Femmes Navajo protestant à New York pendant le Sommet sur le Climat. Des dizaines de milliers de manifestants ont protesté à New York. De nombreuses autres manifestations ont eu lieu un peu partout dans le monde. Voir d’autres photos de la manifestation sur Indigenous Resistance

Ci-dessous un article de Brenda Norrell, publié quelques jours avant le début du Sommet. De nombreux Autochtones avaient déjà exprimé leur désaccord.

 

LES AUTOCHTONES DENONCENT LE SOMMET SUR LE CLIMAT ET LA CONFERENCE MONDIALE AUTOCHTONE

Par Brenda Norrell
18 septembre 2014
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Traduction Christine Prat

Tandis que les intérêts des grandes corporations détournent le Sommet sur le Climat des Nations Unies et que des imposteurs essaient de prendre le contrôle de la Conférence Mondiale Autochtone des Nations Unis, les deux ayant lieu à New York, des Autochtones partout dans le monde se font entendre pour dénoncer ceux qui récupèrent leurs luttes pour des gains personnels ou au profit des grandes entreprises.

Alors que seul des participants strictement sélectionnés sont invités à participer à la Conférence Mondiale Autochtone, des Peuples Autochtones partout dans le monde dénoncent les auto-désignés, et les non-lucratifs largement subventionnés, souvent avec des salaires non déclarés, des budgets de voyage, et des agendas secrets, qui sont devenus les porte-parole auto-désignés des Autochtones de la base.

Cependant, beaucoup de non-invités – les gens de la base authentique, vivant dans les communautés et qui combattent les mines, la fracturation hydraulique et la destruction – participeront à la Marche des Peuples pour le Climat et conduiront la Marche à New York le 21 septembre 2014.

Entretemps, de nombreux Autochtones dénoncent à la fois le Sommet sur le Climat de Ban-Ki Moon et l’agenda sélectif de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones.

Le Réseau Environnemental Autochtone [Indigenous Environmental Network] et La Via Campesina se joignent à d’autres mouvements sociaux, pour la justice et écologistes pour dénoncer le Sommet sur le Climat de Ban-Ki Moon, le 23 septembre.

Dans une déclaration commune, les mouvements appellent à « un changement de système plutôt que des promesses volontaristes, des initiatives fondées sur le marché et les partenariats privé-public destructeurs qui figurent actuellement à l’agenda du Sommet, telles que REDD, l’Agriculture Intelligente pour le Climat et l’initiative Energie Durable pour Tous. »

La déclaration appelle à « 10 actions concrètes à prendre pour prévenir le chaos climatique, parmi elles des engagements contraignants pour maintenir l’élévation de la température à un maximum de 1,5 degrés. Les mouvements sociaux continuent de prévenir contre ce qu’ils appellent de ‘fausses solutions’ et les actions dommageables que les grandes compagnies invitées par le Secrétaire Général de ONU Ban-Ki Moon à jouer un rôle de premier plan au Sommet sur le Climat pressent d’adopter. »

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Guatemala

Dans les Territoires Maya de Ixim Uleu, au Guatemala, le Conseil Abya Yala a dénoncé l’agenda sélectif de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones, des 22 et 23 septembre à New York.

« Nous dénonçons le manque de légitimité de la représentation d’Autochtones auto-désignés ou de ceux nommés par des gouvernements, qui ne représentent pas les exigences légitimes de nos peuples, comme dans le cas de la « Conférence Mondiale sur les Peuples Autochtones » qui n’est rien d’autre qu’une assemblée plénière des états membres des Nations Unies. Nous demandons que ces gouvernements se soumettent avec les accords internationaux adéquats et les traités, dans la reconnaissance totale, le respect et la protection des droits des Peuples Autochtones.
« De même, nous rejetons la représentation du Conseil Autochtone d’Amérique Centrale (CICA) parce qu’il ne nous représente pas en tant que Peuples Autochtones, mais représentent les intérêts des gouvernements nationaux et des oligarchies successifs. »

Extrait de http://indigenousresistancejuly2014.blogspot.com/2014/09/guatemala-indigenous-council-denounces.html

Avec l’effondrement des médias, particulièrement les médias nationaux des Etats-Unis traitant du Pays Indien, les imposteurs parmi les organisations à but non-lucratif ont été popularisés par les imposteurs dans les médias : des journalistes de bureau, qui plagient ce qu’ils trouvent sur Internet et sortent rarement de chez eux. La presse papier a été stérilisée par les reporters en chambre qui plagient systématiquement et récrivent ce que d’autres ont obtenu en travaillant dur, le déguisent par une brève interview téléphonique, et ajoutent une photo volée sur Internet.
Le résultat est une imposture généralisée dans le journalisme en Pays Indien, et la popularisation des imposteurs au sein des organisations à but non-lucratif. Dans les deux cas, ils comptent sur le maquillage et la tromperie pour rester au pouvoir.

Brenda Norrell

 

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OWE AKU

Bring back the Way

 

 

 

 

AUDITIONS DE POWERTECH, EXTRACTION D’URANIUM ET PROTECTION DE L’EAU SACREE, MISE A JOUR

Par Owe Aku Projet de Justice International
25 août 2014

Traduction Christine Prat

 

« Mni est notre première demeure, quand nous arrivons sur Notre Mère la Terre, l’eau du ventre de notre mère est notre première habitation. L’eau est notre premier médicament. Sans eau, il n’y a pas de vie. » Debra White Plume

Kiza Park, Pays Oglala, 24 août 2014 – La Protection de l’Eau Sacrée « est une priorité à long terme du travail d’Owe Aku pour s’engager à protéger l’eau sacrée à l’intérieur des frontières du Traité*. Cet aspect de notre travail est mis en œuvre par les droits des traités et l’éducation en matière de droits de l’homme et par des actions concernant l’eau potable et la protection de l’environnement. Nous avons commencé ce travail en 2005, par une enquête sur a qualité de l’eau potable et l’état de santé de nos gens de Pine Ridge » (Justice Environnementale & La Survie d’Un Peuple : l’Extraction d’Uranium et le Peuple Oglala, par Debra White Plume, Owe Aku, www.oweakuinternational.org ). Depuis, Owe Aku s’est fait beaucoup d’alliés et a mis sur pied plusieurs projets concernant la protection de l’Eau Sacrée.

