Christine Prat, 26 juin 2013

Plus d’un siècle après la fin de la conquête de l’Amérique, et plus particulièrement la « conquête de l’Ouest » par les Etats-Unis, les Autochtones doivent toujours se battre contre des tentatives d’appropriation des lambeaux de territoire qu’ils ont pu récupérer et contre la profanation de leurs sites sacrés. Dans ce que l’industrie cinématographique appelle « le Far West », c’est-à-dire essentiellement l’Arizona et le Nouveau-Mexique, les Autochtones luttent encore désespérément pour leurs sites sacrés, l’environnement et leurs maigres ressources en eau. La liste ci-dessous n’est malheureusement pas exhaustive.

 

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Les Pics San Francisco

Les Pics San Francisco, dans le nord de l’Arizona, sont sacrés pour au moins 13 tribus. Pour les Navajos, ils sont la limite ouest de leur Territoire Mythique, le Territoire de l’Emergence (‘La Création’), la limite Nord étant le Mont Hesperus, la limite Est le Pic Blanca – tous les deux dans l’actuel Colorado – et la limite Sud le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique (voir plus bas). Pour les Hopi, c’est l’endroit où résident les Kachinas, quand ils ne descendent pas parmi les humains. Pour les Apaches de la région, c’est la porte de l’Au-delà. Dès les années 1930, des Blancs ont commencé à faire du ski sur les Pics. Les Autochtones ont commencé à s’insurger en 1969, lorsqu’une firme privée a voulu construire une véritable station de ski avec remonte-pente, resto, parking, etc. Après 10 ans de protestations et batailles juridiques, le Service des Forêts a accordé l’autorisation et les travaux ont été effectués au début des années 80. En 1997, les propriétaires de la station ont proposé de l’étendre, et, afin de la rentabiliser et donc de pallier au manque de neige dans cette région désertique, ils ont proposé de faire de la neige artificielle à partir d’eaux usées. Pour les Indigènes, c’est une profanation. De plus, les pentes des Pics abritent une flore alpine rare, menacée de disparition. Les Hommes-Médecine y cueillent des plantes médicinales. Il semble que la neige artificielle contienne des composants dangereux pour la santé. L’affaire a été portée jusqu’à la Cour Suprême, cependant les tribunaux ont rejeté toutes les plaintes, et le 24 décembre 2012, la station de ski Snowbowl a commencé à arroser les pentes de neige artificielle – qui s’est révélée être jaune. Les défenseurs des Pics sont harcelés, arrêtés, condamnés, intimidés.

(voir bref résumé de l’histoire de la station de ski https://chrisp.lautre.net/wpblog/?page_id=300 et nombreux articles sur la lutte https://chrisp.lautre.net/wpblog/?cat=9 )

 

La Confluence

La Confluence du Colorado et du Petit Colorado, située dans une région désertique, et encore sauvage, de l’est de la Réserve Navajo, est sacrée pour les Navajo et les Hopi, et d’autres tribus. Et pour les Hopi, la voie qui y mène passe par la ‘Piste de Sel’, où on trouve de nombreux pétroglyphes et autres signes anciens et sacrés.

Un promoteur de Phoenix, apparemment avec l’accord du Président Navajo Ben Shelly, veut y développer une station qui devrait accueillir jusqu’à 3 millions de touristes par an. Le projet prévoit une promenade au fond du canyon, un hôtel, des restos, des parkings, un terrain pour camping-cars, un tramway, une télécabine, etc. (voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1176 )

 

Red Butte Et Les Mines D’uranium ‘Arizona 1’ Et ‘Canyon Mine’

Red Butte, située près du Grand Canyon du Colorado, dans le nord-ouest de l’Arizona, est un site sacré pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

Deux mines d’uranium menacent le site et les sources d’eau vitales pour les Autochtones. L’une – Arizona 1 – est située au nord du Grand Canyon, l’autre – Canyon Mine – est située au sud et à environs 6 km à vol d’oiseau de Red Butte.

Les deux mines ont des histoires très similaires. Dans les années 80, la firme Energy Fuels Nuclear, Inc. a déposé une demande d’exploration des concessions minières qu’elle avait acquises, puis obtenu l’autorisation du Bureau de Gestion du Territoire (BLM) d’exploiter Arizona 1, après une « étude détaillée » supposée indiquer que l’exploitation de cette mine n’aurait pas d’effets significatifs sur la qualité de l’environnement et que le plan d’opérations était conforme aux règlements de l’époque. L’exploitation a cessé dès 1992, suite à la chute du prix de l’uranium. Arizona 1 a été vendue, revendue et appartient maintenant à Denison Mines (compagnie Canadienne), qui a décidé en 2007 de reprendre l’exploitation, le tout sur la base du vieux rapport environnemental de 1988 qui n’a jamais été mis à jour. Les opposants ont déposé une première plainte en 2009. Après des années de batailles juridiques et l’espoir suscité par le moratoire prononcé par le gouvernement Obama contre l’exploitation de mines dans le Parc National du Grand Canyon début 2012, la Cour d’Appel du 9ème Circuit a décidé le 4 février 2013 d’autoriser l’exploitation. Le 7 mars, à peu près les mêmes opposants ont déposé une nouvelle plainte, contre la décision du Service des Forêts d’autoriser Energy Fuels Resources, Inc. à commencer l’exploitation de Canyon Mine, sans entreprendre ni mener à terme des consultations formelles avec les tribus ni mettre à jour une étude environnementale fédérale dépassée, datant de 1986.

