Les Utes de White Mesa, en Utah, s’opposent depuis longtemps à une usine de traitement d’uranium proche de leur Réserve. En 2017, j’avais rencontré Yolanda Badback, qui avait expliqué quelles étaient les conséquences désastreuses de la radioactivité sur les membres de la tribu, cancers, malformations congénitales, etc. Elle suppliait les autorités de ne pas renouveler le permis de l’usine. Hélas, en février 2018, le permis a été renouvelé. Vous trouverez en bas de cet article la vidéo de l’interview de Yolanda, sous-titrée en français.
Christine Prat
RASSEMBLEMENT, MANIFESTATION ET MARCHE SPIRITUELLE LE 22 OCTOBRE 2022
Par Brenda Norrell
Censored News
11 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Les Utes de White Mesa, au sud-est de l’Utah, protesterons contre l’usine de traitement d’uranium de White Mesa au cours d’une marche spirituelle pour les protéger. Luttant pour protéger leurs sites sacrés et leur territoire, les Utes de White Mesa s’oppose à l’usine qui met leur communauté en danger, et à ce qu’elle devienne un site de décharge international pour des déchets radioactifs.
Les Utes de White Mesa s’inquiètent pour la santé, l’eau, l’air, la terre et la culture de leur communauté et accueilleront ceux qui voudront se joindre à eux, samedi 22 octobre 2022, à 11h du matin, heure locale, pour leur rassemblement. Le rassemblement sera suivi d’une marche spirituelle de protestation jusqu’à l’usine de traitement d’uranium de White Mesa.
Yolanda Badback, de la Communauté Concernée de White Mesa, dit « Ils amènent des déchets toxiques, des déchets radioactifs d’un peu partout aux Etats-Unis à l’usine de White Mesa. Dans le passé, il y a eu des fuites. »
« Je peux sentir l’usine de ma maison, quand elle tourne. Nous sommes la communauté la plus proche. S’il y a une fuite ou un accident, ce sont nos enfants qui prennent le bus scolaire sur ces routes tous les matins [qui seront touchés]. C’est pourquoi nous résistons et disons : ‘Assez. Nous voulons préserver la sécurité de nos foyers et de nos enfants.’ »
Thelma Whiskers, de la Communauté Concernée de White Mesa, veut que son territoire soit protégé pour les générations futures.
« Ici, dans notre réserve de White Mesa, je suis inquiète à cause de l’usine. Nous ne sommes qu’une petite communauté d’environ 300 personnes. »
« Samedi est un jour que je passerai avec ma famille, mes enfants et petits-enfants. S’il vous plait, venez marcher avec nous et défendre de l’air et de l’eau purs pour nos enfants et petits-enfants, ici dans notre communauté de Utes de Ute Mountain. »
L’usine appartient à une corporation canadienne, et contribue à l’exploitation de mines dangereuses et à la décharge de déchets radioactifs venant du monde entier, par des compagnies domiciliées au Canada.
L’usine appartient à l’entreprise de Toronto Energy Fuels. Elle se trouve sur l’autoroute 191 entre Blanding et le territoire de la Nation Ute de Ute Mountain, sur White Mesa.
Cette année, un nouveau rapport a révélé que l’usine de traitement d’uranium au sud-est de l’Utah, agit comme décharge irrégulière de déchets radioactifs. Des membres de la tribu et des écologistes appellent à changer la manière dont elle est dirigée, selon KUER Radio.
L’usine de White Mesa, qui est juste au sud de Blanding, produit et recycle de l’uranium. Le rapport publié par le Grand Canyon Trust, dit que les déchets radioactifs d’activités industrielles et militaires y sont envoyés. Seulement une petite quantité d’uranium est extraite des déchets, selon le rapport, et le surplus reste à l’usine.
« Tim Peterson, directeur des paysages culturels du Grand Canyon Trust, dit que plus de 300 millions de kilos de déchets ont été enterrés sur le site. »
« C’est meilleur marché pour les pollueurs d’envoyer leurs déchets à l’usine qu’à un site licencié pour les déchets faiblement radioactifs » dit-il lors d’une conférence de presse.
« La conclusion du rapport et notre recommandation est que si l’usine veut fonctionner comme affaire de récupération des déchets radioactifs, est qu’elle devrait le faire légalement. »
L’usine – proche des limites du Monument National de Bears Ears – a ouvert dans les années 1980 et était alors supposée fonctionner pour seulement 15 ans, mais elle est restée ouverte à cause de ce changement d’activités.
Rassemblement, Manifestation et Marche de la Communauté Concernée de White Mesa
https://protectwhitemesa.org/https://protectwhitemesa.org/
Contact : Yolanda Badback, Communauté Concernée de White Mesa, ybadback427@gmail.com
Bradley Angel, Greenaction for Health & Environmental Justice bradley@greenaction.org
Rassemblement annuel, manifestation et marche spirituelle pour protéger la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés de la communauté Ute de White Mesa d’une usine d’uranium proche et s’opposer à ce que l’usine devienne une décharge internationale pour des déchets radioactifs du monde entier. La manifestation et la marche sont parrainées par la Communauté Concernée de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain. Tous les soutiens sont les bienvenus.
Samedi 22 octobre 2022 à 11h du matin, heure locale.
[…]
Les citoyens de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain s’inquiètent de la contamination d’une usine de traitement d’uranium proche et de la profanation de sites sacrés et de ressources culturelles.
La Communauté Concernée de White Mesa est un groupe de base de citoyens concernés, de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa, Utah, située au sud de l’usine d’uranium de White Mesa. Nous travaillons pour informer nos concitoyens et protéger notre communauté, la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés d’une contamination toxique.
Le Rassemblement et la Marche Spirituelle de 2022 sont co-sponsorisés par la Coalition Intertribale de Bears Ears, l’Action Verte pour la Santé et la Justice Environnementale, Uranium Watch, Indigenous Environmental Network, Grand Canyon Trust, l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sain, l’Alliance pour la Vie Sauvage du Sud de l’Utah [Southern Utah Wilderness Alliance], Rivières Vivantes [Living Rivers], HEAL Utah, Protecteurs de l’Air SLC [SLC Air Protectors], Chapitre de l’Utah du Sierra Club, Great Old Broads for Wilderness, National Parks Conservation Association, PANDOS.
Interview de Yolanda Badback, sous-titrée en français, septembre 2017:
Geronimo et des guerriers au Mexique, 1886
LA NOUVELLE GOUVERNEURE DU NOUVEAU-MEXIQUE ABROGE QUATRE PROCLAMATIONS GÉNOCIDAIRES D’ANCIENS GOUVERNEURS DE LA FIN DU XIXÈME SIÈCLE
Par Brenda Norrell
Censored News
11 octobre 2022
Español
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
SANTA FE, Nouveau-Mexique – La Gouverneure du Nouveau-Mexique Michelle Lujan Grisham a abrogé des ordres de gouverneurs des années 1800, qui visaient les Navajos et les Apaches pour être chassés et assassinés par la milice.
La mesure de la gouverneure est le résultat d’une longue recherche par l’historienne de Santa Fe Valerie Rangel, qui a documenté le génocide et a appelé la gouverneure à agir.
Les ordres infâmes et racistes du Gouverneur Calhoun, dans ses proclamations de 1851, demandaient d’exclure les résidents Autochtones des recensements officiels et d’autoriser les milices à « poursuivre et attaquer » les Autochtones du Nouveau-Mexique.
Les proclamations de 1869, publiées par les Gouverneurs Mitchell et Pile, déclaraient les Apaches et les Navajos « hors-la-loi » et autorisaient les résidents du Nouveau-Mexique à utiliser la violence contre eux, et même à les assassiner.
Au cours de sa recherche, l’historienne de Santa Fe Valerie Rangel a trouvé des récompenses pour des ‘scalps’ et des annonces dans des journaux au-delà du Nouveau-Mexique offrant des récompenses.
Dans sa lettre poignante à la gouverneure, V. Rangel fournit des éléments de recherche qui révèlent le génocide – tandis que les Navajos, les Apaches et les Pueblos luttaient pour survivre.
Dans sa lettre, V. Rangel fournit des documents sur l’emprisonnement de Navajos et d’Apaches à Bosque Redondo et les récompenses sur leurs vies.
Elle déclare que pendant le massacre du Camp Grant, le 30 avril 1871, les troupes des Etats-Unis ont tué et mutilé 144 Apaches, et scalpé presque toutes les femmes. Vingt-neuf enfants furent capturés et vendus comme esclaves au Mexique.
« Au milieu des années 1880, la Commission du Comté de Grant, située à Silver City, déclara une récompense de 250 dollars par scalp Apache. Des Ranchers près de Las Cruces offrirent une récompense privée de 500 dollars pour le scalp de Geronimo. »
« En 1909, le journal du Comté de Sierra publia les procédures du Commissionnaire qui déclaraient que 35 individus avaient reçu un total de 707 dollars de récompense pour des scalps, » dit V. Rangel dans sa lettre.
V. Rangel souligne que les Autochtones du Nouveau-Mexique ont lutté pour survivre aux colonisateurs violents et meurtriers de trois pays : l’Espagne, le Mexique et les Etats-Unis.
