Par Indigenous Action Media
22 janvier 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Une décision de justice historique, en faveur de la liberté religieuse des Autochtones, constitue un précédent juridique important pour les Autochtones protecteurs de la terre et de l’eau.
Le même jour, à Ajo, en Arizona, deux autres protecteurs accusés d’action en association contre la militarisation des terres O’odham, qui avaient été attaqués avec du gaz poivre et des balles en caoutchouc au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020, ont été condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique.

Tucson, Arizona – Le 19 janvier 2022, Amber Ortega, Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, protectrice de la terre et de l’eau, et membre du Collectif O’odham Anti-Frontière, a été jugée non-coupable pour ses actions pour arrêter la construction du mur à A’al Vappia/Quitobaquito Springs, un site sacré pour les peuples Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, le 9 septembre 2020.

La source A’al Vappia/Quitobaquito, une des rares sources d’eau du désert pour beaucoup d’espèces en danger dans un rayon de 65 km, se trouve dans le Monument National des Cactus Tuyau d’orgue, exactement sur la frontière US/Mexique. Tandis qu’un défenseur du territoire occupait un bulldozer, ils ont déclaré : « Vous n’avez pas la permission d’être ici, c’est en Territoire O’odham. C’est une zone sacrée. » La construction du mur à la frontière a gravement drainé les faibles quantités d’eau souterraine de la région, dramatiquement réduit la source, et empêché les animaux du côté mexicain d’accéder à la seule source d’eau à moins de 65 km.

Le lieu est sacré pour les O’odham depuis des temps immémoriaux et c’est un site ou Mlle Ortega et d’autres membres de la communauté Hia Ced O’odham ont, tout près, des sites funéraires et des liens familiaux proches. Amber Ortega et Nellie Jo David, toutes deux Hia Ced et Tohono O’odham et membres du Collectif O’odham Anti-Frontière, ont été appelées spirituellement à se servir de leurs corps pour bloquer la construction du mur à la Source, par leurs croyances religieuses selon O’odham Him:dag (religion, tradition et culture), pour protéger leurs sites sacrés et leur mode de culture.

Impact Historique du Verdict :

Amber Ortega était représentée par l’avocate Amy Knight, qui avait déjà représenté avec succès l’activiste de No More Deaths, Scott Warren, en utilisant l’argument similaire de liberté religieuse pour le travail humanitaire avec les migrants qui traversent la frontière en territoire O’odham. Amber Ortega et Nellie Jo David ont affirmé devant la Cour, qu’elles agissaient comme le O’odham Him:dag (religion, tradition et culture) en entreprenant une action directe pour protéger de la destruction causée par la construction du mur-frontière raciste, le site sacré d’A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le Hia Ced O’odham jewed (pays des O’odham), près de Ajo, en Arizona. Elles avaient prié pour la terre et l’eau, chanté des chants spirituels, et mis leurs corps devant les machines de mort.

Toutes deux ont affirmé que la Loi sur la Restauration de la Liberté Religieuse [Religious Freedom Restoration Act] protégeait leurs actions de la criminalisation, un argument qui a eu plus de succès pour les religions occidentales, mais n’a pas souvent été accepté par les tribunaux des Etats-Unis pour les religions des Peuples Autochtones, qui sont liées au lieu et exigent la protection et la conservation des sites sacrés. La [loi] RFRA a été critiquée pour ses origines comme instrument créé au bénéfice de la Droite Chrétienne conservatrice et il est souvent demandé si son application se fait au détriment des autres communautés religieuses. Cette décision est une victoire pour les Peuples Autochtones, elle ouvre des possibilités historiques de défense légale pour d’autres protecteurs Autochtones de la terre et de l’Eau.

La RFRA peut être utilisée aussi bien dans les affaires civiles que dans les affaires criminelles, mais elle a le plus souvent été utilisée par les Autochtones dans des affaires civiles, dans lesquelles la loi a été vidée de son sens et est rarement autorisée comme défense par des Autochtones, comme dans l’affaire Navajo Nation vs. USFS [Service des Forêts]. Ms. David avait accepté un accord sur le plaidoyer en juin 2021, à cause du stress, dû à un harcèlement inhabituel, dont souffraient les deux femmes O’odham de la part de la justice. Mais dans l’affaire de Melle Ortega, l’avocate Amy Knight a pu plaider avec succès qu’il y avait un précédent d’application de la RFRA à des affaires criminelles, ce qui fait passer la charge de preuve de l’accusé au gouvernement. La Magistrate du gouvernement, la Juge Leslie A. Bowman était d’accord.

La Juge Bowman a jugé que le gouvernement fédéral avait imposé un « fardeau substantiel » à l’exercice de sa foi religieuse à A. Ortega, en fermant l’accès à la route frontalière qui passe juste au sud des Sources Quitobaquito – une zone centrale pour les pratiques spirituelles des Hia Ced O’odham. Ce fut un inversement de la décision précédente de la Juge Bowman, le 18 novembre 2021, dans laquelle elle jugeait que la RFRA ne pouvait pas être utilisée comme défense et rejetait le témoignage expert de l’Ancienne Lorraine Eiler, une Hia Ced et Tohono O’odham dirigeante culturelle, également ex-membre du Conseil Législatif de la Nation Tohono O’odham. Dans sa décision du 18 novembre, la Juge Bowman avait rejeté le témoignage de L. Eiler et jugé que A. Ortega ne pouvait pas prouver que le gouvernement avait nuit à sa liberté d’exercer sa religion.

  1. Knight a été appelée comme nouvelle avocate de A. Ortega après la décision du 18 novembre 2021, et déposé une motion demandant la révision de la décision, et présenté de nouvelles preuves pour l’utilisation de la RFRA à l’audience du 19 janvier. La nouvelle décision de la Juge Bowman trouve que : « A la lumière de cette nouvelle preuve, les poursuites contre Ortega imposaient bien un fardeau substantiel sur l’exercice de sa religion ». La Juge Bowman jugea aussi que le gouvernement n’avait pas d’intérêt majeur à arrêter et poursuivre Ortega et que le gouvernement n’avait pas réussi à employer « les moyens les moins restrictifs » pour empêcher Ortega de bloquer la construction. Sur cette base, A. Ortega a été jugée non-coupable des accusations portées contre elle.

Cette victoire n’est pas seulement celle d’Amber Ortega, c’est une victoire bien plus large pour tous les peuples O’odham et le Him:dag O’odham. La victoire est spécialement importante pour les Hia Ced O’odham, qui actuellement ne sont pas reconnus au niveau fédéral par les Etats-Unis. Mais la décision est aussi une victoire majeure et historique pour la liberté religieuse des Autochtones et les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau. La décision Bowman pourrait fournir de nouvelles possibilités de défense pour les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau qui entreprennent des actions directes pour protéger leurs sites sacrés et leur connexion spirituelle aux lieux historiques.

