Manifestation à Farmington après la torture et l’assassinat de trois Autochtones en 1974. Photos ©Durango Tribune
Par Brenda Norrell
Censored News
28 août 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Les préjugés de Google News, des médias du Nevada et des médias dominants sont évidents dans la façon dont ils couvrent les actions de Lithium Americas à Thacker Pass. Les articles accélèrent les profits de la compagnie canadienne Lithium Americas et ne respectent ni ne mentionnent les voix de Paiutes et de Shoshones qui protègent le site du massacre de Peehee Mu’huh.
Manifestation à Farmington après la torture et l’assassinat de trois Autochtones
Ces préjugés rappellent que depuis longtemps, les préjugés, la censure et le racisme dominent les informations des villes à la lisière des Réserves. Les témoignages pour les droits civils qui ont eu lieu dans les années 1970, 1980 et 1990, révèlent que les médias, la police et les tribunaux étaient tous complices, ou impliqués, dans le racisme et la suprématie blanche des villes proches des Réserves, à Rapid City, dans le Dakota du Sud, à Farmington, au Nouveau-Mexique, à Flagstaff, en Arizona, et d’autres encore, racisme qui a conduit à des tortures et des assassinats d’Autochtones.
Maintenant, aux informations, Biden et la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland font la promotion de la compagnie canadienne Lithium Americas qui creuse le site d’un massacre où il y a encore des vestiges des ancêtres.
Pendant ce temps, les médias du Nevada ignorent certains des problèmes les plus importants du monde.
- Les tests de bombes atomiques sur les terres des Shoshones de l’Ouest qui ont répandu des cancers.
- L’expansion du champ de tir de Fallon, territoire Paiute Shoshone, et l’histoire des puits brûlés au napalm, des bombes qui n’ont pas explosé éparpillées, l’eau souterraine empoisonnée et une série de cancers chez les enfants.
- Des assassinats ciblés partout dans le monde, effectués par des opérateurs de drones sur des ordinateurs à la base de l’Armée de l’Air à Creech, rapportés par le Guardian. Ces meurtres ciblés irresponsables, par des opérateurs de drones militaires sur des ordinateurs, ont tué des innocents – entre autres des journalistes, des gens assistant à des mariages, des gens dans des cafés et des gens victimes d’erreurs d’identification, parmi lesquels un citoyen des Etats-Unis.
- L’entrainement de pilotes Israéliens à la base de l’Armée de l’Air de Nellis, dans le Nevada au printemps dernier, alors qu’Israël continue de tuer des Palestiniens.
- Le Bureau de Gestion du Territoire, du Secrétariat à l’Intérieur, qui approuve automatiquement les déclarations d’impact environnemental qui ignorent les lois fédérales protégeant les sites funéraires Autochtones, les sites religieux Autochtones, l’eau souterraine et les espèces en danger ou protégées, et les juges fédéraux qui soutiennent la violation de lois fédérales.
- Le témoignage aux Nations Unies, cette année, des dirigeants Shoshones Paiutes de Duckwater, décrivant les dangers de l’extraction à grande échelle de lithium dans le Nevada, et la série de cancers provoqués par des décharges toxiques, qui existent déjà à Duckwater.
Les préjugés des médias dans les villes à la lisière des Réserves depuis des décennies, était évident à Farmington, au Nouveau-Mexique.
Genevieve Jackson, membre du conseil Navajo, dit que la torture et le meurtre d’Autochtones était un « rite de passage pour les adolescents blancs. »
Aujourd’hui, les préjugés des médias pour la suprématie blanche se reflètent surtout dans la promotion des profits des grandes entreprises au-dessus de n’importe quoi d’autre.
Le Rapport de Farmington : Commission des Droits Civils des Etats-Unis
« La raison du Forum d’avril 1974, était la découverte, près de Farmington des cadavres de deux hommes, brûlés et matraqués, Herman Dodge Benally, 34 ans, de Kirtland, et John Earl Harvey, 39 ans, de Fruitland. Une semaine plus tard, un troisième corps était découvert, celui d’un homme de 52 ans, David Ignacio. Les trois hommes étaient Navajos. Le 1er mai 1974, trois étudiants du Lycée de Farmington étaient inculpés pour les meurtres. Plus tard, il serait suggéré que l’incident faisait partie de ce qu’ils appelaient « Indian Rolling » – le fait d’agresser dans la rue des Navajos en état d’ébriété – et que de tels incidents se produisaient à répétition, la plupart de temps du fait d’adolescents blancs. »
« La violence de ces crimes a provoqué la colère et l’indignation, et la communauté Autochtone a commencé à organiser des manifestations dans le centre de Farmington, pour dénoncer le racisme omniprésent et le fanatisme de la communauté. L’attitude méprisante de la communauté blanche envers la communauté Autochtone, qui fut longtemps un mode de vie à Farmington, a cessé brutalement. Comme les tensions montaient, beaucoup de membres de la communauté blanche de Farmington se sont trouvés, non seulement mal préparés pour gérer la crise qui s’ensuivait, mais aussi confus, menacés et effrayés. En pleine crise, le Comité Consultatif du Nouveau-Mexique est venu à Farmington et a entrepris une étude intensive des relations sociales et économiques entre la communauté blanche et les Navajos. Ça a mené à trois jours de consultations publiques en août 1974. »
Par Brenda Norrell
Censored News
13 octobre 2020
Traduction Christine Prat
L’obélisque raciste de la Plaza de Santa Fe a été abattu lundi (12 octobre 2020), au troisième et dernier jour de l’occupation et des enchaînements dirigés par des femmes Tewa. Des Pueblos exigèrent que le Maire de Santa Fe tienne sa promesse de retirer l’obélisque, un symbole flagrant de l’oppression et de la glorification des conquistadors meurtriers qui s’étaient emparés de terre des Pueblos pour y fonder la Ville de Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.
