Déclaration de Leonard Peltier à la Journée de Deuil National, à Plymouth Rock 2024
Censored News, 28 novembre 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
« Salutations mes parents, amis, ceux que j’aime et mes soutiens. C’est un honneur pour moi que vous me gardiez toujours dans vos pensées, et croyiez en moi. »
« Avec des vies volées, et du travail volé, le roi et la reine d’Espagne aimèrent nos enfants et essayèrent de mettre fin à l’esclavage des Amérindiens. Les colonisateurs utilisèrent toutes les failles qu’ils pouvaient trouver. Ils ne voulaient pas renoncer au travail volé de notre peuple. »
« Ils se tournèrent vers les vies volées de nos frères et sœurs noirs, arrachés à leurs pays. »
« Notre sang, notre sueur et notre douleur nous relient pour toujours. »
« L’intention des colonisateurs a toujours été la domination totale. Quand ils ne pouvaient pas nous contrôler, ils nous tuaient. »
« Ils ont commencé par des couvertures contaminées, des bibles, des balles et des mensonges qu’ils appelaient des traités. »
« Les mots sont sacrés. »
« Notre peuple le sait, tout comme nous savons que notre Mère la Terre vit et respire à travers nous. Les paroles des colonisateurs ne signifient rien et leurs morceaux de papier sacrés signifient encore moins. »
« Leur Traité de Fort Laramie, de 1868, nous promettait la fin de leurs guerres contre nous, et nous donnait la matrice de notre Mère la Terre, les Black Hills. Ils prirent notre terre sacrée et la ferveur génocidaire des impérialistes continuent encore à ce jour. »
« Leurs tactiques ont changé – mais ils veulent nous voir annihilé en tant que peuple et voler ce qui reste de notre terre traditionnelle. »
« Sitting Bull dit, ‘Posséder est une maladie chez ces gens. Ils prennent, ils ravissent notre Mère la Terre. »
« Ça ne suffira jamais, parce qu’ils sont vides. Ils ont une faim insatiable de propriétés et de vengeance. »
« Je me demande pourquoi ils nous haïssent tellement. »
« Peut-être parce que nous n’avons pas besoin de possessions. Notre esprit ne peut pas être brisé parce que nous ne sommes qu’un. »
« Nous sommes nés de notre Mère la Terre, tissés avec amour, dignité et une liberté qu’ils ne peuvent pas comprendre. »
« Bien qu’ils m’aient enterré dans du béton et de l’acier, je suis un homme libre. »
« Ils ont raflé notre peuple, et nous ont mis dans des camps de concentration qu’ils appellent réserves. »
« Nous restons un peuple libre. »
« Les vraies entraves sont celles qui mettent en cage les âmes de ceux qui nous oppriment. »
« Peut-être savent-ils que leurs misérables tentatives de nous écraser se retournent contre eux et retirent leur humanité. Avec chaque tentative de conquête, ils perdent un peu plus de leur Esprit. »
« Ceux qui cherchent à opprimer croient gagner quelque chose. Je leur demande d’ouvrir les yeux et de bien regarder ce qu’ils pensent avoir gagné. »
« Nous durerons, ils ne peuvent pas s’emparer du feu sacré qui nous anime. »
« Ne les laissez pas prendre nos enfants. Ils ont commencé avec les pensionnats. Maintenant c’est la folie, la folie qu’ils appellent gouvernement. Ils veulent nous gouverner hors de l’existence. »
« Donnez à vos enfants la tradition, l’éducation, l’art, quelque chose vers quoi se tourner à part la maladie de la drogue et de l’alcool qui infeste nos réserves. »
« La prière c’est l’action, mes frères. Dites à vos enfants qui nous sommes avec chaque mot que vous prononcez et chaque geste que vous faites. »
« Nous sommes le peuple premier. Notre Mère la Terre nous fait naître, enflamme le sang qui coule dans nos veines, puis nous reprend dans son sein. »
« Ils ne pourront jamais nous prendre cela. »
« Depuis maintenant cinq décennies, j’ai prévenu de la menace des oppresseurs. Le fascisme s’est répandu chez ceux qui ont pris le pouvoir et tache la Terre en rouge sang. »
« Ce que j’ai déclaré en 1982 est toujours vrai, les forces de Libération doivent se réunir pour combattre comme front uni dans l’unité des quatre couleurs. »
« Je suis fier de mon héritage. Je suis fier de notre peuple, même quand ils croient nous avoir dépouillés de tout, nous savons que le sol sous nos pieds est le nôtre, puisqu’il renferme le sang et les os de nos ancêtres. »
« Nous sommes riches de tradition, d’une manière que les colons ne peuvent pas percevoir. »
« Peut-être qu’ils le savent. »
« Peut-être qu’ils nous haïssent parce que nous existons dans les forces de la nature. Ils ne dominent pas le vent. Nous ne devons pas nous aliéner ceux qui sont du bon côté de l’histoire. »
« Nous saignons tous du sang rouge. »
« Nous devons être ensemble, solidaires, pour vaincre les forces qui voudraient nous voir tous dans des chaînes, et je suis toujours en prison. Encore une fois, j’envoie mon amour et mon sang de prisonnier de guerre dans le Ventre de la Bête à ceux qui continuent le combat. »
« Dans l’Esprit de Crazy Horse, Doksha, Leonard. »
Vidéo de la Journée de Deuil (1h13)