Le Diné Earl Tulley Remercie V. Rangel et la Gouverneure
« L’auteure de la lettre demandant à la Gouverneure du Nouveau-Mexique d’abroger des proclamations vieilles d’un siècle a des racines Apache et Navajo » dit Earl Tulley à Censored News.
« Merci à Valerie Rangel d’avoir eu le courage d’écrire sur un crime, et merci à la Gouverneure Michelle Lujan Grisham pour avoir appliqué un Ordre Exécutif » dit Earl Tulley.
« C’est à présent le bon moment pour réagir et parler des actes et des paroles. »
« Je suis fier des racines de mon géniteur, également fier de la branche matriarcale, enchanté d’être témoin de la diversité actuelle de nos familles à cinq doigts. »
Soulignant que le Navajo est Matriarche, Tulley dit « Pour moi, la branche matriarcale aurait des feuilles de diverses couleurs. Notre famille n’a pas la couleur du chocolat, notre clan est biracial et biculturel, nous sommes mélangés. »
Les Racines du Nouveau-Mexique pour abroger les Ordres Génocidaires ont commencé à Sand Creek
La Gouverneure Michelle Lujan Grisham a annoncé qu’elle signé l’ordre exécutif d’abrogation des proclamations du XIXème siècle d’anciens gouverneurs du territoire, le Jour des Peuples Autochtones, lundi.
Les actes devant abroger ces proclamations au Nouveau-Mexique ont commencé quand le Gouverneur du Colorado Jared Polis abrogea en 2021 un ordre de 1864, d’un des gouverneurs territoriaux de l’état, qui conduisit finalement au Massacre de Sand Creek.
Selon Associated Press, les troupes des Etats-Unis ont tué plus de 200 Autochtones au cours d’un des moments historiques les plus sombres du Colorado.
Les recherches de Valerie Rangel l’ont menée à un livre de coupures de presse à la Bibliothèque Huntington, en Californie, qui comprend la collection la plus complète des proclamations territoriales du Nouveau-Mexique.
« J’ai commencé par voir l’histoire autour des proclamations – y avait-il un effet, avaient-elles vraiment incité à la haine ? » dit V. Rangel, qui a des racines Apaches et Navajos entre autres.
Au cours de sa recherche, elle a trouvé plusieurs récompenses pour avoir scalpé, certains comtés allant jusqu’à payer des publicités dans les journaux dans des états au-delà du Nouveau-Mexique, pour solliciter les efforts des gens. Le Nouveau-Mexique est devenu un état des Etats-Unis en janvier 1912.
V. Rangel a montré ce qu’elle avait trouvé avec des officiels tribaux et de l’état. Elle fait partie de ceux qui poussent à inclure cette partie de l’histoire dans les programmes scolaires.
« J’aimerais qu’il y ait plus de communication avec les tribus et qu’elles soient la source de l’histoire qui est enseignée » dit-elle.
La Gouverneure Pojoaque Exprime sa Gratitude pour l’Abrogation des Proclamations
La Gouverneure Pueblo Pojoaque Jenelle Roybal dit « C’est encourageant de voir que nous pouvons nous réunir et guérir en respectant les histoires tribales, le Jour des Peuples Autochtones, et je suis reconnaissante à la Gouverneure Lujan Grisham pour avoir abrogé ces proclamations. »
« Pour mon peuple, ce jour, T’owa-ví Thaa Day dans la langue Tewa, consiste à nous souvenir de notre histoire et de nos ancêtres – ceux qui étaient là les premiers. J’encourage tous les Nouveau-Mexicains et tous les citoyens des Nations, Tribus et Pueblos de réfléchir aux valeurs, aux langues et à la culture que nous célébrons aujourd’hui. »
Les ordres d’Anciens Gouverneurs du Nouveau-Mexique Abrogés
12 mars 1851, proclamation du Gouverneur James S. Calhoun
18 mars 1851 proclamation du Gouverneur James S. Calhoun
2 août 1969, proclamation du Gouverneur Robert B. Mitchell
8 septembre 1869, proclamation du Gouverneur William A. Pile
La Gouverneure Lujan Grisham dit que les proclamations de 1851 du Gouverneur Calhoun ordonnaient que les résidents Autochtones soient exclus des recensements officiels et autorisaient les milices à « poursuivre et attaquer » les Nouveau-Mexicains Autochtones.
Les proclamations de 1869, des Gouverneurs Mitchell et Pile déclaraient que certaines nations Tribales étaient « hors-la-loi » et autorisaient les résidents du Nouveau-Mexique à commettre des actes de violence contre les citoyens Tribaux.
La Gouverneure Lujan Grisham dit qu’on ne trouvait aucune trace d’abrogation de ces proclamations par des gouverneurs précédents. Alors que des proclamations sont adoptées selon le bon vouloir des gouverneurs, il leur faut un ordre exécutif pour les abroger.
Nous ne pouvons jamais récrire l’histoire ni défaire les injustices du passé, » dit la Gouverneure Lujan Grisham. « Mais nous pouvons travailler ensemble pour guérir les vieilles blessures et construire des liens plus forts entre nous. À cette fin, j’ai abrogé aujourd’hui quatre proclamations officielles fameuses de mes prédécesseurs.
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Lettre d’une historienne de Santa Fe à la Gouverneure
Gouverneure Michelle Lujan Grisham
Requête pour Abroger des Proclamations de la Période Territoriale
Chère Gouverneure Lujan Grisham,
Je suis fière de servir en tant que quatrième historienne de la Ville de Santa Fe à un moment où la Vérité est reconnue. Cette lettre a pour but de soulever une question de justice sociale qui a été cachée, et que j’ai découverte dans les archives de notre passé (Voir ci-joint le PDF des proclamations de la Période Territoriale).
Il n’est pas facile de mettre en lumière des aspects de notre sombre histoire, mais nous le faisons dans l’intention d’établir la Confiance par un dialogue honnête. La Réconciliation est le processus par lequel des groupes en conflit acceptent de réparer, mais aussi de reconnaitre les torts qui ont eu lieu. Si notre quête de Vérité et de Réconciliation est vraiment équitable, nous devons admettre le pouvoir des dynamiques qui n’ont pas affirmé la propriété Autochtone de la terre, réduit au silence certaines connaissance, certaines langues, et des expressions d’expériences vécues.
Notre sagesse collective a le pouvoir de transformer notre société, de forger des lois et des politiques sociales, et de servir de guide aux générations futures.
La proclamation du Président Biden de 2021 d’une Jour des Peuples Autochtones déclare : « Nous ne devons jamais oublier des siècles d’une campagne de violence, de déportation, d’assimilation et de terreur dont ont été victimes les communautés Autochtones et la Nations Tribales dans tout le pays. Aujourd’hui, nous reconnaissons les sacrifices énormes faits par les peuples Autochtones de ce pays et nous reconnaissons leurs nombreuses contributions, toujours actuelles, à notre Nation. »
Depuis 2016, la Ville de Santa Fe a réservé le Jour des Peuples Autochtones comme journée pour honorer et soutenir ses citoyens Amérindiens de 47 chapitres Navajo, 19 Pueblos au Nouveau-Mexique, la Tribu Apache de Fort Sill, la Nation Apache Jicarilla et la Tribu Apache Mescalero, et ses citoyens Autochtones des villes. La Ville attache beaucoup de prix aux arts Amérindiens, et aux institutions culturelles et d’éducation, qui donnent à la ville un sens du lieu si fort.
Depuis l’arrivée des Espagnols en 1540, les colonisateurs ont imposé des changements radicaux à la terre et aux modes de vie qui existaient depuis des milliers d’années, et ont commis d’innombrables injustices, que les Autochtones ont combattues pour protéger leurs terres, leurs sites sacrés et obtenir des droits souverains.
Prenez le temps de reconnaitre la force de ces communautés qui ont surmonté trois forces coloniales : l’Espagne, le Mexique et les Etats-Unis, qui menaçaient de détruire les modes de vie traditionnels, les traditions culturelles, les langues, les cérémonies, le savoir écologique et la religion.
Le Nouveau-Mexique est entré dans un processus de révision de son histoire à cause d’incidents répétés de vandalisme de statues Onate, de monuments controversés, d’enterrements autour des Ecoles Indiennes, et plus récemment de changement de nom de lieux fédéraux comportant des termes méprisants.
Selon le Traité de Guadalupe Hidalgo, signé en 1848, « la propriété de toute sorte appartenant maintenant à des Mexicains non établis là-bas sera respectée et inviolable. » Selon le traité, tout résident du Nouveau-Mexique était placé sous la loi Mexicaine. Ceux qui choisissaient de rester dans les nouvelles frontières des Etats-Unis auraient leur droit à la terre et la propriété. Le traité reconnaissait aussi des concessions de terre pueblo qui avaient été donnés par l’empire espagnol, et qui avaient été respectées sous le gouvernement mexicain.
Le 12 mars 1851, le Gouverneur Territorial du Nouveau-Mexique, James S. Calhoun, introduisit une proclamation qui appelait à un recensement exact de tous les habitants (sauf les Indiens). Nous savons maintenant que, malgré la proclamation du Gouverneur Calhoun, chaque résident aurait dû être compté dans le recensement de 1851 comme citoyen du Nouveau-Mexique, y compris les Indiens. Ce n’est qu’en 1924 que la Loi de Citoyenneté Indienne, signée par Calvin Coolidge, autorisa les Amérindiens à voter au Nouveau-Mexique.
