DES VANDALS DETRUISENT DES CROIX ET DES PLUMES D’AIGLE SUR LE SITE D’OAK FLAT

 

Par Wendsler Nosie
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat

 

 

 

Le 17 mars 2018, un représentant du Bastion Apache est arrivé à Oak Flat, en Arizona, et a trouvé quatre croix d’un lieu sacré Apache détruites intentionnellement. Deux des croix avaient disparu, arrachées du sol, et deux autres croix étaient toujours debout, mais détruites, apparemment à la hache. Des traces de larges pneus étaient visibles dans la terre autour et à travers le lieu de prières. Des plumes d’aigle cérémonielles trainaient sur le sol.

Le Bastion Apache exige une réaction immédiate du Service des Forêts et des officiels des forces de l’ordre, et demande aux dirigeants locaux de condamner ce crime de haine, pour aider à s’assurer que ça ne se reproduira plus. Les forces de l’ordre ont été appelées à enquêter sur l’acte et à poursuivre les responsables, vu qu’il peut s’agir d’un crime dirigé contre les Apaches et leurs pratiques spirituelles.

Le 8 février 2014, des centaines de personnes se sont rassemblées à Oak Flat, pour une réunion protestant contre un projet de mine de cuivre qui détruirait la zone, située à une heure de route à l’est de Phoenix. Chi’Ch’il Biłdagoteel, également connu sous le nom d’Oak Flat, est un site sacré pour les Apaches depuis des temps immémoriaux. Le projet de mine de cuivre est une attaque directe contre les pratiques spirituelles des Apaches. Lors d’une réunion en 2014, un groupe s’est formé sous le nom de Bastion Apache [Apache Stronghold]. Ils ont passé plus d’un an en prières de résistance et ont tenu leurs cérémonies habituelles sur le site, au cours des quatre années passées. Le centre de ces cérémonies est le sol sacré où quatre croix ornées de plumes d’aigle avaient été plantées, site utilisé comme lieu de prière.

“Ce site est comme une église. Si cette attaque avait été menée contre une église, elle serait considérée comme un crime” dit Wendsler Nosie, un dirigeant du Bastion Apache. “Beaucoup de gens sont venus ici pour guérir de maladies, et pour leurs proches, demandant des bénédictions. Pendant toute l’année, c’est un site où les familles se réunissent et enseignent à leurs enfants ce qu’est le territoire. Il y a des lois fédérales supposées protéger un lieu comme celui-ci. Nous n’avons jamais vu une telle violence contre nous, ici. Il faut que des comptes soient rendus pour ce crime.”

Selon la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, le gouvernement fédéral des Etats-Unis est tenu de protéger le droit des Amérindiens à la liberté religieuse, “y compris, mais non limité à, l’accès aux sites, l’utilisation et la possession d’objets sacrés, et la liberté d’exercer le culte par des rites cérémoniels et traditionnels.” Les quatre croix et les plumes d’aigle profanées relèvent de cette Loi et sont sous la juridiction du Service des Forêts des Etats-Unis. Oak Flat est actuellement classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto.

A propos d’Oak Flat:

Oak Flat se trouve à environs une heure de route à l’est de Phoenix, et c’est un site sacré pour les Apaches sous le nom de Chi’Ch’il Bildagoteel. C’est aussi l’habitat d’un écosystème désertique varié. Oak Flat est actuellement un territoire fédéral, classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto. En décembre 2014, les sénateurs d’Arizona McCain et Flake ont fait passer une clause d’échange de terrains dans la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale. La clause sur l’échange de terrains attribue Oak Flat à une compagnie minière multinationale pour y construire l’une des plus grandes mines de cuivre du monde. La mine devrait détruire de façon permanente Oak Flat et les paysages désertiques aux alentours. Les activistes Apaches et anti-mine ont combattu le projet avec succès pendant près de dix ans, jusqu’à ce que cet accord de “derrière les rideaux” soit conclu au Congrès. Actuellement, le Service des Forêts entreprend d’établir une Déclaration d’Impact Environnemental, une estimation exigée par la loi, qui doit être prête avant que l’échange de terrains soit finalisé.

(Voir aussi interview de 2015)

 


Orlando Begay et Lyla June Johnston, des Navajos qui se sont rendus en Palestine

 

LES MASSACRES ET LES DEPORTATIONS DE PALESTINIENS PAR ISRAEL REPETENT LE GENOCIDE DES AMERINDIENS AUX ETATS-UNIS

 

Par Lyla June Johnston, Diné
Envoyé de Palestine
Publié sur Censored News
12 mars 2018
Traduction Christine Prat

 

Lyla devant une maison détruite par Israël. Elle a décrit le but poursuivi par les Israéliens, de “territoire maximum” et “population minimum” de Palestiniens, qui sont chassés de force, frappés et souvent hospitalisés pendant qu’Israël détruit des maisons Palestiniennes et forcent les habitants à aller dans des camps de réfugiés.

Voir vidéo sur Facebook

 

“Une ville palestinienne étranglée par la construction du mur de l’apartheid. Plus de 2500 personnes ont été forcées de déménager dans des camps des réfugiés/de concentration. A cause de la construction du mur, des enfants doivent se lever à 4h du matin pour aller à l’école en contournant le mur. Si quelqu’un est victime d’un infarctus, ça prend plus d’une heure pour aller à l’hôpital. Ils ont été isolés hors de l’existence et maintenant il reste une énorme ville-fantôme dans la Palestine ancestrale.” Lyla June Johnston

 

Les fenêtres d’une école de filles Palestinienne, brisées par des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes par l’armée Israéliennne

“C’est en face de la rue des implantations Juives, où les gens ne paient pas d’impôts et ont en plus des subventions pour vivre ici. Ici, à Shu’fat, les gens paient des impôts, et des ressources minières sont exploitées. Il n’y a pas de services publiques, et donc il n’y a pas moyen de se débarrasser des ordures qui s’accumulent le long des rues ou sont brûlées.” Lyla June Johnston

 

“Aujourd’hui, je visite l’ancienne ville de Lifta. Elle a été dépeuplée en 1947 par des milices Sionistes. Et par là, je veux dire que les gens ont été chassés de force. A cette époque, 120 hommes, femmes et enfants ont été massacrés. Toute la zone a des restes qui montrent les soins apportés par la population Autochtone: des amandiers, des figuiers, de la verdure partout, une source sacrée. Nous allons maintenant au camp de réfugiés, à 20 minutes, où les personnes déplacées vivent encore maintenant. Ça vous est familier? Ça l’est sans aucun doute pour les Amérindiens… Il est temps pour nous, en tant qu’Américains, de faire entendre nos voix et de faire pression sur le gouvernement Américain pour qu’il cesse d’imposer son véto aux Nations Unies. Le pouvoir de véto utilisé par les Etats-Unis empêche la loi internationale et les traités de protéger les Palestiniens.

