Communiqué de Presse
3 janvier 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Une compagnie qui prétend “laver plus vert” a déposé des demandes de permis pour stocker de l’eau de Black Mesa, qui en manque cruellement. La région a été dévastée par des décennies d’extraction de charbon. Il n’est pas pensable d’y pomper encore plus d’eau. Il semble que la compagnie qui a déposé des demandes de permis se fait passer pour “verte” et a son siège en France. Elle s’intitule ‘Nature and People First’ (sic) et a son siège à Paris, dans le 6ème arrondissement.

Christine Prat

ÉNERGIE HYDRAULIQUE : Des Autochtones et des écologistes pressent les régulateurs fédéraux de rejeter la demande de permis préliminaire pour un projet de stockage d’énergie hydraulique dans le Nord de l’Arizona, qui, selon eux, causerait de nouveaux dommages à une région historiquement touchée par l’extraction de charbon.

Communiqué de Presse du 3 janvier 2023

Contacts :

Nicole Horseherder, Tó Nizhóní Ání, + 1 928 675 1851, nhorseherder@gmail.com
Robyn Jackson, Diné C.A.R.E. + 1 505 862 4433, robyn.jackson@dine-care.orgTaylor McKinnon, Center for Biological Diversity, + 1 801 300 2414, tmckinnon@biologicaldiversity.org

Les Etats-Unis Sommés de Refuser d’Énormes Projets de Pompes de Stockage Visant Black Mesa

FLAGSTAFF, Arizona – Tó Nizhóní Ání [équivalent Navajo de Mni Wiconi, littéralement ‘L’Eau Sacrée Parle’], Citoyens Diné Contre la Ruine de notre Environnement [Diné C.A.R.E.], et le Centre pour la Diversité Biologique, ont déposé des motions pressant la Commission Fédérale de Régulation de l’Énergie (FERC) de refuser les demandes de permis préliminaires pour des projets de pompes de stockage, au sud-est de Kayenta, dans la Nation Navajo.

« Ces projets, monstrueusement irréalistes, ne feraient qu’ajouter aux décennies de dégâts causés par l’extraction de charbon pour les gens, le sol et les nappes phréatiques de Black Mesa » dit Nicole Horseherder, directrice exécutive de Tó Nizhóní Ání. « Demander l’approbation fédérale avant d’avoir le consentement des communautés de Black Mesa est un summum d’arrogance. Ça nous dit tout ce que nous avons besoin de savoir. »

Les traces et la demande en eau des Projets de Pompes de Stockage du nord, de l’est et du sud de Black Mesa, aggraveraient les problèmes causés par des décennies d’extraction de charbon. Les motions, déposées vendredi, disent que les projets détruiraient plus de terre, déplacerait plus de gens et d’utilisation de terres, épuiseraient encore plus les cours d’eau et les nappes phréatiques et détruiraient des sites préhistoriques et un habitat d’espèces menacées, comme la chouette mexicaine tachetée. Les candidats recherchent l’approbation des officiels fédéraux sans obtenir le consentement préalable des communautés touchées.

« Comme le charbon précédemment, ces projets exigeraient que les communautés rurales sacrifient plus de terre et d’eau, afin que l’électricité et les profits puissent être exportés dans des villes lointaines » dit Robyn Jackson, directeur intérimaire de Diné C.A.R.E. « Ce n’est pas ce que nous voulons ou dont nous avons besoin, et nous ne tolérerons pas qu’une telle histoire se répète. »

S’étendant à vol d’oiseau sur 64 km de la falaise nord-est de Black Mesa, les projets pomperaient l’eau jusqu’à des réservoirs au sommet de Black Mesa quand les prix de l’électricité sont bas, pour générer de l’électricité et des revenus en renvoyant l’eau à des réservoirs en bas du plateau quand les prix sont plus hauts. Les demandes indiquent comme sources d’eau potentielles les nappes phréatiques sous Black Mesa et les rivières Colorado [ex-fleuve] et San Juan. Les demandent ne mentionnent pas de preuves montrant la disponibilité ni les droits légaux de ces sources.

Les projets proposent huit nouveaux réservoirs sur plus de 15000 hectares, ce qui représente environ 60% de la surface actuelle du Lac Powell [lac de barrage sur le Colorado, au nord-ouest de la Nation Navajo]. Les remplir exigerait plus de 550 millions de m³ d’eau, ce qui serait une portion énorme de ce qui reste d’eau dans le fleuve Colorado. Même dans les cas les plus favorables, la perte annuelle par évaporation serait de plus de 10 millions de m³ par an, ce qui doublerait l’épuisement de la nappe phréatique causée historiquement par l’extraction de charbon.

