LA REGION DE CHACO, NOUVEAU MEXIQUE, PROVISOIREMENT EPARGNEE PAR LA FRACTURATION HYDRAULIQUE
Publié sur Censored News
Et sur #FrackOffChaco
Le 2 mars 2018
Traduction Christine Prat
(Voir articles précédents)
La Communauté réagit à l’annulation de la vente aux enchères du pétrole et du gaz de Chaco
Farmington, Nouveau Mexique – Hier, le Ministère de l’Intérieur a annoncé l’annulation de la vente aux enchères des droits sur le pétrole et le gaz près du Parc Culturel Historique National de Chaco, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, dans le nord du Nouveau Mexique. La vente, controversée, aurait bazardé aux enchères 18 km² supplémentaires dans la région de Chaco, pour la fracturation industrielle, ce qui aurait exposé les populations locales à une augmentation de la pollution et menacé des ruines anciennes considérées comme sacrées par les Nations Autochtones.
Le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) avait l’intention d’effectuer la vente de droits sur la base d’un Plan de Gestion des Ressources obsolète, qui avait été établi avant que les nouvelles méthodes de fracturation soient faisables dans la région, et sans consultation préalable significative des Tribus, et sans le consentement de la Nation Navajo et des Nations Pueblo qui considèrent Chaco comme sacré. En réaction à la pression de l’opinion publique, le BLM a annoncé que la vente serait annulée jusqu’à ce que cette administration ait consulté les Tribus et les dirigeants locaux.
Des milliers de gens se sont rassemblés pour s’opposer à la vente, et 459 protestations administratives ont été déposées en opposition à la vente prévue en mars, ce qui est de loin le plus grand nombre de protestations que l’état ait jamais reçu contre une vente de droits d’exploiter le pétrole et le gaz. La Nation Navajo et tous les Conseils de Gouverneurs Pueblo, le Congrès National des Indiens d’Amérique, 15 Sièges de Chapitres, le Parlement du Nouveau Mexique, et plus de 400 000 citoyens ont demandé un moratoire sur tout forage jusqu’à ce que les effets sur la santé, le patrimoine culturel et l’environnement aient été analysés. Les Sénateurs du Nouveau Mexique Udall et Heinrich et les Représentants Grisham et Luján se sont également opposés au forage dans la région.
La Coalition Frack Off Chaco, l’Alliance d’Action Pueblo, la Solidarité de Jeunesse Diné-Pueblo, et la Nation Rouge, avaient prévu des actions d’opposition dans tout l’état, pour protester contre la vente aux enchères en ligne du 8 mars. Les actions prévues à Albuquerque et à Santa Fe doivent quand même avoir lieu, pour réaffirmer la nécessité de planification correcte et de consultation dans tout le processus de gestion des ressources encore en cours. C’est le premier report en gros d’une vente de droits d’exploitation du pétrole et du gaz du programme fédéral pour le pétrole et le gaz du Ministère Zinke. Les défenseurs de la région de Chaco espèrent que c’est un pas positif vers le respect de la souveraineté tribale et la protection de la santé sur les terres publiques.
De nombreux représentants Autochtones et des membres d’organisations de défense de l’environnement ont commenté la décision. Si, en général, ils sont soulagés pour le moment, ils la trouvent trop limitée, dans le temps comme dans l’espace. Les Autochtones souhaitent que l’obligation de les consulter s’applique en toutes circonstances, pas seulement dans ce cas précis.
Quelques commentaires:
Daniel Tso, membre du Comité HIA-Hózhóógó na’adá Conseiller des Citoyens ( detso49@yahoo.com ) : “L’annulation de la vente est certainement une sorte de surprise, mais la nouvelle est bienvenue. La meilleure nouvelle, cependant, serait un moratoire sur toutes les ventes de droits d’exploitation, lorsque toutes les composantes du Plan de Gestion des Ressources seront complètes. Les impacts humains, familiaux et communautaire, ainsi que ceux sur la santé restent des problèmes non résolus. Ce sont les véritables ramifications du développement du pétrole et du gaz. Il est regrettable que l’annonce n’inclût pas de références aux aspects de justice environnementale du tsunami qu’est le développement. Nous, Peuples Autochtones, serons toujours sur nos terres quand tous les explorateurs de l’extractivisme les auront quittées. Nous serons toujours ici.”
