Par Indigenous Action
4 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le 30 mars 2023, une déclaration a été publiée par les services administratifs de la Ville-Etat du Vatican, condamnant les « actes de violence, d’oppression, d’injustice sociale et d’esclavage, y compris ceux commis contre les Autochtones. » L’Eglise Catholique a déclaré qu’elle « … répudiait tous ces concepts qui ne reconnaissaient pas les droits humains inhérents des Peuples Autochtones, y compris ce qui est maintenant connu comme ‘doctrine de la découverte’ légale et politique. »

Nous avons l’habitude des supercheries de l’église, cette « répudiation » n’est pas une exception.

Les mots de l’Eglise Catholique ne sont qu’une tentative de limiter les dégâts et de minimiser leur héritage génocidaire, tout en obscurcissant ses profits encore tirés de la perpétuation de la violence coloniale.

En 1493, la Bulle Papale « Inter Caetera », fut prononcée par le Pape Alexandre VI. Le document établissait la « Doctrine de la Découverte » et était crucial pour la stratégie de christianisation de l’Espagne, afin de s’assurer le « droit exclusif » de réduire les Peuples Autochtones en esclavage et de s’emparer des terres envahies par C. Colomb l’année précédente. Ce décret exprimait clairement la menace du Pape d’assimiler de force les Peuples Autochtones au Catholicisme afin de renforcer l’ « Empire Chrétien. » Cette doctrine de « civilisation » a conduit à des générations successives de guerres de génocide et d’écocide menées par les colonisateurs européens contre les vies, les terres, l’esprit des Autochtones et le monde vivant de tous les êtres apparentés. « La Destinée Manifeste », l’intensification de l’invasion des terres Autochtones aux soi-disant Etats-Unis, était inspirée et ratifiée par cette « Doctrine » religieuse.

En 1823, la « Doctrine de la Découverte » fut inscrite dans la loi des Etats-Unis pour nier les droits à la terre des Peuples Autochtones, dans une affaire devant la Cour Suprême, Johnson v. McIntosh. Au cours d’une décision unanime, le Juge en chef John Marshall écrivit que les nations Chrétiennes européennes avaient assumé le contrôle complet des terres de l’ « Amérique » pendant l’ « Âge de la Découverte. » Et en déclarant leur « indépendance » de la Couronne d’Angleterre en 1776, il nota que les Etats-Unis avaient en fait et donc par la loi, hérité l’autorité de ces terres de la Grande Bretagne, en dépit de l’occupation par les Autochtones, qui étaient des païens… » Selon cette décision, les Peuples Autochtones n’avaient aucun droit comme nations indépendantes, mais seulement comme locataires ou résidents des Etats-Unis sur leurs propres terres. La Bulle Papale inter caetera était inscrite dans la loi des Etats-Unis et continue d’être la base de la domination coloniale légale sur la vie Autochtone.

La Doctrine de la Découverte est contestée depuis longtemps par les Peuples Autochtones. Depuis les années 1970, de nombreuses délégations se sont rendues au Vatican et exigé la répudiation. Dans le territoire occupé d’Hawaï, une cérémonie annuelle au cours de laquelle la Bulle Inter Caetera est brûlée, se tient depuis 1997.

En réaction à la répudiation de l’Eglise Catholique, des organisations Autochtones ont critiqué la déclaration et exprimé l’exigence que l’Eglise Catholique assume sa « responsabilité. » Deborah Parker, Présidente de la Coalition Nationale Amérindienne pour la Guérison des Pensionnats, a déclaré : « Tandis que la décision du Vatican de renoncer à la Doctrine de la Découverte est celle qu’il fallait prendre, elle minimise le rôle de l’Eglise et sa responsabilité pour le mal causé aux Autochtones. Elle ne change pas le fait que les opinions de l’Eglise ont donné la permission aux colonisateurs de prendre les terres des Autochtones et de les assimiler… Nous exigeons plus de transparence, entre autres l’accès aux documents des pensionnats Indiens, qu’elle a refusé de nous communiquer. Nous exigeons que l’Eglise rende aux Nations Tribales les terres sur lesquelles elle a géré les pensionnats Indiens. Nous exigeons que l’Eglise soutienne la Proposition de Loi Vérité et Guérison, qui établirait une commission fédérale et effectuerait une enquête complète des politiques d’assimilation des pensionnats Indiens aux Etats-Unis. Et nous exigeons que l’Eglise respecte la souveraineté Tribale et les manières d’être des Autochtones. »

La découverte de 215 restes d’enfants Autochtones en 2021, dans une fosse commune d’une école résidentielle au « Canada », a déclenché une colère collective Autochtone face à l’héritage violent de l’éducation coloniale forcée. La stratégie des pensionnats ou écoles résidentielles, comme elles sont appelées au soi-disant Canada, faisait partie d’une guerre politique, religieuse et idéologique contre les Peuples Autochtones, qui visait les enfants.

En 2007, après des décennies de demandes de réparations au soi-disant Canada, un accord a été trouvé, dans le cadre du plus grand recours collectif auquel le gouvernement colonial ait jamais été confronté. L’accord comprenait le paiement d’une « expérience commune » de 10 000 dollars à environ 90 000 personnes qui avaient survécu aux écoles résidentielles, avec en plus 3000 dollars pour chaque année pendant laquelle ils avaient été retenus dans les écoles. Environ 200 millions de dollars ont été alloués aux programmes de guérison et d’éducation. Dans le cadre de cet accord, l’Eglise Catholique a payé 50 millions de dollars et a offert de payer 30 millions de plus.

Un groupe appelé la Commission Vérité sur le Génocide au « Canada », qui a accusé les écoles résidentielles d’être responsables de la mort et de la disparition de milliers d’enfants Autochtones, a rejeté l’accord et déclaré « Ce pot-de-vin, ce bâillon légal est présenté comme une ‘résolution’ définitive des plaintes des survivants des écoles résidentielles, comme si des crimes innommables comme les stérilisations de masse, les tortures et les meurtres rituels pouvaient être résolus par, ou réductibles à une question d’argent… »

Le 1er avril 2022, le Pape s’est excusé pour le rôle de l’Eglise Catholique dans l’assimilation violente par les écoles résidentielles « canadiennes ». Dans une déclaration écrite, le Pape a reconnu le « manque de respect » colonial et l’assimilation forcée et dit : « Pour la conduite déplorable de ces membres de l’Eglise Catholique, je demande le pardon de Dieu et je veux vous dire de tout mon cœur : je suis absolument désolé. Et je me joins à mes frères, les évêques canadiens, pour vous demander pardon. »

Dans la récente déclaration de répudiation, l’Eglise Catholique a eu l’audace de dire qu’alors que tant de Catholiques « … avaient donné leur vie pour défendre la dignité des peuples [Autochtones]… De nombreux Chrétiens avaient commis des actes démoniaques contre des Autochtones, ce pourquoi des Papes récents avaient demandé pardon à de nombreuses occasions… Comme le Pape François l’a souligné, leurs souffrances constituent une sommation puissante d’abandonner la mentalité de colonisateur et d’avancer avec eux côte à côte, dans le respect mutuel et le dialogue, et de reconnaitre les droits et les valeurs culturelles de tous les individus et de tous les peuples. À cet égard, l’Eglise s’est engagée à accompagner les Autochtones et à appuyer les efforts visant à promouvoir la réconciliation et la guérison. »

Ils ont déclaré cette absurdité : « … l’Eglise s’est engagée à accompagner les Autochtones et à appuyer les efforts visant à promouvoir la réconciliation et la guérison. »

Mais nous entendons toujours des mensonges théocratiques de la part de religieux autoritaires et dogmatiques qui crachent toujours leurs textes tout en assassinant au nom de leur dieu.

