Photo Multicultural Alliance for a safe environment

Par Kirena Tsosie
Centre de Recherche et d’Information du Sud-ouest Chris Shuey
Publié par Censored News
Le 14 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Chaque année, ce jour-là, l’Association de la Communauté de la route de la Mare d’Eau Rouge (RWPRCA) de la Nation Navajo, dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique, se rassemble pour commémorer les impacts de la plus grande fuite, en volume, de déchets radioactifs de l’histoire des Etats-Unis. Il a été estimé que plus de 430 millions de litre d’eau polluée d’une usine de traitement d’uranium, se sont déversés dans la Rivière Puerco, par une brèche dans une digue de l’usine de traitement d’uranium de la United Nuclear Corp. (UNC), le 16 juillet 1979.

Les familles de la RWPRCA vivent entre deux mines d’uranium abandonnées et l’usine et les déchets de l’UNC, dans le Chapitre [division administrative – Ch. P] de Coyote Canyon. Au sud, il y a encore la mine Nord-Est de Church Rock (NECR), située dans le Chapitre de Church Rock, qui a fonctionné de 1968 à 1982, produisant environ 3,5 millions de tonnes d’uranium, c’était une des plus grandes mines d’uranium dans la Nation Navajo. Le minerai d’uranium de la mine NECR était traité dans l’usine adjacente, UNC, dans le Chapitre de Pinedale. Les déchets d’usine sont ce qui reste après le traitement du minerai, pour extraire de l’oxyde d’uranium, une poudre métallique jaune. Les déchets étaient stockés dans des mares d’évaporation, en terre non recouverte d’un matériau imperméable, ce qui polluait l’eau souterraine locale.

A 5h30 du matin, le 16 juillet 1979, une brèche de 9 mètres s’est ouverte dans la digue qui fermait une mare de déchets, laissant couler de l’eau radioactive dans la Rivière Puerco. Les liquides échappés ont coulé à plus de 120 km en aval, jusqu’en Arizona, après avoir traversé de nombreuses communautés Navajo et la ville de Gallup, au Nouveau-Mexique. L’eau acide (pH=1.5) était tellement toxique qu’elle causait des brûlures aux pattes du bétail et aux pieds de gens qui, dans l’ignorance, pataugeaient dans la rivière juste après la fuite. Le bétail et les plantes mouraient le long des berges de la Rivière Puerco, et des niveaux d’uranium et de radium élevés étaient détectés jusqu’à 96 km en aval. La fuite de Church Rock est encore la troisième fuite de déchets radioactifs, après la catastrophe de Fukushima (2011) et la fusion de Tchernobyl (1986) et plus importante que la fusion partielle de Three Mile Island (1979).

Les effets de la fuite ont été exacerbés par près de 30 ans d’assèchement de mines souterraines, dans le district minier de Church Rock, situé à près de 20 km au nord-ouest de Gallup. Au fil des années, l’eau des mines a ajouté près de six fois plus de radioactivité au bassin de la Rivière Puerco que la fuite initiale. La pollution à l’uranium continue, dans l’eau alluviale, a été constatée dans des puits situés près de la Rivière Puerco, à Sanders, Arizona / région des Nouvelles Terres* de la Nation Navajo. On enquête toujours sur le rôle de l’eau des mines dans la pollution de l’eau souterraine, en-dessous de la Rivière Puerco, près de 50 ans plus tard.

Des recherches ont montré que les Autochtones sont touchés de manière disproportionnée par la pollution de la terre, de l’eau et de l’air, par les déchets de mines, étalés sur 15 états de l’ouest. La RWPRCA et d’autres communautés de la base, dans la Nation Navajo, tiennent les corporations et le Gouvernement Fédéral pour responsables de l’assainissement des mines d’uranium abandonnées, remontant aux débuts de l’extraction d’uranium, au début des années 1940. Les communautés Autochtones de trois ou quatre générations ont dû vivre avec les dangers des déchets d’uranium, qui affectent leurs familles, leurs domiciles, leurs moyens de vivre et leurs pratiques culturelles sacrées.

Ce jour-là, le 16 juillet, nous commémorons aussi la première détonation dans l’atmosphère d’une arme nucléaire, appelée l’Explosion de Trinity, dans le Bassin de Tularosa, dans le centre-sud du Nouveau-Mexique, le 16 juillet 1945. Comme les mineurs d’uranium de la Région des Quatre Coins, les gens du Bassin de Tularosa continuent de demander des compensations pour les maladies qu’ils relient à l’Explosion de Trinity. La bombe, développée au

Laboratoire National de Los Alamos (Nouveau-Mexique) pendant le Projet Manhattan, qui préparait les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, au Japon, les 6 et 9 août 1945.

Nous nous souvenons des évènements irresponsables et horrifiants qui ont fait l’histoire nucléaire des 80 années passées, afin de ne plus les répéter, ni maintenant ni dans le futur. Comme la pendule sur la couverture du Bulletin des Scientifiques Atomiques nous le rappelle, le monde est à seulement 100 minutes d’un conflit nucléaire cataclysmique. S’il vous plait, enseignez cette histoire à vos enfants, pour qu’ils deviennent l’avant-garde de la paix et la prospérité pour des générations futures.

Cliquer sur la carte pour pouvoir lire…

* Des terres initialement attribuées aux Navajos chassés de Big Mountain, pour faire place aux mines de charbon de Peabody Coal.



Churchrock disaster, 1979
By Leona Morgan
May 2019, in Bure, Western France
En français

On July 16th, 1979, the worst nuclear disaster in the history of the United States, took place in Churchrock, New Mexico. In Churchrock were two uranium mines and a processing mill. The mill had a tailings pond to hold the waste from the mill. Waste from a processing mill is much more radioactive than mine waste. That pond was closed by a dam made of clay. There was a crack in it, the company and the government knew it, but the company kept putting waste in the pond. In the morning of July 16th, 1979, the dam broke. 90 million gallons of radioactive waste spilled into a dry ravine, and further in a mostly dry river, the Puerco River. It usually has no water, but after the spill occurred, it rained, so the river was full of water and flowed 100 miles away into Arizona. It happened only a few months after the Three-Miles-Island accident, in Harrisburg. Although the spill in Churchrock was the worst nuclear accident ever, it got almost no media coverage and no public attention. Harrisburg is in the east, in a densely populated area, mostly white people (there has been a movie about the accident, starring Meryl Streep). In Churchrock, there are not so many people, mostly Indigenous.