La Ville de Santa Fe ne voulait que personne ne se mêle de ses ventes de faux bijoux, ni que les touristes découvrent l’histoire raciste de la ville, ou que ceux qui viennent y dépenser de l’argent n’apprennent les tortures auxquels les Pueblos ont été soumis pour ses monuments et sa ville. La police a mis fin à l’occupation de la Plaza de Santa Fe dimanche dans la nuit. Une personne qui s’était attachée au monument dit que la police l’avait trainé, lui occasionnant des blessures aux genoux. Ensuite, la police a barricadé l’obélisque raciste pour empêcher ceux qui disaient la vérité de parler.
Il y eu deux arrestations supplémentaires lundi, le troisième et dernier jour, quand la police fut chassée de la Plaza. Cependant, des cordes et des chaînes furent jetées autour de l’obélisque qui fut abattu à la main.
Vidéo sur YouTube :
Quand l’occupation et les enchaînements commencèrent, samedi, le New Mexican de Santa Fe titra : « Une promesse toujours vide de retirer un monument controversé de la Plaza de Santa Fe a eu des échos bruyants et clairs, samedi après-midi ».
« Alan Webber, le Maire, dit en juin qu’il avait l’intention d’appeler à l’enlèvement de l’obélisque au centre de la Plaza, qui est dédié aux ‘héros’ morts dans des batailles contre les ‘Indiens sauvages’, parce que cet acte est ‘la bonne chose à faire’ et ‘n’a que trop attendu’. Maintenant, les activistes en ont assez que le monument soit resté jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones. »
Dans notre article de Censored News, écrit quand la statue d’Onate a été retirée, Maurus Chino, Pueblo Acoma, raconte la véritable histoire des tortures et des massacres de Pueblos pour s’emparer de leur terre pour y fonder Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.
Maurus écrit « Pour nous, le conquistador Juan de Onate et ses soldats équivalent à Hitler et les Nazis. Ils ont tous les deux commis un génocide. Le système de concession de terres des Espagnols n’est qu’un euphémisme pour le vol de terres Autochtones. Ces terres, si généreusement ‘concédées’, étaient des terres Indiennes ».
Racontant la vraie histoire, Chino dit « En janvier 1599, une force considérable a été envoyée à Acoma, où une bataille épique s’en suivit pendant trois jours, et, selon les récits historiques des Espagnols eux-mêmes, elle fit plus de 800 morts, hommes, femmes et enfants massacrés. Les hommes de plus de 25 ans furent condamnés à avoir un pied coupé et 25 ans d’esclavage. Les garçons de 12 à 25 ans furent aussi condamnés à 25 ans d’esclavage. Les filles de 12 à 25 ans eurent aussi 25 ans d’esclavage. 60 jeunes filles furent envoyées à des prêtres au Mexique et ne sont jamais revenus à Acoma. »
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 10 octobre 2020
Contact : U.V.M. Uvfrays@gmail.com
Coalition de Tewa, d’Autochtones et de Complices pour Occuper la Plaza de Santa Fe pour la Journée des Peuples Autochtones, Exiger du Maire l’Enlèvement du Monument Raciste
Le Maire Webber avait promis à la communauté Autochtone qu’il ferait enlever l’Obélisque en juin – Il n’a pas tenu sa promesse
TERRITOIRES OCCUPÉS TEWA, Nouveau-Mexique – Une coalition de groupes occuperont la Plaza de Santa Fe pour demander l’enlèvement de l’Obélisque raciste au centre de la place de la ville. L’occupation de trois jours, jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones, a pour but la libération des Peuples Autochtones de toutes les formes de colonialisme, y compris les monuments racistes, et de mettre fin à l’oppression continuelle et systématique des communautés Autochtones.
En juin, le Maire de Santa Fe, Alan Webber, a fait une promesse publique à la communauté Autochtone de Santa Fe, s’engageant à retirer l’Obélisque raciste. Il déclara : « C’est ma conviction que nous devons prendre ces mesures maintenant, parce que c’est la chose juste à faire, c’est un moment de vérité morale et nous avons été appelés à le faire par nos collègues, amis et famille Amérindiens. Ça n’a que trop attendu. »
Trois mois ont passé depuis que le Maire Webber a fait sa promesse, et l’Obélisque – un symbole clair de colonisation et d’oppression – est toujours debout, au cœur de notre ville, sur une terre volée.
