Par Klee Benally
13 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Incendie À La Montagne
Notre montagne sacrée brûle.
Les plantes médicinales brûlent. Elles avaient déjà été profanées par l’épandage d’eau d’égout à la station de ski Arizona Snowbowl, pour faire de la neige artificielle.
Cette nuit, le Conseil Municipal de Flagstaff a tenu une réunion d’urgence pour discuter de l’utilisation des eaux usées des réserves de 40 millions de litres de Snowbowl, pour combattre le feu. Il est clair qu’ils ne comprennent pas que la désharmonie causée par la profanation extrême de Snowbowl a précipité ces déséquilibres météorologiques et écologiques. Non seulement cette action sacrilège va ajouter une insulte à la blessure, mais ça va aussi répandre la contamination de ces eaux usées aux zones de la montagne qui sont en train de brûler.
L’(il)logique coloniale qui a d’abord autorisé la profanation de la zone de ski, est la logique qui saccage ce sensible écosystème montagneux, et fait que maintenant la plus petite étincelle y met le feu.
C’est notre Notre-Dame qui brûle, cependant le racisme, ou, plus clairement, l’anti réalité Autochtone à laquelle 13 Nations Autochtones ont été confrontées au cours des luttes pour protéger ce site sacré, est en train d’être étouffée dans les cendres brûlantes et sera très probablement enterrée dans les blessures qui ne peuvent jamais guérir complètement.
Que la Ville de Flagstaff puisse entretenir cette notion sacrilège, juste après avoir lu leur « reconnaissance du territoire », est l’hypocrisie contre laquelle tant d’entre nous ont prévenu et protesté. Mais d’autres, la fumée dans les yeux, ont refusé de voir et continuent d’entretenir la compagnie de ces serpents politiques qui rampent dans les forêts mourantes de la montagne. De la liaison Tribale, qu’ils sont leurs salariés, au Cercle Autochtone de Flagstaff, ces entités prennent part à cette violence culturelle irréparable.
J’ai le cœur brisé pour notre peuple. L’avertissement avait été clair et maintenant il faut que la montagne brûle. Mais ce qui m’inquiète est que nous ne voyions ni n’entendions les paroles des praticiens de la médecine traditionnelle qui avaient averti de ces catastrophes, de la maladie et du grave déséquilibre écologique, conséquence des profanations continuelles du sacré.
Nos plantes médicinales repousseront, avec des offrandes la montagne se refroidira, et les sources pourraient revenir dans beaucoup de temps, mais ça prendra combien de générations ? Serons-nous même reconnus par notre mère la Montagne si nous ne faisons pas attention aux avertissements que cette fumée apporte ? Si le feu dans nos yeux et nos narines ne suffit pas, qu’est-ce qui suffira ?
J’ai le cœur brisé pour les animaux brûlés ou déplacés.
J’ai le cœur brisé pour nos parents SDF qui seront sans aucun doute encore criminalisés, parce qu’on saute à des conclusions alléguant que le pyromane serait SDF, et parce que le sentiment anti-SDF est général à Flagstaff. Les Forêts seront bien entendu fermées aux campeurs, et ça implique que beaucoup de ceux qui ne peuvent pas camper dans les limites de la Ville, à cause du décret anti-camping, ou ceux qui choisissent simplement de vivre librement dehors sur des « terres publiques » pendant leurs deux semaines de congé, seront déplacés plus loin et vilipendés. Leurs problèmes ont à peine été pris en considération lors du dernier incendie grave, et maintenant, ils auront encore plus de préjugés politiques et classistes contre eux.
Combien de ceux qui vivent dans les zones touchées risquent de perdre leur logement, si ce n’est dans cet incendie, dans l’inévitable prochain ? Ou à cause d’inondations causées par les traces d’incendie ? Qu’arrivera-t-il si eux aussi sont forcés de vivre dans la rue ?
C’est difficile de dormir avec des problèmes si importants qui brûlent dans vos pensées. Et j’imagine que beaucoup de gens ne peuvent se reposer dans les abris d’urgence, se demandant ce qui va arriver à leurs maisons. J’ai le cœur lourd pour tous ceux qui ne peuvent trouver le repos dans leurs propres lits cette nuit, et la suivante, et la suivante.
« Evacuez et dirigez-vous vers l’abri le plus proche, emmenez votre bétail dans la zone assignée, préparez-vous pour l’inondation… » Je prie pour que le cycle cauchemardesque ne devienne pas une routine,
Mais il semble que ce le soit déjà.
Nous entendons cela chaque fois que le feu se rapproche, « Si des maisons sont perdues, elles seront reconstruites. »
Même Notre-Dame est reconstruite de ses cendres.
Mais comment peut cette montagne sacrée, notre foyer spirituel, se remettre, si le remède immédiat est une nouvelle profanation ? Une telle part de ce sanctuaire sacré, où habitent des êtres sacrés et des remèdes sacrés, a déjà été ravagée par Snowbowl et par des incendies, que ça nous rapproche toujours plus d’un abîme terrible. Des praticiens de médecine traditionnelle ont déclaré que nous avons déjà franchi un seuil irrévocable. Ces crises ont aussi été racontées dans les géographies de notre histoire, leurs assertions précautionneuses ont été perdues partout, en dehors des cérémonies.
Si nous ne pouvons pas voir que l’« homme » a fabriqué ces crises et les souffrances qui s’en suivent en « civilisant le monde », nous continuerons à ne pas voir comment la crise du changement climatique n’est pas seulement construite par les mêmes mains, mais directement connectée aux multiples incendies répandus à travers tout le sud-ouest occupé.
Je vous demande de regarder dans les braises et de voir la possibilité de guérison que le feu apporte aussi, et que le feu à la montagne peut d’une certaine manière, être notre propre reflet. J’ai déjà affirmé auparavant que ce que nous faisons à la montagne, nous le faisons à nous-mêmes. Ça n’a jamais été aussi vrai, et cependant, ça n’a jamais été autant nié.
Snowbowl menace de s’étendre encore et de faire encore plus de neige d’eaux usées, et les politiciens et des membres de la communauté (même des Autochtones assimilés) se rallient pour les soutenir.
La profanation de cette Montagne sacrée doit arrêter immédiatement pour que notre mère puisse se reposer. C’est nécessaire aussi pour que nous puissions guérir de la pandémie mortelle qui continue à ravager ces territoires.
Tandis qu’il y a des actions immédiates qui peuvent et sont prises, peut-être que la plus décisive serait de restaurer l’harmonie pour vivre dans la bonne relation avec le sacré.
Le dé-Service des Forêts a fait obstacle et démontré que non seulement il ne pouvait pas, mais ne voulait pas soutenir la « gestion » Autochtone, étant donné qu’il préfère faciliter et chercher des bénéfices de la profanation. Qu’il s’écarte et nos gardiens du savoir sacré peuvent s’assurer que la restauration soit complète et bénéficie à tout ce qui existe.
Les administrateurs politiques et économiques de la Ville de Flagstaff devraient s’écarter de la même façon. Mais ils sont trop myopes et trop mous pour faire quoique ce soit de nécessaire. Pour être clair, le poids du capitalisme et du colonialisme devrait disparaitre avec eux.
Et avant que la fragilité du colon frappe avec le réflexe de bazar « mais où irions-nous tous ? » Ce qui est une question qui ne fait que renforcer les violences du colonialisme de peuplement (de même, est-ce que qui que ce soit ose poser cette question absurde aux Palestiniens ? [Oui, ils osent – Ch.P.]), pourquoi ne pas respirer un peu de cet air enfumé et demander « Que pouvons-nous faire de sensé pour vivre dans la bonne relation avec les peuples d’origine de ces terres ? » La justice anticoloniale est troublante, ne restez pas coincés par les conséquences de culpabilité ou du sens de droit incorporés dans plus de 500 ans de domination, de génocide, d’esclavage et d’écocide, mais laissez-nous être le guide. Cela signifie engager une conversation qui ne peut être établie dans le contexte d’invasion violente et d’occupation (demandez à la plupart de Ukrainiens, en ce moment), et cela signifie établir une réponse continue à l’effrayante question « comment pouvons-nous vivre en harmonie ? » N’attendez-pas les mairies et les conseils d’experts, ayez ces conversations avec votre famille, vos voisins et des gens rencontrés par hasard. Ou nous construisons cette mutualité dans l’espace horizontal de crise au milieu des flammes, ou les lignes des incendies sont tracées et s’approfondissent (ne délirez pas, ceci n’est pas un combat de plus).