Bien que notre travail ce soit concentré dans les années passées sur l’oléoduc Keystone XL, nos efforts ont aussi porté sur le défis posé par l’extraction d’uranium dans les Black Hills, entre autres une demande de permis de PowerTech dans une zone près d’Edgemont, dans le Dakota du Sud. Le procédé projeté par PowerTech est extrêmement toxique, çà s’appelle lixiviation in situ et utilise 35000 litres d’eau par minute. PowerTech, qui était une entreprise canadienne et a été vendue à une entreprise chinoise (Azarga Resources Ltd.) étant donné que l’opposition à leur projet d’extraction d’uranium a commencé en 2010, en est maintenant à sa deuxième demande de permis devant la Commission de Régulation Nucléaire. La semaine passée l’affaire a continué à Hot Springs et Rapid City.

Lundi (18 août) était consacré aux commentaires publics à Hot Springs. On pouvait voir partout en ville devant des maisons, des panneaux jaunes et rouges proclamant « Pas d’extraction d’uranium ». Il était clair que l’Alliance pour l’Eau Propre et l’Alliance Rurale du Dakota avaient bien fait leur travail et nous disons Wopila (merci). Au forum des commentaires publics, 68 personnes des communautés dont l’eau serait le plus affectée se sont adressées aux juges administratifs. 59 d’entre elles étaient opposées à l’assaut contre l’Eau Sacrée. Ces objections étaient présentées par la Tribu Sioux Oglala et les ‘Consolidated Interveners’ (Susan Henderson, Dayton Hyde, l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, et beaucoup d’individus). Compte tenu des règles très compliquées et de la bureaucratie, les Juges du Conseil des Licences Atomiques ont pu choisir dans la longue liste d’objections apportée par les opposants (la liste des objections au permis qui ont été traitées se trouve à la fin de ce rapport). Les 59 personnes en faveur de l’Eau Sacrée ont traité différents problèmes mais avec le même but : garder l’eau sans danger et propre pour les générations futures.

L’avocat de la Municipalité, qui parlait au nom du maire de Rapid City, dit au jury que le projet de PowerTech menaçait de contaminer la principale source d’eau potable de cette ville et soulevait de graves inquiétudes au Conseil Municipal et parmi les gens de la ville. D’autres ont parlé des 100% de risques pris par tous les habitants de cette région pour donner de l’eau gratuite pour les profits d’une compagnie étrangère. « Un de nos plus grands soucis est la quantité d’eau [que PowerTech va prendre]. Plus de 17 millions de mètres cube d’eau auront disparu pour toujours. » Selon un système de contrôle par PowerTech que le Dakota du Sud lui accorde, « une fois que les droits sur l’eau auront été accordés, l’état du Dakota du Sud n’aura plus AUCUN contrôle sur ce qui arrive à l’eau, comment elle est utilisée, ou ce qu’il en sera des effets négatifs », dit un membre d’Action Rurale du Dakota. Un membre de l’Alliance pour l’Eau Propre dit aux juges comment les traités passés avec les Lakota Oyate étaient violés et qu’eux-mêmes, de la Commission de Régulation Nucléaire, n’appliquaient pas leurs propres lois et règlements fédéraux ; à noter que ce sont les mêmes arguments que le Projet de Justice International d’Owe Aku a présenté devant des instances telles que les Nations Unis.

Les trois jours suivants (du 19 au 21) de la procédure formelle se sont déroulés à l’Hôtel Alex Johnson et le premier jour, les Protecteurs de l’Eau ont remporté une victoire. Depuis le début de l’affaire, il y a plusieurs années, PowerTech avait obtenu de nouvelles informations sur le site de la future mine par des forages d’échantillons pris dans la Terre, et n’avait révélé ces informations à personne, pas même à la Commission de Régulation Nucléaire ni aux juges. Cependant PowerTech a reçu l’ordre de donner ces informations.

Bien que très technique, l’essentiel de l’audience a été consacré aux mêmes objections à la demande de permis que celles qui avaient été exprimées lors de la séance publique de la veille. Chaque partie avait plusieurs experts répondant aux questions des juges sur les connexions entre les nappes aquifères, les relations entre elles et avec les eaux de surface, les effets d’inondations, de tremblements de terre et du vent sur les bassins de déchets, aussi bien que sur les conséquences de la sécheresse et l’impact énorme de l’utilisation de l’eau sur le taux de régénération des nappes aquifères. Bien que ce ne soit pas une affaire judiciaire, les avocats ont été autorisés à interroger les ‘témoins’ et un témoignage a été donné sur les résultats dramatiques de la lixiviation in situ sur l’héritage culturel, historique et contemporain des Lakota Oyate.

Wilmer Mesteth et Dennis Yellow Thunder, du Service des Ressources Naturelles de la Tribu Sioux Oglala, ont inscrit les commentaires publics dans le compte rendu officiel. Mesteth, un enseignant respecté du Oglala Lakota College et guide Spirituel Traditionnel de la Nation Lakota, a parlé seulement en Lakota, sans traduction. Il est intéressant de noter que les organisateurs ne se sont pas demandé combien de Lakota auraient pu faire des commentaires s’il y avait eu un interprète.

David Frankel, avocat de l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, a utilisé une analogie avec le basketball (appropriée en Pays Lakota) en expliquant au jury : « PowerTech a un banc plein de joueurs, d’entraîneurs et de physiothérapeutes, alors que nous avons cinq gars qui courent sur le terrain qui ont toujours été là. Ils pensent qu’ils peuvent nous battre mais ils ne se rendent pas compte que nous ne sommes pas procéduriers. PowerTech doit encore se débarrasser de plusieurs obstacles. » En attendant, leurs fonds pour les affaires de justice se vident, le prix de l’uranium s’effondre et qui sait ce que leurs nouveaux propriétaires en Chine pourraient faire. Nous, nous savons ce que nous ferons : protéger l’Eau Sacrée.

DebraWPuranium25-8-2014

 

Liste des points litigieux dans l’affaire PowerTech (site d’obtention d’uranium in situ de Dewey-Burdock), devant le Conseil de la Sécurité Atomique et de l’Attribution de Licences

– N’ont pas satisfait aux exigences légales qui s’appliquent en matière de protection des ressources historiques et culturelles
– N’ont pas impliqué ni consulté toutes les tribus concernées comme l’exige la loi fédérale
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas les informations nécessaires pour une détermination adéquate de la qualité de l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas d’informations hydrogéologiques prouvant la capacité à contenir la migration de fluides et permettant d’évaluer les effets potentiels sur les eaux souterraines
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental n’analyse pas de manière adéquate les impacts quantitatifs sur l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne décrit ni n’analyse de manière adéquate les mesures visant à atténuer les risques.