Le 18 mars 1851, le Gouverneur Calhoun fit une seconde proclamation qui « autorisait l’attaque de toute tribu d’Indiens hostiles qui auraient pu pénétrer dans les colonies pour les piller et les dégrader… et ordonna aux résidents de s’emparer de la propriété de toute tribu d’Indiens hostile ».
Une proclamation similaire fut faite par le Gouverneur Mitchell, datée du 2 août 1869 et de septembre 1869, qui déclarait les tribus Indiennes Navajo et Apache Gila comme « hors-la-loi » et autorisait les citoyens à tuer leurs ennemis et prendre leur propriété.
Ces proclamations ont probablement incité à des crimes de haine et punissaient deux groupes ethniques entiers, pour des actions attribuées à quelques-uns. Dans les livres d’histoire que j’ai lu en grandissant, les Apaches étaient décrits comme des « Indiens hostiles » et « des sauvages assoiffés de sang qui scalpaient leurs ennemis ».
Déranger les morts est un tabou culturel pour les Navajos et les Apaches et aucune des tribus ne pratiquait le scalp [NdT – La pratique avait été introduite par les Anglais au début du XVIIème siècle. On ne sait pas si certaines tribus l’ont fait aussi par vengeance, mais en tous cas, les Navajos et les Apaches trouvaient cela répugnant et ne l’ont jamais fait]. À partir de 1835, le gouvernement mexicain de Sonora mit une récompense sur les Apaches, payant 100 pesos pour chaque scalp d’un mâle de 14 ans ou plus.
« Des Navajos ont essayé d’attaquer les soldats, de voler leurs chevaux, des Navajos ont été capturés, fait prisonniers, il y avait une squaw parmi eux, peut-être une espionne, des femmes, certaines tuées, des pertes, certaines ont été scalpées, et des moutons, du bétail, récupéré. Un officier commenta que les Navajos ne scalpaient pas leurs ennemis, mais que c’était une pratique tolérée dans les troupes Fédérales. »
D’après le journal de la Campagne Navajo de Christopher Carson, première partie
Bien que la Proclamation d’Emancipation soit publiée le 1er janvier 1863, le massacre du Camp Grant, le 30 avril 1871, est un exemple du traitement brutal qui conduisit à la perte de vies et à des actions punitives infondées. Au cours de cette attaque conduite par des troupes U.S., 144 Apaches furent tués et mutilés, presque tous scalpés. » Selon des sources historiques, vingt-neuf enfants ont été capturés et vendus comme esclaves au Mexique.
Au milieu des années 1880, la Commission du Comté de Grant, située à Silver City, annonçait une récompense de 250 dollars par scalp Apache. Des Ranchers près de Las Cruces offrirent une récompense privée de 500 dollars pour le scalp de Geronimo.
En 1909, le journal du Comté de Sierra publia les rapports du Commissaire, qui déclarait que 35 individus avaient reçu un total de 707 dollars de récompense pour des scalps.
Des soldats de l’Union de la Guerre Civile ont eu l’instruction d’utiliser la force militaire et une politique de terre brûlée, qui brûla des maisons, des champs et des vergers des Diné – en une tentative de les affamer pour les soumettre. 500 Apaches Mescalero, une tribu migrante de chasseurs-cueilleurs depuis de milliers d’années, furent fait prisonniers dans un camp d’internement à Fort Sumner [Bosque Redondo]. De 1863 à 1868, 8000 Navajos y furent aussi retenus de force. Durant l’internement à Bosque Redondo, les Navajos comme les Apaches furent empêchés de pratique des cérémonies, de chanter leurs chants, ou de prier, et forcés de devenir des fermiers sédentaires – c’était un génocide culturel. [NdT – Pas seulement : l’eau de Bosque Redondo était inutilisable pour l’agriculture et rendait malade ceux qui en buvaient. Ils étaient donc en train de mourir de faim, pas de devenir des fermiers].
Bosque Redondo et les politiques autour de l’ « élimination des Indiens » est un exemple de racisme environnemental et donne le contexte pour les schémas et les pratiques d’utilisation des terres qui déplaceraient les Autochtones de leurs territoires d’origine et de leur sites sacrés. Les pratiques de déportation, d’éradication et d’assimilation forcées créèrent une crise sanitaire majeure, comme la famine, les maladies infectieuses, le logement inadéquat, les mauvais traitements, ainsi qu’une perte de vies considérable aux mais des militaires. Dans les tribus, ont se souvient de ces expériences qui y résonnent toujours, elles sont la source d’un profond traumatisme intergénérationnel et d’une défiance vis-à-vis du gouvernement fédéral aujourd’hui.
Le processus de Vérité et Réconciliation dans lequel s’embarque la Ville de Santa Fe exige la reconnaissance d’une dure vérité, un travail concerté vers la réconciliation et la paix. Le fait d’abroger les proclamations territoriales mentionnées plus haut serait un pas vers la réconciliation avec les communautés tribales qui se souviennent et encore de profondes cicatrices causées par la lutte et les sacrifices de cette période. Et il faut aussi reconnaitre le traumatisme historique qui persiste suite à des siècles de politiques d’éradication, d’assimilation, d’oppression, de déportation et d’élimination.
Cette lettre a pour but de demander à la Gouverneure Michelle Lujan Grisham d’abroger les proclamations suivantes, faites par des Gouverneurs du Nouveau-Mexique pendant la période Territoriale :
Le 12 mars 1851, le Gouverneur James S. Calhoun, introduisit une proclamation qui appelait à un recensement exact de tous les habitants (sauf les Indiens)
Le 18 mars 1851, le Gouverneur Calhoun fit une seconde proclamation qui « autorisait l’attaque de toute tribu d’Indiens hostiles qui auraient pu pénétrer dans les colonies pour les piller et les dégrader… et ordonna aux résidents de s’emparer de la propriété de toute tribu d’Indiens hostile »
La proclamation du Gouverneur Mitchell, datée du 2 août 1869 et de septembre 1869, qui déclarait les tribus Indiennes Navajo et Apache Gila comme « hors-la-loi » et autorisait les citoyens à tuer leurs ennemis et prendre leur propriété.
Au service de la Ville de Santa Fe et du futur du Nouveau-Mexique,
Valerie Rangel
Historienne de la Ville de Santa Fe, IV
valerierangel.com
http://www.santafenm.gov/city_historian
Le Bastion Apache jure de tenter toutes les solutions pour protéger Oak Flat, y compris à la Cour Suprême
Communiqué de presse, 18 août 2022
PDF en anglais
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Contacts presse: Ryan Colby, media@becketlaw.org, +1 202-349-7219
Dr. Wendsler Nosie Sr., apaches4ss@yahoo.com, +1 928-812-4821
SAN CARLOS, Arizona – La Cour du 9ème Circuit a annoncé cette semaine qu’elle organiserait un vote pour décider s’il y a lieu de reconsidérer l’appel du Bastion Apache pour sauver Oak Flat, leur site le plus sacré. Cela signifie que le Bastion Apache pourrait avoir une deuxième chance de gagner la protection d’Oak Flat au 9ème Circuit avant que l’affaire n’aille à la Cour Suprême.
Le Dr. Wendsler Nosie Sr., du Bastion Apache, est heureux de la nouvelle : « Oak Flat est le lieu où nous nous sommes connectés à notre Créateur depuis des millénaires, et les générations après nous méritent de continuer cette tradition sacrée. Nous sommes heureux que le 9ème Circuit étudie cette décision de plus près et nous espérons qu’ils feront ce qui est juste et protégeront notre site le plus sacré à Oak Flat. »
Les Apaches de l’Ouest et d’autres tribus Autochtones ont accompli leurs cérémonies sur la terre qu’ils appellent Chi’chil Bildagoteel depuis des temps immémoriaux. À ce jour, ces tribus se sont rassemblées à Oak Flat pour leurs cérémonies religieuses les plus essentielles qui ne peuvent avoir lieu en aucun autre endroit. Depuis des décennies, Oak Flat a été protégé par le gouvernement fédéral de l’extraction minière et autres pratiques qui détruiraient la terre sacrée Apache. Mais en 2014, le gouvernement des Etats-Unis a décidé de donner cette terre à Resolution Copper, une compagnie minière étrangère, qui a pour projet de construire une mine qui engloutirait le site dans un cratère de près de 3 km de large et de plus de 300 m de profondeur, mettant fin aux pratiques religieuses Apaches pour toujours.
La mine consommerait et polluerait plus de 1000 milliards de litres d’eau des sources d’Arizona, alors que l’Arizona doit prendre des décisions drastiques sur l’utilisation d’eau, à cause de la sécheresse continuelle actuellement. Et le minerai de cuivre sera envoyé à la Chine.
En juin dernier, le 9ème Circuit a refusé, par un vote de 2 contre 1, de protéger Oak Flat, les Apaches et l’état d’une dévastation culturelle et environnementale. Mais lundi, le 9ème Circuit a annoncé organiser un vote pour décider si l’affaire du Bastion Apache devrait être de nouveau entendue en session plénière, ce qui signifie que la Cour pourrait entendre l’affaire devant une Cour complète de 11 juges au lieu des 3 du jury précédent.
