisins, et vous ne devriez pas être abusés si facilement. Energy Transfer ne nous connait pas. Ils ne savent pas qui nous sommes – une Nation Autochtone qui a survécu à toutes les attaques parce que nos ancêtres étaient avec nous.

Greenpeace n’a pas manipulé Standing Rock, mais Energy Transfer a manipulé le Comté de Morton. Le DAPL traverse notre territoire aborigène selon les Traités, sur des centaines de kilomètres.

Nos ancêtres occupaient ce territoire des milliers d’années avant que le Dakota du Nord existe. Les terres entre la rivière Heart et le Fleuve Missouri sont nos terres non-cédées selon les Traités de Fort Laramie de 1868 et 1851. Nos territoires d’origine s’étendent à l’est jusqu’à la rivière James et au-delà. C’est une vérité historique. Si Greenpeace peut être responsable de dire la vérité sur les droits de la Nation Sioux selon les Traités, nous avons tous de gros problèmes.

La construction de Fort Rice sur notre frontière nord, en 1864, était une violation des Traités de Fort Laramie. Ça exigeait que notre tribu soit vigilante. Personne ne devrait être surpris qu’on trouve des membres de sociétés de guerriers enterrés dans cette zone, près du trajet de l’oléoduc.

Et n’insultez pas nos experts culturels, qui possèdent une sagesse sur ces questions, dont la plupart des résidents du Comté de Morton ou les bureaucrates de la Société Historique de l’État ne savent absolument rien. Energy Transfer et ses avocats devraient avoir honte. Et chaque membre du jury du Dakota du Nord devrait être mieux informé.

Lorsqu’il s’agit de la violence excessive de la police et de la société de sécurité privée contre des manifestations généralement pacifiques, à Cannon Ball, croyez vos yeux. Les scènes de chiens menaçant les membres de la tribu rappellent la violence des suprémacistes blancs dans le sud profond, dans les années 1950 et 1960, mais là, c’était dans le Dakota du Nord, à notre époque. C’était dans les organes d’information et sur l’internet.

Beaucoup de manifestants étaient des vétérans Autochtones des forces armées des États-Unis. Energy Transfer a utilisé des chiens d’attaque contre des manifestants pacifiques et des héros de guerre. Mais le jury a choisi d’être du côté d’une société de sécurité étrangère à l’état, sans licence, avec des chiens d’attaques, plutôt que de celui de vétérans du Dakota du Nord qui soutenaient Standing Rock.

Une compagnie pétrolière du Texas est venue dans le Dakota du Nord, et ses avocats et sa machine de propagande inventent des histoires selon lesquelles la tribu Sioux de Standing Rock et ses soutiens ont menti, et que la pauvre compagnie d’oléoducs, plus riche de 1000 milliards de dollars qu’en 2016, quand ça a commencé, devrait recevoir quelques millions de plus d’organisations à but non-lucratif. C’est typique des menteurs – ils accusent toujours tous les autres de mentir. Le procès de Greenpeace était sous le sceau du secret.

La Cour n’a pas publié de transcription. Les documents obtenus par Greenpeace sur le dossier de sécurité désastreux d’Energy Transfer sont protégés par une ordonnance de confidentialité et ne sont pas à la disposition du public. Le juge a fait preuve de tant de préjugés en faveur d’Energy Transfer qu’une équipe internationale d’avocats des droits humains s’est sentie obligée de surveiller le procès. L’un d’eux a déclaré « Au cours de mes six décennies de pratique juridique, je n’ai jamais été témoin d’un procès aussi injuste que celui contre Greenpeace qui vient de se terminer dans les tribunaux du Dakota du Nord. »

Standing Rock a essayé d’obtenir plus de transparence sur le DAPL. Notre expérience avec le Corps des Ingénieurs de l’Armée et Energy Transfer, montre que tous les documents liés à la sécurité de l’oléoduc DAPL ont été fortement expurgés et gardés secrets. Qu’est-ce qu’ils cachent ? Et pourquoi le tribunal du Dakota du Nord n’a pas autorisé Greenpeace à évoquer ces questions au procès ?

Le DAPL est un oléoduc dangereux. Il traverse nos terres ancestrales et non-cédées selon les Traités. Energy Transfer a détruit des restes humains de la tribu identifiés par nos experts culturels, et a commis des violences contre notre peuple. C’est l’histoire que le Dakota du Nord et le Comté de Morton doivent prendre en compte. Avec ce verdict contre Greenpeace, ce jour semble être moins que jamais prêt d’arriver.

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LUNDI 21 NOVEMBRE 2016

DECLARATION D’INDIGENOUS ENVIRONMENTAL NETWORK

DES PROTECTEURS DE L’EAU ATTAQUES PRES D’UNE BARRICADE

 

Contact: Jade Begay, jade@350.org, (505)-699-4791

CANNON BALL, Dakota du Nord – Le 20 novembre vers 18h, heure locale, plus de 100 Protecteurs de l’Eau des Camps Oceti Sakowin et Sacred Stone, se sont mobilisés près d’un pont proche pour enlever un barricade construite par le Service du Sheriff de Morton et l’état du Dakota du Nord. Cette barricade, construite après le raid des forces de l’ordre sur le Camp du Traité de 1852, empêche non seulement les résidents du Dakota du Nord d’utiliser la route 1806, mais met aussi en danger les habitants de Cannon Ball, les camps, et la Tribu de Standing Rock, étant donné que les services d’urgence ne peuvent plus utiliser cette route principale.

Les Protecteurs de l’Eau ont utilisé un semi-remorque pour retirer deux véhicules militaires brûlés de la route et ont réussi à enlever un camion du pont avant que la police ne commence à attaquer les Protecteurs de l’Eau avec du gaz lacrymogène, des canons à eau, du gaz poivré, des balles de caoutchouc et des canons assourdissants.

A 1h30 du matin, heure locale, l’équipe d’Indigenous Rising Media s’est procuré une mise à jour de l’équipe médicale d’Oceti Sakowin indiquant que 200 personnes étaient blessées, que 12 étaient hospitalisées avec des blessures à la tête, et qu’un Ancien a fait un arrêt cardiaque en première ligne. A ce moment-là, les forces de l’ordre continuaient à tirer avec des balles de caoutchouc et avec le canon à eau sur les Protecteurs de l’Eau. Environs 500 Protecteurs de l’Eau s’étaient rassemblés au plus fort de l’action directe non-violente.

 

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CI-DESSOUS, UNE DECLARATION D’INDIGENOUS ENVIRONMENTAL NETWORK [Réseau Environnemental Autochtone]

« Les forces de l’ordre du Dakota du Nord sont des lâches. Des gens qui sont employés pour protéger les citoyens ont attaqué des protecteurs de l’eau pacifiques avec des canons à eau, alors qu’il gelait, et ont visé avec leurs armes la tête et le visage des gens.

« Le Bureau du Sheriff du Comté de Morton, la Patrouille de l’état du Dakota du Nord, et le Gouverneur du Dakota du Nord sont en train de commettre des crimes contre l’humanité. Ils sont complices de l’entreprise Dakota Access Pipeline et sa maison mère Energy Transfer Partners dans une conspiration pour protéger les activités illégales de la compagnie.

« Quiconque investit dans ces entreprises ou les finance est complice. Si le Président Obama ne fait rien pour arrêter ce traitement inhumain des habitants d’origine de ce pays, il sera aussi complice. Et il n’y a aucun doute que le Président élu Donald Trump est déjà complice, vu qu’il a investi dans Le DAPL ».

 

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Photos Josue Rivas