La tournée de la délégation des Protecteurs de l’Eau en Europe se poursuit [Voir article précédent]. Après avoir passé plusieurs jours aux Pays-Bas, ils se sont rendus en Allemagne – où ils devaient apporter leur soutien aux gens qui luttent contre les mines de charbon, puis ils devaient se rendre à Genève, où Nataanii Means devait participer à un concert.

 

Les Protecteurs de l’eau aux Pays-Bas

Publié sur Censored News
le 5 juin 2017
Traduction Christine Prat

 

Aux Pays-Bas, les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock ont rencontré des parlementaires et visité quatre villes en cinq jours. Puis ils sont allés à Bonn, en Allemagne, au cours de leur tournée dans 11 pays, pour demander de désinvestir dans les carburants fossiles, d’investir dans l’énergie renouvelable, et de lutter pour l’eau.

Waste Win Young, Dakota Lakota, a fait part de leur arrivée à Bonn, en Allemagne, où ils devaient apporter leur soutien aux gens qui résistent contre les mines de charbon.

 

A Groningen, devant un site d’extraction de gaz

 

Rachel Heaton, Muckleshoot, a décrit leur séjour dans un village des Pays-Bas, près de Groningen, où ils ont eu un accueil chaleureux:

“Aujourd’hui nous avons visité un village, dans la ville de Groningen. Les gens là-bas subissent les effets de tremblements de terre d’origine humaine, causés par les sites d’extraction de gaz situés au milieu de leurs terres agricoles. Eux aussi combattent les dommages causés par les grandes compagnies qui placent les intérêts du profit au-dessus de celui des gens, aux dépends de nos vies et de notre terre.

Les gens de cette ville nous ont accueilli avec un merveilleux piquenique… d’un côté il y avait les récoltes des paysans, de l’autre un labyrinthe des tuyaux métalliques s’enfonçant dans le sol et sous les terres de ceux qui vivent ici… le site d’extraction de gaz.

Ils ont partagé un repas avec, puis leurs histoires, et nous ont laissé le temps de raconter les nôtres. Il y a eu tant de belles choses au cours de la journée… mais au milieu de la tristesse juste là, juste derrière chez eux. Ils voulaient tellement en savoir plus sur nos combats et nos luttes de Peuple Autochtone et sur les luttes pour nos terres.

Le voyage a jusqu’à maintenant servi à ouvrir des yeux, plus que nous ne l’aurions imaginé. Les gens que nous avons rencontrés, la terre que nous avons touchée, ceux que nous avons senti reliés à nous, l’eau qui vous a été donnée en cadeau, et le merveilleux groupe que nous formons pour voyager ensemble. Des gens partout dans le monde luttent, et pourtant ils se tournent vers nous, Peuple Autochtone, pour avoir de l’espoir, des conseils, des idées nouvelles, la connexion avec nous, et moi aussi j’en apprend de plus en plus sur la beauté de la lutte.

Je dis des prières pour chaque personne qui a croisé ma route pendant ce voyage, pour ceux qui font déjà partie de mon voyage, et pour ceux à venir. Tant de gens font leur part pour aider Notre Mère la Terre et tant d’eux croient en les peuples Autochtones comme les Protecteurs de l’Eau avec qui je suis et ceux que nous avons rencontrés font la même chose… Je suis si reconnaissante pour cette journée et si reconnaissante pour notre lutte.

A’ho

 

Photos près de Groningen et articles dans les journaux locaux

 

Aujourd’hui, 6 juin, les Protecteurs de l’Eau sont à Genève où ils doivent entre autres participer à un concert.

 

 

Une délégation de Protecteurs de l’Eau ayant participé à la résistance à l’oléoduc DAPL à Standing Rock, effectue actuellement une tournée en Europe.

 

 

 

Ils ont commencé par Paris, le 20 mai, où ils ont participé, entre autres, à une manifestation place de la République, le 21 mai, puis devant le siège de banques qui investissent dans l’oléoduc.

 

 

 

 

 

Par les Protecteurs de l’Eau
Publié sur Censored News
Le 21 mai 2017
Traduction Christine Prat

 

La manifestation du 21 mai à Paris, Place de la République, a eu lieu en solidarité avec la lutte NoDAPL et la lutte contre le LNG au Texas.

“La place de la République est très importante dans l’histoire française récente. C’est là que Nuit Debout a eu lieu. Nuit Debout était un grand mouvement social contre une loi qui changeait les conditions de travail. La manifestation du 21 mai a été organisée un peu comme Nuit Debout, en assemblée générale.”

Le but de cette manifestation était de soutenir la tournée, mais surtout d’expliquer pourquoi il était important de ne plus investir et pourquoi il était adéquat de transmettre en Europe le message contre les investissements. Ce qui était aussi important, c’était d’exprimer la Solidarité internationale, spécialement avec les Premières Nations de l’Ile de la Tortue [Amérique du Nord pour les Autochtones] et de partout ailleurs.

“Nous souhaitions aussi que ce soit un moment d’échange entre la lutte aux Etats-Unis et en France. Il y a eu des interventions de 350.org, des Amis de la Terre France, du CSIA Nitassinan, de Terres des Hommes, d’Arrêtez l’Ecocide, de militants de la lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des Landes, de la lutte contre l’enfouissement de déchets radioactifs à Bure, et du mouvement NoTAP (contre un gazoduc en Italie).”

Les manifestations étaient coorganisées par Alternatiba, Nuit Debout, Amis de la Terre France et le CSIA Nitassinan. Ça s’est terminé par le concert de Nataanii Means et Rafael Gonzales sous le nom de Tukawon, tous deux étant militants du mouvement NoDAPL.

Le soir du 23 mai, ils ont donné un concert surprise au CICP.

Voir de nombreuses photos du séjour à Paris sur Censored News

 

Le 24 mai, ils se sont rendus à Bruxelles, où ils ont conduit la manifestation “Trump n’est Pas le Bienvenu”, et participé à d’autres évènements.

Programme de l’étape Bruxelloise

Mercredi 24 mai 10h : Trump in Brussels : The Lobby Tour
Quartier Européen, Bruxelles

Mercredi 24 mai 17h : Marche de Protestation “Trump not Welcome”
Gare de Bruxelles Nord
Suivi d’un concert de Nataanii et Rafael, défenseurs de Standing Rock.

Jeudi 25 mai 11h-16h : Peace rally : rassemblement pacifique devant le sommet de l’OTAN
Rue de la Fusée 1130 Bruxelles

Jeudi 25 mai 17h Assenblée Générale de Climate Express

Vendredi 26 mai 12h-14h : Clôture du Peace Camp
Zinneke : Place Masui 13, 1000 Bruxelles
Peace Camp : http://agirpourlapaix.be/peace-camp-brussels-stop-nato-2017/

Vendredi 26 mai soir : Soirée Dynamite : espace de convergence des luttes

Samedi 27 mai 15h-18h : Conférence
ULB (Université Libre de Bruxelles) : Campus Solbosh, Avenue Franklin Roosevelt 50, 1050 Bruxelles, Auditoire DC2.206

Voir de nombreuses autres photos sur Censored News

 

Leur tournée en Europe doit se prolonger jusqu’au 20 juin.

 

 

En ce mois de mai 2017, une délégation de Gwich’in d’Alaska rend visite à des communautés Autochtones du Sud-ouest des Etats-Unis et parlent de leurs problèmes et de leurs actions. Trois articles ont été publiés par Brenda Norrell, de Censored News, sur leur visite aux Tohono O’odham – à la frontière US/Mexique, communauté divisée par le Mur – et sur celle qu’ils ont rendu ensuite à des communautés du Nevada. Leur tournée devait aller à Phoenix, en Utah, au Nevada, dans le Colorado et d’autres états.

Christine Prat

 

 

LES O’ODHAM ACCUEILLENT DES GWICH’IN SUR LEUR TERRITOIRE

Par Brenda Norrell
Censored News
19 mai 2017
Traduction Christine Prat

Ofelia Rivas, O’odham, a accueilli des Gwich’in en terre O’odham, où ces parents du nord commençaient leur Tournée du Sud-ouest, pour protéger le Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage.

Des femmes O’odham ont salué la délégation Gwich’in par un chant ancien destiné à donner des forces.

Saluant les Gwich’in, Ofelia dit : “Vos ancêtres et mes ancêtres se saluent tout comme nous maintenant, et nous sommes ici tous unis dans leur effort pour la survie.”

“Les ancêtres ont maintenu notre style de vie pour que nous soyons là.”

“Nous comprenons votre travail pour éveiller la conscience et former une unité pour continuer à faire vivre nos cultures uniques et nos terres sacrées. Tout mon respect, en vous souhaitant d’être fortes.”

