DES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME PROTESTENT: LES ETATS-UNIS NE FONT RIEN POUR IDENTIFIER LES MIGRANTS DÉCÉDÉS DANS LE DÉSERT DE SONORA
Plusieurs organisations et des familles demandent qu’une procédure soit appliquée pour leur permettre d’identifier les migrants disparus en tentant de gagner les Etats-Unis. Je ne suis certainement pas pour le fichage systématique de l’ADN, mais dans la mesure où ça se fait aux dépens de nombreuses personnes dont les états se méfient, il faut admettre qu’il est injuste de ne pas utiliser les mêmes possibilités pour renseigner les familles de migrants décédés. La plupart des points de passage étant fermés par un mur ou une haute barrière, les migrants essaient de passer par le désert de Sonora et la Réserve Tohono O’odham, coupée par la frontière, où il n’y a qu’une barrière anti-véhicules. Mais cela les oblige à traverser le désert, sans véhicule, sans nourriture, et surtout sans eau potable.
Je ne sais pas ce que font les autorités des pays européens pour identifier les migrants disparus dans la Méditerranée et informer leurs proches. Probablement pas grand-chose.
La situation à la frontière sud des Etats-Unis existe depuis des décennies. Les médias français n’en parlaient jamais, aujourd’hui, ils appellent ça “le mur de Trump”. Tout ce qui a été construit à la frontière l’a été avant l’élection de Trump, ce qui ne l’a pas été a été abandonné faute de budget. Trump s’est vanté de faire payer des constructions supplémentaire par le gouvernement mexicain, qui a tout de suite fait savoir qu’il n’en était pas question. Ce qui s’est aggravé depuis l’élection de Trump, c’est que des agents de la Police des Frontières, les néo-nazis et les milices d’extrême droite se croient tout permis. Ça fait courir encore plus de dangers aux migrants, mais aussi aux habitants non-blancs des régions frontalières.
Christine Prat
Communiqué de Presse
Par Forensic Border Coalition
26 septembre 2018
Publié sur Censored News
Traduction française Christine Prat
Un groupe pour les Droits de l’Homme doit se réunir le 5 octobre à Boulder, dans le Colorado, pour examiner le fait que les Etats-Unis ne fassent rien pour faciliter l’identification de migrants portés disparus.
Boulder, Colorado – La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (IACHR), organise une consultation sur l’identification des restes de migrants qui ont disparu le long de la frontière des Etats-Unis. Des médecins légaux, des experts des Droits de l’Homme et des familles de migrants disparus doivent témoigner et répondre à des questions. Des représentants du gouvernement des Etats-Unis devraient aussi être présents. La consultation doit avoir lieu le vendredi 5 octobre 2018, à la Faculté de Droit de l’Université du Colorado.
Chaque année, des centaines de migrants de l’Amérique Centrale et du Mexique vers les Etats-Unis disparaissent après avoir franchi la frontière.
La Forensic Border Coalition (FBC – Coalition Médico-légale pour la Frontière), un groupe de médecins légaux, d’universitaires et d’organisations des Droits de l’Homme partenaires, enquête sur les rapports concernant des personnes disparues et utilise la science médico-légale pour aider à identifier les restes de migrants et fournir une réponse à leurs proches. La FBC a demandé que cette consultation appelle à une meilleure coopération des Etats-Unis, consistant à adopter un mécanisme formel, pour fournir à grande échelle et au-delà de la frontière, des informations génétiques sur les restes non-identifiés.
Actuellement, la comparaison génétique transfrontalière, de proches qui recherchent un parent disparu, avec celle de restes non-identifiés trouvés aux Etats-Unis, se fait au cas-par-cas – un cadavre est trouvé et comparé avec une famille particulière, sur la base d’informations circonstancielles. Une comparaison à grande échelle – de l’ADN de tous les parents de migrants disparus avec toutes les données sur l’ADN de restes non-identifiés trouvés aux Etats-Unis – n’a jamais été faite. La FBC demande la création d’une procédure formelle permettant des comparaisons à grande échelle, qui résulteraient en un grand nombre d’identifications, permettant à des centaines – si ce n’est des milliers – de familles de connaître enfin le sort de leurs proches disparus.
La consultation de la FBC est soutenue par 46 groupes pour les Droits de l’Homme et autres associations des Etats-Unis, du Mexique et d’Amérique Centrale, mais aussi par l’Equipe Argentine d’Anthropologie Médico-légale (Equipo Argentino de Antropoligia Forense, EAAF), le Centre Colibri pour les Droits de l’Homme, le Centre des Droits de l’Homme du Sud du Texas, le Centre d’Anthropologie Médico-légale de l’état du Texas, la Clinique Légale des Droits de l’Homme (IHRLC) de la Faculté de Droit de Berkeley, la Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho (FJEDD), Procurador de los Dereches Humanos (PDH) du Guatemala, Procuraduría para la Defensa de los Derechos Humanos (PDDH), du Salvador, plusieurs comités représentant des familles de migrants disparus du Honduras, du Salvador, du Guatemala et du Mexique, et des groupes de défense des droits des immigrés et réfugiés basés aux Etats-Unis, et d’autres encore.
