Un projet de fracturation hydraulique et de pipeline menace actuellement une partie de la Réserve Navajo – qui n’a vraiment pas besoin de ça, vu l’exploitation catastrophique de ressources minières et la pollution qui s’ensuit. En principe, aux Etats-Unis, le public a le droit de faire des commentaires sur les projets qui les concernent. Les autorités responsables organisent des réunions publiques pour cela. A Shiprock – victime de la fuite d’une mine d’or en 2015 – le Bureau d’Aménagement du Territoire de Farmington a bien organisé une réunion, mais refusé les commentaires des représentants Autochtones. La fracturation hydraulique cause des dégâts partout. Dans ce cas, le projet menace l’eau – enfin ce qu’il en reste – de la partie est de la Réserve Navajo, mais aussi toute la région de Chaco, y compris le Canyon de Chaco, site archéologique unique.
Christine Prat
Diffusé le 10 novembre par Rebecca Sobel
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Egalement publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
10 novembre 2016
SHIPROCK, Nouveau Mexique – Ce jour, lors de la première réunion préliminaire – il devrait y en avoir huit – les officiels du Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) et du Bureau des Affaires Indiennes (BIA) ont plaqué les membres de la communauté qui essayaient de donner un commentaire public. La réunion a été tenue au Siège du Chapitre de Shiprock, le BLM tenait les tables d’information réparties autour de la salle communautaire, et ont invité le public présent à exprimer des commentaires publiques à l’une de leurs nombreuses tables.
Le Président du Chapitre de Shiprock, Chili Yazzie, a salué sa communauté et informé les gens de ce qu’il n’avait eu aucune consultation préalable avec les officiels du BLM ou du BIA, a part l’organisation du planning pour l’utilisation de la salle de réunion du Chapitre. Il invitait des membres du Chapitre à exprimer leurs commentaires devant la communauté, quand le directeur du Bureau Régional de Farmington, Richard Fields, a fait savoir à M. Yazzie que des commentaires publics sous cette forme ne seraient pas acceptés. Après avoir expliqué la culture des réunions communautaires du Chapitre, M. Yazzie donna le micro à une jeune femme qui raconta son expérience de vivre à proximité de 4 puits de fracturation, tandis que les officiels du BLM ramassaient leur matériel et quittaient la pièce. Quinze minutes plus tard, la police de la Nation Navajo entrait.
La réunion préliminaire de Huerfano est prévue pour 15h, cet après-midi, et nous verrons si ça continue suivant le planning. A part ça, il est évident que le BLM ne se contente pas d’autoriser l’industrie du pétrole et du gaz à traiter de manière cavalière les communautés Navajos, cette dernière tentative d’impliquer le public par des réunions préliminaires au siège des chapitres ne fait que se payer de mots – le BLM a démontré qu’il ne prendrait en considération les voix Autochtones qu’à ses propres conditions. Si les Autochtones ne se plient pas aux ordres du BLM – même sur leur propre territoire – l’agence fédérale fera la sourde oreille.
Ci-dessous, quelques déclarations de personnes présentes à la réunion préliminaire.
« Depuis beaucoup trop longtemps, nous avons été manipulés et nous sommes fait faire la leçon par le gouvernement fédéral et ses institutions sur la façon de nous conduire et de réagir à leurs règles. Il faut qu’un jour nous cessions d’autoriser ce genre d’intrusion sur nos propres terres. Nous devons faire des commentaires accepables, dans les discussions sur leurs demandes, qu’ils veulent présenter comme accords mutuels sur les buts et comment ça se déroulera. Il doit y avoir une reconnaissance et du respect pour nos modes de vie et nos façons d’être sur nos propres territoires. S’ils ne nous respectent pas, ils ne sont pas les bienvenus ici.
Nous ne les avons pas invités. Ils se sont invités. C’est notre territoire, donc au moins une partie de ce projet public devrait se conformer à notre avis. »
– Duane ‘Chili’ Yazzie, Président du Chapitre de Shirock, chili_yazzie@hotmail.com
« Ces officiels des institutions ne vivent qu’à 40 km d’ici et ils sont en pays Navajo. On pourrait croire qu’ils consulteraient les officiels locaux avant de tenir des réunions dans nos Sièges de Chapitre. Ça en dit long sur leurs intentions et la façon dont ils opèrent. »
– Lori Goodman, Directrice Exécutive, Diné C.A.R.E., lgoodman89@gmail.com
« Je soutiens le 1er Amendement [1er Amendement de la Constitution des Etats-Unis, qui garantit la liberté d’expression] et c’était une invitation ouverte de la part des deux partis, au sujet de la fracturation hydraulique dans nos territoires. Mais, dès qu’un membre de notre communauté a voulu exprimer nos inquiétudes justifiées, le BLM a fermé la discussion. Ça vous montre l’état d’esprit du BIA et du BLM. Dès qu’ils pensent être dans un environnement qui échappe à leur contrôle, ils y mettent un terme. Quoi de plus dangereux qu’un Autochtone exprimant les droits de sa communauté et sa souveraineté ?
C’est la première fois que j’ai pu voir à quel point la région est un échiquier, quand il s’agit de pâturages, et de l’eau et des puits que les gens utilisent. C’est la première fois que j’ai vu la carte de ces pipelines pour le pétrole issu de la fracturation. Les pipelines vont fuir. C’est un danger pour la communauté. Nous comprenons que ça va créer des emplois, mais nous devons mettre la limite quelque part et dire que c’est plus qu’assez. La seule occasion de le dire est que le BLM et le BIA soient là pour écouter, mais ils refusent. »
– Chuck Haven, habitant de la région, signal99haven@gmail.com
« Le fait que le Président du Chapitre ait demandé à ce que les commentaires publics soient oraux et que le BLM ait ignoré sa demande, est un manque de respect. Ça a commencé, par le simple fait que nous avions demandé un changement de date parce que la réunion était prévue pour le 12 novembre, le Jour de Fête des Jemez et que donc la plupart des résidents des Chapitres de Counselor et de Nageezi y seraient. Et maintenant, nous demandons si, les officiels fédéraux ayant quitté la réunion, ils ont violé leurs propres lois? Précédemment, ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas changer la date des réunions de Counselor et Nageezi à cause de leurs propres lois exigeant la mention dans le registre fédéral. Mais est-ce que leurs lois n’exigent pas qu’ils tiennent effectivement les réunions qu’ils ont programmées ? Nous avons encore des habitants Navajo qui veulent indubitablement faire des commentaires, mais maintenant que le BLM est parti, ce n’est plus possible. »
– Daniel Tso, ex-Délégué du Conseil de Torreon, detso49@yahoo.com
« Je suis venu ici pour m’opposer à la fracturation hydraulique à cause de la préservation culturelle. Des promesses sont brisées. Des sites sacrés et des moyens de vivre sont piétinés. Je le vois dans le Dakota du Nord, et je le vois ici aussi. Ça brise nos cœurs. »
Cet article n’a pas été traduit, il est en français, en anglais et en espagnol sur le site.
FildepresseNWM
http://filsdepressemtl.info/maintenant-chemins-de-fers-bloques-a-pointe-saint-charles-en-solidarite-avec-standing-rock/
Avis aux médias – Communiqué de presse
Chemins de fers bloqués à Pointe-Saint-Charles en solidarité avec Standing Rock
Tio’tia:ke (Montréal), le 15 novembre 2016, 16h, pour diffusion immédiate. Des résidents et résidentes du Sud-Ouest de Montréal bloquent le chemin de fer au coin des rues Wellington et de Sébastopol en solidarité avec les protecteurs de l’eau des Premières Nations qui luttent contre l’oléoduc Dakota Access. Un rassemblement se déroule à côté, dans le parc de la Congrégation. Cette action est organisée en réponse à l’appel lancé par des leaders des Premières Nations de Standing Rock pour une journée d’action qui perturbe le train-train quotidien.
