Par

Traduction Christine Prat

WINNIPEG – Une organisation de la Première Nation Manitoba accable le Musée Canadien des Droits de l’Homme pour avoir refusé d’utiliser le terme de « génocide » dans le titre d’une exposition sur la politique du Canada envers les Autochtones au siècle dernier.

Dans une lettre largement diffusée, adressée à Stuart Murray, le directeur du Musée, par le Grand Chef de l’Organisation des Chefs du Sud, la décision du musée est qualifiée d’ « inquiétante ». La lettre mentionne aussi le fait que le musée a reçu un don d’un million de dollars de la part de l’Assemblée des Chefs Manitoba en 2009.

« La décision de votre musée de ne pas identifier clairement la tromperie scandaleuse, la marginalisation et les tentatives répétées d’assimiler et d’éradiquer les peuples indigènes de ce pays est une grande gifle au visage des Premières Nations », écrit le Grand Chef Murray Clearsky dans sa lettre datée du 31 juillet.

Puis la lettre compare la récente révélation selon laquelle des officiels du gouvernement fédéral ont été mêlés à des expériences d’inoculation du vaccin contre la tuberculose et de nutrition sur des membres des Premières Nations dans les années 1930 et 1940 avec les expérimentations Nazies pendant l’Holocauste.

[…] Voir traduction du texte intégral de la lettre du Grand Chef Clearsky.

La semaine dernière, le musée a publié une déclaration expliquant pourquoi ils en voulaient pas employer le mot ‘génocide’ dans l’exposition sur les Peuples Autochtones.

« Dans le musée, nous étudierons les violations grossières et systématiques des droits humains des Peuples Autochtones. Nous avons choisi, pour le moment, de ne pas utiliser le mot ‘génocide’ dans le titre d’une des expositions sur cette histoire, mais nous utiliserons le terme dans l’exposition elle-même pour décrire les luttes de la communauté pour cette reconnaissance ».

L’ex-chef national des Premières Nations Phil Fontaine, en coopération avec l’ex-directeur exécutif du Congrès Juif Canadien Bernie Farber et Michael Dan – un philanthrope – a lancé une campagne pour que la façon dont le Canada a traité les Peuples Autochtones soit qualifiée de génocide.

La Commission Vérité et Réconciliation, qui a été créée pour creuser la sombre histoire des écoles résidentielles, a jusqu’à maintenant évité d’utiliser le terme dans sa description de la façon dont le Canada a traité les membres des Premières Nations.

Des études universitaires récentes ont conclu que les actions du Canada au siècle passé correspondaient à la définition de génocide suivant la Convention des Nations Unies.

 

 

Jeudi 1er août 2013

Par le Grand Chef Murray Clearsky
Organisation des Chefs du Sud

Publié par Censored News

Traduction Christine Prat

A : Stuart Murray
Directeur Général
Musée Canadien des Droits de l’Homme
400-269 Main Street
Winnipeg, Manitoba
R3C-1B3

 

M. Stuart Murray,

Il est troublant que le Musée Canadien des Droits de l’Homme ait choisi de blanchir la vraie histoire du traitement honteux des gens des Premières Nations depuis la fondation de la confédération. La décision de votre musée de ne pas identifier clairement la tromperie scandaleuse, la marginalisation et les tentatives répétées d’assimiler et d’éradiquer les peuples indigènes de ce pays est une grande gifle au visage des Premières Nations et est en-deçà des excuses officielles présentées par le Premier Ministre Stephen Harper le 11 juin 2008. C’est une preuve évidente du manque de sincérité et du programme populiste du Gouvernement Fédéral du Canada.

La révélation récente selon laquelle le Canada a utilisé des hommes, des femmes et des enfants des Premières Nations comme cobayes lors d’expériences nutritionnelles et pour les vaccins contre la tuberculose dans les années 1930-1940 rappelle les expérimentations menées par Josef Mengele pendant la Seconde Guerre Mondiale sur la population Juive d’Europe, en particulier sur les jumeaux. Çà a maintenant été dénoncé, mais, pendant que des milliers d’hommes de Premières Nations avaient été envoyés en Europe pour combattre les Nazis et leur tentative d’imposer une race blanche supérieure, le Canada procédait tranquillement et simultanément à des expériences inhumaines sur des familles, des parents et des membres de la communauté de ces soldats qui risquaient leurs vies pour le Canada.

Beaucoup d’hommes, femmes et enfants des Premières Nations qui ont été soumis à ces atroces expériences de nutrition ou de vaccins anti-TB sont restés marqués définitivement par le traumatisme et les effets des drogues et beaucoup sont restés sans espoir de reconnaissance, de remords ou de recours légaux après les atrocités perpétrées par le Canada.

En avril 2009, l’Assemblée des Chefs Manitoba a accordé un don d’un million de dollars au Musée Canadien des Droits de l’Homme, à la condition qu’une vraie histoire de la façon dont les Premières Nations ont été traitées ferait l’objet d’une exposition. Il est maintenant plus qu’évident que le Canada choisit une fois de plus d’expurger la vérité et de poursuivre sa politique de minimisation des tentatives de génocide perpétrées à l’encontre des peuples d’origine de ce pays.

Je vous enjoins de faire appel à votre sens de l’humanité et à employer le terme adéquat de génocide, étant donné que c’est exactement ce qui a été fait et se fait toujours à l’encontre des Premières Nations par divers moyens. Le Canada a maintenant abandonné les formes agressives de génocide et incorporé la politique de génocide passif au moyen du racisme systématique imposé par la Loi Indienne relevant de l’Apartheid.

Je vous demande instamment de vous pencher sur la définition des Nations Unies du génocide et alors vous serez surpris de découvrir que les méthodes historiques et actuelles que vous imposez correspondent exactement à la définition de génocide et que l’aseptisation ne fera que rendre la blessure infectée endémique et permettre au racisme de se développer sans limites dans la nation la plus multiculturelle de Notre Mère la Terre.

J’insiste pour suggérer que vous reconsidériez votre position et utilisiez dans le titre le terme adéquat pour qualifier ce que s’est passé et continue de se produire au Canada, et ce terme est ‘génocide’ !

Veuillez agréer, etc…

Grand Chef Murray Clearsky
Organisation des Chefs du Sud

 

————————————————————-

 

LETTRE DE GERALD McIVOR AU RAPPORTEUR DES NATIONS UNIES POUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES JAMES ANAYA

 

Veuillez s.v.p. trouver ci-joint une lettre du Grand Chef pour le Sud Murray Clearsky à Stuart Murray, Directeur Général du Musée Canadien des Droits de l’Homme à Winnipeg, Manitoba, Canada.

Le Canada refuse d’admettre avoir tenté un génocide contre les Peuples Indigènes du pays connu sous le nom de Canada depuis la création de la confédération.

Ils refusent de le reconnaître et leur dénégation est contraire aux excuses officielles présentées par le Premier Ministre Canadien Stephen Harper en 2008.

J’ai toute confiance dans le fait que vous prendrez ce problème en considération lorsque vous viendrez au Canada pour rencontrer les dirigeants des Premières Nations afin d’enquêter sur le génocide passif qui continue à être perpétré contre nous en tant que race de gens qui se trouvent malencontreusement être les véritables propriétaires de ce pays. Ce serait très important pour le Grand Chef Clearsky de vous rencontrer lorsque vous serez au Canada dans un futur proche. Je vous prie de me faire savoir si vous pourrez le rencontrer lorsque vous serez au Canada.