 

*lakotanationmap1_medEn jaune, le territoire selon le traité de 1868

 

Pas de profanation au bénéfice des transports : des soutiens rejoignent la Jeunesse Akimel O’odham pour manifester contre le Service des Transports d’Arizona

 

Par le Collectif de la Jeunesse Akimel O’odham
Publié par Indigenous Resistance
28 août 2014
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Traduction Christine Prat

 

Mercredi 27 août 2014, un groupe de 20 personnes de la Communauté Indienne de la Rivière Gila et de la région de Phoenix, s’est rassemblé pour protester contre la portion du périphérique 202 de la Montagne du Sud, planifié par le Service des Transports de l’Arizona (ADOT), et la décision d’ouvrir l’autoroute de la Montagne du Sud à des propositions de Partenariat Privé-Public (P3). Un P3 est un marché conclu entre le secteur publique et une ou plusieurs compagnies qui se chargent d’une combinaison de design, construction, entretient et financement, ce qui rend le projet plus abordable et permet de construire une autoroute d’1,8 milliards de dollars sans que l’ADOT doive fournir les fonds. Les entreprises bénéficient de réductions d’impôts, de prêts à un taux d’intérêts très bas, et d’argent des impôts pendant des années.

Les opposants à l’autoroute ont défilé et se sont rassemblés à l’extérieur et à l’intérieur du MAG, le Conseil Régional des Associations de Gouvernements du comté de Maricopa [un comté est l’équivalent d’un département français, celui de Maricopa est le plus peuplé vu qu’il a Phoenix pour capitale] et du lieu de réunions du Comité de Planning Prioritaire de l’ADOT [Service des Transports], qui ont une influence directe sur le planning et l’approbation du projet d’autoroute. Les Résistants portaient des banderoles disant « Défendez le Sacré : Sauvez la Montagne du Sud » et « Attention aux risques biologiques : Périphérique 202 ». Des membres du Collectif de la Jeunesse Akimel O’odham étaient présents et ont fait part des effets négatifs sur la santé et l’environnement et des implications culturelles qu’aurait l’autoroute si elle était construite.

Les manifestants qui se sont exprimés au meeting ont particulièrement souligné le racisme inhérent à la décision de l’ADOT de mettre les bouchées doubles sur la construction du projet d’autoroute après que les membres de la Communauté Indienne de la Rivière Gila aient voté ‘non à la construction’ dans un vote officiel. Le fait que l’ADOT ignore les objections du peuple Akimel O’odham de la Communauté Indienne de la Rivière Gila, et ses processus démocratiques, montre que l’ADOT s’est voué à remplir les poches des entrepreneurs et des entreprises de construction, et non à respecter les prises de décisions des habitants d’origine de cette région.

« Gila River a dit non trois fois. Le plus récemment en 2012, la Communauté Indienne de la Rivière Gila a voté pour l’option de Non Construction parce que Muhaḍagĭ Doʼag (la Montagne du Sud) est un site sacré. Mais le MAG et l’ADOT font toujours pression pour cette autoroute avec le partenariat P3, qui sape complètement la souveraineté tribale » dit Andrew Pedro de Sacaton. « Non veut dire Non. »

Citant le manque d’eau comme une des raisons, un orateur a déclaré : « Nous n’avons pas besoin d’expansion, certainement pas sous forme de nouvelles routes, et certainement pas dans le but de faciliter le transport de marchandises du commerce international. »

L’annonce de l’ADOT d’ouvrir les projets d’autoroute de la Montagne du Sud aux propositions de partenariat P3 vient avant la publication attendue pour cet automne de la déclaration finale d’impact environnemental (FEIS). La manifestation d’aujourd’hui n’est qu’une parmi toutes celles que les membres de la Communauté Indienne de la Rivière Gila et des résidents de la région de Phoenix ont organisées pour s’opposer au projet de périphérique 202 au cours des six dernières années.
De nombreux orateurs ont déclaré que si l’ADOT insistait pour construire cette route, les résistants à l’autoroute ne leur faciliteraient pas la tâche.
« Nous sommes ici pour vous (l’ADOT) montrer que nous ne vous faciliterons pas les choses. Si ce doit être se mettre physiquement en travers d’un tracteur, qu’il en soit ainsi ».
Wikipédia : The South Mountain Preserve is part of the Phoenix Parks System and is the second largest municipal park in the world / La Réserve Naturelle de la Montagne du Sud fait partie des Parcs de Phoenix et est le deuxième parc municipal au monde.

 

 

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NICOLE HORSEHERDER DENONCE LA CENTRALE AU CHARBON TRES POLLUANTE EN PAYS NAVAJO, QUI FOURNIT ESSENTIELLEMENT DE L’ELECTRICITE A PHOENIX ET TUCSON ET EMPOISONNE LES NAVAJOS

 

Par Nicole Horseherder
Article paru dans l’ ‘Arizona Republic’
et publié par Indigenous Resistance avec la permission de Nicole Horseherder
le 22 août 2014
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Traduction Christine Prat

 

Le Président Obama et son Agence de Protection de l’Environnement [EPA] font pression pour que soit nettoyée la plus vieille et la plus polluante des centrales au charbon de notre nation.

Malheureusement, pour les Diné (Navajos), ce sera une longue route. La Centrale Navajo [Navajo Generating Station], la seule centrale au charbon dont le gouvernement des Etats-Unis est l’un des gestionnaires, serait le bon endroit pour commencer.
Au lieu de cela, les gens de la Nation Navajo continueront à respirer des poisons et de l’air pollué pendant trois décennies de plus.

La centrale est située au nord-ouest de la Nation Navajo sur 70000 km², près de Page, c’est la plus grande centrale au charbon du Plateau du Colorado et l’un des dix plus grands pollueurs du pays. Maintenant, après des années de retard, plutôt que d’imposer aux propriétaires fédéraux les exigences de la Loi sur l’Air Pur, l’Administratrice de l’EPA, Gina McCarthy a reculé.

Dans un éditorial du 28 juillet, ce journal [l’Arizona Republic] faisait l’éloge de la décision de G. McCarthy pour avoir trouvé un équilibre « entre un air plus propre et le bon sens économique ». Mais compromettre la santé et l’intégrité culturelle de gens dont les foyers entourent la centrale pour des emplois dans le charbon et de l’énergie bon marché à tirer des eaux du Colorado n’est pas un bon équilibre.