Le groupe qui bloque le chemin de fer explique son action dans la déclaration qui suit :
Debout avec Standing Rock
Nous sommes ici aujourd’hui, allochtones des quartiers Sud-Ouest de Montréal, sur des terres jamais cédées par les Kanien’kehá:ka, pour appuyer solidairement la lutte que mènent les protecteurs de l’eau des Premières Nations à Standing Rock contre la construction de l’oléoduc Dakota Access dans le Dakota Nord aux États-Unis.
Face aux dangers sur la vie des communautés et sur la nature qu’imposent de grandes compagnies pétrolières et les banques complices, la résistance contre ce projet destructeur est devenue nécessaire et doit s’étendre partout à travers le monde, y compris à Montréal et au Québec.
Ce projet d’oléoduc Dakota Access doit être arrêté et le pétrole doit demeurer là où il est, dans le sol. Aujourd’hui et jusqu’à la victoire, nous soutiendrons la lutte pour bloquer le projet d’oléoduc Dakota Access.
Quartiers sud-ouest de TIO’TIA :KE
SOLIDAIRES
Information (nous ne ferons pas d’entrevues avec les médias capitalistes)
Sur l’action (un photoreportage sera posté avant 18h, et, dans la semaine à venir, un court film) et sur la lutte à North Dakota: https://www.facebook.com/sud.ouest.tiotiake.solidaire.standing.rock/
Informations supplémentaires ici:
Sur l’oléoduc North Dakota, en français, en annexe [ci-dessous]
Sur les faits liés au transport du pétrole, en français, en annexe [ci-dessous]
Call for national day of action: Video: https://youtu.be/pKQLnDJ1YzM et https://actionnetwork.org/event_campaigns/nov-15-nodapl-day-of-action-at-army-corps-of-engineers
#noDAPL Solidarity: https://nodaplsolidarity.org/
West Coast Women Warrior’s Media Cooperative: https://www.facebook.com/Westcoastwomenwarriors/
Red Warrior camp: https://www.facebook.com/RedWarriorCamp/
Sacred Stone camp: https://www.facebook.com/CampOfTheSacredStone/
Hash tags
#NoDAPL #NoEnergyEast #StopKinderMorgan #WaterIsLife #StandWithStandingRock
L’OLÉODUC NORTH DAKOTA ACCESS (DAPL) & STANDING ROCK
Le DAPL est un oléoduc de pétrole brut issu de fracturation, dont la construction est dirigée par les plus puissantes industries de combustibles fossiles et leurs banques complices. Cet oléoduc détruira des sites sacrés, accentuera les changements climatiques et passera sous la rivière Missouri, ce qui pourrait occasionner la contamination d’eau potable de 8 million de personnes.
La trajectoire du DAPL traversera le territoire Lakota, où un traité est applicable, sur la réserve des Sioux de Standing Rock. Cela fait plusieurs mois que la tribu Sioux est à la tête de manifestations contre la construction controversée du Dakota Access Pipeline. Plusieurs milliers de personnes les ont rejoints pour former ce qui est considéré comme le plus grand rassemblement autochtones aux États-Unis depuis des centaines d’années. En ayant créé des campements tout au long de la trajectoire du pipeline, illes réussissent à bloquer sa construction. Cette résistance est devenue une réelle source d’inspiration pour les mouvements autochtones et écologiques à travers le monde.
LES PRÉOCCUPATIONS:
- Les déversements et les fuites du pipeline Dakota Access (DAPL) auraient un impact sur les citoyens, menaceraient la vie sauvage, la qualité de l’eau, et l’intégrité territoriale. Passant sur deux cours d’eau importants (le Fleuve Missouri et le Fleuve Mississippi), le pipeline est une menace majeure.
- En violation à la loi fédérale des États-Unis, Dakota Access a commencé les travaux sans avoir complété l’énoncé des incidences environnementales (EIE).
- La procédure d’autorisation du pipeline Dakota Access a continuellement évitée les consultations appropriées de nation à nation avec la tribu des Sioux de Standing Rock ainsi que la tribu des Sioux de Yankton.
- Les avantages de la création d’emplois sont minimes : les positions permanentes à temps plein pour les citoyens de Dakota du Nord crées grâce à la pipeline sont estimées à moins de dix.
- Le parcours proposé traverse le Fleuve Missouri au confluent du Fleuve Cannon Ball, une région d’importance cruciale au niveau culturel, spirituel et environnementale. Cette convergence est un lieu important pour l’histoire qui raconte l’origine des Mandan puisque c’est l’endroit où ils sont entrés dans le monde suite au grand déluge. Là où les deux cours d’eau se rencontrent a jadis crées Inyan Wkhánagapi Othí, roches sphériques sacrées (d’où l’expression colonisatrice ‘Cannon Ball’ – « Boulet de Canon »), mais suite au passage du Corps of Engineers de l’armée américaine qui a dragué et fait débordé les rivières dans les années 50, le courant a changé et les Roches Sacrées ne sont plus fabriquées. Il y aurait des cimetières et des villages historiques ainsi que des sites de dance du Soleil (Sundance) qui seraient directement affectés.
CITATIONS DES PROTECTEUR.RICES DE L’EAU (traduction libre):
”L’endroit où sera construit le pipeline se nomme le Cannonball, où les Mandan naquirent après la grande inondation. C’est aussi un endroit où illes pratiquaient les Okipa, ainsi que les Sundances. Plus tard, Wisespirit et Tantanka Ohitika y tiennent des sundances. Plusieurs anciens villages et sites d’enterrement Mandan, Cheyenne et Arikara se trouvent dans cette zone. C’est aussi ici que se trouve la roche sacrée médicinale qui prédit le futur.” – LaDonna Bravebull Allard (Lakota, Dakota).
”Les dangers qu’imposent l’avidité des grandes compagnies pétrolières ont un impact majeur sur les communautés vivant le long de la rivière Missouri. Lorsque ce oléoduc fuira, comme le font la majorité des oléoducs, la moitié de l’eau potable du Dakota du sud sera contaminée. Comment l’approbation de ce projet peut-elle être bénéfique pour les communautés, l’agriculture et l’élevage? Ce projet doit être arrêté. Les personnes des quatre bandes de Cheyenne River sont en solidarité avec les nations voisines. Elles appellent au support de tous les Oceti Sakowin ou Seven Council Fires, ainsi qu’aux allié.es tant autochtones qu’allochtones s’opposant à cet oléoduc.” – Joye Braun (Cheyenne River)
Source : Justice climatique Montréal : https://www.facebook.com/ClimateJusticeMontreal/
Le pétrole c’est la mort
L’eau c’est la vie
Transport du pétrole par chemin de fer
- 40% des wagons soit plus 53,000 wagons en 2013 ou 100,000 barils par jour circulent sur l’île de Montréal;
- Les trains arrivent de Vaudreuil-Dorion et se dirigent soit vers les raffineries de l’est par Mont-Royal et Ahuntsic, soit vers le pont Victoria et la rive-sud en traversant Saint-Henri et Pointe-Saint-Charles. (Journal Voir, mars 2015);
- Le pétrole vient principalement du Dakota Nord.
- On estime qu’environ 50 000 Québécois habitent à moins de 100 mètres d’un chemin de fer parcouru par les convois pétroliers, principalement dans les villes de Montréal, Longueuil, Saint-Hyacinthe, Drummondville et Sherbrooke.