La déclaration suivante a été publiée par la coalition :
« Il y a quelques mois, le Maire Alan Webber a fait la promesse à des femmes Autochtones que l’Obélisque au centre de cette Plaza, serait enlevé. Il a rompu cet engagement et nous exigeons qu’il fasse honneur à sa parole. L’Obélisque est un symbole d’oppression, de colonisation et du génocide toujours en cours des Tewa, les occupants d’origine de ce territoire volé. Maintenant, il est temps de créer de nouveaux symboles d’inclusion et de créer une responsabilité envers la communauté.
Honorez les voix Tewa. Honorez les traités. Honorez votre parole. M. le Maire Alan Webber : RETIREZ CE MONUMENT RACISTE. »
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En septembre 2009, les colons de Santa Fe n’hésitèrent pas à fêter le 400ème anniversaire de la fondation de la ville, déguisés fièrement en conquistadors, considérant toujours les massacreurs comme des héros. Leur podium cachait l’obélisque.
Christine Prat (photos Ch. Prat, Santa Fe 2009)
LES AMERINDIENS SONT VISES DANS LE NEVADA ET LES VILLES PROCHES DES RESERVES PAR DES GROUPES DE HAINE
DANS LA SERIE DE CENSORED NEWS ‘RACISME EN AMERIQUE’
Par John Redhouse, Diné
Publié par Censored News
19 août 2017
Traduction Christine Prat
Quand je vivais et travaillais à Reno, à la fin des années 70 et au début des années 80, j’ai eu l’honneur de rencontrer beaucoup de grands dirigeants Autochtones du Nevada qui combattaient pour leur souveraineté tribale, le traité, la terre, l’eau et les droits de l’homme. Un de ces dirigeants était James “Buddy” Vidovich, le Président d’alors de la Tribu Paiute de Pyramid Lake.
Au cours d’une discussion sur la montée récente de l’anti-Indianisme dans le nord du Nevada et du racisme des villes proches de la réserve, Buddy dit qu’il y avait un groupe de haine blanc près de Fernley qui s’appelait “S.O.A.P.” pour “Stomp Out All Paiutes”, “Eliminez Tous les Paiutes”. L’utilisation délibérée du mot “SOAP” [savon] se référait clairement à la purification ethnique de la nation tribale entière.
Tout comme Farmington [Nouveau-Mexique] et d’autres villes racistes proches de réserves en Amérique Autochtone, le schéma des crimes de haine blancs contre rouges, dans le soi-disant Etat d’Argent (en fait c’est l’argent de la Nation Washoe qui a été volé à partir de 1859, au cours de l’invasion de mineurs blancs, dans le cadre de leur “découverte” du Comstock Lode), a sa propre histoire et son propre héritage.
Les premiers crimes de haine, motivés par le racisme, commis par des blancs contre des membres de la Tribu Paiute de Pyramid Lake, se sont heurtés à une forte résistance tribale et ont conduit à la Guerre de Pyramid Lake de 1860, un évènement qui est toujours commémoré par la tribu des Paiutes du nord, au cours de leur période de fêtes traditionnelles. Voir le lien sur Censored News de 2016 pour plus d’informations.
Et tout comme Farmington [près de la réserve Navajo], Fernley et d’autres colonies de peuplement racistes qui infestent nos territoires d’origine, continuent les guerres, car nous savons que la haine et la violence raciales contre notre peuple sont intergénérationnelles. Et donc notre résistance doit aussi être intergénérationnelle et continuer.
Les crimes de haine sont une forme de terrorisme domestique. Les terroristes blancs (aka Fils de SOAP) étaient derrière l’attaque de 2011, contre le membre de la tribu Johnny Bonta et sa famille à Fernley. Voir Censored News de 2011, pour plus d’informations.
D’autres terroristes blancs, faisant partie d’un cercle plus large de crime de haine, étaient derrière l’Incident de l’Arche de Reno, l’an dernier. Voir Censored News pour plus d’informations.
Sur le racisme à Reno et dans le Nevada, le membre de la tribu Paiute de Pyramid Lake, dirigeant de la communauté Indienne de Reno-Sparks, et membre de la Commission des Droits Civiques des Etats-Unis, Arlan Melendez dit ceci: “Le Nevada a toujours été connu comme le “Mississippi de l’Ouest” pour son racisme rampant. Jusqu’à la fin des années 50, les Indiens devaient avoir quitté les rues au coucher du soleil ou risquer l’arrestation. Reno est un endroit très raciste…”
En luttant dans l’esprit des courageux dirigeants et membres des sections Nord et Ouest du Nevada de l’American Indian Movement, des Amérindiens Unis, et d’autres groupes et individus Autochtones, en tant qu’Autochtones, nous continuerons à survivre et à résister. A la fin, nous gagnerons. Nous GAGNERONS parce que nous avons RAISON.