Ofelia a continué à exprimer la bienvenue dans la salle de projections de Tucson, jeudi soir, où le nouveau film “Le Refuge – Patagonie” a été passé.

Des membres de la Nation Gwich’in, qui ont dépendu du Refuge Nation Arctique pour la Vie Sauvage pour leur survie depuis des millénaires, voyagent actuellement de l’Arctique au Désert du Sud-ouest.

“Le Refuge de l’Arctique est l’un des derniers lieus sauvages intactes du monde. Actuellement, comme beaucoup de territoires publics du Sud-ouest, il fait face aux pires menaces depuis des décennies. Afin de sonner l’alarme, le groupe va parcourir quatre états en un peu plus d’une semaine, pour montrer le nouveau film de Patagonie, Le Refuge, et trouver un terrain d’entente commun avec les communautés qui dépendent de terres publiques” dirent les Gwich’in.

 

A propos de la Délégation :

Bernadette Demientieff est Directrice Exécutive du Comité de Direction Gwich’in. Elle représente la nation Gwich’in des deux côtés de la frontière entre les Etats-Unis et le Canada. Bernadette est née et a grandi en Alaska. Elle est Gwichyaa Zhee Gwich’in et sa famille est des Old Crow du Yukon, au Canada, et de Fort Yukon en Alaska. Elle prend sa culture et traditions très au sérieux, et bien qu’elle en ait été déconnectée pendant un moment, elle trouve son identité comme femme Gwich’in. Bernadette accorde beaucoup de valeur à sa manière de vivre et passe tout ce qu’elle apprend à ses enfants. Elle a toujours été pour la protection de la plaine côtière très sacrée du Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage, le troupeau de caribous porc-épic, et le mode de vie Gwich’in. “Notre identité n’est pas négociable” dit Bernadette. “Nous devons rester unis pour protéger les communautés Autochtones du monde entier.”

Jeneen Frei Njootli est une artiste Autochtone de la Première Nation Vuntut Gwich’in. Le territoire d’origine de son peuple se trouve dans le coin Nord-ouest de l’Arctique Canadien. Actuellement résident entre Old Crow, le Yukon et les territoires côtiers Salishs non cédés de Vancouver, J. Frei Njootli organise souvent des projets et des ateliers à base communautaire. Elle est co-fondatrice du Collectif ReMatriate, qui se concentre sur la représentation positive des femmes Autochtones dans les médias et leur droit à la souveraineté visuelle.

James Nathaniel Jr. est membre du Conseil d’Administration du Comité Directeur Gwich’in. Il est diplômé de l’Université d’Alaska/Campus Aléoute Intérieur, où il a obtenu un diplôme de Gestion Tribale, et du Tanana Valley College, où il a obtenu un diplôme de Stratégie Technologique. Après ses études, il a été employé par le Conseil Athabascan de Gouvernements Tribaux (CATG) à Fort Yukon, en Alaska. Il est retourné chez lui à Chalkyitsik pour travailler pour la Tribu et a ensuite été nommé Administrateur Tribal à Chalkyitsik. Son expérience en matière d’environnement, concernant le planning et la dépollution, et la protection de nos eaux et terres vierges, a été fondamentale pour le décider à servir le Comité Directeur Gwich’in.

La Tournée Gwich’in dans le Sud-ouest a pour but de protéger leurs terres. Ils sont allés à Phoenix, puis au Nevada, et iront en Utah, au Colorado et d’autres états.

 

DES GWICH’IN PARLENT DE LA DEFENSE DU CARIBOU ET DE L’ARCTIQUE A LAS VEGAS ET INVITENT LES GENS DU NEVADA A LES AIDER A PROTEGER LEUR TERRITOIRE

La délégation Gwich’in a été accueillie chaleureusement à Las Vegas, au cours de leur tournée pour défendre l’Arctique. Les Gwich’in devaient s’exprimer à Reno ce mardi 23 mai 2017.

Par les Gwich’in en tournée dans le Sud-ouest
Publié sur Censored News
Le 22 mai 2017

RENO, Nevada – Un groupe d’Autochtones d’Alaska sont dans le Nevada cette semaine, dans le cadre d’une tournée du Sud-ouest. Ils sont farouchement opposés à un projet de loi qui autoriserait le forage de pétrole et de gaz dans leur territoire, y compris une partie du Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage.

Deux femmes de la Tribu Gwich’in en ont parlé à Las Vegas dimanche et devaient en parler à Reno mardi, à l’occasion de la projection d’un court métrage sur leur bataille pour sauver leurs terres ancestrales et le troupeau de caribous qui les nourrit. Bernadette Demientieff, Directrice Exécutive du Comité Directeur des Gwich’in, dit que le troupeau est une partie essentielle de leur héritage – raison pour laquelle sa tribu s’est fermement opposée au développement depuis des décennies.

“Tout comme les Autochtones d’Amérique du Nord avec le bison, ils ont un rapport spirituel et culturel, ce même rapport que nous avons avec le troupeau de caribous Porc-épic” dit B. Demientieff. “La Nation Gwich’in émigrait avec le troupeau de caribous depuis plus de 20 000 ans. Ce qui arrive au caribou arrive aux Gwich’in.”

Les soutiens de la tribu veulent bloquer les forages pour le pétrole et le gaz en accordant la protection pour la vie sauvage à environs 6000 km² du Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage. Ils ont présenté au Parlement la Résolution 1889, la Loi Udall-Eisenhower pour la Zone Sauvage Arctique.

Mais la Sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski a soutenu la Loi Sénatoriale 49, pour autoriser le forage sur plus de 8 km² dans le refuge.

Fawn Douglas, membre de la Tribu Paiute de Las Vegas, dit que la lutte de la Tribu Gwich’in est très similaire à celle des gens du Nevada pour protéger Gold Butte.

“Ils essaient de protéger leurs territoires de tout développement. Et c’est ce que nous avons fait quand c’est arrivé à Gold Butte” dit Fawn Douglas. “Et penser que tout endroit soit profané ou dévasté par de l’extraction minière ou n’importe quel développement, est tout simplement absurde. Et ils sont engagés dans la même bataille, le même combat.”

La Tribu Gwich’in dit que la migration du troupeau de caribous et leur lieu de reproduction seraient perturbés si le Congrès approuvait le forage dans le Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage. Ils espèrent que les habitants du Nevada écriront à leurs Représentants pour exiger la protection de la zone.

 

MESSAGES DU DESERT

Par la Tournée Gwich’in dans le Sud-ouest
Publié par Censored News
Le 23 mai 2017

Le Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage est l’un des derniers lieus sauvages intactes dans le monde. Actuellement, comme beaucoup de terres publiques du Sud-ouest, il est confronté aux pires menaces.

Des membres de la Nation Gwich’in, qui ont dépendu du Refuge Arctique pour leur survie depuis des millénaires, voyagent dans le désert du Sud-ouest des Etats-Unis pour donner l’alarme et s’entendre avec les communautés qui dépendent de terres publiques. Récemment, nous nous sommes arrêtés à Las Vegas, dans le Nevada, où nous avons été chaleureusement accueillis par les dirigeants Paiute de Las Vegas et des Nations Paiute Moapa.

Ça a été un très long voyage. J’étais très fatiguée et avait décidé que dès que nous serions là-bas, j’irai dormir. Ça n’a pas été le cas. Au premier regard, je suis automatiquement tombé amoureuse. Ça a pris quelques minutes pour remercier le Créateur de nous avoir amenés dans ce pays et de nous avoir aidés à en comprendre la beauté. En regardant le ciel la nuit, mon cœur était reconnaissant et honoré d’être là. Les étoiles semblaient si proches que j’ai littéralement combattu mon sommeil, parce que je ne voulais pas que la nuit cesse. Quelque fois, nous ne nous rendons pas compte de ce que nous avons, de ce que le Créateur nous donne. Ces territoires ancestraux sont spéciaux selon tant de points de vue, ils nous relient tous et nous devons rester unis pour les protéger pour toujours.

Je me suis sentie tellement connectée à la terre. J’ai même vu une étoile filante. Et j’ai souhaité que nous soyons tous unis pour réussir à protéger nos modes de vie. Cette tournée est vraiment une révélation spirituelle. Je continue à apprendre et à renforcer nos liens avec nos parents Autochtones du Sud-ouest – Bernadette Demientief, Directrice Exécutive du Comité Directeur Gwich’in.

Nous nous sommes réveillés à 6h du matin, pour visiter le nouveau Monument National de Gold Butte, à présent menacé. Alors que nous marchions parmi les rochers rouges, nous nous sommes arrêtés pour regarder des surfaces rocheuses sur lesquelles on voyait des pétroglyphes datant de 200 à 1000 ans. Nous avons aussi vu de nos propres yeux la nécessité de protéger cet endroit – une esquisse de mouflon arrosé de balles.