« L’opinion du jury est, comme l’a dit le Juge Berzon, ‘illogique’, ‘incohérente’, ‘viciée’ et ‘absurde’, dit Luke Goodrich, vice-président et conseiller à Becket, qui représente le Bastion Apache. « La décision est en conflit avec les décisions d’autres circuits et de la Cour Suprême, et c’est une très mauvaise interprétation de la loi. Donc, nous nous attendons à ce que ce soit corrigé – si ce n’est par le 9ème Circuit en session plénière, au moins par la Cour Suprême. »
Le 9ème Circuit devrait voter sur une nouvelle audience début octobre. S’ils tombent d’accord pour réentendre l’affaire, ils décideront d’une nouvelle audience à San Francisco. S’ils refusent de réentendre l’affaire – ce qui signifie que la décision du premier jury serait maintenue – le Bastion Apache fera appel auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis.
En plus de la firme Becket, le Bastion Apache est représenté par les avocats Michael Nixon et Bill Carpenter.
Pour plus d’informations ou pour une interview avec un avocat de Becket, prendre contact avec Ryan Colby, à media@becketlaw.org ou +1 202-349-7219. Des interviews peuvent être organisées en Anglais, Chinois, Français, Allemand, Portugais, Russe et Espagnol.
Informations complémentaires :
§ Décision du 9ème Circuit dans l’affaire Bastion Apache contre Etats-Unis (24 juin 2022)
§ Kit pour médias pour Bastion Apache contre Etats-Unis (images, vidéo et B-roll. Crédits : membres du Bastion Apache et leurs familles, Becket, Robin Silver Photography et Russ McSpadden)
§ Lettre d’Ouverture de Becket à la Cour d’Appel du Neuvième Circuit (18 mars 2021)
§ Page de l’affaire Bastion Apache contre Etats-Unis (communiqués de presse et documents légaux)
Par Shelley Barjo
Commentaire Nevada Current
Publié sur Censored News
Le 17 août 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Le projet de mine de lithium à Thacker Pass sera la pire profanation et le viol d’un site connu de massacre d’Autochtones dans notre région. Je crois que l’absence d’opposition des élus officiels de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt est une sérieuse injustice envers notre peuple.
Je ne peux pas ne pas réagir quand Lithium Nevada, une compagnie Canadienne, et des politiciens comme le Gouverneur Steve Sisolak, entreprennent, de façon concertée, de convaincre le public que le soutient complaisant actuel de la Tribu de Fort McDermitt pour la mine de lithium à ciel ouvert de Thacker Pass implique que la plupart des membres de la Tribu et d’autres Autochtones approuvent. Comme d’autres membres de tribus, je m’oppose à la profanation de Thacker Pass. À mon avis, ça va changer ce qui reste de mes terres ancestrales en une zone de sacrifice pour des batteries de voitures électriques. Mes terres ancestrales ne s’arrêtent pas à la limite de la réserve et je refuse de simplement voir les membres de la tribu être les pions du service de relations publiques de Lithium Nevada.
Malgré les tentatives de Lithium Nevada de dépeindre une bonne relation de voisinage avec les Autochtones en incluant des membres tribaux de Fort McDermitt dans la cérémonie d’inauguration du Centre de Développement Technique du Lithium, la réalité est bien différente. Cette mine dresse les membres de la tribu les uns contre les autres. Nations Tribales contre Nations Tribales. Des membres d’une même famille, des amis de longue date et de jeunes adultes doivent choisir un côté – pour ou contre la mine – sur la base de la propagande de viabilité économique, pour une des Tribus les plus pauvres du Nevada.
Le fait que les grandes compagnies puissent détruire le peu qui nous reste de notre histoire sur le dos de nos générations futures, avec une façade de stabilité économique, est inexcusable !
Lithium Nevada et le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) affirment avoir consulté les trois tribus les plus proches (La tribu Paiute et Shoshone de Fort McDermitt, la tribu Paiute de Summit Lake, et la Colonie Indienne de Winnemucca), avant de publier le permis fédéral, le 15 janvier 2021. En avril 2021, les trois tribus ont envoyé des courriers au BLM disant qu’aucune consultation n’avait jamais eu lieu.
En fait, ma tribu, la Tribu Paiute et Shoshone de Fort McDermitt, a écrit au BLM en mai 2021 que sa décision détruisait des terres et des ressources culturelles sacrées pour Fort McDermitt, vu que la mine de Thacker Pass « a été développée et approuvée sans aucune contribution tribale ni consultation de gouvernement à gouvernement… » Ils ont aussi écrit que le projet de disposer de ressources culturelles Amérindiennes à Thacker Pass ne « reflétait en aucune manière les valeurs Tribales que nous avons de nos ressources culturelles, historiques et religieuses dans la zone de Thacker Pass, maintenant destinées à être effacées et détruites – avec l’approbation du BLM – par le Projet de Lithium Nevada. »
La Colonie Indienne de Winnemucca a été plus directe et a écrit : « Nous nous inquiétons de ce que [le projet officiel du gouvernement pour la ressource culturelle de Thacker Pass] déclare qu’une consultation a eu lieu avec la Colonie Indienne de Winnemucca début 2017 et continue à ce jour. Je crois que ce n’est pas vrai, et que le BLM n’a PAS consulté la Colonie Indienne de Winnemucca en ce qui concerne ce projet. »
En plus de Fort McDermitt, Summit Lake et la Colonie Indienne de Winnemucca, la Tribu Paiute de Burnes, la Tribu Paiute de Pyramid Lake, et la Colonie Indienne de Reno-Sparks ont aussi envoyé des lettres questionnant le BLM sur le manque de consultation tribale pour la mine de Thacker Pass.
Quand le BLM et Lithium Nevada ont refusé de ralentir le projet pour qu’une vraie consultation tribale puisse avoir lieu, en juillet 2021, la Colonie Indienne de Reno-Sparks et la Tribu Paiute de Burns ont porté plainte. En février 2022, la Colonie Indienne de Reno-Sparks et la Tribu Paiute de Burns ont été rejointes au tribunal par la Colonie Indienne de Winnemucca. Pour information, six tribus du Nevada se sont officiellement plaintes de ce que le BLM n’avait pas consulté les tribus à propos de Thacker Pass. Ça inclut ma chère Tribu Paiute Shoshone de Fort McDermitt. Bien qu’elle n’ait pas formellement exprimé son opposition, les membres désapprouvent aussi.
Le public doit comprendre à quel point ça peut être effrayant pour les tribus. Nous nous souvenons des atrocités commises par le gouvernement américain contre nous tous aussi – y compris des services gouvernementaux comme le BLM !
Il faut savoir que toutes les tribus n’ont pas la chance d’avoir une équipe de politiciens ou administrateurs professionnels, mais la plupart du temps, ce sont des membres de la communauté qui se sentent concernés et essaient simplement de faire ce qu’il y a de mieux pour leurs communautés respectives. Combattre des projets fédéraux comme la mine de Thacker Pass peut coûter cher et exiger beaucoup de travail des conseils tribaux, spécialement si ces conseils tribaux sont responsables de la gestion des affaires gouvernementales courantes de la réserve. La loi américaine ne donne pas aux tribus de droit de consentement sur des projets sur des terres publiques. Elle ne leur donne qu’un droit de consultation.
Ainsi, même quand les services du gouvernement « consultent » les tribus, ces services ne sont pas obligés de suivre les recommandations des tribus, en particulier sur des questions Autochtones importantes comme la préservation historique et des sites sacrés. Et parce que les protections légales américaines pour les sites sacrés Amérindiens sont si faibles, beaucoup de conseils tribaux se demandent : « Quel est l’intérêt de forcer les agences gouvernementales à nous écouter, alors qu’elles n’ont pas à satisfaire nos demandes ? »
Malgré l’appauvrissement que nous vivons dans les réserves, beaucoup d’entre nous, comme l’ont fait nos ancêtres massacrés avant nous, continuent de résister à l’expansion des mines sur nos terres traditionnelles, parce que nous savons que les mines polluent l’air, l’eau et le sol, et tuent des membres des tribus par des cancers. Les mines détruisent aussi des non-humains, y compris certains des nos frères et sœurs les plus sacrés comme l’aigle doré et le Tétras des armoises.
‘Symbolisme de la pire espèce’
Pour beaucoup d’entre nous, Peuples Autochtones, la destruction de la terre qui nous donne la vie, à nous et à nos générations à naître longtemps après les mines, est l’une des plus grandes atrocités des temps modernes commises contre nous. Je crois que, pour quelques maigres coups de pouce financiers, les compagnies soient prêtes à faire des milliards de la destruction de notre terre, est inacceptable et injuste !