Ceci n’est pas une proposition si radicale, c’est en fait comment la vie existait, dans la réciprocité, pendant des générations, jusqu’à il y a à peine 100 ans, ici, au pied de cette montagne sacrée. La guérison dont nous avons besoin ne peut pas venir des mêmes systèmes qui bénéficient de la destruction de notre monde naturel. Cette guérison n’est pas radicale, c’est une restauration.
En dépit du vulgaire côté marchand, c’est peut-être ce que certains veulent dirent quand ils appellent à « rendre la terre » ?
En regardant les points rouges fumants à travers cette Montagne sacrée, j’aime à penser « en avant, avec la Terre » plutôt que « rendez la terre » parce que ça me semble être la seule manière qui ne nous consumera pas tous.
Que les empires brûlent et ne soient jamais reconstruits de leurs cendres. C’est la guérison pour laquelle je prie.
Du pied de Dook’o’oosłííd et dans la fumée âcre,
Klee Benally
Par Censored News
Le 6 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Le Cardinal Sodano et l’Université d’Arizona ont mené la dénégation du mode de vie religieux des Apaches pour construire l’Observatoire du Vatican sur le Mont Graham [sacré pour les Apaches] après des années de lutte pour protéger la montagne sacrée. Le New York Times a publié un article sur Sodano [le 28 mai, à l’occasion de son décès], qui dénonçait le rôle qu’il avait joué pour couvrir les exactions sexuelles de l’Église Catholique, mais l’article ne dit rien du rôle de Sodano dans la profanation du Mont Graham et le rejet du mode de vie sacré des Apaches.
L’Université d’Arizona a souvent camouflé son rôle dans la profanation du Mont Graham et est allée jusqu’à faire arrêter, par la sécurité de l’université, Wendsler Nosie Sr., pour effraction, alors qu’il priait sur le Mont Graham.
Tandis que l’Université d’Arizona cachait son rôle dans la profanation du Mont Graham, elle continuait à solliciter et recevoir chaque année des millions de dollars de subventions, fondées sur les besoins des Autochtones, les luttes et la recherche.
Le Vatican a actuellement un télescope sur le Mont Graham.
Les médias censurent facilement l’histoire et les faits sur les exactions de l’Église Catholique. Le décès de Sodano est un sinistre rappel du rôle de Sodano dans la profanation du Mont Graham et la répression de la vérité sur les prêtres prédateurs sexuels. – Censored News.
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Commentaire
Censored News
Le Cardinal Angelo Sodano, avec un ex-directeur de l’Observatoire du Vatican, le Père George Coyne et le Père Charles Polzer, ont dirigé la répression des Apaches s’opposant à la profanation du Mont Graham par l’Université d’Arizona et les astronomes du Vatican.
Coyne, qui était aussi professeur d’astronomie à l’Université d’Arizona, appelait à la répression des dirigeants Apaches traditionnels. Le 25 mai 1992, Coyne écrivait que les croyances Apaches étaient « un genre de … religiosité à laquelle je ne pourrais souscrire et qui doit être réprimée avec toute la force que nous pouvons exercer. »
Polzer témoigna pour l’Université d’Arizona contre les dirigeants religieux Apaches, disant que les Apaches ne s’étaient jamais préoccupés du Mont Graham et ne l’avaient jamais considéré comme sacré. « Les Apaches ont rarement utilisé les sommets de cette montagne et son caractère sacré n’est pas plus spécifique que des références au ciel, » dit-il dans sa déclaration pour l’Université d’Arizona et le Vatican, contre les Apaches. Polzer a également qualifié la protection du Mont Graham de « Conspiration Juive. »
Sodano avait bloqué une rencontre planifiée des dirigeants religieux Apaches avec le Pape Jean-Paul II au Vatican, en mai 1992.
Tandis qu’il y a un nouveau directeur de l’Observatoire du Vatican, le Frère Jésuite Guy Consolmagno, le fait que le Vatican maintienne toujours un télescope sur le Mont Graham exprime directement le continuel manque de respect du Vatican pour les Apaches traditionnels.
Voir l’article – en anglais – du New York Times du 28 mai 2022
https://www.nytimes.com/2022/05/28/obituaries/cardinal-angelo-sodano-dies.html
Vivre Sous Surveillance, par Ofelia Rivas, O’odham
Publié par Censored News
Le 6 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan
En tant que protectrice des terres, je refuse de continuer avec mon cœur écrasé sur le sol. Cette vie dure maintenant 24 heures, 7 jours et tous les 365 jours du calendrier occidental, sous la surveillance en temps réel de la vidéo de la tour d’Elbit System.
Quand je vais tôt le matin à mon jardin de graines O’odham, pendant les heures calmes, les réglages automatiques brisent le silence quand la caméra de surveillance suit mes mouvements dans ma cour.
Le dérangement suivant vient des camions de la Patrouille des Frontières qui roulent très vite sur le bitume érodé.
Un camion passe près de la clôture est de ma cour et l’autre prend une autre route pour passer par le côté sud de ma clôture.
C’est tout à fait évident – il y a aussi des détecteurs de mouvement à l’intérieur ou le long de la clôture, pour déclencher non seulement la surveillance visuelle en temps réel, mais aussi activer les détecteurs de mouvement.
L’image visuelle des terres sacrées O’odham est changée pour toujours, d’une terre pleine d’herbes naturelles, de plantes médicinales, de vie sauvage et de collines et de montagnes intactes, en un véritable carnage de l’environnement écologique humain, dans le sud-ouest du Désert de Sonora.
Cette terre a fourni depuis des milliers d’années des ressources naturelles, des plantes comestibles sauvages et du gibier, dans une région à la signification culturelle immense, et maintenant, elle est en crise. La terre est devenue stérile et érodée par des routes illégales, les sommets des collines et des montagnes ont été arrachés pour y mettre des caméras de surveillance non-autorisées, et l’habitat animal et la vie des plantes ont été détruits par l’irresponsabilité de la patrouille des frontières, lâchée sur les terres sans surveillance quand elle joue avec les jouets de guerre de son gouvernement.
Les terres sont envahies par des militaires étrangers, avec leur équipement militaire et leur idéologie de guerre, qui attaquent la terre et les gens. Maintenant, ça fait un an, sur les 25, de construction de la technologie de surveillance permanente d’Elbit, dans notre communauté, et ça s’est produit après les objections du District.
Quels fonds ont été empochés par le Conseil Gouvernant de la Nation Tohono O’odham pour approuver ce projet – les membres de notre communauté attendent encore cette information privilégiée.
Il n’y a toujours pas de réponse à notre question : « Pourquoi les Terres, les Gens et la Culture (identifiés par 3 courtes phrases) sont-ils qualifiés d’ ‘Impact sans importance’, dans l’Évaluation Environnementale et le Rapport Final. »
Qui a effectivement lu l’original en 2006 – plus de 360 pages – de la proposition sur la sécurité de la frontière, créée sous Bill Clinton, en tant que Commandant en Chef ?
La frontière internationale sépare des communautés et des familles entre deux pays, ce qui impacte les ressources en nourriture, l’héritage culturel et les modes de vie. En 1853, la frontière physique était faite de troncs de mesquites et de fil barbelé, pour que le bétail reste de son côté de la frontière.
En 2002, le gouvernement de G.W. Bush a créé le Bureau de Sécurité Intérieure. Tous les présidents des Etats-Unis, depuis 2002, ont dépensé des milliards pour sécuriser la frontière avec de la surveillance en temps réel, des caméras portables et des détecteurs, et des centaines de militaires de la patrouille des frontières.
Les militaires U.S. ont continué à violer les terres O’odham, restreindre la mobilité et violer les droits humains et O’odham des premiers habitants de ces terres.
Toute assistance, comme la fourniture de nourriture et autres produits nécessaires aux familles se trouvant dans des zones à accès réglementé ou isolées, dans les terres O’odham du sud, est limitée et met en danger les communautés O’odham traditionnelles.
Postscriptum : vendredi 2 juin 2022, à 18h53, j’ai essayé d’appeler mon frère, mais n’ai pas pu faire un appel local. À 20h27, j’ai fait savoir à la Police Nationale Tohono O’odham qu’un hélicoptère volant à basse altitude, faisait de la poussière près de la maison depuis 25 minutes.
