Par Brenda Norrell
Censored News
19 novembre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les enfants Ponca ont de l’asthme et utilisent des inhalateurs à cause de l’industrie du pétrole et du gaz dans l’Oklahoma, qui est devenu une énorme scène de crime. Au Kenya, des enfants creusent pour trouver de l’eau avant de partir à l’école. Au Nigéria, l’eau est empoisonnée par les puits de pétrole et de gaz et la fracturation, les femmes et les enfants souffrent.

Déclaration de Casey Camp Horinek : Les Droits de la Nature

Parlant au cours d’une table ronde au Sommet des Nations Unies sur le Climat, en Egypte, Casey Camp-Horinek, Ponca, dit qu’elle vivait dans le Territoire Occupé d’Oklahoma.

« Des tueurs en série, appelés industries des carburants fossiles, sont là pour nous tuer, rien d’autre » dit Casey au cours d’une table ronde Autochtone pour l’Action Climatique, après avoir conduit une Cérémonie pour l’Eau le matin.

« Ils assassinent Notre Mère la Terre, ils tuent les graines sacrées, ils tuent les eaux, ils tuent les aires, ils achètent et vendent le sacré et oublient tout ce dont ils dépendent aussi. »

En territoire Ponca, 100% des familles sont touchées par le cancer et les enfants ont de l’asthme et doivent utiliser des inhalateurs dès qu’ils savent marcher.

Il y a 10 000 sites de fracturation hydraulique sur les terres de 39 Tribus d’Oklahoma reconnues au niveau fédéral. L’eau de fracturation est souillée pour la vie.

« L’Eau a de la mémoire. Elle a la vie, elle a une manière d’être qui est sacrée, qui fait partie de nous. Quand elle est blessée et empoisonnée, nous le sommes aussi. »

« Nos esprits sont blessés, mais ils sont toujours là. »

Casey dit que le gouvernement fédéral avait failli contre toute confiance en sa responsabilité et violé tout les Traités qu’il avait créés. Ils essaient de nier qu’ils ont besoin d’eau et ne pensent pas à ceux à naître.

Les Ponca ont mis un moratoire sur les puits à injection et la fracturation, et ont passé une loi reconnaissant les Droits de la Nature.

« Nous sommes la nature nous-mêmes, il n’y a pas de séparation. »

Cette année, la Nation Ponca a passé une loi qui reconnait les droits de deux rivières de leur région, et ils vont poursuivre les pollueurs en justice.

« La terre elle-même le dit dans nos cœurs et nos esprits. »

Casey dit que des « programmes stupides de commerce de carbone » exigent que nous parlions pour ceux qui ne parlent pas le langage que nous parlons.

« Nous sentons les gens de pierre, nous sentons la terre, nous sentons l’eau, nous sentons l’air. »

« Nous avons été arrachés de force à nos terres, pour les Ponca et 36 autres tribus, la Piste des Larmes nous a déplacés dans le « territoire Indien » en Oklahoma. Ils nous ont dit que nous devions modeler nos nations selon leur gouvernement et leur loi qui ont échoué. Ils ont le droit de violer tous les traités, le droit de continuer le génocide des Autochtones – commencé par des couvertures sciemment contaminées avec le virus de la variole. Passant rapidement à aujourd’hui, le génocide environnemental continue, perpétré par des compagnies comme Conoco Phillips, la fracturation, les puits à injection, les camps masculins des carburants fossiles, qui traversent nos territoires – souillant la Terre en mettant des produits chimiques dans le sol, l’air et l’eau.

« Nous, les Ponca, avons décidé de rétablir nos propres lois souveraines, d’abord en 2017, quand nous sommes devenus la première tribu [aux Etats-Unis] à reconnaitre les Droits de la Nature. Et en juillet 2022, nous avons reconnu les Droits de deux rivières sacrées qui nous entourent, parce que les déchets de la fracturation y sont jetés, tuant les poissons. Ces Droits ne sont pas quelque chose que nous DONNONS à la Nature, nous reconnaissons les droits qui ont toujours été et seront toujours.