« Ces projets reposent sur de l’eau et un consentement de la communauté, qui n’existent pas » dit Taylor McKinnon du Centre pour la Diversité Biologique. « La FERC doit bloquer l’approbation de permis préliminaires pour des gâchis causés par la spéculation sur des pompes de stockage dès maintenant. Les membres de la Commission ont tort d’ignorer l’infaisabilité évidente de ces projets et le mal potentiel que ça pourrait causer aux gens et aux eaux de Black Mesa, et aux espèces menacées de la région. »

Des décennies d’extraction de charbon ont déjà largement épuisé les nappes phréatiques et les cours d’eau et les sources qui en sortent. Le Colorado et la San Juan subissent déjà des prélèvements excessifs et leur utilisation est déjà restreinte à cause du changement climatique et de sécheresses qui épuisent leurs cours. Les nappes phréatiques et les cours d’eau fournissent de l’eau aux gens et à des espèces menacées comme le carex Navajo [plante, aussi appelée laîche] et les cyprinidés du Colorado.

Plus de 5000 personnes ont écrit à la PERC jusqu’à maintenant pour exiger le rejet des demandes de permis préliminaires.

Les spéculateurs sur l’énergie ont proposé plusieurs projets de pompes de stockage en Arizona, ces dernières années, entre autres trois projets le long du Petit Colorado près de sa confluence avec le Colorado, dans le Grand Canyon, et un projet sur la rivière San Francisco, près de la frontière entre l’Arizona et le Nouveau-Mexique. L’infaisabilité et l’opposition Tribale et publique ont fait que tous, sauf un, ont été annulés ou retirés.

Le Centre pour la Diversité Biologique est une organisation nationale pour la préservation, à but non-lucratif, comptant plus de 1,7 million de membres et des activistes en ligne qui se consacrent à la protection des espèces menacées et des lieux sauvages.

 

 

 

DES DINE (NAVAJO) AFFRONTENT JOHN MCCAIN LORS D’UNE ACTION POUR PROTEGER L’EAU ET LES SITES SACRES 

Publié par Indigenous Action Media
16 août 2015
Traduction Christine Prat

Window Rock, Arizona – Le 14 août 2015, des dizaines de Diné (Navajo) ont entrepris de résister aux tentatives du Sénateur John McCain de voler l’eau si précieuse et de profaner des terres sacrées. McCain avait à son agenda des rencontres dans la capitale de la Nation Navajo, avec des politiciens Diné et de l’état d’Arizona, rencontres au cours desquelles devait entre autres être discuté l’accord controversé sur les droits sur l’eau du Petit Colorado Navajo et Hopi.

Près d’une douzaine de jeunes Diné ont manifesté en scandant des slogans et en se tenant par les bras lors d’un sit-in dans le musée de la Nation Navajo, où la réunion devait avoir lieu. Le groupe était soutenu par des dizaines de défenseurs de la communauté Diné qui portaient des panneaux disant, par exemple ‘John McCain = Tueur d’Indiens’ et ‘Sauvez Oak Flat’.

« La marche à travers notre pays nous a donné une compréhension plus profonde de la protection du sacré, de la défense de notre pays » dirent des participants de Nihígaal Bee Iiná, qui ont pris une part importante à l’action de vendredi. « Même si çà implique d’interrompre les réunions secrètes avec des politiciens véreux. Nous ne resterons plus passifs, nous allons protéger notre eau, notre terre et les moyens d’existence pour nos enfants, nos petits-enfants, et pour honorer nos ancêtres par n’importe quel moyen nécessaire ! L’EAU C’EST LA VIE ! »

Un moment, les polices Tribale et de l’état ont empêché les manifestants de quitter le musée. Un Ancien est intervenu pour ouvrir la porte, permettant au groupe de se lancer à la poursuite du convoi de McCain en hurlant ‘Dégage de notre pays !’ La police a bloqué l’accès à l’aéroport dont McCain est parti rapidement. Malgré une forte présence policière, il n’y a pas eu d’arrestations.