Les tentatives de Lithium Nevada de dépeindre mon conseil tribal comme représentant tous les Autochtones est du symbolisme de la pire espèce. Il est important que les non-Autochtone comprennent que les réserves et les conseils tribaux sont des pures inventions du gouvernement américain. Les réserves ont été créées pour déporter les Autochtones sur les terres les moins désirées économiquement, alors que de plus en plus de colons arrivaient. Les conseils tribaux ont été créés par le gouvernement américain dans une tentative de fabrication d’une légitimité pour le vol systématique des terres Autochtones par le gouvernement. Avant les années 1860, il n’y avait pas d’entités comme la Tribu Paiute et Shoshone de Fort McDermitt ni de réserve de Fort McDermitt – en ces temps-là, les Autochtones n’avaient pas de frontières.
Notre histoire orale nous parle du massacre de Thacker Pass du 12 septembre 1865, et nous dit que c’est le lieu de dernier repos pour jusqu’à 70 de mes ancêtres qui ont été massacrés par des soldats fédéraux, dans le cadre de ce que les historiens appellent la Guerre du Serpent. La Guerre du Serpent a été combattue entre 1864 et 1868 par des Autochtones de la région, entre autres Paiutes et Shoshone, contre des colons et surtout des prospecteurs qui envahissaient nos terres. La Guerre du Serpent a été la plus sanglante des soi-disant « Guerres Indiennes » menées par le gouvernement américain à l’ouest du Mississippi.
Ainsi, les descendants de ceux qui ont été massacrés à Thacker Pass vivent maintenant un peu partout dans l’ouest des Etats-Unis et sont adoptés comme membres de dizaines de tribus. Alors que la tribu de Fort McDermitt comprend les descendants de ceux qui ont été tués au cours du massacre de Thacker Pass, et des descendants de ceux qui vivaient dans la région depuis des temps immémoriaux, beaucoup de ces descendants sont membres d’autres tribus disséminées dans ce grand pays. Ça inclut des membres de tribus comme la Colonie Indienne de Reno-Sparks, la Tribu Paiute de Burns, et la Colonie Indienne de Winnemucca – qui ont toutes attaqué la légalité du projet de Thacker Pass dans un tribunal fédéral.
Certains membres de tribus peuvent ne pas connaître leurs ancêtres de cette époque. Cependant, beaucoup savent toujours. Mon histoire n’est peut-être pas connue de mon voisin, et je peux ne pas connaitre leur histoire, mais c’est parce que notre histoire, en tant qu’Autochtones, a été transmise de génération en génération et de famille à famille par des histoires orales. Ce qui peut être écrit dans les livres d’histoire comme « Histoire Américaine » n’inclut pas toujours toute la vérité, mais plutôt ce qui peut être corroboré par les colons blancs ou ces « historiens » pourvus de diplômes universitaires. C’est généralement orienté et unilatéral.
Ne vous laissez pas abuser par les tactiques publicitaires de Lithium Nevada aujourd’hui. Ma réserve est pauvre et a désespérément besoin d’opportunités économiques. Beaucoup de membres de la tribu sont forcés de choisir de travailler dans les mines parce qu’ils n’ont pas d’autres options. De plus, beaucoup quittent la réserve pour trouver leurs propres solutions permanentes pour leurs familles.
Ainsi, le simple fait que la tribu de Fort McDermitt cherche des solutions économiques auprès de Lithium Nevada, ne signifie pas que la plupart des Autochtones soutiennent la profanation de Thacker Pass. Ça ne signifie même pas que la majorité des membres tribaux de Fort McDermitt la soutiennent. Tout ce que ça signifie, c’est que le conseil tribal actuel de Fort McDermitt est prêt, peut-être inconsciemment, à sacrifier la santé de la terre pour quelques emplois temporaires pour quelques membres de la tribu.
La promesse de quelques bâtiments et d’un centre culturel ne peut pas remplacer la responsabilité que nous avons vis-à-vis de nos ancêtres ni notre obligation envers ceux à naitre après nous. La pauvreté qui règne à Fort McDermitt pourrait rendre difficile de blâmer mon conseil tribal, mais si vous y réfléchissez bien, sacrifier la terre pour un peu d’argent est exactement comment nous en sommes arrivés à l’état environnemental dans lequel nous vivons actuellement.
Sommes-nous prêts à sacrifier des sites sacrés, la santé et l’équilibre interne pour des gains économiques à court terme, pendant que des compagnies géantes créent une richesse incommensurable, épuise les ressources et laisse nos générations futures supporter le désordre que la mine de Thacker Pass laisserait derrière elle ? Je ne croirai jamais que c’est le meilleur moyen de vivre plus vert, et beaucoup d’autres Autochtones dans notre région ne le croient pas non plus. Creuser la mine à ciel ouvert de Thacker Pass sur une terre sacrée ouvrira beaucoup de portes à encore plus de destruction de notre Mère la Terre.
Shelley Harjo
Shelley Harjo est membre de la Tribu Paiute Shoshone de Fort McDermitt, née et élevée dans la réserve. Elle vit actuellement à Reno et est mère de 5 enfants et fière grand-mère de deux petits-enfants. Ses enfants sont aussi membres de la tribu Paiute Shoshone de Fort McDermitt.
Will Falk
Censored News
9 août 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
ORVADA, Nevada (9 août 2022) – Depuis plus d’un an, des tribus Indiennes du Nevada et de l’Oregon ont accusé le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) de bâcler la consultation des tribus pour le projet de mine de lithium de Lithium Nevada Corp à Thacker Pass, et de ne pas prendre en considération des sites sacrés pour les Autochtones et le site d’un massacre de 1865.
Ces allégations se révèlent exactes, vu que le BLM informe maintenant les tribus de la zone de ce qu’ils ont « découvert » cinq « nouveaux » sites historiques à Thacker Pass, y compris le site du massacre. Le BLM doit maintenant légalement rouvrir la consultation tribale à propos des nouveaux sites, ce qui pourrait suspendre la construction pour des mois.
Entretemps, dans une lettre récente à la Colonie Indienne de Reno-Sparks, le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West (Farwestern, responsable de l’étude archéologique à Thacker Pass) révèle qu’ils « étaient absolument conscients de ce terrible évènement (le massacre de 1865) dès le début de [leur] travail d’étude. »
Cependant, ni le BLM ni le Groupe du Far West n’ont inclus le massacre dans des documents publiques tels que la Déclaration d’Impact Environnemental, ce qui se révèle être une violation flagrante de la loi. Le massacre n’est devenu publique que quand la Colonie Indienne de Reno-Sparks a découvert que le BLM possédait des fichiers sur le massacre dans son propre Bureau des fichiers du Pays [General Land Office records], qui sont exigés par la loi pour étude avant d’accorder des permis pour la mine.
Les Tribus ont appelé ça une « dissimulation » et de possibles violations de la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Autochtones, de la Loi Nationale de Préservation Historique, et de la Loi de Politique Environnementale Nationale.
Des membres des tribus ont comparé la destruction de Thacker Pass avec la destruction au bulldozer du Cimetière National d’Arlington.
« Le BLM, Far Western et Lithium Nevada étaient au courant du massacre du 12 septembre 1865, mais l’ont caché au public » dit l’avocat Will Falk, qui représente la Colonie Indienne de Reno-Sparks dans une plainte contre le BLM pour avoir autorisé la mine. « Nous soupçonnons que le BLM s’est aperçu de la controverse autour de la décision de détruire les lieux de dernier repos de dizaines de Paiutes assassinés par des soldats fédéraux, et a espéré pouvoir introduire la mine en douce avant que les tribus ou le public ne s’en aperçoivent. »
Le projet de mine à Thacker Pass couvrirait au moins 7000 hectares et les populations locales, les tribus de la région et les écologistes s’y opposent farouchement. La mine à ciel ouvert couperait les trajets de migration des antilopes d’Amérique, perturberait la reproduction de l’aigle d’or, passerait au bulldozer l’habitat du tétras des armoises [greater sage grouse] menacé, et pomperait plus de 18 millions de litres d’eau par jour. Les résidents s’inquiètent des effets de la pollution et de l’affluence de travailleurs venus d’ailleurs qui pourraient amener des drogues et des agressions sexuelles dans la communauté.
Le 12 septembre 1865, l’Armée US a lancé une attaque surprise sur un camp Paiute du Nord, à l’est de Thacker Pass, tuant entre 30 et 70 hommes, femmes, enfants et vieillards Autochtones qui s’enfuyaient vers des abris. Un survivant est connu d’après des récits écrits, et deux autres par des histoires orales. Ils ont fui vers le nord-est, plus près du site du projet de mine. Aucun soldat de l’Armée US n’a été tué.
La Colonie Indienne de Reno-Sparks, la Tribu Burns Paiute d’Oregon, et la Colonie Indienne de Winnemucca ont tous témoigné devant une cour fédérale qu’ils n’avaient jamais été consultés sur le projet de mine de Thacker Pass, en dépit de connexions culturelles, historiques et spirituelles fortes avec le site. Les tribus ont affirmé qu’à cause des manques de consultation du BLM, Lithium Nevada allait détruire des propriétés culturelles et historiques traditionnelles si la compagnie construisait la mine.
Du fait de la forte concentration d’objets archéologiques Amérindiens, de camps traditionnels, d’un ancien site de récolte d’obsidienne, de sites sacrés, et du site du massacre de 1865, la Colonie Indienne de Reno-Sparks a demandé au BLM de classer tout Thacker Pass comme district historique éligible pour être inscrit au Registre National des Sites Historiques. Cette désignation pourrait forcer le BLM à engager des consultations plus substantielles avec les tribus Indiennes et à réévaluer la zone du projet à Thacker Pass.