Les protections offertes à Gold Butte en raison de son statut de monument national sont comme beaucoup maintenant menacées par une directive du gouvernement Trump de passer en revue tous les monuments nationaux du pays. L’intention de cette directive est clairement de retourner en arrière, et si possible d’aller jusqu’à éliminer des monuments nationaux, au grand désespoir de ceux dont l’histoire est protégée par ce statut.

Je laissais aller mes pensées quand nous faisions route vers Gold Butte. J’étais fatigué et me demandais quelle était notre destination au cœur du désert. Camper en Alaska implique d’avoir un fusil et de camper dans la nature sauvage. L’arrivée au lieu du camping m’a transportée, en particulier la colline appelée First Rock [Premier Rocher]. Cette colline avait un éclat rouge alors que le soleil couchant l’éclairait. Magnifique.

Les relations avec des membres de la tribu Paiute m’ont ramenée chez moi, dans la Nation du Peuple Gwich’in. Nous nous ressemblons tellement.

La randonnée dans les rochers et les pétroglyphes ont été merveilleux. La première chose à laquelle j’ai pensé, c’était les Pueblo qui autrefois vivaient parmi les rochers. Les contacts avec d’autres tribus permettent à mon esprit de s’unir pour soutenir d’autres tribus – James Nathaniel Jr. est membre du Conseil du Comité Directeur des Gwich’in.

La fragilité de ce lieu dans le désert est comme la toundra de l’Arctique, et nous rappelle que nous devons combattre pour protéger les deux, pour continuer à maintenir la vie qui y a été et continue à y prospérer. Nous sommes connectés à ces terres de très près, mais aussi de très loin.

 

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Photo Natalie Hand: des groupes Ecologistes se sont rassemblés lors des audiences publiques, en petits groupes pour éviter d’être arrêtés selon la nouvelle loi anti-manifestations du Dakota du Sud.

 

Depuis des décennies, les Lakota sont menacés par l’ouverture de mines d’uranium dans les Black Hills. Le 11 mai 2017, Owe Aku [Bring Back the Way, présidente Debra White Plume] a publié le message suivant, et le 18 mai, Lakota Country Times a publié un article sur la situation actuelle, écrit par Natalie Hand, en collaboration avec Owe Aku. Les deux sont traduits en français ci-dessous.

Christine Prat

 

En mars de cette année, l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] a accordé deux propositions de permis à Powertech, une entreprise multinationale, branche de la compagnie canadienne Azarga Uranium Corporation. Si réunis, ces permis autoriseraient le forage de milliers de puits dans 14 secteurs différents. Ces puits seraient creusés jusqu’à des centaines de mètres dans le sol et perceraient le système de nappes aquifères Inyan Kara. Le deuxième permis a pour but d’autoriser l’évacuation des déchets dangereux de l’extraction d’uranium. Les permis exposeraient inutilement Lakota Oyate [la Grande Nation Sioux] au désastre de l’extraction d’uranium et constitueraient une perpétuation de la guerre de l’Amérique contre les peuples des Nations Rouges.

“Les nappes aquifères Inyan Kara, Minnelusa et Madison sont les principales sources d’eau souterraine dans le nord des Black Hills, le Dakota du Sud et le Wyoming, ainsi que les Bear Lodge Mountains, dans le Wyoming. Les nappes aquifères sont menacées dans les Bear Lodge Mountains et les Black Hills, et sont à environs 900 et 1500 mètres sous la surface du sol… Le mouvement de l’eau souterraine va de la zone d’affleurement vers le centre du Dakota du Sud.”

[Etude d’USGS, en anglais, https://pubs.er.usgs.gov/publication/wri864158 ]

Trois réunions d’information publiques ont eu lieu, à Rapid City, Hot Springs et Edgemont. La dirigeante d’Owe Aku, Debra White Plume a témoigné à Edgemont.

 

LES PROTECTEURS DE L’EAU D’OWE AKU COMBATTENT L’URANIUM DANS LES BLACK HILLS

Powertech concède : “l’eau est déjà de mauvaise qualité”

Par Natalie Hand
Pour Lakota Country Times, en collaboration avec Lakota Media Project
Publié le 18 mai 2017
Traduction Christine Prat

 

EDGEMONT, Dakota du Sud – Une série de réunions pour commentaires publiques organisés par l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis, Région 8, s’est terminée par la réunion finale à Edgemont, le 11 mai.

Edgemont, une localité située dans le sud des Black Hills, n’est pas étrangère à l’extraction d’uranium. L’uranium, utilisé pour alimenter les centrales nucléaires, a été découvert près d’Edgemont en 1952, avant que les règles actuelles sur l’environnement n’aient été adoptées. Pendant des décennies, l’extraction en plein air a été pratiquée, jusqu’au milieu des années 1980, quand les mines ont été abandonnées à cause de la chute des cours de l’uranium.

Dans des puits d’eau à usage domestique, situés près des mines abandonnées, des taux de radium excédant les normes pour l’eau potable ont déjà été trouvés, et l’un d’entre eux présentait des taux d’uranium dangereux. D’autres résultats de l’évaluation préliminaire ont indiqué la présence de radionucléides dans des échantillons d’eau de surface de Pass Creek, Beaver Creek et de la Rivière Cheyenne.

30 ans plus tard, une nouvelle compagnie, Powertech Inc., une branche d’Azarga Uranium, basée à Hong Kong, cherche à réactiver l’extraction d’uranium dans la même région.

Powertech a passé les 11 dernières années à essayer de remettre en route la Mine d’Uranium Dewey Burdock et a anticipé l’approbation de l’EPA en 2017, d’après Mark Hollenbeck, Directeur de Projet de la Mine d’Uranium Dewey Burdock pour Powertech.

Powertech a l’intention d’utiliser plus d’un million de mètre-cubes d’eau souterraine de la nappe Madison par an, pour remplacer l’eau pompée des nappes aquifères Inyan Kara par les opérations de récupération d’uranium et les activités de restauration des eaux souterraines.

Cependant, les opposants ont toujours été fermes pour empêcher le projet dans cette région susceptible de sécheresses, se référant aux dangers pour la santé publique, la terre et l’eau. Des rassemblements ont été organisés dans chaque lieu de réunion publique.

Tonya Stands, une Oglala, est l’organisatrice des rassemblements et membre de No Uranium in Treaty Territory [Pas d’Uranium en Territoire sous Traité]

T. Stands a déclaré “Nous avons collaboré avec l’Alliance pour l’Eau Propre des Black Hills, l’Action Rurale du Dakota, l’Union des Sœurs pour Protéger l’Eau Sacrée, et d’autres pour diffuser l’information sur les audiences de l’EPA et informer les gens sur la protection de l’eau, en fournissant des repas et en organisant des marches de prière”.

Isaiah Cox, 11 ans, de Hot Springs, a renoncé à son voyage scolaire à Evan’s Plunge pour assister à la réunion.

“Je suis allé à l’audience de Hot Springs et ça m’a intéressé. Alors je suis venu ici aujourd’hui pour exprimer mon opinion. Les agriculteurs ont besoin d’eau. Les animaux et les plantes ont besoin d’eau saine. Cette mine abimera notre eau,” dit Cox.

M. Hollenbeck, avec d’autres mineurs d’uranium locaux en retraite, a assisté à l’audience et entrepris de rejeter les craintes du public.

“Nous ne faisons qu’ajouter de l’oxygène et de l’oxyde de carbone pour extraire l’uranium. Donc, ce que nous extrayons du sol est ce que nous remettons dans le sol. L’idée selon laquelle cette eau est bonne est erronée. C’est de l’eau polluée au départ. Nous ne pouvons pas boire cette eau aujourd’hui. Ce ne sera pas exactement la même, mais elle sera utile, comme elle l’a été” remarqua Hollenbeck.

Hollenbeck est un éleveur garanti bio qui fait paître son troupeau près du site de la mine et est convaincu que son bétail est sain pour la consommation humaine.

Judy Schumacher, de Provo Township, n’est pas d’accord.

“J’ai grandi dans un ranch près de Buffalo, dans le Dakota du Sud. Nos vaches blanchissaient et mouraient après avoir bu dans des mares où les tests de forage d’uranium avaient eu lieu dans les années 1950-60. J’ai survécu à un cancer et ma fille a eu un cancer à 22 ans. On ne peut pas nettoyer les radiations dans l’eau. Je veux savoir comment Powertech va garantir que ce n’est pas dangereux” dit J. Schumacher.