Peu importe ce quelle est votre religion ou ce que disent vos textes sacrés, moi-même et beaucoup de Juifs progressistes comprennent que rien ne justifie de tuer les autres ou de se conduire en dominateur ou de déplacer violemment une personne qui a vécu là il y a des centaines – si ce n’est des milliers – d’années.” A Lifta, Jérusalem, Israël, Lyla June Johnston

 

“Chaque fois que vous voyez ces cactus, vous savez que ça a été un village Palestinien ‘dépeuplé’. Bien que ce ne soit pas une espèce autochtone en Palestine, ils étaient une des plantes favorites des communautés Palestiniennes, étant donné qu’ils avaient de nombreuses applications. Donc, le cactus est devenu un symbol de #AlNakba,la Nakba, “La Catastrophe”, de 1947, quand les milices Sionistes ont chassé 700 000 Palestiniens par la force, en massacrant des centaines en route. Une deuxième déportation a eu lieu en 1967 pendant la Guerre des Six Jours, et ils ont été forcé de tout abandonner une fois de plus.

Aujourd’hui, c’est la routine que des gens soient emprisonnés ou tués, et chacun de leurs mouvements est contrôlé et surveillé par des caméras, et par des points de contrôle cachés le plus possible de la communauté Israélienne juste à côté. Les grand-mères ont vu trois générations d’enfants déchirés par la guerre et se demandent quand ça finira. La réponse à cette question appartient à chacun d’entre nous.” Lyla June Johnston #BoycottSanctionDivest

 

“Imaginez que chaque fois que vous voulez simplement rentrer du travail, vous deviez passer par un point de contrôle plein de gardes armés qui vous harceler ou pas. C’est ce que subissent les Palestiniens. Que diriez-vous si dès l’âge de 18 ans vous étiez obligés de rejoindre l’Armée Israélienne et contrôler des gens que vous ne connaissez même pas et qui veulent juste rentrer chez eux le soir? C’est ce que subissent les jeunes Juifs Israéliens. Dans un contexte d’oppression, personne ne gagne et tous sont tenus dans les liens de la contrevérité.” Lyla June Johnston

 

©Photos et ©article: copyright Lyla June Johston
Ne peuvent être utilisés sans permission

 

 

 

UTES DE UTE MOUNTAIN: COMBAT CONTRE L’USINE DE TRAITEMENT D’URANIUM WHITE MESA

Par Christine Prat
In English on Censored News
Photo noir et blanc Theo Koppen
Autres photos Christine Prat

Depuis des années, la communauté Ute de la Réserve de Ute Mountain se bat contre une usine de traitement d’uranium située à proximité, l’usine White Mesa, actuellement propriété d’Energy Fuels, près de la commune (non-Autochtone) de Blanding, dans le sud de l’Utah.

L’usine a été construite en 1979-1980. Elle était supposée traiter l’uranium de la région, qui, d’après le site d’Energy Fuels, (en anglais) “est au centre des mines et dépôts d’uranium les plus riches des Etats-Unis…” Cependant, d’après le site du Grand Canyon Trust, “L’usine, construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado, fait beaucoup d’affaires en important des déchets radioactifs appelés ‘approvisionnement alternatif’, depuis 1987. Tandis qu’Energy Fuels récupère et vend de l’uranium et du vanadium extraits des déchets, leur principale source de revenus vient des frais comptés pour l’entreposage de matériaux toxiques dans les puits de stockage des déchets de l’usine…”

Le 16 septembre 2017, j’ai rencontré et interviewé Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain, au cours d’une conférence organisée par Uplift, une initiative de la Jeunesse du Plateau du Colorado, soutenue par le Grand Canyon Trust. Vous pouvez voir la vidéo de l’interview ci-dessous.

Ce que Yolanda a dit n’est malheureusement pas dépassé, étant donné que la licence de l’usine a été renouvelée par le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah – DEQ-Utah – le 16 février 2018. On peut voir (en anglais) un PDF de la lettre du DEQ à Energy Fuels, sur le site du DEQ-Utah. Le 27 février 2018, Reuters a publié un article (en anglais) sous le titre “Energy Fuels obtient l’approbation pour étendre les mines d’uranium et de vanadium en Utah”. L’article mentionne d’autres sites que White Mesa, donc d’autres gens subiront les effets de l’uranium.

 

 

Le 9 octobre 2017, le Grand Canyon Trust a également publié un article déprimant (en anglais), écrit par un avocat de l’organisation, Aaron Paul, qui dit avoir dû reprendre courage pendant plusieurs jours avant de l’écrire: l’article annonce que le Grand Canyon Trust a perdu son procès contre Energy Fuels, après trois ans et demi de combat juridique. En 2012, Energy Fuels a racheté l’usine à Denison Mines, et ses porte-parole ont immédiatement annoncé que des puits de déchets émettaient plus de radon que ce que la loi autorise. Alors, les gens et les organisations, entre autres le Grand Canyon Trust, ont pensé qu’Energy Fuels allait nettoyer. Mais non. Ils avaient probablement fait l’annonce uniquement pour pouvoir dire que c’était Denison Mines qui était responsable. Ne voyant rien venir, le Grand Canyon Trust a poursuivi Energy Fuels en justice. En septembre dernier, le Grand Canyon Trust a perdu.

Les Ute de Ute Mountain soutiennent et sont soutenus par le mouvement Haul No! (Non au transport), un mouvement qui s’oppose au transport d’uranium de la mine toujours controversée et officiellement pas encore en activité, appelée Canyon Mine, qui se trouve dans le Parc National du Grand Canyon, et au pied de Red Butte, montagne sacrée pour les Havasupai. Cette mine menace également les sources d’eau qui se jettent dans le Grand Canyon et constituent le principal approvisionnement en eau des Havasupai, qui vivent au fond du Grand Canyon. (Le 10 mars, le Guardian a publié un article – en anglais – disant que la Cour Suprême allait approuver l’annulation du moratoire sur les nouvelles mines d’uranium près du Grand Canyon, prononcé par Obama en 2012 – le Colorado fournit de l’eau à 30 millions de gens). Le transport de Canyon Mine à l’usine White Mesa devant traverser la Réserve Navajo, le mouvement Haul No! a été fondé par des Navajos. Cependant, les Ute de Ute Mountain y participent, vu qu’ils ne veulent plus d’uranium à l’usine.