Alliance Pueblo pour l’Action ( puebloactionalliance@gmail.com ) : “Nous sommes heureux que la Délégation au Congrès ait entendu les inquiétudes des Nations Pueblo. Cependant, c’est une petite victoire pour les nations tribales, les organisations environnementales et les efforts de la base, et le combat pour mettre fin au forage dans la région de Chaco n’est pas terminé. Le BLM doit s’engager dans une consultation significative avec les Tribus et, plus important encore, obtenir le consentement libre, préalable et informé de TOUTES les nations tribales qui ont des droits spirituels sur la région. Le BLM doit se souvenir que la communauté vivant dans le paysage de la région de Chaco, subit toujours les effets négatifs de l’industrie de l’extraction. L’Alliance Pueblo pour l’Action se battra solidairement avec les nations tribales Pueblo et les Sièges de Chapitres Diné, ainsi qu’avec nos alliés non-Autochtones.”
Miya King-Flaherty, du Sierra Club, Chapitre du Rio Grande ( miya.king-flaherty@sierraclub.org ) : “C’est une victoire majeure pour la Nation Navajo, les tribus Pueblo, et les milliers de gens qui se sont alliés pour protéger le paysage ancestral et les cultures vivantes de la région de Chaco. Nous remercions notre délégation au Congrès pour avoir fait l’effort de soutenir nos luttes infatigables pour protéger la région de Chaco. Cependant, nous avons encore besoin de leur soutien pour protéger la santé publique et la sécurité des communautés touchées par le forage, et nous espérons que ceci résultera en un plan de gestion des ressources mis à jour, qui diminuera effectivement les impacts de la fracturation hydraulique dans la région. Nous continuerons à combattre pour assurer que ce lieu si spécial et les gens qui y vivent, soient protégés de l’expansion de la fracturation hydraulique.”
D’autres organisations Autochtones et des alliances d’habitants non-Autochtones de la région ont également publié des commentaires, allant tous dans le même sens. Tous les commentaires sont publiés en anglais sur Censored News et sur le site #FrackOffChaco .
DES GROUPES CHERCHENT A EMPECHER LA FRACTURATION SANS ETUDE PREALABLE DANS LA REGION DE CHACO
Une requête a été déposée pour mettre un terme aux autorisations de forer alors que les instances Fédérales ignorent la Santé et l’Environnement
Par
Sarah Jane White, de Citoyens Diné Contre la Destruction de Notre Environnement, sjlapahie@gmail.com
Colleen Cooley, de Citoyens Diné Contre la Destruction de Notre Environnement, ccooley22@gmail.com
Kyle Tisdel, du Centre de Législation Environnementale de l’Ouest, tisdel@westernlay.org
Mike Eisenfeld, de l’Alliance des Citoyens de San Juan, mike@sanjuancitizens.org
Samantha Ruscavage-Barz, de Gardiens de la Terre Sauvage, sruscavagebarz@wildearthguardians.org
Jeremy Nichols, de Gardiens de la Terre Sauvage, jnichols@wildearthguardians.org
Kate Kiely, du Conseil de Défense des Ressources Naturelles, kkiely@nrdc.org
Publié sur Censored News
Mardi 12 mai 2015
Traduction Christine Prat
SANTA FE, Nouveau-Mexique – Afin de défendre la culture, le climat et les communautés, une coalition a entrepris aujourd’hui d’empêcher de nouvelles autorisations de fracturer dans la Région de Chaco, au nord-ouest du Nouveau-Mexique.
Citant les menaces pour la santé publique, l’air et l’eau, et les communautés Navajo de la région, la coalition a demandé à un juge fédéral de prononcer une injonction contre le développement du pétrole et du gaz dans la région de Chaco considérant les autorisations illégales de centaines de permis de forer données par le Bureau de Gestion du Territoire.