Debra White Plume (une Lakota Oglala) de Porcupine, dans le Dakota du Sud, s’est adressée aux officiels de l’EPA.

“Vous n’êtes pas la première commission pour la paix à venir ici. Il y en a déjà eu une, il y a 149 ans, pour négocier le Traité de Fort Laramie de 1868 et le Traité de Horse Creek de 1851 avec nos ancêtres. Ce traité maintenait une base territoriale et des droits sur l’eau pour les Nations Lakota, Cheyenne et Arapaho. Je ne veux pas autoriser Azarga à empiéter sur notre territoire ancestral. La Déclaration sur les Droits de Peuples Autochtones des Nations Unies dit que les gouvernements doivent avoir le consentement libre, préalable et informé des Peuples Autochtones avant de procéder à un développement, et nous ne l’avons pas eu” dit Debra White Plume.

Debra White Plume est la principale plaignante dans l’affaire contre l’expansion de la mine d’uranium de Cameco Corporation près de Crawford, dans le Nebraska. D’après Debra White Plume, les déchets radioactifs ont fui pendant 4 ans avant d’être détectés sur le site de la mine.

Les officiels de l’EPA ont remarqué que ça prendrait plusieurs semaines pour consulter les témoignages écrits et publiques avant d’arriver à une décision sur les permis de Powertech.

 

 

LE CORPS D’ARMEE DIT QUE DES VIES SERAIENT MISES EN DANGER SI LA VERITE SUR LES RISQUES DE MAREE NOIRE DE L’OLEODUC DAKOTA ACCESS DANS LE LAC OAHE ETAIENT REVELES

Par Brenda Norrell
Censored News
25 avril 2017
Traduction Christine Prat

Le Corps d’Armée des Ingénieurs dit que des vies seraient mises en danger s’il révélait la vérité sur des fuites potentielles de l’oléoduc Dakota Access dans le Lac Oahe. Le Corps d’Armée refuse d’accorder une réponse à la Demande de Liberté d’Information de l’agence d’informations Muck Rock.

Le conseiller juridique du Corps d’Armée dit qu’il maintenait les faits secrets, sur la base d’une loi des Etats-Unis « qui protège les dossiers constitués dans des buts de maintient de l’ordre et qui s’ils étaient publiés, pourraient selon toute probabilité, mettre en danger la vie ou l’intégrité physique d’un individu. Les documents en question contiennent des informations relatives à une infrastructure sensible qui, si mal employées, pourraient mettre en danger les vies et propriétés de gens. »

Muck Rock a déposé une Demande de Liberté d’Information pour avoir plus de renseignements sur les fuites potentielles. La demande de Muck Rock fait suite à la mention de ces fuites potentielles dans un document du Corps des Ingénieurs de l’Armée concernant le projet de faire traverser l’oléoduc sous le Lac Oahe.

Le risque de marées noires dans le Fleuve Missouri et la pollution potentielle de l’eau potable de millions de gens, est la raison pour laquelle des Autochtones et leurs alliés ont risqué leurs vies pour empêcher la construction de l’oléoduc et le transport de pétrole brut sous le Lac Oahe.

Les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock ont été frappés, aspergés de gaz lacrymogène, se sont fait tirer dessus avec des balles en caoutchouc, ont été arrosés avec des canons à eau alors qu’il gelait, ont été arrêtés au cours de cérémonies par la police militarisée et emprisonnés dans des chenils dans le Comté de Morton, avec des numéros sur les bras comme faisaient les Nazis. Plus de 800 protecteurs ont été arrêtés à Standing Rock alors qu’ils défendaient l’eau contre l’oléoduc Dakota Access.

 

Ci-dessous, la réponse du Corps d’Armée à la Demande de Liberté d’Information de Muck Rock:

—————————————————————————–

DEPARTMENT OF THE ARMY
U.S. ARMY CORPS OF ENGINEERS
HUMPHREYS ENGINEER CENTER SUPPORT ACTIVITY
7701 TELEGRAPH ROAD
ALEXANDRIA, VA 22315-3860

21 avril 2017
Office of Counsel
A M. Michael Morisy
Muck Rock
DEPT MR 34606
411A Highland Avenue
Somerville, MA 02144-2516

Cher M. Morisy,

Ceci est une réponse à votre demande selon la Loi de Liberté d’Information (F OIA), datée du 7 mars 2017, dans laquelle vous souhaitiez obtenir un rapport d’évaluation de l’impact potentiel d’une fuite de pétrole de l’Oléoduc Dakota Access au cours de la traversée du Lac Oahe, dans le Dakota du Nord.

Je refuse de transmettre le document demandé dans sa totalité, selon l’article 5 US. C. 552(b)(7)(f) de l’OIA, qui protège les dossiers assemblés dans des buts de maintient de l’ordre, et qui, s’ils étaient publiés pourraient mettre en danger la vie et la sécurité physique d’un individu. Le document auquel vous vous référez contient des informations relatives à une infrastructure sensible qui, si mal utilisées, pourraient mettre en danger les vies et les propriétés de gens.

Pour plus d’assistance et pour discuter un quelconque aspect de votre demande, vous avez le droit de prendre contact avec le service de Liaisons Publiques de l’USACE ou d’appeler le (202) 761-4791. De plus, vous avez le droit de prendre contact avec le Bureau des Services d’Information du Gouvernement (OGIS) pour vous renseigner sur les services de médiations qu’ils proposent. [… adresses et numéros de téléphone dudit OGIS]. Enfin, vous avez le droit de faire appel de ma décision de ne pas transmettre ce document auprès du Secrétaire de l’Armée. Votre appel devra porter la mention Appel selon la Loi de Liberté d’Information et être envoyé par email à foia@usace.army.mil ou m’être envoyé à l’adresse indiquée dans l’entête. Votre appel doit être posté – le cachet de la poste faisant foi – ou envoyé électroniquement, dans les 90 jours suivant la date de cette lettre.

Cordialement,

RM
Damon Roberts
Conseiller Juridique de l’HECSA

Imprimé sur du Papier Recyclé

————————————————————————-

Notez que cette lettre, qui indique l’intention de ses auteurs de mettre en danger de pollution grave le Lac Oahe et l’eau de millions d’usagers en aval, est imprimée sur du papier recyclé!

 

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Malgré les attaques de janvier 2017 contre les camps des Protecteurs de l’eau, la lutte continue à Standing Rock. Des Protecteurs sont encore présents sur les lieus qui n’ont pas été évacués de force. En mars, ils ont manifesté à Washington. Hélas, depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, la firme Dakota Access a achevé les travaux sans Déclaration d’Impact Environnemental, et a mis l’oléoduc en service. De plus, de nombreux Protecteurs, arrêtés au cours de diverses opérations de police extrêmement violentes, doivent toujours être jugés. Et surtout, Red Fawn Fallis est toujours emprisonnée et risque une très longue peine de prison.

Christine Prat

 

LES DROITS DES PROTECTEURS DE L’EAU ENFREINTS PAR DES PREJUGES JUDICIAIRES

Par le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau
Publié par Censored News
Le 24 avril 2017
Traduction Christine Prat

 

BISMARCK, Dakota du Nord – La Protectrice de l’Eau Red Fawn Fallis a déposé, par l’intermédiaire de son avocat Bruce Ellison, une Motion pour un Ordre de Récusation arguant que le Juge Fédéral Daniel Hovland s’est disqualifié lui-même pour poursuivre son affaire, à cause de ses préjugés évidents contre les Protecteurs de l’Eau.

Mme Fallis fait face à trois chefs d’accusation fédéraux en rapport à des allégations concernant son implication dans le mouvement NoDAPL contre l’oléoduc Dakota Access. Sa motion de Récusation est fondée sur le fait que le Juge Hovland a, de son propre aveu, pris en compte des preuves extérieures au tribunal – comme des informations de la télévision et autres médias, ainsi que ses observations personnelles – dans ses décisions relatives aux affaires impliquant des Protecteurs de l’Eau de NoDAPL. Dans un cas, le Juge Hovland a écrit dans une décision de la cour, le 16 septembre 2016:
En ce qui concerne l’affirmation selon laquelle le mouvement aurait été une manifestation pacifique, il n’y a qu’à allumer un poste de télévision ou lire n’importe quel journal du Dakota du Nord. Le spectateur ou lecteur y trouvera d’innombrables vidéos et photos des manifestants ‘pacifiques’… agressant verbalement, harcelant, et affichant leur manque de respect à l’égard des forces de l’ordre.