C’est une tactique utilisée par la patrouille des frontières contre les immigrants à pied, ils les attaquent en volant en rase-motte pour produire tellement de poussière que ça immobilise les gens. J’étais assise dehors pour profiter de la soirée fraiche avec une tasse de café. J’ai remarqué l’hélicoptère aller et venir le long de la frontière. Quand je me suis levée pour mieux voir, l’hélicoptère à tout de suite volé vers ma maison, puis a tourné continuellement autour ma maison d’une seule pièce, et soulevé tant de poussière que je me suis mise à tousser tout en essayant de protéger mes yeux.
Je suis rentrée, il y avait autant de poussière à l’intérieur. Je suis sortie pour essayer de faire une vidéo, mais mon téléphone ne marchait pas.
L’hélicoptère continuait de tourner et braquait un projecteur sur moi, tout ce que j’entendais, c’était les hélices.
L’hélicoptère est reparti aussi vite qu’il était venu. Il a été demandé à la police locale de contrôler si j’allais bien, mais ils ne m’ont pas appelée et ne sont pas venus pour faire un rapport. J’ai estimé les dommages le jour suivant, je tousse toujours et le vent causé par l’hélicoptère a fait des dégâts dans mon jardin, le maïs était haut et en pleine santé, maintenant il a été soufflé par le vent et des feuilles et des épis sont cassés.
Article et photos ©Ofelia Rivas. Aucun passage ne peut être utilisé sans permission écrite. Ceci inclut l’utilisation dans des médias, des films, des livres, des dissertations ou tout autre but.
Par No More Deaths
Publié par Censored News
Le 6 mai 2022
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Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan
TUCSON, Arizona – Intitulé 42 : Le Président Biden a déclaré son intention de supprimer l’Intitulé 42 le 23 mai 2022. L’Intitulé 42 constitue une politique nuisible et raciste, invoquée par l’administration Trump, qui a empêché des migrants et des demandeurs d’asyle d’entrer aux Etats-Unis au cours des deux années passées. Cependant, les projets de supprimer l’Intitulé 42 sont retenus par les tribunaux. Au moins 1,2 million d’expulsions selon l’Intitulé 42 ont été effectuées depuis l’investiture de Joe Biden.
Human Rights First a identifié 10250 enlèvements et autres attaques contre des gens empêchés d’entrer aux Etats-Unis et/ou expulsés au Mexique. Un point que nous avons souligné au cours de chaque gouvernement est que les Démocrates et les Républicains sont tout autant coupables et complices de ce système anti-immigrants.
Yuma, Arizona : L’intitulé 42 a constamment créé des conditions dangereuses pour les migrants dans les zones frontière. Par exemple, des migrants et des demandeurs d’asyle à Yuma, ont été bloqués par la Patrouille des Frontières pendant des mois. No More Deaths, ainsi que Abolition Yuma County et Border Kindness, apportent toujours de l’aide, comme ils peuvent.
Sécurité à la Frontière : Ceci nous amène au statut actuel du mur-frontière. Ce gouvernement a promis d’arrêter la construction d’un mur physique à la frontière. Ce à quoi ils s’occupent maintenant est un mur « intelligent » qui est encore plus invasif qu’un mur physique. Un mur virtuel signifie plus de haute technologie qui ne rendra pas seulement le voyage d’un migrant encore plus dangereux, mais affecte aussi les résidents de toutes les villes-frontière à proximité.
Nous avons vu les effets de ce que les points de contrôle à la frontière et d’autres technologies ont fait à des petites villes comme Arivaca, en Arizona, où la vie quotidienne est interrompue par un abus de pouvoir évident de la Patrouille des Frontières.
Ce ne sont que quelques-uns des aspects de la migration. Nous apprécions de former une communauté avec vous tous, et les organisations alliées dans les zones-frontière. Si vous voulez vous engager sous forme digitale, visitez Mijente, qui mène plusieurs campagnes pour la justice migratoire. Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram pour d’autres appels à l’action.
Solidairement et avec une profonde gratitude,
La communauté No More Deaths / No Más Muertes
Esta semana queremos compartir algunas actualizaciones sobre los principales problemas que afectan actualmente a los inmigrantes. Sólo podemos arañar la superficie, pero esperamos despertar la curiosidad por estos temas.
Título 42: El presidente Biden ha declarado su intención de poner fin al Título 42 el 23 de mayo de 2022. El Título 42 es una política dañina y racista invocada por la administración Trump que ha impedido a los migrantes y solicitantes de asilo entrar en los Estados Unidos durante los últimos dos años. Sin embargo, los planes para poner fin al Título 42 están siendo frenados en los tribunales. Al menos 1,2 millones de expulsiones del Título 42 se han producido desde la toma de posesión de Joe Biden. Human Rights First ha realizado un seguimiento de 10.250 secuestros y otros ataques contra personas a las que se les ha impedido la entrada en Estados Unidos y/o han sido expulsadas a México. Un punto que hemos enfatizado a lo largo de cada administración es que tanto demócratas como republicanos son culpables y cómplices de un sistema antinmigrante.
Yuma, Arizona: El Título 42 ha creado sistemáticamente condiciones peligrosas para los migrantes en las zonas fronterizas. Por ejemplo, los migrantes y los solicitantes de asilo en Yuma han estado varados por la Patrulla Fronteriza durante meses. No More Deaths, junto con Abolition Yuma County y Border Kindness, seguimos ofreciendo apoyo a Yuma en todo lo que podemos. Lea más sobre lo que está sucediendo en Yuma aquí.
Seguridad fronteriza: Esto nos lleva al estado actual del muro fronterizo. Esta administración prometió detener toda la construcción de un muro fronterizo físico. Lo que ahora han prometido es un muro fronterizo “inteligente” que es incluso más invasivo que un muro físico. Un muro virtual significa más dispositivos de alta tecnología que no sólo harán que el viaje de un migrante sea aún más peligroso, sino que también afectará a los residentes de cualquier ciudad fronteriza cercana a él. Hemos visto los efectos de lo que las paradas en los puntos de control fronterizos y otras tecnologías han hecho a pequeños pueblos como Arivaca, Arizona, donde la vida cotidiana se ve interrumpida por un claro abuso de poder de la Patrulla Fronteriza.
Éstas son sólo algunas de las muchas facetas que conlleva la migración. Apreciamos estar en comunidad con todos ustedes, así como con nuestras organizaciones aliadas en las tierras fronterizas. Si quieres involucrarte con algún activismo digital, por favor visita Mijente, que tiene varias campañas orientadas a la justicia migratoria. Asegúrate de seguirnos en Facebook, Twitter e Instagram para más llamadas a la acción.
En solidaridad y profunda gratitud,
La comunidad No More Deaths/ No Más Muertes
No More Deaths
P.O. Box 40782
Tucson, AZ 85717
PAS DE FRACTURATION DANS LA RÉGION DE CHACO !
Une Coalition remet près de 80 000 Commentaires au Bureau d’Aménagement du Territoire, au cours d’un Rassemblement Pour « Vraiment Honorer Chaco »
Les commentateurs demandent des protections plus significatives pour la Région de Chaco, et une plus grande participation des communautés touchées
Déclaration de La Coalition de la Région de Chaco
Publié par Censored News
5 mai 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Santa Fe, Nouveau-Mexique – Ce jour, la Coalition pour la Région de Chaco/Pas de Fracturation à Chaco, composée de partisans de la justice environnementale, d’organisations Autochtones de base, de dirigeants de communautés tribales, et de membres du public, se sont rassemblés et ont présenté près de 80 000 commentaires au Bureau d’Aménagement du Territoire [Bureau of Land Management – BLM], exigeant plus de protections pour le Paysage de la Région de Chaco et les communautés environnantes, face à l’expansion des activités d’exploitation de pétrole et de gaz.
Le rassemblement d’aujourd’hui [5 mai 2022] coïncidait avec la date limite pour soumettre des commentaires sur le projet du BLM d’arrêter les nouvelles concessions pour du pétrole et du gaz pour une période de 20 ans, sur environ 140 000 hectares, dans une zone de 16 km de rayon, autour du Parc National Historique de la Culture de Chaco. Plus de 20 personnes étaient au rassemblement, et les participants ont apposé leur nom et leur commentaire dans une exposition artistique sur ce que signifie réellement ‘Honorer la Région de Chaco’.
Ont pris la parole, Samuel Sage, Coordinateur des Services Communautaires du Conseiller du Chapitre, Trenton DeVore, Organisateur de la Jeunesse de l’Alliance Pueblo pour l’Action [Pueblo Action Alliance], Mario Atencio, Vice-Président du Chapitre de Torreon/Starlake, et Reyes DeVore, Directeur des Programmes Communautaires de l’Alliance Pueblo pour l’Action.