Malheureusement, les habitants – non-Autochtones – de Blanding soutiennent l’usine, car elle fournit DES EMPLOIS! (C’est comme ça aussi à Bure, et, Petuuche Gilbert, militant anti-nucléaire Acoma, m’a dit aussi que beaucoup de gens soutenaient les mines d’uranium dans sa région, sous prétexte d’emplois…) Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo, Yolanda a été agressée à deux reprises dans l’unique épicerie de Blanding, à cause de son opposition à l’usine…

 

 

LA REGION DE CHACO, NOUVEAU MEXIQUE, PROVISOIREMENT EPARGNEE PAR LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

 

Publié sur Censored News
Et sur #FrackOffChaco
Le 2 mars 2018
Traduction Christine Prat

(Voir articles précédents)

 

La Communauté réagit à l’annulation de la vente aux enchères du pétrole et du gaz de Chaco

Farmington, Nouveau Mexique – Hier, le Ministère de l’Intérieur a annoncé l’annulation de la vente aux enchères des droits sur le pétrole et le gaz près du Parc Culturel Historique National de Chaco, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, dans le nord du Nouveau Mexique. La vente, controversée, aurait bazardé aux enchères 18 km² supplémentaires dans la région de Chaco, pour la fracturation industrielle, ce qui aurait exposé les populations locales à une augmentation de la pollution et menacé des ruines anciennes considérées comme sacrées par les Nations Autochtones.

Le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) avait l’intention d’effectuer la vente de droits sur la base d’un Plan de Gestion des Ressources obsolète, qui avait été établi avant que les nouvelles méthodes de fracturation soient faisables dans la région, et sans consultation préalable significative des Tribus, et sans le consentement de la Nation Navajo et des Nations Pueblo qui considèrent Chaco comme sacré. En réaction à la pression de l’opinion publique, le BLM a annoncé que la vente serait annulée jusqu’à ce que cette administration ait consulté les Tribus et les dirigeants locaux.

Des milliers de gens se sont rassemblés pour s’opposer à la vente, et 459 protestations administratives ont été déposées en opposition à la vente prévue en mars, ce qui est de loin le plus grand nombre de protestations que l’état ait jamais reçu contre une vente de droits d’exploiter le pétrole et le gaz. La Nation Navajo et tous les Conseils de Gouverneurs Pueblo, le Congrès National des Indiens d’Amérique, 15 Sièges de Chapitres, le Parlement du Nouveau Mexique, et plus de 400 000 citoyens ont demandé un moratoire sur tout forage jusqu’à ce que les effets sur la santé, le patrimoine culturel et l’environnement aient été analysés. Les Sénateurs du Nouveau Mexique Udall et Heinrich et les Représentants Grisham et Luján se sont également opposés au forage dans la région.

La Coalition Frack Off Chaco, l’Alliance d’Action Pueblo, la Solidarité de Jeunesse Diné-Pueblo, et la Nation Rouge, avaient prévu des actions d’opposition dans tout l’état, pour protester contre la vente aux enchères en ligne du 8 mars. Les actions prévues à Albuquerque et à Santa Fe doivent quand même avoir lieu, pour réaffirmer la nécessité de planification correcte et de consultation dans tout le processus de gestion des ressources encore en cours. C’est le premier report en gros d’une vente de droits d’exploitation du pétrole et du gaz du programme fédéral pour le pétrole et le gaz du Ministère Zinke. Les défenseurs de la région de Chaco espèrent que c’est un pas positif vers le respect de la souveraineté tribale et la protection de la santé sur les terres publiques.

 

De nombreux représentants Autochtones et des membres d’organisations de défense de l’environnement ont commenté la décision. Si, en général, ils sont soulagés pour le moment, ils la trouvent trop limitée, dans le temps comme dans l’espace. Les Autochtones souhaitent que l’obligation de les consulter s’applique en toutes circonstances, pas seulement dans ce cas précis.

 

Quelques commentaires:

Daniel Tso, membre du Comité HIA-Hózhóógó na’adá Conseiller des Citoyens ( detso49@yahoo.com ) : “L’annulation de la vente est certainement une sorte de surprise, mais la nouvelle est bienvenue. La meilleure nouvelle, cependant, serait un moratoire sur toutes les ventes de droits d’exploitation, lorsque toutes les composantes du Plan de Gestion des Ressources seront complètes. Les impacts humains, familiaux et communautaire, ainsi que ceux sur la santé restent des problèmes non résolus. Ce sont les véritables ramifications du développement du pétrole et du gaz. Il est regrettable que l’annonce n’inclût pas de références aux aspects de justice environnementale du tsunami qu’est le développement. Nous, Peuples Autochtones, serons toujours sur nos terres quand tous les explorateurs de l’extractivisme les auront quittées. Nous serons toujours ici.”

Alliance Pueblo pour l’Action ( puebloactionalliance@gmail.com ) : “Nous sommes heureux que la Délégation au Congrès ait entendu les inquiétudes des Nations Pueblo. Cependant, c’est une petite victoire pour les nations tribales, les organisations environnementales et les efforts de la base, et le combat pour mettre fin au forage dans la région de Chaco n’est pas terminé. Le BLM doit s’engager dans une consultation significative avec les Tribus et, plus important encore, obtenir le consentement libre, préalable et informé de TOUTES les nations tribales qui ont des droits spirituels sur la région. Le BLM doit se souvenir que la communauté vivant dans le paysage de la région de Chaco, subit toujours les effets négatifs de l’industrie de l’extraction. L’Alliance Pueblo pour l’Action se battra solidairement avec les nations tribales Pueblo et les Sièges de Chapitres Diné, ainsi qu’avec nos alliés non-Autochtones.”

Miya King-Flaherty, du Sierra Club, Chapitre du Rio Grande ( miya.king-flaherty@sierraclub.org ) : “C’est une victoire majeure pour la Nation Navajo, les tribus Pueblo, et les milliers de gens qui se sont alliés pour protéger le paysage ancestral et les cultures vivantes de la région de Chaco. Nous remercions notre délégation au Congrès pour avoir fait l’effort de soutenir nos luttes infatigables pour protéger la région de Chaco. Cependant, nous avons encore besoin de leur soutien pour protéger la santé publique et la sécurité des communautés touchées par le forage, et nous espérons que ceci résultera en un plan de gestion des ressources mis à jour, qui diminuera effectivement les impacts de la fracturation hydraulique dans la région. Nous continuerons à combattre pour assurer que ce lieu si spécial et les gens qui y vivent, soient protégés de l’expansion de la fracturation hydraulique.”