La Motion de Récusation est également fondée sur des préjugés dirigés spécifiquement contre Mme Fallis par la décision du Juge Hovland d’enfreindre les règles du tribunal en annulant en 24 heures un ordre émis par le Magistrat Charles Miller libérant Mme Fallis et la plaçant dans une maison de transition jusqu’à son procès. En faisant cela, le Juge Hovland n’a pas donné à Mme Fallis la possibilité de réagir à la motion du gouvernement de révoquer l’ordre du Magistrat, en violation de la Règle Locale 47.1 de la Cour de District du Dakota du Nord.

Dans une déclaration sous serment accompagnant la motion, Mme Fallis écrivit:

Je suis consciente des graves accusations qui pèsent contre moi et qui entrainent potentiellement de longues peines. Je suis en conséquence très inquiète et crois que je mérite un procès équitable par un jury équitable et qu’il ait lieu devant un juge impartial…

Il me semble que le Juge Hovland a des opinions préconçues sur tous les aspects de mon affaire et qu’il ne la considèrera pas individuellement, sur la base des preuves présentées à la cour dans mon cas. Le Juge Hovland prend sans cesse le parti du gouvernement dans ses décisions sur les faits, se fonde sur la télévision, certaines de ses observations faites hors du tribunal, et sur des choses qui ne reposent pas sur des preuves du tribunal pour prendre des décisions. Considérant les choses qu’il a dites et écrites, le Juge Hovland a des préjugés personnels ou parait clairement avoir des préjugés en faveur du gouvernement et contre moi, au point que je ne crois pas pouvoir avoir un procès équitable devant lui, et qu’il ne croit pas qu’il y ait quelque vérité que ce soit dans ce que les différents Protecteurs de l’Eau dans son tribunal aient à dire.

Le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau considère que les préjugés évidents du juge contre Mme Fallis et d’autres Protecteurs de l’Eau, ne sont qu’un élément de plus dans les tentatives plus larges de saboter le droit à un procès équitable garanti à tous les Protecteurs de l’Eau, et de viser injustement des individus Autochtones impliqués dans le mouvement NoDAPL conduit par les Autochtones.

Bruce Ellison, l’avocat de Red Fawn Fallis, dit: « les documents que nous avons déposés au Tribunal le jeudi et les propres déclarations et décisions du Juge Hovland montrent que l’absence de procès équitable accordé par cette Cour à Red Fawn Fallis est en accord avec ce qui semble être l’acceptation inconditionnelle de tous les faits allégués par le gouvernement, la firme Dakota Access et les médias locaux. Le rôle du juge est d’être juste et impartial, et de décider en toute indépendance, en dépit des descriptions, par les médias et le gouvernement, des évènements concernant la conduite de Red Fawn et d’autres Protecteurs de l’Eau le jour de son arrestation. Les déclarations faites officiellement et les décisions du Juge Hovland créent, pour le moins, une apparence de partialité. »

Le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC) fournit une représentation et une coordination légales sur place aux Protecteurs de l’Eau engagés dans la résistance à l’oléoduc Dakota Access, à Standing Rock, dans le Dakota du Nord en partenariat avec la Guilde Nationale des Avocats. Pour soutenir le travail du WPLC, visitez les sites: https://fundrazr.com/RedOwlLegal ou www.WaterProtectorLegal.org

Contacts:
Bruce Ellison, Avocat de Red Fawn Fallis et Membre du Conseil Administratif du WPLC, belli4law@aol.com
Sandra Freeman, Directrice, Bureau de Défense du WPLC, sandra.c.freeman@gmail.com
Jessica Beheler, Coordinatrice des Médias du WPLC, pr@wplegal.org

 

 

Vidéo: interview de Ian Zabarte par Indigenous Action Media

 

MONT YUCCA: LE SERPENT NAGE VERS L’OUEST

 

Par Indigenous Action Media (see in English)
27 avril 2017
Traduction Christine Prat

 

Le gouvernement Trump et le Congrès renouvellent la menace de faire de la Montagne sacrée Yucca – située en Territoire Shoshone, près de Las Vegas, Nevada – un gigantesque dépotoir de déchets nucléaires.

Le jour du 31ème anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la Commission pour l’Energie de la Chambre des Représentants a examiné des amendements à la Loi sur la Politique des Déchets Nucléaires qui pourraient faire redémarrer les opérations commencées en 1982. Si le projet pour le Mont Yucca devait passer, cela signifierait le transport de déchets hautement radioactifs de toutes les centrales nucléaires du pays à ce site. Plus de 70 000 tonnes de carburant nucléaire usagé et des déchets hautement radioactifs seraient enfouis dans cette montagne sacrée.

Trump a récemment proposé de consacrer 120 millions de dollars pour remettre en route les formalités d’autorisation du projet de site pour les déchets nucléaires.

Le Conseil d’Action de la Communauté Autochtone (NCAC), un groupe qui représente les peuples Shoshone et Paiute, est intervenu au sein de la Commission de Régulation Nucléaire qui attribue la licence pour le Mont Yucca. D’après le NCAC, « les formalités de la Commission de Régulation Nucléaire sont considérées comme les plus compliquées et les plus longues procédures jamais vues dans l’histoire de l’humanité. » Le NCAC est le seul groupe non créé par l’Etat fédéral participant à la procédure d’attribution de la licence.

Le Gouvernement Fédéral et l’état du Nevada ont dépensé environs 15 milliards de dollars sur le projet à ce jour. En 2008, le Ministère de l’Intérieur a estimé le coût du transport, de la construction et du fonctionnement du projet à environs 96 milliards de dollars.

La séance du Congrès n’avait pas de représentation des Nations Autochtones qui considèrent la montagne comme sacrée et qui ont subi l’héritage mortel de plus de 1000 tests de bombes nucléaires sur le Site de Tests du Nevada tout proche.

« Le Mont Yucca est un serpent, nous savons comment il faut vivre et si on ne fait pas les choses qu’on doit faire, le serpent lâchera son venin. » dit Ian Zabarte, représentant principal des Bandes de l’Ouest de la Nation Shoshone, et représentant du NCAC. « Nous faisons partie de ceci, nous en faisons partie. On ne peut pas le détruire comme ça. C’est l’endroit où nous communions avec la terre. » a déclaré Ian Zabarte.

Le Mont Yucca est situé sur les terres des Shoshone de l’Ouest. Le NCAC a également attaqué en justice la propriété des Etats-Unis sur le site, en tant que violation du Traité de Ruby Valley de 1863.

« L’état du Nevada, tous les comtés proches d’ici, le Secrétariat à l’Energie, tous ont dépensé jusqu’à 15 milliards de dollars jusqu’au moment où ils ont eu un trou dans le sol et ils ne peuvent rien en faire parce qu’ils n’ont pas encore prouvé être propriétaires du sol. » dit Ian Zabarte.

Les Shoshone de l’Ouest, les Paiute et des supporters anti-nucléaires ont férocement résisté à cette profanation obscène et à sa menace mortelle. En mars 1988, plus de 8000 personnes ont convergé pour une action directe massive de 10 jours pour « récupérer » le Site de Tests du Nevada, et près de 3000 personnes ont été arrêtées.

« Les gens doivent écrire des lettres au Congrès et dirent à leurs représentants d’arrêter de gaspiller de l’argent. » a déclaré Ian Zabarte, « Ce n’est pas juste, de la part des Etats-Unis, d’imposer ceci à une population vulnérable, la population Autochtone, à nos terres, et de rendre nos terres inhabitables. »

 

Pour plus d’informations (en anglais): www.nativecommunityactioncouncil.org

 

 

 

A propos de la bombe larguée sur ordre de Trump en Afghanistan, la bombe non-nucléaire la plus puissante de l’histoire, baptisée MOAB, Mother Of All Bombs (Mère De Toutes les Bombes).

 

Par Indigenous Action Media
Publié le 13 avril 2017
Traduction Christine Prat

 

Toutes justifications et légitimité des cibles mises à part (et allez-vous faire foutre si vous pensez qu’il n’y a pas eu de victimes civiles), nous ne devons pas considérer le largage de la plus puissante bombe non-nucléaire de l’histoire, sans le mettre en relation avec la capacité et le potentiel de violence qui constituent l’existence même des soi-disant Etats-Unis.

Cette « Mère De Toutes les Bombes » – larguée par le seul pays au monde qui ait utilisé des armes nucléaires au combat, toutes les deux au Japon, sur des villes très peuplées, comme point final brutal, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale – n’est pas seulement une démonstration de force, elle représente un narratif apocalyptique menaçant toute vie, et pas seulement celle des tristes rejetons de l’Etat Islamique ou de l’Impérialisme des Etats-Unis.