En réaction à la menace de fracturation incontrôlée dans la région, la Secrétaire d’Etat à l’Intérieur Deb Haaland a annoncé l’an dernier l’initiative « Honorer Chaco », un processus en deux volets, incluant le retrait des activités minières fédérales dans un rayon de 16 km autour du Parc de Chaco, et une nouvelle collaboration pour s’occuper de la gestion de réformes nécessaires au niveau du paysage. Le processus Honorer Chaco doit encore être défini et les membres de la coalition ont depuis longtemps demandé au Département de l’Intérieur et au BLM d’agir contre le racisme environnemental, d’assurer une juste transition et d’investir dans les infrastructures des communautés touchées, d’analyser pleinement les impacts cumulés des forages de pétrole et de gaz, d’instaurer une consultation tribale significative et leur consentement libre, préalable et informé dans le processus de décision, et pour des protections permanentes pour le paysage, au-delà de la zone de protection de 16 km.
Depuis 2015, les membres de la Coalition pour la Région de Chaco ont remis près de deux millions de commentaires publiques au Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM), appelant à un moratoire immédiat sur les concessions pour le pétrole et le gaz, et le forage sur des terres publiques dans toute la région.
La mainmise de l’industrie du pétrole et du gaz est puissante, au Nouveau-Mexique, l’état ayant reçu 1,1 milliard de dollars l’an dernier pour les concessions minières sur des terres fédérales – plus qu’aucun autre état des Etats-Unis, ce qui sape directement les mesures nécessaires pour diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre au cours de cette décennie. Le Nouveau-Mexique est l’état qui se réchauffe le plus vite et a les problèmes d’eau les plus graves des Etats-Unis continentaux, et où les feux de forêt ont dévoré récemment plus de 50 000 hectares et ne sont toujours pas contenus. Malgré cela, l’industrie du pétrole et du gaz resserre son étau avec de futiles arnaques à l’hydrogène, tout en maintenant l’éducation du public en otage pour approfondir la dépendance de l’état aux carburants fossiles.
Des membres de la Coalition ont déjà envoyé une lettre aux administrations, précisant leurs préoccupations au sujet des réunions publiques sur le retrait de Chaco. La coalition a aussi souligné que le processus Honorer Chaco doit résulter en une consultation significative avec les membres de la communauté impactés, et servir de modèle pour les protections du paysage qui doivent prendre en compte l’héritage des dégâts causés par plus de 40 000 puits de pétrole et de gaz dans la région.
En dépit de l’initiative Honorer Chaco, le BLM continue d’approuver de nouveaux puits de pétrole et de gaz, des kilomètres d’oléoducs, et l’infrastructure qui y est associée, à l’extérieur des 16 km de zone tampon. Un nouveau développement est déjà en cours dans d’autres zones.
L’action d’aujourd’hui souligne des appels de longue date pour la gestion du paysage en dehors de la zone tampon de 16 km, appels concernant des inquiétudes culturelles, sociales, économiques et environnementales déjà exprimées, et pour la participation significative des communautés touchées et des Nations Tribales, pour vraiment ‘Honorer Chaco’. Si aucune action n’est engagée pour protéger le Paysage de la Région de Chaco de l’extraction de carburants fossiles et du développement qu’elle implique, la Région de Chaco restera une « zone de sacrifice à l’énergie », et la santé publique et les préoccupations environnementales continueront d’empirer.
Déclaration de la Coalition :
« La session de consultation tribale sur le retrait de l’exploitation des mines, tenue au Chapitre de Nageezi, a été gravement inadéquate. À ce stade, le processus de consultation tribale n’a pas donné de réponses aux questions posées par les dirigeants et les citoyens sur la zone effective du conflit. Les questions des dirigeants demandent un dialogue et des échanges critiques avec une analyse qualitative et quantitative substantielle sur la zone de retrait. Les impacts cumulatifs de la pollution sur le paysage demeurent des problèmes énormes, qui n’ont pas été abordés au cours du processus publique qui se termine aujourd’hui. Les terres publiques sont des terres publiques qui appartiennent à tout le public. À moins que le statut ou le régime foncier change, nous devrions avoir voix au chapitre dans le processus de retrait de la terre et de l’extraction minière. »
Président Daniel Tso, Santé Éducation et Services Humains, 24ème Conseil de la Nation Navajo, représentant les chapitres de Baca-Prewitt, Casamero Lake, Counselor, Littlewater, Ojo Encino, Pueblo Pintado, Torreón-Starlake et Whitehorse Lake.
« L’industrie du pétrole et du gaz a eu un impact décisif sur notre paysage, et a causé beaucoup de dégâts. Rien que la semaine dernière, j’ai remarqué qu’un nouveau projet d’oléoduc commençait. Ça envoyait de la poussière partout et détruisait le sol. Les compagnies et le BLM ne viennent jamais dans notre Chapitre pour notifier ou demander l’avis de la communauté sur ces projets. Nous nous en apercevons quand le sol a déjà été fracturé. Plus de 91% des terres fédérales disponibles, rien que dans le Bureau Extérieur de Farmington, ont déjà été données en concessions pour de l’extraction. Où s’arrêteront-ils ? »
Samuel Sage, Coordinateur des Services Communautaires pour le Conseiller du Chapitre et le Vice-Président du Conseil de Diné C.A.R.E.
« En 2015, le Chapitre de Torreon/Starlake du Gouvernement de la Nation Navajo a passé une résolution ‘Demandant au Caucus du Congrès du Nouveau-Mexique d’intervenir au nom de leurs citoyens au sujet des actions du Bureau d’Aménagement du Territoire concernant des concessions sur certaines parcelles de terres publiques, pour du forage horizontal et de la fracturation hydraulique, en prononçant un moratoire jusqu’à ce que le Plan de Gestion des Ressources soit révisé ou amendé…’ En 2016, le Conseil de l’Administration de l’Est Navajo a passé une résolution demandant un moratoire sur la fracturation dans l’Est de l’Administration Navajo. Puis en 2019, le Chapitre de Torreon/Starlake a passé une résolution soutenant le retrait des concessions minières dans un rayon de 16 km autour du Parc National Historique de la Culture de Chaco. L’Administration de la Nation Navajo a soutenu un moratoire sur la fracturation et a eu des sommets historiques avec le Conseil des Gouverneurs de Tous les Pueblo [All-Pueblo Council of Governors] pour soutenir et réaffirmer les protections du Parc. En tant que Vice-Président du Chapitre de Torreon/Starlake, je maintiens les positions des dirigeants présents et passés et je soutiens le retrait Administratif des mines et j’accueille de tout cœur la discussion demandée autour des protections au niveau du paysage qui sont censées accompagner le retrait minier.
Mario Atencio, Vice-Président du Chapitre de Torreon/Starlake
« En tant que collectif de propriétaires d’allotements Diné et leurs héritiers, qui militent pour la santé et le bien-être de la terre, de l’air, de l’eau, de la culture et des gens, nous exigeons et avons besoin de plus de protections pour les gens et le paysage de la Région de Chaco. Les administrations fédérales sont responsables de la fourniture d’une analyse des impacts directs, indirects et cumulatifs de l’extraction de pétrole et de gaz sur le sol, l’air, l’eau, les plantes, les ressources et les sites culturels et sacrés, la santé publique et le climat. À part ces exigences, il est aussi largement reconnu que la Loi sur la Distribution Générale des Terres de 1887 [General Allotment Act] est un outil colonial de peuplement pour déposséder les peuples Autochtones de leur base territoriale collective. Dans l’Est du Territoire Navajo, le gouvernement fédéral a scindé des terres Diné collectives en allotements, qui sont maintenant entourés d’un échiquier de terres fédérales, d’état, privées, louées et tribales. Dans ce cauchemar juridique, le fractionnement de propriétés allouées, et le vol de terres Diné, les communautés Diné et la Nation Navajo sont confrontées à un défi considérable de leur souveraineté et de leur autodétermination pour les décisions concernant l’utilisation de la terre dans la partie Est de l’Administration Navajo. À cause de ces injustices et de bien d’autres choses encore, nous exigeons que le gouvernement fédéral, tout entier, remplisse son rôle de Relation de Confiance et de Responsabilité envers les propriétaires Autochtones de lots, non seulement dans la Région de Chaco au sens large, mais partout dans les soi-disant Etats-Unis. Protégez la Région de Chaco ! Plus de promesses non-respectées ! »
Corn Howland, Diné Allottees Against eXtraction (DAAX)
« Des mesures prometteuses sont prises pour prendre en considération les graves impacts pour l’environnement et la santé associés à l’extractivisme dans les communautés Navajo qui appellent toujours la région de Chaco leur patrie. Cependant, le gouvernement fédéral a fait preuve d’un mépris flagrant pour le bien-être des communautés Autochtones locales, en ne produisant pas d’études des impacts sanitaires et ethnographiques endurés par les résidents, même après un siècle de destruction intentionnelle. Les effets négatifs de l’activité industrielle l’emportent de loin sur les bénéfices, dans une région rurale où les résidents n’ont même pas accès à des ressources de base comme l’eau courante et l’électricité.
