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OWE AKU

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AUDITIONS DE POWERTECH, EXTRACTION D’URANIUM ET PROTECTION DE L’EAU SACREE, MISE A JOUR

Par Owe Aku Projet de Justice International
25 août 2014

Traduction Christine Prat

 

« Mni est notre première demeure, quand nous arrivons sur Notre Mère la Terre, l’eau du ventre de notre mère est notre première habitation. L’eau est notre premier médicament. Sans eau, il n’y a pas de vie. » Debra White Plume

Kiza Park, Pays Oglala, 24 août 2014 – La Protection de l’Eau Sacrée « est une priorité à long terme du travail d’Owe Aku pour s’engager à protéger l’eau sacrée à l’intérieur des frontières du Traité*. Cet aspect de notre travail est mis en œuvre par les droits des traités et l’éducation en matière de droits de l’homme et par des actions concernant l’eau potable et la protection de l’environnement. Nous avons commencé ce travail en 2005, par une enquête sur a qualité de l’eau potable et l’état de santé de nos gens de Pine Ridge » (Justice Environnementale & La Survie d’Un Peuple : l’Extraction d’Uranium et le Peuple Oglala, par Debra White Plume, Owe Aku, www.oweakuinternational.org ). Depuis, Owe Aku s’est fait beaucoup d’alliés et a mis sur pied plusieurs projets concernant la protection de l’Eau Sacrée.

Bien que notre travail ce soit concentré dans les années passées sur l’oléoduc Keystone XL, nos efforts ont aussi porté sur le défis posé par l’extraction d’uranium dans les Black Hills, entre autres une demande de permis de PowerTech dans une zone près d’Edgemont, dans le Dakota du Sud. Le procédé projeté par PowerTech est extrêmement toxique, çà s’appelle lixiviation in situ et utilise 35000 litres d’eau par minute. PowerTech, qui était une entreprise canadienne et a été vendue à une entreprise chinoise (Azarga Resources Ltd.) étant donné que l’opposition à leur projet d’extraction d’uranium a commencé en 2010, en est maintenant à sa deuxième demande de permis devant la Commission de Régulation Nucléaire. La semaine passée l’affaire a continué à Hot Springs et Rapid City.

Lundi (18 août) était consacré aux commentaires publics à Hot Springs. On pouvait voir partout en ville devant des maisons, des panneaux jaunes et rouges proclamant « Pas d’extraction d’uranium ». Il était clair que l’Alliance pour l’Eau Propre et l’Alliance Rurale du Dakota avaient bien fait leur travail et nous disons Wopila (merci). Au forum des commentaires publics, 68 personnes des communautés dont l’eau serait le plus affectée se sont adressées aux juges administratifs. 59 d’entre elles étaient opposées à l’assaut contre l’Eau Sacrée. Ces objections étaient présentées par la Tribu Sioux Oglala et les ‘Consolidated Interveners’ (Susan Henderson, Dayton Hyde, l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, et beaucoup d’individus). Compte tenu des règles très compliquées et de la bureaucratie, les Juges du Conseil des Licences Atomiques ont pu choisir dans la longue liste d’objections apportée par les opposants (la liste des objections au permis qui ont été traitées se trouve à la fin de ce rapport). Les 59 personnes en faveur de l’Eau Sacrée ont traité différents problèmes mais avec le même but : garder l’eau sans danger et propre pour les générations futures.

L’avocat de la Municipalité, qui parlait au nom du maire de Rapid City, dit au jury que le projet de PowerTech menaçait de contaminer la principale source d’eau potable de cette ville et soulevait de graves inquiétudes au Conseil Municipal et parmi les gens de la ville. D’autres ont parlé des 100% de risques pris par tous les habitants de cette région pour donner de l’eau gratuite pour les profits d’une compagnie étrangère. « Un de nos plus grands soucis est la quantité d’eau [que PowerTech va prendre]. Plus de 17 millions de mètres cube d’eau auront disparu pour toujours. » Selon un système de contrôle par PowerTech que le Dakota du Sud lui accorde, « une fois que les droits sur l’eau auront été accordés, l’état du Dakota du Sud n’aura plus AUCUN contrôle sur ce qui arrive à l’eau, comment elle est utilisée, ou ce qu’il en sera des effets négatifs », dit un membre d’Action Rurale du Dakota. Un membre de l’Alliance pour l’Eau Propre dit aux juges comment les traités passés avec les Lakota Oyate étaient violés et qu’eux-mêmes, de la Commission de Régulation Nucléaire, n’appliquaient pas leurs propres lois et règlements fédéraux ; à noter que ce sont les mêmes arguments que le Projet de Justice International d’Owe Aku a présenté devant des instances telles que les Nations Unis.