En décembre 2016, Trump a twitté que « les Etats-Unis devaient grandement renforcer et étendre leur capacité nucléaire, jusqu’à ce que le monde ait repris ses esprits en ce qui concerne le nucléaire. » La détonation de la “Mère De Toutes les Bombes” démontre clairement que le Fasciste en Chef n’a aucune inhibition le retenant d’utiliser une arme encore plus puissante.

Souvenez-vous que le potentiel pour une violence d’Etat globale existe quel que soit le parti au pouvoir : par exemple, il y a eu dix fois plus d’attaques aériennes (surtout avec des drones qui ont éradiqué des centaines de vies de civiles) sous la présidence d’Obama que sous celle de George W. Bush.

Pendant la guerre froide, les Etats-Unis ont employé une stratégie militaire et nationale connue sous le nom de Destruction Mutuelle Assurée (MAD – qui veut dire ‘fou’ NdT – Mutually Assured Destruction; dans la France de de Gaulle, ça s’appelait juste ‘dissuasion’ – NdT). Selon Wikipédia, « MAD est une doctrine de politique de stratégie militaire et de sécurité nationale dans laquelle l’utilisation illimitée d’armes nucléaire par deux ou plusieurs parties opposées causerait l’annihilation complète de l’attaquant comme de l’attaqué… »

C’était, littéralement, une doctrine de « l’annihilation. »

L’imaginaire théologique, pop-culturel et politique d’annihilation totale a occupé l’espace entre les rêves et les cauchemars pendant des générations, mais c’est l’invention des armes nucléaires qui rendu l’apocalypse techniquement possible.

Les entreprises qui produisent ces armes et les industries minières qui les alimentent, et de façon plus large l’incontournable Complexe Militaro-Industriel, ont toutes fait de l’argent de cette fervente croyance.

Les partisans du refus radical de la guerre et du nucléaire ont longtemps résisté et attaqué ces armes de destruction massive, les systèmes politiques qui les engendrent, et les entreprises qui profitent de leur prolifération.

Dans les années 1980, le Mouvement Plowshares [Chrétiens pacifistes et anti-nucléaires, s’intitulant ‘socs de charrues’, référence biblique – NdT] organisait des actions telles que s’introduire par effraction dans des bâtiments militaires, détruire des ogives et des têtes de fusées nucléaires, et verser du sang sur les documents et les dossiers.

De 1986 à 1994, des Shoshone du Nevada et un groupe appelé Nevada Desert Experience, ont entrepris des actions directes sur le Site de Tests du Nevada, le premier site de tests des armes nucléaires des soi-disant Etats-Unis : il y eut près de 16000 arrestations. Plus de 1000 tests de détonation de bombes atomiques ont été perpétrés à Newe Segobia (terres des Shoshone de l’Ouest – lieu introuvable sur Google Maps, NdT), et des dizaines dans les Iles Marshall. La radioactivité produite par ces tests a causé des cancers et autre contamination directe aux communautés locales ou vivant sous le vent des sites. Les Autochtones des Iles Marshall ont refusé de se reproduire, à cause des extrêmes handicaps congénitaux résultant des actions effroyables du colonialisme nucléaire.

En 2006, les Etats-Unis ont menacé de tester la « Frappe Divine », bombe non-nucléaire, une arme capable d’  « exploser les bunkers », de la même catégorie mais beaucoup plus puissante que la MOAB, sur l’ancien site de Newe Segobia occupée. Les Shoshone et les groupes anti-nucléaires sont intervenus et ont finalement réussi à empêcher le test, affirmant que c’était un précurseur à l’utilisation d’armes nucléaires.

Historiquement, des groupes de libération militants comme les Black Panthers pour l’Autodéfense, l’American Indian Movement, Women of All Red Nations, Weather Underground, et d’autres, ont tous reconnu que des formes d’action diverses et plus directes étaient nécessaires face à la violence d’état généralisée.

Aujourd’hui, tandis que des centaines d’espèces disparaissent chaque jour, et que les voies de l’impérialisme américain sont pavées d’héritages d’écocides et de génocides, nous avons apparemment trouvé le moyen de fétichiser l’apocalypse avec des fantasmes et des scenarii de survie de zombies. A bien des égards, il parait être plus facile d’imaginer l’annihilation que de créer des solutions, de s’organiser et d’y faire quelque chose.

Historiquement, les activistes anti-guerre et anti-nucléaire radicaux n’avaient rien à foutre de la « politique de la respectabilité » ni de la destruction de la propriété considérée comme « violence », comparées à cette menace. Ils ont littéralement pris une massue contre la source de la violence d’état, et par là, l’ont, symboliquement et matériellement, neutralisée.

Tout comme il y a des points d’intervention dans tous les aspects de ce qu’on appelle la chaîne nucléaire (extraction d’uranium, transport, retraitement, énergie, armes et déchets), il y a des points d’intervention dans toutes les activités du complexe militaro-industriel; des entreprises qui produisent les composants électroniques pour les armes, jusqu’aux centres de recrutement de l’armée, aux transports de machines militaires par route et rail, et aux bases militaires dans tous ces territoires volés.

Alors que Michael Franti chante « nous pouvons bombarder le monde pour le réduire en éclats, mais nous ne pouvons pas le bombarder pour le réduire à la paix », peut-être que notre adaptation du refrain pourrait être « vous ne pouvez pas bombarder le monde pour le réduire en éclats si nous bousillons vos machines. »

 

#anticolonialisme #pouvoirauxantiimpérialistes #nonaunucléaire #meredetouteslesbombes #combattezlaguerre

#powertotheanticolonial #powertotheantiimperial #nonukes #moab #fightwarnotwars

 


Des canons à eau vaporisent dans l’air l’eau du puits de Canyon Mine. Photo Alicyn Gitlin

 

La Compagnie minière Energy Fuels enfreint le Plan d’Opération pour éliminer l’excès d’eau ; le forage continue, bien que les permis environnementaux aient expirés

 

POUR PUBLICATION, 20 mars 2017
Sur le site de Haul No!
Contact :
Alicyn Gitlin, Sierra Club Grand Canyon Chapter, alicyn.gitlin@sierraclub.org
Leona Morgan, Haul No!, stopcanyonmine@gmail.com
Traduction Christine Prat

 

TUSAYAN, Arizona – La mine très controversée Canyon Mine, située à environs dix kilomètre de la Rive Sud du Grand Canyon, se remplit d’un excès d’eau, après un hiver très pluvieux. Pour se débarrasser de l’eau au fond du puits de mine, le propriétaire, Energy Fuels Resources (USA), fait transporter l’eau radioactive à l’usine de retraitement d’uranium de White Mesa, près de Blanding, dans l’Utah et la vaporise dans l’air et sur la toute proche Forêt Nationale de Kaibab, pour essayer de la faire évaporer. Le Plan d’Opérations exige que tout excès d’eau soit maintenu dans des bassins et traité sur place.

En même temps, Energy Fuels a laissé expirer les permis environnementaux visant à protéger l’eau du sous-sol.

Les communautés de la Nation Navajo habitant le long du trajet allant de Canyon Mine à l’usine de White Mesa n’ont pas été prévenues officiellement de la nature des matériaux dangereux devant être transportés. Le trajet couvre environs 500 km, dont approximativement 290 km à travers la Nation Navajo et la communauté Ute de Ute Mountain, au sud de l’usine. La Nation Navajo a une loi qui limite le transport de matériaux radioactifs, y compris le minerai d’uranium, « sur, sous ou à travers le Pays Indien de la Nation Navajo »[1] ; cependant, les Navajo n’ont pas juridiction sur les routes d’état [Arizona et Utah] du trajet. Sur les camions, il est juste indiqué « eau non-potable » et au moins un des camions observé avait un panneau trompeur indiquant comme contenu « produits pétroliers ».

Les peuples Autochtones ne sont pas seulement inquiets à cause du transport, mais aussi pour Red Butte, classée comme Propriété Culturelle Traditionnelle et site sacré, à proximité de la mine, ainsi que pour les risques posés aux précieuses ressources en eau, la possibilité d’accidents, l’absence de plans d’urgence, et les effets sur la santé humaine, les plantes et la vie sauvage.

« En tant que Nation Navajo, nous avons été confrontés à l’uranium depuis la guerre froide et nous sommes toujours confrontés au problème des mines abandonnées par des gens irresponsables… la dernière chose dont nous avons besoin, c’est d’une autre mine opérant des transports à travers nos communautés… Pas de Transport! [No Haul! » dit Milton Tso, Président du Chapitre de Cameron.

Le Service des Forêts des Etats-Unis n’a pas exigé qu’Energy Fuels mette à jour le Plan d’Opérations de 1986 afin de refléter toute nouvelle information ou technologie, quand ils ont recommencé à forer après près de 30 ans de ‘standby’, au cours desquels la mine était non-opérationnelle. Maintenant, avant même que du minerai d’uranium n’ait été sorti de la mine, il semble qu’ils ne se conforment déjà plus à leur Plan.

