Klee Benally
Kinłani Mutual Aid
Publié sur Facebook
27 janvier 2021
Traduction Christine Prat

Alors qu’une neige épaisse tombe sur Flagstaff (à 2000 m d’altitude), nos parents Autochtones SDF sont abandonnés et gèlent.
Exigez des Abris d’Urgence Maintenant !

Alors qu’il y a au moins 60cm de neige dans les territoires occupés connus sous le nom de Flagstaff, nos parents Autochtones SDF sont laissés dehors à geler à cause du manque de soutien des politiciens et autres services locaux.

Bien que quelques chambres d’hôtel aient été ouvertes l’an dernier par le Comté de Coconino et la Ville de Flagstaff, après avoir subi des pressions de la communauté, les SDF Autochtones ont signalé à de nombreuses reprises être plutôt mal traités et n’avoir qu’un accès limité aux chambres.

Après la flambée du COVID-19 dans les Services d’Abris de Flagstaff l’an dernier, des dizaines de nos parents SDF ont refusé d’utiliser l’abri, à cause du manque de protocoles de sécurité adéquats et de mesures préventives. Beaucoup continuent de signaler ne pas vouloir aller à l’abri à cause des conditions d’insécurité et de surpeuplement. En plus, les SDF Autochtones ont régulièrement fait état de mauvais traitements, certains disant qu’ils avaient été « chassés dans le froid glacial par l’équipe de l’abri », d’autres ont déclaré avoir été carrément « interdits ».

La Coalition Nationale pour les SDF a placé Flagstaff parmi les « 10 villes les pires », en 2006, à cause de sa politique anti-SDF, comme la sinistre « ordonnance anti-camping ». Alors que des campements en petit groupe peuvent donner de la visibilité et des soins collectifs, nos parents SDF de Flagstaff ont été forcés de se disperser et de cacher leurs campements de peur d’être harcelés par la police et arrêtés. Ça leur cause plus de mal et les rend plus difficiles à joindre par les groupes qui font des patrouilles de soutien. Les SDF Autochtones continuent aussi à être confrontés au profilage racial et à un taux d’arrestations disproportionné (les flics de Flagstaff arrêtent 5 à 6000 personnes par an, la moitié étant Autochtones, alors que nous ne constituons que 10% de la population totale de la ville).

En octobre 202, deux SDF Autochtones sont décédés au cours d’une forte tempête de neige, alors qu’il gelait à -7‏.

Cette semaine, on s’attend à ce que la température baisse jusqu’à -12.

Nous avons appelé à l’action depuis des mois, alors que la pandémie, comme on pouvait s’y attendre, faisait des ravages dans la population sans abri. Pourtant, alors que nos parents sans abri gèlent, la Ville de Flagstaff continue de criminaliser le fait d’être sans domicile et le racisme est rampant dans les services locaux fondés sur la charité.

Si la Ville de Flagstaff avait considéré le problème comme prioritaire et s’en était occupé convenablement, nous croyons que ces décès n’auraient pas eu lieu.

Rejoignez-nous pour entamer une action immédiate afin d’assurer que d’autres vies ne seront pas perdues !
EXIGEZ DES ABRIS D’URGENCE & LA SUPPRESSION DE L’ORDONNANCE ANTI-CAMPING MAINTENANT !
Rejoignez-nous pour prendre contact avec le Conseil Municipal de Flagstaff et exiger :

  1. Abris d’urgence immédiats (chambres d’hôtel et bâtiments publique) pour tous nos parents sans abri. Exiger que l’accès soit inconditionnel et ouvert à TOUTES les identités.
  2. Exigez que la Ville de Flagstaff abroge immédiatement son « Ordonnance anti-camping » inhumaine.

Email : council@flagstaffaz.gov

La Mairie : (00 1 928) 213-2065 shawn.johnson@flagsaffaz.gov (Cheffe de Cabinet du Maire)

Membres du Conseil Municipal : (00 1 928) 213-2015

SOUTIEN :

Kinłani Mutual Aid distribue des fournitures et du soutien tous les jours. Besoin urgent de sacs de couchage, de tentes et de moufles ou gants chauds. Adressez les dons à www.kinlanimutualais.org ou déposez-les au 1704 N 2nd St, Flagstaff, AZ 86004.

L’Unité Mobile Many Houses [signification du nom Diné de Flagstaff : Kinłani] est un groupe de 20 jeunes radicaux qui patrouillent les rues chaque nuit et interviennent directement là où la ville et le complexe industriel à but non lucratif ont laissé les responsables d’origine des soins du pays sans abri. Comme l’a dit Shane, un Diné SDF, « personne n’était sans abri avant 1492 ».