« Il faut que nous empêchions la fracturation dans la région de Chaco à cause de ses effets sur les gens, l’eau, l’air, la vie sauvage, les plantes médicinales et les lieux d’offrandes » dit Sarah Jane White, de Citoyens Diné Contre la Destruction de Notre Environnement. « Il y a déjà des rapports sur la contamination de l’eau par les activités de fracturation et des gens doivent acheter de l’eau en bouteille. Des Anciens ont été forcés de signer des baux pour le forage de pétrole et de gaz et c’est un problème de justice environnementale ! Le Bureau de Gestion du Territoire doit sérieusement prendre tous ces effets en considération avant d’approuver de nouveaux baux pour le pétrole et le gaz. »
La région autour de Chaco est le foyer de nombreuses communautés Navajo qui vivent au milieu d’un énorme développement du pétrole et du gaz qui menace leur style de vie. La région comprend aussi le Parc National Historique de la Culture de Chaco, avec d’immenses ruines ancestrales Pueblo, considéré comme le cœur culturel du Sud-ouest américain. Au cours des deux dernières années, le Bureau de Gestion du Territoire a approuvé plus de 240 nouvelles propositions de fracturation, particulièrement près de la communauté de Lybrook et à 32 km du Canyon de Chaco [où se trouvent les ruines Pueblo – NdT]. Et ceci bien que l’administration ait admis n’avoir jamais analysé comment ce développement affectera la santé publique et l’environnement et ne pas avoir de plan alternatif pour protéger l’air, l’eau et les communautés de la région.
« Si le Bureau de Gestion du Territoire continue à autoriser la fracturation dans une zone aussi sensible, sans analyse de ses effets, cela nuira irréparablement aux gens qui y vivent, à ses richesses culturelles uniques et au climat » dit Kyle Tisdel, directeur du programme climat et énergie au Centre de Législation Environnementale de l’Ouest. « Les permis déjà approuvés sont illégaux et délivrer de nouveaux permis de fracturer sans informations sur les effets est inadmissible ».
Une forme industrielle intensive de développement de carburants fossiles, le forage horizontal et la fracturation ont assiégé la région avec la circulation de poids lourds, des réservoirs de pétrole, des pipelines, des explosions et de l’équipement pour la fracturation. Des dizaines, si ce n’est des centaines, de nouveaux permis de fracturer sont actuellement aux mains du Bureau de Gestion du Territoire pour agrément.
Les groupes ont déposé une plainte en mars, contre l’autorisation par l’administration d’ouvrir des puits par fracturation dans la région de Chaco sans prendre en considération l’effet qu’un tel développement aurait sur l’environnement et la santé humaine. Depuis, le Bureau de Gestion du Territoire a continué à approuver des permis de forage sans effectuer d’étude des effets, comme la loi l’exige. Si la Cour émettait une injonction, cela empêcherait temporairement l’approbation par l’administration de nouveaux permis, jusqu’à ce que la procédure judiciaire soit terminée.
« Se pliant aux demandes de l’industrie du pétrole et du gaz, le Bureau de Gestion du Territoire sacrifie la culture, les habitants et les terres publiques de la région de Chaco » dit Jeremy Nichols, directeur du programme climat et énergie des Gardiens de la Terre Sauvage. « Il s’agit d’empêcher la fracturation illégale, de sauver la région de Chaco, et de freiner la scandaleuse propension du Bureau de Gestion du Territoire à faire quoi qu’il en coûte tout ce rapporte de l’argent à l’industrie. »
« Non seulement au Nouveau-Mexique, mais dans des états un peu partout dans le pays, le gouvernement fédéral a approuvé de nouveaux projets de fracturation sans l’examen requis légalement pour bien comprendre les menaces pour la santé humaine et l’environnement » dit Matthew McFeeley, avocat du Conseil de Défense des Ressources Naturelles. « L’administration a fermé les yeux sur les dégâts que la fracturation extensive cause aux terres publiques, qui fournissent de l’eau potable à des millions de gens et hébergent les derniers lieus sauvages d’Amérique. Il est temps que le Bureau retourne à la table de travail et garantisse une analyse approfondie et à jour de tous les risques pour l’air pur, l’eau pure, les sites sacrés et les communautés vivant à proximité. »
Les groupes impliqués dans la poursuite en justice sont Citoyens Diné Contre la Destruction de Notre Environnement, l’Alliance des Citoyens de San Juan, les Gardiens de la Terre Sauvage et le Conseil de Défense des Ressources Naturelles. Les avocats du Centre de Législation Environnementale de l’Ouest et des Gardiens de la Terre Sauvage représentent les groupes.