- En 2014, 174 accidents de transport de matières dangereuses ont eu lieu au Canada (Bureau de la sécurité du Canada)
- Les nouvelles normes imposées par Ottawa pour le transport de matières dangereuses par wagons-citernes permettent-elles d’éviter des catastrophes comme celle de Lac-Mégantic? Non, répondent les experts. Radio-Canada mars 2015.
Transport du pétrole par pipeline
- On a signalé 11 accidents de pipelines en 2013 soit 4 de plus qu’en 2012 (Bureau de la Sécurité dans les transports (BST) du Canada);
- Le nombre d’incidents majeurs serait comparable entre les incidents ferroviaires et les pipelines. Journal de Montréal Samson 13 mars 2016
- Selon le Bureau de la Sécurité dans les transports (BST) du Canada, le pipeline ne serait pas nécessairement plus sécuritaire que le train pour le transport du pétrole.
- Saviez-vous que le fleuve Saint-Laurent est la source d’eau potable pour plus de 3,7 millions de personnes, dont la population de Montréal, soit 45 % de la population québécoise? Bien que l’industrie et les gouvernements tentent de se faire rassurants, on ne dénombre pas moins de 19 déversements majeurs d’au moins un million de litres et près de 950 déversements de plus petite envergure de 2004 à 2013 au Canada. (Fondation David Suzuki.)
- Le 20 juillet dernier, 69 000 personnes ont été privées d’eau potable dans la province canadienne du Saskatchewan, suite à la fuite de l’oléoduc de la compagnie Husky Energy. Un rapport publié le 2 septembre à la demande des communautés autochtones de la région dénonce la lenteur de réaction de l’entreprise : 14 heures ! Pendant ce temps 250 000 litres de pétrole brut se sont déversés dans la rivière Saskatchewan nord. Près de deux mois après l’accident, son eau n’est toujours pas potable.
Le chantier a été encerclé par une clôture, non pas barbelée mais de lames de rasoir, des puits profonds ont été creusés, le tout pour empêcher l’accès. Les travaux continuent, niant totalement la décision d’Obama de ‘faire une pause’.
Samedi, 12 novembre 2016, un homme travaillant dans le béton a foncé dans la foule en train de prier avec son camion, a menacé les gens avec son revolver, tiré des coups au-dessus de leurs têtes. Plusieurs personnes auraient été blessées par le camion. Voir photos et vidéos sur Censored News.
Lundi 14 novembre, les Protecteurs de l’Eau ont marché vers Bismarck, la capitale du Dakota du Nord, continuant à protester. Voir vidéos sur Censored News.
On peut craindre le pire, depuis l’annonce de l’élection de Trump, plus de 200 actes racistes, fascistes ou homophobes ont été signalés aux Etats-Unis. Les autorités du Dakota du Nord ayant toujours soutenu la compagnie pétrolière, il y a tout lieu de penser qu’elles se sentent aussi avoir tous les droits. Cependant, Obama a toujours tout le pouvoir, jusqu’au 20 janvier, et il pourrait donc prendre des mesures contre les contrevenants, et rappeler que tant que Trump n’a pas eu l’occasion de changer les lois, il peut les faire respecter. Apparemment, il préfère se taire et amortir le choc et la ‘transition’ auprès des alliés Européens.
Christine Prat
Numéros de téléphone de la Présidence:
(00 1) 202-456-1111
(00 1) 202-456-1414
Email:
https://www.whitehouse.gov/contact
The White House
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500
POUR UNE ACTION ANTICOLONIALE ET ANTIFASCISTE ‘FAITES QU’IL LEUR SOIT IMPOSSIBLE DE GOUVERNER EN TERRE VOLEE’
Publié par Indigenous Action
9 novembre 2016
Ook in het Nederlands
Traduction française Christine Prat
Pour ceux d’entre vous qui sont surpris des résultats de ce spectacle tumultueux, bienvenue dans l’ ‘Amérique’ que nous avons toujours connue.
C’est l’aveuglante ‘grandeur de l’Amérique’ aujourd’hui amplifiée par la droite nationaliste islamophobe et anti-immigrants.
Qu’un démagogue fasciste, élitiste et misogyne puisse être nommé à la tête d’un système politique, économique et social construit sur le capitalisme, le colonialisme, la suprématie des blancs, l’hétéro-patriarcat, l’esclavage et le génocide n’est pas une surprise. Ça n’a rien d’exceptionnel. C’est ce que ce pays a toujours représenté. Après tout, c’est un pays volé construit avec des vies volées.
Le mince amortisseur, récolté comme récompense d’être blanc, ou gagné en étant quelques échelons plus haut dans la hiérarchie socioéconomique, n’est qu’un voile qui fournit un degré de séparation subtil, permettant aux gens de se hisser juste au-dessus de la souffrance que nous avons connue pendant le régime néolibéral précédent.
Les 8 dernières années n’ont pas été un soulagement pour les immigrants. Le gouvernement Obama est responsable de l’expulsion de plus de gens qu’aucun autre gouvernement US de l’histoire. Entre 2009 et 2015, Obama a expulsé de force plus 2,5 millions de gens, ce qui dépasse le total de tous les présidents du XXème siècle. Les communautés Tohono O’odham ont été soumises à une forte militarisation et séparées par la frontière US/Mexique. Des villages entiers ont été déplacés et des sites sacrés ont été profanés. Ce sera amplifié par le ‘mur frontière’ dont Trump menace.
Ça n’a pas été non plus 8 années de soulagement pour ceux qui ont été bombardés et attaqués par des drones en Afghanistan, dans 90% des cas, des civils innocents.
Et comptabilisons aussi les incarcérations de masse et les meurtres de Noirs et de basanés commis impunément par la police. Ces 8 années n’ont pas changé la violence raciale d’état, elles n’ont fait que l’exciter par des proclamations obscènes d’une société ‘post-raciale’ alors que les Noirs se font tirer dessus par la police 2,5 fois plus que les Blancs.
Ajoutez-y que les Autochtones sont le ‘groupe racial le plus susceptible d’être tué par les forces de l’ordre’ aux Etats-Unis et qu’en plus, les femmes Autochtones se font agresser sexuellement et assassiner dans des proportions incomparables aux autres communautés, et vous aurez une idée plus claire de combien ces problèmes sont créés par le système.
Bien que le régime précédent reconnaisse la menace de réchauffement climatique, la réduction d’émissions de CO2 par l’extraction de charbon, en déclarant en même temps la saison ouverte pour la fracturation hydraulique et en permettant à l’industrie nucléaire de continuer ses attaques mortelles contre notre avenir, n’a pas été un acte significatif de développement ‘durable’. Le but de l’empire des Etats-Unis est de maintenir sa domination politique et économique, et ce but a toujours été alimenté par une guerre écocide contre Notre Mère la Terre aka colonialisme de ressources. Même le programme dans l’impasse de l’industrie à but non lucratif voudrait nous faire aller du blanchiment au ‘verdissement’ du capitalisme. Mais dans cette guerre contre Notre Mère la Terre, pouvons-nous risquer de recycler des tactiques inefficaces dans l’espoir que des actions symboliques changeront l’état d’esprit de nos oppresseurs ? Spécialement depuis que Trump a déclaré que le changement climatique était un ‘canular’ ?
Mais ce sont les deux faces de la même médaille. Les actes et attitudes fascistes, islamophobes, anti-immigrants, anti-Noirs, anti-Autochtones et misogynes de Trump représentent un système, pas seulement une personne ou un parti.