Je vous remercie,

Gerald McIvor

Head Office
P.O. Box 998
Portage La Prairie, MB R1N 0P0
(Long Plain First Nation)

 

 

 

Communiqué de Presse
Mardi 30 juillet 2013

O’odham VOICE against the WALL / VOIX O’odham contre le MUR

O’odham Voice against the Wall
Contact: Ofelia Rivas
P.O. Box 1835
Sells, AZ 85634
Contact: Ofelia Rivas
http://www.solidarity-project.org/

 

Publié sur Censored News
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Traduction Christine Prat

 

Les O’odham sont des Autochtones, membres de la Nation Tohono O’odham, une réserve Indienne reconnue au niveau fédéral, dans les comtés de Pima et Maricopa dans le Sud-ouest de l’Arizona, qui ont toujours, et depuis des temps immémoriaux, mené et pratiqué le Him’dag, le Mode de Vie O’odham. Ils déclarent par le présent communiqué que le Service de la Sécurité Intérieure du Gouvernement des Etats-Unis, par l’intermédiaire de ses Forces de Patrouille des Frontières, avec des intentions malveillantes et sous forme d’agression armée se sont livrées aux violations suivantes:

1. Ils ont violé les Droits à la Vie des O’odham,

par une surveillance et un contrôle continuel des communautés dans tout le territoire O’odham, limitant la liberté de mouvement à l’intérieur de communautés et de territoires entiers, par des insultes et attaques armées violentes contre des membres du peuple O’odham et en roulant dans des cours et des zones clôturées à des vitesses qui mettent en danger la vie des O’odham.

2. Ils ont violé les Droits Culturels des O’odham,

en dérangeant et interrompant des chasses cérémonielles par leur présence dans les zones de chasses (même après que leurs autorités aient été prévenues dans les temps requis), en désarmant les chasseurs traditionnels, en faisant voler des hélicoptères au-dessus des zones de chasse, en faisant passer des camions, des véhicules tout-terrain et des chevaux dans les zones de chasse, en éclairant à coup de projecteur les danseurs cérémoniels, en traversant les sites cérémoniels avec leurs véhicules ou en les y garant.

3. Ils ont violé les Droits à la Mobilité des O’odham,

en retenant et restreignant les mouvements de O’odham conduisant des prières et des offrandes, ou ramassant de la nourriture ou des plantes médicinales sur les terres O’odham ; en se livrant à des attaques physiques agressives en interrogeant des O’odham sur leur itinéraire de voyage personnel, à des menaces de poursuites criminelles, en employant la coercition et l’emprisonnement, accompagnés d’un langage grossièrement blasphématoire et de remarques racistes, à l’humiliation explicite des O’odham qui ne parlent pas couramment l’anglais ; et en exigeant les passeports de O’odham dans leur propre cour, leur domicile et alors qu’ils voyageaient sur des routes du Bureau des Affaires Indiennes ou sur la Route 86 qui se trouvent en territoire O’odham, ainsi qu’à des points de contrôles illégaux sur les limites de la réserve de la Nation Tohono O’odham.

4. Ils ont pénétré par effraction et ont détruit des Propriétés Culturelles O’odham,

en créant de nombreuses routes d’accès sans autorisation, en utilisant les voies de chasse et de ramassage de bois de la communauté, en nivelant et détruisant des montagnes et des collines, y compris des montagnes et terres utilisées pour des cérémonies, en manipulant et détruisant des sites funéraires sur les montagnes et les terres, en retirant des objets funéraires, en roulant sur des sites funéraires clairement indiqués tels que des cimetières, en détruisant l’habitat d’animaux et plantes d’une grande importance pour les usages cérémoniels O’odham et utilisés pour des remèdes, en détruisant et en marquant des sommets de montagnes sans autorisation pour y placer des tours de surveillance, et assembler du matériel de surveillance portable sur les montagnes et les collines, en construisant des routes d’accès sans autorisation vers ces zones, en se garant sur des sites cérémoniels, dans des cimetières ou près de sites funéraires, et en construisant de nombreuses routes près des habitations et au cœur des communautés.

 

Nous demandons au public de soutenir les O’odham en demandant l’arrêt de ces violations répétées et profondément offensantes perpétrées contre les O’odham par les Patrouilles des Frontières du Service de Sécurité Intérieure du Gouvernement des Etats-Unis, et la protection du Droit des O’odham à la Vie, des Droits Culturels, des Droits à la Mobilité et aux Propriétés Culturelles, tous droits garantis par les lois du Gouvernement des Etats-Unis et les Lois Internationales.

 

Envoyez des commentaires et des questions aux autorités Tribales et au Gouvernement des Etats-Unis aux adresses indiquées ci-dessous :

 

Dr. Ned Norris, Jr., Chairman
Tohono O’odham Nation
P.O. Box 837
Sells, Arizona 85634
(00 1) 520-383-2028

Timothy Joaquin Gu Achi
Legislative Chairman
Tohono O’odham Nation
P.O. Box 837
Sells, Arizona 85634
(00 1) 520-383-2470

 

U.S. Border Patrol
Tucson Station
2430 S. Swan Road
Tucson, AZ 85711
(00 1) 520-514-4700
(00 1) 520-514-4760 (fax)

U.S. Customs and Border Protection
Thomas S. Winkowski, Acting Commissioner
1300 Pennsylvania Avenue, N.W.
Washington, D.C. 20229
877-227-5511
(00 1) 202-325-8000 (appels internationaux)

 

Congressman Raul M. Grijalva

Tucson Office:
738 N 5th Ave., Suite 110
Tucson, AZ 85705
(00 1) 520-622-6788

Washington Office:
1511 Longworth HOB
Washington, DC 20515
(00 1) 202-225-2435
http://grijalva.house.gov/contact-raul

 

 

 

DES APACHES DEFENDENT L’EAU ET S’OPPOSENT A LA MINE DE RESOLUTION COPPER

LE PRESIDENT TRIBAL RAMBLER DEMANDE A LA COMMUNAUTE DE FAIRE CESSER D’URGENCE LES TENTATIVES D’ECHANGE DE TERRAINS

Par Sandra Rambler, San Carlos Apache
Publié par Censored News
26 juillet 2013
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Traduction Christine Prat

SAN CARLOS, Arizona – Le 5 avril, une lettre a été envoyée par Terry Rambler, Président Tribal de la Tribu Apache de San Carlos, aux membres de la tribu ainsi qu’aux communautés environnantes, voisines de la réserve Apache de San Carlos, et de Chil’Chil Ba’goteel, aussi connu sous le nom de Oak Flat.

Le Président Rambler dit : « Nous avons une chose en commun – de l’eau propre. L’eau est le sang vital de nos deux communautés. Sans eau, nos communautés n’ont pas de futur. J’écris pour vous informer que le Congrès envisage de transférer des terres fédérales à la Mine Resolution Copper, LLC (‘RCM’) pour un projet qui épuisera les réserves en eau de notre région. J’espère que vous vous joindrez à moi pour nous opposer à ce dangereux projet ».

« RCM [Resolution Copper Mine] est une branche des géants de l’industrie minière Rio Tinto (Royaume Uni) et BHP Billiton (Australie). Ils ont dépensé à eux deux près d’un milliard de dollars pour faire pression sur le Congrès afin d’obtenir la propriété privée de plus de 8000 m² de terres de la Forêt Nationale de Tonto pour y créer l’une des mines les plus grandes et les plus profondes du monde. Cette technique d’exploitation minière ne détruit pas seulement le paysage, à cause de sa profondeur exceptionnelle elle requiert aussi le pompage particulièrement agressif de l’eau souterraine afin d’éviter que les boyaux souterrains ne soient inondés. La proposition de loi, H.R. 687, est baptisée Loi d’Echange et de Conservation du Sud-est de l’Arizona ».

