JEAN WHITEHORSE, DINÉ [NAVAJO] : PREJUGES ET STERILISATION DES FEMMES AMERINDIENNES

Par Brenda Norrell
Censored News
4 décembre 2013
See original article in English
Traduction Christine Prat

 

SAN FRANCISCO – Jean Whitehorse, Diné, s’adressant à la Sixième Conférence annuelle de l’American Indian Movement de la Côte Ouest, a décrit comment les stéréotypes racistes et les préjugés dans les livres pour enfants influencent les enfants dès leur plus jeune âge.

J. Whitehorse a également décrit les mauvais traitements auxquels elle a été soumise à l’internat, où elle était punie pour parler dans sa langue Diné. Elle a aussi été victime plus tard du programme de stérilisation forcée des femmes Amérindiennes du gouvernement des Etats-Unis, appliqué par le Service de Santé Indien dans les années 1970.

J. Whitehorse a dit qu’il était important d’examiner le contenu des livres pour enfants du point de vue des stéréotypes sur les Amérindiens, mais aussi les dessins animés, les mascottes et l’utilisation d’images de coiffures indiennes et de tipis.

« Nous ne portons pas tous des plumes, nous ne vivons pas tous dans des tipis ».

Elle a souligné la nécessité de commencer à éduquer les enfants à la maison avant l’âge de trois ans : « Tout commence avant trois ans, si des mots négatifs sont utilisés, ils vont les répéter ».

Se référant aux stéréotypes sur les Indiens, elle a fait remarquer que chaque Nation Indienne a sa propre langue, ses traditions et sa culture et que les gens les enseignent à leurs jeunes enfants. Au cours de sa présentation, elle a utilisé comme illustration un livre pour enfant mal informé qui combinait des traditions Diné, Pueblo et d’autres Nations Indiennes comme si c’était la même chose.

J. Whitehorse a raconté que, comme beaucoup d’Amérindiens, elle a été punie pour avoir parlé sa langue Diné à l’internat. « Si je parlais en Navajo, j’étais punie ».

Elle a appris à compter avec le stéréotype « Un petit Indien, deux petits Indiens, trois petits Indiens… ». Aujourd’hui, elle apprend à compter à son arrière petite-fille sur le même air, mais avec le mot « bilagaana » (Blancs, Visages Pâles) au lieu de « petits Indiens ».

A l’heure actuelle, dans les écoles, le préjugé dans les livres pour enfants existe encore, par exemple on trouve toujours les mots « squaw » et « papoose ».

« Nous avons fait beaucoup de chemin » dit-elle en soulignant que beaucoup de Navajos sont avocats, éducateurs et docteurs.

Elle a estimé que l’AIM West était sur le point d’obtenir l’égalité des droits et que « notre voix soit entendue ».

J. Whitehorse a été envoyée ici, dans la région de San Francisco, à Oakland, à l’âge de 19 ans. Au bout de quatre ans, elle a décidé qu’il était temps de rentrer chez elle dans la Nation Navajo.

J. Whitehorse a raconté comment elle avait été victime de la stérilisation forcée des femmes Amérindiennes décrétée par le gouvernement des Etats-Unis dans les années 1970. Çà a été réalisé par le Service de Santé Indien, et dans de nombreux cas, sans que les femmes Amérindiennes le sachent.

« J’en ai été victime après avoir eu une fille. J’aurais voulu avoir plus d’enfants ».

« Il y a beaucoup d’Amérindiennes là-bas qui n’ont jamais eu d’enfants à cause de cela ».

« Tout ce à quoi le gouvernement m’a confrontée, je l’ai surmonté. Çà m’a seulement rendue plus forte ».

« Maintenant, je sais qui je suis, je l’apprend à ma fille, ma petite-fille et mon arrière petite-fille, parce qu’elles continueront à transmettre ces légendes que nous avons, en tant qu’Autochtones d’Amérique ».

« Elles ne souffriront jamais ce que nous avons souffert ».

A propos du stéréotype Américain de ‘Thanksgiving’, elle dit que les Américains ont besoin d’apprendre l’histoire réelle.

« Nous étions là avant quiconque, et nous sommes toujours là, et nous y somme pour rester ».

 

 

 

Comments are closed.