Un certain discours parle de moindre mal et se perd en diatribes sur un vague espoir, quelque part, mais ces thèmes nous ont été assénés, dans notre chair, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus cicatriser. C’est comme si nos corps étaient la terre profanée à chaque action de nos persécuteurs. Dans le cas de la politique électorale, ce processus n’est pas mis en question, les torts infligés non plus. Seule la mesure dans laquelle le voile couvre les blessures importe. La question n’est pas de voir les torts, mais de voir leur effet varier de la zone de confort jusqu’à la limite de l’insupportable. Ce processus est extrêmement réifiant et beaucoup d’entre nous jouent le rôle, parce que, aussi inquiétant que soit le fait d’être objectivé, l’alternative est d’être rendu invisible, inconnu, non-existant. Mais les luttes de résistance se dessèchent quand elles ne sont nourries que par un régime réduit de reconnaissance.
C’est une chose que la lutte générale, ininterrompue, contre le fascisme sait très bien.
« Nous devons rendre impossible pour Trump de gouverner le pays, et devons mettre le pouvoir dans les mains du peuple dans les rues. » – Lorenzo Komboa Ervin
Des mouvements récents comme les Vies des Noirs Comptent (en particulier les émeutes comme celles de Baltimore et de Milwaukee) et les luttes de résistance pour les sites sacrés et l’eau comme NoDAPL (Red Warrior Camp), ont touché des nerfs de la domination coloniale et de l’exploitation des Etats-Unis.
Des combats pour nos vies dans les rues contre le terrorisme de la police, aux ripostes des gens de LGBTQI2-S contre les attaques fascistes, et aux luttes pour défendre nos terres et notre eau sacrées contre les infrastructures développées par des entreprises privées soutenues par la violence d’état et le colonialisme de ressources, tous ces moments et mouvements sont le résultat de la résistance ininterrompue qui combat depuis des centaines d’années sur ces terres.
Nous avons cessé de parler d’espoir quand nous avons dû nous concentrer sur la survie.
Alors que les réformistes s’occupaient surtout de prolonger l’agonie, nous avons commencé à nous imprégner nous-mêmes de la conviction que la souffrance va empirer. Ce n’était pas renoncer à notre pouvoir, mais une affirmation de notre capacité de guérir à nos conditions. Nous nous sommes mis à préparer nos esprits, notre intellect et nos corps avec cette conviction. Nous nous sommes reconnectés à l’idée que nous n’avons jamais eu d’autre choix que de combattre. Que la colonisation a toujours été la guerre. Que nous sommes des survivants de sa violence. Que nous n’avons jamais cessé de nous battre.
Nous comprenons la différence entre le pouvoir sur et le pouvoir avec. Et qu’il y a plus de pouvoir dans le pouvoir du peuple que dans le fait de choisir qui règnera sur lui. Qu’aucun politicien ne pourra jamais représenter les modes de vie Autochtones dans le contexte d’un système politique établi par le colonialisme. Que les politiques représentatives/électorales s’opposent à la libération de l’oppression coloniale. Que les luttes de nos ancêtres pour défendre Notre Mère la Terre et ses êtres vivants avec des prières et les armes à la main, sont toujours la même lutte que nous poursuivons aujourd’hui.
Trump a doublé la mise sur la fragilité coloniale pendant ce spectacle et a gagné. Mais cette fragilité même démontre en même temps à quel point, ceux qui ont bénéficié historiquement le plus de ce système, sont en fait désespérés et effrayés.
Lorenzo Komboa Ervin a déclaré: « Nous devons rendre impossible pour Trump de gouverner le pays, et devons mettre le pouvoir dans les mains du peuple dans les rues. »
Assumez votre rôle dans ces luttes et organisez-vous. Nous sommes ingouvernables et devons rendre impossible pour le système de gouverner sur des terres volées et occupées.
L’ATTAQUE DU 2 NOVEMBRE 2016 A STANDING ROCK
Vidéo Unicorn Riot
STANDING ROCK: LE 2 NOVEMBRE LA POLICE ATTAQUE DES PROTECTEURS D’EAU DANS LA RIVIERE AVEC DES GRENADES LACRYMOGENES ET DU GAZ POIVRE
Publié sur Censored News
Le 2 novembre 2016
Traduction Christine Prat
Par Standing Rock Rising
Ce n’est pas précisément ce que Saint Jean Baptist se serait attendu à voir au cours d’une cérémonie de l’eau du matin.
Ce jour (2 novembre 2016), après la cérémonie de l’eau du matin, des manifestants pacifiques se sont dirigés par un pont improvisé vers Turtle Mountain, une colline funéraire sacrée, située juste au nord-est du camp, pour adresser des prières à leurs ancêtres. Ils se sont heurtés à nouveau à la violence des forces de l’ordre locales. La terre vers laquelle ils se dirigeaient appartient au Corps d’Armée et la police n’y a pas juridiction, et l’eau est un territoire neutre. Tout, dans les actions de la police d’aujourd’hui ne montre que de la corruption et la trahison contre le gouvernement des Etats-Unis et les droits garantis par les traités qu’ils ont signés, jurés et maintenus.
Bienvenue en Amérique. Le rêve Américain est un état policier.
L’Ile de la Tortue se lèvera.
Redhawk
DU CAMP DE SACRED STONES – La police est en train de profaner les tombes d’Alma Parkin et Matilda Galpin, des femmes Autochtones qui ont été propriétaires du Ranch de Cannonball autrefois, là où les gens de Dakota Access travaillent jour et nuit pour finir leur pipeline, bien qu’ils n’aient pas de permis pour traverser le Fleuve Dakota. Ils ont lâché du gaz poivré et des lacrymogènes sur les protecteurs de l’eau qui étaient dans la rivière les mains en l’air. Sur certaines photos, on peut voir le petit arbre au sommet de la colline où les blindés sont placés. C’est le site des tombes. C’est inacceptable.
[…]
PROTESTEZ! CI-DESSOUS, LES ADRESSES DES RESPONSABLES ET OFFICIELS DU DAKOTA DU NORD
Gouverneur du Dakota du nord Jack Dalrymple
600 East Boulevard Avenue
Bismarck, ND 58505-0100
Téléphone: (00 1) 701-328-2200
Email: http://www.governor.nd.gov/contact-us
https://www.facebook.com/NDGovDalrymple
https://twitter.com/NDGovDalrymple
Sheriff du Comté de Morton Kyle Kirchmeier
205 1st Ave NW
Mandan, ND 58554
Phone: 701-667-3330
Email: kyle.kirchmeier@mortonnd.org
https://www.facebook.com/MortonCountySD/
Président des commissaires du Comté de Morton Cody Schulz
Email: cody_schulz@hotmail.com
Téléphone: (00 1) 701-391-9698
https://www.facebook.com/CodySchulzForMortonCountyCommission
Sénateur du Dakota du Nord John Hoeven
Washington, D.C. Office
338 Russell Senate Office Building
Washington, D.C. 20510
Téléphone: (00 1) 202-224-2551
https://www.facebook.com/HoevenForSenate
https://twitter.com/SenJohnHoeven
Sénateur du Dakota du Nord Heidi Heitkamp
Washington Office
SH-110 Hart Senate Office Building
Washington, DC 20510
Téléphone: (00 1) 202-224-2043
https://www.facebook.com/SenatorHeidiHeitkamp
https://twitter.com/SenatorHeitkamp
Représentant du Dakota du Nord Kevin Cramer
Washington, D.C. Office
1032 Longworth House Office Building
Washington, DC 20515
Téléphone: (00 1) 202-225-2611
https://www.facebook.com/CongressmanKevinCramer
https://twitter.com/RepKevinCramer
Conor Handley, Facebook, 2-11-2016 (a aussi fourni les photos)
Today many of our protectors tried to cross the river to pray on top of a hill where Ocenti Sakowin ancestors are buried, this place has been desecrated by the police and DAPL. The militarized police responded with brutal force, a young man was shot point blank with a rubber bullet and has been coughing up blood, another woman was shot by one of heavily armed officers on a boat. Many of our people tried crossing the river after police destroyed our makeshift bridge, some of them are in critical condition after they were gassed and maced by police and went into shock from the freezing cold waters. Other brave people kept going back by boat to rescue those that were struggling in the cold water but police in their own boat attempted to stop them. These are WAR CRIMES, we are unarmed we are peaceful, no one even lifted a finger against these cops today. I am disgusted by the state of North Dakota and by this country that continues to perpetuate its genocide against Indigenous Peoples’. #NoDAPL #CrimesAgainstHumanity #WaterIsLife #MiniWiconi #IndigenousRising
Aujourd’hui, beaucoup de nos protecteurs ont essayé de traverser la rivière pour prier en haut d’une colline où des ancêtres Oceti Sakowin sont enterrés, un lieu qui a été profané par la police et DAPL. La police militarisée a réagi par la force brutale, un jeune homme a reçu une balle en caoutchouc tirée à bout portant et a craché du sang, une femme s’est fait tirer dessus par des officiers de police lourdement armés sur une barque. Beaucoup de gens ont essayé de traverser la rivière après que la police ait détruit notre pont improvisé, certains sont dans un état grave après avoir été gazés et aspergés de poivre par la police et sont en état de choc à cause du froid extrême de l’eau. D’autres gens courageux ont continué à y retourner en barque pour sauver ceux qui se débattaient dans l’eau glacée, mais la police, dans son propre bateau, a essayé de les en empêcher. Ce sont des CRIMES DE GUERRE, nous sommes sans armes, nous sommes pacifiques, personne n’a levé un doigt sur ces flics aujourd’hui. Je suis dégouté par l’état du Dakota du Nord et par ce pays qui continue à perpétrer son génocide contre les Peuples Autochtones.