« L’eau est une question vitale car, contrairement à l’exploitation à ciel ouvert, la méthode d’exploitation par blocs foudroyés requiert 24 millions de m³ d’eau par an sur une période de trente ans. C’est suffisamment d’eau pour 180 000 personnes, de l’eau dont les communautés de notre région dépendent ».

« D’où viendra cette eau ? En 2009, Resolution Copper a prétendu acheter de l’eau et recycler des eaux polluées afin de ‘constituer l’approvisionnement en eau pour les activités minières pour la décennie à venir et plus’. Resolution Copper a cité une source d’eau comme étant le Projet du Centre de l’Arizona [Central Arizona Project – CAP]. Cependant, le ‘Bureau of Reclamation’ [service dépendant du ministère de l’intérieur US, responsable des problèmes d’eau, et principal fournisseur d’eau aux Etats-Unis] a indiqué que la demande d’eau du CAP dépasserai bientôt la quantité disponible ».

« L. Everett and Associates, une entreprise de géologie et d’hydrologie internationalement reconnue, a commencé à étudier l’impact de la technique d’exploitation minière par blocs foudroyés et conclu que la quantité d’eau souterraine nécessaire n’est pas viable, est dommageable pour les réserves en eau de la région et menace nos ressources en eau de surface et les habitats riverains ».

« La seule source d’eau pour le projet de Mine Resolution Copper est notre eau souterraine. Resolution Copper a pompé de l’eau polluée de la vieille Mine Magma inondée et le niveau d’eau du puits de Magma a baissé de près de 650m. Le pompage de Resolution Copper a eu pour résultat que les ressources en eau de l’Association des Propriétaires de Logement de Queen Valley sont tombées à un niveau historiquement bas. Au fil du temps, Resolution Copper va vider nos eaux de surface et souterraines, et faire disparaître les eaux de ruissellement, les sources, les ruisseaux et les mares qui remplissent nos nappes aquifères ».

« Etant donné ces faits, il est inadmissible que le projet de loi H.R. 687 ne demande pas à Resolution Copper de publier ou d’effectuer des études hydrologiques sur les effets du pompage sur les eaux souterraines et l’hydrologie des ressources en eau de la région. Resolution Copper a ignoré des demandes répétées de faire effectuer ces études cruciales par une organisation indépendante. Pire, H.R. 687 élimine toute étude du projet, y compris les effets sur nos ressources en eau, jusqu’à ce que le terrain ait été échangé et privatisé. Une fois que le terrain aura été transféré et privatisé, les lois fédérales ne protégeront plus notre eau ni nos intérêts ».

« Nous devons faire savoir au Congrès que, sans eau, notre économie et nos communautés vont être asséchées et cesseront d’exister. Dans le sud-ouest aride, nous ne pouvons pas survivre sans des ressources en eau propres et fiables. Ce projet de loi fait plus que brader nos terres publiques et dévaster notre paysage. En épuisant et polluant notre précieux capital en eau, il nous vole notre futur ».

« Appelez, écrivez, envoyez des email à la membre du Congrès Ann Kirkpatrick et au membre du Congrès Paul Gosar et dites-leur que vous vous opposez à H.R. 687 et à ses effets dévastateurs sur les ressources en eau du sud-est de l’Arizona. Exigez des réponses aux questions vitales concernant notre eau avant que cette loi ne soit passée »

Entretemps, des membres de la tribu sont en réunion permanente à Chil’Chil Ba’goteel (Oak Flat) pour cueillir du maïs qui est épluché et moulu puis servi comme repas Apache traditionnel lors de diverses réunions Apaches et de cérémonies sacrées.

 

Leupp, Nation Navajo – Photo Christine Prat

 

CALVIN JOHNSON, NAVAJO : ‘ON A BESOIN DE GUERRIERS NAVAJO POUR DEFENDRE NOTRE EAU’

LA NATION NAVAJO ABANDONNE L’EAU AU CHARBON POLLUANT ET LAISSE LES NAVAJO DANS LE BESOIN

 

Par Calvin Johnson, Diné
Leupp, Nation Navajo
Publié par Censored News
16 juillet 2013
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Traduction Christine Prat

 

Notre Gouvernement Navajo Démocratique n’est pas si Démocratique que cela, en fin de compte. La semaine dernière, le Conseil de la Nation Navajo a abrogé le CAP-21-13 et approuvé la Législation No. 0177-13 qui essentiellement prolonge le contrat de la Centrale Navajo [Navajo Generating Station, NGS], qui date du 23 décembre 1969.

Je dis que notre nation n’est pas démocratique parce qu’actuellement les Délégués au Conseil de la Nation Navajo ont à l’esprit qu’ils ont été élus par le peuple. Le Titre 2 du Code de la Nation Navajo stipule qu’ils – les membres du Conseil de la Nation Navajo – seront l’organe gouvernant de la Nation Navajo. Ainsi les délégués choisissent de prendre une décision qui ne vous profite pas (vous, les Générations de Navajo) – seules les grandes compagnies en profitent en agitant un billet d’un dollar au bout d’une ligne.

Depuis la réduction du Conseil Tribal Navajo de 88 à 24 membres, nos Diné [Navajo] étaient optimistes et espéraient que de meilleurs guerriers avec le sens de la transparence, de la responsabilité et de l’autorité protègeraient, préserveraient et combattraient pour la Nation Navajo et les Droits sur l’Eau de son peuple – pas qu’ils les abandonneraient à l’avidité des états et des grandes compagnies dont ils sont partenaires contre les intérêts des Navajo.

Qu’est-ce qui empêche les Navajo d’être prospères ? Ce sont des Propriétaires comme Salt River Project (SRP) et des dirigeants Navajo (Délégués au Conseil/Président) qui se prosternent pour des campagnes de dons, des déjeuners gratuits et du favoritisme. Regardez notre nation : nous n’avons pas de Safeway, de Lavomatic, d’épiceries, de meilleur bétail, d’électricité, ni, le plus important de tout, DE L’EAU. Maintenant regardez à l’extérieur de la réserve. Vous avez des Wal-Mart, des stations de lavage de voitures, des terrains de golf, des parcs avec de l’eau, des routes goudronnées, des Lavomatics, des supermarchés, de l’agriculture, de l’électricité et DE L’EAU.

Les Délégués au Conseil de la Nation Navajo viennent juste de voter et d’approuver le fait de garder la Nation Navajo dans l’état actuel pour les 31 prochaines années. La Nation Navajo a emprunté 200 millions de dollars pour construire le Casino de Twin Arrows – nous aurions pu utiliser cet argent pour construire le « NAP – Projet d’Aqueduc Navajo » de LeChee à Leupp et à Indian Wells et de Kaibeto à Pinon et Chinle. Cela aurait bénéficié à 30 Chapitres comptant 60 000 Navajos au lieu des 450 Navajo employés par la Centrale Navajo, NGS.

Pour quoi auriez-vous voté ? Pour l’infrastructure pour L’EAU, les moutons, les chèvres, le bétail gras, les chevaux, les champs de maïs, de luzerne, les pastèques ? Ou pour les 608 400 dollars donnés à la Nation Navajo et dont les Navajo ne voient pas un centime ? L’Election de 2014 arrive, et il est temps de repenser notre direction et de voter pour des guerriers qui nous feront devenir une Nation meilleure en 2014.