Today, it still has not been cleaned up. In July 2015, Tommy Rock, a Diné scholar from the Northern Arizona University, found that the drink water, in a Diné community in Sanders, Arizona, 40 miles downstream on the Puerco River, had two times the legal level of uranium. The children at the local school were given bottled water to drink. The community is still fighting for cleanup. They want the waste to go off the Navajo Nation, away from their homes. “But,” says Leona, “because of the checkerboard area, which is out of the Reservation, the government piled up waste quite close to their homes, and the wind brings it back.” She adds “Uranium mining was banned in 2005, but it is uranium mines from the 1980’s which are still affecting the animals and the community.” People want the mines to be cleaned up. The company is proposing to scrape the radioactive dirt, put it above the mill’s waste and cover it with clay, saying it would be safe for a thousand years. But their plan applies only inside the private land of the company and will not include the whole area of the spill, 100 miles west. People fear another spill. The Puerco is a dry river, but heavy rains can always occur.

Out of the 15 000 abandoned mines, this is the most affected place in the United States.





Le 16 juillet 1979, s’est produit la plus grande catastrophe nucléaire jusqu’alors. Depuis, Chernobyl et Fukushima ont fait mieux. Mais Church Rock reste une catastrophe majeure qui a encore des effets aujourd’hui. Personne n’en a parlé, vu que la catastrophe a eu lieu dans la Réserve Navajo. La même année, il y a eu un accident à la centrale de Three-Miles-Island, qui a fait la une des médias, et un film avec Meryl Streep dans le rôle principal. La catastrophe de Church Rock a toujours des conséquences aujourd’hui. Ci-dessous, je reproduis le témoignage de Leona Morgan, Navajo de Crownpoint (même région), qui est devenue une célèbre militante anti-nucléaire à cause des nombreux cancers qui se produisaient parmi ses proches. En 2019, elle est venue visiter Bure, pour manifester sa solidarité, et a expliqué la situation à laquelle elle et ses proches sont confrontés, et le travail qu’elle fait pour réagir.
En 2015, Tommy Rock, un chercheur Navajo de l’Université de Flagstaff, a trouvé de la radioactivité dans l’eau “potable” de Sanders, en aval. La pluie, plus abondante qu’à l’ordinaire, avait entrainé la radioactivité de Church Rock dans la rivière Puerco, normalement à sec en été.

Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La catastrophe de 1979, à Churchrock
In English

Le 16 juillet 1979, la pire catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis a eu lieu à Churchrock, au Nouveau-Mexique. A Churchrock, il y avait deux mines d’uranium et une usine de traitement. L’usine avait un bassin de rétention des déchets. Les déchets d’une usine de traitement sont beaucoup plus radioactifs que ceux des mines. Ce bassin était fermé par un barrage en argile. Il y avait une fissure dans ce barrage, l’entreprise le savait, le gouvernement aussi, mais l’entreprise a continué à mettre des déchets dans le bassin. A l’aube du 16 juillet 1979, le barrage s’est rompu. Plus de 400 millions de litres de déchets radioactifs se sont déversés dans un ravin à sec, puis dans une rivière qui est à sec la plupart de temps, la rivière Puerco. En général, il n’y a pas d’eau, mais après la fuite, il a plu et la rivière s’est remplie d’eau et a coulé jusqu’à 160 km, en Arizona. Ça s’est passé quelques mois après l’accident de la centrale nucléaire de Three-Miles-Island, à Harrisburg. Bien que la fuite de Churchrock ait été le pire accident qui se soit jamais produit, les médias n’en n’ont presque rien dit et ça n’a pas attiré l’attention du public. Harrisburg se trouve dans l’est des U.S.A, dans une zone très peuplée, essentiellement de Blancs (il y a eu un film sur l’accident, avec Meryl Streep dans le rôle principal). A Churchrock, il n’y a pas beaucoup d’habitants et la plupart sont Autochtones.

A ce jour, ce n’a toujours pas été décontaminé. En juillet 2015, Tommy Rock, un chercheur Diné de l’Université de Flagstaff, a découvert que l’eau potable d’une communauté Diné, à Sanders, en Arizona, à 65 km en aval sur la rivière Puerco, contenait deux fois la concentration légale d’uranium. Les enfants de l’école locale ont reçu de l’eau en bouteille pour boire. La communauté se bat toujours pour que ce soit décontaminé. Ils veulent que les déchets soient enlevés des environs de la Nation Navajo, loin de leurs maisons. “Mais” dit Leona, “à cause de l’échiquier, qui est hors de la Réserve, le gouvernement a entreposé les déchets non loin de leurs maisons, et le vent les ramène.” Elle ajouta que “l’extraction d’uranium est interdite depuis 2005, mais ce sont les mines des années 1980 qui continuent d’affecter les animaux et la communauté.” Les gens veulent que les mines soient décontaminées. L’entreprise propose de gratter les déchets radioactifs, de les entreposer sur les déchets de l’usine, et de recouvrir le tout d’argile, affirmant que ça tiendrait au moins mille ans. Mais leur projet ne s’applique qu’au terrain privé de l’entreprise et n’inclue pas toute la zone touchée par la fuite, jusqu’à 160 km à l’ouest. Les gens craignent une autre fuite. Le Puerco est une rivière sèche, mais des pluies abondantes peuvent toujours se produire. (En tous cas, le Puerco n’était pas complètement à sec en septembre 2015, il y avait probablement eu des pluies en juillet…)

Des 15 000 mines d’uranium abandonnées, c’est le lieu le plus gravement touché des Etats-Unis.