 

D’autres organisations Autochtones et des alliances d’habitants non-Autochtones de la région ont également publié des commentaires, allant tous dans le même sens. Tous les commentaires sont publiés en anglais sur Censored News et sur le site #FrackOffChaco .

 

 

Petuuche Gilbert, Acoma, a ouvert le symposium intitulé Le Dernier Pétrole, au Nouveau-Mexique la patrie des bombes nucléaires américaines, avec des prières et des paroles de respect pour toute vie.

 

Par Brenda Norrell
Censored News
22 février 2018
Traduction Christine Prat

 

ALBUQUERQUE, Nouveau Mexique – Petuuche Gilbert, Acoma, a ouvert le symposium Le Dernier Pétrole, avec une prière et un appel à la paix et au respect, tout en demandant pourquoi les Etats-Unis continuent à construire des armes nucléaires pour tuer les gens du monde.

“Comment les bombes nucléaires peuvent-elles rendre à l’Amérique sa grandeur? Demanda Petuuche, en ouvrant le symposium de trois jours Le Dernier Pétrole, qui devait se poursuivre avec 26 intervenants, à l’Université du Nouveau Mexique, jusqu’à vendredi soir, 23 février.

Petuuche dit que l’industrie nucléaire avec commencé au Nouveau Mexique. “Pourquoi voudrions nous continuer à avoir des bombes pour détruire d’autres peuples, pour tuer d’autres gens?” demanda-t-il.

Le Nouveau Mexique et les Pueblos ne sont pas seulement le foyer de l’industrie de l’énergie nucléaire, la région continue d’être le foyer des déchets radioactifs disséminés, résidus de l’extraction d’uranium pour la Guerre Froide.

Petuuche commença sa déclaration d’ouverture en expliquant que les Espagnols avaient vu les communautés d’ici quand ils étaient arrivés, elles étaient semblables à celles d’Europe, et ils ont utilisé le terme ‘Pueblos’ pour décrire son peuple.

“Nous sommes toujours là”, dit-il, à propos des Acoma, l’un des Dix-neuf Pueblos.

“Nous vous souhaitons la bienvenue ici. Vous êtes les bienvenus si vous nous rendez visite.”

Dans le Parc National des Pétroglyphes, gravés sur les rochers, il y “le travail artisanal et les empreintes des mains de nos ancêtres” dit-il.

Le Canyon de Chaco est sans aucun doute lié aux Acoma, et Mesa Verde [Colorado] est un autre lieu où ses ancêtres ont résidé.

“Nous sommes anciens ici” dit-il, parlant de la longévité du peuple Pueblo.

Quand des Chinois sont venus visiter son pays, il a dit au groupe: “Enfin deux peuples anciens se rencontrent”.

“Nous sommes toujours là aujourd’hui” dit Petuuche au cours de l’ouverture du “Dernier Pétrole”.

Il souhaita la bienvenue à d’éventuels visiteurs, disant “Surtout, venez visiter Acoma.”

Petuuche parla de l’activisme pour l’environnement, et des préoccupations des peuples les uns pour les autres, pour la terre, l’eau et l’air autour d’eux. Il dit que la pensée Autochtone pouvait contribuer à sauver l’humanité. “En tant qu’êtres humains, nous sommes tous reliés.” “Nous sommes tous Autochtones sur cette planète, nous sommes tous des Autochtones de notre Mère la Terre.”

Petuuche travaille avec une organisation de la région de Grants, au Nouveau Mexique, une région qui a connu 50 ans d’extraction d’uranium.

“Nous essayons toujours de nettoyer les mines et les usines de retraitement radioactives.” Il dit que ça avait affecté le sol, l’eau et les vies des gens.

Tout le développement de l’énergie nucléaire a en fait commencé ici, au Nouveau Mexique, dit-il.

Petuuche dit que, lorsqu’il avait entendu parler de cette conférence, Le Dernier Pétrole, il s’était demandé si le Sénateur Tom Udall serait présent.

“J’aurais vraiment voulu l’affronter.” “Ce que nous voyons ici, au Nouveau Mexique, c’est la dépendance de l’énergie nucléaire.” Il dit que le “pouvoir absolu du dollar” était utilisé pour financer les Laboratoires Nationaux Sandia et le Laboratoire National de Los Alamos.

Petuuche dit qu’il avait des questions à poser au Sénateur Tom Udall. “J’aurais voulu demander en quoi les bombes nucléaires faisaient la grandeur de l’Amérique?” “Pourquoi voulons-nous continuer à faire des bombes nucléaires pour détruire d’autres gens, pour tuer d’autres gens.” Petuuche dit que les charges de plutonium [le cœur des bombes atomiques] et les détonateurs, étaient toujours fabriqués au Nouveau Mexique pour faire exploser des bombes atomiques.

Aujourd’hui, dit-il, le terme employé est “bombes intelligentes”, appelées armes nucléaires de faible puissance. “Beaucoup de recherche en la matière continue toujours” dit-il de l’industrie nucléaire des Laboratoires Nationaux Sandia, à Albuquerque, et du Laboratoire National de Los Alamos.

Les Etats-Unis développent leur arsenal nucléaire, et augmentent les dépenses. Maintenant, le Congrès prévoit un budget 1,2 mille milliards au cours des 30 années à venir. “Pourquoi cet argent ne va-t-il pas à la santé, l’éducation et l’infrastructure, au lieu de construire ce pouvoir nucléaire des Etats-Unis?” demanda t’il.

Petuuche dit qu’à des conférences comme celle-ci, le dialogue est important, ainsi que la question du respect – pas seulement le respect entre humains, mais celui des humains pour la terre, et l’environnement, l’air, le sol et l’eau.

Petuuche a parlé de l’interrelation de toute vie. “Le changement climatique en est une partie énorme, causée par des impacts humains.” Insistant sur la nécessité de comprendre cela d’urgence, il a souligné la responsabilité de tous les humains. “Nous y contribuons tous, d’une manière ou d’une autre.” “Nous devons tous le comprendre.”

Les Peuples Autochtones comprennent la nécessité du spirituel. “Toutes les choses naturelles sur terre sont des cadeaux à l’usage des humains.”

A propos de la relation des Peuples Autochtones avec le monde naturel qui les entoure, il dit: “Ça a toujours été une relation pacifique et respectueuse avec la terre, l’eau, l’air, la vie sauvage et les animaux qui se trouvent ici – notre place dans cet univers.”