« Ça signifie tellement plus que pour les gens présents ici, ça signifie quelque chose pour l’avenir » dit Amber Ortega. « Cela signifie que ceux qui étaient exclus des tribunaux fédéraux au cours de l’histoire sont toujours vivants, nous sommes actifs et nous nous battons. Nous avons une voix, nous avons une famille, nous avons une tribu. »

« Ce n’est que le début, pour notre peuple, de continuer à se rassembler sur des sujets dont nous avons été exclus » dit-elle.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 9 septembre 2020, A. Ortega et N.J. David ont entrepris une action directe et organisé une cérémonie de prière pour bloquer la construction du mur-frontière qui menaçait A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le jeved (territoire ancestral) des Hia Ced O’odham, près de Ajo, Arizona. Elles ont été arrêtées et accusées de deux infractions mineures, « Interférer avec une fonction fédérale » et « violation d’un ordre de bouclage. » Normalement, ces accusations mineures impliquent une contravention, pas une arrestation. Mais, en une démarche extrêmement rare, le gouvernement arrêta les protectrices O’odham sans le notifier à la Nation Tohono O’odham. A. Ortega et N. David, bien que citoyennes des Etats-Unis et membres recrutés de la Nation Tohono O’odham, ont été emmenées à Core Civic’s, une prison privée, faisant des bénéfices, à Florence, en Arizona – alors un point chaud où le Covid 19 faisait des ravages – où elles furent humiliées, déshabillées pour être fouillées, n’ont pas eu accès au téléphone, ni aux avocats, ni à des masques protégeant du coronavirus, ni au minimum d’hygiène personnelle. Elles ont aussi dû endurer des températures au-dessous de 0, l’hostilité de gardiens et la privation de sommeil. Puis elles ont subi pendant plus d’un an le harcèlement du gouvernement, entre autres des contrôles constants pour la drogue, des menaces d’être à nouveau arrêtées ou placées en institution, et des restrictions de voyage sévères, entre autres ne pas être autorisées à assister à certaines cérémonies spirituelles Autochtones. A cause de ce harcèlement, N.J. David accepta, en juin 2021, un accord de plaidoyer qui impliquait une période de probation et une amende. Cependant, A. Ortega continua à demander justice pour le traitement extrême et inhabituel qu’elles avaient dû subir, pour avoir organisé une cérémonie spirituelle pour protéger leur site sacré de la destruction par le mur-frontière raciste.

Malgré la décision victorieuse d’hier, nous continuons à dénoncer le gouvernement colonial pour mettre en cage des Amérindiennes protectrices d’un site sacré, dans des prisons privées pour immigrants, tout comme nous dénonçons leurs profits, l’incarcération et la torture des migrants qui traversent le jewed O’odham (terres ancestrales des O’odham). Nos luttes Autochtones sont interconnectées avec celles des migrants et des réfugiés, par la résistance au racisme, au colonialisme et à l’impérialisme. Nous dénonçons la violence coloniale contre les femmes Autochtones. Nous dénonçons l’occupation militaire et la destruction pour le mur-frontière de la terre et l’eau sacrées.

Verdict à Ajo, Arizona, pour des Protecteurs de la Terre Violemment Attaqués par le Gouvernement au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020

Ajo, Arizona – La victoire, dans l’affaire de Mlle Ortega, tout en étant une cause majeure de célébration, n’a pas manqué de nous rappeler la violence d’état et la répression contre des peuples Autochtones et des protecteurs de la terre et de l’eau. A Ajo, Arizona, le même jour où le verdict a été prononcé pour Mlle Ortega, deux autres protecteurs de la terre et de l’eau étaient condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique, pour leur participation, le 12 octobre 2020, à une cérémonie spirituelle et à un travail d’information du public sur les impacts de la violence à la frontière sur les O’odham, cérémonie au cours de laquelle ils furent attaqués par les forces de l’état.

Nous dénonçons la constante répression d’état contre des victimes de la violence d’état (des attaques avec des balles en caoutchouc), contre des Autochtones et leurs alliés au cours de la Journée des Peuples Autochtones. Nous trouvons la décision du tribunal de poursuivre les deux personnes les plus sérieusement blessées au cours de l’attaque, pendant de la cérémonie de la Journée des peuples Autochtones, raciste, offensante et extrêmement inquiétante.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 12 octobre 2020, alors que le Gouverneur d’Arizona proclamait la Journée des Peuples Autochtones, un groupe d’environ 30 protecteurs de la terre et l’eau O’odham et leurs alliés, ont tenu une cérémonie spirituelle à un point de contrôle de la Patrouille des Frontières, sur l’autoroute 85, en terres O’odham non-cédées, pour prier pour leurs sites sacrés et les tombes démolis par le mur-frontière raciste. La Patrouille des Frontières, les policiers de l’état et le Service de Sécurité Publique attaquèrent avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, touchant au moins un O’odham en train de prier à la poitrine avec des balles, et arrêtant douze personnes. Dix d’entre elles virent leurs accusations finalement abandonnées, mais les deux personnes les plus sérieusement blessées furent poursuivies par l’état et condamnées à des amendes et des travaux d’utilité publique.

La cérémonie de prière était suivie par des familles O’odham de toutes les nations O’odham (Hia Ced O’odham, Tohono O’odham et Akimel O’odham), y compris des enfants. La cérémonie marquait la Journée des Peuples Autochtones, alors que les O’odham étaient toujours confrontés à la violence de la militarisation de la frontière, entre autres les sévices de la Patrouille des Frontières contre les communautés O’odham. Les O’odham chantèrent des chants traditionnels, prièrent, et essayèrent de discuter de la Loi sur la Liberté de Religion (1978) – qui décriminalisait les religions Autochtones et ouvrait la voie vers la protection de sites spirituels sacrés – avec des membres de la Patrouille des Frontières, des Policiers de l’Etat d’Arizona, et du Service de Sécurité Publique présents pour les instruire sur le contexte des protections religieuses Autochtones.

La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona réagirent par de la violence, pour interrompre la cérémonie de prière des Autochtones. La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité d’Arizona ordonnèrent aux enfants et aux gens de santé fragile, qui observaient la cérémonie de leurs véhicules (à cause du Covid 19), de descendre, puis les gazèrent. La Patrouille des Frontière, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona saisirent des enfants qui avaient été dans des véhicules et les enlevèrent à leurs parents – retirer des enfants à leurs parents pour avoir pratiqué leur religion est une violation évidente de la Loi sur la Liberté de Religion et la Loi sur le Bien-être de l’Enfant Indien.

Après avoir gazé la cérémonie et arraché des enfants à leurs parents, la Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona avancèrent sur la foule à la cérémonie en tirant sur les O’odham en prière avec des balles en caoutchouc, touchant au moins un homme en pleine poitrine.

« C’est oscène et offensant pour nous que des gouvernants locaux et de l’état aillent célébrer la Journée des Peuples Autochtones, alors que le gouvernement fédéral fait sauter nos sites sacrés, vole nos enfants, occupe militairement nos communautés et tire sur des Amérindiens en prière pour protéger notre terre et nos ancêtres de profanation. Ils veulent s’approprier nos cultures, mais ils ne veulent pas que nous pratiquions nos religions ou protégions nos terres » dit une O’odham présente à l’action.