Mon peuple continue à manger les moutons et autre bétail qu’ils élèvent, tout comme le maïs et les courges qu’ils cultivent. Nos animaux et nos récoltes sont touchés directement par la pollution émise par cette centrale vieille de 40 ans. Mon peuple ne respire pas seulement la pollution mais ingère aussi les toxines qui se déposent sur la végétation, les cultures et les animaux.

L’EPA était supposée nettoyer les émissions nocives de la Centrale Navajo en cinq ans. Mme McCarthy aurait dû exiger du gestionnaire fédéral, le ‘Bureau of Reclamation’ [responsable de la gestion de l’eau aux Etats-Unis – NdT], de réduire la formation de fumées d’oxyde d’azote rejetées par les cheminées de 85% d’ici à 2020.
Ces améliorations auraient mis fin à des générations de problèmes de santé hors de proportion pour mon peuple, occasionnés par la pollution de la centrale et aurait dégagé la vue embrumée sur le Parc National du Grand Canyon. Supprimer les intérêts du gouvernement des Etats-Unis dans cette centrale polluante aurait été un incitatif pour investir dans les énergies renouvelables sur les terres tribales et maintenu la fourniture d’eau aux métropoles toujours assoiffées, bénéficiant ainsi aussi bien aux Arizoniens qu’à ma communauté.

Au lieu de cela, parce que la Centrale Navajo est située dans une Réserve Indienne, l’EPA a dilué les exigences de la Loi sur l’Air Pur et adopté un projet pour laisser la centrale polluer jusqu’en 2044, continuant ainsi à nous léguer un héritage d’asthme et de bronchite et de brume étouffante.

Il y a cinquante ans, le Ministère de l’Intérieur, en promettant des emplois et une source de revenus stable, a persuadé la Nation Navajo et les Hopi de renoncer à une part substantielle de leurs droits sur l’eau et d’autoriser la construction de la Centrale Navajo. Certains emplois existent encore. Mais la plupart des revenus ont fui vers l’extérieur, tout comme l’électricité, tandis que la suie, le smog, le mercure et les déchets toxiques de la combustion de charbon restent.

La Maison Blanche et l’EPA auraient dû commencer le nettoyage des centrales polluantes par les systèmes d’énergie sale qu’ils contrôlent directement. Au lieu de cela, ils ont décidé de faire attendre le plus longtemps des familles qui vivent à l’ombre de ces cheminées, pour avoir de l’air pur et un environnement sain.

Nicole Horseherder est co-fondatrice de To Nizhone Ani (‘La Belle Eau Parle’), un groupe écologiste Autochtone travaillant à protéger l’héritage naturel Navajo.

 

Communiqué de presse

19 août 2014

Les Tribus de la Rivière Klamath affrontent les agents fédéraux pour obtenir plus d’eau afin d’éviter que les poissons soient décimés

Par Klamath Justice Coalition
Publié par Indigenous Action Media
Et Indigenous Resistance (ex-Censored News)

Traduction Christine Prat

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on Klamath Justice Coalition, on Indigenous Action Media, on Indigenous Resistance

 

SACRAMENTO, Californie – Des centaines de membres de Tribus et des défenseurs des rivières Trinity et Klamath ont convergé vers le Bureau de Reclamation de Sacramento ce jour [le Bureau of Reclamation des USA, dépendant de l’Intérieur, est chargé de superviser l’utilisation d’eau – NdT]. Ils ont demandé une augmentation du débit d’eau, connu comme ‘débit préventif’, du barrage de Lewiston dans la rivière Trinity, l’affluent le plus important de la rivière Klamath. Ils ont également demandé que plus d’eau soit libérée du barrage Iron Gate sur la Klamath.

Les participants ont protesté contre la récente décision du Bureau de Reclamation de bloquer la libération d’urgence d’eau jusqu’à ce qu’un grand nombre de saumons adultes aient péri. Une libération d’urgence d’eau du barrage de Lewiston prendrait quatre jours pour atteindre les saumons luttant pour leur survie dans la rivière Klamath. Des biologistes de pêcheries s’accordent sur le fait que d’ici à ce que les flots libérés d’urgence soient arrivés du barrage, il serait trop tard pour empêcher la disparition à grande échelle de poissons. Des membres de Tribus disent que le Bureau de Reclamation ignore délibérément les premières phases d’un désastre.

« Les poissons sont entassés dans des affluents froids parce que l’eau de la rivière est trop chaude et polluée » dit Kayla Brown, membre de la Tribu de la Vallée de Hoopa. « Ces poissons sont malades et meurent. Quand la maladie se déclare, elle se propage et ne peut être arrêtée et nous nous retrouverons avec une disparition des poissons, grâce au Bureau de Reclamation ».

Actuellement, cinq fois plus d’eau du bassin hydrographique de la Sacramento est détourné pour les irrigateurs de la Vallée Centrale qu’il n’en est rejeté dans la rivière Trinity. Les organisateurs du rassemblement et les participants disent soutenir la thèse des biologistes des pêcheries selon laquelle un minimum de 70 mètres cube à la seconde doit être maintenu près de l’embouchure de la rivière Klamath. Ceci est possible si le Bureau de Reclamation approuve des libérations préventives d’eau du réservoir du barrage de Lewiston.

D’après Nat Pennington, biologiste spécialisé pour le Conseil de Restauration de la Rivière Salmon, « le débit de la Rivière Klamath est plus bas que lors de la décimation de poissons de 2002. Les températures de la rivière sont régulièrement plus élevées que le niveau de stress aigu pour le saumon Chinook, à 22°C. Si cette tendance s’affirme, une décimation de poissons à grande échelle est probable et la Klamath pourrait perdre tout son stock. »

« La décimation des poissons de la Klamath de 2002 a été un désastre pour nos communautés tribales et pour les Pêcheries de la Côte Ouest. Autrefois, les Tribus, les scientifiques des pêcheries et l’Intérieur travaillaient ensemble pour prévenir la décimation des poissons en libérant des flots préventifs au cours des années de sécheresse » dit Frankie Myers, du Programme de Restauration du Bassin hydrographique de la Tribu Yurok, « nous avons besoin de ces libérations d’eau plus que jamais. »

Molli White, membre de la Tribu Karuk, dit que « Le Bureau de Reclamation dit avoir besoin de l’eau pour les saumons de la rivière Sacramento, mais nos rivières sont en fait exportées pour satisfaire les demandes de l’industrie agroalimentaire comme dans le district aquifère de Westland. » M. White ajouta que les producteurs d’amandes de Californie projettent un accroissement de 8% de leurs récoltes alors que le reste de la Californie connaît cette année une sécheresse catastrophique.