Près de Counselor, Nouveau-Mexique. Photo Jimmy Cloutier, Howard Center
La situation au Nouveau-Mexique est désastreuse. À part la photo ci-dessus, les autres ont été prises par moi, lors de voyages dans la région. Le voyage dans le sud-est a été particulièrement pénible. Puits de pétrole partout, odeur d’essence insupportable en pleine ville, et le WIPP, projet de site d’enfouissement profond des déchets nucléaires (comme à Bure). Les gens qui ne sont pas de la région et les guides touristiques conseillent de visister les grottes de Carlsbad. Mais au moins une a été utilisée pour entreposer des déchets radioactifs et a pris feu en 2014.
Christine Prat
« Nous ne pouvons pas nous échapper vers un climat sain par la Fracturation » – Des groupes sur la ligne de front attaquent la Loi de Réduction de l’Inflation
Coalition du Grand Chaco
Publié par Censored News
8 août 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Tandis que des communautés appellent Biden à déclarer l’urgence climatique, la Coalition du Grand Chaco et des alliés publient des communiqués dénonçant les cadeaux aux compagnies de pétrole et de gaz qui ne feront que perpétuer les zones de sacrifice et le chaos climatique.
Contacts :
Mario Atencio, Citoyens Diné Contre la Ruine de Notre Environnement, mario.atencio@dine-care.org
Julia Bernal, Alliance Pueblo pour l’Action, julia.f.bernal@gmail.com
Rebecca Sobel, Wild Earth Guardians rsobel@wildearthguardians.org
FARMINGTON, Nouveau-Mexique – En liant les investissements pour l’énergie propre, le climat et la justice environnementale à la perpétuation des programmes de baux pour les carburants fossiles, la Loi sur la Réduction de l’Inflation de 2022 (IRA) garantit la continuation de sacrifice de toujours plus de paysages sacrés, comme dans la région du Grand Chaco, et menace de défaire tout progrès de l’action climatique entreprise.
En retenant en otage 369 milliards de dollars et d’investissements pour le climat, en échange de baux sur 200 000 hectares de terres publiques et 24 millions d’hectares d’eau publique pour la fracturation par an pour la prochaine décennie, la Loi de Réduction de l’Inflation attache la promesse de solutions climatiques à la condamnation à une catastrophe climatique.
Déjà, plus de 91% des terres disponibles dans le paysage du Grand Chaco sont louées pour l’extractivisme, alors que les gens en première ligne et les communautés Autochtones de la région souffrent de dizaines d’années de projets énergétiques polluants qui ont frappé la santé publique, l’air, la terre, l’eau, le climat et les ressources culturelles.
Depuis 2015, les membres de la Coalition du Grand Chaco ont fourni près de deux millions de commentaires publiques au Bureau d’Aménagement du Territoire, appelant à un moratoire immédiat sur le pétrole et le gaz et la fracturation sur des terres publiques dans toute la région.
Alors que le Président Biden doit encore mettre en œuvre sa promesse de campagne de mettre fin à de nouveaux forages fédéraux de carburants fossiles, le Sénateur Manchin a l’intention de proposer une législation qui expédierait les approbations de permis pour le pétrole et le gaz, ce qui videra de son contenu la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, et ouvrira la voie à l’approbation d’encore plus de projets de carburants fossiles à l’encontre de l’opposition massive du public et de la science climatique.
Récemment, 369 groupes qui ont envoyé une lettre, en tant que dirigeants de la ligne de front, militants pour le climat et défenseurs du climat au Congrès, entre autres la Représentante Melanie Stansbury (démocrate, Nouveau-Mexique), ont tenu une conférence de presse appelant le Président à se servir de son autorité exécutive pour déclarer l’urgence climatique, rejeter tous nouveaux projets de carburants fossiles, et accélérer le financement du développement d’énergies renouvelables.
Lundi dernier, une délégation conduite par des Autochtones et des alliés, a bloqué les rues autour du Département de l’Intérieur, à Washington D.C., et ont peint ‘URGENCE CLIMATIQUE’ devant le bâtiment.
Le Nouveau-Mexique a reçu l’an dernier 1,1 milliard de dollars de baux pour l’extractivisme sur des terres fédérales, plus qu’aucun autre état des Etats-Unis, ce qui mine directement les efforts nécessaires pour diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre au cours de cette décennie. Le Nouveau-Mexique a le réchauffement le plus rapide et le manque d’eau le plus important des Etats-Unis continentaux, des incendies historiques ont récemment dévoré des forêts, écrasé des communautés et causent maintenant des inondations et des glissements de terrain sans précédent. Le Nouveau-Mexique est actuellement le deuxième producteur de pétrole du pays, avec plus de 60 000 puits de pétrole et de gaz, mais reste un des états les plus pauvres de la nation, avec l’éducation la plus faible et les taux les plus élevés de pauvreté et de faim chez les enfants.
Des analyses multiples montrent que la pollution existante de la production de carburants fossiles et les émissions de pétrole et de gaz sur des terres publiques, feront monter le réchauffement à plus de 1,5 degrés Celsius.
Une évaluation scientifique collégiale estime qu’une interdiction fédérale dans toute la nation de carburants fossiles réduirait les émissions de carbone de 280 millions de tonnes par an, plus que n’importe quelle disposition de la Loi de Réduction de l’Inflation.
Déclaration de la Coalition du Grand Chaco
Continuer le forage de pétrole et de gaz va dévaster des communautés et le climat du Nouveau-Mexique. Dans la région du Grand Chaco, ou nord-ouest du Nouveau-Mexique, la grande majorité des terres disponibles est déjà louée pour l’extraction, avec plus de 40 000 puits de pétrole et de gaz qui parsèment le paysage. Et l’extraction de pétrole et de gaz est si intensive dans le Bassin Permian, au sud-est du Nouveau-Mexique que la région a été décrite comme une bombe climatique.
Le Nouveau-Mexique continue à être traité comme une colonie de ressources, nos communautés étant désignées officiellement comme zones de sacrifice à l’énergie, même après que le gouvernement Biden ait reconnu les impacts climatiques du forage. Les communautés Autochtones, Noirs, Basanées ou à bas revenus sont celles qui courent le plus de risques pour la santé publique, la sécurité et les impacts climatiques de l’extraction à grande échelle de carburants fossiles au Nouveau-Mexique et dans tout le pays.
Il est parfaitement établi qu’éviter un réchauffement catastrophique au-delà de 1,5 degrés Celsius, exige de mettre fin à de nouveaux investissements dans les carburants fossiles, et d’investir dans des transitions justes. La Coalition du Grand Chaco, qui représente des groupes de justice environnementale et des communautés de tout l’état, s’oppose fermement aux dispositions empoisonnées de la Loi de Réduction de l’Inflation, et appelle à des amendements qui supprimeraient les cadeaux à l’industrie des carburants fossiles, y compris l’exigence de baux pour du pétrole et du gaz, en échange du développement de l’énergie solaire et éolienne sur les terres fédérales, et des réductions de taxes pour des fausses solutions, comme l’hydrogène produit à partir de carburants fossiles, et la capture du carbone. Nous n’avons pas de temps à perdre en distractions.
En bref : Nous ne pouvons pas nous échapper vers un climat sain par la fracturation.
