Taala Hooghan Infoshop, Flagstaff Arizona. “De Kinlani (Flagstaff en Diné) à la ZAD”

 

Des Palestiniens expriment leur soutien à la ZAD

 

Cet article a d’abord été écrit en anglais, pour remercier les camarades étrangers qui ont tout de suite manifesté leur solidarité. Il a été publié sur Censored News.

 

POURQUOI LES AUTORITES FRANÇAISES NE POUVAIENT QU’ATTAQUER LA ZAD

Par Christine Prat
In English on Censored News
11 avril 2018
Voir aussi l’article du CSIA-nitassinan

Lundi 9 avril, la Gendarmerie Nationale, munie de blindés, a violemment attaqué la ZAD – Zone A Défendre – à Notre-Dame-des-Landes. Depuis les années soixante, les autorités envisageaient de détruire ce coin de campagne pour y faire construire un aéroport international. La première manifestation contre le projet a eu lieu en 1967. De nombreuses autres ont suivi jusqu’à maintenant.

En janvier de cette année, le gouvernement a décidé d’abandonner le projet d’aéroport. Mais il a prévenu que les gens qui occupaient ‘illégalement’ la ZAD devraient l’avoir quittée au 31 mars.

Lundi 9 avril, les autorités ont donc lancé une attaque extrêmement violente pour déloger des gens qui, d’après eux, n’étaient que des militants radicaux cherchant seulement l’affrontement avec les forces de l’ordre. Ils ont aussi clamé qu’ils avaient invité les gens de la ZAD à présenter des projets agricoles, mais que les squatters ‘radicalisés’ n’avaient présenté aucun projet.

La vérité est que les autorités offraient aux gens la possibilité de présenter des projets agricoles INDIVIDUELS – qu’ils étaient même prêts à appeler ‘alternatifs’ pour peu que les gens cultivent quelques légumes bio ou placent deux panneaux solaires. Il s’agissait donc de créer des propriétés PRIVEES. Les gens qui viennent d’être brutalement attaqués essayaient depuis des années de développer un mode de vie alternatif, hors de la société capitaliste, et de produire pour être auto-suffisants, pas pour faire du commerce. C’était donc une expérience “révolutionnaire”, inacceptable pour la société capitaliste.

Ce monde dominé par le capitalisme ne reconnaît que deux sortes de propriété: la propriété privée et la propriété d’Etat (toujours privatisable), et n’a jamais reconnu la propriété collective ou d’usage communautaire. (Evidemment, cela s’appliquait aussi à la soi-disant propriété collective des pays soi-disant communistes, il s’agissait en fait de propriété d’Etat, où les gens qui y travaillaient n’étaient que de simples travailleurs tout comme ceux qui travaillent pour des entreprises privées capitalistes).

Par conséquent, il n’était pas question de présenter des projets collectifs, qui auraient été systématiquement rejetés.

Des camarades étrangers ont immédiatement manifesté leur solidarité. Il n’est pas surprenant que les premiers à le faire aient été des Indiens d’Amérique et des Palestiniens. Beaucoup de leurs territoires ont été volés par les colonialistes sous prétexte que ce n’étaient pas des propriétés privées, donc à personne, donc à l’Etat, qui pouvait le vendre à des colons ou à des entreprises privées. Et ça continue encore aujourd’hui.

Le gouvernement Macrump, qui promeut le capitalisme délirant, n’aurait en aucun cas accepté autre chose que des propriétés privées ou privatisables.