La mine est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, définie en 2010 par le Service des Forêts en raison de son importance religieuse et culturelle cruciale pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

(Voir  https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1596 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1614 )

 

Le Mont Taylor

Le Mont Taylor, situé près de Grants, au Nouveau-Mexique, est considéré comme sacré par de nombreuses Nations Autochtones du Sud-ouest, dont les Diné [Navajo], Hopi, Acoma, Laguna et Zuni. Pour les Navajo, c’est la limite Sud de leur Territoire Mythique (voir plus haut).

La firme Roca Honda Resources – un partenariat entre Strathmore Minerals (Canada) et Sumitomo (Japon) – veut y ouvrir une des plus grandes mines d’uranium des Etats-Unis pour les 30 années à venir.

Le Service des Forêts Nationales de Cibola (CNFS – branche locale du Service des Forêts US) a publié un Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement pour ce projet de mine sur le Mont Taylor qui enfreint le Plan de Gestion des Forêts existant.

Au lieu de s’en tenir à ses normes actuelles concernant le patrimoine historique et culturel, le CNFS a l’intention d’en ‘dévier’ pour autoriser la profanation du Mont Taylor par un « Amendement, Spécifique au Projet, du Plan de Gestion des Forêts ».

(Voir article de Klee Benally : https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1692 )

 

Oak Flat Et La Firme ‘Resolution Copper’

Oak Flat Campground, à une centaine de kilomètres à l’est de Phoenix, Arizona, est une zone sauvage protégée. Quatre espèces d’oiseaux sont sur une liste d’espèces en déclin. Les Autochtones utilisent le site pour des activités culturelles et spirituelles, mais aussi pour leur subsistance. Le site inclut aussi Apache Leap, une falaise dont plus de 80 guerriers Apaches ont sauté, à la fin du 19e siècle, préférant se tuer plutôt que de se rendre à la Cavalerie.

Les compagnies Rio Tinto et BHP-Billiton ont créé une branche appelée Resolution Copper Company dans le but d’y exploiter une mine de cuivre qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord. Le site se trouvant sur des terres publiques actuellement protégées, la firme Rio Tinto s’occupe de réaliser un ‘échange de terres’ et une privatisation du site. Toutes les tribus Indiennes d’Arizona sont opposées au projet.

Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1586 )

 

La ‘Montagne Du Sud’ Et Le Peripherique 202

La Montagne du Sud, très proche de Phoenix, Arizona, est sacrée pour les Autochtones de la région, entre autres les Tohono O’odham, les Akimel O’odham, et la Communauté Indienne de Gila River (GRIC). La firme Pangea et le Service des Transports d’Arizona se proposent de construire une nouvelle ville, et une autoroute – en fait un prolongement du périphérique sud de Phoenix, le 202 – qui mordrait sur la petite réserve GRIC. Ce projet monumental s’inscrit dans le cadre d’ALEC (voir Lettre de Nitassinan 54-55). Le Conseil Tribal et l’Association des Propriétaires Terriens se sont laissés convaincre que le projet pouvait leur être favorable, mais les jeunes de la réserve, les non-propriétaires et tous les Autochtones d’Arizona s’opposent au projet, qui causera certainement beaucoup de pollution et de dommages à la montagne sacrée. (Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1094 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1838)

 

Le Mont Graham

Le Mont Graham est considéré comme sacré par les Apaches. Sur ce site classé Forêt Nationale résident diverses plantes, animaux et insectes qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Les Apaches utilisent le site depuis des centaines d’années pour des cérémonies et des enterrements et comme source de plantes médicinales.

Depuis 1992, l’Université d’Arizona de Phoenix est à la tête d’un projet international de construction d’un observatoire sur le Mont Graham. Le projet est lié au Ministère de la Défense US dans le cadre de ‘Star Wars’. Parmi les partenaires on trouve le Max Planck Institut en Allemagne, le Vatican et l’Observatoire Astrophysique Arcetri en Italie. Sept autres partenaires, dont l’Université de Harvard et le Smithsonian Institute, se sont retirés.

Dans la coalition luttant contre le projet, il y a le Conseil Tribal de San Carlos (Apaches), les Amis du Mont Graham, l’Apache Survival Coalition, les Américains Autochtones et leurs supporters.

Dès 1988, le Congrès Américain a exempté l’Université d’Arizona de la Loi Nationale sur l’Environnement, sans audience ni débat publiques.

(Source : http://www.ringnebula.com/project-censored/1993/1993-story25.htm d’après des articles de Cultural Survival. Voir aussi la traduction d’un article de Sandra Rambler, Apache San Carlos)

 

LONGUE MARCHE 4, RETOUR A ALCATRAZ: 15 JUILLET-22 DECEMBRE 2013

 

Communiqué de presse
Publié sur Censored News
Samedi 15 juin 2013

Traduction Christine Prat

 

En 1978, 11 projets de loi ont été présentés au Congrès des Etats-Unis, qui, s’ils avaient été adoptés, auraient miné les droits souverains des Amérindiens, le pire des projets étant celui qui demandait l’abrogation de tous les Traités avec les Indiens. Ceci a inspiré à des gens comme Dennis Banks et Bill Wahpepah l’idée de trouver des moyens de provoquer une prise de conscience de ces projets et de trouver du soutien pour les droits garantis aux Indiens par les Traités. Ils ont eu l’idée d’une Marche à travers tout le pays, d’Alcatraz à Washington D.C. Ainsi, le 11 février 1978, La Longue Marche a commencé par une Cérémonie à Alcatraz où une Pipe Sacrée a été bourrée, puis portée à travers le pays, avec des bâtons et autres objets sacrés. Ce qui avait commencé comme une réaction contre une législation anti-Indienne est vite devenu une affirmation de la Souveraineté Autochtone. La Longue Marche était une marche spirituelle, et les prières ont été ressenties et entendues par de nombreux Autochtones, de même que par d’autres Peuples des quatre directions. On ne peut pas dire la même chose des gens de Washington D.C. Bien que ces projets de loi, à l’exception d’un seul, n’aient pas été adoptés, l’attitude de Washington a toujours été de trouver des moyens nouveaux et créatifs pour entamer la souveraineté Indienne.