Envoyez des lettres, des emails, téléphonez:
North Dakota Gov. Jack Dalrymple
600 East Boulevard Avenue
Bismarck, ND 58505-0100
Phone: 701-328-2200
Email: http://www.governor.nd.gov/contact-us
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https://twitter.com/NDGovDalrymple
Morton County Sheriff Kyle Kirchmeier
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MINE D’URANIUM PRES DU GRAND CANYON DU COLORADO: MENACE IMMINENTE POUR UN SITE SACRE HAVASUPAI & DES COMMUNAUTES DINE (NAVAJO)
Par Klee Benally
Indigenous Action Media
1er novembre 2016
Grand Canyon, Arizona – Le 13 octobre 2016, le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ) a accordé trois permis controversés, relatifs à la qualité de l’air, à des mines d’uranium près du Grand Canyon. L’extraction d’uranium profanera des sites sacrés et intoxiquera encore plus des communautés déjà affectées depuis des décennies par des mines d’uranium abandonnées encore radioactives.
« Notre Mère la Terre est très précieuse, tout ce qui vit en dépend, » dit le président du Chapitre de Cameron, Milton Tso, « l’uranium appartient à notre Mère, c’est en elle et devrait y rester. Il va y avoir une bataille, je vous garantie qu’il va y avoir une bataille, de ma part et de celle de tous les autres, si ce minerai arrive dans notre direction. »
« Nous sommes furieux de ce que l’ADEQ ait approuvé les permis concernant la qualité de l’air. » dit la membre du conseil Havasupai Carletta Tilousi, « Bien que nous ayons toujours eu une position ferme sur la protection des terres et des sites sacrés, une fois de plus, l’état d’Arizona s’abstient de protéger nos territoires du Grand Canyon en continuant à accorder des permis relatifs à la qualité de l’air. Nous sommes très déçus par le Service de la Qualité de l’Environnement. »
La compagnie Energy Fuels Resources, Inc. (EFRI) gère trois mines d’uranium avec des baux du Service des Forêts des Etats-Unis, sur des terres publiques près du Grand Canyon. Les mines EZ et Arizona 1 sont situées au nord du Parc National du Grand Canyon, et la Mine du Canyon est située à environs 10 km au sud du Parc. Les opérations à la mine Arizona 1 ont cessé, mais l’uranium est toujours entreposé sur le site et transporté à l’usine de retraitement de la compagnie, à White Mesa, en Utah. Les mines d’Energy Fuel EZ et Canyon sont actuellement en cours de développement.
LE MINERAI D’URANIUM DE LA MINE DU CANYON DEVRAIT ETRE TRANSPORTE DANS DES CAMIONS DE 30 TONNES, JUSQU’A 25 FOIS PAR JOUR, SUR 400 KM, PAR FLAGSTAFF, CAMERON, TUBA CITY, KAYENTA ET MEXICAN WATER, A L’USINE DE LA COMPAGNIE, A WHITE MESA, PRES DE BLANDING, EN UTAH.
La seule protection contre la pollution radioactive, pour les communautés le long du trajet, seraient des bâches goudronnées recouvrant le minerai radioactif.
Bien que la Nation Navajo ait interdit l’exploitation et le retraitement de l’uranium depuis 2005, rien n’empêche le transport de ce matériau dangereux en territoire Diné. L’interdiction de 2005 était largement due aux centaines de mines d’uranium abandonnées qui empoisonnent la réserve.
Des régions comme celle de Cameron continuent de faire face à un taux élevé de cancers et à l’empoisonnement de l’eau potable par les mines d’uranium laissées à l’abandon, héritage mortel de l’industrie nucléaire.
D’après l’EPA (Agence de Protection de l’Environnement US), « Approximativement, 30 % de la population Navajo n’a pas accès au réseau d’eau potable publique et est susceptible d’utiliser l’eau de sources rendues radioactives par l’uranium. »
Sur près de 290 km, le trajet de transport traverse la Nation Navajo, et emprunte des ponts au-dessus du Petit Colorado et de la rivière San Juan. En 1987, il y a eu deux accidents de camions de transport et du minerai d’uranium a été renversé sur des routes dans la Nation Navajo.
L’ADEQ a d’abord été contrainte de suspendre les permis relatifs à la pollution de l’air pour les trois mines, à cause du fort taux de radiation détecté à l’une des mines existantes. Le service a organisé récemment une série de consultations publiques dans le nord de l’Arizona, à propos des permis.
Au cours de la consultation du 30 août 2016 à Flagstaff, Arizona, Milton Tso a déclaré: « Maintenant nous parlons d’un des lieus les plus sacrés sur terre, que vous voulez creuser pour exploiter de l’uranium, le Grand Canyon du Colorado. Il n’est pas seulement sacré pour nous en tant qu’Autochtones, il l’est pour le monde entier. Des millions de gens viennent, juste pour admirer ce Canyon. Et l’eau qui y coule est très sacrée. Il n’y a pas de garantie de sécurité pour l’uranium, le pétrole ou quoique ce soit extrait de notre Mère. Il n’y a aucune garantie que ce sera sans danger, il n’y en a jamais, il y aura toujours une fuite, il y aura toujours un accident », dit Tso.
En approuvant les permis relatifs à la qualité de l’air pour les mines d’uranium, l’ADEQ a réagi aux inquiétudes du public concernant les bâches devant couvrir le minerai radioactif en imposant des exigences plus ‘strictes’ pour les bâches couvrant les camions. L’ADEQ a déclaré que « la bâche devrait dépasser de chaque côté de la plateforme du camion d’au moins 15 cm, et être attachée par une corde tous les 1,20 m. »
La Mine du Canyon, où EFRI fore actuellement pour extraire de l’uranium, est près de Red Butte, une montagne sacrée pour la Nation Havasupai. Red Butte, y compris le site de la Mine du Canyon, a été déclarée susceptible de figurer au Registre National des Lieus Historiques, en tant que Propriété Culturelle Traditionnelle, en 2009.