LE SERVICE DES FORÊTS DES ETATS-UNIS TROUVE QUE LA PROSPECTION D’OR DANS LES BLACK HILLS N’AURA ‘PAS D’IMPACT SIGNIFICATIF’

Par Alex Binder
Unicorn Riot
7 juillet 2022
Publié par Censored News
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

FORÊT NATIONALE DES BLACK HILLS, Dakota du Sud – Ce jeudi, le Service des Forêts des Etats-Unis (USFS) a publié son ébauche de décision et ses constatations sur un nouveau projet de prospection d’or par la firme F3 Gold, de Minneapolis. Jim Gubbels, du District Mystic Ranger, dans les Black Hills, a compilé un rapport de 29 pages résumant le projet, et les effets potentiels sur l’environnement et les ressources culturelles, et a conclu que « l’Alternative Sélectionnée n’aura pas d’effet significatif sur la qualité de l’environnement humain. Il en résulte qu’il n’y aura pas d’EIS [Déclaration d’Impact Environnemental]. »

Cette décision ne donne pas de feu vert immédiat pour que F3 commence à forer, cependant ça indique « l’intention de l’agence d’approuver le Plan d’Opérations final, quand les critères requis auront été remplis. »

L’Estimation Environnementale définitive a également été publiée, elle expose les grandes lignes des trois actions que le Service des Forêts pourrait engager pour le projet – Alternative A le ferait fermer, et Alternatives B et C sont deux projets différents de le continuer. Gubbels choisit l’Alternative C « pour minimiser les impacts du projet sur les questions environnementales évaluées. »

Cependant, le rapport dit par la suite que l’Alternative C « implique potentiellement plus de matériel de forage et de voies d’accès qui y sont associées, et par conséquent, une plus grande surface de dérangement que l’Action Projetée. » Alors, au lieu du projet initial d’un maximum de 42 sites d’installations de forage, l’Alternative C implique un maximum de 47 sites d’installations de forage.

L’ébauche de décision dit aussi que « l’Alternative C a été développée pour minimiser les effets en évitant les ressources culturelles, » mais pour les Autochtones, dans les Black Hills, chaque grain de poussière, chaque particule d’air ou d’eau, et chaque animal, sont des ressources culturelles sacrées.

Steven Gunn et Harold Frazier, tous deux de la Tribu Sioux de Cheyenne River, ont apporté des commentaires, pendant la période de commentaires publiques, déclarant que « la Tribu s’oppose à toute prospection ou développement de minéraux dans les Black Hills, qui pourrait blesser notre Paha Sapa sacré, y compris le Pe’Sla sacré, et notre utilisation traditionnelle culturelle et religieuse de ces terres. »

Ils ont aussi appelé à des consultations de gouvernement à gouvernement, ajoutant que leur tribu est opposée à toute activité dans les Black Hills « qui pourrait enfreindre nos droits selon le Traité de Fort Laramie de 1868 et d’autres lois Fédérales, y compris la Loi sur la Préservation Historique (NHPA) et la Loi sur la Politique Environnementale Nationale (NEPA). »

Jon Eagle Sr., l’agent de préservation de la NHPA pour la Tribu Sioux de Standing Rock, a exprimé en commentaire l’objection de la tribu au projet. Kip Spotted Eagle, le Directeur du Bureau de Préservation Historique Tribal (THPO) dit en commentaire que le THPO « n’est pas d’accord pour que le projet continue. Nous sommes opposés à toute extraction dans les terres relevant des Traités, et ne pensons pas qu’une consultation effective ait eu lieu avec la Tribu Sioux Yankton. »

***

Le communiqué de 4 juillet et l’appel à l’action du 7 juillet ont été publiés sur la page Facebook de « STOP Gold Mining in Sacred HeSapa ».


Communiqué

Tôt ce matin, le 4 juillet 2022, des protecteurs de l’eau ont placé des banderoles à l’Ile de Pactola Reservoir, pour s’opposer à la tentative illégale de F3 Gold (une compagnie de Minneapolis) de profaner des sites sacrés et d’empoisonner l’eau à Jenny Gulch, près des sources de Rapid Creek, dans les Black Hills, dans le « Dakota du Sud ». F3 menace l’approvisionnement en eau de Rapid City et de tout le bassin du Missouri en aval.

« Nous exigeons que le Service des Forêts rejette les permis de prospection d’or de F3. F3 Gold est en effraction sur des terres volées – une décision de la Cour Suprême de 1980 – et n’a pas de permission, pour ses activités illégales, d’aucune des dizaines de tribus qui ont des connections ancestrales, protégées par des traités, avec le He Sapa. F3 fait partie de l’héritage et de la réalité toujours en cours, de destruction et de profanation minières, et nous en avons assez. Comment l’état colon d’Amérikkke peut-il célébrer l’indépendance, alors qu’il ne fonctionne que par l’exploitation et l’oppression ? »

#theblackhillsarenotforsale #lesblackhillsnesontpasavendre

APPEL À L’ACTION :

Aujourd’hui, 7 juillet 2022, le Service des Forêts a publié son Estimation Environnementale définitive pour le projet de Jenny Gulch de prospection d’or par F3 Gold. Les documents [en anglais] peuvent être consultés sur : https://www.fs.usda.gov/project/?project=57428 . Nous avons besoin de tout le monde pour faire des OBJECTIONS avant le 19 AOÛT 2022.

F3 veut forer jusqu’à 42 sites, et les trous ainsi percés iraient de 150 m à 1,8 km de profondeur. Chaque foreuse (ils en utiliseraient de 1 à 4) consommerait de 23000 à 45000 litres d’eau par jour. F3 est une compagnie de Minneapolis, Minnesota, qui cherche de l’or. Il y a déjà un site d’or (Gilt Edge) qui sera contaminé POUR TOUJOURS, et leur quai d’opération à grande échelle couvre plus de 2000 hectares et est visible de l’espace.

Le Ranger de District Jim Gubbels dit : « J’ai vérifié et considéré l’Estimation Environnementale et la documentation comprise dans le dossier du projet, et j’ai conclu que l’Alternative Sélectionnée n’aurait pas d’effet significatif sur la qualité de l’environnement humain. En conséquence, il n’y aura pas de Déclaration d’Impact Environnemental (EIS). » Gubbels dit aussi : « Les effets potentiels sur des ressources culturelles ont été pris en considération dans cette analyse. On ne prévoit pas d’effets négatifs. » Aucune mention des droits selon les traités. Aucune mention de l’usage cérémoniel ou des droits sur l’eau. Aucune mention de protections pour les praticiens spirituels ACTIFS ET VIVANTS.

La zone de forage projetée est près de Silver City, juste au nord de la zone de piquenique de Jenny Gulch, à Pactola. C’est une zone de reproduction du mouflon d’Amérique et le bassin aquifère de Rapid Creek, qui fournit de l’eau potable à Rapid City. Le Service des Forêts dit qu’une consultation a eu lieu avec les Crow Creek, la Tribu Sioux Oglala, Trois Tribus Affiliées (Nation Mandan Hidatsa Arikara) et avec la Tribu Sioux Yankton – le consentement pour cette pollution n’a certainement pas été accordé par aucune des tribus connectées aux Black Hills.