DÉMOLISSEZ LE MUR-FRONTIÈRE – RESTAUREZ LES SOURCES QUITOBAQUITO

Les peuples O’odham et les écologistes exigent que le mur-frontière qui impacte Monument Hill et Quitobaquito Springs soient retiré et la terre remise dans sa condition d’origine ainsi que l’habitat Autochtone. Les sources, l’une des rares sources d’eau dans le Désert de Sonora, sont situées dans ce que les colons appellent le Monument National des Cactus Tuyau d’Orgue, sur la soi-disant frontière US/Mexique. Quitobaquito a fourni de l’eau aux O’odham et à toutes les formes de vie depuis des temps immémoriaux. Les niveaux d’eau, à Quitobaquito, ont baissé de 30% depuis 2020, étant donné que les sous-traitants ont tiré de grandes quantités d’eau souterraine pour mélanger le béton pour le mur et aplanir les pistes non-goudronnées. Près de 400 000 litres d’eau par jour étaient utilisés pour construire des segments du mur-frontière. Pour chaque mile – 1,6 km – près de 2 millions de litres d’eau étaient utilisés. La construction du mur est la continuation des dégâts culturels et environnementaux irréversibles constatés dans la destruction de sites sacrés, divisant les O’odham entre les soi-disant Etats-Unis et Mexique, et a violemment perturbé l’écosystème du désert. Les ‘camps masculins’ pour les travailleurs construisant le mur, ont été une source majeure de propagation du Covid 19 aux communautés O’odham vulnérables, durant la pandémie. Nous tenons les partisans de la construction du mur raciste pour responsables de la mort de O’odham du Covid 19, contracté par la propagation de la maladie causée par les ‘camps masculins’ des constructeurs du mur-frontière. Plus de décès d’Autochtones, plus de murs racistes sur des terres Autochtones.

Partagez, faites connaitre ou contactez-nous pour faire des dons :

www.facebook.com/AntiBorderCollective/
Instagram : @OodhamAntiBorder, @DefendOodhamJewed
www.oodhamantiborder.org , www.defendoodhamjewed.org

Sur les associations :

O’odham Anti Border Collective est un collectif de base de membres et descendants des tribus Akimel O’odham, Tohono O’odham et Hia Ced O’odham, engagés pour l’unification de tous les peuples O’odham, la régénération du O’odham himdag (traditions, spiritualité, langue et culture), et la protection du jewed (terres ancestrales) O’odham par le démantèlement des frontières coloniales.

Defend O’odham Jewed est un mouvement de base dirigé par une O’odham u’uwi (femme), et une campagne d’action directe pour protéger les terres ancestrales sacrées des O’odham de la profanation et de la violence.

*Jewed (quelquefois orthographié jeved) signifie terre natale, là où on est chez soi, en langue O’odham.


Actuellement, le lithium est à la mode. Il est utilisé dans toutes les batteries d’ordinateurs, de smartphones, et de voitures électriques supposées écolo. Les mines ne sont jamais sans effet sur l’environnement. En plus, ce qui vient de mines est par définition non-durable, surtout lorsqu’il s’agit de métaux appelés ‘rares’. La plupart des mines se trouvent évidemment sur des territoires Autochtones, partout dans le monde. Les Shoshone et les Paiutes du Nevada ont déjà subi près de 1000 essais atomiques sur leur territoire. Maintenant, on veut les chasser d’une réserve où ils ont été assignés au début du XXème siècle. Malheureusement, d’après leur communiqué désespéré, la section de l’American Indian Movement du nord-ouest du Nevada, ne semble pas les soutenir, loin de là.

Christine Prat

CONSEIL CONSULTATIF DU CAMP DE WINNEMUCCA
13 janvier 2022
Newe’neen So’ko’pa Camp
Winnemucca Indian Colony
Winnemucca, Nevada
Publié par Indigenous Action Media
Le 13 janvier 2022
Traduction Christine Prat

Note : C’est une affaire qui vient d’éclater et est encore en cours. Liste des médias approuvés dans le camp sur le compte IG : @neweneensokopa. Contact pour les médias souhaitant soumettre des demandes : AutonomousABQ@protonmail.com

WINNEMUCCA, Nevada – Lundi 10 janvier 2022, un homme inconnu est entré dans la Colonie Indienne de Winnemucca, située dans le nord-ouest du Nevada occupé, et a exprimé des menaces envers les personnes âgées et leurs visiteurs.

Le conflit a escaladé, dans cette petite communauté Autochtone, où les maisons des anciens sont sous la menace d’être rasées par des travailleurs sous contrat privé, recrutés par la « présidente » autoproclamée Judy Rojo, qui réside en dehors de l’état et n’est pas reconnue par les résidents de la colonie.

Un camp de résistance a été établi début novembre 2021, quand les personnes âgées résidentes ont lancé un appel à l’aide sur les réseaux sociaux. Cet appel a été lancé comme dernière tentative désespérée pour protéger leurs foyers de démolition, alors que J. Rojo et ses hommes de main [goons : pour les Autochtones des USA, des collabos] tentaient, par la force, de procéder à des expulsions illégales. Quatre logements de la communauté ont été rasés au bulldozer, sans qu’on en parle, avant que les équipes de construction soient bloquées avec l’aide de défenseurs des terres Autochtones qui avaient entendu les plaintes des anciens et avaient immédiatement réagi pour les aider. Ceci a été soutenu plus tard, par une décision temporaire du tribunal, empêchant Rojo et son équipe de pénétrer dans la colonie, décision qui a été levée depuis, laissant la communauté à nouveau vulnérable.

De l’aide est toujours demandée, voir les notes au bas de cet article, s.v.p.

Beaucoup de gens de l’extérieur se sont précipités dans la communauté pour offrir leur soutien, la plupart étaient des gens respectueux, au cœur sincère.

Malheureusement, ce n’a pas été la même expérience avec l’American Indian Movement, section du nord du Nevada (AIMNNV) et nous allons maintenant en parler et la partager.

Début décembre 2021, l’AIMNNV a commencé à rendre des visites à la colonie. Lors de leurs visites, il y avait un conflit permanent dû à leur manque de respect, et leurs conduites misogynes et insultantes. Ils harcelaient les personnes âgées au lieu de leur demander comment les aider et respecter leurs choix. Ils ont manqué de respect aux femmes et ont insulté nos visiteurs, alliés et soutiens. Ils ont fait preuve d’ignorance et de violence envers nos parents queer, à deux-esprits, non-binaires et trans. Ils ont pioché dans les dons faits à la communauté et essayé de remplir les poches de leurs amis et associés. Ils ont fait la promotion de nos luttes sur les réseaux sociaux pour leur propre bénéfice. Ils ont essayé de parler à notre place sans avoir été invités à le faire, nous sommes capables de parler nous-mêmes. Ils se sont efforcés de réduire les nôtres au silence et tenté d’en recruter d’autres pour participer à leur violence, en créant de fausses relations des faits.

Le 23 décembre 2021, un drapeau de l’AIM qui flottait au-dessus du feu sacré a été retiré par une organisatrice Shoshone-Paiute. Comme elle avait participé à l’assistance au camp depuis début novembre 2021, elle avait appris que l’AIM violait les accords du camp et déniait aux autres le droit de s’exprimer, prétendant qu’ils n’étaient pas Autochtones, ou n’étaient pas Shoshone, ou n’étaient pas de la colonie – des excuses pour rejeter les préoccupations valables. En tant que Newe-Numa, elle affirmait sa responsabilité de parler, là où d’autres étaient réduits au silence. Après que de nombreuses tentatives de dialogue honnête, tenu dans un lieu sûr, guidé par les anciens et avec la participation de tous les résidents et invités de la communauté, aient été rejetées ou menées de mauvaise foi – elle a décidé de prendre sur elle la responsabilité de retirer le drapeau de l’AIM et a insisté pour que nos identités Newe (Autochtones locaux) ne soient pas exploitées ou utilisées pour nier à d’autres le droit de parler pour eux-mêmes. Elle n’avait pas anticipé la réaction qu’elle a eu ; bien qu’elle rende le drapeau en parfait état, avec une simple demande pour la réunion en question – un groupe d’hommes adultes hostiles l’ont encerclée, menacée et forcée à quitter la zone.