Beaucoup d’années ont passé et la lutte pour la Souveraineté Autochtone s’est poursuivie et intensifiée en beaucoup d’endroits et au sein de nombreuses nations Autochtones. Il y a eu beaucoup de Marches et de Courses sacrées, entre autres la Longue Marche 2 (itinéraires nord et sud) et la 3, la Course Sacrée, les Courses pour la Paix et la Dignité, des Marches pour l’Eau, la Marche pour la Libération de Leonard Peltier et beaucoup d’autres. Nous les saluons toutes, en particulier le récent Voyage de Nishiyuu, accompli par des jeunes de la Baie James et nous sommes reconnaissants pour ce qu’ils ont inspiré et pour les prières et la force spirituelle qu’ils ont suscitées.

Certains de ceux qui ont participé à la Longue Marche de 1978 et à d’autres Marches et Courses, ont vu à de nombreuses reprises comment les messages délivrés aux dirigeants politiques et au public non-Autochtone, ont juste reçu un soutien symbolique puis ont été oubliés. Nous avons vu les états-nations reprendre les mots souveraineté, auto-détermination, autogouvernement et les déformer pour arriver à un programme d’assimilation et de privatisation, parvenant ainsi à l’abrogation des traités par des moyens détournés. Nous avons vu des accords et des règlements avec des clauses cachées et des notes en petits caractères qui équivalaient à une autodestruction. Nous avons vu la litanie de la « bonne gouvernance » être utilisée pour saper le « bon gouvernement » qui nous est nécessaire, à nous les Peuples Autochtones, pour exercer nos responsabilités vis-à-vis de notre Peuple, de nos Terres et de nos Eaux.

Le 15 juillet 2013 nous entamerons une Marche de nos propres Peuples Autochtones, pour soutenir tous les Peuples et Nations Autochtones qui sont en train de lutter pour affirmer la Souveraineté Autochtone ; que ce soit pour bloquer l’exploitation de la terre, comme par le développement de l’utilisation des sables bitumineux et la construction d’oléoducs ; pour protéger et entretenir les croyances spirituelles traditionnelles ; pour protéger les sites sacrés ; pour mettre un terme à l’exploitation des femmes et des enfants Autochtones ; et toutes les autres manières par lesquelles les Gens affirment la Souveraineté Autochtone enracinée dans les principes de respect et de responsabilité ; avec comme force pour nous guider les croyances spirituelles fondées sur la terre.

Alcatraz représente beaucoup pour ceux d’entre nous engagés dans cette lutte. Le temps est venu de nous faire entendre à nouveau, pour nos propres Peuples Autochtones, vu que le message initial affirmant la Souveraineté Autochtone a été brouillé par les efforts des états-nations. Les menaces planant sur la poursuite de notre existence et de notre mode de vie sont plus graves que jamais, cependant elles sont mieux déguisées. Nous espérons ramener la vision d’origine au premier plan.

La Longue Marche 4 : Le Retour à Alcatraz commencera par une Cérémonie du lever du soleil au Monument de Washington le 15 juillet 2013. De là nous marcherons le long du trajet généralement emprunté par la Première Longue Marche de 1978, suivant le corridor I-70 jusqu’à Wichita, Kansas, puis le long de l’autoroute 50 jusqu’à Sacramento. Nous arriverons à Alcatraz le 21 décembre 2013. Ceci sera suivi par un Rassemblement pour la Souveraineté Autochtone le 22 décembre 2013.

 

Pour plus d’information :
Comité d’Organisation de la Longue Marche (The Longest Walk Organizing Committee) :
Email : tlw4rta@gmail.com
Site web: www.returntoalcatraz.com
Facebook: The Longest Walk 4

Contacts:
Joey Sivas: Central Coordinating
Mike Corral: Web Related outreach mike_macorral1123@yahoo.com
Michael Lane: Logistics wabus44@gmail.com
Morningstar Gali: Media mstargali@gmail.com tel: (00 1) 510-827-6719

 

 

UN ACTIVISTE ARRETE AVANT UNE CONFERENCE DE PRESSE SUR LES DELITS COMMIS A WHITECLAY

 

Par Deep Green Resistance News Service
TR McKenzie of DGR Great Plains Arrested
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat

24 mai 2013

 

LINCOLN, Nebraska – L’activiste T.R. McKenzie a été arrêté ce matin avant son intervention prévue à une conférence de presse à la Commission de Contrôle de l’Alcool du Nebraska. McKenzie avait l’intention de parler des délits et des violations des droits de l’homme les plus récents dans la longue histoire des vendeurs d’alcool de Whiteclay, Nebraska.

McKenzie a été retenu pendant six heures à la prison du Comté de Lancaster sous les accusations de vol, d’agissement criminel, agression de troisième degré et menaces terroristes, accusations qui n’ont été ni étayées par des documents ni prouvées. Il a été libéré sous caution le jour même de son arrestation. Cette arrestation a eu lieu dans le cadre des manifestations et des camps de protestation autour de Whiteclay.

« La plupart de ceux qui passent la nuit dans le camp de protestation sont des femmes et des enfants » dit McKenzie peu après sa libération. « Nous nous efforçons tous d’attirer l’attention sur les effets dévastateurs pour les Lakota de la vente d’alcool à Whiteclay ».