APPEL À L’ACTION : TOUT LE MONDE doit envoyer une lettre ou un email objectant à cette toxicité projetée :
Jonathan Manning
Black Hills National Forest All Units
1019 North 5th Street
Custer, SD, 57730
Jonathan.manning2@usda.gov

Mettre comme sujet « Jenny Gulch Gold Exploration Drilling Project Objection. » Les lettres d’objection doivent être reçues le VENDREDI 19 AOÛT 2022. C’est très important d’envoyer ces objections pour prouver légalement combien de gens sont opposés à cette profanation.
Utilisez cette page comme message si vous avez besoin d’aide pour écrire vos commentaires. Les Black Hills ne sont pas, n’ont jamais, ne seront jamais à vendre.

Par Brenda Norrell
Censored News
Mise à jour du 28 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan


TANDIS QUE DES AUTOCHTONES DÉFENDANT LEURS TERRES ET LEUR EAU SONT ASSASSINÉS PARTOUT DANS LE MONDE, DES MULTINATIONALES MINIÈRES EN ATTIRENT CERTAINS À LA CONFÉRENCE MONDIALE DE TORONTO

TORONTO – Tandis que des Autochtones sont assassinés partout dans le monde pour avoir défendu leurs terres contre l’extraction minière, la plus grande conférence minière au monde s’est tenue à Toronto du 13 au 15 juin 2022.

Pendant que des Autochtones se réunissaient avec l’industrie minière à la réunion annuelle de l’Association des Prospecteurs et Développeurs du Canada, partout dans le monde des Autochtones protestaient contre la perte de vies, de terres et de rivières non-polluées.

Le Chef Wayne Moonias de la Première Nation Neskantaga disait que l’extraction minière contaminait leurs rivières. Sa communauté n’a pas d’eau potable depuis 27 ans.

« Ma fille de 24 ans n’a jamais eu d’eau potable. »

Myka Jaymalin, des jeunesses Anakbayan des Philippines, dit que le Canada héberge 75% des compagnies minières du monde. Elle dit qu’entre 2001 et 2019, au moins 300 défenseurs de l’environnement avaient été tués aux Philippines.

Kirsten Francescone, Coordinatrice du Programme Amérique du Sud pour Mining Watch Canada (Surveillance de l’extractivisme), dit « Ils utilisent des pratiques qui détruisent l’environnement. Ils commettent des crimes environnementaux et contre les droits humains. »

Entretemps, les compagnies minières qui hébergent et assistent à la conférence de Toronto, ont une longue histoire en pays Indien ; entre autres, la firme Resolution Copper de Rio Tinto, qui, actuellement, s’en prend au site sacré des Apaches, Oak Flat, et Newmont, qui a dévasté les terres des Shoshone de l’ouest, en extrayant de l’or.

Cameco, qui a extrait de l’uranium près de Pine Ridge, pousse à extraire encore plus d’uranium, à Toronto.

L’agenda de la conférence minière, révèle la stratégie de l’industrie pour éviter de respecter les droits Autochtones. Les corporations minières visent des territoires Autochtones partout dans le monde et sont liées aux meurtres de défenseurs des terres – d’Afrique du sud et l’Australie aux Amériques.

La Déclaration des Nations Unies sur les Droits de Peuples Autochtones était l’un des sujets du Programme des Peuples Autochtones à Toronto.

Cependant, l’agenda des compagnies minières est clair : c’est de faire le plus d’argent possible, d’attirer le plus d’investisseurs possibles, et d’éviter de se conformer avec le plus de lois sur l’environnement possibles, et d’extraire de l’or, du cuivre, de l’argent, du lithium et de l’uranium.

L’addition d’Autochtones aux conseils d’administration depuis l’automne 2021, fait partie des stratégies des compagnies minières, dont l’agenda est de s’emparer de terres, de creuser la terre, d’arracher ses veines, d’épuiser et d’empoisonner l’eau, et de faire des profits.

Les divers sujets de Toronto allaient de l’extraction de minerai de fer d’Ukraine, à l’utilisation des médias sociaux pour attirer les jeunes avec un programme pour la jeunesse.

Laver plus vert et promouvoir les véhicules électriques

Les véhicules électriques font partie du ‘laver plus vert’. L’extraction de lithium et d’autres métaux pour les batteries menace maintenant les terres et l’eau des Autochtones, et aboutit à des conditions de travail abominables pour des enfants, dans des mines partout dans le monde.

La conférence de Toronto a énuméré les métaux cruciaux pour l’électrification et le stockage de l’énergie pour les véhicules électriques, entre autres le scandium, le lithium et le gallium. Rio Tinto faisait partie des conférenciers sur le sujet.

Les Paiutes du Nevada luttent pour protéger le col sacré, Thacker Pass, site d’un massacre de Paiutes, d’un projet de mine de lithium. Les Hualapai du nord-ouest de l’Arizona luttent également contre un projet de mine de lithium sur leur terre ancestrale à l’ouest de Flagstaff. Les Havasupai, sur leur terre ancestrale au fond du Grand Canyon, luttent contre une mine d’uranium. La Bande Barona des Indiens de Mission protestent contre une nouvelle mine de lithium près de la frontière entre la Californie et le Mexique.

Harcèlement sexuel des employés de Rio Tinto

Rio Tinto est propriétaire de Resolution Copper, qui menace Oak Flat, site sacré des Apaches, avec une mine de cuivre, à l’est de Phoenix.

À Toronto, Rio Tinto a discuté, de son rapport publié en février, de sa « culture d’entreprise ». Des mineurs de Rio Tinto ont signalé des agressions sexuelles, du harcèlement, du racisme, des brimades et d’autres formes de discrimination dans toute l’entreprise.

‘En termes de lieu, les employés en Australie (52%) et en Afrique du Sud (56%) étaient les plus susceptibles de souffrir de brimades.

‘Parmi les personnes interrogées, 28% des femmes et 7% des hommes ont dit avoir été harcelés sexuellement au travail. 21 femmes ont dénoncé des viols effectifs ou des tentatives, ou des agressions sexuelles’, selon le National Jeweler.

