Par Brenda Norrell
Censored News
13 octobre 2020
Traduction Christine Prat

L’obélisque raciste de la Plaza de Santa Fe a été abattu lundi (12 octobre 2020), au troisième et dernier jour de l’occupation et des enchaînements dirigés par des femmes Tewa. Des Pueblos exigèrent que le Maire de Santa Fe tienne sa promesse de retirer l’obélisque, un symbole flagrant de l’oppression et de la glorification des conquistadors meurtriers qui s’étaient emparés de terre des Pueblos pour y fonder la Ville de Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.

La Ville de Santa Fe ne voulait que personne ne se mêle de ses ventes de faux bijoux, ni que les touristes découvrent l’histoire raciste de la ville, ou que ceux qui viennent y dépenser de l’argent n’apprennent les tortures auxquels les Pueblos ont été soumis pour ses monuments et sa ville. La police a mis fin à l’occupation de la Plaza de Santa Fe dimanche dans la nuit. Une personne qui s’était attachée au monument dit que la police l’avait trainé, lui occasionnant des blessures aux genoux. Ensuite, la police a barricadé l’obélisque raciste pour empêcher ceux qui disaient la vérité de parler.

Il y eu deux arrestations supplémentaires lundi, le troisième et dernier jour, quand la police fut chassée de la Plaza. Cependant, des cordes et des chaînes furent jetées autour de l’obélisque qui fut abattu à la main.
Vidéo sur YouTube :

Quand l’occupation et les enchaînements commencèrent, samedi, le New Mexican de Santa Fe titra : « Une promesse toujours vide de retirer un monument controversé de la Plaza de Santa Fe a eu des échos bruyants et clairs, samedi après-midi ».

« Alan Webber, le Maire, dit en juin qu’il avait l’intention d’appeler à l’enlèvement de l’obélisque au centre de la Plaza, qui est dédié aux ‘héros’ morts dans des batailles contre les ‘Indiens sauvages’, parce que cet acte est ‘la bonne chose à faire’ et ‘n’a que trop attendu’. Maintenant, les activistes en ont assez que le monument soit resté jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones. »

Dans notre article de Censored News, écrit quand la statue d’Onate a été retirée, Maurus Chino, Pueblo Acoma, raconte la véritable histoire des tortures et des massacres de Pueblos pour s’emparer de leur terre pour y fonder Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.

Maurus écrit « Pour nous, le conquistador Juan de Onate et ses soldats équivalent à Hitler et les Nazis. Ils ont tous les deux commis un génocide. Le système de concession de terres des Espagnols n’est qu’un euphémisme pour le vol de terres Autochtones. Ces terres, si généreusement ‘concédées’, étaient des terres Indiennes ».

Racontant la vraie histoire, Chino dit « En janvier 1599, une force considérable a été envoyée à Acoma, où une bataille épique s’en suivit pendant trois jours, et, selon les récits historiques des Espagnols eux-mêmes, elle fit plus de 800 morts, hommes, femmes et enfants massacrés. Les hommes de plus de 25 ans furent condamnés à avoir un pied coupé et 25 ans d’esclavage. Les garçons de 12 à 25 ans furent aussi condamnés à 25 ans d’esclavage. Les filles de 12 à 25 ans eurent aussi 25 ans d’esclavage. 60 jeunes filles furent envoyées à des prêtres au Mexique et ne sont jamais revenus à Acoma. »

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 10 octobre 2020

Contact : U.V.M. Uvfrays@gmail.com

Coalition de Tewa, d’Autochtones et de Complices pour Occuper la Plaza de Santa Fe pour la Journée des Peuples Autochtones, Exiger du Maire l’Enlèvement du Monument Raciste

Le Maire Webber avait promis à la communauté Autochtone qu’il ferait enlever l’Obélisque en juin – Il n’a pas tenu sa promesse

TERRITOIRES OCCUPÉS TEWA, Nouveau-Mexique – Une coalition de groupes occuperont la Plaza de Santa Fe pour demander l’enlèvement de l’Obélisque raciste au centre de la place de la ville. L’occupation de trois jours, jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones, a pour but la libération des Peuples Autochtones de toutes les formes de colonialisme, y compris les monuments racistes, et de mettre fin à l’oppression continuelle et systématique des communautés Autochtones.

En juin, le Maire de Santa Fe, Alan Webber, a fait une promesse publique à la communauté Autochtone de Santa Fe, s’engageant à retirer l’Obélisque raciste. Il déclara : « C’est ma conviction que nous devons prendre ces mesures maintenant, parce que c’est la chose juste à faire, c’est un moment de vérité morale et nous avons été appelés à le faire par nos collègues, amis et famille Amérindiens. Ça n’a que trop attendu. »

Trois mois ont passé depuis que le Maire Webber a fait sa promesse, et l’Obélisque – un symbole clair de colonisation et d’oppression – est toujours debout, au cœur de notre ville, sur une terre volée.