Whiteclay compte 14 habitants mais 4 commerces d’alcool qui vendent 12500 canettes de bière par jour. Il a été constaté que ces commerces vendent à des trafiquants, des alcooliques et des mineurs et ont pour habitude d’échanger de la bière contre des faveurs sexuelles. La petite localité, qui ne dépend pas d’une commune, se trouve à moins de 100 mètres de la limite de la Réserve de Pine Ridge où la vente et la consommation d’alcool sont interdites.

McKenzie a participé à toutes sortes d’actions de protestation contre les activités des tenanciers de bars et vendeurs d’alcool de Whiteclay au cours de l’année passée, la plus récente étant sa participation à un camp proche de Whiteclay, du côté de la frontière situé sur le territoire de Pine Ridge, et baptisé « Le Camp de la Tolérance Zéro » par ses partisans.

Ce matin, McKenzie a été arrêté par deux policiers « en civil » qui l’ont suivi dans des toilettes publiques à son arrivée au bâtiment de la Commission de Contrôle de l’Alcool du Nebraska, à Lincoln.

L’opposition aux activités des tenanciers de bars de Whiteclay existe depuis longtemps, mais dans les dernières semaines, elle s’est intensifiée suite aux récentes allégations selon lesquelles un patron de bar nommé Jason Schwarting aurait fourni des battes de baseball à certains individus auxquels il aurait donné l’ordre d’intimider et d’attaquer physiquement les femmes du Camp de la Tolérance Zéro. McKenzie devait lire une déclaration, avec son témoignage sur cet incident, au cours de la conférence de presse.

McKenzie doit comparaître au tribunal le 6 juin 2013.

 

Voir articles précédents en français sur Whiteclay

Pour plus d’informations sur les violations des droits de l’homme à Whiteclay, voir :
www.shutdownwhiteclay.wordpress.com

Contact: deepgreenresistance@riseup.net

 

Douzième Session du Forum Permanent des Nations Unies sur les Questions Autochtones, du 20 au 31 mai 2013 à New York

Publié par Indigenous Action Media
See original article in English
29 mai 2013

Traduction Christine Prat

 

TACHES FUTURES DU FORUM PERMANENT

 

L’Alliance Ndee-Nnee* aimerait remercier Bik’ehgo’ihi’nan, le Donneur de Vie, et Nigodzan, La Terre est une Femme, pour nous avoir donné la vie et permettre à tous nos frères et sœurs autochtones d’être présents ici, dans le grand pays du Lenape, que nous remercions pour nous autoriser à nous réunir dans son territoire inhérent.

L’Alliance Ndee-Nnee recommande à l’UNPFII [Instance Permanente des Nations Unies sur les Questions Autochtones] pour ses travaux futurs, les secteurs des herbicides, pesticides, contaminants chimiques et toxiques, des violations des sites sacrés par des gouvernements et des compagnies privées, et de la militarisation de la frontière Etats-Unis/Mexique, qui actuellement inhibent la culture, la santé et l’autonomie des Peuples Autochtones, non seulement dans notre région mais dans le monde entier.

Alors que les Etats-Unis expriment la rhétorique creuse de leur préoccupations concernant des droits de l’homme dans divers endroits du monde, comme la Birmanie, la Chine, le Tibet et la Syrie, pour citer quelques exemples, allant même jusqu’à fournir une évaluation des droits de l’homme par l’intermédiaire de son propre ministère des Affaires Etrangères, pratiquement rien n’est jamais dit de la violation incessante des droits humains du peuple d’origine de ce pays, le peuple Autochtone. C’est déjà suffisamment grave que des 370 traités établis entre le gouvernement des Etats-Unis et les Nations Autochtones depuis le début de la colonisation de l’Ile de la Tortue, pas UN n’ait été respecté.

C’est donc à juste titre que le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, dans son rapport du 1er mars 2013, a exprimé de sérieuses inquiétudes sur le fait que les Etats-Unis n’aient pas pu fournir un rapport répondant à la question de la montée des violations des droits humains des peuples autochtones soulevée par le Comité, rapport qui devait être remis le 20 novembre 2011, en particulier en ce qui concerne les questions cruciales suivantes :

La construction d’un vaste mur de sécurité sur la frontière Texas/Mexique fondée sur le but affiché d’empêcher l’entrée aux Etats-Unis de supposés terroristes, immigrants sans papiers et trafiquants de drogue, construction qui implique le Service de Sécurité Intérieure, et ignore 36 lois fédérales et d’état, parmi lesquelles la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens et la Loi Administrative, et ce sur des terres sur lesquelles la Nation Traditionnelle Kikapoo du Texas, la Nation Ysleta del Sur Pueblo (Tigua) et les Lipan Ndé (Apaches) ont vécu depuis des temps immémoriaux et sont victimes de la construction du mur, entamée sans consultation de ces peuples Autochtones, qui a saccagé des systèmes écologiques et des terres, et profané des sites culturels sacrés faisant partie intégrante de ces communautés et les empêchant d’avoir accès aux éléments nécessaires aux cérémonies traditionnelles. Les droits des Lipan Ndé (Apaches) en particulier requièrent une attention sérieuse étant donné que cette nation n’est pas reconnue par le gouvernement des Etats-Unis et n’a pas accès aux tribunaux pour redresser les torts subis. Il faut aussi souligner que des entreprises commerciales non-Autochtones, comme le terrain de golf de River Bend sur la frontière Texas/Mexique ont été totalement épargnées, aussi bien s’agissant de leurs propriétés que de leurs activités, par la construction du mur.