« Parmi ceux qui étaient Aborigènes ou de l’île de Torres Strait, en Australie, 40% des hommes et 32% des femmes dirent avoir été victimes de racisme. »

À Toronto, la CBC rapporte que les mineurs et les Premières Nations du nord-ouest de l’Ontario ont eu une discussion sur le consentement des Premières Nations aux projets de mines.

Les chefs de Long Lake et d’Animbiigoo Zaagi’igan Anishinaabeg, ont rejoint les représentants des Mines d’Or Greenstone pour un panel, selon la CBC.

Tandis que l’extraction coupait et arrachait la terre, la Chef Theresa Nelson d’Animbiigoo Zaagi’igan Anishinaabeg, faisait l’éloge de Greenstone.

D’écologiste récompensé à membre du conseil d’administration des Mines d’Or Newmont

Le Grand Chef Cree Matthew Coon Come était parmi les orateurs du Programme Autochtone à Toronto. Coon Come avait été dans le passé Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Canada.

Coon Come avait conduit la lutte contre un gigantesque projet de développement hydroélectrique dans la Baie James, au Québec, et avait reçu le prestigieux Prix Goldman pour l’Environnement en 1994.

Il disait alors que si le projet Hydro Québec avait été réalisé, il aurait consisté en plus de 30 barrages et 600 digues, bloquant neuf grandes rivières.

Maintenant, Coon Come est au conseil d’administration de la compagnie aurifère Newmont, après avoir été au conseil d’administration de Goldcorp. Coon Come avait été nommé au conseil d’administration de Goldcorp en juillet 2017. C’est maintenant Newmont qui est propriétaire de Goldcorp. Les compagnies extrayant de l’or avaient été accusées de violations des droits humains, de la terre et de l’eau, en territoire Shoshone de l’ouest et globalement.

Des Autochtones aux conseils d’administration des Compagnies Minières

Les compagnies Dore Copper Mines, Clean Air Metals, et KWG Resources ont nommé des Autochtones à leur conseil d’administration à l’automne 2021. Newmont-Goldcorp a nommé un Autochtone en 2017.

À Toronto, le Programme Autochtone incluait Martha Manuel, de la Bande Neskonlith, Secwepemculecw, de Colombie Britannique. M. Manuel est maintenant membre du conseil d’administration de Doré Copper Mines.

Martha Manuel, fille de l’activiste et leader national Autochtone George Manuel, a travaillé pour New Gold Inc. Jusqu’en 2020.

En annonçant la nomination au conseil de M. Manuel, en août, Doré dit projeter de redémarrer le camp de la mine de Chibougamau. Doré Copper Mining Corp. est une entreprise de prospection et de développement de mines d’or et de cuivre dans la région de Chibougamau, au Québec.

Parmi les orateurs du Programme Autochtone, il y avait Shannin Metatawabin, membre du conseil d’administration de Clean Air Metals. Metatawabin est Cree/Inninow de la Première Nation de la Nation Mushkegowuk Cree de Fort Albany (Pethtabeck).

Clean Air Metals a nommé Metatawabin en novembre. Clean Air Metals est propriétaire du Projet Thunder Bay North, un projet d’extraction de platine, de palladium, de cuivre et de nickel près de Thunder Bay, Ontario, et de la Mine du Lac des Iles, qui appartient à Impala Platinum.

Le Projet Thunder Bay North est sur les territoires traditionnels de la Première Nation de Fort William, de la Première Nation de Red Rock et de Biinjitiwabik Zaagi’igan Anishinaabeg.

Pour le Programme Autochtone, il y avait aussi la membre du conseil d’administration de KWG Resources, Fiona Blondin. KWG avait annoncé en septembre que F. Blondin, de la Première Nation Dene Yellowknives, dans les Territoires du Nord-Ouest, était sélectionnée comme directrice de la compagnie.

Actuellement, KWG Resources prospecte de la chromite, utilisée pour faire de l’acier inoxydable, dans les Lowlands de la Baie James en Ontario. Ça fait partie d’une zone riche en minéraux appelée le Cercle de Feu.

La modératrice du Programme Autochtone Lana Eagle, Dakota White Cap, est consultante en promotion de l’extractivisme.

***

L’extraction d’or au Venezuela et au Brésil conduit à des meurtres, des viols et des maladies. La situation dans le territoire Yanomami, au Brésil, est catastrophique et ressemble à une zone de guerre.

Le rapport de Survival International « Yanomami Under Attack » relate la violence, les agressions sexuelles, et les taux élevés de malaria et d’empoisonnements au mercure parmi les Yanomami, à cause de l’extraction illégale.

[… Agenda …]

Le journaliste Paiute Shoshone Myron Dewey avait mis en garde contre l’ouverture d’une mine de lithium à Thacker Pass, site d’un Massacre de Paiute, la veille de l’accident qui l’a tué. Un camion s’est mis sur sa route, une piste non goudronnée, et l’a heurté dans une collision frontale.

Dewey était un journaliste et un activiste qui filmait par drone à Standing Rock, dans le Dakota du Nord, en 2016-2017, pendant la résistance à l’oléoduc Dakota Access. Chez lui, dans le Nevada, en Septembre, Myron filmait en direct le site de tir de Fallon, prévenant contre son expansion, la veille du jour où il a été tué dans une collision frontale, sur une route isolée, près du domicile de sa famille, dans les terres ancestrales des Paiutes, à Yomba.

Le futur du lithium

« Le premier problème pour les chercheurs est de réduire les quantités de métaux à extraire pour les batteries EV. Les quantités varient selon le type de batterie et le model de véhicule, mais la batterie au lithium (du type NMC532) d’un seul véhicule pourrait contenir environ 8 kg de lithium, 35 kg de nickel, 20 kg de manganèse et 14 kg de cobalt, selon les chiffres du Laboratoire National Argonne » cité par Nature.

Les Indiens de Mission Barona et les Hualapai défendent leurs Terres Ancestrales contre l’Extraction de Lithium

« Des membres de la Bande Barona des Indiens de Mission et d’autres nations tribales ont rejoint un combat visant à bloquer le projet de mine de lithium à Sandy Valley, en Arizona, et un projet de mine de lithium à la Mer de Salton, en Californie, qui pourrait avoir un impact néfaste pour les Amérindiens. »

Les Compagnies Minières Trouvent de l’Or en Détruisant des Terres Publiques. Le cancer des Tohono O’odham est causé par l’arsenic d’une mine de cuivre

Nation Tohono O’odham à la Frontière Arizona/Mexique : Après un siècle d’extraction d’or dans la Nation Tohono O’odham, d’un site qui a fermé en 1999, par exemple, le Département de la Santé et les Services Humains ont découvert que la mine avait ajouté assez d’arsenic à l’eau potable locale pour causer des nausées – et des cancers de la peau, de la vessie et des poumons.