Les choses se sont précipitées, à partir de là, ces individus sont devenus de plus en plus insolents, dans leur manque de respect, et ils ont exercé des pressions pour prendre le contrôle, jusqu’à ce que plus aucun protocole ne soit respecté. C’en est venu à une confrontation le 7 janvier 2022, quand les résidents âgés ont repris leur communauté et réaffirmé leur exigence que l’AIM du nord-ouest du Nevada et les individus y étant affiliés, qui causaient des dommages et des dissensions, partent et ne reviennent plus.

Cette demande n’a pas été respectée.

Bien qu’ils soient partis, au début, des individus sont revenus presque quotidiennement et ont essayé d’en recruter d’autres pour en faire autant, se tournant vers d’autres organisations, en présentant les choses comme étant à l’opposé de ce qu’elles sont en réalité. Heureusement, il y a beaucoup de camarades solides, là-bas, assez disciplinés pour prendre des contacts et valider les informations d’abord. Malheureusement, cependant, il y en a beaucoup d’autres qui sont devenus des proies lorsqu’il leur a été demandé de faire des choses, sans avoir d’abord reçu des informations honnêtes, et nécessaires pour pouvoir prendre eux-mêmes des décisions informées.

Le 10 janvier 2022, un individu inconnu est arrivé à la colonie et s’est rendu au domicile d’une personne âgée, exigeant que le camp soit vidé, et le contrôle total remis à l’AIMNNV dans les deux heures. Il fit voir qu’il était armé et fit des menaces de violence spécifiques culturellement, se référant au Massacre de Wounded Knee de 1880. Il prétendit agir à la place d’un ancien visiteur du camp qui n’est plus le bienvenu dans la communauté. Ensuite, il dit agir selon des ordres de supérieurs hiérarchiques de l’organisation (AIMGGC – Grand Conseil de l’AIM), mais il n’en fournit aucune preuve. Deux défenseurs plus âgés prirent le temps de s’asseoir avec ce jeune homme et de le traiter amicalement. Après avoir entendu les preuves, il choisit de quitter la colonie, sans se livrer aux violences qu’il avait menacé de commettre.

Ceci est la raison pour laquelle nous ne pouvons plus garder le silence. Nous devons être honnêtes les uns envers les autres si nous voulons que cette violence cesse. La vérité, c’est qu’il y a des actes d’agression inacceptables de la part de forces extérieures à notre communauté. Des membres de l’AIM et leurs affiliés ont retourné leur code, pour protéger les gens en menaçant des personnes âgées Autochtones avec de la violence coloniale. D’autres ont utilisé le fait d’être Autochtones pour se présenter en porte-parole du camp, ce qu’ils ne sont pas. D’anciens membres du camp ont volé ce qu’ils pouvaient et refusé de remettre leur accès aux comptes du camp, qu’ils utilisent pour intercepter des livraisons et détourner des fonds de donneurs. Tout cela est ce que veulent le Bureau des Affaires Indiennes et les compagnies minières, oui ; mais nous devons comprendre que ces mêmes formes de violence coloniale peuvent être cooptées par nos propres parents, d’autres Autochtones, et armées contre nous pour perpétrer les mêmes dégâts. C’est ce qui arrive et ça doit cesser.

Nous voulons que ce soit clair : Personne ne peut détruire notre lien sacré avec la terre d’ici, ni des agitateurs au sein de l’AIM, ni des officiels du gouvernement, ni des équipes de construction, ni des mercenaires goons. Nous prions pour une résolution pacifique et appelons le Grand Conseil Gouvernant de l’AIM de rendre leurs membres immédiatement responsables. Malgré tout, que l’on sache que nous nous maintiendrons et défendrons nos demeures, et nous continuerons à soutenir, protéger et apprécier les défenseurs des terres qui sont venus pour résister avec nous. Nous demandons que tous les gens de lignes de front expérimentés qui souhaitent venir, le fasse de la bonne manière. Nous vous invitons et nous vous accueillerons, mais nous vous demandons de suivre les accords du camp.

C’est tout ce que nous révélons pour le moment, car nous respectons nos communautés sœurs et continuons d’être solidaires de tous les autres camps et lignes de front. De Winnemucca aux Wet’suwet’en, nous résistons ensemble. Merci.

***

AGISSEZ MAINTENANT !


Par Gidimt’en Checkpoint
Publié par Censored News
Le 4 janvier 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Territoire Gidimt’en non-cédé, Smithers (Colombie Britannique) – Deux semaines après que les protecteurs de l’eau Wet’suwet’en aient chassé les travailleurs de Coastal GasLink et occupé un site crucial de construction de l’oléoduc, les protecteurs de l’eau ont effectué un repli stratégique afin d’éviter des arrestations et des violences de la part de dizaines de membres de la Police Montée militarisés. Avant une mobilisation policière à grande échelle, les protecteurs de l’eau ont disparu dans les bois, évitant les violences policières et la criminalisation. Nous nous attendons à un assaut imminent contre les , dirigé par Coastal GasLink, si nous continuons d’occuper et d’utiliser notre yintah.

« Nos guerriers ne sont pas là pour être arrêtés. Nos guerriers sont là pour protéger le territoire et l’eau, et nous continuerons à la faire à tout prix » dit Sleydo’ (Molly Wickham), une dirigeante des Cas Yikh. « Chaque fois que la Police Montée, le C-IRG, est venue pour imposer l’injonction de Coastal GasLink, ils ont commis des violences envers nos femmes. Ils ont emprisonné nos femmes Autochtones et nos guerriers. Nous ne laisserons pas les nôtres être des prisonniers politiques. »

Pour la quatrième fois en quatre ans, la Police Montée semble mobiliser pour un assaut à grande échelle contre le territoire non-cédé Wet’suwet’en, ils réservent des dizaines de chambres d’hôtel pour amener des policiers de toute la province, pour faciliter la construction de l’oléoduc et forcer le contrôle sur des terres non-cédées à la pointe du fusil.

Les protecteurs de l’eau ont bloqué le forage sous les eaux Wet’suwet’en depuis plus de 70 jours. Au cours des derniers jours, il y a eu plus de patrouilles par la Police Montée non-locale, le C-IRG, et une surveillance par hélicoptère au-dessus de résidences privées Wet’suwet’en, loin de tout projet de chantiers.

Après les premiers 56 jours d’occupation, la Police Montée a effectué 30 arrestations, avant d’escorter les travailleurs de Coastal GasLink dans le Camp du Coyote, pour raser au bulldozer plusieurs huttes, habitations et autres structures. En un mois, les défenseurs du territoire ont repris le site, expulsant à nouveau les travailleurs de Coastal GasLink et bloquant le site de forage. Il y a eu aussi des arrestations au Gidimt’en Checkpoint, une réoccupation du site de notre village traditionnel dans le yintah des Cas Yikh, qui ne dérangeait pas le travail de Coastal GasLink.

« Nous savons que nous devons respecter nos responsabilités, et quoiqu’ils fassent pour essayer de nous abattre, nous n’oublierons jamais qui nous sommes en tant que peuple Wet’suwet’en. Nous honorerons toujours nos responsabilités envers Wedzin Kwa, envers notre yintah et toutes les générations futures » déclara Sleydo’.