Nous ne souhaitons pas être « accompagnés » par l’église pour guérir. C’est dans son ombre que nos traumatismes et blessures continuent. Nous refusons que notre agresseur nous tienne la main et essaie de définir les termes selon lesquels nous pourrions « guérir ». Des déclarations de remords historiques ne changent rien si les systèmes de domination coloniale et d’exploitation persistent.

L’Eglise demande directement pardon, « Ce n’est que justice de reconnaitre ces erreurs, d’admettre les terribles effets des politiques d’assimilation et la douleur ressentie par les Autochtones, et de demander pardon. »

À ceci nous déclarons que nous emmerdons leur pardon. Comment osent-ils demander « pardon » alors qu’ils sont sur un trône payé par le vol de richesses, de terres, de vies et de ressources partout dans le monde ? Nous attendons le jour où leurs murs d’effondreront autour d’eux et les empires construits par leurs idéaux ne seront plus que des cendres fumantes et des ruines.

La Chrétienté dans son ensemble est depuis longtemps l’institution primaire de la violence coloniale hétéropatriarcale qui a perpétué les féminicides pendant « l’inquisition ». Le Malleus Maleficarum et la précédente Bulle Papale Summis Desiderantes Affectibus ont été explicitement utilisés pour diaboliser et assassiner les « sorcières païennes » Autochtones dans toute l’Europe. La doctrine était la base de l’inquisition suprémaciste blanche génocidaire, pour éliminer les Juifs, les Musulmans, les Roms et les cultures locales d’Europe, tandis qu’ils se préparaient à détruire et coloniser les terres autochtones en Afrique et dans les soi-disant Amériques.

L’histoire de leur foi est écrite dans le sang. Ils ne peuvent pas vraiment répudier la Doctrine de la Découverte, parce que c’est la fondation de leur « civilisation ». La civilisation chrétienne a toujours été une guerre spirituelle de domination de Notre Mère la Terre. Pour chaque massacre d’Autochtones, une croix. Dans chaque bureau d’enfant de pensionnat, une bible. Dans presque tous les bateaux d’esclaves d’Afrique, un Chrétien dévot à la barre.

Nous ne parlons pas du colonialisme au passé.

La domination et l’annihilation systématiques des Peuples Autochtones et de leurs modes de vie, des femmes et des queers au « nom de Dieu » continue partout dans le monde. La Doctrine de la Découverte alimente le travail missionnaire actuel de Catholiques et d’autres sectes Chrétiennes qui tentent de convertir violemment des Peuples Autochtones partout dans le monde. Ils tirent leurs tactiques d’évangélisation des pratiques que l’Eglise Catholique a développées pendant l’inquisition et les conquêtes coloniales. Il n’y a pas de différence entre les projets actuels évangélistes, Mormons, témoins de Jéhovah ou autres projets missionnaires qui envahissent l’Afrique, « l’Amérique » du Sud et les réserves. Toutes les dénominations de chrétiens missionnaires font partie de l’héritage de la doctrine qui continue à approuver l’assimilation forcée de Peuples Autochtones jusqu’à aujourd’hui.

C’est aussi l’héritage auquel se rallient les nationalistes suprémacistes blancs chrétiens pour le maintenir dans tous les Etats-Unis. Ils essaient d’enterrer la violence historique en attaquant le spectre de la « Théorie Critique de la Race », tout en continuant à déshumaniser les queers et à attaquer l’autonomie physique des femmes. La façade de condamnation et d’accusation de la victimisation à grande échelle ne suffit pas pour échapper aux conséquences d’une histoire de génocide, d’esclavage et d’écocide.

L’Eglise Catholique essaie de réécrire l’histoire et de se distancer de son rôle et de sa responsabilité dans la violence à grande échelle perpétrée partout dans le monde contre la Terre et la vie.

La déclaration récente dit : « La ‘Doctrine de la Découverte ne fait pas partie des enseignements de l’Eglise Catholique. La recherche historique démontre clairement que les documents des papes en question, écrits dans une période historique spécifique et liés à des questions politiques, n’ont jamais été considérés comme des expressions de la foi Catholique… ces documents ont été manipulés pour des fins politiques par des pouvoirs coloniaux concurrents, afin de justifier les actes immoraux contre les Autochtones qui ont été commis alors, sans opposition des autorités ecclésiastiques. »

En dépit des protestations des Autochtones, le Pape François a canonisé Junipero Serra en 2015. En 1769, Serra fonda la première des 21 missions en soi-disant « Californie ». Sous la conduite de Serra, des dizaines de milliers d’Autochtones ont été réduits en esclavage et brutalisés. Quand des statues racistes ont été démolies pendant les émeutes pour George Floyd, en 2020, des statues de Junipero Serra (au moins 7 ont été abattues et décapitées), de Christophe Colomb et d’autres monuments coloniaux ont aussi été détruits. En soi-disant Californie, 5 personnes ont été accusées de crimes pour le rôle supposé dans la mise à bas du monument de Serra (Pour les soutenir : https://linktr.ee/Decolonizers_Defense ).

De Po’pay à Toypurina, des ancêtres Autochtones ont brûlé leurs missions et tué leurs missionnaires pour défendre Notre Mère la Terre et tout ce qui vit. Quand toujours plus de cadavres d’enfants Autochtones ont été trouvés dans des fosses communes des écoles résidentielles au soi-disant Canada, il a été fait état de 68 églises chrétiennes vandalisées, beaucoup par des incendies allumés par la colère et la vengeance Autochtones.

Aucune excuse ne sera jamais assez. Des excuses ne suffisent pas, une dette est due sous tellement de formes qu’on ne voit pas comment nous pourrions jamais la réclamer. Tandis que beaucoup demandent des réparations, nous devons les contrer : nous ne cherchons aucune forme de paiement ou de récompense autre que la ruine de ces institutions et ces idéaux de domination, de contrôle et d’exploitation. Nous n’adressons pas de demande à ce que nous cherchons à abolir. Comme les sites sacrés sont toujours attaqués et les blessures intergénérationnelles restent ouvertes, nous continuons à résister aux héritages extrêmement brutaux et continuels de la violence religieuse coloniale. Leur répudiation arrive avec plus de 500 ans de retard. Nous cherchons l’abolition et la vengeance.

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Voir l’article précédent : https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=6430

Lecture recommandée :

Une Contre-Histoire des Etats-Unis, Roxanne Dunbar-Ortiz

 

L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis – EPA – aurait l’intention de commencer à décontaminer une mine d’uranium abandonnée à Cameron, dans la Réserve Navajo. Pour le moment, elle entreprend des consultations et des commentaires publiques. Ça va encore prendre du temps. Ça fait des décennies que la population et l’eau sont empoisonnées par la radioactivité.
Dans le rapport de l’EPA, il est affirmé que le site est clôturé et ne présente pas de danger immédiat pour la population. En 2014, il n’y avait pas encore de clôture ni de panneaux pour prévenir les gens. J’y suis allée en septembre 2017 avec Klee Benally et un autre Navajo, la clôture était faite de simple fils de fer barbelés, avec des panneaux « danger… ». Cependant, dans un climat désertique, une telle clôture n’empêche pas le vent de transporter la poussière très sèche au-delà de la clôture. Donc, en septembre 2017, mes compagnons ont mesuré le taux de radioactivité à travers la clôture et à l’extérieur. À au moins 100 mètres à l’extérieur, ils ont mesuré un taux de radioactivité bien supérieur à celui mesuré à l’intérieur.
Il y a plus de 500 mines d’uranium abandonnées dans la Réserve Navajo, dont 111 dans la région de Cameron.

L’article ci-dessous est une réaction de Klee Benally, publiée sur Facebook, après l’annonce de l’intention de décontaminer.