« En tant que femme Diné, j’ai récolté personnellement des plantes locales, jusqu’à aujourd’hui. Combien de temps ça va durer si le sol continue d’être maltraité et empoisonné ? Pendant toute mon enfance, j’ai parcouru ces terres sans peur de l’avenir. Maintenant, je dois prendre en compte le risque de pollution de l’eau et de l’air qui empoisonnent mes terres ancestrales. Les décisions que nous prenons maintenant retentirons dans tout ce qui reste de temps à mon Peuple. »
Kendra Pinto, Activiste Locale de la Communauté Autochtone des Quatre-Coins, Earthworks
« L’Alliance Pueblo pour l’Action, membre de longue date de la Coalition Pas de Fracturation à Chaco, a travaillé solidairement pour s’occuper de la protection du sol, de l’eau, de l’air et des communautés dans le paysage dans son entier. Une zone tampon de 16 km, bien qu’étant un pas dans la bonne direction, pour faire face aux impacts négatifs du programme fédéral de concessions de carburant fossile sur le sol et les ressources culturelles, il faut plus de protections qui concernent la santé publique et la justice environnementale. La terre, l’eau, l’air et les communautés ont besoin de justice, étant donné que nous combattons un héritage historique de l’extractivisme. Il y a eu des décennies de silence sur le paysage et ça a contribué à l’émission globale de gaz à effet de serre. Protéger Chaco relève de la justice climatique, de la justice environnementale, et de la justice reproductive. Nous sommes rassemblés une fois de plus, tous au BLM pour demander l’inclusion de protections à plus long terme pour le paysage. »
Julia Bernal, Directrice Exécutive, Alliance Pueblo pour l’Action
« Honorer Chaco signifie honorer les communautés qui y vivent, qui souffrent depuis des décennies de la dégradation des ressources environnementales et culturelles, des disparités en matière de santé causées par la fracturation incontrôlée de pétrole et de gaz. Plus de 91% des terres publiques dans la Région de Chaco, dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique, sont des concessions pour le développement du pétrole et du gaz. Honorer vraiment Chaco serait mettre un terme permanent à l’extraction sur les terres fédérales dans tout le paysage de la Région de Chaco, afin que les sites sacrés, les histoires, et les ressources culturelles puissent continuer à prospérer dans les cultures diverses qui se targuent d’une connexion avec le paysage de la Région de Chaco. »
Carol Davis, Directrice Générale, Alliance des Organisateurs Autochtones
« Il y a une lutte immense pour protéger les communautés Autochtones et vulnérables des effets du changement climatique, des effets de la pollution sur la santé et du racisme systémique et environnemental. Depuis trop longtemps, ces effets ont été permis par le BLM sans rendre de comptes. Notre santé maternelle et infantile souffre et il y a encore tellement plus de choses à faire. Nous pouvons commencer par retirer les concessions et honorer Chaco, puis aller plus loin en nous concentrant sur la naissance Autochtone comme standard de protections environnementales dans notre état. »
Beata Tsosie, Directrice Organisationnelle, Breath of My Heart Birthplace
« La fracturation est de la violence contre notre seule nappe aquifère et contre nous en tant qu’êtres de l’eau. Nous devons avoir du respect, remettre en ordre nos relations avec notre Terre, notre Ciel, et Tout, pour notre survie maintenant et dans le futur. La loi naturelle doit recevoir ses droits protecteurs au-dessus des exigences gouvernementales d’exploiter des ressources qui ne font que du mal. »
Talavi Cook, Directrice de la Santé et de la Justice Environnementales, Femmes Tewa Unies
« Il y a une fenêtre temporelle qui se réduit, pour que le Président coupe notre dépendance aux carburants fossiles et mette un terme à l’extraction de pétrole et de gaz. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps les tergiversations du Président Biden. Nous lui demandons de commencer à tenir ses promesses d’interdire la fracturation et le forage sur des terres fédérales. Nous lui demandons de commencer à protéger le Canyon de Chaco. »
Jorge Aguilar, Directeur pour la Région Sud, Food & Water Watch
« Et nous y voilà, encore une fois, en train de présenter des milliers de commentaires au Bureau d’Aménagement du Territoire, appelant à de plus grandes protections pour la totalité du Paysage de la Région de Chaco. Ces protections devraient inclure la qualité de l’air et de l’eau, la santé et la sécurité pour les communautés environnantes, et l’analyse, la résolution et l’atténuation des effets cumulatifs du forage de pétrole et de gaz. Un retrait des mines est un pas dans la bonne direction, mais il faut en faire bien plus pour s’occuper de l’héritage des effets de plus de 40 000 puits dans la région, qui continuent de causer des dommages aux communautés, l’environnement et l’intégrité culturelle du Paysage de la Région de Chaco. »
Miya King-Flaherty, Représentante Organisationnelle, Sierra Club du Chapitre du Rio Grande
« Protéger 16 km autour du Canyon de Chaco est un pas important, mais sans garanties au niveau du paysage pour la Région de Chaco, la fracturation continuera à déchirer la terre, son peuple, et son intégrité culturelle. Honorer Chaco signifie en finir avec la fracturation dans toute la Région de Chaco, pas seulement dans une zone tampon de 16 km. »
Jeremy Nichols, Directeur de Programme Climat et Energie, Wild Earth Guardians
« Les gens et les communautés Autochtones souffrent d’un tragique héritage de colonisation et d’exploitation depuis des générations, dans le Paysage de la Région de Chaco. Nous sommes arrivés à un point où il faut s’occuper de cet héritage, et où la justice doit être activement recherchée. Le Processus Honorer Chaco et le retrait de 16 km est un pas dans cette direction, mais de nouvelles lignes sur des cartes ne suffisent pas. Nous devons nous assurer d’une transition juste pour sortir de l’exploitation des carburants fossiles, pas seulement pour ceux qui vivent actuellement à l’ombre du développement, mais pour les générations futures qui hériteront de ces terres. »
Kyle Tisdel, Avocat et Directeur du Programme Climat et Energie, au Centre de Loi Environnementale de l’Ouest
« Tandis que la zone tampon de 16 km est un premier pas important vers la protection permanente du paysage de la Région de Chaco, la lutte contre la crise climatique exige des actions plus audacieuses. Si l’administration veut vraiment préserver les tribus et les communautés de la région d’un développement désastreux du pétrole et du gaz, elle doit étendre les protections au-delà de ce rayon. »
Raena Garcia, Activiste de Carburants Fossiles et Terres, Amis de la Terre, USA
« La rapidité avec laquelle la région de Chaco a été développée pour l’extraction de pétrole et de gaz est tout simplement ahurissante. Alors, nous ressentons beaucoup de gratitude pour la direction du Département de l’Intérieur de protéger l’héritage culturel et les communautés d’aujourd’hui près de Chaco. Honorons Chaco en honorant l’apport des communautés locale par un engagement significatif et équitable et en faisant une pause de l’approbation du pétrole et du gaz, jusqu’à ce que le processus ‘Honorer Chaco’ soit entièrement accompli. »
Shelley Silbert, Directrice Exécutive, Great Old Broads for Wilderness
« Pour les prochaines générations, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour protéger notre terre, notre air, et notre eau. Les paysages sacrés de la Région de Chaco devraient être protégés et remis en état pour préserver et honorer cette riche histoire culturelle et donner à nos enfants un environnement sans danger, propre, pour y prospérer. »
Anni Hanna, Justice Climatique au Nouveau-Mexique
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Contacts:
Jessica Gable jgable@fwwatch.org
Sam Sage Samuel.sage@dine-care.org
Mario Atencio mariotorreonvp@gmail.com
Corn Howland howland4114@gmail.com
Julia Bernal julia.f.bernal@gmail.com
Jeremy Nichols jnichols@wildearthguardians.org
Miya King-Flaherty miya.king-flaherty@sierraclub.org
Justin Wasser jwasser@earthworks.org
Kyle Tisdel tisdel@westernlaw.org
Brittany Miller, Amis de la Terre USA, bmiller@foe.org
Sierra Club, Chapitre de Rio Grande www.riograndesierraclub.org
Par Indigenous Action Media
D’abord publié en avril 2021
Sur Instagram en avril 2022
Traduction Christine Prat
LA RITUALISATION D’UN JOUR DE LA TERRE MARCHAND, ET DE FAÇON SYSTÉMATIQUE, LES TENDANCES ACTUELLES DES ENTREPRISES CAPITALISTES DE LAVER PLUS VERT, ÉCHOUENT TOUTES À S’ATTAQUER DE MANIÈRE ADÉQUATE À LA DESTRUCTION DE L’ENVIRONNEMENT ET À LA CATASTROPHE CLIMATIQUE IMMINENTE AUXQUELLES NOUS SOMMES ACTUELLEMENT CONFRONTÉS.