Nous avons besoin de plus de bénévoles pour assurer les équipes.
Prendre contact avec : Bonn (00 1 928) 699-8993

D’autres actions immédiates pour la communauté :

  1. Ne pas perpétuer la criminalisation de nos parents SDF. Si quelqu’un squatte un bâtiment ou une maison abandonnée, en vente depuis des mois, n’appelez pas les flics.
  2. En toute sécurité (respectant les gestes-barrière), aider à la distribution de fournitures de première nécessité, des vêtements chauds, des tentes et des sacs de couchage (pour ceux qui ont été soit « interdits », soit refusent d’aller au refuge, même maintenant).
  3. Vous organiser (vous pouvez faire beaucoup) pour demander des logements pour tous et soutenir les grèves de loyer. En renforçant le soutien à l’aide mutuelle, nous pouvons faire quelque chose pour les besoins urgents de tous ceux qui sont les plus vulnérables dans notre communauté, au-delà de la menace du virus. Un abri fondé culturellement, pour nos parents SDF Autochtones serait un puissant départ, mais nous devons aussi frapper à la racine, pour commencer, des problèmes systémiques qui forcent et maintiennent les gens dans les rues.

Grève des Loyers de Flagstaff : www.flagstaffrentstrike.noblogs.org

#sleepisnotacrime #noonewasunshelteredbefore1492

Email: council@flagstaffaz.gov

Mairie: shawn.johnson@flagstaffaz.gov

 

DES SDF AUTOCHTONES SE RASSEMBLENT A FLAGSTAFF POUR PROTESTER CONTRE LE RACISME ET LE PROFILAGE RACIAL

Par Indigenous Action Media
24 mars 2018
Traduction Christine Prat

 

Des membres de la communauté Autochtone sans abris, ont organisé un rassemblement le 24 mars 2018, pour mettre fin au racisme et au profilage racial à Kinłani, également connue sous le nom de “Flagstaff”. Ils ont raconté leurs expériences et leurs appels à l’action.

Shane R. fit remarquer: “Avant 1492, nous n’étions jamais SDF, nous avions toujours un endroit où loger.”

En 2006, la Coalition Nationale pour les Sans-abris a nommé la ville de Flagstaff 10ème ville la plus malveillante des Etats-Unis pour sa politique visant les SDF et la population sans-abri.

D’après les rapports annuels des Services de Police de Flagstaff, la ville fait arrêter en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année, alors que seulement 7000 Autochtones se disent domiciliés à Flagstaff.

Nos parents sans abri ont appelé à:

. Supprimer immédiatement l’ordonnance anti-camping
. Supprimer le programme “ROPE”, programme destiné aux “récidivistes”
. Introduction d’une Loi sur les Droits des SDF
. Création sur des bases Culturelles d’un centre d’abri et de réhabilitation soutenu par la Nation Navajo et autres Nations Autochtones.

Ils ont aussi annoncé qu’ils allaient porter sur eux des caméras, afin d’enregistrer le harcèlement et les violences de la police.

Vous pouvez les soutenir en allant sur ce site: www.taalahooghan.org/support-unsheltered-relatives/

 

Etant donné qu’il n’est plus possible de télécharger une vidéo de YouTube sans payer, je n’ai pas pu mettre de sous-titres. vous trouverez une traduction sommaire de ce qui est dit dans la vidéo ci-dessous

 

– Intervenante: Est-ce que la police est supposée nous protéger? Ou est-ce qu’elle le fait?
Du terrorisme, oui, c’est exactement ce qu’elle fait!

(0mn 12s) Textes:

– Les Autochtones sans abri ont organisé un rassemblement contre le racisme et le profilage racial
– La Coalition Nationale pour les SDF a nommé Flagstaff la 10ème ville la plus “malveillante”, en 2006
– Le Service de Police de Flagstaff arrête en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année (Rapports Annuels du Service de Police de Flagstaff 2009-2015)
– Cependant, seulement 7000 Autochtones se disent chez eux à Flagstaff
– Sans abri ou non, un Autochtone sur deux vivant à Flagstaff (quelque soit son âge) est menacé d’arrestation.

Interventions:

Premier intervenant: Avant 1492, nous n’étions jamais SDF. Nous avions toujours un endroit où loger. Ce pays était notre pays. [0mn 49s – Panneaux: Nous ne sommes pas sans domicile, la Terre est notre domicile – Je n’ai pas de domicile mais j’ai une voix – Partout où je pose la tête, c’est mon domicile] Ici, c’est notre pays. Nous ne sommes pas traités correctement. La police est là, regardez là-bas, et là-bas, ils sont dans la foule, ils sont partout, et je sais qu’ils regardent. Mais nous les surveillons aussi, et avons aussi des enregistrements vidéo d’eux. Aucun moyen ne nous empêchera de mener ce combat. Vous feriez mieux de vous en souvenir: nous nous battrons pour nos droits. Qui va remédier à ce qui va mal dans cette communauté? Pas eux! Tout ce qu’ils feront c’est de nous poursuivre, nous attaquer, nous mettre en prison. C’est la seule chose qu’ils font. C’est à quoi ils sont bons. Nous allons nous battre pour nos droits.