Petuuche dit que la prière d’ouverture de la Conférence Le Dernier Pétrole s’adressait à tout le monde et à toute la vie sauvage.

A Acoma, les guides religieux sont là pour la prière. Aujourd’hui, comme tous les jours, les grands guides sont allés prier, pour tout le monde, pour leurs familles. “Leur prière disait que nous avons la paix et le respect, et que nous sommes capables de maintenir cette merveilleuse façon de vivre.”

 

Notes (Christine Prat):

Les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki ont été développées à Los Alamos, Nouveau Mexique

Le premier essai de bombe atomique a eu lieu sur un site nommé ‘Trinity’, au Nouveau Mexique, seulement trois semaines avant que les vraies bombes soient larguées sur Hiroshima et Nagasaki. On a pu entendre encore récemment sur Radio France que ça avait eu lieu dans le désert, dans une région dépleuplée. Cependant, à vol d’oiseau, c’est très proche de la Réserve Apache Mescalero. Racisme environnemental…

La plus grande fuite radioactive de l’histoire a eu lieu en territoire Navajo, à Church Rock, Nouveau Mexique. La digue d’une piscine de rétention des déchets a cédé. L’eau contaminée s’est déversée dans le Rio Puerco. En 2015, un chercheur Navajo, Tommy Rock, s’est aperçu que le puits d’eau “potable” de la communauté Navajo de Sanders, à proximité du Rio Puerco, était radioactive.

Le Sénateur Tom Udall, s’est, comme quelques autres, complètement retourné récemment: il a été célèbre – et son père avant lui – pour avoir défendu les victimes de l’uranium. Tout comme le Sénateur Pete Domenici, qui a plus tard oeuvré au déclassement du Parc National des Pétroglyphes, afin de permettre l’extension d’Albuquerque, et le Sénateur Orrin Hatch (Utah), qui défendait aussi les victimes des mines d’uranium, mais qui maintenant a demandé – et obtenu – la réduction du Monument National de Bears Ears (Utah), ouvert récemment par Trump à l’exploitation minière. Tout récemment, des archéologues y ont découvert des restes de dinosaures inconnus, mais maintenant hors de la zone protégée…

 

 

FLAGSTAFF, 14 FEVRIER 2018: VEILLEE POUR NICOLE JOE, DINE, SDF, ASSASSINEE LE JOUR DE NOEL

 

Contact: Sarafina Joe
Email: sarafinajoe@gmail.com
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Une veillée aux chandelles a eu lieu mercredi 14 février 2018 sur Heritage Square, au centre de Flagstaff, pour Nicole Joe. Nicole a été assassinée par son ex-compagnon le jour de Noël. Bien que son tueur l’ait violemment battue et laissée dehors pendant des heures, il n’est accusé que de coups et blessures avec circonstances aggravantes.

“Elle était tout pour moi et pour ses deux enfants, nous sommes tous effondrés” dit Sarafina Joe, la sœur de Nicole. “La communauté doit prendre conscience de nos sœurs qui sont ignorées, de nos parents sans abri qui sont maltraités et doivent être entendus. Ma sœur était confrontée à tout ça. A mes yeux, ma sœur était une survivante, elle essayait de changer sa vie, et il l’a ravie. Je veux qu’il lui soit rendu justice, j’ai le sentiment que ma sœur me guide à travers cela.”

La famille de Nicole et des soutiens ont parlé à la veillée afin de faire prendre conscience du mouvement international pour que justice soit rendus aux femmes autochtones disparues et assassinées.

Dans son Rapport Complet sur la Prévalence, l’Incidence, et les Conséquences de la Violence faite aux Femmes, le ministère de la Justice des Etats-Unis a signalé que le taux d’assassinats de femmes Autochtones est 10 fois supérieur à la moyenne nationale, qu’elles subissent 2,5 fois plus d’agressions que toutes les autres races, et qu’une femme Autochtone sur trois dit avoir été violée au cours de sa vie.

D’après le Centre pour le Contrôle des Maladies et la Prévention des Homicides, l’assassinat est la 3ème cause de mortalité chez le 10-24 ans et la 5ème chez les Amérindiennes et les femmes Autochtones d’Alaska, entre 25 et 34 ans.

Une étude menée par le ministère de la Justice en 2010 a établit que sur plus de 2000 femmes, 84% des Amérindiens et des femmes Autochtones d’Alaska avaient subit de la violence, 56% avaient subit de la violence sexuelle, et plus de 90% ont subit de la violence de la part de gens qui n’étaient pas membres de tribus. (https://www.ncjrs.gov/pdffiles1/nij/249736.pdf)

 

Déclaration de Klee Benally après la Veillée, publiée sur Facebook le 14-2-2018

Ce fut une soirée très émotionnelle et puissante, d’être aux côtés de la famille de Nicole Joe, pour prier, se souvenir, et ressentir notre rage. Nicole nous a été ravie le jour de Noël par son ex-compagnon, qui l’a bestialement assassinée, et pourtant n’est accusé que de coups et blessures avec circonstances aggravantes. Beaucoup de gens ont exprimé leur sentiment que la justice ne viendrait jamais de l’état, mais de notre résolution de mettre un terme à l’hétéro-patriarcat. Nos bénédictions à sa famille et pour toutes les survivantes et les victimes de la violence des mâles contre des femmes et Notre Mère la Terre. Il est également important de se souvenir que Nicole appartenait à la communauté des sans-abris, et que beaucoup de nos parents sans abri étaient là pour elle ce soir et ont versé des larmes et crié justice. Nous somme restés dans la neige pendant un peu plus d’une heure, tandis que nos parents y sont pour toute la nuit (bien que nous ayons fait de notre mieux pour leur trouver un abri ou de quoi se protéger), et cela alors que nous commémorons le fait que Nicole a été battue et laissée dehors pendant des heures, dans le froid.

#justicefornicolejoe #mmiw #nomorestolensisters #smashheteropatriarchy @ Heritage Square, Flagstaff, Arizona

 

 

D’après les nouvelles que j’ai reçues de contacts d’Owe Aku, ça ne sert à rien, c’est une imposture, les Traités, les Réserves, ne dépendent que du Gouvernement Fédéral, le Dakota du Sud n’a aucune influence…

 

LE DAKOTA DU SUD RECONNAIT OFFICIELLEMENT LE TRAITE DE FORT LARAMIE DE 1868

La définition de “Découverte” en revient à un Mandat pour un Génocide

 

Par Steve Melendez, Païute
Président du Musée du Génocide Amérindien
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

La définition de la “découverte” selon le dictionnaire juridique de Black, sixième édition, est: “Loi Internationale, en tant que fondement de la proclamation de propriété nationale ou de souveraineté, la découverte signifie trouver un pays, un continent ou une île, jusque là inconnu, ou connu seulement de ses habitants non civilisés.”