Nation Mandan, Hidatsa et Arikara, Fort Belknap, dans le Dakota du Nord : Les belles montagnes couvertes d’arbres sont devenues des lambeaux jaune pâle quand les fuites toxiques d’une mine d’or ont coulé du Montana. La contamination venait d’une mine d’or qui avait opéré dans les montagnes des années 1860 à 1998. La mine utilisait du cyanure pour extraire l’or. Le procédé produisait des quantités énormes de déchets toxiques, qui ne contenaient pas seulement du cyanure, mais aussi des acides créés quand les pierres étaient exposées à l’air. Ça a coulé jusqu’à l’eau du robinet locale.

Par Indigenous Action Media
30 juin 2022
Traduction française Christine Prat

Nous ne sommes pas surpris des décisions prises au nom de la « justice » par ceux qui déterminent la Loi « suprême » de l’ordre social colonial. Quelle justice peut-on attendre des tribunaux du colonisateur, qui sont englués dans la suprématie blanche et le cis-hétéro-patriarcat ?

Nous sommes contre les colonisateurs et leurs lois qui dictent ce qui peut et ne peut pas se faire avec les corps qui donnent la vie.

Alors qu’il y a tellement de ressources liées aux organisations à but non-lucratif et aux organisations libérales ou avant-gardistes merdiques, nous encourageons l’organisation décentralisée, autonome et militante dans l’esprit de nos parentes féministes queer au prétendu « Mexique », qui se sont violemment insurgées en réponse au féminicide, à la violence sexuelle, et quand leur liberté reproductive a été menacée. En contraste avec la réaction libérale prévisible de « voter plus efficace », les militantes autonomes au « Mexique » ont mis l’Etat à genoux par l’indignation et le conflit.

Les groupes non-lucratifs et spécialisés, ici, aux Etats-Unis occupés, continuent de consolider leurs ressources et de tirer du pouvoir de nos communautés. Ils parlent d’autonomie du corps tout en renforçant le pouvoir colonial, et en oubliant que nous proclamons aussi que la violence contre la terre est de la violence contre nos corps et que nous combattons pour la libération totale. Nous le voyons dans la marchandisation et la compartimentalisation de l’aide mutuelle, alors que les soins collectifs et l’accès aux médicaments et aux ressources devraient être disponibles pour tous ceux qui en ont besoin. Comme Janes Revenge le déclare, « Notre recours maintenant, c’est de nous défendre nous-mêmes et de construire des communautés d’aide mutuelle solides et bienveillantes, afin de pouvoir nous guérir nous-mêmes sans avoir besoin de l’industrie médicale ni d’aucun autre intermédiaire. » Nous ne laisserons pas le savoir et les pratiques sacrés de la liberté de reproduction être déterminés par la loi coloniale.

Beaucoup de Peuples Autochtones ont conservé le savoir et les soins traditionnels pour des naissances et des avortements sans danger. C’est une occasion de nous reconnecter radicalement et partager le savoir ancestral pour la liberté de reproduction.

Nos corps sont des forces de la nature ingouvernables. Ecraser le cis-hétéro-patriarcat est une cérémonie.

 

Communiqué de presse
Publié par Censored News
22 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Yintah non-cédé Wet’suwet’en (Smithers, Colombie Britannique), 22 juin 2022 – Des membres du Clan Gidimt’en, de la Nation Wet’suwet’en, ont déposé une plainte au civil contre la Police Montée Royale Canadienne, le Ministre de la Justice de Colombie Britannique, la firme Coastal Gaslink Pipeline et la société de sécurité privée Forsythe. La plainte fait suite à des mois de harcèlement et d’intimidation, pendant lesquels des centaines de policiers et d’agents de sécurité privés, ont tenté de forcer les Wet’suwet’en à abandonner leurs maisons et leurs villages en territoire Wet’suwet’en non-cédé.

Depuis février 2022, le Groupe d’Intervention de l’Industrie de la Communauté (C-IRG) de la Police Montée, accompagné par Forsythe, le service de sécurité privé employé par Coastal GasLink, ont continuellement harcelé, suivi, surveillé et intimidé des membres du clan Gidimt’en chez eux, y compris sur le site du Point de Contrôle Gidimt’en et celui du village Tsel Kiy Kwa (Lamprey Creek). En l’espace de quelques mois, des officiers de la Police Montée ont pénétré le Point de Contrôle Gidimt’en plus de 700 fois.

En 2018, des Gidimt’en ont réoccupé une terre habitée par leurs ancêtres, ont construit des huttes et des maisons au Point de Contrôle Gidimt’en pour servir de base pour des pratiques culturelles traditionnelles. Avec une nouvelle salle des fêtes en construction, les sites du Point de Contrôle et du village Tsel Kiy Kwa sont de plus en plus importants pour la résistance, la résilience et la résurgence des Wet’suwet’en.

Au cours des derniers mois, indique la plainte, la police a menacé et procédé à des arrestations illégales, demandé aux invités des Gidimt’en de s’identifier, bloqué des visiteurs, pénétré les sites des villages plusieurs fois par jour, agressé et frappé des visiteurs, dirigé des projecteurs vers l’intérieur de bâtiments habités, réveillé et harcelé des résidents qui dormaient, saisi des équipements et propriétés de Gidimt’en, ouvert les portes de domiciles et suivi des individus sur de lointaines routes forestières. Pendant ce temps, la firme de sécurité privée Forsythe a déployé d’ex-membres des forces de l’ordre pour diriger une surveillance 24 heures sur 24, filmant en permanence des résidents, dont des enfants, et partagé des informations avec la Police Montée.

« Les tactiques de la police en territoire Gidimt’en n’avaient pas de finalité ni de base légales. Ils ont été déraisonnables et excessifs, ont discriminé sur des bases raciales, se sont montré malintentionnés et ont abusé des pouvoirs de police. Ils représentent une tentative de réprimer une activité légale et l’affirmation des droits et titre Autochtones » déclare la Notice de Poursuite Civile.