LE JOUR DE LA TERRE MARCHAND EST DEVENU UN MOYEN DE NOUS APAISER ET DE DÉTOURNER NOTRE ATTENTION DES ACTES DE VIOLENCE PERPÉTRÉS CHAQUE JOUR CONTRE NOTRE MÈRE LA TERRE ET NOS COMMUNAUTÉS HUMAINES ET NON-HUMAINES.LES MÊMES ENTREPRISES QUI RAVAGENT NOTRE MÈRE LA TERRE ET EXPLOITENT SES ENFANTS, TENTENT DE NOUS VENDRE UN CHOIX LAVÉ PLUS VERT DE SOLUTIONS « DURABLES » DANS NOTRE STYLE DE VIE PERSONNEL.
LES ENTREPRISES À-BUT-NON-LUCRATIF ET LES POLITICIENS NÉO-LIBÉRAUX PERPÉTUENT ET DÉFENDENT CE SYSTÈME CAPITALISTE DESTRUCTIF, DANS DES TENTATIVES DE CONSTRUIRE UNE ÉCONOMIE « VERTE » AVEC DE NOUVEAUX ARRANGEMENTS PLUS VERTS ET MÊME « ROUGES ».NOUS NE SOUHAITONS PAS QUE CET ÉTAT MARCHAND, RACISTE, HÉTÉRO-PATRIARCAL, COLONIAL ET POLICIER, SOIT « VERT », NOTRE INTENTION EST D’ABOLIR SON EXISTENCE MÊME.NOS VIES DÉPENDENT DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE DE NOTRE MÈRE LA TERRE ET DE TOUS SES ENFANTS.
NOS TACTIQUES SERONT DE PLUS EN PLUS DÉSESPÉRÉES À MESURE QUE NOUS AURONS MOINS D’AIR PUR À RESPIRER, MOINS D’EAU POTABLE À BOIRE, MOINS DE TERRE SAINE POUR PLANTER.LA DÉFENSE DES SITES SACRÉS ET DES TERRES AUTOCHTONES CONSTITUE LES LIGNES DE FRONT DE NOS LUTTES POUR L’EXISTENCE. SI NOUS DÉSIRONS EXISTER, NOUS DEVONS CONTINUER À DÉFENDRE LE SACRÉ ET LIBÉRER NOTRE MÈRE LA TERRE. DÉFENDRE LE SACRÉ SIGNIFIE RIPOSTER POUR PROTÉGER NOTRE MÈRE LA TERRE, C’EST-À-DIRE L’EXISTENCE MÊME.LE RÉCHAUFFEMENT GLOBAL EST UNE CONSÉQUENCE DE LA GUERRE DU COLONISATEUR CONTRE NOTRE MÈRE LA TERRE.
POUR EN FINIR AVEC CES MINES, CES CENTRALES ÉLECTRIQUES, CES BARRAGES ET CES OLÉODUCS, NOUS DEVONS AUSSI EN FINIR AVEC LA MACHINERIE POLITIQUE ET LES SYSTÈMES QUI LES ENGENDRENT.NOUS NE POUVONS PAS FAIRE DURER DES MODES DE VIES NON-VIABLES.
LE CAPITALISME EST L’ENNEMI DE NOTRE MÈRE LA TERRE.VOUS ÊTES LA PRIÈRE DE VOS ANCÊTRES POUR LA LIBÉRATION DE NOTRE MÈRE LA TERRE.
Les Navajos, dont la réserve est déjà ravagée par la présence d’un millier de mines d’uranium abandonnées, d’anciennes mines de charbon à ciel ouvert sur Black Mesa, et plusieurs centrales au charbon parmi les plus polluantes des Etats-Unis, sont maintenant menacés par un projet d’hélium obtenu par fracturation hydraulique. Le 18 avril, ils ont tenté de protester auprès du Conseil de la Nation Navajo, à Window Rock, mais se sont vu refuser l’entrée. Le même jour, Eugénie Picos Rodriguez, membre du CSIA qui se trouve actuellement là-bas, a recueilli le témoignage d’un Diné, habitant la région où la fracturation est prévue, qui avait protesté à Window Rock le matin. Ci-dessous, le témoignage recueilli par Eugénie, et plus bas, l’article de Brenda Norrell, publié le même jour sur Censored News.
Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Par Eugénie Picos Rodriguez, CSIA-Nitassinan
18 avril 2022
“Window Rock, Nation Navajo le 18 avril 2022:
Ce lundi matin avait lieu une manifestation en face du Council Chambers du gouvernement de la Navajo Nation. Les manifestants s’opposaient en projet en cours de fracturation des sols afin d’en extraire de l’hélium au sein des Chuska Mountain.
Ce collectif est regroupé sous le nom de “Dooda Helium”: non à l’hélium. Lundi après-midi, au sein du Musée de la Nation Navajo, j’ai recueilli le témoignage d’un des participants. Ce Diné, la cinquantaine, était présent avec ses parents et habite le territoire affecté par la fracturation d’hélium, dans les Monts Chuska: « Nous n’étions qu’une poignée de personnes…” Il semblait refléter un mélange de rage et de désespoir. Leur territoire va être directement affecté sous de multiples formes: la qualité de l’eau, de l’air, des sols. C’est irréversible. Il parlait, avait besoin de dire ce désespoir. « C’est un génocide culturel ». Pour lui le but est clair : transformer la réserve en « zone de risque industriel », rendue inhabitable par les pollutions de l’eau et de l’air, et expulser toute la population, rendre le territoire invivable, une zone sacrifiée. Pour lui, les politiciens Navajo ont tous été achetés, ainsi que le EPA (Environmental Protection Agency: institution en charge de la régulation des normes écologiques et du nettoyage des mines) : leurs tactiques est d’utiliser une carte des années 70 et de dire qu’ils n’y a pas d’habitations à proximité, pas de danger pour l’eau ou les habitants. Mais toute l’eau restante des nappes phréatiques va servir à la fracturation, contaminant de manière irrécupérable toute la réserve. Des politiciens achetés qui ne pensent pas au futur, au monde qu’ils vont laisser à leurs enfants. Tout comme pour Black Mesa : destruction pour du profit, avec soi-disant 1% des revenus générés pour la communauté. Il se demandait à quoi pouvait bien servir l’argent si la terre, le sol, l’air n’est plus respirable, plus habitable ?? Et au final, celleux subissant cette contamination ne perçoivent jamais aucune compensation. Ils souffrent de cancers, de maladies chroniques…
Il m’a également raconté que l’on ne pouvait pas se rendre à la réunion ce matin, qu’il fallait se joindre par google teams, via internet, plus en présentiel, mais que quand il essayait de commenter en ligne, il ne le laissait pas participer à la conversation. Aucune écoute, aucune attention.
Il y a déjà des animaux qui meurent à cause des fuites de gaz. Les ranchers mettent des barrières autour et puis c’est tout… il a parlé de la zone des 4 corners, de la pollution. Du passé qui se répète encore et encore…
Les conséquences de la fracturation amènent aussi une augmentation des tremblements de terre. Les explosions répétées en profondeur sur la zone amènent une augmentation drastique des tremblements de terre. Il faisait le parallèle avec une personne à qui ont injectait de force du poison dans tout le corps « c’est ce qu’ils font à notre Mère la terre ».
Avant, Window Rock était un bassin plein d’eau du fleuve Colorado. C’est ce que sa mère lui racontait. Biden a signé tous les papiers pour la fracturation d’hélium, car ça fait soi-disant partie de l’agenda « vert », de la transition hors de l’énergie fossile.