« La Terre sera toujours là quand nous aurons disparu. Mais nous pouvons suivre une autre voie. Choisissons-nous, en tant qu’humains, d’aligner la loi humaine sur les lois du monde naturel ? Quand les deux se rejoignent, nous avons une voie qui avance. J’entends beaucoup parler des Droits Humains et des Droits Autochtones, à la COP. Que sommes-nous, si nous ne sommes pas la Nature elle-même ? Il s’agit des Droits de la Nature et de nos responsabilités humaines envers elle. Nous pouvons le faire. Nous pouvons le faire. »

Hupa de Californie (et autres Autochtones) : les barrages hydroélectriques sont une fausse solution pour le climat

Les Hupas du nord de la Californie retirent les barrages hydroélectriques, qui sont promus comme fausse solution au changement climatique.

Les gens ne doivent pas être exterminés par l’avidité des grandes corporations, dit Danielle Frank, de Rios to Rivers et dirigeante de la jeunesse de la Tribu Hupa, dans le bassin du Fleuve Klamath. Elle souligne que c’est ce combat contre l’avidité qui rassemble les gens ici.

« Reposez-vous sur nos communautés Autochtones » dit Danielle au cours des commentaires sur la table ronde.

« La résistance Autochtone aux barrages a été constante. Nous savons depuis le début que couper le cours des fleuves ne détruit pas seulement les poissons et l’écosystème, mais aussi les gens qui dépendent de ces sources de nourriture et des liens culturels que les fleuves procurent » dit-elle dans une déclaration.

« Les cultures ont grandi le long des fleuves – sans fleuves, nous n’existerions pas. Notre peuple a assez souffert pour le profit d’autres. »

En Amazonie, les Autochtones se battent contre les barrages. Les Autochtones d’Amazonie dirent qu’ils étaient inspirés par ce qu’ils entendaient là.

Nicole Cuqui, de la communauté Autochtone de San José de Uchupiamonas, dans l’Amazonie Bolivienne, dit : « Les Nations Unies continuent à reconnaitre les barrages hydroélectriques comme de l’énergie propre, et donnent le feu vert aux pays et aux investisseurs pour financer ces projets destructeurs dans les pays en développement où nous avons encore des forêts primaires et des régions à haute biodiversité intactes. »

« Cela permet aux pays et aux compagnies d’hydroélectricité de clamer qu’ils réduisent les émissions de carbone, mais en réalité, ils contribuent à détruire nos forêts et nos rivières, et à déplacer les gens de leurs territoires. Ce ‘laver plus vert’ flagrant perpétue un héritage de perte et de dégâts. »

Iles du Pacifique sous domination U.S.

Dans les îles du Pacifique, les gens sont vulnérables à cause du changement climatique et de la militarisation. L’armée des Etats-Unis contamine les nappes aquifères de Guam et n’est pas tenue pour responsable.

« J’apporte le message de défendre l’eau, de défendre la vie. Les jeunes de Guahan [Guam] défendent l’eau fraiche qui sort de nos falaises et vont à nos océans, contre la construction d’un champ de tir. Nous avons besoin de paix autant que nous avons besoin d’une action pour le climat » dit Moñeka de Oro.

« Nos îles ont toujours été entre des puissances en guerre » dit Moñeka, soulignant qu’une action pour le climat n’était pas possible sans la paix et le maintien des droits humains.

Femmes Kebetkache du Nigéria

Au Nigéria, on manque d’eau, et il y a trop d’eau d’inondations. Dans le Delta du Niger. Ce sont les femmes qui sont le plus touchées.

[…]

L’extraction de pétrole et de gaz pollue l’eau et empoisonne les poissons. L’espérance de vie est de 40 à 45 ans, dit Emem Okun, Kebetkache, membre de la délégation de la Base pour la Justice Globale.

« Les récentes inondations au Nigéria qui ont laissé de grandes zones de terres agricoles sous l’eau, déplacé plus d’un million de gens, et fait plus de 3000 morts, ont été un dur rappel pour les participants et le monde, d’agir d’urgence pour se préoccuper des racines de la crise climatique. L’Afrique a contribué pour moins de 3% aux émissions de carbone depuis 1880 et se réchauffe plus vite qu’aucune autre région du monde, bien qu’elle ait contribué le moins à la crise climatique. D’ici 2050, 86 millions d’Africains seront forcés de migrer dans leurs propres pays à cause du changement climatique. »

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Des Autochtones du Brésil sont intervenus en Portugais. Si vous comprenez le Portugais, voir la vidéo de la table ronde : https://vimeo.com/769953916

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