Les Wet’suwet’en n’ont jamais cédé ni renoncé aux 22 000 km² de terre traditionnelle Wet’suwet’en à la Colombie Britannique ou au Canada, et ont prouvé devant la Cour Suprême du Canada que la propriété des Wet’suwet’en sur cette terre n’a jamais été éteinte. Nos chefs héréditaires ont combattu depuis des années devant des Cours coloniale pour protéger notre yintah, comme ils l’ont fait sur ce territoire depuis des temps immémoriaux. Selon Anuc nu’at’en (la loi Wet’suwet’en), les chefs de Maisons, représentant chaque groupe Wet’suwet’en impactés, ont interdit les terres Wet’suwet’en à Coastal GasLink, et en 2020, ils ont émis une notice d’éviction toujours en vigueur, à la compagnie.

Depuis 2019, la Police Montée a dépensé plus de 20 millions pour criminaliser l’autorité Wet’suwet’en sur nos terres, pour se déployer en tenue militaire, avec des drones, des hélicoptères, des véhicules tout-terrain, des motoneiges, des centres de commandement mobiles, et des unités K-9. La Police Montée a pointé des fusils de sniper et des armes d’assaut sur des Autochtones non-armés et utilisé des techniques de torture physiques et psychologiques contre des protecteurs de l’eau engagés dans la désobéissance civile non-violente. À ce jour, la police a procédé à 79 arrestations, parmi lesquelles celles de nos Chefs Héréditaires Wet’suwet’en.

« Je ne pense pas que Coastal GasLink, le gouvernement ou la police comprennent que les Wet’suwet’en sont là depuis des milliers d’années. En dépit de tout l’argent et de tous les efforts de la police et de Coastal GasLink pour se débarrasser de nous, nous ne partirons jamais. Jamais » dit Sleydo’.

Contact pour les médias : Jennifer Wickham, coordinatrice des médias au Gidimt’en Checkpoint.


Par Duane ‘Chili’ Yazzie
Publié par Censored News
Le 3 janvier 2022
Traduction Christine Prat

Le Coronavirus19 échappe à l’identification et la saisie. Les efforts acharnés de la science n’ont pas permis de trouver l’origine ou la cause du virus. C’est l’histoire de limitations imposées depuis longtemps par la science et la médecine occidentale. Il y a peut-être une explication pas si compliquée, mais avec un contenu complexe.

Avant la pandémie, l’humanité avait de graves problèmes. La crise climatique étouffait la vie sur la planète, la tension raciale entre une minorité de blancs et les gens de couleur était horrible. Maintenant, alors que le monde lutte pour sortir de la pandémie, ces problèmes sont passés d’un stade critique à celui d’un danger imminent. La crise climatique est accablante, l’industrie extractiviste, avec la complicité de la plupart des gouvernements, continue avec obstination et de manière exponentielle à faire ce qu’elle fait toujours : faire toujours plus d’argent sans se soucier des dévastations environnementales et humaines qu’elle laisse derrière elle.

Dans toute l’Amérique, le zèle de la suprématie blanche fait des métastases, brandissant impudemment le drapeau du racisme, du néocapitalisme libéral, des conspirations, de la politique mesquine à travers tout le pays. Les très convoités Etats-Unis sont radicalement polarisés. Les blancs font imploser leur gouvernement et leur société. Certains, qui n’avaient jamais imaginé avoir des inclinaisons de « suprémaciste blanc », se retrouvent alignés sur, ou ayant des sympathies pour l’agenda et la rhétorique de la suprématie blanche. Ça doit être génétique, entretemps ; la notion de supériorité blanche est enracinée dans de l’histoire ancienne.

Même quand sa peau éclate, la Terre est vivante, son essence spirituelle continue de battre. Elle pourrait mourir ou elle pourrait vivre ; l’espèce humaine décide de son sort. Cette réalité est insondable, d’importance nulle pour la majorité des blancs, en particulier ceux persuadés de la suprématie blanche. Ils mettent en péril le futur des petits-enfants.

Le virus du COVID est un phénomène de la nature. C’est un organisme vivant ; ça vit de mort.

Tout être vivant se défend quand il est menacé de blessure ou de mort. La Terre se bat pour sa vie, elle y engage toutes ses défenses. Le virus parait être un mécanisme de défense de la Terre. Si cela est vrai, c’est le sens commun de penser que la gravité du virus sera proportionnelle à la gravité des blessures infligées à la Terre et de l’extrémisme de la blessure perpétrée par l’inhumanité de la haine.

Une mère protège et défend instinctivement ses enfants. La Terre Mère défend ses enfants qui croient en la vérité et veulent vivre étant ce qu’ils sont supposés être. La Terre se rebelle contre l’exploitation extrême de l’entité qui est son corps et la répression brutale dont ses enfants sont victimes. Le message de la Terre est clair, mais le monde n’entend pas.

©chiliyazzie


Par Indigenous Action
Solstice 2021
Traduction Christine Prat

Bien que la contorsion suprémaciste blanche de la « droite alternative » ait largement atteint son but, son désir persiste, avec des stratégies variées, d’arriver à la légitimation sociopolitique. Nous voyons clairement sa trajectoire, des convulsions post-électorales du 6 janvier 2021 et le vacarme approbateur qui s’en est suivi, au verdict de l’affaire Rittenhouse, et entretemps, toute la clique médiatique marchande (les médias sociaux).

Depuis que certains des néofascistes les plus visibles se retrouvent châtrés à la suite des batailles légales de Charlottesville, les colons suivent en direct la déconfiture de leur ordre social.

C’est terrifiant, que leurs préjugés et leur xénophobie soient en train d’être « annulés ».

Ils sont hystériques à propos de la « tyrannie médicale », donc ils s’injectent du vermifuge pour les chevaux dans les veines. Leurs idéaux, brutalement acquis, de « libertés » ont plus d’importance que le bien-être des plus vulnérables (comme ils ont toujours eu plus d’importance que nos vies).

Les artistes conservateurs suprémacistes blancs jouent les victimes d’une « guerre culturelle » qu’ils ont mené contre nos vies et nos terres depuis plus de 500 ans. Nous avons résisté et survécu de générations en générations à cette « guerre culturelle » appelée colonisation.

La réaction des colonisateurs est prévisible, étant donné qu’ils ont toujours eu peur de ce qu’ils ne peuvent pas dominer et contrôler. C’est peut-être dans cette mesure qu’ils craignent tant « l’être woke » [approx. ‘éveillé’], parce que ceux qui restent inconscients sont plus faciles à contrôler et exploiter. Aucun être conscient ne choisirait volontairement une existence de souffrance produite par les cauchemars de quelqu’un d’autre.

Cependant, le terrain (volé) gagné dans les rues au cours des rébellions pour George Floyd, a en grande partie été cédé par des progressistes, se retranchant sur leurs terrains qu’ils imaginent illusoirement (plus) sûrs, pour des raisons électorales. Mais qu’y a-t-il à attendre de ceux qui sont prêts à se mettre à genoux avec des flics et « décolonisent » démonstrativement leurs styles de vie ?

Le décélérationisme progressiste post-élections a émergé dans toute sa gloire réactionnaire et pacifiante.