Christine Prat

Par Klee Benally,
Réaction à un article du Navajo Times*
Publié sur Facebook
10 mars 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les mines d’uranium abandonnées sont l’héritage mortel de l’énergie nucléaire (ce que nous appelons le Colonialisme Nucléaire) et ce pourquoi l’énergie « nucléaire verte » est un mensonge mortel. Nos communautés sont empoisonnées de façon permanente par la pollution radioactive et il n’y a pas de moyen sûr à 100% à long terme (nous parlons de milliers d’années) de décontaminer l’uranium quand il a été sorti du sol.

Étant donné que nos communautés ne devraient pas continuer à risquer d’être exposées par ces sites abandonnés extrêmement dangereux, l’Alternative 3** de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] ne ferait que déplacer le problème dans une autre communauté et mettre en danger d’autres communautés le long du trajet de transport. L’Usine de White Mesa, en soi-disant Utah, où les matériaux radioactifs serait transportés de Cameron, empoisonne déjà la communauté Ute de Ute Mountain. Ils veulent que l’usine ferme et que le site soit également décontaminé. Nous ne devrions pas être complices de l’empoisonnement d’autres communautés Autochtones pour « décontaminer ».

L’Alternative 3** livre aussi des déchets d’uranium pour la production à l’Usine de White Mesa. Energy Fuels, propriétaire du site, en ferait des profits. Energy Fuels est aussi la compagnie qui se prépare à extraire de l’uranium de la mine rebaptisée Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon) près du Grand Canyon. L’exploitation de cette mine entrainerait le transport de minerai d’uranium à travers des communautés déjà dévastées par la pollution radioactive de l’Usine de White Mesa (avec des risques d’accidents et de fuites).

 L’action recommandée par l’EPA est l’Alternative 2**, un « confinement sur place renforcé ». Si c’est fait de manière complète (pas seulement en rajoutant une couche sur ce qui existe déjà), c’est la seule option qui peut assurer une sécurité relative aux communautés.

La réalité désastreuse de la fuite du train de l’ « Ohio » [fuite très grave de dioxine suite à un déraillement le 3 février 2023], avec la négligence des services gouvernementaux et les entreprises écocidaires, est la réalité continuelle à laquelle nous faisons face dans le Sud-ouest occupé. C’est l’héritage du colonialisme nucléaire du Sud-ouest, de la catastrophe de Church Rock de 1979 à la lixiviation radioactive toujours en cours à l’Usine de Shiprock.

Il y a plus de 100 mines d’uranium abandonnées dans la région de Cameron. Les Diné exigent la décontamination depuis des décennies. L’EPA a organisé ce genre de sessions par le passé et connait les risques auxquels les communautés de cette région sont exposées, mais vu qu’elle dépend de la Loi du Super Fonds [P.L. 96-510 adoptée par le Congrès en 1980, réactualisée en 1986***], elle attend que les poursuites en justice des « parties responsables » soient réglées avant de prendre la responsabilité de décontaminer.

La santé de nos communautés n’est pas une priorité pour les fédéraux, quand il s’agit de prendre la responsabilité d’engager les ressources nécessaires pour une décontamination significative et complète.

Les plus de 500 mines d’uranium abandonnées dans le Pays Diné doivent être décontaminées, mais pas en se contentant de « déplacer le problème » et d’empoisonner d’autres communautés Autochtones.

En tout, il y a plus de 15000 mines d’uranium abandonnées dans 15 états de l’ouest. Le nombre réel, les lieux, les risques existants et le déplacement potentiel des matériaux radioactifs de ces sites n’ont pas encore été déterminés de façon adéquate.

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* L’article du Navajo Times rappelle que les mines abandonnées ont été laissées en l’état jusque dans les années 1990, et c’est le Service Navajo de Remise en Etat des Sols de Mines Abandonnées qui a remis les déchets dans le puits principal et les a couverts de terre non-contaminée.

** Selon le même article, les Alternatives sont :
Alternative 1 : Ne rien faire.

Alternative 2 : Confinement sur Place Renforcé.

Alternative 3 : Transporter les déchets à l’usine de White Mesa déjà très polluante pour la Réserve de Ute Mountain. Et le coût serait beaucoup plus élevé que pour l’Alternative 2.

*** Des travaux avaient été commencés, mais ont été abandonnés quand le montant non-révisé du Super Fonds a été épuisé.

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Pour plus d’infos (en anglais), voir https://cleanupthemines.org/facts/ et www.Haulno.com

#nonukes #haulno #LeaveItInTheGround #NonAuNucléaire #LaissezLeDansLeSol

 


Par Christine Prat
22 mars 2023

Une firme qui prétend « laver plus vert », a l’intention d’installer trois pompes de stockage d’eau sur Black Mesa, qui en manque déjà terriblement, comme le montre un très bref résumé de son histoire.

Peabody Coal, Déportation des Navajos de Big Mountain et Épuisement de l’eau

En 1882, le Président Chester A. Arthur créa, par un Ordre Exécutif, une Réserve pour les Hopis et « tels autres Indiens que le Secrétaire à l’Intérieur pourrait juger bon d’y placer. » Cette zone était connue sous le nom de Joint Use Area ou JUA. Les « autres Indiens » étaient les Navajos qui y vivaient depuis toujours. Cette situation a duré jusqu’en 1974.

Après que des géologues aient cru – à tort – que Black Mesa devait receler du pétrole, dès 1963, la compagnie charbonnière Peabody Coal a commencé à forer pour chercher du charbon. La plupart des Navajos et des Hopis étaient contre l’ouverture à la dynamite de la Terre Mère. Mais quelques dirigeants Hopi avaient besoin de l’argent que l’exploitation de charbon pourrait leur amener. Il y eut donc un conflit politique entre les dirigeants ‘modernistes’ et leurs administrés et voisins ‘traditionnels’.

En 1974, le Congrès des Etats-Unis a adopté la loi PL 93-531, qui décidait du partage de la zone jusque-là commune aux Navajos et aux Hopis, et de la déportation et ‘relocalisation’ forcée de milliers de familles Navajo de Big Mountain. La loi a été votée en plein scandale du Watergate, par conséquent, la plupart des Sénateurs et Représentants étaient absents des discussions de la loi.

Juste avant que la question de Big Mountain ne soit noyée par le scandale du Watergate, le conseiller juridique – Mormon – de la tribu Hopi, qui s’est avéré plus tard avoir été aussi le conseiller juridique de la firme Peabody Coal – fondée par des Mormons –  (qui est toujours la plus grande compagnie charbonnière du monde), et avoir travaillé pour la firme de Relations Publiques – Mormone – qui se chargeait de manipuler les médias, avait réussi à présenter l’affaire comme une guerre tribale dévastatrice entre les Hopis et les Navajos.

En fait, c’était surtout les dirigeants Hopi de l’époque, occidentalisés – et, pour certains, convertis à la religion des Mormons – intéressés par les profits rapportés par l’exploitation du charbon, qui avaient choisi Peabody, contre leurs voisins Navajos et leurs propres administrés ‘traditionnels’, qui n’apprécient pas non plus la pollution au charbon de l’air qu’ils respirent, et l’épuisement des ressources en eau déjà rare.

La situation ne s’est pas améliorée. Encore en 2014, les habitants étaient harcelés, leur bétail saisi. Bien sûr, le harcèlement avait pour but de pousser les gens à partir, étant donné que Peabody voulait s’étendre. Des Hopis, au Conseil Tribal, soutenaient Peabody, vu qu’ils avaient besoin de l’argent que çà leur procurait. Les dirigeants Navajo avaient aussi des intérêts dans l’exploitation des ressources – la mine principale était en territoire Navajo – et avaient donné leur accord pour prolonger le permis d’exploitation de Peabody de 25 ans.

Cependant, les mines de charbon ont fermé, celle de Big Mountain en 2005 et celle de Kayenta en 2019. Mais depuis, Peabody s’acharne à échapper à l’obligation de réparer les dégâts. La firme s’est déclarée en faillite à plusieurs reprises.