L’impact de la Station de Ski Arizona Snowbowl sur la montagne sacrée du Nord de l’Arizona, Dook’o’oosliid (San Francisco Peaks) sur les pratiques culturelles et les cérémonies sacrées de toutes les nations Autochtones du sud-ouest des Etats-Unis, spécialement parce que la Station de Ski a l’intention d’amener des eaux usées sur la montagne pour faire de la neige pour skier.

Depuis que le contact a été établi avec Nnee, des Industries d’Extraction, principalement de grandes compagnies minières, exploitent les ressources naturelles à l’intérieur des limites territoriales, culturelles et spirituelles de la communauté, causant des dommages à la santé et au bien-être de Nnee et de tous les peuples.

Le combat en cours entre, d’une part, Rio Tinto, Zinc et B.H.P. Billiton (qui ont fondé ensemble une filiale sous le nom de Compagnie Resolution Copper) et, d’autre part, Nnee à propos de l’Echange de Territoire au Sud-est de l’Arizona et la Loi de Conservation de 2013. Cette loi a été présentée à la Chambre des Représentants des Etats-Unis sans le Consentement Libre, Préalable et Informé de Nnee. La zone où Resolution Copper veut extraire du minerai de cuivre est un site sacré pour Nnee et les autres peuples Autochtones du sud-ouest des Etats-Unis et du nord du Mexique. Le site conserve aussi une signification historique dans les limbes du temps à travers le récit oral et l’esprit à l’intérieur de Nnee, mais aussi dans l’histoire coloniale de l’Arizona, des Etats-Unis ainsi que les histoires Mexicaine et Espagnole. Pas seulement la culture est en jeu, l’Eau aussi. Dans un territoire connu pour ses terres désertiques et ses saisons de sècheresse, notre eau sacrée et précieuse pour les gens assoiffés sera épuisée au profit de la richesse des royaumes, des nations, des gouvernements et des entreprises privées, sous couvert de capitalisme et de sociétés de marchés libres, qui continuent à promouvoir et imposer des effets nocifs sur la santé, spécialement l’air pollué issu des mines, que Nnee respire quotidiennement, et qui est connu pour ses effets sur la thyroïde des êtres humains.

Il y a des tentatives répétées de la part des législateurs fédéraux et de ceux des états de perturber les terres ancestrales des peuples Autochtones en les ouvrant au transfert à des multinationales minières et à des entreprises énergétiques privées, et à des promoteurs commerciaux.

Une mention particulière a été faite des effets mortellement destructeurs de la décharge de déchets nucléaires sur la Yucca Mountain dans le Nevada et la reprise des essais nucléaires souterrains sur les terres ancestrales de Newe Segobia (Shoshone de l’Ouest) en violation fondamentale du Traité de Ruby Valley de 1863. Les Newe Segobia ont déclaré leurs terres zone dénucléarisée, cependant le gouvernement des Etats-Unis continue à utiliser ces terres pour des tests nucléaires souterrains, au rythme de plus de 1000 au cours des 60 dernières années, ces actions étant fondamentalement illégales.

Il est important d’ajouter que les droits de la Nation Nnee à San Carlos, Arizona, ont été et sont encore violés expressément par l’introduction et l’épandage de douze herbicides majeurs […] (contenant des ingrédients utilisés dans l’Agent Orange qui servait de défoliant aux militaires U.S. au Vietnam) au rythme de plus de 36000 m² par an sur les forêts de Coconino, Kaibab et Prescott [classées Parcs Nationaux – NdT] aux abords des grandes routes fédérales et d’état. L’épandage de ces herbicides toxiques par le Service des Forêts des Etats-Unis sous prétexte d’éliminer les mauvaises herbes et les plantes qui tendent à proliférer, sans le consentement préalable, informé et libre de la Nation Nnee et de ses membres, a été déployé dans chaque District et couvre une vaste diversité écologique du Désert du Sonora à la forêt de conifères, qui comprend aussi les bassins hydrographiques de Salt River, Verde River, Agua Fria, New River et Cave Creek et contamine des ressources en eau au cours du processus. Quelque 11000 km² de forêt sont affectés. Ces conditions dangereuses ont résulté en des problèmes de santé aux suites mortelles chez beaucoup de membres de la Nation Nnee qui souffrent maintenant de cancers et autres maladies graves dues à l’empoisonnement de l’eau et de la végétation. L’Alliance Apache Chiricahua est actuellement en train de rassembler des informations sur ces dangereux problèmes de santé d’après les récits des membres de la communauté Autochtone.

Il est également inquiétant de constater que des membres de la Nation Autochtone Tohono O’odham dont les terres chevauchent la frontière entre l’Arizona et le Mexique, continuent d’être victime de harcèlement, d’intimidation et de terreur de la part des autorités de la frontière U.S., lorsqu’ils la traversent pour participer à des cérémonies ancestrales, à cause de la présence d’un mur électrifié et de la profanation des sites sacrés par des administrations d’état comme la Patrouille des Frontières des Etats-Unis. La situation a escaladé au point que les membres de la communauté O’odham ne rendent plus visite à leurs voisins et craignent de quitter leur domicile la nuit suite aux inquiétudes qu’ils éprouvent pour la sécurité de leurs enfants et des personnes âgées. La souveraineté des Tohono O’odham doit être reconnue par le gouvernement des Etats-Unis conformément aux protections légales assurées par la loi internationale et nous appelons immédiatement les services de sécurité fédérales des Etats-Unis à renoncer à envahir plus avant les terres O’odham sous prétexte de poursuivre des passeurs de drogue.