Les progressistes ont une tendance prévisible à se reposer sur leurs votes, et ainsi abandonner leur énergie à ceux qui les représentent. Mais leur politique est de celles qui devraient être appelées pour ce qu’elles sont : des « MAGA-lithes[*] ». Leurs dénonciations morales s’attardent rarement sur des causes profondes, et lorsqu’ils vont jusqu’à accuser l’Etat et la suprématie blanche, c’est toujours bien cartographié dans la géographie binaire gauche contre droite. Ils n’arrivent pas à admettre que construire et maintenir l’idée d’ « Amérique » est le vrai problème (souvenez-vous de la myopie du slogan du colon : « Nous sommes une nation d’immigrants ? ». Des enfants migrants sont toujours dans des cages, subissant la même politique de violence, juste avec des nouveaux visages politiques, des bombes portées par des drones tournent toujours comme des vautours impérialistes au-dessus de la région géopolitique transcontinentale du Moyen-Orient, et après seulement quelques mois derrière le bureau présidentiel, Biden signé plus de concessions pétrolières et gazières que le démagogue qui l’a précédé.

Lorsqu’ils ne sont pas en train de faire la police contre des mouvements, si une chose est cohérente chez les progressistes MAGA-lithiens*, c’est que leurs accès de scandale doivent être contenus dans le royaume de la politique « légitime ». Ils s’en tiennent à des réformes espérant que l’Etat résoudra les problèmes qui le construisent structurellement et sans lesquels il ne peut exister. Qu’ils optent pour les tactiques de « visibilité » en brandissant des pancartes, ils supplient toujours les politiciens pour lesquels ils ont voté de leur laisser des miettes de la carcasse pourrissante d’un idéal imaginaire appelé « justice ». Ils s’accrochent aux plus lamentables gestes politiques de reconnaissance, par des pions colonisés comme Deb Haaland. Ils sont toujours captivés et offrent leurs ovations patriotiques lors du tour de magie appelé « justice climatique », illusion qu’un système industriel construit sur la destruction de la Terre peut magiquement résoudre la crise sur laquelle il prospère.

En réaction, les progressistes investissent plus dans leur équipe (ce qui n’est qu’un autre aspect de la même politique coloniale) et sont hyper concentrés sur la « réduction des risques » avec des « solutions » rendant le capitalisme et le colonialisme de peuplement plus « verts » avec quelques restrictions économiques.

Derrière tout cela, il y a les capitalistes à but non-lucratif montant des guerres sociales et écologiques « gauchistes », pour leur propre bénéfice.

Rendre le colonialisme de peuplement et le capitalisme plus durables signifie la mort de toute existence Autochtone. Qu’on pense seulement à ruée en masse pour extraire du lithium visant les terres Autochtones à Thacker Pass, Big Sandy Valley, et au-delà.

En pleine pandémie des pandémies, des néofascistes se rassemblent et préparent l’escalade vers la prochaine élection importante et au-delà, fracturant pour du pétrole et empoisonnant des terres sacrées et les eaux avec des oléoducs ; des fxmmes, des filles, des trans et des parents à deux-esprits sont enlevés, des familles déchirées, déportées ; ou bien on les laisse mourir quand elles cherchent un refuge au-delà des lignes politiques coloniales ; nos parents sont dans les rues sans abri dans le froid, nous sommes emprisonnés et tués par les forces de l’Etat en toute impunité ; le tout pendant que l’existence rêvée par nos ancêtres est transformée en un cauchemar obscène, un commerce de  « décolonisateurs™ » de théâtre dominé par les selfies et financé par un milliardaire, agitant leurs drapeaux marqués « land back », empochant de l’argent pour « décoloniser la richesse », avec leurs hipsters les plus woke (et célèbres) parmi leurs alliés colons.

Il est clair que certains ne peuvent pas et ne vont pas cesser d’imaginer des futurs coloniaux.

Pour beaucoup d’entre nous, opposants enragés, reprenant notre souffle entre gaz lacrymogène et bombe à poivre, travaillant par équipes pour faire des livraisons d’aide mutuelle pendant le COVID ou contre la répression d’état (c’est-à-dire nous assurer de rester libres), nous ne pouvons pas ne pas voir les traces sanglantes sur les murs de cet ordre social colonial.

Pour de nombreuses raisons, entre autres notre révulsion des propositions homogénéisantes des politiques gauchistes « révolutionnaires » (spécialement celles de Marxistes Autochtones autoritaires), nous préférons les principes aux plateformes, les enseignements de nos anciens plutôt que ceux d’Européens morts, des attaques autonomes plutôt que des campagnes politiques, et nous avons plus de questions que de réponses.

Que faisons-nous ? Et de qui est composé ce « nous » ? Quelles leçons avons-nous apprises des années de batailles de rue, d’espaces autonomes, et de barricades sur les lignes de front ? Quelles tactiques plus efficaces pouvons-nous développer ? Est-ce que des actions fondées sur des cellules de groupes d’affinité et de loup solitaire, peuvent être plus efficaces que la mobilisation de masse idéalisée ? Est-ce une question de et/ou, ou pouvons-nous creuser plus profondément pour diversifier nos tactiques ? Quelles occasions peuvent être créées par la prédictibilité des réactions des forces de l’ordre ? Quelles institutions, idées et infrastructures pouvons-nous attaquer avec nos moyens ? Comment pouvons-nous assurer effectivement que les agresseurs seront tenus pour responsables dans nos communautés ? Comment pouvons-nous inscrire ces pratiques dans une culture de la sécurité ? Quels sont nos avantages ? Quels sont nos désavantages et comment pouvons-nous les surmonter ou les éviter ? Comment pouvons-nous accélérer les ruptures internes et externes coloniales, sociales, économiques et politiques et précipiter leur ruine ? Quelles nouvelles provocations, interventions et attaques peuvent être élaborées pour miner et déstabiliser l’ordre social colonial ?

Les réponses sont assurément complexes, variées et délibérément incomplètes, parce c’est à beaucoup d’égards ce que nous faisons déjà par de l’éducation et des interventions radicales, avec l’aide mutuelle (pas la merde cooptée à but non-lucratif), la défense de la communauté et des projets d’infrastructure (des conflits) autonomes. De ce point de vue, certaines de nos réactions sont plus orientées vers les questions de comment stabiliser et maintenir des projets radicaux. Comment multiplions-nous et faisons grandir ces possibilités libératrices ?

Dans « Black Seed : Not on Any Map », un nouveau livre (principalement) sur l’Anarchie Autochtones, ces questions conduisent à la tâche proposée par un membre de l’équipe d’Indigenous Action, pour l’anarchie Autochtone (ou l’autonomie, si vous préférez abandonner l’identifiant politique colonial), qui est de remplacer le principe d’autorité politique par le principe de mutualité Autochtone autonome.

Ce n’est absolument pas théorique, c’est l’exhortation de nos ancêtres et la continuité de manières d’exister avec, et non contre, la Nature.

Ce pouvoir est quelque chose que les colonisateurs ne pourraient jamais comprendre complètement, alors ils ont commis tout ce qu’ils pouvaient pour l’annihiler. Des massacres de la Ghost Dance à la violence spirituelle systématique des pensionnats, à l’interdiction pure et simple des pratiques spirituelles jusqu’à la fin des années 1970, à la profanation toujours actuelle, spécifique et intentionnelle des sites sacrés, le pouvoir de la prière et la cérémonie Autochtones a toujours terrifié les colonisateurs au plus profond d’eux-mêmes.