Avec la loi de 1823, (Johnson v. M’Intosh), la Cour Suprême a institutionalisé la discrimination raciale contre les Indiens. Elle garantissait que les Indiens ne récupèreraient jamais leur territoire selon un traité devant une cour de justice. En Amérique, la justice n’est pas seulement aveugle, elle est aussi plus folle qu’un lièvre de mars. L’essence de cette loi dit que les Indiens étaient propriétaires du territoire jusqu’à ce que Christophe Colomb ne le “découvre”. Cette loi mérite d’être extirpée du sombre passé et mise en pleine lumière.

Apparemment, les gens du Dakota du Sud en ont eu assez d’être témoins des injustices historiques perpétrées à l’encontre des Autochtones de leur état. Pendant trop longtemps, l’Amérique blanche a vu passer sans rien faire des lois injustes qui promeuvent le racisme et incitent à ce que des guerres génocidaires continuent de se produire. Le 25 janvier 2018, le Sénat du Dakota du Sud a adopté la Résolution Sénatoriale 1, qui confirme “la légitimité de, et le soutien du Dakota du Sud pour, le Traité de Fort Laramie de 1868”.

La plupart des citoyens du Dakota du Sud connaissent leur histoire. Qui peut oublier la prise de la Mine d’Or Homestake? Comme le Président Grant l’a dit à l’époque, “De l’or a été découvert dans les Black Hills, une partie de la Réserve Sioux”. Même cet évènement aurait été expurgé des livres d’histoire, sans une nouvelle technologie de l’époque – la photographie. Les photographes ont gravé dans la mémoire américaine les images des morts empilés, sur le point d’être jetés dans une fosse commune, à Wounded Knee.

Ce qu’il ne faut jamais oublier, ce sont les lois qui justifient l’accaparement de terres. Les tactiques utilisées par le gouvernement par le passé, contre d’autres tribus ayant des traités, ne doivent jamais être oubliées. C’est seulement à la lumière de précédents légaux passés que la loi coloniale raciste peut être comprise. La terrible leçon à en tirer, c’est de ne jamais s’aventurer devant une Cour de l’homme blanc pour chercher d’obtenir ses droits selon les traités, parce qu’on ne peut pas gagner devant un tribunal bidon. Tout ce qui a jamais été obtenu, en présentant un traité devant une Cour de l’homme blanc, ce n’est pas des droits sur le territoire, mais une maigre compensation financière, agitée devant un peuple appauvri, pour la perte de sa terre natale.

Le Gouvernement des Etats-Unis a cité Johnson v. M’Intosh en 2001, comme raison pour ignorer le Traité de Ruby Valley de 1863 avec les Shoshone de l’Ouest.

En 1955, quand le gouvernement a vendu tout le bois des Indiens Tee-Hit-Ton d’Alaska à une compagnie forestière, et coupé tous les arbres autour de leurs villages, le gouvernement a aussi cité Johnson v. M’Intosh. La Cour Suprême a gravé cette loi coloniale dans la pierre quand le Juge Stanley Reed a écrit le texte de l’opinion majoritaire, qui disait entre autres:

“Ça laisse au Congrès, comme il se doit, la politique de gratifications aux Indiens pour liquider l’occupation Indienne de terres appartenant au gouvernement, plutôt que de faire de la compensation pour sa valeur un principe constitutionnel rigide.”

“… Après la conquête (les tribus indiennes) ont été autorisées à occuper des portions de territoires sur lesquelles ils avaient précédemment exercé la souveraineté, si nous utilisons ce terme. Ce n’est pas un droit de propriété mais ça en revient à un droit d’occupation qui … peut être révoqué et … dont l’Etat souverain peut disposer lui-même sans obligation légale de donner une compensation aux Indiens … Ce statut des Indiens a depuis longtemps été rationalisé, par la théorie légale de la découverte et la conquête a donné aux conquérants la souveraineté sur – et la propriété des terres ainsi obtenues.”

Durant la Seconde Guerre Mondiale, Hitler menait une politique de confiscation de terres appelée “Lebensraum” – espace vital. […] Il appelait les peuples qui vivaient déjà dans ces territoires des “indigènes”. Une fois, il dit en parlant des Juifs et des Slaves “Les indigènes seront nos Peaux Rouges”. […]

A Standing Rock, les Autochtones qui vivaient sur le territoire depuis des temps immémoriaux, ont été arrêtés pour effraction et désignés comme terroristes. De telles confrontations auraient, dans le passé, résulté dans l’éradication des Indiens de la surface de la terre et de la mémoire américaine, s’il n’y avait pas eu la vidéo et les médias sociaux.

Apparemment, les citoyens du Dakota du Sud en ont eu assez d’appartenir au Rêve Américain qui est un Cauchemar Américain pour les Autochtones. S’il est bon de vivre selon la loi, être témoin de lois injustes qui dépossèdent un peuple entier à la manière des Nazis a dépassé les limites du supportable.

 

Steve Melendez, Païute
Président du Musée du Génocide Amérindien
http://www.aigenom.org

 

 

QUATRIÈME MARCHE ANNUELLE POUR OAK FLAT

Par le Bastion Apache
Publié par Censored News
12 février 2018
Traduction Christine Prat

 

Le Bastion Apache fera sa quatrième Marche Annuelle pour Oak Flat, avec des manifestations débutant jeudi 15 février par une cérémonie de Bénédiction du Sol Sacré, avec 16 chants, au Mémorial du Vieux San Carlos. Après la bénédiction, la Course Sacrée commencera, pour finir le soir devant le bâtiment de l’Administration Tribale de San Carlos. Vendredi 16 février, dans le Bâtiment de l’Administration Tribale de San Carlos, le Vice-Président Tao Etpison s’adressera aux participants. La Course et Marche sacrée, consistant en une alternance de courses et de marches, continuera toute la journée. Il y aura une bénédiction et une reconnaissance de la Traversée de la limite de la réserve, à la frontière de la Réserve Apache San Carlos. L’arrivée, le soir, sera près de Dollar Tree, à Globe, Arizona. Le dîner sera fourni. Samedi 17 février, la Marche continuera jusqu’à Miami [petit village près de la réserve San Carlos], puis la Course Sacrée entrera dans le camp de Oak Flat à 12h. Le représentant de la Campagne pour les Peuples Pauvres parlera et le déjeuner sera fourni. Il y aura des danses traditionnelles Pomo et Aztèques pour bénir le lieu, et un festival d’Art et de Musique. Le dîner sera fourni et il y aura une Bénédiction Gaan au crépuscule. Le dimanche, il y aura un rassemblement à Oak Flat pour le petit-déjeuner. Les Marches pour la Nature continueront. Nous terminerons par une Cérémonie du Sol Sacré avec 16 chants.