Carletta Tilousi, membre du conseil Havasupai, a témoigné lors de la consultation, « nous sommes la communauté la plus touchée, en première ligne de cette pollution cependant on ne nous a jamais donné l’occasion de donner notre avis et je pense que c’est un tort. Notre site le plus sacré, notre montagne sacrée la plus distinguée, nous a été ravie et a été totalement polluée. Nous ne pouvons plus y aller ni y tenir nos cérémonies comme nous l’avons fait pendant des siècles. Nous ne pouvons plus cueillir la sauge et le cèdre ni les brûler. »
En réponse au problème de la profanation de Red Butte, l’ADEQ a déclaré que « la loi de l’état n’autorise pas le Service à introduire des exigences non liées à la qualité de l’air dans la procédure d’attribution de ces permis; cependant, EFRI doit respecter toutes les autres exigences de l’état ou fédérales pour la protection de ces ressources et propriétés. » Aucune loi actuelle n’assure la protection de sites sacrés situés sur des terres fédérales.
Un commentaire soumis à l’ADEQ demandait que le service fasse faire des calculs pour déterminer les quantités d’émissions radioactives sur tout le trajet du transport en Arizona. Les gens de l’ADEQ ont répondu que l’ « ADEQ ne pouvait prendre en compte les émissions des camions hors du site pour prendre une décision d’accorder un permis. »
Plusieurs intervenants ont demandé que l’ADEQ fasse une évaluation des effets cumulatifs du radon, des radiations et de la poussière radioactive dans la région du Grand Canyon. Le service a déclaré que « la loi de l’état n’autorise pas le Service à prendre en considération les résultats d’une telle étude lors d’une décision d’accorder un permis pour un site spécifique. »
« IL ME SEMBLE QUE DES VIES HUMAINES SONT PLUS IMPORTANTES QUE LE PROFIT. QUE L’EAU EST PLUS IMPORTANTE QUE LE PROFIT » DIT CARLETTA TILOUSI AU COURS DE LA CONSULTATION, « J’AIMERAIS QUE VOUS CONSIDERIEZ SERIEUSEMENT CE QUE VOUS AVEZ DEVANT VOUS AVANT D’ACCORDER DE NOUVEAU VOTRE APPROBATION AUX COMPAGNIES MINIERES. »
Les mines d’uranium menacent de polluer d’avantage le Fleuve Colorado qui coule dans le Grand Canyon. Plus de 40 millions de gens dépendent de l’eau du Colorado. D’après l’Etude Géologique fédérale, 15 sources et cinq puits du bassin hydrologique du Grand Canyon ont déjà des hauts niveaux de radioactivité dus à l’extraction d’uranium passée dans la région.
EFRI déclare que la « Mine du Canyon a la plus haute teneur des Etats-Unis. » Le taux de production de la mine du Canyon est de 109 500 tonnes de minerai d’uranium par an. La compagnie est aussi autorisée à entreposer jusqu’à 13100 tonnes de minerai à la mine. Les piles de stockage radioactives seront arrosées pour contrôler la formation de poussière « et si cela s’avère insuffisant », une réduction de la taille des piles de stockage pourrait être instituée, ainsi que la construction de paravents, ou bien des bâches goudronnées seraient placées sur les piles de stockage.
En octobre 1984, Energy Fuel Nuclear a soumis un Projet d’Opérations pour une mine d’uranium de la concession de Canyon Mine sur des terres du Service National de la Forêt de Kaibab. La Déclaration finale d’Impact sur l’Environnement a été publiée en 1986, approuvant la mine. Bien qu’il n’y ait pas eu d’exploitation minière, des préparatifs ont immédiatement suivi cette décision. La Nation Havasupai et d’autres ont engagé des poursuites, mais ont perdu en 1991. En 1987, un groupe appelé la Conspiration Internationale Eco Terroriste d’Evan Mecham – EMETIC – a coupé 29 poteaux électriques de la Mine du Canyon, coûtant 200 000 dollars à la compagnie. La chute des cours de l’uranium a alors entrainé l’abandon du projet de mine, jusqu’à ce que Denison Mines, le propriétaire précédent des mines du Canyon, n’informe le Service des Forêts de leur intention de reprendre le développement de la mine, en 2011.
En 2006, les cours de l’uranium ont remonté et l’effet immédiat a été que des milliers de nouvelles demandes de concessions pour des mines d’uranium ont été déposées autour du Grand Canyon. En 2009, cette menace a poussé le Ministre de l’Intérieur des Etats-Unis à imposer un moratoire de 2 ans sur les nouvelles demandes de concessions sur plus de 4000 km² de terres fédérales autour du Grand Canyon. Le moratoire a été étendu à une halte de 20 ans des concessions pour extraire de l’uranium près du Grand Canyon en 2012. Cette interdiction aurait dû être rendue permanente par une proposition de loi visant à créer le Monument National de l’Héritage de la Région du Grand Canyon. Cependant, ni le moratoire ni la proposition de Monument National n’empêchent les mines d’uranium existantes, comme la Mine du Canyon, de fonctionner.
Le 27 octobre 2016, EFRI a annoncé avoir localisé du cuivre à haute teneur en forant le puits de la Mine du Canyon. La compagnie étudie actuellement si elle va ou non extraire le cuivre comme ‘sous-produit’ de l’exploitation d’uranium. EFRI a annoncé que ses actions avaient monté de 8% à Wall Street, après avoir annoncé que du cuivre avait été trouvé dans la mine.
« Nous n’avons été ni informés ni consultés convenablement à propos d’une quelconque nouvelle découverte de minerai » dit Carletta Tilousi. « Si c’est le cas, nous devons être consultés immédiatement par la compagnie minière et le Service des Forêts de Kaibab. »
La Forêt Nationale de Kaibab, qui a approuvé l’extraction minière sur la base d’une antique Loi sur les Mines de 1872, a été impliquée dans le litige concernant la Mine du Canyon depuis mars 2013. En 2015, La Cour de District fédérale a décidé en faveur du Service des Forêts des Etats-Unis contre une plainte déposée par le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique, le Sierra Club et la Tribu Havasupai.
Le 19 avril 2016, la Tribu Havasupai est allée en appel auprès de la Cour du 9ème Circuit, et le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club l’ont suivie. Les arguments oraux en appel concernant la Mine du Canyon seront entendus par la Cour du 9ème Circuit à San Francisco, Californie, le jeudi 15 décembre 2016 à 9h30 du matin dans la Salle d’Audience 4. Les appels concernant l’affaire de 2012 sur le retrait de minéraux passeront juste après.
Il y a plus de 15000 mines d’uranium abandonnées (AUM) dans tous les Etats-Unis. Clean Up The Mines, qui a proposé une loi pour résoudre le problème de la décontamination des AUM, milite pour que la décontamination des mines abandonnées soit entamée immédiatement.
« Les Nations Autochtones d’Amérique du Nord sont le canari du mineur des Etats-Unis, qui essaie d’éveiller les consciences des peuples du monde sur les dangers de la pollution radioactive » dit Charmaine White Face qui travaille dans une organisation du Dakota du Sud, Defenders of the Black Hills, et Clean Up The Mines.
Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui polluent des cours d’eau comme la Rivière Cheyenne et profane des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines d’uranium abandonnées sont situées à moins de 80 km du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés à la radioactivité chaque année. Les communautés Autochtones sont touchées hors de toutes proportions, étant donné qu’environs 75% des mines abandonnées sont situées sur des terres fédérales ou Tribales.