Autres déclarations
« Yaa’ Yaadilah !! Les communautés Diné sur la ligne de front dans la région du Grand Chaco, qui sont directement impactées par l’extraction, n’ont même pas reçu un avertissement sur cette loi. Cependant, les fonds et les redevances produites par la loi iront dans les coffres fédéraux et de l’état, et ne changeront probablement pas les conditions vécues dans les territoires des Autochtones et les communautés de couleur, qui ont été désignés comme zones de sacrifice national. En renforçant l’industrie du pétrole et du gaz et en vendant les communautés, la Loi de Réduction de l’Inflation perpétue l’héritage du génocide, du colonialisme et de l’apartheid, au lieu de construire le futur juste et durable dont nous avons besoin. Nos communautés ont voté pour ce Gouvernement avec les idées et l’espoir que nous serions dans un jour nouveau. La Loi de Réduction de l’Inflation montre que c’est le business as usual. »
Daniel Tso, Délégué du Conseil de la Nation Navajo et Président du Comité de la Santé, l’Éducation et les Services aux Personnes, du 24ème Conseil de la Nation Navajo
« Les marchands de chevaux du gouvernement des Etats-Unis, qui bradent la santé de la communauté Diné pour des millions d’hectares de fracturation de nouveaux puits de pétrole et de gaz, nous déçoivent énormément. Ils nous avaient promis une nouvelle ère de consultation dirigée par la tribu, mais rien n’a changé, les seigneurs du Congrès continuent à brader les Autochtones en aval au nom des intérêts spéciaux de l’industrie de l’énergie. Le Paysage du Grand Chaco continue d’être sacrifié à plein régime au pétrole et au gaz, et toutes les promesses ont été brisées. »
Mario Atencio, Organisateur de l’Energie du Grand Chaco pour les Citoyens Diné Contre la Ruine de notre Environnement
« En 2022, nous sommes encore obligés de nous battre contre le Gouvernement des Etats-Unis pour protéger notre terre d’origine. À ce rythme, nous n’aurons jamais de répit au cœur de cet extractivisme continuel. »
Samuel Sage, Conseiller du Chapitre Coordinateur des Services à la Communauté, Vice-Président du Conseil d’Administration de Diné CARE
« Le Nouveau-Mexique est historiquement en première ligne pour les industries extractivistes coloniales, depuis l’origine de ce pays. L’héritage du colonialisme extractiviste a longtemps été un obstacle pour les communautés Autochtones et locales qui continuent à être sacrifiées au nom de l’innovation énergétique. La Loi de Réduction de l’Inflation, telle qu’elle est écrite, n’est qu’une continuation des industries des carburants fossiles, qui ne voient que des solutions de marché pour atténuer le changement climatique. De fausses solutions, comme la capture et le stockage du carbone, la production d’hydrogène, les émissions zéro, plafonnement et échange, sont toutes des investissements dans l’énergie qui continueront à détruire et endommager les environnements partout. NOUS AVONS BESOIN DE SOLUTIONS VRAIES ET RÉELLES POUR ATTÉNUER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ! Déclarez l’urgence climatique ! Plus de baux ! Plus de Fausses Solutions ! »
Pueblo Action Alliance
« Si le véritable but de cette législation était de réduire les émissions – le projet de loi aurait éliminé le pétrole et le gaz au lieu de les rendre obligatoires. C’EST CELA qui aurait aidé au lieu de frapper nos communautés qui souffrent déjà de décennies de pollution par les carburants fossiles fédéraux. Au lieu de laisser les carburants fossiles dans le sol et d’investir dans le renouvelable, cette loi nous lie à la même chose – protéger une industrie qui nous conduit sur la voie d’une catastrophe climatique. »
Jonathan Juarez-Alonzo, Dirigeant Politique à la Jeunesse Unifiée pour l’Action contre la Crise Climatique (YUCCA)
« Protéger notre terre, notre air et notre Eau Sacrée était un composant clef de la campagne électorale du Président Joe Biden. À ce jour nous n’avons rien vu de sa part qui tienne cette promesse. Nous continuons à voir de plus en plus de développement du pétrole et du gaz pour le futur. Tout nouveau bail affecte la production future de pétrole et de gaz, jusqu’à un temps où nous serons au-delà de ses besoins. Le Gouvernement Biden doit arrêter l’extraction de pétrole et de gaz dans notre Zone de Sacrifice du Nouveau-Mexique, sur les terres Sacrées du Canyon de Chaco et la région au-delà, plus de 40 000 puits, c’est assez. Le nord-ouest du Nouveau-Mexique est en train de devenir un terrain vague environnemental. Où est l’argent pour le NETTOYER ??? Où est la Justice Environnementale, pour les Peuples Autochtones, les communautés locales et les Sept Générations à venir ? Investissez dans une vraie énergie renouvelable pour le futur. Président Biden, s’il vous plait, tenez vos promesses. »
Terry A. Sloan, Directeur, Cultures Autochtones du Sud-ouest
« Comme le Nouveau-Mexique, l’Oklahoma est sur la ligne de front de la crise climatique et de l’extraction de carburants fossiles. Nous nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’accepter des demi-mesures ou des négociations alors que notre peuple est déjà en train de mourir. Nous n’avons pas de direction démocratique pour se battre pour nous. Nous dépendons d’une action RÉELLE et significative sur le climat – une action que nous n’avons pas vue. Et avec un Congrès qui applaudit son vote qui change des communautés comme la mienne en zones de sacrifice par la Loi de Réduction de l’Inflation, il est impératif maintenant que Joe Biden fasse ce qu’il faut, qu’il se serve de son autorité exécutive et déclare une urgence climatique. »
Ash, collectif ikiyA
« Ces accords secrets, qui utilisent les communautés Autochtones comme zones de sacrifice pour l’expansion des carburants fossiles, tout en mettant en avant de fausses solutions pour le changement climatique, comme l’hydrogène, la capture du carbone, les compensations pour la forêt et l’agriculture et l’énergie nucléaire, doivent cesser. Nos peuples ont déjà été confrontés au génocide de masse à cause de la cupidité capitaliste et du colonialisme. Nous ne laisserons pas faire ni laisser cela se reproduire. Ce n’est pas une loi sur le climat. C’est une loi pour l’expansion du pétrole et du gaz qui prend en otage la transition juste pour en finir avec les carburants fossiles. »
Joye Braun, Organisatrice Nationale contre les Oléoducs pour le Réseau Environnemental Autochtone (Indigenous Environmental Network)
« Les barons des carburants fossiles ne sont pas les précurseurs de la direction climatique. Les Nouveau-Mexicains et les communautés sur les lignes de fronts partout dans le monde méritent mieux. Le sacrifice continuel de notre terre, notre air et notre eau ne peut être fait au nom de l’action pour le climat. »
Rebecca Sobel, Directrice Organisatrice de WildEarth Guardians
« La Loi de Réduction de l’Inflation de Manchin offre une série de cadeaux à l’industrie des carburants fossiles, mais presque rien dans la voie d’une vraie action pour le climat. En exigeant de nouvelles opérations de forage sur des terres fédérales et en prolongeant la vie de l’extraction de carburant fossile avec des arnaques comme la capture du carbone, la Loi est destinée à ruiner la possibilité d’un futur vivable pour le Nouveau-Mexique. »
Jorge Aguilar, Directeur de la Région Sud de Food & Water Watch (Contrôle de la nourriture et de l’eau)
« Prendre l’énergie renouvelable en otage pour plus de pétrole et de gaz est une politique climatique incohérente. La pollution de la production existante de carburants fossiles dans le monde, si elle continue de se développer, pousserait le climat au-delà des points de bascule dangereux et aggraverait les catastrophes climatiques. Les communautés sur la ligne de front continueront à payer le pire prix. Nous ne pouvons pas continuer à brûler plus de carburants fossiles et espérer avoir une planète vivable. »
Taylor McKinnon, militant de longue date au Centre pour la Diversité Biologique
« Nous ne pouvons pas nous occuper de la crise climatique en sacrifiant les communautés en première ligne. Avec les pires incendies de l’histoire du Nouveau-Mexique et le Rio Grande à sec, les Nouveau-Mexicains sont déjà dans l’urgence climatique. Accroitre la production de carburant fossile, louer des terres publiques et avancer de fausses solutions comme l’hydrogène de carburant fossile et les compensations pour le carbone nuit gravement à nos communautés. Nos enfants comptent sur nous pour faire avancer une transition juste et desserrer l’emprise de l’industrie du carburant fossile sur nos systèmes politiques. »
Anni Hanna, Directeur de Justice Climatique pour le Nouveau-Mexique
« Nous ne pouvons pas reconstruire un futur en misant sur les mêmes ‘oligarques’ qui ont causé la crise climatique au départ. Nous ne pouvons pas étendre le forage de carburant fossile comme précondition au développement de l’énergie solaire et éolienne. Nous ne pouvons pas utiliser la langue Orwellienne pour décrire comme énergie propre le nucléaire, l’hydrogène et la capture et la séquestration du carbone (CCS). Nous ne pouvons pas accélérer l’autorisation de ce qui menace notre survie ; ça garantit la vraisemblance de l’empoisonnement de notre terre, notre eau et notre air. »
Mariel Nanasi, Directrice Exécutive à l’Économie de la Nouvelle Énergie
« La Loi de Réduction de l’Inflation est un pur exemple de la corruption évidente du gouvernement de Washington, D.C. La continuation de la possibilité pour les grandes entreprises de carburant fossile d’acheter leur accès au business as usual, face à l’accélération de la catastrophe climatique, est angoissante et déprimante. Est-ce bien que l’IRA soit passée au Sénat ? Oui. Est-ce une insulte pour les communautés touchées ? Oui. En tant qu’activistes pour le climat, nous continuerons à nous opposer à toute expansion de l’infrastructure de carburant fossile, y compris les projets de centres d’hydrogène fossile ici, au Nouveau-Mexique. »
Tom Solomon et Jim Mackenzie, coordinateurs, 350 Nouveau-Mexique
« La Loi de Réduction de l’Inflation sacrifie les communautés en première ligne au Nouveau-Mexique, en Alaska, sur la côte du Golfe, dans les Appalaches et dans tout le pays, en doublant les subventions mortelles des carburants fossiles et en ouvrant grand les portes à l’expansion du carburant fossile. La désastreuse ‘réforme des permis’ de l’arrangement de Joe Manchin et Chuck Schumer ajouterait l’injure à la blessure et doit être bloquée. »
Collin Rees, Manager du Programme pour les Etats-Unis à Oil Change International
Publié par Censored News
Le 24 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
MNN, 24 juillet 2022: NOUS N’AVONS PAS BESOIN DE SA PRÉSENCE IMPIE SUR L’ÎLE DE LA TORTUE !
