Censored News
12 décembre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Des Dirigeants Tribaux, des Autochtones et des Groupes Écologistes Appellent le Bureau d’Aménagement du Territoire à Rejeter un « Camp Masculin » dans le Paysage du Grand Chaco
Un camp masculin augmenterait les impacts du pétrole et du gaz et les risques de violence sexuelle et de trafic pour les communautés Autochtones de la région
FARMINGTON, Nouveau-Mexique – Une coalition de dirigeants Tribaux, d’organisations Autochtones, et de groupes écologistes ont envoyé une lettre au Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) exigeant qu’il rejette une proposition de Logos Operating de construire un « camp pour personnel » dans le Paysage du Grand Chaco, dans le but d’étendre l’extraction de pétrole et de gaz.
La lettre soulignait que les camps pour personnel, ou « camps masculins » comme ils sont couramment appelés, sont bien connus pour accroitre les risques de violence sexuelle et de trafic pour les femmes et les jeunes filles et autres personnes Autochtones. Le camp projeté exacerberait aussi les impacts sur la santé et les ressources culturelles de l’extraction de pétrole et de gaz, auxquels les communautés du Paysage du Grand Chaco sont déjà confrontées.
Le camp masculin de Logos devrait loger jusqu’à 75 personnes, sur un sentier de puits abandonné dans le comté de Rio Arriba, jusqu’en novembre 2025, où les ouvriers travailleraient à étendre les opérations de forage de la compagnie. Logos n’est qu’une des nombreuses entreprises de pétrole et de gaz dans le Paysage du Grand Chaco, où 90% des terres vacantes ont déjà été données en concessions pour le forage.
Les communautés Navajo de l’est ont déjà subi un accroissement de la violence qui a coïncidé avec le récent boom de la fracturation dans cette région.
« Depuis des décennies, les services responsables ont exclu les voix des communautés en première ligne et les rapports sur les Autochtones Disparus ou Assassinés. La violence continue, avec ce dernier projet de camp masculin » dit Cheyenne Antonio, un organisateur communautaire de la Coalition du Grand Chaco. « Nous continuons à demander que quelque chose soit fait pour arrêter ce projet de camp masculin dans le Grand Chaco. Nous comprenons tous les impacts que ça peut avoir et exigeons que le BLM rejette les camps masculins dans les communautés Tribales du Nouveau-Mexique. »
La proposition de construire ce camp masculin saute à la figure de l’Initiative Honorer Chaco, un processus de planification au niveau du paysage, conduit par le BLM, conçu pour mieux protéger et gérer les terres publiques et les ressources dans la région culturellement importante du Grand Chaco. Le projet est de plus en contradiction avec l’engagement du Nouveau-Mexique de se préoccuper de l’épidémie de Femmes et Parents Autochtones Disparus ou Assassinés et avec la promesse de la Secrétaire à l’Intérieur de faire de même.
Le Nouveau-Mexique a le plus grand taux de femmes, petites filles et personnes Autochtones disparues ou assassinées du pays, Albuquerque et Gallup étant parmi les dix villes du pays comptant le plus grand nombre de femmes et petites filles disparues ou assassinées, et Farmington comptant aussi un grand nombre de cas.
Comme les groupes l’ont déclaré dans la lettre, les promesses de l’Initiative Honorer Chaco ne peuvent pas être tenues si le BLM continue d’approuver des projets comme ce camp pour personnel, qui mine la mise en œuvre de garanties pour préserver l’intégrité culturelle du paysage, la santé publique et les communautés.
Texte traduit et publié en français par le CSIA-Nitassinan
“Blue River, territoire ancestral Secwepemcul’ec – avril 2020.
Les défenseurs de la terre autochtones ont été soumis à une violente attaque par des blancs locaux à leur village de guerriers des Tiny House à Blue River, en Colombie-Britannique et exigent une réponse de la police contre les agresseurs.