Deuxième intervenante (2mn 17s): J’ai été harcelée, j’ai été profilée pour ma “race”… Oui, j’ai fait des choses pour lesquelles j’ai dû rendre des comptes, j’ai été en prison pour ça. Et je m’excuse de l’avoir fait. Mais trop c’est trop. J’ai décidé que je ne voulais plus parler à ces flics. Je ne veux plus leur donner de raison de m’embarquer. Alors, j’ai décidé d’être sobre et de mener une vie différente. [Panneau: Diné Pride, le génocide est toujours vivant]. Et qu’est qui arrive? Je suis toujours profilée, je suis toujours harcelée. Qu’est-ce que je ne fais pas bien, qu’ils veulent me faire faire? Parce que j’en ai assez! C’est notre pays, ici. Pourquoi ne pouvons-nous pas circuler sur Notre Mère la Terre? Et vivre en paix. Si nous faisons quelque chose de mal, guidez-nous, protégez-nous, rendez-nous service! … Vous savez, ma sœur a été assassinée ici… je suis très émue aujourd’hui… Elle était aussi une parente sans abri, elle l’avait choisi. Je suis locataire, maintenant, et j’ai un toit, elle allait et venait, et je comprenais pourquoi, et j’avais à l’accepter comme elle était, et comment elle voulait vivre. Et tout ce que j’avais en moi, c’était ce petit espoir, pour elle, d’avoir ce que j’avais eu moi-même, pour l’aider à atteindre ce que j’ai aujourd’hui.

Troisième intervenante (4mn 13s): Aujourd’hui, nous sommes tous ensemble, unis, et, vous savez, vous n’êtes pas ceux qui nous éjecterons de notre pays. Bienvenue les gars, il y a fort longtemps, qu’est-ce que vous nous avez donné? De l’alcool! Ça s’appelle un génocide… Je veux que vous restiez là où vous êtes, et y réfléchissiez. Si vous êtes agent de police, ici aujourd’hui, ce n’est pas le moment de nous arrêter. C’est ce que je ressens. Je vais vous dire, qu’est-ce que vous faites ici, en réalité? Etes-vous vraiment là pour protéger les gens?

Quatrième intervenant (4mn 53s): Ce qu’ils m’ont fait, ils m’ont cassé des côtes et la colonne vertébrale, c’est ce que je subis, en ce moment, et je me trouve ici, avec beaucoup de gens autour.

Cinquième intervenante (5mn 24s): [panneaux: cessez la violence policière, cessez le profilage racial, à droite: dormir n’est pas un crime]. Depuis ma naissance, je subis la discrimination. A l’école, ne pas parler ma langue… toute ma vie. Mais ici, aujourd’hui, je me sens forte, pas seulement pour ma propre “race”, nous sommes tous Autochtones ici. Mon problème ici, c’est qu’on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement, une nuit, et il neigeait, il faisait froid, on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement. Mon amie et moi, nous sommes écroulées au bord de la route. Et, je remercie Dieu qu’un passant ait entendu mes cris de mourante demandant de l’aide. J’ai été emmenée à l’hôpital et arrêtée après avoir été ramenée à une température normale, pour être “combattive”. Mes bras étaient enflés, mes genoux étaient enflés, je les avais éraflés en grimpant hors du fossé plein de neige où nous étions…

Sixième intervenante (6mn 38s): Je veux juste être ici pour être solidaire de tous mes parents sans abri, pas seulement à Flagstaff mais partout sur la planète. Et je préfère dire “sans abri” que “sans domicile”, parce que pour nous, Autochtones, c’est notre domicile, vous devez toujours avoir un domicile dans ce pays. Nous devons voir la vraie réalité de ce que fait la police. Le système colonial a été chasseur d’esclaves, et ils n’ont jamais vraiment arrêté cette activité, leur travail est de protéger tous les acquis du capitalisme contre les intérêts de tous les humains. Ce que nous devons faire est de tous nous unir, toutes les ‘races’ tous les sexes, nous devons renverser ce système, pour que nous ayons le vrai pouvoir, pour que nous ayons la vraie autorité, pour pouvoir prendre soin de nos peuples, comme nous savons le faire, avec des logements gratuits, l’enseignement gratuit, un service de santé, de la nourriture. Ce ne sont pas des privilèges… Il faut que nous prenions soin de nos peuples. Chaque fois que je vois mes sœurs, mes frères, dans la rue, je vous demande: invitez-les chez vous aujourd’hui, donnez-leur une couverture, donnez-leur un lieu sûr pour dormir, donnez-leur le droit à un hébergement. Nous sommes tous ici, et nous avons ce pouvoir de vraiment changer des choses. Nous devons nous défendre, nous devons combattre.

 

Texte:

Nos parents sans abri demandent:

– Retrait immédiat de l’ordonnance anti-camping à Flagstaff
– Fin du programme “ROPE” contre les récidivistes
– Adoption d’une loi sur les Droits des SDF
– Un centre d’hébergement et de rééducation sur une base culturelle, soutenu par la Nation Navajo et d’autres Nations Autochtones
– Ils ont également annoncé qu’ils allaient porter sur eux des petites caméras pour montrer les actes de harcèlement et de violence de la police.