Il n’a pas demandé la permission des vrais Autochtones pour pénétrer sur l’Île de la Tortue. Il n’est pas le bienvenu et on n’en veut pas. Ce n’est qu’un intrus de plus. Le Parrain du culte Catholique Romain a envoyé ses sbires ici pour semer la mort et la destruction dans toute l’île de la Tortue. Maintenant, il vient ici pour voir si le génocide se poursuit comme prévu. Toute la terre Autochtone a été usurpée par le Vatican. Les langues Autochtones ont été supprimées pour contrôler l’information, afin que l’histoire puisse être inventée. Parler nos langues nous incite encore plus à reprendre notre terre, notre culture et nos voies. Il est déclaré coupable de tous ces crimes contre nous.
Les Américains du Nord n’ont pas de terre, pas de culture et pas de langue naturelle, ce qui ne leur donne aucune base commune pour exister. Ils comptent sur le gouvernement pour leur dire qui et ce qu’ils sont. Ils n’ont pas de racines historiques, sociales ou culturelles à cause du génocide qu’ils ont commis. Toute notre histoire existe, bien que les preuves aient été détruites.
Les envahisseurs de l’île de la Tortue ont essayé de détruire tous les aspects de notre existence. La kaianerekowa [La Grande Loi de la Paix] et la création ne le permettront jamais. Le Canada essaie toujours la purification ethnique contre nous. Les excuses, l’accord-cadre et la réconciliation ont pour but d’éradiquer la vérité. Nous seuls appartenons là où la création nous a placés.
La kahnistensera, les mères mohawks, de l’Île de la Tortue [onowarekeh] veut une révolution de grande paix. Nous sommes approuvés par la grande paix, la création, pour exister en tant que vrais gardiens de la terre.
Les envahisseurs sont venus sans être invités il y a 500 ans et ont essayé de nous exterminer.
Tous les Autochtones du monde doivent vivre selon leurs voies naturelles pour sauver la terre.
Les colonialistes de peuplement ont et continuent d’essayer d’éteindre notre vie naturelle. Nous préférerions avoir les colons comme partenaires stratégiques, mais ils doivent rester dans leur propre pays.
Actuellement, le monde est en train de s’effilocher, comme des révolutions, des rébellions, des insurrections et des manifestations éclatent. Il y a la faim, la chaleur et le froid. Nous voulons des alliances et des discussions avec de vrais gens, pas des dirigeants qui veulent tomber leurs chemises [comme au G7] pour que le pouvoir et l’argent privés restent dans les mains de quelques-uns. Nous devons empêcher ces persécuteurs coloniaux de nous tuer, nous et nos enfants, et de violer la terre comme ils le font depuis 500 ans. Ces carnages doivent cesser.
Surtout aux mains des églises et des écoles
Selon nos façons de faire, ils auraient droit au traitement qu’ils nous ont fait subir. Les intrus sont venus avec le projet de nous effacer de la création, de faire que nous n’ayons jamais existé. Le 25 octobre 2024 est le point culminant de 100 ans de projet commercial pour nous annihiler. C’est le « jour de commémoration de l’holocauste des Autochtones ». Notre message est que si vous ne connaissez pas votre vraie histoire, vous n’avez pas de futur.
Pourquoi ces assassins ne sont-ils pas en prison, pour ce qu’ils nous ont fait et nous font encore ? Ils ont apporté les tueries et la souffrance à des millions de gens, et ils se promènent encore librement sur la terre sans répondre de leurs crimes. Ils sont sous la protection du cartel Catholique Romain.
Le passé a rattrapé le bourreau. Les torts qu’ils ont commis ne peuvent jamais être redressés. Même admettre leur culpabilité et révéler la vérité à l’humanité ne va pas changer ce qui est arrivé. « Désolé, j’ai assassiné vos enfants, les ai violés et affamés, et essayé de voler votre pays avec l’aide de mes militaires, mes politiciens, mes juristes, mes banquiers et mes désaxés ». Alors, désolé. Je suis conciliant.
La croix sur tekanontak [le mont royal, Montréal] se trouve sur un centre historique de communication de nos peuples dans toute l’île de la tortue. Nous voulons avoir accès et juridiction sur tout notre pays. Nous voulons une réconciliation complète avec nos semblables partout, sans obstacle des envahisseurs.
“Quand vous comprendrez que, sous le capitalisme,
une forêt n’a de valeur que quand elle est abattue,
vous commencerez à comprendre la racine de nos crises écologiques”
C’est pourquoi le Parrain, les politiciens, les banques,
et leurs conseils de bandes, se précipitent pour sceller
le “deal” ultime, faire que ces foutus Autochtones
Traditionnels la ferment enfin.
Tout ce pays et ses ressources appartiennent aux Autochtones naturels encore à naître. Les envahisseurs peuvent rester jusqu’à leur décès, en se conformant à la grande paix. Ils ne peuvent pas vendre, transférer ni faire quoique ce soit de notre terre. Tout ce qui se trouve en-dessous, sur et au-dessus du pays appartient aux gardiens placés ici par la création. Avec notre permission, les intrus peuvent utiliser notre terre seulement jusqu’à leur décès et ne peuvent transmettre notre propriété à qui que ce soit.
La loi de l’amirauté sur les mers et ses tribunaux sont des corporations étrangères privées et sont illégalement dans notre pays. Eux et tout ce qui viole la loi autochtone naturelle n’ont ni force ni effet. Nous sommes engagés dans le processus d’empêcher l’Université McGill de se livrer à des fouilles de notre pays afin que nous ne puissions pas enquêter sur les tombes anonymes de nos enfants assassinés.
Quiconque prend parti pour les envahisseurs ou la contredit, viole la grande paix. L’ignorance de la grande paix n’est pas une excuse. Les traitres seront traités conformément à la kaianerekowa, la grande paix, la loi du pays.
Le Pape vient au Canada pour reconnaitre ce que tout le monde sur terre sait, que l’île de la tortue est le pays des Autochtones depuis des temps immémoriaux. Maintenant, c’est le moment pour le Pape d’aller dans sa Papamobile à Kahnawake, puis à l’Université McGill, pour reconnaitre tout cela. Et sur la radio de sa Papamobile il aurait dû jouer le chef d’œuvre de Led Zeppelin « Gallows Pole » : « Bourreau, bourreau, attend un petit peu. Je crois que je vois mes amis arriver à cheval de très loin. Amis, avez-vous un peu d’argent ? Avez-vous trouvé un peu d’or ? Que m’avez-vous apporté mes chers amis, Pour m’éviter la potence ? Que m’avez-vous apporté pour m’éviter la potence ? Je n’ai pas pu obtenir d’argent, je n’ai pas pu obtenir d’or. Tu sais bien que nous sommes trop fichtrement pauvres Pour t’éviter la potence. Le Pape récolte encore de l’argent des enfants morts et assassinés.
Bourreau, bourreau, attend un petit peu. Je crois que je vois venir mon frère à cheval, de très loin. Frère, m’as-tu apporté de l’argent ? As-tu trouvé un peu d’or ? Que m’as-tu apporté, mon frère, pour m’éviter la potence ? Frère, je t’ai apporté un peu d’argent. J’ai apporté un peu d’or, j’ai apporté un peu de tout Pour t’éviter la potence… »
mohawknationnews.com
thahoketoteh@ntkcom
Box 991, Kahnawake Quebec Canada J0L 1B0 kahentinetha2@protonmail.com
Rassemblement et conférence de presse
Avec les kanien’kehà:ka kahnistensera (Mohawk Mothers). Rejoignez-nous à 15h, mercredi 27 juillet pour un rassemblement au pied du territoire non cédé kanien’kehà:ka de tekanontak (Mont Royal), près de la statue haineuse de Georges-Étienne Cartier, pour faire savoir au Pape Francis que son Eglise diabolique est indésirable sur l’Île de la Tortue. La croix doit être retirée maintenant ! Cette semaine est marquée par la visite du Pape François, en tant que représentant de la corporation la plus génocidaire de l’histoire, l’Église Catholique. Son chant du cygne de 6 jours sur l’île de la Tortue ne sera pas autorisé. Il ne suffit pas de « reconnaitre » le génocide, le viol et le massacre d’innombrables enfants découverts (et encore à découvrir) dans des fosses communes partout sur l’Île de la Tortue. Dans la langue Iroquoise parlée par les habitants d’origine de la Vallée du St. Laurent, il n’y a pas de mot pour dire « je suis désolé », seulement « je vais réparer ». Plutôt que des excuses pour avoir tenté par la force d’effacer les peuples Autochtones du Globe, nous voulons ce que nous n’avons jamais cédé : notre pays !
Nous n’accepterons pas que le Vatican blanchisse son histoire barbare au Canada, alors qu’il est encore le plus grand propriétaire terrien du monde. Les kanien’kehà:ka kahnistensera donneront aussi les dernières mises à jour sur la plainte par laquelle elles cherchent à empêcher la profanation de tombes Autochtones sur le Mont Royal, pour le funeste projet de l’Université McGill, sur les sites de l’ancien Hôpital Royal Victoria et de l’Institut Mémorial Allan. Soutenez les Peuples Autochtones pour sauver notre Mère la Terre de la destruction. #Takebacktekanondak
Le 27 juillet, les Mères Mohawk ont, comme indiqué dans le communiqué ci-dessus, manifesté au pied du Mont Royal, à Montréal.