Le génocide des peuples Autochtones a commencé avec la première invasion de pirates Européens conduits par Christophe Colomb au 15ème siècle, d’abord dans les Caraïbes, suivies par l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale, et au 17ème siècle l’Ile de la Tortue (l’Amérique du Nord). Alors que les Etats-Unis ont créé un empire capitaliste mondialisé qui a accumulé des milliers de milliards de dollars en quatre siècles et demi, peu de gens dans le monde reconnaissent que cette avidité obscène et insatiable de terres, de minerais et de richesses qui a résulté dans la création de la puissance militaire et économique la plus riche du monde, impliquait en fait la réduction en esclavage de peuples Africains et le génocide systématique des Autochtones de ces terres. Il est grand temps que les organismes mondiaux de justice tels que la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies et la Cour Internationale de Justice exigent que les Etats-Unis s’abstiennent désormais de poursuivre leurs actions génocidaires en violation de la loi internationale sur les droits de l’homme et rendent sans conditions les terres et la souveraineté des Peuples Autochtones dans l’intérêt général de la justice, la paix et l’harmonie. Les Etats-Unis ne peuvent plus être protégés de tout examen de leur poursuite obsessionnelle de ressources pour l’industrialisme capitaliste par le biais de génocide perpétuel et de guerres sur tous les continents, qui mettent la première nation du monde hors-la-loi.

 

* Note: Ndee-Nnee est de toute évidence une variante orthographique de Diné (Navajo); Bik’ehgo’ihi’nan (le Donneur de Vie) a une forme grammaticale typiquement Navajo; dans le reste du texte, il semble que les auteurs utilisent le mot ‘Nnee’ pour désigner tous les Autochtones d’Amérique.

Par Brenda Norrell
Censored News
21 mai 2013

Traduction Christine Prat

TUCSON, Arizona – Tandis que l’ATF [Bureau – du ministère de la Justice US – pour l’Alcool, le Tabac, les Armes à Feu et Explosifs] fournissait des AK47 aux cartels du Mexique, que les crimes violents explosaient et que des écoles de Tucson fermaient faute de moyens, la police de Tucson dépensait des sommes gigantesques pour harceler les militants des droits de l’homme, selon un rapport nouvellement paru.

La police Tohono O’odham a assisté la police d’Arizona pour espionner des activistes Tohono O’odham et Navajo. Pour la police Tohono O’odham, ce n’est que la dernière révélation sur la façon dont le service de police harcèle les militants des droits de l’homme pour tenter de les réprimer et de les réduire au silence.

La police de Phoenix a utilisé une analyste policière en ligne, Brenda Dowhan, pour harceler les activistes sur Facebook et autres réseaux sociaux, selon le rapport intitulé Dissension ou Terrorisme, Comment l’Appareil Anti-terrorisme de la Nation, en Partenariat avec les Grandes Compagnies Américaines, S’en Sont Pris à Occupy Wall Street.

On peut lire page 20 :

Des fichiers obtenus par le DBA/CMD montrent que Dowhan a également recueilli des informations sur Occupy Tucson au cours de l’année 2012, ainsi que sur des activistes tribaux (Tohono O’odham et Navajo), avec l’assistance du Bureau de Gestion des Situations d’Urgence des Services de Police de Tucson (TPD) et de l’Analyste de Renseignements Régional/ACTIC de l’Initiative pour la Sécurité Urbaine (UASI) du Service de Sécurité Intérieure de Tucson

Et dans les appendices :

L’officier de Liaison pour le Terrorisme Carmen Rios (Appendice p. 55) l’ « analyste » Gwyn Nguyen du Service de Police de la Nation Tohono O’odham (TOPD) (Appendice p. 56) (Appendice p. 57-60).

L’étude qui a porté sur toute l’année, révèle que des millions de dollars ont été versés aux services de police de Tucson et Phoenix pour recueillir des renseignements.

Alors que la criminalité violente est endémique, la police s’est concentrée sur le Mouvement ‘Occupy’, qui consistait en une poignée de gens faisant du camping.

La police de Phoenix obsédée par le Révérend Jesse Jackson

L’absurdité du harcèlement policier est évidente dans la partie du rapport qui révèle l’obsession des Services de Police de Phoenix lorsque le Révérend Jesse Jackson est venu se joindre au mouvement Occupy Phoenix pour une marche.

Le rapport révèle que les activistes, qui n’ont jamais été accusés d’aucun crime, ont été harcelés en ligne par Mme Dowhan et d’autres policiers.

Quand des campeurs d’Occupy ont reçu des avertissements officiels en Arizona, l’adresse de leur domicile a été envoyée à tous les services de renseignement. Lorsque des activistes se sont rendus à Flagstaff à Noël [pour soutenir les défenseurs des San Francisco Peaks – NdT] la police les a espionnés sur leurs comptes Facebook.

Saul l’infiltré démasqué

Un policier en civil a infiltré Occupy Phoenix en se faisant passer pour « un Mexicain SDF ». Cependant, Saul Delara a finalement été identifié par quelqu’un qui l’a reconnu comme flic. Il avait prétendu être de Juarez, au Mexique. [D’après le témoignage de la personne qui l’a démasqué cité dans le rapport, l’individu parlait beaucoup des problèmes qu’il avait eu avec la police au cours de sa vie dans la rue, mais donnait rarement d’autres détails sur ses origines ou sa vie personnelle  – NdT].

Le rapport indique aussi que :

Comme le montrent les fichiers obtenus par le DBA/CMD, l’officier du Service de Police de Phoenix [PPDMOB] qui se faisait passer pour « Saul Delara » (très probablement le détective Saul Ayala du PPDMOB) rapportait les informations recueillies lors de son infiltration du milieu activiste de Phoenix à Van Dorn qui les transmettait au personnel du PPDHDB/ACTIC de la police de Phoenix.