Lorsque les barrages et les tunnels de détournement ont été construits sur la Trinity, des lois ont été établies pour protéger la rivière et les poissons, avant d’exporter l’eau vers la Vallée Centrale. Ces lois ont établi que les poissons et les tribus qui en dépendent, avaient la priorité absolue pour le débit de la rivière Trinity.

Les membres de la Klamath Justice Coalition ont signifié clairement que les gens des tribus et les pêcheurs traditionnels n’abandonneraient pas tant que le Bureau de Reclamation n’aurait pas libéré d’eau.

Pour plus d’informations (en anglais) voir le site de Klamath Justice Coalition: http://klamathjustice.blogspot.com/

 

Publié par Indigenous Action Media
9 août 2014
Traduction Christine Prat
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Contact :
Klee Benally
indigenousaction@gmail.com
www.protectthepeaks.org

 

Flagstaff engage des milliards de litres d’eaux usées recyclées pour faire de la neige sur la Montagne Sacrée
L’administrateur de la ville exclut le public de cette décision controversée

 

 

FLAGSTAFF, Arizona – Brad Hill, le directeur des Services Publics de la Ville de Flagstaff, a autorisé de son propre chef et sans consultations, un contrat de 20 ans controversé, visant à accroître la vente d’eaux usées recyclées pour faire de la neige sur les San Francisco Peaks, dans le nord de l’Arizona. Il a refusé d’entendre des commentaires publics avant de prendre sa décision.

« Cette extension en revient à consacrer 13,6 milliards de litres d’eaux usées recyclées à être répandus sur un écosystème montagneux sensible. C’est l’endroit où des Peuples Autochtones prient et où des enfants seront exposés à des polluants dangereux dans la neige faite de cette eau d’égouts » dit Klee Benally, un bénévole de Protect the Peaks, « C’est extrêmement provocant, contre la préservation de l’environnement et aussi irresponsable, considérant l’escalade de la crise de l’eau à laquelle nous sommes confrontés dans le sud-ouest. »

« En plus, ils nous méprisent » dit Mary Sojourner, bénévole de Protect the Peaks, « je trouve répréhensible que nous, le public qui sera affecté par cette décision, ne soyons pas autorisés à faire des commentaires ; et qu’il n’y ait pas eu de processus d’examen public. » La décision d’étendre le contrat a été prise en dépit des demandes de résidents et d’Autochtones. « Ce type d’accord est à courte vue et va à l’encontre d’un développement durable dans notre situation de sécheresse perpétuelle et fait preuve d’un total manque de considération pour les 13 Nations Autochtones pour qui les Pics sont sacrés » dit Dawn Dyer, une bénévole de Protect the Peaks.

Le 22 juillet 2014, alors que le contrat d’Arizona Snowbowl atteignait la deuxième année de sa durée de 5 ans, le manager de Snowbowl J.R. Murray a officiellement réclamé une extension de 20 ans. Le volume d’eaux usées fourni à Snowbowl et la période de fabrication de neige, de novembre à février, n’ont pas changé. La Ville est tenue de fournir de l’eau recyclée de classe A – quoique, étant donné qu’il y a des problèmes aux deux stations d’épuration, on est en droit de se demander si la Ville peut régulièrement fournir des eaux recyclées de ce niveau. En plus, l’eau recyclée de Flagstaff a une haute teneur en sélénium et autres polluants dangereux.

Les représentants officiels de la Ville admettent que l’eau recyclée peut contenir une bactérie résistante aux antibiotiques et des produits pharmaceutiques, mais ils n’ont pas de planning pour tester ou atténuer ces problèmes. Il est illégal d’ingérer de l’eau d’égout recyclée par les yeux, la bouche, les oreilles ou la peau, à cause des coliformes fécaux et des produits chimiques qu’elle contient. Et pourtant, les administrations ferment les yeux devant ces faits lorsqu’elles considèrent les affaires concernant Snowbowl – donc la Ville et les administrations de l’état font courir des risques à des milliers de skieurs et de familles.

FAITES QUELQUE CHOSE ! Envoyez des emails aux représentants officiels de Flagstaff et exprimez vos inquiétudes ! Les conseillers municipaux et autres officiels : kburke@flagstaffaz.gov, bhill@flagstaffaz.gov, soverton@flagstaffaz.gov, kbrewster@flagstaffaz.gov, cevans@flagstaffaz.gov, cbarotz@flagstaffaz.gov, jnabours@flagstaffaz.gov, joravits@flagstaffaz.gov

Plus de treize Nations Autochtones ont exprimé dans leur immense majorité leur opposition à l’utilisation d’eaux usées recyclées sur les San Francisco Peaks, citant les dégâts causés aux plantes médicinales, aux animaux, à leur culture et au caractère sacré du site. Le Service des Forêts, la Ville de Flagstaff et le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona sont de connivence pour imposer la fabrication de neige et ignorer toute opinion contre cette activité.

Actuellement, les contribuables de Flagstaff subventionnent l’utilisation d’eaux usées par Snowbowl pour fabriquer de la neige sale. Arizona Snowbowl obtient l’eau recyclée pour une fraction de ce que çà coûterait aux résidents, ce qui signifie que des millions de dollars des contribuables de Flagstaff subventionnent cette affaire contraire au développement durable, une entreprise qui n’est même pas située à l’intérieur des limites de la ville.

Une ordonnance du conseil municipal, adoptée en 2002 et réaffirmée par le conseil en 2013, stipule que tous les accords avec des clients existants pour les eaux usées recyclées doivent être examinés, approuvés, mis en pratique et imposés par le Directeur des Services Publics. Le manager de Snowbowl, J.R. Murray, a fait pression sur les représentants officiels de la ville pour obtenir que l’extension du contrat soit approuvée.

Arizona Snowbowl opère son affaire privée sur les Pics avec un permis du Service des Forêts des Etats-Unis. Le Service des Forêts a approuvé l’expansion du domaine skiable et la fabrication de neige à partir d’eaux usées en 2005. La Déclaration d’Impact Environnemental de la Forêt de Coconino [Coconino Forest Service Environmental Impact Statement (pages 3-121)] disait : « Il n’est pas réaliste de penser que Snowbowl pourrait avoir un rôle significatif pour attirer les activités touristiques ou pour l’économie. »
La Tribu Hopi poursuit actuellement en justice la Ville de Flagstaff, pour obtenir l’arrêt de la vente d’eaux usées pour fabriquer de la neige. La plainte stipule que le contrat n’est pas dans l’intérêt du public. En dépit de l’affaire en cours, la Ville de Flagstaff sape leurs préoccupations et le processus judiciaire, qui, s’il avait été pris en considération, aurait dû laisser le contrat de la Ville en suspens jusqu’à ce que l’affaire en justice soit terminée.