De plus, Energy Fuels a laissé ses permis pour le stockage sur place de matériau retiré du puits de mine expirer en août 2016.[2] Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona n’a reçu aucun document de la compagnie pour le renouvellement des permis.

« C’est inacceptable et ne fait que confirmer nos inquiétudes à propos de cette mine. L’industrie minière a dit que l’extraction est plus propre et plus sûre que par le passé, mais maintenant le puits a été inondé et ils ont dû recourir à de l’improvisation avant d’avoir même commencé à extraire du minerai. Nous ne devons pas faire confiance à cette mine ni à cette compagnie minière, si près d’une des Merveilles du Monde naturelles. Ils mettent en danger les eaux du Grand Canyon » dit Alicyn Gitlin, du Sierra Club.

Energy Fuels a foré le puits jusqu’à environs 450 m et a intercepté du minerai d’uranium de haute teneur, bien que l’extraction n’ait pas encore commencé.[3] L’eau du bassin de la mine, transportée en camion et vaporisée dans l’air, contient trois fois la limite de sécurité d’uranium dissous dans l’eau potable.[4] Mais on ne sait quelle quantité d’eau est partie du site de la mine. Compte tenu de l’hydrologie complexe du Grand Canyon, on ne sait pas si l’eau contaminée s’infiltre du puits de mine non achevé dans les eaux souterraines de la région, qui alimentent des ruissellements et des sources du Grand Canyon.

Vaporisation d’eau dans la Forêt de Kaibab. Photo Klee Benally

« C’est encore un bon exemple de racisme environnemental, que d’autoriser le transport de liquides radioactifs dans des camions non-signalés à travers des communautés et sans avertir le public ni les nations autochtones environnantes. Nous avons le droit de savoir, au grand minimum, afin que des mesures adéquates et des plans d’urgence soient mis en place en cas de fuite ou d’accident » dit Leona Morgan, de Haul No!, une initiative conduite par des autochtones inquiets du transport d’uranium.

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Contexte

En 2012, le gouvernement Obama a publié un « retrait minier » interdisant toute nouvelle concession minière ainsi que le développement de concessions n’ayant pas de droits en cours de validité sur plus de 4000 km² de terres publiques autour de Parc National du Grand Canyon. En dépit des protestations du public et des poursuites en justice de tribus Indiennes locales et de groupes écologistes, les agences fédérales ont autorisé trois mines d’uranium à enfreindre le « retrait » et à reprendre leurs opérations.

Une de ces mines, Canyon Mine, a été approuvée en 1986, mais les propriétaires ont cessé l’exploitation en 1992, quand le prix de l’uranium a chuté. En 2010, Red Butte, près de la Canyon Mine, a été classée Propriété Culturelle Traditionnelle. En 2012, la Forêt Nationale de Kaibab a décidé que Canyon Mine pouvait reprendre l’exploitation sans mettre à jour la Déclaration d’Impact Environnemental ni le Plan d’Opérations. La Tribu Havasupai combat la décision du Service des Forêts à la Cour d’Appel du 9ème Circuit pour obliger le Service des Forêts à prendre en considération les nouvelles informations et technologies, et pour exiger la consultation de la tribu selon la Loi de Préservation Historique Nationale.

Dans une lettre datée du 17 mars 2008, concernant la « Notification de la Décision de l’ADEQ [Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona] de Refuser un Permis Général de Protection des Nappes Aquifères de Type 3.04 au Site Canyon Mine de Denison Mines (USA), » l’ADEQ écrivait « … il a été déterminé que votre site n’était pas conforme aux exigences quant au plan, à la construction et à l’installation, pour l’obtention d’un Permis Général de Type 3.04, selon les articles A.A.C. R18-9-D304(A) et A.A.C. R18-9-D304(C). » Dans un article de l’Arizona Daily Sun, le Directeur de l’ADEQ, Steve Owens, dit « C’est à eux de nous prouver qu’il n’y aura pas d’impact sur les eaux souterraines. »[5] Pourtant, en une volte-face complète, en 2009 un Permis Général de Protection des Nappes Aquifères a été accordé pour Canyon Mine.

Lorsqu’ Energy Fuels Resources (USA) a acheté Canyon Mine, elle a fait transférer à son nom le Permis Général de Protection des Nappes Aquifères de Type 3.04 pour le stockage d’eau non pluviale, et deux Permis de Type 2.02, qui permettent le stockage intermédiaire de minerai. Le permis de Type 3.04 expire le 31 août 2019, et les permis de Type 2.02 expiraient le 30 août 2016.[6] L’ADEQ n’a aucun nouveau document à examiner ou enregistré pour renouveler les permis Type 2.02, cependant Canyon Mine continue de construire son puits de mine et d’empiler les déchets sur place.

En 2010 des échantillons d’eau prélevés par les Etudes Géologiques des Etats-Unis [USGS] ont montré que quinze sources et cinq puits contenaient des concentrations d’uranium dissous excédent les standards de l’Agence de Protection de l’Environnement pour l’eau potable. Le rapport de l’USGS concluait que ces sites contaminés « étaient liés aux opérations minières. » En 2013, le Service des Parcs Nationaux dit que « les puits d’eaux souterraines régionales près des mines Canyon, Pinenut et Hermit ainsi que les puisards à la base des mines Pigeon et Hermit avaient révélé des concentrations d’uranium dissous excédant les standards pour l’eau potable (30 microgrammes par litre), les concentration au puisard d’Hermit Mine excédant 36000 microgrammes par litre. »

D’après le Plan d’Opérations pour Canyon Mine de 1984, « tout drainage de surface de la cour devra aller dans le ou les bassins de rétention. De plus, si un excès d’eau est découvert au cours de l’extraction, il sera stocké et traité dans ce secteur avant d’être évacué… Toute eau rencontrée au cours de l’extraction qui ne peut pas être utilisée en lien avec l’extraction, devra être évacuée dans ces bassins de rétention et y être retenue jusqu’à évaporation ou traitée jusqu’à ce qu’elle soit conforme aux standards d’évacuation applicable selon le permis NPDES [Système National d’Elimination de Polluants Evacués][7]. »

La Déclaration Finale d’Impact Environnemental pour Canyon Mine exige que « le(s) bassin(s) de rétention dans la cour de la mine doivent pouvoir recevoir les eaux tombées localement au cours de l’orage du siècle, plus les précipitations annuelles normales, et l’eau qui pourrait être pompée de la mine. Le volume d’eau dans le(s) bassin(s) doit être maintenu à un niveau qui permette une capacité en réserve pour recevoir l’eau résultant d’évènements imprévisibles et ceux normalement attendus. »[8] Le bassin de rétention n’était clairement pas suffisant pour recueillir l’eau pompée de la mine cette année.

 

[1] http://www.navajonationcouncil.org/Navajo%20Nation%20Codes/Title%2018/CF-18-12.PDF

[2] Numéros et dates des permis: Arizona Department of Environmental Quality Transfer Notice of Recording for a Type 2.02 General Aquifer Protection Permit. LTF # 56663. Dated August 21, 2012; Arizona Department of Environmental Quality Transfer Notice of Recording for a Type 2.02 General Aquifer Protection Permit. LTF # 56664. Dated August 21, 2012.

[3] Energy Fuels, 1016. Encore du minerai d’uranium de haute teneur trouvé à la mine d’Energy Fuels, Canyon Mine, ce qui fait progresser l’expansion de la zone du minerai. Original en Anglais : http://www.energyfuels.com/news-pr/high-grade-uranium-intercepts-energy-fuels-canyon-mine-continue-expand-mineralized-zone/

[4] Mine d’uranium doit faire face à un excès d’eau, article de l’Arizona Daily Sun, en anglais sur : http://azdailysun.com/news/local/uranium-mine-deals-with-excess-water/article_1f35d10b-3802-5083-a5bd-1c3f255363fc.html

[5] Permis miniers refusés, Arizona Daily Sun, 14 mai 2008.

[6] Spécification des permis et dates d’attribution: Arizona Department of Environmental Quality Discharge Authorization Type 3.04 General Aquifer Protection Permit. LTF # 60849. Issued to Energy Fuels Resources (USA) Inc. based on Renewal Form dated 7/16/2014; Arizona Department of Environmental Quality Transfer Notice of Recording for a Type 2.02 General Aquifer Protection Permit. LTF # 56663. Dated August 21, 2012; Arizona Department of Environmental Quality Transfer Notice of Recording for a Type 2.02 General Aquifer Protection Permit. LTF # 56664. Dated August 21, 2012.