McCain a depuis longtemps établi sa réputation d’ennemi des modes de vie Autochtones. Depuis la promotion du déplacement forcé des habitants de Black Mesa au profit de l’extraction de charbon (S.1003), le soutien politique à une station de ski profanant les San Francisco Peaks Sacrés, jusqu’à sa récente attaque contre les Terres Sacrées des Apache San Carlos à Oak Flat pour extraire du cuivre, McCain a depuis longtemps placé les intérêts des entreprises privées au dessus de la survie des Diné et autres Nations Autochtones.

Face à des crises écologique et climatique, McCain et une poignée de politiciens Navajo collaborateurs continuent à promouvoir une pollution extrême par la fracturation hydraulique, l’extraction de charbon, et des centrales électriques au charbon en activité dans la Nation Navajo. Ces actes apparaissent comme contradictoires avec des mesures écologiques comme la Loi de Protection des Ressources Naturelles Diné de 2005, qui a interdit l’extraction et le retraitement d’uranium sur les terres Navajo, le plan de 5 ans pour nettoyer les mines d’uranium abandonnées, et récemment, la déclaration de l’état d’urgence suite à la catastrophe de la mine Gold King, qui menace des cours d’eau sacrés et vitaux comme la rivière San Juan et le Colorado.

La déclaration suivante a été publiée le jour de l’action par la Voix Collective de ceux unis par la solidarité : « N’AUTORISONS PLUS les politiciens de l’état ou fédéraux ni les entreprises qu’ils représentent à entrer dans nos territoires. Ceux qui sont responsables de ce que notre peuple est empoisonné, affamé, maintenu dans la pauvreté et délogé de nos territoires sacrés, ne sont pas les bienvenus ici !! Nous allons reprendre le pouvoir et rétablir nos terres, prendre soin de notre eau, protéger notre peuple et nos sites sacrés, et guider une nouvelle génération de jeunes qui changera le paradigme d’exploitation et de cupidité ! »

 

Communiqué de presse :
14 août 2015
Contact: navajoghostbusters@gmail.com

Les Citoyens Exigent la Transparence et la Protection de la Sécurité de l’Eau Diné

Window Rock, Arizona – Le vendredi 14 août 2015, un groupe intergénérationnel de Citoyens Diné, préoccupés par l’intention derrière la visite de John McCain dans la Nation Navajo, ont organisé une protestation pacifique. Usant du pouvoir du chant et de la prière, un petit groupe a organisé un sit-in dans la salle où la réunion était supposée avoir lieu. Un deuxième groupe a pris position à l’extérieur du musée pour saluer les officiels Navajo élus, leur demandant de se montrer fermes en tant que dirigeants.

« Nous étions là pour que notre voix soit entendue et notre présence remarquée, pour signifier que notre eau ne sera jamais bradée et que nos droits, qui nous ont été offerts par Diné Diyiin et Nihima Hahasdzaan, ne nous serons pas retirés. »

Le Porte-parole de la Nation Navajo Lorenzo Bates et le Sénateur d’Arizona Carlyle Begaye avaient invité le Sénateur John McCain dans la Nation Navajo pour rencontrer des délégués du Conseil de la Nation Navajo – une rencontre qui était fermée au public. En dépit du fait que le but déclaré de la visite de McCain était d’assister à la Célébration annuelle des ‘Code Talkers’ Navajo comme intervenant, McCain a passé la plus grande partie de sa visite de quatre heures en compagnie du Porte-parole Lorenzo Bates et du Sénateur Carlyle Begaye. Le Sénateur McCain et le Sénateur Carlyle sont confrontés à des critiques constantes à cause de leurs liens étroits avec des corporations privées, particulièrement dans le secteur de l’énergie et des minéraux, ce qui a beaucoup désavantagé les tribus Amérindiennes dans tout le Sud-ouest. Les exigences des citoyens Navajo pour la protection des droits sur l’eau existants s’inscrivent dans l’affirmation plus large de souveraineté sur le territoire et les ressources, et les actions du Porte-parole Lorenzo Bates sont contraires à ces buts. Un message fondamental de l’action de protestation d’aujourd’hui était la place centrale de l’eau pour l’existence Diné – aussi bien physiquement que spirituellement. L’utilisation du tambour et de la prière pendant la manifestation a été particulièrement efficace pour rassembler le soutien et l’affirmation du public.