Les Grandes Compagnies achètent de l’influence, la police attaque les activistes au gaz poivré

Il y a aussi un long rapport sur les protestations contre l’ALEC [Conseil Américain d’Echange Législatif] en Arizona, du 28 novembre au 2 décembre 2011, au cours desquels des Autochtones – entre autres manifestants – ont été attaqués au gaz poivré et un O’odham hospitalisé. Les protestations visaient principalement le fait que des entreprises privées achetaient de la législation par l’intermédiaire de l’ALEC. Le rapport révèle que les policiers avaient été engagés hors service comme agents de sécurité.

Parmi les monstres de l’industrie de l’énergie contre lesquels les Navajo et O’odham protestaient, il y avait le Salt River Project à Tempe, Arizona. Le Salt River Project dirige la centrale au charbon très polluante appelée ‘Centrale Navajo’ [Navajo Generating Station], située dans la Réserve Navajo, qui est alimentée par le charbon extrait de Black Mesa par Peabody Coal.

Le Salt River Project fournit l’eau et l’électricité aux grandes villes d’Arizona gaspilleuses et au développement absolument pas durable, tandis que les Navajo souffrent de la pollution et de destructions dans le nord de l’état [Et certains, même dans les environs de la ‘Centrale Navajo’, n’ont toujours pas l’électricité – NdT].

Le Salt River Project détourne l’eau des terres agricoles traditionnelles de la réserve Tohono O’odham dans le sud de l’Arizona, mettant ainsi un terme à cette agriculture traditionnelle dans de nombreuses zones.

La répression des militants des droits de l’homme O’odham est un des moyens pour le gouvernement tribal Tohono O’odham de maintenir la corruption, tout comme le fait qu’aucune loi tribale n’assure la liberté de la presse. La police Tohono O’odham et les agents de la Patrouille des Frontières US harcèlent et menacent les journalistes de terrain. Avant que les médias fassent campagne pour un casino Tohono O’odham de plus, leurs journalistes devraient traverser le pays Tohono O’odham et constater que les millions de ces casinos ne vont pas au peuple O’odham.

La police de Tucson achète un robot en ligne

Le nouveau rapport décrit l’étendue des énormes sommes d’argent gaspillées pour harceler les militants des droits de l’homme, avec entre autres l’achat d’un cyber robot destiné à accumuler et traiter en ligne les informations des utilisateurs. Les autorités policières de Tucson ont acquis OpenMIND qui traite d’énormes quantités d’informations de Facebook et autres sources. OpenMIND utilise des « robots personalisés » pour recueillir les données des utilisateurs (page 25 du rapport). La police de Tucson a aussi acheté un Stingray II pour localiser les utilisateurs de téléphones portables.

Le rapport ‘Dissension ou Terrorisme’ couvre tout le mouvement ‘Occupy’, de Boston, dans l’est, à Portland, Oregon.

 

LE 11 MAI DERNIER, UNE MANIFESTATION DE SOLIDARITÉ A EU LIEU A FLAGSTAFF, ARIZONA, POUR DEFENDRE LA ‘MONTAGNE DU SUD’, SITE SACRE, CONTRE LE PROJET D’EXTENSION DU PERIPHERIQUE 202

 

Ci- dessous, photos prises par Indigenous Action Media

Voir article traduit en français sur la résistance au projet dans la Réserve de Gila River

 

 

LA RAPACITE DE PEABODY COAL: VOL D’OBJETS SACRES NAVAJO ET HOPI

Par Brenda Norrell
Censored News
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Lundi 22 avril 2013

Traduction Christine Prat

BLACK MESA, Arizona – Alors que la compagnie Peabody Coal arrachait le charbon de Black Mesa, entraînant la déportation forcée de 14000 Navajos et les plongeant dans le malheur, elle s’est emparée d’un million de vestiges Navajo et Hopi sur le site. Ces vestiges se trouvent maintenant à l’Université du Sud de l’Illinois, à Carbondale.

Louise Benally, une Diné de Big Mountain, dit « Ils volent les âmes de nos ancêtres qui reposaient dans cette terre afin de violer de nos droits de l’homme actuellement. L’acte d’avoir sorti les ossements et les restes de nos ancêtres révèle tout simplement une chose : l’injustice de l’impérialisme qui a empiété sur nos terres natales.

« Tout ce que nous pouvons dire c’est ré enterrez les ossements où ils les ont pris. Voler les ossements des ancêtres révèle une seule chose : la violation de nos droits de l’homme.

« Ils ont tué la terre quand ils y ont creusé des mines. C’est la mentalité des colonialistes qui ne respecte pas les lois de la nature.

« On ne doit pas toucher à des ossements. Tout doit être laissé en paix et replanté là-bas. La compagnie Peabody Coal ne respecte rien ni personne, il n’y a que leur rapacité qui compte » a dit L. Benally à Censored News.

Peabody Coal, avec l’aide d’avocats et de politiciens, a fabriqué la soi-disant ‘dispute Navajo Hopi pour la terre’ afin de chasser les Navajo de Black Mesa et d’en extraire le charbon.

