UN POLICIER DE FLAGSTAFF TENTE DE TUER UN SDF AUTOCHTONE!

Publié à l’origine par Taala Hooghan Infoshop
Publié par Indigenous Action Media
Le 10 avril 2019
Traduction Christine Prat

La police de Flagstaff a essayé d’assassiner un SDF Autochtone, un des nôtres, lundi 8 avril.

La plupart des gens qui vivent dans le quartier est de la ville connaissent Mat, sa bicyclette et son bandana font partie des signes du quartier comme n’importe quel panneau indicateur.

Mat passait [à Taala Hooghan] pour manger, pour emprunter des outils pour son vélo, occasionnellement pour prendre une douche. Il est calme, mais sait se débrouiller dans la rue.

Le lundi 8 avril 2019, à 16h, l’officier de police de Flagstaff Nick Rubey, a tenté d’assassiner Mat.

Dans une vidéo publiée par le Service de Police de Flagstaff, on peut voir une confrontation dérangeante, qui débute comme tous les profilages dont nous sommes témoins dans les rues de Flagstaff. L’agent Rubey, parait d’abord questionner Mat calmement, puis il le saisit alors qu’il tente de partir. Mat recule en disant “Qu’est-ce que tu fais connard ? Hé mec, tu viens d’essayer de m’agresser… Bon dieu, qu’est-ce que tu fais ?” L’agent saisit Mat tout en lui disant qu’il était en état d’arrestation. Mat a été jeté à terre mais s’est relevé et, après avoir été aspergé de poivre, entreprit de se défendre en aspergeant de poivre l’agent qui l’avait attaqué. L’agent Rubey a imaginé que le vaporisateur de poivre était un couteau et a crié “Tu jettes ce foutu couteau immédiatement !” Mat cria en retour “Je n’ai pas de couteau !” et aspergea le flic. L’agent Rubey a alors immédiatement tiré dans le cou de Mat.

Mat a survécu à cette tentative de meurtre. Nous avons l’intention de le soutenir autant que nous pouvons.

Vous trouverez la vidéo de l’attaque plus bas, mais d’abord, précisons le contexte.

La police de Flagstaff se livre perpétuellement au profilage racial, visant la population Autochtone. Nous avons longuement parlé avec Mat et d’autres SDF Autochtones de leurs expériences et travaillé avec eux pour obtenir le soutien dont ils ont besoin. Nous avons discuté de la réalité de la toxicomanie et de l’alcoolisme, et des problèmes mentaux et des façons dont nous pouvons nous organiser, afin de ne pas seulement améliorer la situation, mais frapper à la racine de la violence coloniale d’état. Nous avons organisé des ateliers “Connaissez vos droits”, des “cop-watch” informels, et dans certaines situations où les représentants de l’ordre étaient agressifs, assisté nos proches en désamorçant la situation.

D’après des rapports annuels du Service de Police de Flagstaff, la ville de Flagstaff arrête en moyenne plus de 3000 Autochtones par an, alors que seulement 7000 Autochtones se considèrent comme résidents de Flagstaff. La majorité de ces arrestations concernent ceux qui sont SDF. En 2006, la Coalition Nationale pour les Sans Abris a nommé Flagstaff 10ème “pire” ville des U.S.A., à cause de sa politique visant les “SDF” ou la population sans abris.

D’après la base de données du Washington Post, 264 personnes ont été tuées par balles par la police des U.S.A., rien qu’en 2019. La police d’Arizona a tué par balles 11 personnes cette année. De ces meurtres, 3 ont été commis à Flagstaff. L’un de ces tirs mortels s’est produit devant un centre communautaire de santé mentale. Le tir de lundi marque le 23ème policier impliqué dans des tirs en Arizona cette année, selon un comptage tenu par le journal Arizona Republic.

D’après le Centre pour la Justice Juvénile et Criminelle “Le groupe racial le plus susceptible d’être tué par les représentants de l’ordre sont les Amérindiens, suivis par les Afro-Américains, les Latinos, les Blancs, et les Américains Asiatiques.”

Face au profilage racial extrême et à la violence d’état, nous savons que n’importe lequel de nos frères et sœurs pourrait être confronté à ce genre de terrorisme. Nous respectons Mat pour avoir tenu et s’être défendu face à cet acte d’agression.

En 2016, Loreal Tsingine, une Navajo, a été tuée de 5 balles par un agent de police blanc dans la ville toute proche de Winslow, Arizona, pour avoir soi-disant volé dans un magasin. Loreal était forte et ne reculait pas devant une attaque injuste. Nous honorons son esprit en nous organisant en vue de trouver des solutions durables pour nous défendre, défendre nos voisins et nos terres, et résoudre les problèmes par des voies plus justes et plus saines. Ce qui signifie un monde débarrassé de la police et des prisons.