Une énergie verte qui continue à se faire sur un territoire sacrifié et au dépend de populations présentes depuis des millénaires. Encore une fois, la Nation Navajo est une colonie extractiviste où aucune communauté n’est consultée. Le “diviser pour mieux régner” continue à s’appliquer, encore et encore…”
DES NAVAJOS PROTESTENT CONTRE DE NOUVELLES MINES (HÉLIUM…) ET EXPRIMENT LE BESOIN DE VRAIES SOLUTIONS POUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Des Anciens Navajo se sont vu refuser l’entrée à la session de printemps du Conseil de la Nation Navajo, ce 18 avril. Des manifestants Diné [Navajo] s’opposaient à l’ouverture d’une nouvelle mine d’hélium sur la montagne sacrée appelée Dziłkʼi Hózhóonii / Beautiful Mountain. Alors que les Navajos manquent d’eau et d’aide pour en transporter, le Conseil Navajo a l’intention de donner un demi-million de dollars à une école chrétienne privée. Des Diné se sont alignés devant le bâtiment des finances tribales, ayant désespérément besoin de fonds. Le gouvernement Navajo a reçu 2,1 milliards de dollars des fonds fédéraux pour les victimes du virus, mais il ne les a pas distribués. Jusqu’à maintenant, 1741 Navajos sont décédés du COVID-19.
Par Brenda Norrell
Censored News
18 avril 2022
Images Marley Shebala
Traduction Christine Prat
En ce moment, devant la Chambre du Conseil de la Nation Navajo, à Window Rock, des Diné s’opposent à une nouvelle mine d’hélium sur la Montagne Sacrée, Beautiful Mountain, à Sanostee.
Les Diné réclament de vraies solutions pour le changement climatique et demandent du soutien d’urgence pour les victimes d’agressions sexuelles et de nouvelles mesures pour rechercher les Diné disparues ou assassinées.
« Nous sommes là pour protéger notre précieuse Mère la Terre ; nous ne voulons pas que Notre Mère soit détruite par plus de pollution due à des émissions et à la destruction potentielle de nos réserves d’eau » ont dit dans une déclaration écrite les organisateurs de la manifestation d’aujourd’hui.
Un Ancien Diné, présent sur l’une des photos, a été renvoyé, à la porte de la session de printemps du Conseil de la Nation Navajo.
Au cours de son reportage en direct, la journaliste Diné/Zuni Marley Shebala a, elle aussi, été renvoyée parce qu’elle « n’était pas sur la liste ». Marley Shebala est reporter dans la capitale Navajo depuis 40 ans.
La session de printemps du Conseil a commencé aujourd’hui. L’agenda inclut un don d’un demi-million de dollars à une école privée chrétienne.
Le gouvernement Navajo a reçu, selon la Loi sur le Plan de Sauvetage Américain (ARPA), des fonds pour remédier aux dégâts du virus il y a un an, mais n’a pas distribué les 2,1 milliards de dollars.
À ce jour, 1741 Diné sont décédés du COVID-19. Beaucoup de Diné ont besoin d’aide pour transporter de l’eau et ne reçoivent aucune aide du gouvernement Navajo pour cela.
À Window Rock, des Diné dans le besoin font la queue devant le Conseil Navajo. Images Marley Shebala
Par Brenda Norrell
Censored News
18 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Le Conseil de la Nation Navajo prévoit de donner un demi-million pour une école privée chrétienne. Ça devait être discuté dans la semaine, au cours de la session de printemps.
La journaliste Diné/Zuni Marley Shebala se demande ce qu’on enseigne aux enfants Autochtones dans cette école. Marley Shebala écrit : « Quand j’étais scolarisée à Rehoboth, on m’a dit que mes cérémonies et prières Diné et Zuni étaient un culte au diable. »
Pendant la pandémie, en août 2020, le Conseil Navajo a donné 24 millions de ses fonds fédéraux pour le COVID à ses casinos. Le Conseil prévoyait secrètement de racheter la Remington Arms en faillite pour 300 millions de dollars, pendant la pandémie, en juin 2020, mais elle a été rachetée par d’autres pour beaucoup moins.
Maintenant, en avril 2022, le Conseil Navajo a l’intention de financer Rehoboth, l’école à l’est de Gallup, au Nouveau-Mexique.
La diffusion du coronavirus s’est faite par vagues, dans la Nation Navajo, au cours de deux années passées. La diffusion a commencé à un rassemblement de l’Église du Nazaréen, dans la Nation Navajo.
Marley Shebala écrit : « J’ai été scolarisée à Rehoboth et j’ai vu comment on apprenait à mes amies d’avoir honte de leurs parents s’ils n’étaient pas Chrétiens ou s’ils étaient des Diné traditionnels. Rehoboth était un pensionnat Chrétien. Pourquoi le Conseil Navajo n’a-t-il pas demandé une enquête sur Rehoboth, au lieu de leur donner de nos fonds ? ET l’École Chrétienne Rehoboth fait payer des frais de scolarité et d’autres frais. »
« QUELLE EST LA POSITION DE REHOBOTH SUR LES ENSEIGNEMENTS DINÉ, LES CÉRÉMONIES, LES PRIÈRES, L’ART, LES MATHS, LES HERBES, LE MARRIAGE HOMOSEXUEL, LES VÊTEMENTS DINÉ TRADITIONNELS. Quand j’était à Rehoboth, on me disait que mes cérémonies et prières Diné et Zuni étaient un culte au diable. »
Lire l’éditorial (en anglais) de Marley Shebala
Voir la vidéo du 18 avril, de Marley Shebala
Autochtones du Nevada menacés par la « ruée vers le lithium » déclenchée par de fausses promesses d’énergie “verte”.
UNE VIOLATION DES DROITS DES AUTOCHTONES
DES PROCÉDURES ARCHÉOLOGIQUES COMMENCENT À THACKER PASS
LES ANCÊTRES ET DES SITES SACRÉS DANS LA LIGNE DE TIRS
Contact: Reno Sparks Indian Colony https://www.facebook.com/rsictribe ou l’avocat Will Falkhttps://www.facebook.com/willfalk35
Censored News
18 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
OROVADA, NEVADA, 18 avril 2022 – Des processus archéologiques ont commencé sur le site projeté pour la mine de lithium de Thacker Pass cette semaine, ce que la Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) dit être une violation des droits des Autochtones.
« Ces procédures profanent le lieu de repos de nos ancêtres, en violation de la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Autochtones [NAGPRA], » dit Michon R. Eben, Officier Tribal de la Préservation Historique pour la Colonie Indienne de Reno-Sparks. « Le Gouvernement Fédéral devrait avoir honte de l’absence de consultation de gouvernement à gouvernement par le BLM [Bureau de l’Aménagement du Territoire] de Winnemucca et le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. »
Thacker Pass a été le site, en 1865, d’un massacre de Paiutes par des militaires des Etats-Unis.
Dans une lettre envoyée par la Tribu à la firme archéologique qui dirige les excavations, Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc., la RSIC exige que « (la firme) arrête immédiatement les forages archéologiques projetés et refuse de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes compagnies. »
La mine de lithium de Thacker Pass est devenue un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.
Le président de la colonie, Arlan Melendez demande : « Comment vous sentiriez-vous si vos proches étaient massacrés dans une zone sacrée de prières, sans pouvoir tourner la page sur leur mort, pour le profit tiré d’une terre volée, et que maintenant vos terres ancestrales sacrées étaient déracinées sans consultation fédérale adéquate, pour le profit de la plus grande mine de lithium d’Amérique ? Le processus de consultation avec les nations tribales doit être maintenu. »
« C’est un combat pour la justice, un combat pour la planète, et un combat pour ce qui est bien » dit Will Falk, un avocat de la RSIC. « Nous avons besoin de l’aide de tous pour mettre fin à cette profanation. »
RÉSUMÉ D’UNE LETTRE DE 7 PAGES :
La Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) a précisé dans une lettre sa perception des excavations contraires aux principes projetées, que le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. (Far-Western) entreprend actuellement sur une Propriété Culturelle Traditionnelle des peuples Paiute et Shoshone, Thacker Pass. Ces procédures archéologiques comprennent l’excavation de ressources culturelles Autochtones, d’objets sacrés, et la perturbation de lieu de repos d’ancêtres Paiutes massacrés le 12 septembre 1865 par la Cavalerie du Nevada.
Le Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass est la mine de lithium la plus vaste et la plus complexe du pays. Le projet est devenu un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.