 

Calvin Johnson
Leupp, Arizona

 

Voir d’autres traductions d’articles sur la Centrale Navajo


Photo Sandra Rambler, devant au centre Wendsler Nosie, Sr. Voir d’autres photos prises par S. Rambler au cours de la cérémonie sur Censored News

 

DES APACHES FONT L’HISTOIRE SUR LE MONT GRAHAM

Des centaines d’entre eux participent à une cérémonie sacrée

Par Sandra Rambler, Apache San Carlos
Publié sur Censored News
22 juillet 2013

Traduction Christine Prat
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SAFFORD, Arizona – L’air n’était agité que par une brise légère et fraiche et on aurait pu entendre une épingle tomber alors que des centaines d’Apaches et leurs amis étaient rassemblés pour une prière, au cours d’une cérémonie sacrée qui s’est tenue du 17 au 21 juillet au sommet de leur montagne sacrée qu’ils appellent “Dzil Nchaa Si An,” connue aussi sous le nom de Mont Graham, au sud-est de l’Arizona. Ils étaient là pour participer à la cérémonie sacrée de passage à l’âge adulte d’une jeune fille de 14 ans, Naelynn Pike, fille de Vanessa Nosie et de Willie Pike, tous membres de la Tribu Apache San Carlos. La cérémonie d’initiation de Naelynn s’est tenue au cœur de Dzil Nchaa Si An, où toutes les cérémonies sacrées ont eu lieu depuis des siècles.

Le partenaire de Naelynn pour la danse était Ashlee Craig, de la Tribu Apache de White Mountain, et ses Parrains étaient aussi membres de tribus, Valerie (Porter) Vavages et son mari, Cedrick Vavages, membre de la Nation Tohono O’Odham. L’Homme-médecine était Houston (Dory) Hinton et l’Homme-médecine des Danseurs Esprits de la Montagne Apache était Norwyn Wesley. Plusieurs hommes-médecine et guides spirituels se sont joints à eux pour la prière et les chants, parmi eux Leroy Kenton, Anthony Logan, Louie Lorenzo, Myron Moses, Harrison Bonito, Steve Titla et d’autres.

Parmi les guides spirituels tribaux participant à la prière, il y avait Gladys Hinton, Dora Hinton, Lenora Robertson, George Starr Jr., Arthur Longstreet, Adam Rope, Audrey Johnson, Delores Jordan et d’autres.

Parmi les chefs tribaux présents, il y avait le membre du Conseil du District de Peridot et l’ex Président Tribal Wendsler Nosie Sr., l’ex Présidente Tribale Kathleen (Wesley) Kitcheyan, les ex-membres du Conseil du District de Bylas Myron Moses et John Wesley et l’Avocat Tribal sous contrat Steve Titla.

« Ce moment est tellement spécial pour moi », dit Dora Hinton, dans sa langue Apache de San Carlos.

« La Marraine, Valerie (Porter) Vavages est une de mes Filleules. Je suis si heureuse d’être ici pour assister à un tel moment historique et de pouvoir la voir perpétuer une tradition Apache passée de moi à elle. Je suis si fière d’elle et lui souhaite du succès dans toute sa vie, avec sa famille, au moment où elle acquière une nouvelle fille par cette cérémonie sacrée, » conclut Dora Hinton, la veuve de Lee Hinton Sr., de la communauté de Bylas.

Une Ancienne et guide spirituelle tribale, Lenora (Starr) Robertson, ajouta « J’ai 73 ans. Je suis la fille de feu Edith et George Starr Sr. Mes grands-parents paternels étaient Hannah (Rope) Starr et Emory Starr. Ils vivaient ici, dans toute cette région quand les routes ont été construites ici sur notre montagne sainte et sacrée ».

« Pour notre peuple Apache – les choses que nous apprenons sont transmises oralement. On nous a raconté des histoires sur nos ancêtres. Elles n’étaient pas écrites parce que les Apaches ne faisaient pas confiance à l’Homme Blanc, donc ils n’écrivaient rien vu qu’ils ne pouvaient pas leur faire confiance. Ils ont pris notre pays et ils nous ont pris cette montagne sainte et sacrée Dzil Nchaa Si An ».

« Ma grand-mère Hannah m’a raconté que mon père George Starr Sr. n’avait que 7 ans quand il a commencé à danser ici sur Dzil Nchaa Si An. Il est devenu un Danseur Esprit de la Montagne Apache et lors de sa première danse ici, il n’y avait pas de nuages mais il s’est mis à pleuvoir et tonner et il y a eu des éclairs. Tout le monde dansait et même les chevaux se cabraient et dansaient. C’est alors qu’il a reçu le nom de “Na’ku’sa” qui signifie la Grande Ourse ».

« Ces chants et prières appartiennent tous à notre histoire de la Création. Ils seront avec nous pour toujours. Mon père est mort à 96 ans, presque centenaire. Il était en bonne santé mais il était vieux à la fin. Il n’a pratiquement jamais été malade et était toujours en train de prier. Il a été Danseur Esprit de la Montagne Apache pendant de nombreuses années et a transmis la tradition aux jeunes hommes de notre famille ».

« C’est le lieu où résident les Danseurs Esprit de la Montagne Apache. C’est un lieu très sacré. C’est si joli ici et un air pur et propre nous entoure au milieu de pins magnifiques. Ce moment est très spécial pour nous tous ici » conclut Lenora Robertson dans sa langue Apache San Carlos.

McBride Waterman, le fils aîné de la regrettée Ola Cassadore Davis, ancienne Présidente de la Coalition pour la Survie des Apaches et combattante acharnée contre le projet de télescope sur le Mont Graham, fit remarquer en retenant ses larmes : « Quand je suis arrivé ici vendredi (19 juillet 2013), j’avais peur. Je ne connais pas bien toutes ces coutumes Apache et être ici pourrait bien exiger de posséder toute la connaissance que nos hommes-médecine possèdent ».

« En m’aventurant du pied de la montagne jusqu’au sommet, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma mère, me demandant comment ces gens qui ne veulent pas des Apaches ici ont pu, à une époque, avoir peur d’elle et de ce qu’elle avait à dire ».

« Pendant l’échange de nourriture, Wendsler Nosie Sr., dans son discours, à mentionné ma mère et j’ai été tellement touché ! »

« Ma mère était la Marraine de la fille de Wendsler, Vanessa, et maintenant sa fille, Naelynn, a sa cérémonie ici. Ma mère est ici avec nous en esprit et je veux remercier Wendsler pour avoir rappelé le souvenir de ma mère en plaçant une plume d’aigle à sa mémoire à l’endroit où les Coureurs Esprits de la Montagne Apache collectent l’eau sacrée pour partager avec nos gens ».

« Ma mère était une femme très portée vers la spiritualité et elle était très stricte avec nous. Elle disait toujours, quelque soit notre âge, tu seras toujours mon bébé ! »

« J’ai 72 ans et nous venons de la perdre, l’an dernier, en 2012. Elle est ici avec nous par l’esprit, à ce moment précis et elle aurait eu 90 ans en janvier dernier. Elle s’est battue pour garder nos traditions et notre culture Apaches vivantes et pour maintenir la langue Apache et l’enseigner à nos enfants et petits-enfants ».

« Notre culture Apache est très importante pour moi et je suis fier d’être membre de la Tribu Apache San Carlos » conclut McBride Waterman en essuyant ses larmes.

Pendant la cérémonie de dimanche matin (21 juillet 2013), l’Homme Médecine du Sol Sacré, Anthony Logan, a déclaré dans sa langue Apache San Carlos : « Les Coureurs Esprits de la Montagne Apache ont commencé leur voyage jusqu’ici mercredi (17 juillet 2013) de la Réserve Apache San Carlos et des chants pour le sol sacré ont été chantés pour eux tandis qu’ils couraient en portant le bâton sacré sur la route sinueuse ».