« Nous aimerions beaucoup remercier les Code Talkers et leurs Familles pour nous avoir fait cadeau de nourriture et d’eau, et pour avoir pris le temps d’apprendre pourquoi nous étions là. C’était merveilleux de voir les jeunes générations et leurs grands-mères soutenir les Code Talkers et étendre ce soutien à notre cause, quand nous leur avons dit pour quoi nous étions là » – Un Défenseur Diné

Il est évident que les politiques de ‘business as usual’ ne sont plus acceptées et qu’une plus grande responsabilité des élus est exigée par ceux qui comprennent le caractère sacré de l’Eau. L’eau relie toute vie, relie toutes les communautés et relie toutes les luttes.

 

 

LE MINISTRE DE L’INTERIEUR US ORGANISE UNE RENCONTRE AVEC DES OFFICIELS NAVAJO POUR TENTER DE REFORMULER L’ACCORD SUR LES EAUX DU LITTLE COLORADO AFIN DE LE FAIRE PASSER EN DOUCE PAR LE CONGRES DE ‘COHABITATION’

Par Brenda Norrell
Copyright Censored News   See original article in English

Traduction Christine Prat

Mardi 16 octobre 2012

Le ministre de l’Intérieur Ken Salazar veut faire passer en force l’Accord sur les Droits sur l’Eau du Little Colorado des Navajo et Hopi, déjà rejeté par les Navajo, en profitant du Congrès de ‘cohabitation’, d’après une fuite communiquée à Censored News.

Le mémorandum du Bureau de Washington de la Nation Navajo indique qu’il y aura une réunion le 14 novembre à Washington entre Salazar et des officiels Navajo et Hopi pour discuter de l’accord sur les droits sur l’eau, et sur la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], l’une des centrales au charbon les plus polluantes des Etats-Unis que les politiciens Navajo et Américains veulent maintenir en activité.

De nombreuses Nations Autochtones d’Arizona ont déjà accepté des « accords sur les droits sur l’eau », que les opposants qualifient de vol de l’eau des Indiens au profit des Etats-Unis grâce à des avocats d’affaires non-Indiens. Ceux qui s’opposent à l’accord sur les eaux du Little Colorado disent qu’il exige que la Nation Navajo renonce à de précieux droits sur l’eau, conformément à la Doctrine Winter et que les futures générations de Navajo en souffriront.

Le plan prévoit que Salazar rencontre des officiels Navajo et Hopi, puis persuade le Sénateur d’Arizona Jon Kyl de modifier le projet de loi qui a déjà été rejeté et de le faire passer en force par le Congrès de ‘cohabitation’ qui suivra les élections.

 

Le document du Bureau Navajo de Washington indique : « Le ministre pense que si les Tribus peuvent arriver à une solution commune sur les parties de l’accord qui ont suscité le plus d’objections, il peut convaincre le Sénateur Kyl d’apporter des modifications au dit accord. Si l’accord peut être modifié, il peut y avoir une opportunité de le faire passer par le Congrès de ‘Cohabitation’ après les élections de novembre ».

Le document du Bureau Navajo de Washington est adressé au Président Navajo Ben Shelly et au Président du Conseil Navajo Johnny Naize.

Dans le style de négociations brutal et le chantage politique typiques des Etats-Unis, Salazar dit dans sa lettre au président du Conseil Navajo qu’ils parleront aussi du logement dans la région soumise au  ‘gel de Bennett’, où les Navajo vivent dans des conditions lamentables.

Une des principales raisons pour lesquelles les Etats-Unis veulent les eaux du Little Colorado, est de maintenir en activité la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], une source majeure de réchauffement climatique. La centrale au charbon, située sur le territoire de la réserve Navajo près de Page, Arizona, a été construite en trompant les Navajo. Un avocat de la compagnie charbonnière Peabody Coal a orchestré un soi-disant conflit territorial entre les Navajo et les Hopi afin de déporter plus de 14000 Navajos de Black Mesa, afin que Peabody puisse mettre la main sur le charbon qui s’y trouvait.

Aujourd’hui, le charbon extrait de Black Mesa par Peabody alimente la Centrale Navajo [Navajo Generating Station] qui fournit de l’électricité aux villes du sud-ouest, alors que beaucoup de Navajo vivent sans électricité. L’extraction de charbon vide les nappes aquifères du territoire Navajo, alors que beaucoup d’habitants de Black Mesa n’ont pas l’eau courante.

 

Voir articles précédents sur le sujet