Les gens en ont assez d’être empoisonnés par la poussière de charbon, et de manquer d’eau à cause des quantités phénoménales qui ont été utilisées pour extraire le charbon et le transporter sous forme liquéfiée jusqu’aux centrales. La centrale située au nord-ouest de la Réserve a fermé en décembre 2020. L’une des centrales de l’est, au Nouveau-Mexique, la centrale de San Juan, située à proximité de la Réserve, devait fermer en octobre 2022. Celle de Four Corners, extrêmement polluante, située dans la Réserve, près de Shiprock, a encore deux unités en service, les trois autres ont été fermées en 2014. Mais la poussière est toujours présente, la nature défoncée. Rien n’a été réparé.

En plus, il y a au moins 1000 mines d’uranium abandonnées mais toujours radioactives, dans et autour de la Réserve Navajo, et 22 puits ont dû être fermés parce qu’ils étaient radioactifs, privant les gens de sources d’eau proches.

Et le climat de la région est désertique et il ne faut pas trop compter sur la nature pour réalimenter les nappes phréatiques et les sources.

Maintenant, une firme spécialisée dans le « Laver Plus Vert » a demandé des permis pour installer des pompes de stockage d’eau sur Black Mesa. Elle prétend s’approprier le peu d’eau qui reste dans la nappe phréatique et quelques cours d’eau pas encore complètement épuisés. Cette firme a son siège à Paris, où il est plus facile de se faire passer pour écologiste.


Par le Centre pour la Diversité Biologique
Publié sur Censored News
13 mars 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

WASHINGTON – Le gouvernement Biden a publié le Projet Général de Développement final Willow aujourd’hui, donnant son feu vert au projet de développement pétrolier dans l’Ouest Arctique de l’Alaska. La version finale du projet autoriserait le forage à trois endroits.

« Biden a approuvé Willow en sachant parfaitement que ça causera une destruction massive et irréversible, ce qui est lamentable », dit Kristen Monsell, une avocate du Centre pour la Diversité Biologique. « Les gens et la vie sauvage souffriront, et extraire et brûler plus de carburant fossile réchauffera le climat encore plus vite. Biden n’a pas d’excuse pour laisser ce projet avancer sous quelque forme que ce soit. De nouveaux forages en Arctique n’ont pas de sens et nous nous battrons de toutes nos forces pour empêcher ConocoPhillips d’ouvrir la terre. »

Willow abimerait pour toujours la plus grande zone non développée des Etats-Unis, compromettrait la santé et les pratiques traditionnelles des communautés Autochtones proches, et endommagerait un habitat sauvage essentiel pour les ours polaires, les oiseaux migrateurs, les caribous et autres espèces iconiques.

L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète, aggravant l’élévation du niveau de la mer, la fonte des glaces et du permafrost. Le projet de ConocoPhillips implique l’utilisation de réfrigérateurs géants pour regeler le permafrost fondu, pour s’assurer une surface solide pour forer.

Le projet suppose le forage de 199 puits. La compagnie construira et utilisera une usine de traitement, des milliers de kilomètres de routes glacées, des centaines de kilomètres d’oléoducs, une piste d’atterrissage, et une mine de graviers dans le coin nord-est de la Réserve Nationale Petroleum-Alaska.

Le projet pourrait produire jusqu`à 576 millions de barils de pétrole, ce qui produirait plus de 239 millions de tonnes de gaz à effet de serre sur 30 ans.

Le gouvernement Trump avait précipité l’approbation du projet Willow fin 2020, et le Centre pour la Diversité Biologique, avec Amis de la Terre, Greenpeace et Earthjustice, avait attaqué l’approbation en justice.

En août 2021, un juge fédéral avait décrété que le projet était illégal pour n’avoir pas tenu compte des impacts climatiques et du mal causé aux ours polaires. La Cour avait rejeté l’approbation du projet et renvoyé l’affaire à l’agence.

Le Bureau de Gestion du Territoire avait publié une déclaration d’impact environnemental pour le projet en février. Elle indiquait que Willow recevrait une approbation finale mais serait probablement plus petit que ce qui avait été projeté.

Dimanche, le gouvernement Biden a annoncé des protections contre le pétrole et le gaz pour 1,2 millions d’hectares de la Mer de Beaufort. Associées aux protections mises par le Président Obama en 2016, cela signifie que l’Océan Arctique en entier est maintenant protégé. Mais cette zone n’était pas immédiatement menacée par de nouveaux baux.

« C’est une insulte que Biden pense que cela va changer notre avis sur le projet Willow » dit K. Monsell. « Protéger une zone de l’Arctique afin de pouvoir en détruire une autre n’a pas de sens, et ça n’aidera pas les gens et la vie sauvage bouleversés par le projet Willow. Nous devons protéger tout l’Arctique et arrêter de construire d’énormes projets de pétrole et de gaz qui contribueront à l’émission de gaz à effet de serre pour des années à venir. »

L’annonce de dimanche exprime aussi l’intention du gouvernement de proposer des protections supplémentaires pour certaines zones en mer dans l’Ouest de l’Arctique, connues comme « zones spéciales ». L’annonce ne disait rien sur d’autres zones de l’Ouest de l’Arctique actuellement ouvertes au forage pétrolier.

« Même un seul nouveau puits de pétrole dans l’Arctique est un de trop » dit K. Monsell. « Si Biden veut protéger l’Arctique, il doit le protéger entièrement. Le président nous a laissé tomber et a manqué une bonne occasion de tenir ses engagements sur le climat. Ce projet a une base légale faible et nous allons passer à la vitesse supérieure pour l’action. »

Contact : Kristen Monsell
kmonsell@biologicaldiversity.org

photo ©Unicornriot, autre photo ©Gabe Eisen, The Guardian


Le 18 janvier 2023, des flics d’Atlanta ont attaqué le camp des défenseurs de la forêt qu’ils veulent transformer en un gigantesque terrain d’entrainement. Un défenseur de la forêt a été tué. L’attaque a eu lieu le matin, il était encore dans sa tente quand les flics ont tiré – d’après sa famille, 13 fois. Depuis, les Autochtones Muscogee [Creek] ont rejoint les protestations en solidarité.

Christine Prat

Par Stop the Money Pipeline
23 février 2023
Envoyé par email
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le 18 janvier 2023, au cours de leur dernier raid militarisé contre la forêt, la police, à Atlanta, a fait feu et tué le défenseur de la forêt Manuel Esteban Paez Terán, connu sous le nom de Tortuguita ou « Tort ». Ce n’est que la plus récente des représailles violentes de la police contre le mouvement pour empêcher « Cop City » [Flic-Ville] – un gigantesque terrain d’entrainement pour la police, à 60 millions de dollars, dans la forêt Weelaunee à Atlanta.

Les quartiers qui entourent la forêt sont majoritairement habités par des résidents Noirs aux bas revenus. Flic-Ville va décimer l’espace vert, qui est déjà si rare dans les communautés BIPOC [Noirs Indiens et Personnes de Couleur], juste dans leur propre cour. Mais nous avons le pouvoir d’empêcher ce projet si nous nous rassemblons et agissons collectivement.

En plus de la terreur causée par une présence permanente de la police, Flic-Ville est un cauchemar de racisme environnemental. La Forêt Weelaunee fournit un soulagement écologique aux gens d’Atlanta. Ça neutralise le ruissellement des eaux, au cours de tempêtes, qui pourraient sinon pousser des sédiments indésirables dans l’eau potable. La seule présence d’arbres aide à ce que la ville reste fraiche pendant les longs étés chauds et humides, et améliore la qualité de l’air.

Flic-Ville a attiré l’attention de tout le pays, pour une bonne raison. La ville d’Atlanta, ses forces de police et ses sponsors des grandes entreprises coopèrent activement pour accroitre le pouvoir de la police, à un moment où les services de police sont sous surveillance pour abuser de ce pouvoir.