Après des années de batailles juridiques, de manifestations, de conférences et plus de 50 arrestations lors d’actions pour protéger les Pics, Snowbowl a commencé à faire de la neige en 2012. Cette décision récente prolonge le contrat jusqu’en 2034.

 

Concerned Diné Citizens includes members of ENDAUM, Red Water Pond Road Community Association, Diné NO NUKES, MASE Coalition, Allies and Residents of Affected Communities. Photo Credit: Tahirah Cook.

 

Publié par Indigenous Action Media
24 juillet 2014
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Traduction Christine Prat

Contacts :

Leona Morgan, Diné NO NUKES
leonamorgan@icloud.com

Jonathan Perry, ENDAUM
jonjperry@yahoo.com

 

DES ORGANISATIONS DE BASE NAVAJO DEMANDENT LA DECONTAMINATION
Le Conseil de la Nation Navajo résilie la loi sur l’extraction

 

WINDOW ROCK, Arizona – Des citoyens Diné préoccupés, une coalition d’organisations Navajo de base et des résidents opposés à l’extraction d’uranium, ont applaudi le vote du Conseil de la Nation Navajo décidant de combler une lacune créée par une loi précédente sur l’extraction d’uranium (22 juillet 2014) qui avait autorisé l’accès aux Terres Tribales Navajo à une compagnie d’uranium, Uranium Resources Incorporated (URI).

« Si Uranium Resources avait reçu une autorisation d’accès illimité aux Terres Tribales de Church Rock*,
çà leur aurait potentiellement donné la possibilité d’ouvrir de nouvelles mines sur leurs autres propriétés dans le Nord-Ouest du Nouveau-Mexique » dit Jonathan Perry, Président de Diné Contre l’Extraction d’Uranium pour l’Est du territoire Navajo. Perry ajoute : « Parce que ce genre de compagnies visent des zones adjacentes à la Nation [la Réserve Navajo], pas sur le Territoire Indien Navajo, nos propres lois interdisant de nouvelles extractions d’uranium ne peuvent pas protéger les gens sur les terres de l’Echiquier. »

En juillet 2012, URI a conclu un Accord d’Accès Temporaire avec la Nation Navajo, qui autorise URI à avoir un accès limité à sa propriété de Church Rock, avec certaines stipulations, entre autres la décontamination de la pollution à l’uranium existant dans la zone*.

En décembre 2013, le Comité Navajo de Ressources et de Développement a reconnu à URI un droit de passage à travers les Terres Tribales Navajo pour utiliser sa licence d’extraire de l’uranium, ce qui équivalait à une violation de l’Accord d’Accès Temporaire, de la Loi Diné de Protection des Ressources Naturelles et de la Loi sur le Transport de Matériaux Radioactifs. La compagnie a l’intention de procéder à la lixiviation in situ, une technique qui consiste à pomper de l’eau contenant des produits chimiques [au pire de l’acide sulfurique…] pour dissoudre l’uranium contenu dans la nappe aquifère et l’extraire.

« Maintenant la Nation [le Conseil Tribal Navajo] se concentre à nouveau sur les besoins immenses de décontamination, d’études sanitaires et de tests de l’eau » dit Leona Morgan de Diné No Nukes [Pas de Nucléaire Navajo]. « Pour que ces questions controversées ne créent plus autant de divisions dans le futur, il faut impérativement que tous les gens – pas seulement les Diné – comprennent l’ampleur et la permanence des effets des mines d’uranium abandonnées. »

L’Agence Navajo pour la Protection de l’Environnement (EPA), l’EPA des Etats-Unis et d’autres agences continuent sans interruption l’estimation et la décontamination des 521** mines d’uranium abandonnées à travers la Nation Navajo qui ont débuté avec le premier plan quinquennal.

 

Pour plus d’informations (en Anglais) :
www.endaum.com

Sur la décontamination (en Anglais) :
http://www.epa.gov/region9/superfund/navajo-nation/5-yr-plan-2008.html

 

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Notes de la traductrice :
* En 1979, une digue de terre retenant des eaux fortement radioactives près de la mine de Church Rock (dans la Réserve Navajo, dans l’ouest du Nouveau-Mexique) s’est rompue, causant une contamination plus grave que celle résultant de l’accident de Three Miles Island la même année, les médias n’en n’ont cependant pratiquement pas parlé. La décontamination n’est toujours pas achevée, elle a été interrompue pendant un temps, pour cause de dépassement de budget.
** Il s’agit des mines abandonnées dans la Réserve Navajo. Si on y ajoute celles qui se trouvent à proximité, il y en a plus de 1000, non décontaminées. Voir l’interview de Klee Benally sur Democracy NOW ! du 14 mars 2014  et mon article du 28 décembre 2013

 

 

PALESTINE: UN NOUVEAU MASSACRE DE SAND CREEK

Par Brenda Norrell
Indigenous Resistance
30 juillet 2014
See original article in English
Traduction Christine Prat

 

