Par le Centre pour la Diversité Biologique
Publié sur Censored News
13 mars 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
WASHINGTON – Le gouvernement Biden a publié le Projet Général de Développement final Willow aujourd’hui, donnant son feu vert au projet de développement pétrolier dans l’Ouest Arctique de l’Alaska. La version finale du projet autoriserait le forage à trois endroits.
« Biden a approuvé Willow en sachant parfaitement que ça causera une destruction massive et irréversible, ce qui est lamentable », dit Kristen Monsell, une avocate du Centre pour la Diversité Biologique. « Les gens et la vie sauvage souffriront, et extraire et brûler plus de carburant fossile réchauffera le climat encore plus vite. Biden n’a pas d’excuse pour laisser ce projet avancer sous quelque forme que ce soit. De nouveaux forages en Arctique n’ont pas de sens et nous nous battrons de toutes nos forces pour empêcher ConocoPhillips d’ouvrir la terre. »
Willow abimerait pour toujours la plus grande zone non développée des Etats-Unis, compromettrait la santé et les pratiques traditionnelles des communautés Autochtones proches, et endommagerait un habitat sauvage essentiel pour les ours polaires, les oiseaux migrateurs, les caribous et autres espèces iconiques.
L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète, aggravant l’élévation du niveau de la mer, la fonte des glaces et du permafrost. Le projet de ConocoPhillips implique l’utilisation de réfrigérateurs géants pour regeler le permafrost fondu, pour s’assurer une surface solide pour forer.
Le projet suppose le forage de 199 puits. La compagnie construira et utilisera une usine de traitement, des milliers de kilomètres de routes glacées, des centaines de kilomètres d’oléoducs, une piste d’atterrissage, et une mine de graviers dans le coin nord-est de la Réserve Nationale Petroleum-Alaska.
Le projet pourrait produire jusqu`à 576 millions de barils de pétrole, ce qui produirait plus de 239 millions de tonnes de gaz à effet de serre sur 30 ans.
Le gouvernement Trump avait précipité l’approbation du projet Willow fin 2020, et le Centre pour la Diversité Biologique, avec Amis de la Terre, Greenpeace et Earthjustice, avait attaqué l’approbation en justice.
En août 2021, un juge fédéral avait décrété que le projet était illégal pour n’avoir pas tenu compte des impacts climatiques et du mal causé aux ours polaires. La Cour avait rejeté l’approbation du projet et renvoyé l’affaire à l’agence.
Le Bureau de Gestion du Territoire avait publié une déclaration d’impact environnemental pour le projet en février. Elle indiquait que Willow recevrait une approbation finale mais serait probablement plus petit que ce qui avait été projeté.
Dimanche, le gouvernement Biden a annoncé des protections contre le pétrole et le gaz pour 1,2 millions d’hectares de la Mer de Beaufort. Associées aux protections mises par le Président Obama en 2016, cela signifie que l’Océan Arctique en entier est maintenant protégé. Mais cette zone n’était pas immédiatement menacée par de nouveaux baux.
« C’est une insulte que Biden pense que cela va changer notre avis sur le projet Willow » dit K. Monsell. « Protéger une zone de l’Arctique afin de pouvoir en détruire une autre n’a pas de sens, et ça n’aidera pas les gens et la vie sauvage bouleversés par le projet Willow. Nous devons protéger tout l’Arctique et arrêter de construire d’énormes projets de pétrole et de gaz qui contribueront à l’émission de gaz à effet de serre pour des années à venir. »
L’annonce de dimanche exprime aussi l’intention du gouvernement de proposer des protections supplémentaires pour certaines zones en mer dans l’Ouest de l’Arctique, connues comme « zones spéciales ». L’annonce ne disait rien sur d’autres zones de l’Ouest de l’Arctique actuellement ouvertes au forage pétrolier.
« Même un seul nouveau puits de pétrole dans l’Arctique est un de trop » dit K. Monsell. « Si Biden veut protéger l’Arctique, il doit le protéger entièrement. Le président nous a laissé tomber et a manqué une bonne occasion de tenir ses engagements sur le climat. Ce projet a une base légale faible et nous allons passer à la vitesse supérieure pour l’action. »
Contact : Kristen Monsell
kmonsell@biologicaldiversity.org