Les trois jours suivants (du 19 au 21) de la procédure formelle se sont déroulés à l’Hôtel Alex Johnson et le premier jour, les Protecteurs de l’Eau ont remporté une victoire. Depuis le début de l’affaire, il y a plusieurs années, PowerTech avait obtenu de nouvelles informations sur le site de la future mine par des forages d’échantillons pris dans la Terre, et n’avait révélé ces informations à personne, pas même à la Commission de Régulation Nucléaire ni aux juges. Cependant PowerTech a reçu l’ordre de donner ces informations.

Bien que très technique, l’essentiel de l’audience a été consacré aux mêmes objections à la demande de permis que celles qui avaient été exprimées lors de la séance publique de la veille. Chaque partie avait plusieurs experts répondant aux questions des juges sur les connexions entre les nappes aquifères, les relations entre elles et avec les eaux de surface, les effets d’inondations, de tremblements de terre et du vent sur les bassins de déchets, aussi bien que sur les conséquences de la sécheresse et l’impact énorme de l’utilisation de l’eau sur le taux de régénération des nappes aquifères. Bien que ce ne soit pas une affaire judiciaire, les avocats ont été autorisés à interroger les ‘témoins’ et un témoignage a été donné sur les résultats dramatiques de la lixiviation in situ sur l’héritage culturel, historique et contemporain des Lakota Oyate.

Wilmer Mesteth et Dennis Yellow Thunder, du Service des Ressources Naturelles de la Tribu Sioux Oglala, ont inscrit les commentaires publics dans le compte rendu officiel. Mesteth, un enseignant respecté du Oglala Lakota College et guide Spirituel Traditionnel de la Nation Lakota, a parlé seulement en Lakota, sans traduction. Il est intéressant de noter que les organisateurs ne se sont pas demandé combien de Lakota auraient pu faire des commentaires s’il y avait eu un interprète.

David Frankel, avocat de l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, a utilisé une analogie avec le basketball (appropriée en Pays Lakota) en expliquant au jury : « PowerTech a un banc plein de joueurs, d’entraîneurs et de physiothérapeutes, alors que nous avons cinq gars qui courent sur le terrain qui ont toujours été là. Ils pensent qu’ils peuvent nous battre mais ils ne se rendent pas compte que nous ne sommes pas procéduriers. PowerTech doit encore se débarrasser de plusieurs obstacles. » En attendant, leurs fonds pour les affaires de justice se vident, le prix de l’uranium s’effondre et qui sait ce que leurs nouveaux propriétaires en Chine pourraient faire. Nous, nous savons ce que nous ferons : protéger l’Eau Sacrée.

DebraWPuranium25-8-2014

 

Liste des points litigieux dans l’affaire PowerTech (site d’obtention d’uranium in situ de Dewey-Burdock), devant le Conseil de la Sécurité Atomique et de l’Attribution de Licences

– N’ont pas satisfait aux exigences légales qui s’appliquent en matière de protection des ressources historiques et culturelles
– N’ont pas impliqué ni consulté toutes les tribus concernées comme l’exige la loi fédérale
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas les informations nécessaires pour une détermination adéquate de la qualité de l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas d’informations hydrogéologiques prouvant la capacité à contenir la migration de fluides et permettant d’évaluer les effets potentiels sur les eaux souterraines
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental n’analyse pas de manière adéquate les impacts quantitatifs sur l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne décrit ni n’analyse de manière adéquate les mesures visant à atténuer les risques.

 

*lakotanationmap1_medEn jaune, le territoire selon le traité de 1868

 

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