La déclaration suivante a été publiée par la coalition :

« Il y a quelques mois, le Maire Alan Webber a fait la promesse à des femmes Autochtones que l’Obélisque au centre de cette Plaza, serait enlevé. Il a rompu cet engagement et nous exigeons qu’il fasse honneur à sa parole. L’Obélisque est un symbole d’oppression, de colonisation et du génocide toujours en cours des Tewa, les occupants d’origine de ce territoire volé. Maintenant, il est temps de créer de nouveaux symboles d’inclusion et de créer une responsabilité envers la communauté.

Honorez les voix Tewa. Honorez les traités. Honorez votre parole. M. le Maire Alan Webber : RETIREZ CE MONUMENT RACISTE. »

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En septembre 2009, les colons de Santa Fe n’hésitèrent pas à fêter le 400ème anniversaire de la fondation de la ville, déguisés fièrement en conquistadors, considérant toujours les massacreurs comme des héros. Leur podium cachait l’obélisque.

Christine Prat (photos Ch. Prat, Santa Fe 2009)

 

POURSUITES CONTRE LES 3 MANIFESTANTS DE FLAGSTAFF (MISE A JOUR) : LA JUGE REPORTE LA DATE DU PROCÈS POUR LA 2e FOIS

Par Indigenous Action
17 janvier 2020
Traduction Christine Prat

Flagstaff, ARIZONA – Le procès a de nouveau été reporté pour les trois défenseurs de la justice sociale et environnementale, qui risquent des condamnations pour une manifestation du Jour des Peuples Autochtones 2018. Alejandra Becerra, Klee Benally et Sumayyah Dawud, également connus comme « les 3 du Jour des Peuples Autochtones, » (IPD3) continuent de combattre ce qu’ils dénoncent comme une attaque politique.

Le procès des Trois devait avoir lieu hier (16 janvier), mais une audience d’examen des preuves destinée à examiner les motions présentées par l’avocat de la défense, Lee Phillips, a été organisée. La juge a décidé d’organiser une autre audience d’examen pour donner plus de temps au procureur pour réagir aux motions de la défense.

Au point où on en est maintenant, il semble probable que le procès soit reporté à la fin février ou à mars.

Le 17 décembre 2019, l’avocat Lee Phillips a présenté une Motion et un Mémorandum signifiant que l’Application Sélective de la loi et des Poursuites Vindicatives posaient un problème à la défense. Aucune réponse n’a été donné par l’Etat jusqu’au jour prévu une Conférence sur la Gestion de la Procédure, le 7 janvier 2020, au cours de laquelle le procureur a fait des objections à la défense et exhorté la juge à ne pas l’accepter. La juge présidant la séance a déclaré avoir besoin de plus de temps pour voir toutes les motions.

L’avocat Lee Phillips, de Flagstaff, représentant les trois accusés, avait déclaré que ses clients avaient été « ciblés à cause de leurs opinions politiques et pour les avoir exprimées. »

La juge n’a été chargée de l’affaire que récemment, le procureur ayant demandé le changement parce que le juge précédent avait demandé pourquoi l’Etat engageait un procès pour des infractions si mineures.

Cependant, l’Etat a exercé des pressions pour que le procès commence le 16 janvier 2020, bien qu’ayant présenté des objections à la défense à la dernière minute. Le procureur a semblé frustré de ce que la défense était prête à appeler 23 témoins à la barre, parmi lesquels des membres et ex-membres du Conseil Municipal de Flagstaff, ainsi que d’autres sur lesquels l’Etat comptait, d’après des rapports, comme témoins à charge. Les preuves qui ont été révélées montrent qu’une surveillance intensive est exercée sur les activistes locaux connus.

Soutenez les Trois du Jour des Peuples Autochtones (IPD3) en les aidant à payer leurs frais de justice sur : www.gofundme.com/f/support-the-ipd3

Diffusez l’information, faites prendre conscience d’ici au procès avec les mots dièze #indigenouspeoplesdayFlagstaff #supportIPD3

Pour plus d’informations (en anglais) : www.indigenousaction.org/idp3

Historique de l’affaire :

Le 8 octobre 2018, plus de 40 personnes se sont rassemblées et ont défilé dans le centre de Flagstaff, pour dénoncer l’hypocrisie de la déclaration par la Ville d’un Jour des Peuples Autochtones. Le rassemblement avait été décidé pour appeler à la justice pour les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, attirer l’attention sur la criminalisation des migrants qui conduit à des déportations et des détentions massives, la responsabilité de Flagstaff pour son rôle dans la profanation des Pics San Francisco, la criminalisation des membres de la communauté sans-abri, et le niveau hors de proportions du profilage racial et des arrestations auxquels les Autochtones doivent faire face.

Près d’une douzaine de policiers de Flagstaff, ont utilisé des caméras individuelles pour contrôler et documenter la manifestation. Le Service de Police de Flagstaff et la Force de Renseignements Antigangs et sur l’Immigration, ont alors lancé une enquête qui a duré des semaines et a utilisé les réseaux sociaux, ainsi qu’un informateur non-identifié pour porter des accusations d’ « Obstruction d’une Voie Publique Principale ». En tout, 11 personnes ont d’abord été mises en examen. Sept des accusés ont accepté un accord [en fait, plaider coupable], avec le choix entre 40 heures de travaux d’intérêt général ou une amende de 150 dollars.

Voir aussi l’article précédent sur le procès