« Les Parrain et Marraine ont acquis une nouvelle tradition dans leur famille. Naelynn Pike est elle-même coureuse et depuis qu’elle était une petite fille, elle a toujours voulu avoir sa danse ici. Nous sommes heureux pour elle et ses Parrain et Marraine. Et merci d’être ici ».

« C’est le lieu où résident nos Danseurs Esprits de la Montagne Apache, les Ga’an, étant donné qu’ils ont un contact direct avec notre Créateur. S’il vous plait, continuez de prier pour nous tous et tous nos Apaches », conclut Anthony Logan.

L’Homme Médecine Norwyn Wesley ajouta : « C’est une bonne danse et j’espère que vous vous amusez et profitez de beau temps. Nous venons de baptiser cette jeune Apache, Naelynn Pike, l’introduisant ainsi dans le monde Apache. Nous avons prié pour elle et ses Parrain et Marraine et pour qu’ils restent toujours en contact les uns avec les autres en devenant une famille. Nous demandons des bénédictions pour eux où qu’ils aillent et la prospérité et l’humilité au cours de toutes leurs vies et je demande à chacun de vous ici de prier pour eux également ».

« Çà fait 50 ans que je suis lié aux Danseurs Esprits de la Montagne Apache, comme danseur et maintenant comme leur chanteur. Je suis, comme vous diriez, le dernier des Mohicans. Mon grand-père, le regretté Fred Wesley, était homme-médecine. Nous sommes en train de perdre certains de nos chants, tout comme nous perdons une partie de notre langue Apache et c’est très important de conserver ce que nous savons et de le transmettre à une future génération ».

« Vous avez manifesté beaucoup de respect pour cette danse. C’est un honneur. C’est un moment sacré pour nous tous. Ce que vous avez appris ici, je vous prie de le partager avec votre famille et de continuer à préserver nos chants, danses et langue Apaches pour toujours. Merci à tous d’être ici », conclut l’Homme Médecine Wesley.

« Ma grand-mère me disait que j’étais née au pied de Dzil Nchaa Si An et me disait toujours, c’est ta montagne. Elle a raison, c’est ma montagne. Dzil Nchaa Si An nous appartient, cette montagne sacrée appartient au peuple Apache et il n’y a aucun doute là-dessus » souligna Gladys Hinton, une Ancienne de la tribu de 80 ans, dans sa langue Apache San Carlos.

« Au nom de notre famille, je veux juste dire merci à tous les bénévoles, ceux qui ont aidé, les coureurs, les Anciens, les Parrain et Marraine et leurs familles et amis, les Hommes et Femmes Médecine et les guides spirituels et tous ceux qui sont montés jusqu’ici avec nous pour nous aider à célébrer notre Course annuelle de l’Esprit de la Montagne Apache et plus spécialement la cérémonie de passage de ma petite-fille, Naelynn Pike », dit Wendsler Nosie Sr.

Le Docteur Robin Silver, du Centre pour la Diversité Biologique de Flagstaff, Arizona, a ajouté : « l’Histoire est sans aucun doute en train de se faire ici. Les Apache ont à nouveau fait leurs preuves en laissant une nouvelle marque dans leur histoire. Ce sont des gens sans peur et je les admire pour cela ».

Des amis sont venus de tout le pays, de Pennsylvanie, de Caroline du Nord, de Californie, du Nouveau Mexique et de New York. Steve Boyd, Professeur à l’Université de Wake Forest en Caroline du Nord, coureur depuis 11 ans et qui a rejoint les Coureurs Esprit de la Montagne Apache, dit « C’est merveilleux de voir les Apache revenir chez eux, où ils auraient toujours dû être ».

Comme les anciens de la tribu se préparaient à leur voyage de retour vers la réserve Apache, Naelynn Pike et son partenaire Ashlee Craig sont venus leur dire adieu. Des paroles d’encouragement et de satisfaction ont été adressées à Naelynn, la petite-fille maternelle de Cindy Nosie et à Theresa et Wendsler Nosie Sr. et la petite-fille paternelle de Geraldine et Chuck Pike.

Au début des années 90, le Conseil Tribal des Apache San Carlos a adopté de nombreuses résolutions, suite au travail colossal d’Ola Cassadore Davis au sein de la Coalition pour la Survie des Apache, et de Wendsler Nosie Sr. et du regretté Ernest Victor Jr. au sein du groupe des Apache pour la Préservation Culturelle, faisant campagne contre le projet de télescope à 200 millions de dollars.

En 1988, le Congrès a adopté la Loi sur la Conservation pour l’Arizona et l’Idaho, qui donnait son agrément à un permis spécial pour autoriser l’Université d’Arizona à mettre en pratique le projet de télescope. La Tribu a constaté qu’elle n’avait jamais été informée et que des violations au niveau fédéral étaient perpétrées, violations de la Loi sur les Espèces en Danger, la Loi sur la Liberté Religieuse des Indiens Indigènes Américains, la Loi sur la Politique Nationale de l’Environnement, la Loi sur la Préservation Historique Nationale, l’Ordre Exécutif 13007 et diverses autres lois.

La tribu a été rejointe par le Congrès National des Indiens Américains, le Conseil National des Eglises, quelques organisations internationales et diverses grandes organisations nationales, dans son opposition au projet de télescope.

Le 22 décembre 2012, la Coalition du Mont Graham, la Société Audubon de Maricopa et le Centre pour la Diversité Biologique ont déposé un avis d’intention de poursuivre de Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis et le Service des Forêts des Etats-Unis pour n’avoir pas repris les consultations, conformément à la Loi sur les Espèces en Danger, avec le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis à propos du Projet de Télescope du Mont Graham, une montagne connue des Apaches sous le nom de Dzil Nchaa Si An et considérée comme sacrée par les Apache San Carlos depuis des temps immémoriaux.

A la fin du dernier jour, juste après la partie de la cérémonie au cours de laquelle les Danseurs Esprit de la Montagne Apache dansaient, la pluie a commencé à tomber lentement, puis s’est intensifiée pendant quelques minutes. Les Anciens, les hommes médecine et les guides spirituels disent que c’est pour « effacer les pas et la trace des Danseurs Esprit de la Montagne Apache lorsqu’ils retournent au sommet de leur patrie sacrée, Dzil Nchaa Si An, le Mont Graham, ce qui est un fait et non un mythe comme le disent les Apache eux-mêmes. Effectivement, l’Histoire a de nouveau été faite par les Apache.

 

 

PAS D’AUTOROUTE SUR LA RESERVE DE GILA RIVER!

Par Akimel O’odham Youth Collective
6 juillet 2013

Akimel O’odham Youth Collective
E-mail: akimeloodhamyc@gmail.com
Phone: 520-510-3407
http://www.AOYCBlog.wordpress.com

See original article in English

Traduction Christine Prat

(Voir aussi ci-dessous traduction de l’article d’Allison Hurtado dans Ahwatukee Foothills News)

 

Mercredi 3 juillet 2013, le Conseil de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC) a tenu sa première réunion régulière du mois. L’enquête sur l’initiative des Propriétaires terriens organisée par la firme Pangea était au programme, en particulier l’exclusion de signatures tenues pour avoir été obtenues de manière frauduleuse selon une enquête de la police de la GRIC. Le but de l’initiative des Propriétaires était – si le conseil de la GRIC l’avait adoptée – d’annuler le vote de la Communauté de février 2012 dont le résultat a été une victoire pour les partisans de l’option de « Non-Construction » de l’extension du Périphérique 202 dans la région de la Montagne du Sud [Site sacré pour les Autochtones – NdT]. L’initiative des Propriétaires forcerait la GRIC a organiser un autre vote, cette fois avec une formulation qui n’autoriserait que deux options : Oui ou Non, et exclurait l’option de Non Construction.