Férocement,

Táala Hooghan Comité ad-hoc Contre la Violence d’Etat

#justice4mat #nativejusticenow #acab

Vidéo de la police:

Voir en HD sur YouTube

 

DES SDF AUTOCHTONES SE RASSEMBLENT A FLAGSTAFF POUR PROTESTER CONTRE LE RACISME ET LE PROFILAGE RACIAL

Par Indigenous Action Media
24 mars 2018
Traduction Christine Prat

 

Des membres de la communauté Autochtone sans abris, ont organisé un rassemblement le 24 mars 2018, pour mettre fin au racisme et au profilage racial à Kinłani, également connue sous le nom de “Flagstaff”. Ils ont raconté leurs expériences et leurs appels à l’action.

Shane R. fit remarquer: “Avant 1492, nous n’étions jamais SDF, nous avions toujours un endroit où loger.”

En 2006, la Coalition Nationale pour les Sans-abris a nommé la ville de Flagstaff 10ème ville la plus malveillante des Etats-Unis pour sa politique visant les SDF et la population sans-abri.

D’après les rapports annuels des Services de Police de Flagstaff, la ville fait arrêter en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année, alors que seulement 7000 Autochtones se disent domiciliés à Flagstaff.

Nos parents sans abri ont appelé à:

. Supprimer immédiatement l’ordonnance anti-camping
. Supprimer le programme “ROPE”, programme destiné aux “récidivistes”
. Introduction d’une Loi sur les Droits des SDF
. Création sur des bases Culturelles d’un centre d’abri et de réhabilitation soutenu par la Nation Navajo et autres Nations Autochtones.

Ils ont aussi annoncé qu’ils allaient porter sur eux des caméras, afin d’enregistrer le harcèlement et les violences de la police.

Vous pouvez les soutenir en allant sur ce site: www.taalahooghan.org/support-unsheltered-relatives/

 

Etant donné qu’il n’est plus possible de télécharger une vidéo de YouTube sans payer, je n’ai pas pu mettre de sous-titres. vous trouverez une traduction sommaire de ce qui est dit dans la vidéo ci-dessous

 

– Intervenante: Est-ce que la police est supposée nous protéger? Ou est-ce qu’elle le fait?
Du terrorisme, oui, c’est exactement ce qu’elle fait!

(0mn 12s) Textes:

– Les Autochtones sans abri ont organisé un rassemblement contre le racisme et le profilage racial
– La Coalition Nationale pour les SDF a nommé Flagstaff la 10ème ville la plus “malveillante”, en 2006
– Le Service de Police de Flagstaff arrête en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année (Rapports Annuels du Service de Police de Flagstaff 2009-2015)
– Cependant, seulement 7000 Autochtones se disent chez eux à Flagstaff
– Sans abri ou non, un Autochtone sur deux vivant à Flagstaff (quelque soit son âge) est menacé d’arrestation.

Interventions:

Premier intervenant: Avant 1492, nous n’étions jamais SDF. Nous avions toujours un endroit où loger. Ce pays était notre pays. [0mn 49s – Panneaux: Nous ne sommes pas sans domicile, la Terre est notre domicile – Je n’ai pas de domicile mais j’ai une voix – Partout où je pose la tête, c’est mon domicile] Ici, c’est notre pays. Nous ne sommes pas traités correctement. La police est là, regardez là-bas, et là-bas, ils sont dans la foule, ils sont partout, et je sais qu’ils regardent. Mais nous les surveillons aussi, et avons aussi des enregistrements vidéo d’eux. Aucun moyen ne nous empêchera de mener ce combat. Vous feriez mieux de vous en souvenir: nous nous battrons pour nos droits. Qui va remédier à ce qui va mal dans cette communauté? Pas eux! Tout ce qu’ils feront c’est de nous poursuivre, nous attaquer, nous mettre en prison. C’est la seule chose qu’ils font. C’est à quoi ils sont bons. Nous allons nous battre pour nos droits.