L’échange de terrains dans le sud-est de l’Arizona était l’un des articles de loi ajoutés à la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale et a été adoptée par la Chambre et le Sénat des Etats-Unis. C’est un article de loi introduit par les Représentants d’Arizona Gosar et Kirkpatrick, et les Sénateurs d’Arizona McCain et Flake (et avant Flake, Kyle), qui dans les années passées n’avait pas pu obtenir suffisamment de suffrages pour passer à la Chambre ou au Sénat. Les membres du Congrès d’Arizona n’avaient pas réussi à le faire passer selon les procédures normales du Congrès. Ceci parce que l’article de loi donne de la terre à Apache Leap et à Oak Flat, dans le sud-est de l’Arizona, à une compagnie étrangère, Resolution Copper, sans études d’impact environnemental et sans avoir consulté les Apaches de San Carlos et les Tribus qui considèrent le site comme sacré. La dernière fois que la proposition a été proposée à la Chambre des Représentants pour être votée, elle a été bloquée par le Représentant du Nouveau Mexique Lujan, qui proposait un amendement exigeant qu’il soit tenu compte des inquiétudes des Autochtones concernant les Sites Sacrés.

Parce que Gosar et Kirkpatrick ne voulaient pas de l’amendement, le vote a été repoussé indéfiniment. Si l’article de loi devait être a nouveau soumis au vote de la Chambre des Représentants, l’amendement de Lujan sur les Sites Sacrés aurait pu être ajouté, ce qui signifierait que la question du site sacré aurait empêché l’échange de terrains, ce pourquoi l’amendement n’a plus jamais été soumis au vote de la Chambre. Jusqu’à ce qu’il soit ajouté à une série d’articles et qu’il ait été affirmé que la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale ne pouvait être mise en morceaux et que tous les articles devaient être présentés comme un tout. Cet article a alors été glissé en douce dans une série d’articles concernant le territoire, ajoutée à la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale, qui a été signée par Obama pour financer la Défense des Etats-Unis. La Tribu Apache San Carlos s’est évertuée sans relâche à tenter d’éviter que ça se produise. Les discussions sur la série d’articles concernant le territoire n’ont jamais inclus l’histoire des articles, elles n’ont couvert que les “emplois”. Le plus effrayant, dans la présentation au Sénat de la série d’articles sur le territoire, a été la discussion concernant tout le territoire des états de l’ouest des Etats-Unis. Une carte montrait que les états de l’ouest avaient d’énormes propriétés qui sont des biens fiduciaires des Etats-Unis, et incluent toutes les réserves de l’ouest et tous les territoires appartenant au gouvernement fédéral qui incluent de nombreux Sites Sacrés, entre autres Oak Flat. L’article est passé et est devenu loi, mais il y a encore beaucoup d’obstacles à passer pour que l’échange ait lieu. La Marche pour Oak Flat s’est développée à partir de la constatation que ce territoire avait été accaparé en passant outre à toutes les lois environnementales et culturelles, et au fait que des terres Autochtones existent au-delà des frontières actuelles de la Réserve. Les frontières sont utilisées pour nous y enfermer et des lois sont adoptées sans prendre en compte l’environnement, l’eau, les propriétés culturelles et bien d’autres aspects.

Ce qui se passe actuellement, à propos d’Oak Flat, c’est que Resolution Copper témoigne devant une Cour d’Arizona pour l’obtention de permis pour déshydrater la zone et larguer l’eau dans des affluents. Le témoignage de la semaine dernière était comme suit:

Vendredi 9 février 2018, le Docteur Casey McKeon, Directrice de l’Environnement pour Resolution Copper, a témoigné devant une Cour de l’état d’Arizona sur les permis passés et en cours, et sur le problème de traitement de l’eau. Le Docteur McKeon a parlé de la récupération et du traitement des déchets miniers passés et présents et a dit que les bassins de rétention des déchets avaient été consolidés; et que des actions avaient été entreprises pour détourner l’eau des grosses averses afin d’empêcher l’infiltration d’eau dans les bassins de rétention des déchets. Elle dit que l’eau qui s’infiltre dans la mine sera pompée pour des cultivateurs, qui utilisent l’eau recyclée pour irriguer, à raison de 3400 à 3800 litres par minute. Le Docteur a admis qu’elle ne prenait pas d’échantillons d’eau elle-même et que la dernière fois qu’elle avait examiné le Plan Général d’Opérations de Resolution Copper était en 2013, quand le plan a été rédigé.

Les audiences devaient continuer le lundi 12 février, à 9h, et le Docteur Wells devait témoigner en tant qu’expert pour la Tribu Apache San Carlos.

Wendsler Nosie Sr. déclara: “Je suis très reconnaissant envers la Tribu, pour continuer à poser le problème de l’eau souterraine vers les nappes aquifères, qui pourrait être préjudiciable pour nos générations futures si l’eau est épuisée et polluée. Ce qui provoque mon intérêt pour l’audience, c’est que Resolution Copper a demandé à 11 reprises des exemptions des lois, que John McCain, Ann Kirkpatrick et Flake ont tous fait pression pour faire passer l’échange de terrains par Resolution Copper dans la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale, ce qui signifie que la région d’Oak Flat n’a jamais eu de procès équitable. Avec toutes les exemptions de toutes les lois, la corruption a été cachée. Maintenant nous allons entendre qui sont ces individus ou ces compagnies qui ont obtenu des approbations sans savoir quel serait le résultat et si les permis seraient approuvés” (qui autoriseraient Resolution Copper à entreprendre l’épuisement de l’eau, la pollution de l’eau, le largage d’eau bouillante dans les affluents, tuant toute la zone, etc.)

 

#apachestronghold #OakFlat #SauvezOakFlat #ApacheStronghold #ApachesSanCarlos

 

 

KAWESHTI, MOUNT TAYLOR, SACRED MOUNTAIN

Also on Censored News

Mount Taylor, near Grants, New Mexico, is sacred for many Indigenous Nations in the area. For the Navajo, it is Tsoodzil, one of the four sacred mountains marking their traditional territory. It is also sacred for the Pueblos of the region. For the Acoma, who live close to it, it is called Kaweshti.