Flic-Ville causera un dommage irréparable à la ville d’Atlanta et inspirera d’autres aires de jeu pour les flics de tout le pays. Mais il y a de l’espoir. Flic-Ville n’a pas tout le financement nécessaire pour un projet à cette échelle, de la part d’entités privées, ce qui signifie qu’il y a encore du temps pour faire pression sur ces investisseurs pour bloquer tout financement de la Fondation de la Police d’Atlanta et d’APF Support Inc.

Solidarité,
Austin et toute l’équipe de Stop the Money Pipeline

 


Le communiqué de la compagnie est dans un charabia encore plus illisible qu’un texte de loi. Il faut souligner cependant que la compagnie n’a pas convenablement consulté les tribus concernées, une rencontre avec quelques membres – favorables – en a tenu lieu. Et surtout, le projet comprend la construction d’une usine d’acide sulfurique et une autre usine de produits chimiques. Les batteries électriques sont le prétexte pour Laver Plus Vert! Et Thacker Pass se trouve au coeur d’une région encore sauvage, qui héberge des espèces rares et menacées.

Christine Prat

Introduction par Brenda Norrell
Communiqué de presse de Lithium Americas
Publié sur Censored News
2 mars 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Lithium Americas a organisé une réunion – baptisée ‘consultation’ – avec des Paiutes de Fort McDermitt, dans leur communauté, dans le nord du Nevada, en février dernier. Auparavant, le président tribal et des membres de sa famille avaient été reçus par Lithium Americas lors de l’ouverture d’un établissement à Reno, en 2022. Des membres de la communauté Paiute de Fort McDermitt dirent qu’on ne leur avait jamais dit qu’un accord avait été passé avec Lithium Americas par quelques membres. Des Paiutes et des Shoshones avaient protesté devant la cour fédérale en janvier, mais la cour n’a pas suspendu la mine de lithium. Trois Nations Amérindiennes ont déposé une nouvelle plainte pour l’interrompre – la Colonie Indienne de Reno-Sparks, la Tribu Paiute de Burns [Oregon] et les Paiutes de Summit Lake. Mercredi, une cour d’appel fédérale a refusé de déclarer une injonction d’urgence pour suspendre la mine de lithium, qui est soutenue comme ‘énergie verte’ par le gouvernement Biden.
Censored News

LITHIUM AMERICAS COMMENCE LA CONSTRUCTION À THACKER PASS
Communiqué de presse de Lithium Americas
2 mars 2023 – Vancouver, Canada : Lithium Americas Corp. (TSX : LAC) (NYSE : LAC) (‘Lithium Americas’ ou la ‘Compagnie’) a le plaisir d’annoncer le commencement de la construction de son projet de lithium à Thacker Pass (‘Thacker Pass’ ou le ‘Projet’), projet dont elle est propriétaire à 100%, dans le Comté de Humboldt, Nevada, suite à la réception de l’autorisation de continuer, du Bureau de Gestion du Territoire (‘BLM’).
« Commencer la construction est une étape décisive pour Thacker Pass, sur laquelle nous travaillons depuis plus d’une décennie » dit Jonathan Evans, Président et PDG. « Nous sommes enthousiastes à l’idée d’engendrer la croissance économique dans le nord du Nevada et de jouer un rôle majeur dans la fourniture nationale de lithium pour véhicules électriques. »
Thacker Pass a le but de produire 80 000 tonnes par an de carbonate de lithium pour batteries (‘Li2CO3’) en deux phases de 40 000 tonnes par an (‘Phase 1’ et ‘Phase 2’). La production de la Phase 1 devrait commencer au cours de la deuxième moitié de 2026. Le Projet devrait créer 1000 emplois pendant la construction, et 500 emplois pendant les opérations. On peut trouver plus d’informations dans le rapport technique intitulé ‘Étude de faisabilité, National Instrument 43-101 Rapport Technique pour le Projet Thacker Pass, Comté de Humboldt, Nevada, USA’ avec une date effective du 2 novembre 2022 (le ‘Rapport Technique’), classé à SEDAR dans le profil de la Compagnie le 31 janvier 2023.
AGENDA DE LA CONSTRUCTION : la construction, y compris la préparation du site, le forage géotechnique, le développement d’une canalisation d’eau et l’infrastructure associée, a commencé.
Des contrats pour les principaux travaux de terrassement ont été attribués, pour des activités qui devraient commencer dans la deuxième moitié de 2023.
Dans le Q4 2022, Bechtel Corporation a obtenu le contrat de l’ingénierie, la gestion de la passation de marchés et de la construction (‘EPCM’) pour la construction de la Phase 1 de Thacker Pass, avec le détail de l’ingénierie à venir.
Des contrats de construction importants ont été attribués, parmi lesquels Lithium Carbonate et Purification. Le contrat pour les usines chimiques de sulfate de magnésium et de carbonate de lithium ont été attribués à Aquatech International LLC (‘Aquatech’). Établi en 1981 et ayant son siège à Philadelphie, Aquatech est leader dans la technologie de purification de l’eau pour les marchés industriels et d’infrastructure, en particulier la désalinisation, le recyclage et la réutilisation de l’eau et la décharge de liquide zéro (‘ZLD’).
L’usine d’Acide Sulfurique. Le contrat pour l’ingénierie, la passation de marchés, le support à la construction, la mise en service et les services de start-up pour l’usine d’acide sulfurique, a été attribué à EXP Global Inc. (‘EXP’). Établi en 1906 et ayant son quartier général opérationnel à Chicago, EXP est leader pour le pétrole, le gaz et les produits chimiques. Le contrat pour la licence technologique, l’ingénierie et l’équipement pour maîtriser la perte de chaleur et produire de la vapeur qui finalement sera convertie en électricité sans carbone pour l’usine, a été attribué à MECS Inc. (‘MECS’) pour leur système de pointe de récupération de la chaleur.
La sélection a commencé, pour un contrat et l’ingénierie d’un Centre de Main-d’œuvre (logement pour les contractants de la construction) et un centre de transbordement dans la région de Winnemucca.
La construction à Thacker Pass a commencé, suite à une décision favorable de la Cour de District US, District du Nevada (‘Cour Fédérale) pour l’émission d’un procès-verbal de décision (‘ROD’), dans lequel la Cour Fédérale confirme que le processus d’autorisation pour Thacker Pass a été mené complètement et de manière responsable. La Cour Fédérale a refusé d’annuler le ROD et a ordonné au BLM de prendre en considération un problème relevant de la loi minière concernant la zone désignée pour le stockage de déchets et n’a pas imposé de restrictions qui pourraient impacter l’agenda de la construction. La Compagnie travaille en étroite collaboration avec le BLM pour effectuer le suivi exigé et ne s’attend pas à ce que ça influence l’agenda général de la construction.

Nord du Nevada, sud de l’Oregon, tribus concernées par la dernière poursuite en justice.


Par Chili Yazzie, Diné
Shiprock, Nation Navajo
Publié par Censored News
25 février 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La pensée occidentale du développement, c’est de prendre d’énormes quantités d’éléments de la terre pour fabriquer des choses utiles à l’humanité, comme l’électricité et le pétrole. La pensée occidentale du développement inclut une économie non-énergétique et un développement communautaire pour créer une économie de vente au détail et d’infrastructure. La pensée occidentale est la perspective du Bilagáana [l’homme blanc]. L’inquiétude soulevée par la façon dont l’énergie est développée vient de sa destructivité, les dégâts qu’elle cause à la terre, les déchets et la pollution qu’elle laisse derrière elle.