« LA COLONISATION N’EST PAS SEULEMENT LE VOL ET L’ASSIMILATION DE NOS TERRITOIRES ET DE NOS PEUPLES, AUJOURD’HUI NOUS COMBATTONS LE COLONIALISME NUCLEAIRE QUI VOLE NOTRE AVENIR » DIT LEONA MORGAN.
Lors d’un récent Forum Autochtone sur les Problèmes Nucléaires tenu en territoire Shoshone de l’ouest et Paiute du sud, Leona Morgan, de Diné No Nukes a déclaré: « Alors que les Etats-Unis ont plus de 15000 mines d’uranium abandonnées, ça n’a pas de sens de continuer à produire plus de déchets nucléaires alors qu’on ne sait pas où les mettre. Au lieu de dépenser des milliards pour moderniser les armes et subventionner les réacteurs nucléaires obsolètes, nous devons nous mettre à utiliser ces fonds pour décontaminer les régions touchées. Et commencer par laisser l’uranium dans le sol. »
« La colonisation n’est pas seulement le vol et l’assimilation de nos territoires et de nos peuples, aujourd’hui nous combattons le colonialisme nucléaire qui vole notre avenir » dit Leona Morgan.
Vidéo des interventions de Milton Tso et Carletta Tilousi:
Voir articles précédents sur les mines d’uranium dans le Grand Canyon,
en particulier l’article de Klee Benally publié en mars 2011
DES PROTECTEURS DE L’EAU ARRETES LE 27 OCTOBRE 2016, ONT ETE MIS EN CAGE DANS DES CHENILS. ON LEUR A AUSSI ATTRIBUE DES NUMEROS AU LIEU DE NOMS, COMME DANS LES CAMPS DE CONCENTRATION.
Par Brenda Norrell
Censored News
29 octobre 2016
Traduction Christine Prat
MANDAN, Dakota du Nord – Le Sheriff du Comté de Morton Kyle Kirchmeier a mis en cage de protecteurs de l’eau de Standing Rock dans des ‘chenils’ et ont inscrit des numéros sur leurs bras, comme dans des camps de concentration.
Après avoir été mise en cage dans un ‘chenil’ et s’être vue attribuer un numéro, comme dans les camps Nazi, une protectrice de l’eau a décrit les dégâts émotionnels créés par l’attaque violente de la police et les arrestations d’Anciens Amérindiens dans une vidéo publiée sur Facebook.
« Ce sont les gens bien et forts de notre communauté » dit-elle des Anciens arrêtés brutalement par la police et la Garde National, alors que la firme Dakota Access Pipeline viole les droits de l’homme et du citoyen et accélère la construction du dernier tronçon du pipeline.
Elle décrit la tristesse des sacs de cérémonie laissés sur le sol alors que les Anciens étaient arrêtés avec leurs plumes d’aigle dans les cheveux.
« Personne n’avait d’arme à feu ou autre » dit-elle en décrivant le gaz lacrymogène, les canons et les grenades assourdissants, le gaz au poivre et les fusils d’assaut chargés pointés sur eux.
Elle raconte comment les gens ont résisté au gaz lacrymogène et autres actes de violence qui leur ont été infligés ce jour-là, alors qu’ils défendaient des sites sacrés, des sites funéraires et l’eau sacrée du Fleuve Missouri.
Puis les protecteurs de l’eau, jeunes et vieux, ont été emmenés par bus à la prison.
« Nous avons été mis en cage dans des chenils »
« Nous étions assis directement sur le sol »
« Nous avons été marqués avec des numéros »
« Nous avons été détenus dans le garage »
Ils ont mis les femmes dans deux chenils couverts de bâches dans le garage. Elles ne pouvaient rien voir. Elle dit qu’elle ne pouvait chasser cela de son esprit.
Les protecteurs de l’eau ont eu des numéros marqués sur leurs bras, comme le faisaient les Nazis dans les camps de concentration.
Le Sheriff du Comté de Morton, la police et la Garde Nationale ont commis des actes de torture en plaçant un sac sur un protecteur de l’eau, lorsque plusieurs d’entre eux s’étaient enchainés pour protéger l’eau et les sites funéraires. La police, particulièrement violente, a commis d’autres actes de torture en versant de l’eau sur des protecteurs menottés dans le froid.
LA COLONISATION C’EST LA GUERRE!
Par Klee Benally
Publié sur Facebook
28 octobre 2016
Traduction Christine Prat
C’est un instantané de la résistance au 21ème siècle au colonialisme des ressources. Cette lutte n’a pas commencé et ne s’arrêtera pas avec le pipeline Dakota Access.
Il y a un contexte, profondément inscrit avec des mots qui sont des cicatrices sur notre Mère. Nous pouvons les lire, c’est l’histoire de la souffrance et du traumatisme du pays.
C’est notre traumatisme.
Là où il y a de la douleur, il y a une cause. Les praticiens de la médecine traditionnelle Diné disent de rechercher ce qu’est la cause essentielle puis recommandent quelle prière ou cérémonie serait appropriée pour un patient en particulier. Dans notre culture, nous ne traitons pas les symptômes. C’est comme ça que nous guérissons.
De la même manière, il est crucial de comprendre que le réchauffement climatique est une conséquence de la guerre contre Notre Mère la Terre et que les sites sacrés sont parties intégrales pour le maintien de l’équilibre avec le monde naturel. Il y a des dimensions physiques et spirituelles dans cette guerre coloniale qui, quand nous sommes confrontés à la police, la font paraître presque sans fin.
Ce système ne comprend pas le caractère sacré de l’eau ou de la terre, à moins que ça ne rapporte. La réalité est que tant que Notre Mère la Terre sera considérée comme une marchandise, ce conflit durera.
Cela signifie que pour arrêter complètement ces oléoducs, nous devons mettre un terme à la machine politique et aux systèmes qui les engendrent.
Il est aussi crucial de comprendre que la police existe pour conserver et imposer la loi coloniale. Leur institution, qui prend ses racines dans une histoire de suprématisme blanc, n’a servi que ceux qui cherchent à profaner et exploiter la terre et l’eau sacrées. Ils assassinent les Noirs et les Basanés en toute impunité, ils protègent les entreprises qui commettent des actes de génocide et écocide culturels. Ils serrent la main des milices blanches armées ‘d’occupation’ et tirent des balles de caoutchouc, des lacrymogènes, des grenades assourdissantes, et arrêtent des Anciens en train de prier pacifiquement.
Ce système n’est pas cassé, il a été fait pour fonctionner comme cela.
La société dominante se débat pour comprendre cette lutte, mais pour que ça arrive, il faut qu’ils reconnaissent et résolvent l’écocide, le génocide, l’esclavage.
La justice environnementale et sociale ne peut pas être complètement réalisée dans le contexte du colonialisme de peuplement. Ceci signifie que la conscience anticoloniale, ou conscience de colon, doit être à l’intersection de l’analyse et de l’action concernant les terres Autochtones volées.
Quand il s’agit de luttes Autochtones historiques pour la survie, il se peut que le plus grand défi organisationnel pour l’esprit du combat #nodapl soit de s’assurer qu’il n’est pas engagé en tant qu’exception ou coopté et absorbé dans le milieu politique progressiste de l’industrie à but non-lucratif, mais comme référence à laquelle nous pouvons nous connecter, réfléchir, construire et continuer à combattre pour la libération de Notre Mère la Terre et de tous ses êtres. A travers la fumée des feux sacrés, des machines brûlées, et des barricades fumantes, nous voyons que c’est possible. Que c’est comment guérir.