Nous étudions les contours de nos hxstoires de notre émergence. Nous traçons les lignes dans les mains de nos anciens qui guident et forment les cadres de nos actions. Nous retrouvons les pas des anciens pour collecter les médecines sacrées. Nous regardons patiemment la lumière et la façon dont les pluies tombent et se rassemblent, et ainsi nous savons où placer soigneusement les graines. Nous écoutons intensément quand la terre bouge et la lune est cachée par le soleil.

Nous réchauffons nos esprits aux feux sacrés sur les lignes de front à travers tous ces territoires occupés.

De ceux entretenus par les défenseurs des terres Gidimt’en à ceux allumés par les anciens qui résistent à la déportation forcée à Winnemucca, et ceux entretenus par des jeunes trans et deux-esprits Autochtones au Camp Migizi. Le feu sacré de la colère Noire qui a détruit le bureau de police de soi-disant Minneapolis. Les feux sacrés qui ont réduit en cendres les églises responsables des pensionnats.

Nous entretenons toujours des feux.

Vivre une vie en conflit avec la contrainte autoritaire sur une terre volée est une proposition spirituelle, mentale et matérielle, c’est la négation de la domination du colonialisme de peuplement.

C’est notre cérémonie perpétuelle de résistance et de réparation.

En tant qu’agitateurs anticoloniaux, nous ne rivalisons pas pour séduire les sympathies et la charité des colons alliés. La solidarité anticoloniale, c’est l’attaque.

Effrayez à nouveau les colonisateurs.

***

Big Sandy River

Un soir d’automne, il y a quatre ans, Ivan Bender, un Hualapai dans la cinquantaine, alla se promener avec son chien, pour contrôler la terre du ranch dont il s’occupe. Niché au fond de la Big Sandy Valley, le ranch protège Ha’ Kamwe’ – des sources chaudes sacrées pour les Hualapai et connue aujourd’hui en anglais comme Cofer Hot Springs. Comme les ombres s’allongeaient, Bender vit quelque chose de surprenant – des hommes travaillaient sur une colline proche.

« Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient, » se souvint Bender. « Ils me dirent qu’ils foraient. » Il s’avère que, en plus des sites sacrés comme les sources chaudes, des sites de cérémonie et des sépultures d’ancêtres, la vallée contient aussi une énorme quantité de lithium. Maintenant, le travail exploratoire de la compagnie Australienne Hawkstone Mining menace ces lieux, et avec eux, les pratiques religieuses des Hualapai et d’autres nations Autochtones. Mais cette menace n’a rien de nouveau : des siècles d’expropriation, combinés avec des décisions de justice fédérales refusant la protection des sites sacrés, ont depuis longtemps dévasté la liberté religieuse des Autochtones.

[*] MAGA-lit: jeu de mots, entre « mégalithe » et « Make America Great Again », le slogan Trumpiste

Publié sur Facebook
Le 20 décembre 2021
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

COMMUNIQUÉ, POUR PUBLICATION IMMÉDIATE

20 décembre 2021 – Territoire Gidimt’en Non-Cédé, Smithers (Colombie Britannique) :

Les défenseurs des terres Gidimt’en et des soutiens, ont encore une fois expulsé des travailleurs de Coastal GasLink d’un site de forage d’un oléoduc essentiel, protégeant ainsi les sources Wet’suwet’en et réoccupant la zone connue comme « le Camp du Coyote ».

Tôt dimanche matin, selon la loi Wet’suwet’en, les défenseurs du territoire ont appliqué la Notice d’Expulsion de 2020, des Chefs Héréditaires Wet’suwet’en, signifiée à Coastal GasLink, en chassant des ouvriers de l’oléoduc, et en rétablissant la barricade supprimée le 19 novembre, après deux jours d’attaques de la police militarisée.

L’expulsion a eu lieu exactement un mois après que la Police Montée ait effectué 30 arrestations dans le Yintah Wet’suwet’en, réalisant la troisième opération militaire à grande échelle sur une terre Wet’suwet’en non-cédée, depuis 2019. Environ 100 membres de la Police Montée, équipés d’armes d’assaut, de fusils de sniper et de chiens, ont été déployés, alors que les inondations faisaient rage dans toute la province, pour faciliter la construction de l’oléoduc de Coastal GasLink et le vol de terre Wet’suwet’en souveraine.

Les Wet’suwet’en n’ont jamais vendu, abandonné ou renoncé de quelque façon que ce soit au titre sur les terres Wet’suwet’en.

L’action de ce jour fait suite au 24ème anniversaire de la décision Delgamuukw-Gisday’wa d’un tribunal, en 1997, qui prouvait que le titre Aborigène n’avait jamais été éteint dans les 58 000 km² de terres Wet’suwet’en et Gitxsan. La Cour Suprême du Canada reconnaissait les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en comme représentants du titre collectif Wet’suwet’en, et Anuc ‘nu’at’en (la loi Wet’suwet’en) comme base de la société Wet’suwet’en.

En violation de la décision Delgamuukw-Gisday’wa, de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones des Nations Unies, et de Anuc ‘nu’at’en, l’oléoduc de Coastal GasLink a continué sans le Consentement Libre, Préalable et Informé des Chefs Héréditaires Wet’suwet’en.

Au début de l’année 2020, des Chefs Héréditaires représentant les cinq clans de la Nation Wet’suwet’en ont publié une notice d’expulsion à Coastal GasLink, ce qui a conduit à une série de barricades dans le pays Wet’suwet’en et déclenché des actions de solidarité dans tout le pays. Aujourd’hui, cette expulsion s’applique à nouveau.

« Coastal GasLink n’a pas et n’aura jamais le consentement du système de gouvernance Héréditaire Wet’suwet’en et devrait s’attendre à ce que la loi Wet’suwet’en s’impose sur nos terres. Aucune violence d’état contre nous ne nous fera oublier notre responsabilité de protéger l’eau et la terre pour toutes les générations à venir », dit Sleydo’, porte-parole du Gidimt’en Checkpoint.

Contact pour les médias : Jennifer Wickham, Coordinatrice Média du Gidimt’en Checkpoint, yintahaccess@gmail.com

Notice d’expulsion des Chefs Héréditaires : https://unistoten.camp/wetsuweten-hereditary-chiefs-evict-coastal-gaslink-from-territory/

***

AGISSEZ :
Venez au camp
Organisez un rassemblement ou une action dans votre région
Publiez une déclaration de solidarité de votre organisation, par email à yintahaccess@gmail.com
Faites pression sur les gouvernements, les banques et les investisseurs
Faites un don : yintahaccess.com/donate
Partagez, faites savoir.

Site web : yintahaccess.com

IG: @yintah_access
Twitter: @Gidimten
Facebook: @wetsuwetenstrong
YouTube: Gidimten Access Point
TikTok: GidimtenCheckpoint

#ShutDownCanada #WetsuwetenStrong #AllOutForWedzinKwa #ExpectUs

Article & photos Christine Prat
12 décembre 2021
En français

We are now visibly on the brink of destruction – we have been for quite some time, but it has now become obvious for many more people. Still, Capitalism which never stops dying, always finds new allies to help postpone the deadline. So-called ‘Green’ parties are the main pawns in this deadly game.

This is not new either: in the 1970’s, we already had a ‘green’ wave, limited to hippies. They were telling us that we should put aside the struggles for Justice and Freedom, as survival of the planet was more important. But for people who knew how to think, it was obvious that it were the very same activities by which capitalists exploited people and nature, thus it was stupid to choose.

It is necessary to understand that Capitalism is totally anti-life – of people, animals, plants, the whole planet – and thus to understand what Capitalism really is.