Ces dégâts ne semblent pas avoir d’importance pour l’industriel ou le développeur dont la pensée est occidentale, tant que le produit est fabriqué avec un profit. Comme cette façon de se développer continue, elle se renforce, et il semble que rien ne peut l’arrêter. Les dégâts empirent. L’appât du gain, le besoin créé par l’avidité est trop fort, il est écrasant. C’est la pire addiction qui soit.

Pour les Autochtones, qui maintiennent leur connexion avec leurs racines, et pour ceux qui se préoccupent de la nature, cette façon de développer l’énergie est mauvaise. Ceux d’entre nous qui pensent comme cela, le croient parce que nous savons que la Terre Mère est une entité vivante avec un esprit, c’est la façon dont elle a été faite, c’est la façon dont elle est.

La pensée extrême sur le développement de l’énergie sale, c’est que ça tue la terre. Personne ne sait si la terre va mourir ou se régénérer après la disparition de l’humanité. L’optimiste suggère que la terre ne va pas mourir. Je ne suis pas si optimiste ; quand une entité vivante est constamment et de plus en plus endommagée, elle finira par mourir. Dans la pensée de l’expansion de l’univers, il semble y avoir d’innombrables entités célestes ‘mortes’ (du moins, c’est ce qu’elles paraissent à notre perception limitée ; elles sont peut-être ‘vivantes’ dans des dimensions différentes et dans leurs réalités séparées). Qu’ont été leurs origines, leurs temps de vie, leurs destins ?

Je n’ai pas une conception positive de la science, simplement parce qu’elle est unilatérale. Dans son attitude d’être tout, elle prétend à une supériorité, une arrogance ridicule qui ne reconnait pas son incomplétude. La science demande des preuves physiques empiriques ; elle ne prend pas en compte la foi ou la croyance dans la spiritualité. Dans l’équation de la vie, il y a une composition du physique et du spirituel, c’est absolu. L’un ne pourrait pas être sans l’autre. Comment la science peut-elle avoir une conception complète de quoique ce soit dans la vie, si elle ne repose que sur un côté et ignore ou ne reconnait pas, ne comprend pas la réalité de l’autre partie de l’équation ?

Cette conception de la science est la même conviction que celle qu’ont les développeurs d’énergie, en ce qu’ils croient que les technologies sur lesquelles ils fondent leur exploitation est la meilleure manière de faire ce qu’ils font. Avec cette conviction, qui est partagée par des organisations comme la NTEC [Compagnie Navajo d’Energie Transitionnelle] et la NOGC [Compagnie Navajo de Pétrole et de Gaz], ils refusent de reconnaitre la présence indéniable de la réalité spirituelle vivante sur la terre. Avec cette idiotie, ils affirment sciemment ou dans l’ignorance, que leur compréhension des dégâts permanents qu’ils infligent à la vie sur terre, et en conséquence, à toute vie, est absolument nulle.

Nous, Autochtones, qui pensons ces dynamiques, comprenons les méthodologies du développement de l’énergie sale, ce n’est pas compliqué, il n’y a rien à imaginer, c’est effrontément simpliste. Exploitons la terre, faisons un maximum de profits, au diable les conséquences. À l’inverse, la hiérarchie des entreprises Bilagáana ne comprend apparemment pas ces réalités ; ils n’ont pas le temps, ça ne fait rien, ou ils n’ont pas la capacité de comprendre et d’accepter que la terre est vivante. Et qu’ils sont en train de faire décliner sa vie.

La base commune potentielle entre les compagnies énergétiques et les Défenseurs de la Terre Mère est d’arriver à s’entendre sur ces réalités fondamentales de la vie. Ce serait un début ; sinon, nous sommes en guerre éternellement. L’énergie sale a empiété sur nos territoires il y a 100 ans, elle reste un intrus tant qu’elle refuse de comprendre que la terre et nous ne sommes qu’un. C’est notre terre, c’est notre droit de naissance, nous sommes désignés pour en prendre soin, ce sera toujours ainsi.

Défendons la Terre.

©chiliyazzie


Communiqué de Presse
3 janvier 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Une compagnie qui prétend “laver plus vert” a déposé des demandes de permis pour stocker de l’eau de Black Mesa, qui en manque cruellement. La région a été dévastée par des décennies d’extraction de charbon. Il n’est pas pensable d’y pomper encore plus d’eau. Il semble que la compagnie qui a déposé des demandes de permis se fait passer pour “verte” et a son siège en France. Elle s’intitule ‘Nature and People First’ (sic) et a son siège à Paris, dans le 6ème arrondissement.

Christine Prat

ÉNERGIE HYDRAULIQUE : Des Autochtones et des écologistes pressent les régulateurs fédéraux de rejeter la demande de permis préliminaire pour un projet de stockage d’énergie hydraulique dans le Nord de l’Arizona, qui, selon eux, causerait de nouveaux dommages à une région historiquement touchée par l’extraction de charbon.

Communiqué de Presse du 3 janvier 2023

Contacts :

Nicole Horseherder, Tó Nizhóní Ání, + 1 928 675 1851, nhorseherder@gmail.com
Robyn Jackson, Diné C.A.R.E. + 1 505 862 4433, robyn.jackson@dine-care.orgTaylor McKinnon, Center for Biological Diversity, + 1 801 300 2414, tmckinnon@biologicaldiversity.org

Les Etats-Unis Sommés de Refuser d’Énormes Projets de Pompes de Stockage Visant Black Mesa

FLAGSTAFF, Arizona – Tó Nizhóní Ání [équivalent Navajo de Mni Wiconi, littéralement ‘L’Eau Sacrée Parle’], Citoyens Diné Contre la Ruine de notre Environnement [Diné C.A.R.E.], et le Centre pour la Diversité Biologique, ont déposé des motions pressant la Commission Fédérale de Régulation de l’Énergie (FERC) de refuser les demandes de permis préliminaires pour des projets de pompes de stockage, au sud-est de Kayenta, dans la Nation Navajo.

« Ces projets, monstrueusement irréalistes, ne feraient qu’ajouter aux décennies de dégâts causés par l’extraction de charbon pour les gens, le sol et les nappes phréatiques de Black Mesa » dit Nicole Horseherder, directrice exécutive de Tó Nizhóní Ání. « Demander l’approbation fédérale avant d’avoir le consentement des communautés de Black Mesa est un summum d’arrogance. Ça nous dit tout ce que nous avons besoin de savoir. »

Les traces et la demande en eau des Projets de Pompes de Stockage du nord, de l’est et du sud de Black Mesa, aggraveraient les problèmes causés par des décennies d’extraction de charbon. Les motions, déposées vendredi, disent que les projets détruiraient plus de terre, déplacerait plus de gens et d’utilisation de terres, épuiseraient encore plus les cours d’eau et les nappes phréatiques et détruiraient des sites préhistoriques et un habitat d’espèces menacées, comme la chouette mexicaine tachetée. Les candidats recherchent l’approbation des officiels fédéraux sans obtenir le consentement préalable des communautés touchées.

« Comme le charbon précédemment, ces projets exigeraient que les communautés rurales sacrifient plus de terre et d’eau, afin que l’électricité et les profits puissent être exportés dans des villes lointaines » dit Robyn Jackson, directeur intérimaire de Diné C.A.R.E. « Ce n’est pas ce que nous voulons ou dont nous avons besoin, et nous ne tolérerons pas qu’une telle histoire se répète. »

S’étendant à vol d’oiseau sur 64 km de la falaise nord-est de Black Mesa, les projets pomperaient l’eau jusqu’à des réservoirs au sommet de Black Mesa quand les prix de l’électricité sont bas, pour générer de l’électricité et des revenus en renvoyant l’eau à des réservoirs en bas du plateau quand les prix sont plus hauts. Les demandes indiquent comme sources d’eau potentielles les nappes phréatiques sous Black Mesa et les rivières Colorado [ex-fleuve] et San Juan. Les demandent ne mentionnent pas de preuves montrant la disponibilité ni les droits légaux de ces sources.