Unfortunately, it is situated in the so-called “Grants mineral belt”, and has thus been damaged by many mines. Nowadays, it is still threatened by projects of new uranium mining.

Petuuche Gilbert, Acoma, is an anti-nuclear activist, locally and internationally. In this video, he talks about the sacredness of Kaweshti and tells the story of the Spanish invasion by Juan de Oñate’s conquistadors, in 1598.

 

KAWESHTI, LE MONT TAYLOR, MONTAGNE SACREE

Le Mont Taylor, près de la petite ville de Grants, au Nouveau Mexique, est sacré pour beaucoup de Peuples Autochtones de la région. Pour les Navajos, c’est Tsoodzil, la montagne du sud, une des quatre montagnes sacrées qui délimitent leur territoire traditionnel. Il est également sacré pour les Peuples Pueblos de la région. Pour les Acoma, qui vivent à proximité, il s’appelle Kaweshti.

Il est malheureusement situé dans ce qui est appelé “la ceinture de minéraux de Grants”, et a donc déjà fortement été endommagé par les industries minières.

Actuellement, le Mont Taylor est toujours menacé par des projets de nouvelles mines d’uranium.

Petuuche Gilbert, Acoma, est un activiste contre le nucléaire, localement et sur le plan international. Dans cette vidéo, il parle du caractère sacré de Kaweshti, et raconte l’histoire de l’invasion Espagnole par les conquistadors de Juan de Oñate, en 1598.

 

Christine Prat

 

 

 

 

 

VIDEO PAR SACRED STONE VILLAGE

 

RED FAWN AU TRIBUNAL

 

Par Sacred Stone Village
Publié sur Censored News
22 janvier 2018
Traduction Christine Prat

 

Tandis que je marchais vers le Tribunal Fédéral de Bismarck, dans le Dakota du Nord, une boule a commencé à se former dans mon estomac. Depuis la résistance à Standing Rock, plus de 800 protecteurs de l’eau ont été mis en accusation et 6 d’entre eux risquent d’être accusés de crimes dans une Cour Fédérale. Red Fawn Fallis fait partie de ceux qui ont été injustement emprisonnés et a été accusée de 3 crimes au cours de l’année passée. A cause de la corruption et de la menace d’être emprisonnée à vie, Red Fawn Fallis a décidé de signer un accord de plaider coupable de 2 des 3 accusations. Elle se préparait à plaider coupable des crimes de troubles civils et de possession d’une arme à feu et de munitions par un coupable déjà condamnée. L’accord qu’elle a accepté évite l’accusation la plus grave, celle d’avoir tiré avec une arme à feu en relation avec un crime de violence, et recommande une peine ne dépassant pas sept ans, sans amende ni dommages à payer.

Red Fawn est entrée au tribunal menottée et habillée de l’uniforme orange des prisonniers, devant un public de 20 à 30 visages connus. De nombreux supporters avaient été empêchés d’entrer, bien qu’il y ait assez de places. L’avocat de Red Fawn a demandé au Juge Hovland que ses chaînes soient retirées pour l’audience, ce qui a été obtenu. Elle tremblait mais est restée forte quand le juge a posé les questions qu’il devait poser selon la loi. Il lui a tout expliqué afin de s’assurer qu’elle comprenait complètement ce que l’accord impliquait, son comportement était beaucoup plus poli que celui du juge que nous avions vu condamner Mary Redway. Des larmes ont commencé à couler quand le juge s’est préparé à demander à Red Fawn ce qu’elle plaidait pour la première accusation de désobéissance civile. Red Fawn a hésité un moment – j’ai pensé pendant une seconde qu’elle allait se lever et crier ‘Mni Wiconi!’ Cependant, d’une voix brisée elle a lâché “coupable”. J’ai regardé autour de moi et vu des larmes couler sur les joues de femmes et d’hommes parmi les plus forts pendant le mouvement, et qui étaient là pour la soutenir. La deuxième accusation a été lue et encore une fois, “coupable” a résonné dans la salle.

Le Juge Hovland a expliqué ce qui se passerait ensuite, qu’un interrogatoire en profondeur de Red Fawn aurait lieu au cours du mois prochain, environ, et qu’un rapport final serait rédigé. Il dit qu’il prendrait les lettres de soutien en considération. C’est le meilleur moyen, dit-il, de vraiment comprendre la personnalité d’un accusé et de déterminer comment il ou elle contribue à la société dans son ensemble. Les avocats de Red Fawn ont alors demandé s’ils pouvaient soumettre une pétition demandant sa libération. Elle est détenue au Centre de Détention du Comté de Burleigh-Morton, et elle a admis avoir commis une violation des conditions de sa mise en liberté avant le jugement. Hovland dit qu’elle avait disparu un jour entier de la maison de transition où elle résidait depuis octobre. Lorsqu’il lui a demandé de s’expliquer, elle dit à travers ses larmes:

“Je ne veux pas fournir d’excuses, mais j’ai le plus grand respect pour la Cour. Le passage au tribunal approchant, j’avais besoin d’un peu de temps pour réfléchir. C’est dur d’être ici sans famille ni qui que ce soit à qui parler. Je suis désolée.”

Le Juge Hovland dit que même si cela devait être pris en considération, elle devrait être sous surveillance GPS jusqu’à la date où la peine serait prononcée, ce qui prendra 3 à 4 mois. L’avocat de la défense Bruce Ellison dit que les défenseurs de Red Fawn feraient comparaitre quelques témoins à la session où la peine sera prononcée et l’assistant Procureur général Gary Delorme dit qu’il pourrait en appeler quelques-uns aussi. Les avocats de Red Fawn conseillent une peine de 21 à 27 mois, tandis que les procureurs fédéraux pourraient recommander de 46 à 57 mois.

C’était dur de voir quelqu’un qui résiste pour Notre Mère la Terre et notre eau, menacée de peines si extrêmes par notre système de “justice”. Nous continuerons à soutenir tous les protecteurs de l’eau qui ont mis leur vie en jeu pour Notre Mère. Merci Red Fawn pour ce que tu as défendu et continues à défendre.

 

Pour plus d’informations sur Red Fawn ou pour lui écrire: http://indi.com/freeredfawn

Pour des mises à jour sur les autres poursuites fédérales: https://waterprotectorlegal.org/federal-cases

 

Par brendanorrell@gmail.com le 23 janvier 2018