Si nous ne tenons pas les agences fédérales, les compagnies minières et les firmes archéologiques pour responsables de leurs pratiques pour le profit contraires à l’éthique, nous verrons le Nevada devenir un terrain vague poubelle et une perpétuelle exploitation de la culture des peuples Autochtones pour de futures mines de lithium. Tous les travaux entrepris au niveau fédéral, y compris les projets de mines, doivent inclure les tribus reconnues fédéralement au cours de tout le processus.
Le BLM a manqué à ses responsabilités selon la Loi Nationale de Politique Environnementale (NEPA), la Loi de Protection de de Rapatriement des Tombes Autochtones (NAGPRA), la Loi de Protection des Ressources Archéologiques (ARPA) et la Loi Nationale de Préservation Historique (NHPA). Le BLM n’a pas donné aux tribus qui accordent une importance culturelle et religieuse à Thacker Pass, une possibilité raisonnable d’exprimer les inquiétudes concernant les sites culturels Autochtones, de donner des conseils sur l’identification et l’évaluation de l’importance traditionnelle religieuse et culturelle, de préciser leurs points de vue sur les effets du Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass sur ces sites Autochtones, ni de participer à la résolution d’effets négatifs, exigée par la NHPA. Le BLM et Far Western n’ont pas inclus dans leurs rapports, le massacre du 12 septembre 1865. Il y a plus de 100 massacres mentionnés dans le Grand Bassin, de 1864 à 1868. C’est l’Histoire Américaine. C’est l’Histoire du Nevada. Les Paiutes sont importants, pas seulement pour les reliques sur et dans le sol, qui pourraient donner des informations et des succès universitaires aux archéologues.
Prendre ces reliques et perturber les sites funéraires constitue un chapitre honteux de plus dans une longue histoire de colons essayant de détruire ou de commettre un génocide contre l’histoire et la culture des Autochtones.
Dans la lettre, la RSIC rappelle à Far Western les principes éthiques de l’archéologie et le Code de Standards Professionnels de l’Institut Archéologique d’Amérique. La RSIC rappelle également à Far Western que par l’excavation de Thacker Pass, ils démontreront que de gros contrats, de l’argent et des papiers universitaires sont plus importants pour leur organisation que de concevoir l’archéologie de façon morale et de respecter les inquiétudes légitimes d’une Tribu reconnue fédéralement, quant à la profanation de ses modes de vie ancestraux, y compris ses sites sacrés.
La RSIC demande à Far Western de prendre toutes ces objections en considération et de reconnaitre sérieusement qu’il est nécessaire de revoir la relation entre l’Archéologie et les Peuples Autochtones.
L’aspect central est que les firmes archéologiques fondent leur travail et leur science sur la moralité et l’éthique, plutôt que sur l’extractivisme de projets accélérés qui affectent pour toujours les ancêtres, les sites sacrés et le savoir des Autochtones. La RSIC demande que Far Western (et toute autre firme archéologique qui pourrait participer à des excavations non scrupuleuses) d’arrêter immédiatement les fouilles et de refuser de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes entreprises.
Article, photo ©Censored News, publié avec autorisation.
En 2016, lorsque des Protecteurs de l’Eau ont résisté à la construction de l’oléoduc DAPL, la compagnie Energy Transfer a fait appel à des mercenaires de la société privée TigerSwan pour faire le sale boulot de répression. Des milliers de pages de fichiers sur TigerSwan sont actuellement l’objet d’une bataille juridique, le propriétaire du DAPL s’opposant à la diffusion par The Intercept de ces documents pourtant publics. Certaines fuites ont été transmises à l’Intercept. L’article ci-dessous est en partie issu de ces fuites.
Christine Prat
DES PALESTINIENS AYANT SOUTENU LES PROTECTEURS DE L’EAU À STANDING ROCK ONT ÉTÉ CIBLÉS PAR LES MERCENAIRES DE TIGERSWAN
Par Brenda Norrell
Censored News
13 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Quand des Palestiniens ont rejoint le soutien aux protecteurs de l’eau de Standing Rock, en 2016, les mercenaires de TigerSwan les ont ciblés, selon des fichiers divulgués à l’Intercept.
Actuellement, dans le Dakota du Nord, il y a, dans les documents de TigerSwan, des Palestiniens qui ont été victimes de profilage racial et d’autres visés et harcelés par les mercenaires de l’oléoduc.
Aujourd’hui, 16 000 pages de fichiers d’espionnage de TigerSwan sur Standing Rock, font l’objet d’une bataille juridique devant la Cour Suprême du Dakota du Nord. Un tribunal de district a jugé que ces documents étaient publics et ordonné leur diffusion. La compagnie de l’oléoduc s’est précipitée vers une Cour plus haute pour garder ces documents secrets.
Energy Transfer, propriétaire du Dakota Access Pipeline, combat First Look Media, propriétaire de The Intercept, dans cette coûteuse bataille légale pour que ces documents restent secrets.
On sait déjà que les mercenaires de TigerSwan, engagés par l’oléoduc, ont employé un langage incendiaire quand ils ciblaient les Palestiniens à Standing Rock et les mettaient en danger.
TigerSwan fournissait la surveillance aux forces de l’ordre militarisées à Standing Rock.
Un activiste Palestinien-Américain signalé dans les rapports, a été choqué d’entendre son nom dans ce contexte.
« En tant que peuple Autochtone, les Palestiniens sont solidaires de tous les autres peuples Autochtones et soutiennent leur droit à la terre, l’eau et la souveraineté » dit-il à l’Intercept.
« Insinuer que notre foi assumée est un drapeau rouge pour des tactiques terroristes est un exemple de plus d’ignorance délibérée et des tentatives continuelles de l’establishment pour criminaliser les protestations non-violentes et justifier la violence contre elles. »
Maintenant, la Cour Suprême du Dakota du Nord doit décider si elle doit rendre public les 16 000 documents que TigerSwan a remis au conseil de régulation du Dakota du Nord, après que le conseil ait jugé que TigerSwan avait travaillé dans le Dakota du Nord sans licence.
Les enjeux sont élevés pour Energy Transfer, propriétaire de l’oléoduc, qui a employé les mercenaires.
En septembre 2016, Nadya Tannous était présente à Standing Rock, avec les Protecteurs de l’Eau, et a réfléchi au pouvoir de cette solidarité et à son futur.
« Le feu du conseil est à l’entrée principale du Camp Oceti Sakowin, bordé de rangées de drapeaux représentant beaucoup des Nations Autochtones venues pour soutenir Standing Rock » écrit N. Tannous dans son article pour Mondoweiss, Des Palestiniens Se Joignent aux Sioux pour Protester contre le Dakota Access Pipeline.
« Au bout d’une rangée, il y a le drapeau Palestinien. Sa vue me remplit également de joie et de tristesse, parce que ça confirme deux choses auxquelles j’ai réfléchi en faisant la longue route de la Californie au Dakota du Nord : la première pensée est que le pouvoir de la résistance collective contre la cupidité et le colonialisme de peuplement est une force puissante.
« Cette pensée était incarnée dans ma joie de voir une représentation de volonté par des frères Palestiniens jusque là invisibles, venus prendre position contre des pouvoirs destructifs.
« La seconde pensée était incarnée dans la tristesse, car, si la lutte pour la protection de l’eau, de la culture, de la terre, de l’héritage et des moyens de vivre est vraiment reflétée à Standing Rock et en Palestine, la lutte à venir est à la fois vaste et sans compromis » écrit N. Tannous.
Le Mouvement de la Jeunesse Palestinienne disait dans sa déclaration de soutien aux Protecteurs de l’Eau de Standing Rock : « Nous condamnons toutes les formes de violence d’état contre nos frères des Premières Nations et notons que la sape de leur souveraineté et de leurs moyens d’existence fait partie de la dialectique permanente du colonialisme de peuplement internationalement. »
« Depuis l’arrivée de colons à Turtle Island, les Premières Nations ont résisté au génocide et au déplacement. Du vol de terre aux réserves, des pensionnats aux massacres, l’état a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éradiquer les peuples des Premières Nations. Cependant, ils sont toujours avec nous aujourd’hui et ils continuent à résister. Protéger leur terre, leur peuple et les générations futures du DAPL est un testament de leur force et de leur résilience. »
Aujourd’hui, de braves cœurs partout dans le monde se lèvent en solidarité avec les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock et avec la Palestine.
L’article de Nadya Tannous Palestinians join Standing Rock Sioux to Protest Dakota Access Pipeline (2016)
https://mondoweiss.net/2016/palestinians-standing-pipeline/