Les projets proposent huit nouveaux réservoirs sur plus de 15000 hectares, ce qui représente environ 60% de la surface actuelle du Lac Powell [lac de barrage sur le Colorado, au nord-ouest de la Nation Navajo]. Les remplir exigerait plus de 550 millions de m³ d’eau, ce qui serait une portion énorme de ce qui reste d’eau dans le fleuve Colorado. Même dans les cas les plus favorables, la perte annuelle par évaporation serait de plus de 10 millions de m³ par an, ce qui doublerait l’épuisement de la nappe phréatique causée historiquement par l’extraction de charbon.

« Ces projets reposent sur de l’eau et un consentement de la communauté, qui n’existent pas » dit Taylor McKinnon du Centre pour la Diversité Biologique. « La FERC doit bloquer l’approbation de permis préliminaires pour des gâchis causés par la spéculation sur des pompes de stockage dès maintenant. Les membres de la Commission ont tort d’ignorer l’infaisabilité évidente de ces projets et le mal potentiel que ça pourrait causer aux gens et aux eaux de Black Mesa, et aux espèces menacées de la région. »

Des décennies d’extraction de charbon ont déjà largement épuisé les nappes phréatiques et les cours d’eau et les sources qui en sortent. Le Colorado et la San Juan subissent déjà des prélèvements excessifs et leur utilisation est déjà restreinte à cause du changement climatique et de sécheresses qui épuisent leurs cours. Les nappes phréatiques et les cours d’eau fournissent de l’eau aux gens et à des espèces menacées comme le carex Navajo [plante, aussi appelée laîche] et les cyprinidés du Colorado.

Plus de 5000 personnes ont écrit à la PERC jusqu’à maintenant pour exiger le rejet des demandes de permis préliminaires.

Les spéculateurs sur l’énergie ont proposé plusieurs projets de pompes de stockage en Arizona, ces dernières années, entre autres trois projets le long du Petit Colorado près de sa confluence avec le Colorado, dans le Grand Canyon, et un projet sur la rivière San Francisco, près de la frontière entre l’Arizona et le Nouveau-Mexique. L’infaisabilité et l’opposition Tribale et publique ont fait que tous, sauf un, ont été annulés ou retirés.

Le Centre pour la Diversité Biologique est une organisation nationale pour la préservation, à but non-lucratif, comptant plus de 1,7 million de membres et des activistes en ligne qui se consacrent à la protection des espèces menacées et des lieux sauvages.

 

 



Promocionado como el primer escaparate del arte nativo americano, el Museo Heard albergaba los restos de antepasados nativos. Uno de los miembros de su junta directiva ha trabajado para algunas de las empresas más acosadas del país indio, por violar los derechos humanos y los lugares sagrados.

Por Brenda Norrell
Censored News
Noticias Censuradas
27 de enero de 2023
Traducción Lise Bouzidi

En français

PHOENIX, Arizona – El Museo Heard, promocionado como el primer escaparate del arte nativo americano, albergaba restos de nativos americanos, incluidos los O’odham locales, los vecinos Hopi y antepasados de lugares tan lejanos como Oklahoma.

Sólo el 46% de los 200 objetos funerarios propiedad de los Heard están a disposición de las tribus para su devolución, según los nuevos datos publicados por Pro Publica y NBC News.

Además, uno de los miembros de la junta directiva de Heard se ha pasado la vida trabajando para las empresas energéticas más asediadas del País Indio. Estas empresas son responsables de innumerables daños a lugares sagrados y al agua, y de violaciones de derechos humanos derivadas de desplazamientos forzosos y miseria.

Ofelia Rivas, una anciana Tohono O’odham que se ha pasado la vida luchando por los derechos humanos, afirma que en la raíz está el racismo y el orgullo morboso. Pero siempre se trata de dinero.

“Heard Museo es como todos los demás, los Smithonianos y las universidades, que siempre distorsionan la realidad e intentan justificar su racismo y su superioridad blanca, que viola la ética de los derechos humanos, para ganar dinero”, dice Ofelia Rivas.

“Los coleccionistas estadounidenses e internacionales se enorgullecen morbosamente de exhibir restos humanos y objetos sagrados. Nunca podrán conquistar la esencia sagrada de estas personas y objetos”.

El Museo Heard albergaba restos de antepasados. Los restos de estos antepasados se pusieron a disposición de 19 naciones aborígenes.

Comunidad Indígena Pima-Maricopa de la Reserva del Río Salado, Arizona; Comunidad Indígena Ak-Chin; Comunidad Indígena del Río Gila, Arizona; Nación Tohono O’odham, Arizona; Tribu Hopi de Arizona; Tribu Zuni de la Reserva Zuni, Nuevo México; Tribu Havasupai de la Reserva Havasupai, Arizona; Tribu India Hualapai de la Reserva India Hualapai, Arizona; Tribus Cheyenne y Arapaho, Oklahoma; Nación Yavapai de Fort McDowell, Arizona; Nación Yavapai-Apache de la Reserva India de Camp Verde, Arizona; Tribu India Yavapai-Prescott; Tribu Cocopah de Arizona; Tribus Indias del Río Colorado de la Reserva India del Río Colorado, Arizona y California; Fort Mojave Indian Tribe de Arizona, California y Nevada; Miami Tribe de Oklahoma; Acoma Pueblos, Nuevo México; Laguna Pueblos, Nuevo México; Quechan Tribe de la reserva india de Fort Yuma, California y Arizona.

Un miembro de la junta directiva de Heard, ha trabajado para algunas de las empresas energéticas más conflictivas del país indio

Entre los miembros de la junta directiva de Heard, se encuentra Greg Boyce, que ha pasado su vida trabajando para muchas de las empresas más conflictivas del país indio, como Peabody Coal, Rio Tinto Energy, Newmont Mining y Monsanto.

Las minas de carbón de Peabody Coal han causado décadas de penurias y desplazamientos forzosos a los Diné [Navajos], han devastado lugares sagrados, agotado la capa freática y envenenado los ríos. Ahora Rio Tinto pretende explotar el yacimiento ceremonial Apache de Oak Flat para extraer cobre. Rio Tinto ha publicado su propio informe sobre el alto índice de agresiones sexuales en los alrededores de sus minas en Australia y Sudáfrica.

Newmont Mining ha devastado el agua y los lugares sagrados de los shoshone occidentales. Newmont ha provocado protestas indígenas en Perú, Ghana, Indonesia y Australia a causa de la contaminación y los daños.

Monsanto es el productor de semillas modificadas genéticamente que han devastado los cultivos tradicionales.

La Fundación de la Universidad de Arizona en Tucson ha aceptado 2,5 millones de dólares en donaciones de Boyce y elogia su carrera y la minería de cobre a gran escala en Arizona, por no hablar de la destrucción a gran escala de la tierra y el agua. “En la actualidad, Arizona produce las tres cuartas partes del cobre del país y es el sexto mayor productor de cobre del mundo”.

[…]

Enormes sueldos para los principales miembros del consejo de Heard Museum

Los tres principales ejecutivos del Museo Heard recibieron más de medio millón de dólares en sueldos, y el director general recibió un sueldo anual de más de 264.000 dólares. Además, se pagaron 2,9 millones de euros en otros sueldos. Sin embargo, el Museo Heard afirma honrar y reconocer el territorio Akimel O’Odham.