Le Président Bolivien Evo Morales a déclaré Israël Etat Terroriste et cinq pays d’Amérique du sud ont rappelé leurs ambassadeurs. Alors que des enfants Palestiniens sont assassinés dans des écoles des Nations Unies, les Autochtones d’Amérique expriment leur solidarité avec la Palestine.
Mohawk Nation News a écrit : « Les bouchers Sionistes qui massacrent les Palestiniens de Gaza représentent les mêmes intérêts que ceux qui ont commis le génocide de 150 millions d’Autochtones dans l’hémisphère occidentale. Tout comme pour nous, les Britanniques ont initié le génocide. Tout comme pour les Palestiniens, chaque centimètre de notre terre est occupé illégalement. »
Dans la Nation Navajo, des Navajos protestent contre les relations entre le gouvernement de la Nation Navajo et le Président Ben Shelly, et l’état d’Israël.
Melanie Yazzie, membre de Diné [Navajos] pour des Sanctions Contre Israël, dit que les Navajos s’opposent à des criminels de guerre.
Andrew Curley, Diné [Navajo], déclare : « Les Palestiniens ont droit à la souveraineté et l’autodétermination tout comme (les Navajos) ont droit à la souveraineté et l’autodétermination. »
Des Amérindiens ont manifesté à Flagstaff avec des pancartes disant « Libérez Big Mountain, Libérez la Palestine. » Big Mountain est au cœur de la région de déportation forcée, dans la Nation Navajo, causée par la firme Peabody Coal, qui alimente l’une des centrales électriques au charbon les plus polluantes du monde, la ‘Navajo Generating Station’ dans la Réserve Navajo, responsable de décennies de malheur pour les Navajos de Black Mesa en Arizona.
Avant sa mort, Russell Means, Lakota, a déclaré : « toutes les politiques que subissent maintenant les Palestiniens ont été mises en pratique contre les Indiens d’Amérique. »
Dans le territoire de la Nation Tohono O’odham, des activistes O’odham de base sont scandalisés du fait que la Sécurité Intérieure des Etats-Unis aient accordé un contrat pour la surveillance de la frontière sud à l’entrepreneur Israélien Elbit Systems. Elbit est responsable de la sécurité de la frontière de l’Apartheid cernant la Palestine. Elbit a maintenant un contrat pour continuer à construire des tours d’espionnage US en territoire souverain Tohono O’odham, en Arizona. Ces tours de surveillance sont pointées vers des habitations traditionnelles O’odham, pas vers la frontière.
Les images d’enfants assassinés en Palestine évoquent la mémoire d’un des pires massacres des Etats-Unis, à Sand Creek, dans le Colorado, où des bambins Cheyenne et Arapaho ont été fusillés et des femmes enceintes tuées à coup de baïonnettes par des soldats des Etats-Unis.

 

arivaca spy tower

Publié par anarchistnews.org
Envoyé par Anonymous le ler août 2014
Traduction Christine Prat

 

Tôt le matin du 1er août, un groupe d’anarchistes anticolonialistes ont démonté toutes les fenêtres du bureau de Tucson de G4S. Cette action a été entreprise en solidarité avec ceux qui survivent et luttent dans la Palestine Occupée et aussi comme un coup porté à l’imposition d’une frontière sur les terres Tohono O’odham Occupées dans le sud de l’Arizona. C’est aussi un geste de solidarité envers ceux qui doivent bloquer les navires commerciaux Israéliens entrant dans le port d’Oakland le 2 août.

G4S fournit du matériel de sécurité et des infrastructures à des prisons Israéliennes et des points de contrôle dans les Territoires Occupés. Depuis la Journée Palestinienne des Prisonniers de 2012, G4S a été la cible d’une campagne internationale à cause de ces opérations.

G4S est impliqué dans l’incarcération et la détention d’immigrants et de leur déportation un peu partout. Lorsque des gens sont appréhendés pour des infractions relatives à l’immigration dans les soi-disant territoires frontaliers entre les Etats-Unis et le Mexique, ce sont des bus gérés par G4S qui les transportent vers les centres de rétention, les tribunaux et finalement les reconduisent à la frontière pour être expulsés. Récemment, il y a eu des nombreuses actions contre ces bus, entre autres un blocage du dépôt des bus de G4S. Une action récente contre les bus transportant des gens dans le cadre de l’Opération Streamline [une politique anti-immigrants mise en route depuis 2005] a efficacement empêché les poursuites pénales contre près de 70 détenus.

G4S est l’une des nombreuses compagnies impliquées directement dans l’occupation et la militarisation à la soi-disant frontière Etats-Unis/Mexique et en Palestine. L’entreprise Israélienne Elbit Systems vient d’obtenir un contrat pour l’infrastructure de surveillance dans le sud de l’Arizona, fondé en grande partie sur le travail de la compagnie à la construction du Mur d’Apartheid d’Israël [Voir article du 1er mars 2014 et l’article sur la visite de la pacifiste Israélienne Dalit Baum, qui appelle au boycott de ces compagnies]. Les luttes contre les frontières ici et le combat pour une Palestine libre sont liés dans leur résistance commune au colonialisme.

On peut espérer que cette action peut être un pas de plus dans la collaboration entre les mouvements anticoloniaux, anarchiste et anti-frontières. C’est aussi un appel à pousser plus loin la tendance locale vers des actions plus déstabilisantes et d’avantage de confrontations contre les systèmes qui cherchent à nous contrôler. Nous n’arrêterons pas d’expérimenter les moyens de rendre ces systèmes totalement inutilisables sur le terrain.

Attaquer est faisable !

Contre toutes les frontières et toutes les prisons
Vers l’abolition totale de la Patrouille des Frontières, de la Police et des flics partout
Libérez la Palestine

Signé : des anarchistes anticolonialistes sur le Territoire Tohono O’odham Occupé

 

 

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30 juillet 2014
Par Christine Prat

In English, see article by Brenda Norrell on Indigenous Resistance

Le 27 juin 2014 une vente aux enchères scandaleuse d’objets sacrés Amérindiens a eu lieu, pour la quatrième fois en un peu plus d’un an, malgré les objections des Autochtones et la protestation de l’Ambassade des Etats-Unis (voir article du New York Times du 29 juin). Cette fois, il s’agissait de la firme EVE, qui a publié son catalogue sur Internet. Klee Benally, Diné [Navajo] – qui avait été un des premiers à nous alerter lors de la première vente de Kachina Hopi, dénoncée par M. le Directeur des Affaires Culturelles Hopi et M. le Président Leroy Shingoitewa – se trouvait en France cette fois-ci, et a décidé de remettre une lettre de protestation, signée par lui-même, par des représentants d’Idle No More France, du CSIA-nitassinan (dont le Président S. Duez-Alessandrini et moi-même) et des individus soutenant le texte. Au soir du 1er juillet, lors d’une présentation publique, il a annoncé et expliqué son intention d’aller remettre la lettre traduite ci-dessous le lendemain : (voir vidéo de l’action du 2 juillet plus bas)

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Enchères organisées par Eve à Paris : Cessez de mettre aux enchères la Propriété Culturelle Sacrée des Autochtones

A qui de droit,

Eve doit cesser immédiatement de mettre aux enchères toutes propriétés culturelles et sacrées Autochtones.
Eve perpétue le génocide culturel chaque fois qu’une mise aux enchères de l’histoire et de l’identité culturelle des Autochtones se produit. Nous ne pouvons qu’être convaincus que ces possessions Autochtones sacrées ont été volées ou obtenues par la duplicité, sans consentement préalable, libre et éclairé.