Immédiatement après la consultation, la FBC accueillera une veillée pour les migrants disparus, sur le campus de l’Université du Colorado. Des membres de familles de disparus, des membres de la FBC et d’autres, s’y exprimeront.
Titre de la consultation: Identification des Restes de Migrants Disparus le long de la Frontière des Etats-Unis.
La Forensic Border Coalition (FBC) a été créée au printemps 2013. La Coalition inclut des médecins légaux, des universitaires, et des organisations des Droits de l’Homme partenaires, qui s’efforcent de s’attaquer globalement aux barrières qui empêchent d’identifier les restes de migrants disparus à la frontière US/Mexique. La mission de la FBC est de soutenir les familles de disparus qui recherchent leurs proches et d’améliorer la solution des problèmes d’identification de ceux qui sont morts en traversant la région particulièrement dangereuse de la frontière sud des Etats-Unis.
UNE CAMERA CACHEE SURPREND DES AGENTS DE LA PATROUILLE DES FRONTIERES SAISISSANT DES COUVERTURES ET DE LA NOURRITURE ALORS QU’IL GELE
Par No More Deaths*
17 janvier 2013
Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat
TUCSON, Arizona – Une vidéo prise par une caméra cachée et publiée par l’organisation humanitaire No More Deaths montre un agent de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis retirant des couvertures propres et de la nourriture destinée aux migrants en détresse. La vidéo du 8 janvier fait voir un agent de la Patrouille des Frontières sur une piste dans le désert, près de la petite ville d’Arivaca, Arizona, à environs 20 km au nord de la frontière avec le Mexique. L’agent s’arrête, ouvre un sac de plastique contenant des couvertures sèches et des boîtes de nourriture, inspecte le contenu, puis s’en va en emportant les provisions vitales. Entre le 9 et le 15 janvier, la température dans le sud de l’Arizona est tombée aux plus bas niveaux dans l’histoire et les couvertures et la nourriture étaient fournies par des organisations humanitaires pour éviter des décès et des maladies causées par ces températures extrêmes. La vidéo du 8 janvier est sur You Tube (elle dure 30 secondes et est muette) : https://www.youtube.com/watch?v=JqJUUf2EKhg
Le Conseiller Médical de No More Deaths, le docteur Norma Price dit: « Nous savons que l’hypothermie peut être aussi mortelle qu’un coup de chaleur en été. Ce mois-ci a été l’un des plus froids que l’Arizona ait jamais connu. La question ne se pose pas, des gens traversent le désert et leurs vies pourraient être sauvées si on leur donnait des couvertures et des vêtements chauds. » Durant l’année 2012 les dépouilles de 178 personnes ont été retrouvées dans le désert du sud de l’Arizona.
En mai 2012, une autre vidéo prise par une caméra cachée a surpris des agents de la Patrouille des Frontières vandalisant des réservoirs d’eau cachés pour sauver des vies. Une vidéo de cet incident a été diffusée le 20 juillet 2012 dans l’émission de PBS ‘Need to Know’, dans le cadre d’une série sur les exactions commises par des agents contre des migrants en garde à vue (la vidéo de mai 2012 est sur You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=za_Tmt9rSGI). En réaction à cet incident, le Chef de Secteur de l’époque, Rick Barlow, a envoyé une note à tous les agents, leur donnant l’ordre de respecter les humanitaires et leurs fournitures. Malgré cette note, les bénévoles ont continué à constater des actes de vandalisme et des saisies d’eau, de nourriture et de couvertures, répétés et à grande échelle (voir des photos récentes – 15 janvier 2013 – sur : http://stevepaige.zenfolio.com/p600885186).
Afin d’empêcher des décès et des souffrances courants à la frontière Etats-Unis/Mexique, No More Deaths et d’autres organisations humanitaires fournissent de la nourriture, de l’eau et une aide médicale d’urgence aux individus en détresse. Il est choquant de voir les agents de la Patrouille des Frontières saboter ces efforts au lieu d’aider à réagir à la catastrophe humanitaire que la stratégie des Etats-Unis sur la frontière a elle-même déclenché.
Contact : Sarah Launius
Mobile : (001) 520 240 1641
Email : media@nomoredeaths.org
*No More Deaths est une organization de base, entièrement bénévole, qui fournit une assistance humanitaire directe aux femmes, hommes et enfants perdus, blessés ou tombés malades en traversant le désert d’Arizona. Plus de 6000 personnes ont trouvé la mort le long de la frontière depuis 1998. En octobre 2011 ‘No More Deaths’ a publié ‘Une Culture de la Cruauté’, qui rapporte des milliers d’exactions – violences, humiliation, absence de soins médicaux – commises par des agents de la Patrouille des Frontières contre des individus placés sous leur garde. Le rapport fait aussi des recommandations pour l’adoption de normes claires et applicables sous la supervision de toute la communauté afin de s’assurer qu’elles soient respectées. Voir, en anglais : www.cultureofcruelty.org