El Museo Heard reconoce que la tierra en la que se asienta esta institución desde 1929 está dentro del Jeved O’Odham, que los Akimel O’Odham consideran su patria desde tiempos inmemoriales. A pesar de la anexión del territorio por parte de Nueva España, la República de México y Estados Unidos, que asumió el control desde la Compra de Gadsden de 1854, los Akimel O’Odham siempre han mantenido que esta tierra es suya, como se cuenta en su Historia de la Creación, donde Jeved Ma: Kai, el Doctor Tierra, hizo este lugar. En la actualidad, los Akimel O’Odham forman parte de las Cuatro Tribus del Sur de Arizona, una coalición que incluye a la Comunidad Indígena del Río Gila, la Comunidad Indígena Pima-Maricopa de Salt Rio, la Comunidad Ak-Chin y la Nación Tohono O’Odham.

Miles de restos ancestrales 0’0dham han sido ocultados en museos, universidades y edificios gubernamentales de Arizona. El Museo de la Universidad de Arizona, en Tucson, y los Departamentos de Agricultura e Interior de Estados Unidos han ocultado la mayoría de las reliquias de la comunidad indígena del río Gila, al sur de Phœnix.

Ley de Protección y Repatriación de Tumbas de Nativos Americano

La Ley de Protección y Repatriación de Tumbas de Nativos Americanos – NAGPRA – de 1990, estableció penas para quienes vendan, utilicen o transporten restos humanos de nativos americanos

[…

La Ley – NAGPRA – establece sanciones por infracciones tanto penales como civiles.

Disposiciones penales: Una persona que cometa a sabiendas cualquiera de los siguientes delitos podría ser castigada con penas de prisión, multa o ambas: 1. Venta, compra, uso con fines lucrativos o transporte con fines lucrativos o de venta de los restos humanos de una persona aborigen. 2. Venta, compra, uso con fines lucrativos o transporte con fines lucrativos o de venta de cualquier objeto cultural aborigen obtenido en violación de la NAGPRA.

 



Par Brenda Norrell
Censored News
Espanõl
29 janvier 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Des musées détiennent des milliers de dépouilles d’Apaches. Il y a vingt ans, alors qu’il campait sur le Mont Graham, le membre du Conseil des Apaches San Carlos, Raleigh Thompson, décrivit comment la Société Crâne et Os de l’Université de Yale avait pillé la tombe de Geronimo à Fort Sill, en Oklahoma.

Maintenant, une nouvelle base de données révèle que des ancêtres Apaches – Apaches San Carlos, Apaches Mescalero, Apaches de Fort Sill et Tribu Apache d’Oklahoma – sont détenus par des musées et n’ont pas été mis à la disposition des descendants pour être rendus, comme l’exige la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Autochtones.

Ces musées sont en Arizona, dans le Colorado, en Oklahoma, dans le Missouri, au Texas, et dans tous les Etats-Unis. Il y a 16500 ancêtres de la Tribu Apache d’Oklahoma qui ne sont pas disponibles pour être rendus. L’Intérieur et le BIA [Bureau des Affaires Indiennes] détiennent aussi des dépouilles d’Autochtones non disponibles pour être rendues.

Alors qu’il campait sur le Mont Graham, pendant la Course Sacrée Apache de 2003, l’ex-Président Apache de San Carlos, Raleigh Thompson, dit comment la famille Bush et la Société Crâne et Os de Yale avaient essayé de prétendre rendre le crâne de Geronimo et réduit au silence la délégation Apache San Carlos.

Thompson dit que la Société Crâne et Os avait admis à des dirigeants Apaches en 1986 qu’ils avaient un crâne qu’ils appelaient « Geronimo » dans leur musée secret à New Haven, Connecticut. Cependant, ses restes n’ont pas été rendus.

« Geronimo a laissé son fusil et son calumet de la paix ici, quand ils l’ont emmené » dit Thompson à propos de Geronimo, lorsqu’il a été emmené de San Carlos.

Geronimo, Apache Chiricahua, mourut de pneumonie en 1909, à Fort Sill, en Oklahoma.

Thompson dit qu’il était à New York, en 1986, quand la Société Crâne et Os a admis avoir les restes de Geronimo. Thompson parla de l’implication de la famille Bush dans la Société Crâne et Os de Yale, une société secrète dont des présidents des Etats-Unis sont membres.

« Ils ont exhumé le corps de Geronimo en 1918. Son corps est au Musée de Crâne et Os ». Parlant du grand-père du Président George W. Bush, Thompson dit « Prescott Bush l’a exhumé. »

Le pillage de la tombe a été dénoncé quand des dirigeants Apaches ont reçu une photo et des informations dans les années 1980. L’informateur, qui craignait pour sa vie et n’a jamais été identifié, avait envoyé aux dirigeants Apaches une photo des restes de Geronimo dans une cage de verre, exposés dans leur musée secret. L’informateur avait aussi fourni une copie du carnet de bord de la Société Crâne et Os, dans lequel le pillage de la tombe en 1918 était mentionné.

D’après ce carnet, Prescott Bush, grand-père de George W. Bush, et cinq autres officiers de Fort Sill, Oklahoma, ont profané la tombe de Geronimo.

Après avoir reçu ces informations, le Président de San Carlos d’alors, Ned Anderson, Thompson et l’avocat tribal Joe Sparks ont fait partie d’une délégation Apache qui a rencontré un membre de la famille Bush et de la Société secrète.

Au cours d’une série de réunions, ils ont rencontré des dirigeants de Crâne et Os à New York, en 1986. Cependant, Thompson dit que le crâne que la Société Crâne et Os a proposé de rendre était celui d’un enfant, pas de Geronimo, et les Apaches l’ont refusé.

Thompson dit : « Ils ont admis qu’ils appelaient ce crâne Geronimo. Mais le crâne qu’ils voulaient nous donner était si petit que ça ressemblait à un crâne d’enfant ». Pour cette raison, nous n’avons pas voulu prendre le crâne. Ils avaient dû l’échanger pour nous tromper. »

Thompson dit que la Société avait d’autres objets de Geronimo, un os de son coude et le mors de son cheval et des sangles. Ils étaient exposés dans une cage du musée, dans la « tombe » de la société secrète, comme on pouvait le voir sur la photo reçue par les dirigeants Apaches.

Pendant le rassemblement sur le Mont Graham, Thompson a parlé aux coureurs.

« L’homme blanc détruit les océans, tue l’eau et les poissons avec du pétrole et contamine la terre avec de l’uranium. »

« Les Indiens voient les cœurs des arbres, la beauté de la montagne. C’est une montagne vivante ».

« Maintenant l’homme blanc est venu couper les arbres sur cette montagne sacrée. C’est pareil que d’avoir pillé la tombe de Geronimo et de l’avoir mis dans leur musée. »

Thompson a été membre du Conseil Apache San Carlos pendant 20 ans. Il est passé dans le Monde des Esprits à l’âge de 75 ans, en 2015.

Après une longue lutte pour protéger le Mont Graham, l’Université d’Arizona de Tucson et le Pape ont pris la responsabilité de placer les télescopes qui profanent le Mont Graham.

Aujourd’hui, le musée de l’Université d’Arizona à Tucson détient des milliers de dépouilles d’Apaches et d’autres Nations Autochtones, comme le révèle les données qui viennent d’être publiées par ProPublica et NBC News.

Les ancêtres Apaches ont été pris principalement dans le Colorado, l’Arizona, le Nebraska et le Nouveau-Mexique.

James Riding In, un professeur Pawnee, dit que les récompenses payées par les musées – y compris l’étude raciste de crânes et de l’intelligence humaine par le Smithsonian – avaient conduit à des pillages de tombes, des assassinats et des massacres.

De nombreux musées, universités, ministères et autres institutions détiennent au moins 5600 dépouilles d’Autochtones prises dans des comtés importants pour la Tribu Apache San Carlos, qui ne sont pas mises à leur disposition pour être rendues.

Ces institutions et d’autres détiennent les restes d’au moins 4000 Autochtones de Fort Sill, en Oklahoma, et au moins 4900 dépouilles de la Tribu Apaches Mescalero.

La longue liste des institutions en question est publiée à la fin de l’article de Censored News.