En mai 2013, une réunion spéciale du conseil de la GRIC a été organisée pour prendre connaissance des résultats de l’enquête de la police de la GRIC. A cette réunion, le service de police de la GRIC a révélé que des preuves de fraude et de tromperie avaient été découvertes dans les méthodes employées par Pangea pour obtenir des signatures. Ceci constitue une violation directe du Code de la Communauté Indienne de Gila River, qui stipule qu’ « une personne est coupable d’obtenir une signature par tromperie si, dans l’intention de frauder, elle obtient la signature, sur un document écrit, d’une autre personne en travestissant délibérément ou en omettant des faits importants pour le document ou la transaction ». Depuis que la Compagnie Pangea en collaboration avec les Propriétaires de la Communauté ont commencé à collecter des signatures, il y a toujours eu des preuves officieuses dans la Réserve, que les employés de Pangea faisaient du porte à porte pour dire aux membres de la Communauté qu’ils collectaient des signatures pour une pétition pour le « Non à l’autoroute ».

Nathaniel Percharo, un porte-parole des Propriétaires de la GRIC, a admis être au courant de plusieurs types de fraude lors de la collecte des signatures. Après avoir enquêté sur ces allégations de fraude et de tromperie, à la réunion du conseil de mai 2013, la police tribale a déclaré qu’il y avait des preuves de fraude. Lorsqu’ils ont pris contact avec des individus dont le nom figurait sur la pétition, certains ont dit ne l’avoir jamais signée. Lorsque la pétition a été présentée pour la première fois au programme d’élections tribales, 750 des 1509 signatures ont été exclues, c’est presque les deux tiers de la totalité. Au lieu d’abandonner l’initiative des Propriétaires, le Conseil de la GRIC l’a renvoyée aux opérations de vérification du Programme d’Elections Tribales pour voir s’il y avait assez de signatures valables pour continuer le projet. L’Initiative devait alors être examinée lors de la première réunion régulière de juillet pour prendre connaissance des conclusions de l’enquête.

Le 3 juillet, jour de la réunion du conseil, il n’y avait pas trace des fondateurs de Pangea, ni de propriétaires à part Nathaniel Percharo et son épouse. C’était très inhabituel, alors qu’auparavant, quand une question concernant Pangea figurait à l’agenda du conseil, les salles du conseil étaient remplies de propriétaires que Pangea amenait dans des bus de luxe loués par la firme. Les porte-parole de Pangea, Joseph Perez et Christi Perez n’étaient pas présents non plus à cette réunion du conseil, le jour où le sort de l’initiative de leur entreprise devait être décidé.

Avant que les intervenants puissent parler, la membre du conseil Jennifer Allison présenta deux motions. La première était d’accepter les conclusions de la police tribale et d’exclure encore 176 signatures de la pétition de Pangea, vu qu’il y avait lieu de croire qu’elles avaient été falsifiées. Des 1509 signatures présentées par la firme Pangea et le groupe de Propriétaires Terriens de la GRIC, plus de la moitié se sont révélées avoir été obtenues frauduleusement ou par tromperie. Avec les 750 signatures initialement exclues, puis les 176 de plus, on arrivait à un total de 926 invalidées. Ce qui ramenait le nombre de signatures valables en dessous des 643 nécessaires pour continuer.

La deuxième motion du conseil a pour conséquence de mettre un terme à l’initiative des Propriétaires de forcer à un nouveau vote sur la question du passage du Périphérique 202 sur des terres tribales de Gila River. Ceci signifie que le vote pour la « Non-Construction » de février 2012 est toujours en vigueur en tant que position de la communauté. Il n’y aura pas d’alignement du territoire de la réserve pour le projet d’extension du Périphérique 202 de la Montagne du Sud.

Il reste à voir si les employés de Pangea et les membres du groupe de Propriétaires Terriens de la GRIC encourront des condamnations telles qu’elles sont définies sous le Titre 5, Chapitre 6, Section 5.602 (B) du Code de la Communauté Indienne de Gila River, qui stipule que « la peine pour l’obtention d’une signature par tromperie sera au maximum 180 jours de prison ou une amende de 500 dollars maximum, ou les deux ». Si des condamnations sont prononcées pour chaque acte individuel de tromperie, Percharo et Perez pourraient devoir plus de 400000 dollars à la Communauté Indienne de Gila River (500 dollars pour chacune des près de 800 signatures invalidées) ou risquer jusqu’à 144000 jours de prisons, c’est-à-dire 394 ans.

 

Akimel O’odham Youth Collective et Gila River Against Loop 202

 

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GILA RIVER (ARIZONA) : LE PERIPHERIQUE 202 NE PASSERA PAS SUR LES TERRES TRIBALES

Par Allison Hurtado, Ahwatukee Foothills News
Vendredi 5 juillet 2013

Traduction Christine Prat

See original article in English

 

Une tentative de la dernière chance pour obtenir l’approbation de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC), pour que l’extension du Périphérique 202 près de la Montagne du Sud passe sur des terres tribales au lieu de suivre la Route de Pecos, a échoué.

Le Conseil Tribal a appris mercredi que lorsque les signatures frauduleuses seraient retirées de la pétition, il devrait annuler le vote de la tribu, étant donné qu’il ne resterait plus assez de signatures pour continuer.

Les signatures avaient été recueillies par un groupe connu sous le nom de propriétaires terriens de GRIC. Le groupe possède des terres allouées le long de la frontière formée par la Route de Pecos et croit qu’autoriser la portion d’autoroute à passer sur des terres tribales non seulement apporterait un bénéfice économique à la tribu, mais serait la seule façon de sauver la Montagne du Sud.

La tribu a organisé un vote en février 2012, demandant aux membres de la communauté si la portion d’autoroute devait être construite sur des terres tribales, en dehors des terres tribales, ou ne pas être construite du tout. L’option de « Non Construction » à remporté la majorité des voix, mais ce seront le Service des Transports d’Arizona et l’Administration Fédérale des Autoroutes qui décideront en dernière instance.

Etant donné que la Montagne du Sud est sacrée pour la GRIC, les Propriétaires Terriens ont décidé d’organiser une pétition qui annulerait le vote précédent et amènerait à en organiser un autre. Le nouveau scrutin ne donnerait que deux options à la communauté : oui ou non […au passage sur les terres tribales : l’option de non-construction serait supprimée, or, les Autochtones pour qui la Montagne du Sud est sacrée, craignent les effets de la pollution – NdT].

Plus de 1500 signatures ont été présentées au bureau des élections tribal en septembre 2012. Les Propriétaires de terres croyaient que plus de 800 de ceux qui avaient signé la pétition étaient inscrits comme votants et que seulement 643 signatures étaient nécessaires pour organiser des nouvelles élections.

En février dernier, l’initiative a été bloquée vu qu’il avait été demandé à la police tribale d’enquêter sur des affirmations selon lesquelles des signatures seraient frauduleuses. La police tribale est venue déclarer au conseil qu’il y avait des signatures frauduleuses. Dès qu’elles ont été retirées, il n’y avait plus assez de signatures pour assurer la validité de la pétition, selon le bureau des élections tribal.

Christi Perez, co-fondatrice de Pangea Corporation, la compagnie qui a aidé les Propriétaires de terres, a déclaré que les Propriétaires mettaient en question la validité de ces résultats.