L’assault a commencé la nuit du dimanche 19 avril, mené par quatre attaquants blancs avec deux véhicules légers de camouflage tout terrain qui ont vandalisé le campement des Tiny Houses et profané l’exposition commémorative en l’honneur des femmes autochtones assassinées et disparues…” [lire la suite sur le site du CSIA]
La Protectrice Erica Gonzales au procès
A Standing Rock comme ailleurs, les chantiers temporaires amènent avec eux des travailleurs logés provisoirement dans des “Camps masculins”. Partout où ces camps existent, des femmes autochtones disparaissent, sont assassinées et/ou violées. On parle déjà depuis des années du nombre incroyable de femmes autochtones disparues ou assassinées au Canada. Bien sûr, le nombre s’accroit à proximité des chantiers, que ce soit les sables bitumineux d’Alberta, les sites de fracturation hydraulique pour le gaz de schistes, ou les chantiers de construction de pipelines. Les autorités n’y font pas grand-chose. Partout aux Etats-Unis où ce genre de chantiers s’ouvre, le même problème se pose.
Christine Prat
Par le Collectif Juridique des Protecteurs de l’Eau (WPLC)
Publié par Censored News
5 janvier 2018
Traduction Christine Prat
“Quand ils violent Notre Mère la Terre, ils violent aussi nos femmes.”
MANDAN, Dakota du Nord – Le deuxième groupe de procès contre une action de Standing Rock en commémoration des femmes autochtones disparues ou assassinées, s’est terminé ce jour. C’était les premiers, parmi plus de 20 Protecteurs de l’Eau devant être jugés dans les semaines à venir, pour l’action du 15 novembre 2016 contre ce qu’on appelle un “camp masculin” – des hébergements temporaires pour les travailleurs du pétrole, qui sont devenus des sanctuaires pour la violence contre les femmes, et le trafic de femmes et jeunes filles autochtones.
La Protectrice de l’Eau Rebecca Jessee a été condamnée pour Sabotage d’un Service Publique, crime de classe C. La Protectrice Erica Gonzalez a été acquittée de toutes les accusations.
“Nous voulions tenir notre cérémonie là-bas, pour faire prendre conscience que partout où ces pipelines arrivent, ils amènent ces camps masculins, et les femmes autour des réserves disparaissent et sont assassinées ou violées. L’état n’y fait rien”, dit Mme Gonzalez. “Je ne veux pas prendre de précautions oratoires: quand ils violent notre Mère la Terre, ils violent aussi nos femmes.”
“La sauvagerie doit finir. Il faut arrêter de détourner les yeux et faire comme si ça n’arrivait pas, comme si c’était OK ou acceptable. Ça ne l’est pas”, dit Rebecca Jessee en attendant le verdict.
La Protectrice Rebecca Jessee pendant son procès
Rebecca Jessee a eu la même condamnation que le Protecteur de l’Eau Rodrick Joe, le jour précédent, condamné pour le même motif. Tous deux ont eu une peine avec sursis de 360 jours, avec des frais de procès et des amendes ne dépassant pas le montant de la caution de 1500 dollars, et avec deux jours de prison déjà faits déduits.
Une “peine avec sursis défini” est suspendue pendant une certaine période, dans ce cas 360 jours. S’ils ne sont pas arrêtés à nouveau pendant cette période, la condamnation peut être annulée et supprimée de leur casier. R. Jessee et Joe ont été libérés immédiatement après leur jugement.
Plus de 300 Protecteurs de l’Eau attendent toujours d’être jugés pour des accusations de l’état du Dakota du Nord, et six Protecteurs se préparent pour être jugés pour des crimes fédéraux.
Cette déclaration peut être reproduite sous forme d’extraits ou en entier, à condition d’indiquer qu’elle est du Water Protector Legal Collective [Collectif Juridique des Protecteurs de l’Eau]. Le Water Protector Legal Collective (WPLC) fournit et coordonne une représentation légale sur place pour les Protecteurs de l’Eau impliqués dans la résistance au Dakota Access Pipeline à Standing Rock, Dakota du Nord. waterprotectorlegal.org
Arrestee Updates, Press Releases, Updates
Voir d’autres articles sur les “Camps masculins” sur ce site (en français)
Voir – en anglais – Man Camps Fact Sheet, sur le site de Honor the Earth
#MMIW #NoMoreStolenSisters