Did you ever wonder why billionaires who have enough to live for several generations in absolute luxury, never stop ‘working’? It is because life, even in luxury, is not their main concern, and the reason for it is to find in the very nature of the Capital.

A capitalist is someone who wants to become God Almighty. The Capital implies this obsession. Some wrote it a long time ago, the Capital is a degenerate version of God. “Money can buy anything”. This suggests a notion of Infinity. The problem is that money can buy anything as long as you don’t have it. When you have it, it is necessarily a limited amount. This is the curse of the Capital. Thousands of billions are not closer to Infinity than a minimum salary. There is a confusion between ‘Infinity’ and ‘not defined’. The capitalist, who thought he could reach Infinity, will never be satisfied. When he is not able to become God Almighty and reach Infinity, he prefers to initiate the Apocalypse.

‘Green’ Parties are led by people who catch an opportunity to have a career and grab some crumbs of the overall plunder. They won’t become God, they might be satisfied by being the good keepers of the Spectacle Society.

We recently saw the leader of the French ‘Greens’ demonstrating with the ultra-rightist police. The leader of the Communist Party was there too. Of course. Big energy companies take advantage of the situation to push nukes as ‘green energy’! And some vegans become terrorists attacking small local butchers (even physically), while animal suffering is caused by Big supermarkets companies and industrial agriculture. We should fear having those people in governments. Valets of capitalism, they will necessarily be new dictators. And the planet won’t be saved.

WE CANNOT DO WITHOUT A TOTAL REVOLUTION AGAINST CAPITALISM!

Article et photos Christine Prat
12 décembre 2021
In English

Nous sommes visiblement au bord du gouffre – nous l’étions déjà depuis longtemps, mais c’est devenu évident pour beaucoup plus de gens. Cependant, le Capitalisme qui n’en finit pas de crever, se trouve toujours de nouveaux alliés pour retarder l’échéance. Les partis dits ‘Verts’ sont les principaux pions de ce jeu mortel.

Ce n’est pas nouveau non plus : dans les années 1970, il y a déjà eu une vague ‘verte’, limitée aux hippies, qui nous disait qu’il fallait mettre de côté les luttes pour la justice et la liberté, la survie de la terre étant plus importante. Mais pour qui savait penser, il était évident que c’était par les mêmes activités que les capitalistes exploitaient les gens et la nature et qu’il n’y avait pas à choisir.

Il faut bien comprendre que le Capitalisme est totalement contre la vie – des gens, des animaux, des plantes, de la planète – et, pour cela, comprendre ce qu’est vraiment le Capitalisme.

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les multimilliardaires qui possèdent de quoi vivre dans le luxe pour plusieurs générations n’arrêtent jamais de ‘travailler’ ? C’est parce que la vie n’est pas leur premier souci, et cela tient à la nature même du Capital.

Un capitaliste est quelqu’un qui veut devenir Dieu Tout Puissant. C’est le Capital qui implique cette obsession. Certains l’ont dit il y a déjà longtemps, le Capital est une version dégénérée de Dieu. « L’argent peut tout acheter ». Cela suggère une notion d’Infini. Le problème est que l’argent peut tout acheter tant qu’on ne l’a pas. Quand on l’a, c’est forcément une somme limitée. C’est la malédiction du Capital. Des centaines de milliards ne sont pas plus proches de l’Infini que le salaire minimum. Il y a confusion entre ‘Infini’ et ‘non-défini’. Le capitaliste, qui a cru pouvoir atteindre l’Infini, ne sera jamais satisfait. Faute de pouvoir être Dieu Tout Puissant et Infini, il préfère initier l’Apocalypse.

Les partis ‘Verts’ sont dirigés par des gens qui voient une occasion de faire carrière et de ramasser quelques miettes du grand pillage. Eux ne deviendront pas Dieu, ils se contenteront peut-être du rôle d’anges gardiens de la Société du Spectacle.

On a déjà vu le leader des ‘Verts’ français manifester avec le syndicat d’ultra-droite de la police. Le dirigeant du Parti Communiste y était aussi. Bien sûr. Les grandes entreprises de l’énergie profitent de la situation pour faire admettre le nucléaire parmi les ‘énergies vertes’ ! Et des végans deviennent terroristes et attaquent des petits bouchers de quartier, alors que la souffrance animale est le fait de la grande distribution et de l’industrialisation de l’agriculture. Nous avons tout à craindre de l’arrivée au pouvoir de ces gens-là. Valets du capitalisme, ils seront forcément de nouveaux dictateurs. Et ils ne sauveront pas la planète.

NOUS NE FERONS PAS L’ÉCONOMIE D’UNE RÉVOLUTION TOTALE CONTRE LE CAPITALISME !

Par Brenda Norrell
Censored News
8 décembre 2021
Traduction Christine Prat

Elbit Systems est l’entreprise de défense qui vient de construire des tours d’espionnage – appelées tours intégrées fixes – dans la Nation Tohono O’odham, avec un contrat avec les Etats-Unis et l’approbation du gouvernement tribal.

Maintenant, des O’odham vulnérables peuvent être harcelés par les agents de la Patrouille des Frontières qui utilisent des laptops et les tours d’espionnage.

Déjà trois gradés de la Patrouille des Frontières ont été mis en accusation comme violeurs en série, dans la région de Tucson – qui englobe les Nations Tohono O’odham et Pascua Yaqui.

Jenn Budd, ex-officier des renseignements à la Frontière des Etats-Unis, devenue lanceuse d’alerte, parle de la culture du viol dans la Patrouille des Frontières des Etats-Unis.

« Il y a actuellement trois gradés de la Patrouille des Frontière jugés pour viols dans la région de Tucson. Quand est-ce que le Congrès et la Justice s’intéresseront à la culture du viol de USBPChief ? »

« Combien de femmes agents, de citoyens Américains et de migrants doivent encore être violés avant qu’on ne se préoccupe du problème ? » demande J. Budd.

***

Pendant ce temps, en Angleterre, un tribunal a acquitté des activistes qui entreprennent des actions directes contre la compagnie Israélienne Elbit Systems, après qu’un avocat ait plaidé que les crimes d’Elbit en Palestine – drones, surveillance et violations des droits humains – étaient beaucoup plus graves que les actions des activistes en Angleterre.

Des activistes continuent de protester contre la fabrication d’armes par Elbit et contre la guerre en Palestine.

‘Non coupables : Les membres de Palestine Action Acquittés au cours du Premier Procès’

Les procureurs du gouvernement avaient prononcé des accusations contre ceux qui sont connus comme « les Trois d’Elbit », après qu’ils aient entrepris une action en février contre l’usine de Moteurs UAV, une filiale d’Elbit, à Shenstone, près de Birmingham, en Angleterre.

Le groupe avait occupé le toit de l’usine, mis des chaînes aux portes pour perturber le travail, et arrosé l’immeuble de peinture rouge sang, et même cassé des vitres.

Malgré tout cela, lundi, le tribunal a acquitté les trois accusés d’avoir causé des dégâts.

Leurs avocats – entre autres la juriste Palestinienne Mira Hammad – ont démontré avec succès que bien que leurs actions aient endommagé l’usine, ce n’était pas criminel, étant donné que c’était une action proportionnée pour empêcher un crime bien plus grand en Palestine – la violence Israélienne contre des Palestiniens, comme la guerre de mai contre Gaza.