« Les Propriétaires sont certains qu’il y avait assez de signature » dit-elle. « Il y a eu plusieurs rapports indiquant le nombre de signatures validées et dans tous les cas elles étaient suffisantes, excepté ce dernier chiffre. Nous ne savons pas exactement ce que les Propriétaires peuvent faire, mais nous allons enquêter ».

Les membres de la communauté qui se battent contre l’autoroute et soutiennent le choix de « Non-Construction » se disent satisfaits des résultats.

« Je suis heureux » dit Andrew Pedro, membre de Gila River Contre le 202. « Je suis tout simplement content de voir que nous avons fait un pas de plus vers la défaite de l’autoroute. Il faut espérer que çà continuera dans ce sens et amènera notre gouvernement tribal à soutenir l’option de ‘Non-Construction’ plus qu’ils ne l’ont fait jusqu’à maintenant ».

 

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Voir aussi les articles précédents traduits en français sur la lutte contre le périphérique 202

 

 

 


Photo courtesy of Damaris. At Lois and Dan’s retreat. Shipensberg, PA
Back row: Kyle, Emilio, Mereana, Michael Lane, Ty
Front Row: Darrin, Craig, Mark, Supa (dog), Damaris, Lisa.

 

LE BUT DE LA LONGUE MARCHE 4

Traduction Christine Prat

Les buts de la Marche, tels qu’ils sont définis sur le site de ‘La Longue Marche 4 : Retour à Alcatraz’. Photo ci-dessus: les Marcheurs.
See original article in English

 

L’initiative de ‘la Longue Marche 4 : Retour à Alcatraz’ vient de ceux qui ont participé à la première ‘Plus Longue Marche’ en 1978. Elle [a commencé] le 15 juillet 2013 à Washington D.C. et arrivera à Alcatraz le 22 décembre 2013. Le but de cette Marche sera de réaffirmer le cœur de la Souveraineté Tribale Traditionnelle enracinée dans le Cérémoniel et les relations spirituelles liées à la terre. Nous appelons tous les Peuples Autochtones à venir soutenir cette Marche.

Nous sommes allés à Washington D.C. maintes fois pour demander la justice, la protection des droits définis par traité, et le maintient de l’existence de nos Peuples et de nos Modes de Vie. Ils ont eu leur chance. Le temps est venu de nous réapproprier les prières qui sont parties vers l’est et de les ramener, fermant ainsi le cercle, à Alcatraz, symbole de l’affirmation moderne de ce qui a été appelé Mouvement du Pouvoir Rouge [‘Red Power Movement’]. Nous Marchons pour enseigner à nos Peuples ce que signifie la Souveraineté Tribale du point de vue du mode de vie de Peuples Autochtones. Nous Marchons pour affirmer à la face du monde que nous existons encore en tant que Peuples libres et souverains selon notre propre définition. Nous Marchons pour rappeler à ceux de nos Peuples qui sont engagés dans des relations avec des états-nations que la souveraineté tribale n’est pas définie par des lois, des règles et réglementations non-Autochtones ; ni par le développement économique, ni par la ‘bonne gouvernance’, ni par des structures d’entreprises privées. Ces aspects sont peut-être pragmatiques, mais ils ne nous définissent pas. Nous Marchons avec les esprits de nos ancêtres pour les générations présentes et futures, afin que les Peuples n’oublient pas ce qui fait de nous des Autochtones.

Nous Marchons aussi pour rappeler aux gens que Leonard Peltier et son incarcération qui n’en finit pas, est symbolique de l’incarcération qui n’en finit pas de tous les Peuples Autochtones dans les politiques et les structures politiques des états-nation coloniaux. Le temps est venu de libérer Leonard Peltier en nous fondant sur les principes de réconciliation. Il paraît tout à fait surprenant que les états-nation demandent le pardon pour des crimes atroces contre nos Peuples, tels que des massacres, des confiscations de terre, l’abduction de nos enfants placés dans des pensionnats qui les ont maltraités, etc., mais cependant ne peuvent trouver le moyen de libérer une personne emprisonnée depuis plus de 30 ans, pour des événements survenus en période de conflit. Leonard Peltier devrait être libéré d’après ce principe de réconciliation, sans considération pour ce que chacun peut penser en termes de justice, innocence ou culpabilité.

Etant donné que cette Marche porte sur les fondements spirituels de notre souveraineté tels qu’ils ont été énoncés dans le Manifeste de la Longue Marche de 1978, nous demandons aussi aux Anciens et aux guides spirituels de venir nous apporter leur soutien et leurs conseils quand c’est possible. A cette fin, nous aurons aussi un Rassemblement Spirituel à Cahokia Mounds en septembre 2013.

 

Voir itinéraire et agenda de la Marche avec carte
Et traduction française du communiqué de presse du 15 juin, avec historique de la Première Marche de 1978, et adresses et contacts des organisateurs

 

 

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Depuis le 15 juillet, des Autochtones ont entrepris une marche de Washington, D.C., à Alcatraz, afin de réclamer le respect de leur souveraineté et de leurs droits.C’est la quatrième « Plus Longue Marche » entreprise par les Autochtones aux Etats-Unis depuis 1978 (voir traduction de leur communiqué de presse du 15 juin dernier). Ci-dessous, le programme de la marche, qui doit se terminer le 22 décembre à Alcatraz.

 

15 juillet : Cérémonie du Levé du Soleil au Monument de Washington, puis marche jusqu’à Gaithersburg, Maryland, 33 km