#nodapl #defendthesacred #waterislife #thefrontlineiseverywhere #capitalismistheenemyofmotherearth #acab #accomplices
Par le Camp de Sacred Stones
Publié sur Censored News
Le 28 octobre 2016
Traduction Christine Prat
CANNONBALL, Dakota du Nord – Plus de 300 policiers en tenue d’émeute, 8 véhicules tout terrain spéciaux, 5 blindés, 2 hélicoptères et de nombreux véhicules tout terrain militarisés sont apparus au nord du nouveau camp de première ligne, à l’est de la Nationale 1806. Le Camp du Traité de 1851 a été érigé dimanche dernier [23 octobre] en travers de la route du pipeline, sur un terrain récemment acheté par DAPL [Dakota Access Pipeline, nom de la filiale d’Energy Transfer Partners]. Ce jour, ce camp, une récupération d’un territoire Dakota non-cédé affirmé comme faisant partie de la Réserve de Standing Rock dans le Traité de Fort Laramie de 1851, a été évacué avec beaucoup de violence. Deux barricades établies le weekend dernier pour permettre cette [ré]occupation ont aussi été supprimées. En plus du gaz poivré et des grenades à percussion, des mitraillettes ont également été utilisées pour tirer dans la foule avec des munitions non mortelles et un canon assourdissant a été utilisé. Au moins une personne a été attaquée au taser et un crochet a pénétré dans son visage, près de son œil. Une autre a reçu une balle en caoutchouc dans le visage.
Un cercle de prière d’Anciens, dont plusieurs femmes, a été interrompu et tous ont été arrêtés pour s’être tenus pacifiquement sur une route publique. Un tipi avait été érigé sur la route et a été démoli violemment, en dépit des promesses des forces de l’ordre prétendant qu’elles se contenteraient de marquer le tipi d’un ruban jaune et de demander à ces propriétaires de le reprendre. Un groupe de protecteurs de l’eau ont été tirés d’une cérémonie dans une loge de sudation érigée sur le trajet du pipeline, alors qu’ils étaient peu vêtus, jetés à terre et arrêtés.
Une jeune membre du Conseil International de la Jeunesse Autochtone (IIYC) dont le poignet avait été brisé lors d’une arrestation de masse le 22 octobre, a été à nouveau blessée par un officier de police qui a saisi son poignet visiblement blessé et l’a tordu, lors d’une tentative d’arrestation. Au moins six autres membres du conseil de jeunesse ont témoigné avoir été gazés au poivre jusqu’à cinq fois et ont aussi été visés et frappés par des cartouches non mortelles. En plus d’avoir été attaqué, un autel et un bâton sacré ont été arrachés des mains d’un membre de l’IIYC par un policier. Plusieurs autres objets sacrés ont été volés, parmi lesquels une pipe sacrée.
Deux membres du personnel médical qui aidaient les gens sur la ligne de front ont été matraqués et jetés en bas du véhicule sur lequel ils se trouvaient. Puis la police a saisi un autre membre du personnel médical, qui conduisait la voiture, du siège du conducteur, alors que la voiture avançait encore. Un autre protecteur a dû sauter dans la voiture pour l’arrêter avant qu’elle ne heurte des gens.
Des membres de la nation des chevaux ont amené environs 100 bisons de l’ouest et du sud-ouest du Ranch de Cannonball sur la zone du DAPL. Un cavalier a été touché par peut-être quatre balles en caoutchouc et son cheval aurait été touché aux pattes par de vraies balles. Il a été tiré sur un autre cheval qui n’a pas survécu.
Un garde de la sécurité privée de DAPL a été reconnu parmi les protecteurs, avec un fusil automatique alors qu’il se dirigeait vers le camp. Des protecteurs de l’eau sont intervenus rapidement tandis que l’homme essayait de fuir dans son pickup. Un protecteur a arrêté le véhicule avant que le garde de la sécurité privée ne fuie dans les eaux à côté, son arme à la main. La police du Bureau des Affaires Indiennes est arrivée sur place pour l’appréhender.
Trois protecteurs de l’eau se sont enchainés à un camion au milieu de la route et l’ont entouré de grands troncs d’arbres. Après plusieurs heures de face à face, la police a avancé en ligne et repoussé les gens à environs 1,6 km plus bas sur la route principale, vers le camp principal sur la Rivière Cannonball. Les protecteurs de l’eau se sont alors retirés sur le pont au-dessus de la Nationale 1806 et y ont érigé une grande barricade en feu que la police n’a pas réussi à passer.
Les forces de l’ordre d’au moins cinq états (Dakota du Nord, Dakota du Sud, Minnesota, Wyoming et Nebraska) étaient présentes aujourd’hui, dans le cadre de l’EMAC, l’Assistance Compacte de Gestion d’Urgence. Cette loi a été adoptée par le gouvernement de Bill Clinton et autorise les états à partager leurs forces de l’ordre en cas d’urgence. Elle est faite pour les catastrophes naturelles et n’a été utilisée que deux fois pour des manifestations; une fois l’été 2015 pendant les manifestations de Baltimore et ici sur la Réserve de Standing Rock. Plus de 100 personnes au total ont été arrêtées aujourd’hui.
Kandi Mossett, du Réseau Environnemental Autochtone [Indigenous Environmental Network] a déclaré: « Je suis allée sur la ligne de front prier pour la protection du Fleuve Missouri; je me suis retrouvée dans ce que je ne peux décrire autrement qu’une zone de guerre. J’ai reçu du gaz poivré au visage, le type à côté de moi a été touché par quelque chose qui ne pénétrait pas la peau mais lui a cassé des côtes; un autre type près de moi a été tiré arbitrairement par la police, me poussant au milieu des policiers qui m’ont tenue à distance avec des matraques, puis ont essayé de me saisir. Je suis toujours sous le choc; attendant de me réveiller de ce qui est certainement un cauchemar bien que ce soit ma réalité en tant que femme autochtone, en 2016, qui essaie de défendre ce qui est sacré. »
LaDonna Bravebull Allard, du Camp de Sacred Stone dit « Mon peuple défend l’eau, et ils nous attaquent. Mon peuple défend les tombes de notre peuple, et ils nous attaquent. Mon peuple défend nos sites sacrés, et ils nous attaquent. Mon peuple prie, et ils nous interrompent, nous trainent hors de nos prières, et nous jettent dans la boue. Je sais que c’est l’Amérique – c’est l’histoire de mon peuple. L’Amérique a avancé à travers le sang de mon peuple. Comment pouvons-nous tenir face à la violence? Parce que je suis née sur cette terre, parce que les racines poussent de mes pieds, parce que j’aime cette terre et honore l’eau. N’avons-nous rien appris de l’histoire? Je prie pour chacun de ceux qui résistent. Nous ne pouvons plus vivre comme cela. Ça doit cesser – mes petits-enfants ont le droit de vivre. Le monde a le droit de vivre. L’eau, le sang vital du monde, a le droit de vivre. Mni Wiconi, l’Eau c’est la Vie. Priez pour l’eau, priez pour les gens. Arrêtez le Dakota Access – assassin du monde. »
Eryn Wise, du Conseil International de la Jeunesse Autochtone a déclaré: « Aujourd’hui, plus de la moitié des membres de notre conseil de jeunesse ont été attaqués, blessés ou arrêtés. En plus de nos frères et sœurs blessés ou incarcérés, nous avons vu la police voler notre bâton sacré. Je n’ai pas de mots pour ce qui est arrivé à chacun d’entre nous aujourd’hui. Ils essaient de réécrire notre histoire et nous ne l’autoriserons tout simplement pas. Notre jeunesse regarde et se souvient des visages des policiers qui les ont agressés. Ils prient pour eux. »