[7] Energy Fuels Nuclear, Inc. 1984. Plan d’Opérations, Déclaration d’Intentions, Canyon Mine, 1984, pp 14, 19. En anglais sur : https://www.fs.usda.gov/Internet/FSE_DOCUMENTS/fseprd475369.pdf

[8] USDA [Ministère de l’Agriculture US], 1986, Déclaration Finale d’Impact Environnemental pour Canyon Mine, p. 2.33. En anglais sur : https://www.fs.usda.gov/Internet/FSE_DOCUMENTS/stelprdb5346657.pdf

 

L’extraction d’uranium pourrait commencer début juin 2017 sur un Site Sacré

Par Haulno.org
Publié par Indigenous Action Media
Le 6 avril 2017
Traduction Christine Prat

GRAND CANYON DU COLORADO, Arizona – Energy Fuels a annoncé récemment avoir terminé le forage du puits de sa mine d’uranium Canyon Mine, qui est située à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon. La compagnie est actuellement en train d’élaborer un plan sur la base des résultats du forage avant de reprendre la construction sur le site. Ils ont aussi licencié temporairement la plupart de leurs ouvriers.

Energy Fuel menace de pouvoir commencer à extraire du minerai d’uranium dès juin 2017.

« Energy Fuels viole Notre Mère la Terre, profane Red Butte qui est sacrée, et maintenant amène de l’eau empoisonnée mêlée d’uranium de leur mine près du Grand Canyon. C’est scandaleux de voir des mineurs inconscients vaporiser leur pollution radioactive sur ces terres sacrées » dit Klee Benally, coordinateur à Clean Up The Mines et bénévole à Haul No! « Qu’en plus ils transportent des millions de litres de ces produits toxiques à travers Diné Bikeyah (la Réserve Navajo) sans notre consentement informé, et alors que nos communautés continuent de souffrir des effets de l’héritage mortel de l’industrie nucléaire, est proprement scandaleux. Si Canyon Mine est autorisée à continuer de profaner Notre Mère la Terre, nous serons sous la menace de centaines de camions transportant des millions de kilos de minerai radioactif sur nos routes et au-dessus de nos cours d’eau. Nous ne laisserons pas cela se faire, Haul No! [Transport Non!] »

Le dimanche 12 mars 2017, des représentants de Haul No!, de Diné No Nukes, de Clean Up The Mines, de The Golden Rule, de Vétérans pour la Paix, du Sierra Club et du Centre pour la Diversité Biologique, ont entrepris une visite du site pour surveiller les opérations de Canyon Mine. Les groupes ont été témoins de ce que des travailleurs d’Energy Fuels vaporisaient de l’eau à plus de 12 mètres de haut dans l’air, et ont vu de nombreux camions d’eau sans indication spéciale, arriver sur le site. Ils ont aussi été témoins de ce que l’eau était vaporisée dans la forêt environnante et une propriété culturelle traditionnelle.

Vidéo filmée par Haul No! et sous-titrée en français

On s’était aperçu que de l’eau s’était accumulée au fond du puits de la mine. A cause de ce problème, Energy Fuels a commencé à transporter l’eau contaminée par camions, jusqu’à l’usine de retraitement d’uranium White Mesa Mill, près de Blanding, en Utah, et a en vaporiser dans l’air et dans la Forêt Nationale de Kaibab juste à côté, pour essayer de la faire évaporer. Le Plan d’Opérations approuvé par la Forêt Nationale de Kaibab exige que toute eau en excès soit retenue dans des bassins et traitée sur place. (Communiqué de presse de Haul No!)

Plusieurs des participants à l’opération de surveillance avaient amené une banderole sur laquelle on pouvait lire « Ne Nucléarisez Pas le Grand Canyon, Arrêtez Canyon Mine » et ont affronté les ouvriers. Des mineurs ont déclaré que « rien de toxique » ne sortait de la mine. D’après le quotidien Arizona Republic, des échantillons prélevés dans le bassin de la mine présentaient 130 parts d’uranium dissous par milliard. Les règles de l’Agence de Protection de l’Environnement indiquent qu’au-dessus de 30 parts par milliard, l’eau est dangereuse à boire.

Bien que les groupes aient fourni de la documentation sur vidéo et des photos, le Service pour la Qualité de l’Environnement d’Arizona et le Service de la Forêt Nationale de Kaibab ont nié qu’il y ait eu des infractions.

Les Communautés de la Nation Navajo vivant le long du trajet de transport de Canyon Mine à l’usine White Mesa, n’ont pas été prévenues officiellement de ce que des matériaux dangereux étaient transportés.

« C’est encore un exemple flagrant de racisme environnemental, d’autoriser le transport non surveillé de liquides radioactifs dans des camions non-signalés parmi des communautés, et de ne pas informer le public ni aucune des Nations Autochtones des environs. Nous avons le droit de savoir, au grand minimum, afin de s’y préparer adéquatement et de mettre en place des actions urgentes en cas de fuite ou d’accident » dit Leona Morgan, qui travaille pour Diné No Nukes et est bénévole pour Haul No!

La membre du Conseil Havasupai Carletta Tilousi avait déclaré auparavant « La Canyon Mine ne menace pas seulement le peuple et le territoire Havasupai, mais potentiellement tous les utilisateurs de l’eau du Fleuve Colorado en aval, y compris Las Vegas et Los Angeles. Les membres de la Tribu Havasupai, gardiens du Grand Canyon, sont attaqués et demandent votre soutien et vos prières pour protéger le Grand Canyon de l’extraction d’uranium devant être utilisé dans des réacteurs nucléaires au bénéfice des Etats-Unis et au profit de l’industrie nucléaire mourante. »

Red Butte est un site sacré et classé comme propriété culturelle traditionnelle, Canyon Mine est située à l’intérieur du périmètre du site sacré.

La Nation Havasupai et des groupes environnementaux ont encore des poursuites en cours contre le Service des Forêts et Energy Fuels concernant les menaces sur le site sacré et les infractions à la procédure selon la NEPA [Loi sur la Politique Environnementale Nationale]. Une décision devrait être prise incessamment. Si Energy Fuels est autorisé à poursuivre ses activités, jusqu’à 25 camions par jour pourraient transporter 30 tonnes de minerai hautement radioactif sur les petites routes et les autoroutes d’Arizona. Le minerai traverserait des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; et dans la réserve Navajo, des communautés comme Cameron, Tuba City et Kayenta; et près de la réserve Hopi; et arriverait finalement à l’usine White Mesa d’Energy Fuels, à seulement 5 km de la communauté tribale Ute de Ute Mountain, de White Mesa, en Utah.

La Nation Navajo a une loi qui limite le transport de matériaux radioactifs, entre autre le minerai d’uranium, « au-dessus, en-dessous ou à travers le Pays Indien Navajo » ; cependant les Navajo n’ont pas la juridiction sur les routes d’état du trajet de transport.

La Nation Navajo a déjà été dévastée par 523 mines d’uranium abandonnées, et 22 puits d’eau potable ont été fermés par l’Agence de Protection de l’Environnement à cause de hauts degrés de pollution radioactive.

Le 25 mars, au cours de la réunion du Conseil de l’Ouest de la Nation Navajo, le Président du Chapitre de Cameron, Milton Tso, a soutenu avec succès une résolution demandant aux 18 Chapitres de la Nation Navajo d’interdire le transport de minerai d’uranium, d’eau contaminée et tout autre matériau de Canyon Mine.

Sarana Riggs, une bénévole de Haul No! était présente à la réunion. « Le siège du Chapitre était tellement plein que les gens devaient attendre dehors ou rester debout où ils pouvaient » dit S. Riggs. « Tous ces gens de la représentation de l’Ouest étaient là pour entendre les nombreuses inquiétudes de la communauté, entre autres l’information sur Canyon Mine. La plupart de ceux qui étaient là n’étaient pas au courant du trajet du transport ni de l’extraction de minerai et ont parlé de leurs propres soucis avec les mines d’uranium du passé qui continuent à hanter leurs familles dans la Réserve Navajo. Après le vote et la fin de la réunion, beaucoup de gens nous ont demandé de les aider à organiser des réunions publiques éducatives pour leurs propres communautés. »

« Ça m’inquiète que nos dirigeants élus ne soient pas plus impliqués dans l’information des communautés, attendent-ils une nouvelle catastrophe avant de se préoccuper de ce problème? Nous allons faire ce que nous pouvons pour informer les gens et empêcher le transport de minerai, et finalement faire fermer Canyon Mine! Nous avons connu beaucoup trop de cœurs brisés par łeetsó (uranium) et nous devons laisser ce monstre dans le sol! » dit S. Riggs.

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