DES VANDALS DETRUISENT DES CROIX ET DES PLUMES D’AIGLE SUR LE SITE D’OAK FLAT

 

Par Wendsler Nosie
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat

 

 

 

Le 17 mars 2018, un représentant du Bastion Apache est arrivé à Oak Flat, en Arizona, et a trouvé quatre croix d’un lieu sacré Apache détruites intentionnellement. Deux des croix avaient disparu, arrachées du sol, et deux autres croix étaient toujours debout, mais détruites, apparemment à la hache. Des traces de larges pneus étaient visibles dans la terre autour et à travers le lieu de prières. Des plumes d’aigle cérémonielles trainaient sur le sol.

Le Bastion Apache exige une réaction immédiate du Service des Forêts et des officiels des forces de l’ordre, et demande aux dirigeants locaux de condamner ce crime de haine, pour aider à s’assurer que ça ne se reproduira plus. Les forces de l’ordre ont été appelées à enquêter sur l’acte et à poursuivre les responsables, vu qu’il peut s’agir d’un crime dirigé contre les Apaches et leurs pratiques spirituelles.

Le 8 février 2014, des centaines de personnes se sont rassemblées à Oak Flat, pour une réunion protestant contre un projet de mine de cuivre qui détruirait la zone, située à une heure de route à l’est de Phoenix. Chi’Ch’il Biłdagoteel, également connu sous le nom d’Oak Flat, est un site sacré pour les Apaches depuis des temps immémoriaux. Le projet de mine de cuivre est une attaque directe contre les pratiques spirituelles des Apaches. Lors d’une réunion en 2014, un groupe s’est formé sous le nom de Bastion Apache [Apache Stronghold]. Ils ont passé plus d’un an en prières de résistance et ont tenu leurs cérémonies habituelles sur le site, au cours des quatre années passées. Le centre de ces cérémonies est le sol sacré où quatre croix ornées de plumes d’aigle avaient été plantées, site utilisé comme lieu de prière.

“Ce site est comme une église. Si cette attaque avait été menée contre une église, elle serait considérée comme un crime” dit Wendsler Nosie, un dirigeant du Bastion Apache. “Beaucoup de gens sont venus ici pour guérir de maladies, et pour leurs proches, demandant des bénédictions. Pendant toute l’année, c’est un site où les familles se réunissent et enseignent à leurs enfants ce qu’est le territoire. Il y a des lois fédérales supposées protéger un lieu comme celui-ci. Nous n’avons jamais vu une telle violence contre nous, ici. Il faut que des comptes soient rendus pour ce crime.”

Selon la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, le gouvernement fédéral des Etats-Unis est tenu de protéger le droit des Amérindiens à la liberté religieuse, “y compris, mais non limité à, l’accès aux sites, l’utilisation et la possession d’objets sacrés, et la liberté d’exercer le culte par des rites cérémoniels et traditionnels.” Les quatre croix et les plumes d’aigle profanées relèvent de cette Loi et sont sous la juridiction du Service des Forêts des Etats-Unis. Oak Flat est actuellement classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto.

A propos d’Oak Flat:

Oak Flat se trouve à environs une heure de route à l’est de Phoenix, et c’est un site sacré pour les Apaches sous le nom de Chi’Ch’il Bildagoteel. C’est aussi l’habitat d’un écosystème désertique varié. Oak Flat est actuellement un territoire fédéral, classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto. En décembre 2014, les sénateurs d’Arizona McCain et Flake ont fait passer une clause d’échange de terrains dans la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale. La clause sur l’échange de terrains attribue Oak Flat à une compagnie minière multinationale pour y construire l’une des plus grandes mines de cuivre du monde. La mine devrait détruire de façon permanente Oak Flat et les paysages désertiques aux alentours. Les activistes Apaches et anti-mine ont combattu le projet avec succès pendant près de dix ans, jusqu’à ce que cet accord de “derrière les rideaux” soit conclu au Congrès. Actuellement, le Service des Forêts entreprend d’établir une Déclaration d’Impact Environnemental, une estimation exigée par la loi, qui doit être prête avant que l’échange de terrains soit finalisé.

(Voir aussi interview de 2015)