Le mois dernier, le Comité des Nations Unies pour l’Elimination de la Discrimination Raciale a émis son troisième blâme pour la Colombie Britannique et le Canada, appelant à un retrait de la police et à l’arrêt des évictions forcées des Wet’suwet’en de leur propre territoire. La lettre exhorte le Canada à cesser la construction de l’oléoduc de Coastal GasLink, jusqu’à ce qu’un consentement libre et informé au préalable soit reçu des Wet’suwet’en et à engager des négociations avec les communautés touchées.

La criminalisation des Wet’suwet’en n’est pas le moyen d’arriver à la réconciliation. Le clan Gidimt’en veut voir la fin du harcèlement illégal et de l’intimidation de Wet’suwet’en et de sites d’habitations, et que le Groupe d’Intervention de l’Industrie (C-IRG) soit immédiatement retiré du Territoire Gidimt’en.

Contact :
Jennifer Wickham, Gidimt’en Checkpoint Media Coordinator, yintahaccess@gmail.com

Par le Bastion Apache (Apache Stronghold)
Censored News
24 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

SAN CARLOS, Arizona – Ce jour, la Cour d’Appel du Neuvième Circuit, a décidé, à 2 contre 1, que la requête d’une injonction préliminaire pour empêcher l’échange de terres pour Oak Flat, serait rejetée. Le Bastion Apache – une coalition d’Apaches, d’autres Autochtones et d’alliés non-Autochtones, représenté par la Fondation Becket pour la Liberté Religieuse – s’est immédiatement engagé à faire appel à la Cour Suprême des Etats-Unis.

L’Injonction Préliminaire aurait empêché Resolution Copper, une compagnie minière étrangère, de prendre le contrôle d’Oak Flat par un échange de terres, jusqu’à ce que l’affaire Bastion Apache contre les Etats-Unis soit jugée. Le tribunal a décidé que l’affaire du Bastion Apache contre les Etats-Unis n’avait aucune chance de gagner.

La décision a été prise alors qu’une des trois juges était contre. La Juge Marsha Berson qualifia la décision d’ « absurde », « illogique » et « incohérente ». Le tribunal a décidé que la décision du gouvernement de transférer Oak Flat à Resolution Copper « n’était pas un fardeau trop lourd » pour les pratiques religieuses Apaches – bien que la mine doive engloutir le site sacré dans un énorme cratère, ce qui mettra fin à ces pratiques pour toujours.

« Oak Flat est notre Mont Sinaï – notre site le plus sacré, où nous nous connectons à notre Créateur, notre foi, nos familles et notre terre », dit le Dr. Wendsler Nosie Sr., du Bastion Apache. « C’est un lieu de guérison qui est sacré pour nous depuis bien avant que les Européens arrivent sur ce continent. Mes enfants, petits-enfants et les générations après eux méritent de pratiquer nos traditions à Oak Flat. »

Appelé en Apache Chi’chil Biłdagoteel, Oak Flat a été protégé des intérêts miniers depuis plus de six décennies et est inscrit au Registre National des Sites Historiques. Les Apaches de l’ouest et d’autres tribus pratiquent leur culte à Oak Flat depuis des temps immémoriaux et s’y rendent toujours aujourd’hui pour cueillir des plantes médicinales, se rendre aux sources sacrées et accomplir des cérémonies essentielles, comme la Sunrise Ceremony, ou passage à l’âge adulte, des femmes Apaches – des pratiques qui ne peuvent avoir lieu ailleurs.

Les protections existant depuis longtemps pour Oak Flat, ont été éliminées en 2014, quand un paragraphe de dernière minute a été introduit dans une loi qui devait absolument passer, et le gouvernement des Etats-Unis a décidé de transférer le terrain à Resolution Copper, une compagnie minière étrangère. La mine de Resolution Copper va engloutir le site dans un cratère de 3 km de large et 335 m de profondeur – rendant des pratiques religieuses de toujours impossibles et détruisant le mode de vie Apache.

« La décision d’aujourd’hui, comme la Juge dit, est ‘absurde’, ‘illogiques’ et incohérente’ : si quelque chose peut violer le libre exercice de la religion, c’est bien la destruction complète d’un site sacré qui met fin pour toujours à des pratiques religieuses » dit Luke Goodrich, vice-président et conseiller principal de Becket.

« Cette décision n’est pas seulement dévastatrice pour les Apaches et d’autres Autochtones, elle menace aussi les gens de toute foi – et ne devrait pas être soumise à un appel. »

La décision des deux juges qui rejette l’injonction, repose sur une stricte définition de « fardeau trop lourd ». Leurs arguments reposaient essentiellement sur le fait que le gouvernement avait placé ou non un fardeau trop lourd sur la religion des Apaches, même si le résultat final d’extraction à Oak Flat doit oblitérer totalement le site sacré.

Leur argument était que même si le site disparaissait, le gouvernement n’avait pas créé un fardeau trop lourd selon la définition stricte de « fardeau trop lourd » et à cause de cette définition étroite, la Cour n’honorera pas la requête du Bastion Apache d’une injonction préliminaire.

Le Dr. Wendsler Nosie Sr., du Bastion Apache dit « Un site sacré, Oak Flat, sera totalement perdu, mais le point de vue de la Cour est que le gouvernement n’a pas de contrôle ni de tort en cela, et que ça n’affectera pas la religion des Apaches. »

« Mais l’échange de terre est le fait du Congrès, pour les intérêts du Gouvernement, ce qui est très similaire au fait que les Autochtones d’Amérique vivent dans des réserves et que leurs moyens d’existence et leurs actions sont contrôlés par le Gouvernement U.S., parce qu’ils ont été mis là pour ne pas être en travers de la route des colons. »

« Ça fait prendre conscience de la règle implicite du Gouvernement des Etats-Unis : Parce que vous êtes Indien nous vous contrôlons, vous et la terre où vous vivez, nous pouvons faire ce que nous voulons, même si ça piétine votre religion et vos sites sacrés, et, bien sûr, nous ne mentionnerons aucune de ces vérités qui vous affectent et affectent vos enfants à venir. »

« Ça ressemble à toutes les paroles creuses que nous avons entendues toute notre vie et toute la vie de nos ancêtres. Alors, bien sûr, nous allons en appeler à la Cour Suprême pour voir s’ils soutiendront notre combat pour la survie de notre religion et si nos droits religieux ont une quelconque signification pour les Juges de la plus haute Cour des Etats-Unis. »

« Notre situation actuelle est comparable à celle de prisonniers contrôlés par le Gouvernement. Sommes-nous toujours des prisonniers de guerre ? En réalité, ils n’ont fait que nous mettre des noms plus agréables que « prisonniers de guerre » pour nous et la façon dont nous traite le Gouvernement U.S. » dit Nosie.