16 juillet : De Gaithersburg à Frederick, Maryland, 37 km

17 juillet : De Frederick à Hagerstown, Maryland, 40,6 km

18 juillet : De Hagerstown à McConnellsburg, Pennsylvanie, 43,8 km

19 juillet : Journée de repos

20 juillet : De McConnellsburg vers Schellsburg, Pennsylvanie, 34 km

21 juillet : jusqu’à Schellsburg, Pennsylvanie, 34 km

22 juillet : De Schellsburg à Somerset, Pennsylvanie, 44,3 km

23 juillet : De Somerset à Mount Pleasant, Pennsylvanie, 45 km

24 juillet : Journée de repos

25 juillet : De Mount Pleasant à Monongahela, Pennsylvanie, 37,3 km

26 juillet : De Monongahela à Washington, Pennsylvanie, 31 km

27 juillet : De Washington, PA, vers Wheeling, West Virginia, 24 km

28 juillet : jusqu’à Wheeling, West Virginia,  26 km

29 juillet : Journée de repos

30 juillet : De Wheeling à Barnesville, Ohio, 47 km

31 juillet : De Barnesville à Cambridge, Ohio, 41 km

1er août : De Cambridge à Zanesville, Ohio, 39 km

2 août : De Zanesville à Buckeye Lake, Ohio, 42 km

3 août : Journée de repos

4 août : De Buckeye Lake à Reynoldsburg, Ohio, 32 km

5 août : De Reynoldsburg à West Jefferson, Ohio, 39 km

6 août : De West Jefferson à Springfield, Ohio, 46 km

7 août : De Springfield à Huber Heights, Ohio, 30 km

8 août : Journée de repos

9 août : De Huber Heights à Brookville, Ohio, 28 km

10 août : De Brookville à Richmond, Indiana, 41 km

11 août : De Richmond à Cambridge City, Indiana, 24 km

12 août : De Cambridge City à Knightstown, Indiana, 32 km

13 août : Journée de repos

14 août : De Knightstown à Warren, Indianapolis, Indiana, 40 km

15 août : De Warren à Plainfield, Indiana, 37 km

16 août : De Plainfield vers Brazil, Indiana, 33 km

17 août : jusqu’à Brazil, Indiana, 32 km

18 août : Journée de repos

19 août : De Brazil à West Terre Haute, Indiana, 29 km

20 août : De West Terre Haute, Indiana, à Marshall, Illinois, 22 km

21 août : De Marshall à Greenup, Illinois, 44 km

22 août : De Greenup à Effingham, Illinois, 36 km

23 août : Journée de repos

24 août : D’Effingham à St. Elmo, Illinois, 30 km

25 août : De St. Elmo à Vandalia, Illinois, 23 km

26 août : De Vandalia à Greenville, Illinois, 31 km

27 août : De Greenville à Highland, Illinois, 30 km

28 août : De Highland à Cahokia Mounds, 39 km

29 août : Repos/Rassemblement

30 août : Repos/Rassemblement

31 août : Repos/Rassemblement

1er septembre : Repos/Rassemblement

2 au 8 septembre : De Cahokia Mounds à Jefferson City, Missouri, 218 km

9 au 15 septembre : De Jefferson City à Kansas City, Kansas, 234 km

16 au 18 septembre : De Kansas City à Topeka, Kansas, 106 km

19 au 26 septembre : De Topeka à Wichita, Kansas, 258 km

27 au 30 septembre : Rassemblement/soutien à la résistance contre les sables bitumineux et l’oléoduc

1er au 17 octobre : De Wichita à Pueblo, Colorado, 669 km

18 au 19 octobre : Rassemblement

20 au 31 octobre : De Pueblo à Grand Junction, Colorado, 454 km

1er au 12 novembre : De Grand Junction, Colorado, à Delta, Utah, 498 km

13 au 18 novembre : De Delta, Utah, à Ely, Nevada, 230 km

19 au 30 novembre : De Ely à Fallon, Nevada, 405 km

1er au 4 décembre : Rassemblement à Fallon/Carson City, Nevada

5 au 12 décembre : De Fallon, Nevada, à Sacramento, Californie, 307 km

13 au 16 décembre : Rassemblement

17 au 20 décembre : De Sacramento à Sausalito (près de San Francisco), 179 km

21 décembre : De Sausalito au quai 33, le quai d’embarquement pour Alcatraz, 14 km

 

26 juin 2013

Traduction Christine Prat

Ma Famille et mes Amis. J’espère que vous vous sentez bien et que vous êtes en bonne santé et heureux. Pour ceux d’entre vous qui ont défilé aujourd’hui, j’imagine que le soleil vous a donné un peu plus de couleurs et… je suis fier de vous tous. Vous savez que si j’étais sorti, j’aurais défilé avec vous, en tête, bien sûr.

Dans mon esprit, je suis là-bas avec vous. Je peux sentir la sauge qui brûle et les herbes sacrées mêlées aux odeurs des caisses de pain frit et des grands plats de salade de pommes de terre. Les ‘unci’s’ sont assises sur des chaises à l’ombre, probablement en train de se taquiner et de rire, comme vous seules savez le faire. Je vous vois toutes assises sur les couvertures, à l’ombre, sur le sol dur et sec, essayant de trouver une position confortable. Je peux voir jusqu’à l’endroit où se trouvait le vieux camp et distinguer l’endroit où les hommes coupaient le bois et l’endroit où étaient les jardins.

La tristesse m’envahit quand je vois les fondations, là où il y avait autrefois la demeure de Grand-Mère et Grand-Père Jumping Bull. Je me souviens des gosses qui couraient et jouaient, insouciants et heureux. Quelquefois, il semble que c’était il y a longtemps, et d’autres fois, c’est comme si c’était hier. Quelquefois, quand je suis seul, je me demande pourquoi la vie doit être aussi dure pour notre peuple. C’est troublant que certains des nôtres se tournent contre nous. Est-ce l’argent ? Le Pouvoir ? L’avidité ? Nous étions là parce qu’on nous l’avait demandé, pour protéger les familles traditionnelles qui continuaient à suivre les instructions d’origine, transmises de génération en génération sous la forme des histoires de notre Création. On me dit que maintenant une enquête est en cours sur le meurtre des quelques soixante personnes tuées durant ce règne de la terreur. Il est scandaleux que çà ait pris plus de 40 ans pour découvrir qu’une balle dans le dos ne ressemble pas à une mort naturelle. Nous étions là-bas aussi pour protéger la terre et l’empêcher d’être violée par le gouvernement pour de l’uranium. Nous avons la preuve que les décharges de produits chimiques placés sur notre terre sans information ni consentement de nos membres et la fuite de radioactivité 5 fois supérieure au niveau considéré comme sans danger, polluant les veines de notre mère la terre et transformant notre eau sacrée en poison, ont fait avorter les femmes enceintes et remplacé par le cancer les causes de mort naturelles sur les certificats de décès de beaucoup membres de notre peuple. Je n’essaie pas de faire de ceci un message sombre et désespéré. J’essaie seulement de faire comprendre à certains de nos jeunes gens que nous devons continuer à protéger tout ce qui est sacré pour nous, nos Anciens, nos femmes et nos enfants, notre culture et notre mode de vie et nous protéger mutuellement.

On me demande toujours une mise à jour sur ma situation et je vais essayer de l’expliquer. Comme mon équipe pourra vous le dire, ma tension est élevée, mon diabète est incontrôlé au point de me causer des problèmes de vue et je souffre beaucoup quand je marche. Mes médicaments m’ont été refusés pendant plusieurs mois et les rendez-vous avec un médecin sont rares. J’ai eu des examens pour le cancer de la prostate, et bien que je n’ai jamais eu de réponse claire, ni si c’était un cancer ou pas, les symptômes indiquent avec certitude que quelque chose ne va pas. Les problèmes récents de souffle court et de douleurs dans la poitrine sont une pression supplémentaire. Je vous assure que ce n’est pas un endroit pour être malade ou avoir de problèmes de santé, car en prison nous ne sommes qu’un numéro parmi d’autres. C’est une bonne chose que je n’aie pas besoin de médicaments pour garder le sens de l’humour, sinon je serai indubitablement fichu ! De plus, mes conseillers à l’intérieur de la prison ont approuvé un transfert dans une prison de moyenne sécurité, plus près de chez moi, mais le transfert a été rejeté par le Bureau du Texas, sans raison. Bien qu’il ait été fait appel de ce rejet, personne ne sait combien de temps çà va prendre avant que ce soit examiné.

Pour finir, je veux vous dire à tous « pilamiyeya » pour votre dur travail. Je sais que c’est une entreprise colossale d’organiser un évènement. Çà me rappelle à l’humilité de savoir que vous prenez le temps non seulement de vous souvenir de moi, mais de tous les guerriers qui ont essayé d’éliminer LEUR HISTOIRE de l’histoire, en se soulevant pour dire NOTRE histoire. Je suis avec vous pour soutenir la reconnaissance de nos droits inhérents, nos chercheurs de vérité et notre mode de vie sacré. A ceux d’entre vous qui se préparent pour la Danse du Soleil, j’espère que vous me sentirez danser à côté de vous, dans l’Inipi, je suis là-bas dans la vapeur et chantant avec vous. Mais comme vous pouvez vous en douter, je me fatigue. Je veux juste être chez moi avec les miens. Je veux m’éveiller en entendant les oiseaux chanter devant ma fenêtre et sentir l’odeur du « café de cowboy » venant de la cuisine, au lieu d’entendre le claquement des portes de cellules et le cliquetis des trousseaux de clefs. Je vous en prie ! Continuer à vous battre pour ce qui est juste. C’est tout ce que je peux demander.

Mitakuya oyasin !

Doksha,

Leonard