Eve doit immédiatement entreprendre des consultations significatives avec les nations Autochtones touchées sur toutes les ventes aux enchères passées ou à venir de possessions culturelles sacrées, et entreprendre les actions nécessaires pour restituer toutes les possessions culturelles sacrées.

Eve doit également retirer toutes les images publiées sous forme digitale ou imprimées de tels objets sacrés, en particulier ceux appelés « masques ».

Des ventes aux enchères de ce type ne seraient pas acceptables s’il s’agissait de possessions culturelles du Vatican, de la Mecque, ou de tout autre mode de vie culturel ou religieux établi.

De plus, ces enchères créent un marché pour les possessions culturelles sacrées Autochtones, ce qui contribue à menacer d’avantage nos modes de vie.

Ces enchères constituant un génocide culturel doivent cesser immédiatement !

Signé,
Klee Benally, Diné – Flagstaff, Arizona & Forest Lake Chapter
Sylvain Duez-Alessandrini – CSIA – Nitassinan www.csia-nitassinan.org
Idle No More France

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Le 2 juillet 2014, Klee Benally, accompagné de quelques personnes – entre autres d’Idle No More France et du CSIA-Nitassinan – s’est donc rendu au siège de la firme Eve afin de remettre la lettre et de tenter d’expliquer la position des Autochtones aux responsables (voir vidéo ci-dessous).
Lorsque je suis arrivée sur les lieux, un tout petit groupe de supporters était réuni autour de Klee Benally, à bonne distance du siège d’Eve. Un jeune homme a raconté qu’étant arrivé seul, il avait tenté de pousser la porte d’Eve afin de se renseigner. La jeune femme présente lui avait intimé l’ordre de ressortir et avait précipitamment fermé la porte à clef. Quelques minutes plus tard, lorsqu’elle est sortie pour sa pause déjeuner, elle est venue vers le groupe, a prétendu avoir été intimidée et se sentir menacée. Le jeune homme n’avait certes pas le style vestimentaire habituel de ses clients, mais il n’avait rien d’intimidant. Après avoir répété que la présence du petit groupe l’intimidait, elle a appelé son supérieur hiérarchique, lui a longuement expliqué l’affaire, puis a quitté les lieux. Alors, Klee Benally, aidé d’une ou deux personnes, a commencé à coller des affiches à l’aide de ruban adhésif sur la vitrine d’Eve. C’est à ce moment que le Supérieur Hiérarchique, très énervé, est arrivé en vociférant que les activistes étaient en train de dégrader son immeuble ! Il a arraché les affiches sans aucun effort – le ruban adhésif cause peu de dégâts sur du verre sécurisé. 000-45685bs

Klee Benally a tenté de lui expliquer la position des autochtones. Le Supérieur Hiérarchique – Maître Alain Leroy, d’après la photo publiée par le New York Times dans son article du 29 juin – s’est d’abord livré à une négation du génocide des Amérindiens (« Vous n’avez jamais été tués par personne »), ce qui relève de la loi Gayssot. Il s’est montré injurieux envers les Navajo – dont les Hopi n’auraient qu’à se plaindre – et raciste envers les Autochtones, affirmant que c’était les collectionneurs qui avaient sauvé les objets sacrés, insinuant que les Autochtones étaient incapables de sauvegarder leur patrimoine. Il a prétendu que les Blancs leur avaient amené la médecine et que c’était grâce à eux si les Hopi vivaient encore – ignorant les épidémies amenées d’Europe dès le début, et les couvertures délibérément contaminées à la variole à l’époque de la conquête de l’Ouest, le taux de cholestérol et de diabète effrayant chez les Hopi et les Navajo, etc. Sans compter les massacres commis avant d’amener la médecine. Puis il est passé au génocide culturel, dont il acceptait mieux la notion, mais qui pour lui n’avait de toute évidence que peu de valeur face aux lois du marché. Pris dans ses dénégations contradictoires, il a fini par affirmer que les masques qu’il vendait n’étaient pas sacrés et avaient été vendus par des Autochtones qui les fabriquent spécialement pour les touristes ! … Ce qui laisse supposer que M. le Commissaire Priseur roule ses clients, vu que les objets pour touristes s’achètent dans les magasins de souvenirs, pas aux enchères avec expertise.
Malgré le ton haineux et raciste du Monsieur, Klee Benally, toujours courtois et pacifique, s’est efforcé de lui faire comprendre que les objets avaient dû être acquis frauduleusement au départ – même si les derniers acheteurs les ont acquis de bonne foi, ils peuvent être poursuivis pour recel – et que c’était légalement à lui, le dernier vendeur, de faire la preuve du contraire. M. le Commissaire Priseur a clamé que « toutes les Cours avaient donné tort aux Autochtones», mais « toutes les Cours » sont au moins dans deux cas (pour les autres, je n’ai pas d’informations) le tribunal du 9ème Arrondissement, présidé par la même Mme le Juge, qui ne sait strictement rien sur les Amérindiens mais croit religieusement dans les Lois du Marché. Le Monsieur a fini par accepter la lettre remise par Klee Benally, puis s’est éloigné en vociférant.

Les raisons qu’ont les Hopi et Navajo de penser que les objets ont été acquis frauduleusement :
– La loi traditionnelle Hopi – Nation Autonome – interdit à quiconque de sortir les Kachina du territoire Hopi. Quelques familles sont autorisées à les posséder, mais elles ne peuvent sous aucun prétexte les vendre à l’extérieur.
– Klee Benally a reconnu dans le catalogue en ligne d’Eve des masques que seuls des initiés ont le droit de VOIR. Non seulement ils ne peuvent être cédés, mais ils ne peuvent pas non plus être montrés, et certainement pas être photographiés ou vendus. La Nation Navajo est également une Nation Autonome avec ses propres lois.
Donc, même si des Autochtones malhonnêtes ont ‘vendu’ ces objets à des Européens, c’est illégal et assimilable à un vol, et les acquéreurs ‘de bonne foi’ ou non, sont coupables de recel même s’ils ont payé.

Christine Prat

Vidéo – largement en anglais – de l’action du 2 juillet:

Dès le 12 juillet, Brenda Norrell a publié un article sur le site Indigenousresistance avec la vidéo de l’action.

Indigenous Resistance a également publié le lien vers le catalogue d’Eve, prévenant qu’il s’agissait d’une preuve légale, les photographies d’objets sacrés étant interdites :

http://www.auctioneve.com/flash/index.jsp?id=20332&idCp=101&lng=fr