L’appel du Bastion Apache à la Cour Suprême est prévu pour le 22 septembre 2022. En plus de Becket, le Bastion Apache est représenté par les avocats Michael V. Nixon et Clifford Levenson.

Contacts : Ryan Colby media@becketlaw.org

Dr. Wendsler Nosie Sr.: apaches4ss@yahoo.com

Par Brenda Norrell
Censored News
23 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les décès du COVID-19 s’accroissent parmi les Navajos. Mercredi 22, trois Diné sont décédés du COVID. Le variant omicron et le sous-variant BA.2 ont été détectés. La diffusion est incontrôlée dans 60 communautés Navajo, selon un rapport du Service de Santé Navajo.

Le Service de Santé Indien signale un accroissement rapide des cas de COVID dans les régions desservies, la Nation Navajo, Phoenix, la Californie, Billings et Tucson.

Mercredi 22, il y avait 65 nouveaux cas dans la Nation Navajo. À ce jour, 1807 Diné sont morts du COVID.

Au cours des quatre jours précédents, il y a eu 309 nouveaux cas et deux décès, selon le Service de Santé Navajo. La Nation Navajo dit aussi avoir l’un des pourcentages les plus élevés d’adultes vaccinés aux Etats-Unis.

L’état du Nouveau-Mexique rapporte des nouveaux cas de COVID dans des entreprises des villes en lisière des Réserves. Des employés de Walmart à Gallup, et de Target, Smiths et Lowes à Farmington, ont été testés positifs. Des Navajos et d’autres Autochtones de la région dépendent des commerces des villes en lisière des Réserves pour leur nourriture et équipements.

Le Nouveau-Mexique indique les nouveaux cas chaque jour de semaine.

Le Service de Santé Indien rapporte un accroissement rapide des cas dans les zones qu’il dessert, dans la Nation Navajo, à Phoenix, en Californie, à Billings et Tucson (y compris les Nations Pascua Yaqui et Tohono O’odham).

Entretemps, la Nation Tohono O’odham a publié un décret sanitaire le 1er juin 2022, exigeant le port de masques, quelque soit la situation de vaccination.

Le Service de Santé Indien Navajo dessert la Nation Navajo, la Tribu Paiute du Sud de San Juan, les Zunis, les Hopis et d’autres Autochtones à Flagstaff, Arizona.

Voir l’article de Klee Benally, dans lequel il explique pourquoi les Navajos sont devenus particulièrement vulnérables.

Par Brenda Norrell
Censored News
20 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

À la mémoire de trois de mes amis, j’ai écrit toute la semaine sur la conférence mondiale sur l’extraction, à Toronto.

La majorité des grandes compagnies minières – liées aux meurtres d’Autochtones défendant leur terre partout dans le monde – sont basées au Canada.

Alors que des Autochtones protestaient dehors, c’était surprenant de voir que quatre Autochtones du Canada avaient rejoint les conseils d’administration de compagnies minières notoires, qui explosent et arrachent la terre pour de l’or, de l’argent, du cobalt, du cuivre, du lithium, et autres veines de la terre.

Me souvenant et rendant hommage à mes amis Leroy Jackson, Cate Gilles et Tomas Rojo.

Leroy Jackson, Diné, avait combattu la coupe d’anciens pins Ponderosa, dans les montagnes de Chuska et Tsaile, et l’opération d’abattage de la Nation Navajo. Leroy était cofondateur de Citoyens Diné Contre la Ruine de notre Environnement.

Leroy vivait sa lutte.

Comme j’étais reporter pour Associated Press, à l’époque, ses interviews ont fait le tour du monde. L’un des outils les plus efficaces de Leroy était son sens de l’humour. Leroy a été retrouvé mort après avoir reçu des menaces.

Cate Gilles, reporter, couvrait les zones Navajo et Hopi de Black Mesa. Elle a été parmi les premiers à dénoncer les conséquences de l’extraction d’uranium dans le Grand Canyon, après avoir reçu un diplôme de journaliste environnementaliste. Elle a été trouvée pendue, à Tucson, alors qu’elle travaillait avec la Tribu Pascua Yaqui.

Tomas Rojo, Yoeme (Yaqui), Vicam Pueblo, du Sonora, au Mexique, a été kidnappé et sauvagement assassiné l’an dernier. Tomas était le porte-parole de l’Autorité Traditionnelle Vicam, lorsqu’ils luttaient pour protéger leur eau de la Rivière Yaqui.

Les Vicam Yaqui ont tenu les barrages d’autoroutes pendant des années, bloquant la circulation commerciale vers les Etats-Unis, et résistaient à l’état et au gouvernement fédéral, aux militaires, aux ranchers et aux cartels. Les Vicam ont accueilli des forums internationaux sur l’eau, et les réunions internationales des Zapatistes. C’était un honneur de les connaitre tous les trois, et la beauté de leur travail, de leurs sacrifices et de leurs services aux gens, à l’eau et à la terre.

Sur l’auteure

Brenda Norrell est journaliste en pays Indien depuis 40 ans, d’abord au Navajo Times, pendant les 18 ans durant lesquels elle a vécu dans la Nation Navajo. Elle a été pigiste pour Associated Press et USA Today. Après avoir été longtemps collaboratrice de Indian Country Today, elle fut censurée et licenciée en 2006. Elle créa Censored News pour révéler ce qui avait été censuré en pays Indien. Sans publicité, subventions ni revenus, Censored News est maintenant un collectif, qui entre dans sa 15ème année, avec 21 millions de pages visitées. Parmi les reportages de Brenda Norrell, il y a eu des voyages avec les Zapatistes au Mexique et la Conférence pour Notre Mère la Terre à Cochabamba, en Bolivie. Brenda Norrell a un master en santé internationale, spécialités eau, nutrition et maladies infectieuses.

Voir aussi – en anglais – l’article de Brenda Norrell sur la Conférence Mondiale sur l’Extraction Minière à Toronto.