Deuxième intervenante (2mn 17s): J’ai été harcelée, j’ai été profilée pour ma “race”… Oui, j’ai fait des choses pour lesquelles j’ai dû rendre des comptes, j’ai été en prison pour ça. Et je m’excuse de l’avoir fait. Mais trop c’est trop. J’ai décidé que je ne voulais plus parler à ces flics. Je ne veux plus leur donner de raison de m’embarquer. Alors, j’ai décidé d’être sobre et de mener une vie différente. [Panneau: Diné Pride, le génocide est toujours vivant]. Et qu’est qui arrive? Je suis toujours profilée, je suis toujours harcelée. Qu’est-ce que je ne fais pas bien, qu’ils veulent me faire faire? Parce que j’en ai assez! C’est notre pays, ici. Pourquoi ne pouvons-nous pas circuler sur Notre Mère la Terre? Et vivre en paix. Si nous faisons quelque chose de mal, guidez-nous, protégez-nous, rendez-nous service! … Vous savez, ma sœur a été assassinée ici… je suis très émue aujourd’hui… Elle était aussi une parente sans abri, elle l’avait choisi. Je suis locataire, maintenant, et j’ai un toit, elle allait et venait, et je comprenais pourquoi, et j’avais à l’accepter comme elle était, et comment elle voulait vivre. Et tout ce que j’avais en moi, c’était ce petit espoir, pour elle, d’avoir ce que j’avais eu moi-même, pour l’aider à atteindre ce que j’ai aujourd’hui.

Troisième intervenante (4mn 13s): Aujourd’hui, nous sommes tous ensemble, unis, et, vous savez, vous n’êtes pas ceux qui nous éjecterons de notre pays. Bienvenue les gars, il y a fort longtemps, qu’est-ce que vous nous avez donné? De l’alcool! Ça s’appelle un génocide… Je veux que vous restiez là où vous êtes, et y réfléchissiez. Si vous êtes agent de police, ici aujourd’hui, ce n’est pas le moment de nous arrêter. C’est ce que je ressens. Je vais vous dire, qu’est-ce que vous faites ici, en réalité? Etes-vous vraiment là pour protéger les gens?

Quatrième intervenant (4mn 53s): Ce qu’ils m’ont fait, ils m’ont cassé des côtes et la colonne vertébrale, c’est ce que je subis, en ce moment, et je me trouve ici, avec beaucoup de gens autour.

Cinquième intervenante (5mn 24s): [panneaux: cessez la violence policière, cessez le profilage racial, à droite: dormir n’est pas un crime]. Depuis ma naissance, je subis la discrimination. A l’école, ne pas parler ma langue… toute ma vie. Mais ici, aujourd’hui, je me sens forte, pas seulement pour ma propre “race”, nous sommes tous Autochtones ici. Mon problème ici, c’est qu’on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement, une nuit, et il neigeait, il faisait froid, on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement. Mon amie et moi, nous sommes écroulées au bord de la route. Et, je remercie Dieu qu’un passant ait entendu mes cris de mourante demandant de l’aide. J’ai été emmenée à l’hôpital et arrêtée après avoir été ramenée à une température normale, pour être “combattive”. Mes bras étaient enflés, mes genoux étaient enflés, je les avais éraflés en grimpant hors du fossé plein de neige où nous étions…

Sixième intervenante (6mn 38s): Je veux juste être ici pour être solidaire de tous mes parents sans abri, pas seulement à Flagstaff mais partout sur la planète. Et je préfère dire “sans abri” que “sans domicile”, parce que pour nous, Autochtones, c’est notre domicile, vous devez toujours avoir un domicile dans ce pays. Nous devons voir la vraie réalité de ce que fait la police. Le système colonial a été chasseur d’esclaves, et ils n’ont jamais vraiment arrêté cette activité, leur travail est de protéger tous les acquis du capitalisme contre les intérêts de tous les humains. Ce que nous devons faire est de tous nous unir, toutes les ‘races’ tous les sexes, nous devons renverser ce système, pour que nous ayons le vrai pouvoir, pour que nous ayons la vraie autorité, pour pouvoir prendre soin de nos peuples, comme nous savons le faire, avec des logements gratuits, l’enseignement gratuit, un service de santé, de la nourriture. Ce ne sont pas des privilèges… Il faut que nous prenions soin de nos peuples. Chaque fois que je vois mes sœurs, mes frères, dans la rue, je vous demande: invitez-les chez vous aujourd’hui, donnez-leur une couverture, donnez-leur un lieu sûr pour dormir, donnez-leur le droit à un hébergement. Nous sommes tous ici, et nous avons ce pouvoir de vraiment changer des choses. Nous devons nous défendre, nous devons combattre.

 

Texte:

Nos parents sans abri demandent:

– Retrait immédiat de l’ordonnance anti-camping à Flagstaff
– Fin du programme “ROPE” contre les récidivistes
– Adoption d’une loi sur les Droits des SDF
– Un centre d’hébergement et de rééducation sur une base culturelle, soutenu par la Nation Navajo et d’autres Nations Autochtones
– Ils ont également annoncé qu’ils allaient porter sur eux des petites caméras pour montrer les actes de harcèlement et de violence de la police.