Maintenant, à l’Université du Sud de l’Illinois, le Centre pour les Recherches Archéologiques dit que la prise des vestiges Navajo et Hopi a été financée par Peabody Coal. L’université va jusqu’à se vanter de la prise :

Nous travaillons actuellement sur un projet de 5 ans et demi pour inventorier et reloger les collections du Projet Archéologique de Black Mesa (BMAP). Ce projet est un des plus importants, en volume et dans le temps, de l’histoire de l’archéologie d’Amérique du Nord. Le travail sur le terrain s’est étendu sur sept ans, de 1967 à 1983, et a employé jusqu’à 200 personnes en un seul été. Près de 2500 sites archéologiques ont été identifiés et plus de 200 ont été fouillés, sur les 256 km² que Peabody Energy loue aux Hopi et Navajo sur Black Mesa. Le travail sur le terrain a mis au jour plus d’un million d’objets dont le Centre de Recherches Archéologiques est le curateur, ainsi que des notes prises sur le terrain, des cartes, des photographies et autres documents associés. Ce projet, mené en collaboration avec les Hopi et les Navajo et généreusement financé par Peabody Energy, assurera que les collections soient gérées de manière adéquate, maintenant et dans un lointain futur.

 http://cai.siu.edu/staffpages/lapham.html

LE MONT TAYLOR RISQUE DE SUBIR DES DEGRADATIONS CULTURELLES ‘PERMANENTES ET GRAVES’

Par Klee Benally @eelk
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23 avril 2013
Traduction Christine Prat

 

LE PROJET DE DECLARATION D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT REVELE QUE LE SERVICE DES FORETS A L’INTENTION DE ‘DEVIER’ DES LOIS EXISTANTES

GALLUP, Nouveau-Mexique – Le Service des Forêts Nationales de Cibola (CNFS) a publié un Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement [Draft Environmental Impact Statement – DEIS] pour un projet de mine sur le Mont Taylor qui enfreint le Plan de Gestion des Forêts existant.

Au lieu de s’en tenir à ses normes actuelles concernant le patrimoine historique et culturel, le CNFS a l’intention d’en ‘dévier’ pour autoriser la profanation du Mont Taylor par un « Amendement, Spécifique au Projet, du Plan de Gestion des Forêts ».

La mine d’uranium est un projet de Roca Honda Resources (RHR) et menace le Mont Taylor, situé près de Grants, au Nouveau-Mexique, qui est considéré comme sacré par de nombreuses Nations Autochtones du Sud-ouest, dont les Diné [Navajo], Hopi, Acoma, Laguna et Zuni.

RHR est un partenariat entre Strathmore Minerals (Canada) et Sumitomo (Japon). Le projet de RHR est d’ouvrir une des plus grandes mines d’uranium des Etats-Unis pour les trente années à venir. Strathmore estime que la production annuelle d’uranium devrait être de plus d’un million de kilos.

Le Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement indique que l’extraction d’uranium sur le Mont Taylor « … aurait pour effet l’interruption, l’altération et le déplacement d’activités culturelles traditionnelles cruciales pour la continuité des croyances et des pratiques de ces tribus ».

Le Mont Taylor a été classé définitivement Patrimoine Culturel Traditionnel. Lorsque des représentants de Strathmore ont été questionnés sur ce classement, Juan Velasquez, vice-président pour les affaires gouvernementales, environnementales et de réglementation, a déclaré que le classement PCT n’était qu’ « une tentative d’empêcher toute extraction d’uranium ».

« Chacune des alternatives aurait un effet adverse sur ce patrimoine historique car elle occasionnerait un changement des caractéristiques qui lui permette d’être inclus au Registre National des Sites Historiques [NRHP] à un point qui diminuerait son intégrité quant à sa relation à l’ensemble, son état et sa situation. Ces effets… seraient permanents et graves ». Page 352

« Le bien-être spirituel de la montagne, et la relation spirituelle entre les gens et les Etres Spirituels de la montagne seraient affectés par les changements de l’écosystème et on ne sait pas si ces dégâts seraient réparables. L’effet pourrait être permanent ». Page 354

Le Service des Forêts examine trois alternatives dans le Projet de Déclaration, l’ « Alternative 1 » est l’ « Alternative Ne Rien Faire » c’est-à-dire pas de mine d’uranium, l’ « Alternative 2 » est la totalité du projet de RHR et l’ « Alternative 3 » est une version réduite de la mine projetée.

AMENDEMENT SPECIFIQUE AU PROJET DU PLAN DE GESTION DES FORETS

D’après le Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement, « … le Service des Forêts approuverait un amendement spécifique au projet du plan de gestion des forêts, pour permettre au projet de Roca Honda de dévier des normes du plan de gestion concernant le patrimoine historique… L’amendement permettrait des atteintes au patrimoine historique résultant de ce projet, en accord avec la loi applicable normalement… »

Les normes actuelles du plan de gestion du Service des Forêts indiquent que le patrimoine historique « sera géré durant la réalisation d’activités de manière à arriver à une conclusion de ‘non effet’ [sic] après consultation de l’Office d’Etat de Préservation Historique [SHPO – State Historic Preservation Office] et du Conseil Consultatif de Préservation Historique » (Réglementation du Service des Forêts – USFS, 1985:63) . Le Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement indique que « La Norme n. 5 concerne les cas de conflits dans la gestion des ressources. Elle comprend une liste de conditions dans lesquelles ‘la préservation des ressources culturelles en place doit être l’option préférentielle’ ».

Le Projet de Déclaration révèle que ces conditions s’appliquent entre autres:

« Lorsque la valeur culturelle vient essentiellement de qualités autres qu’un potentiel pour la recherche et que cette valeur ne peut exister pleinement que si les vestiges culturels sont laissés intacts dans leur contexte d’origine (par exemple, associés à des personnages ou évènements historiques importants, à des valeurs religieuses ou ethniques spéciales ou des valeurs interprétatives uniques). (USFS, 1985:63) (Dans le Projet de Déclaration, pages 354-355).

‘ACCORD PROGRAMMATIQUE’

Le Service des Forêts de Cibola n’indique aucune mesure claire pour atténuer les effets culturels négatifs, mais au lieu de cela propose un « accord programmatique » visant à établir une relation de travail continue avec les Nations Autochtones touchées.

« Conformément à la Section 106 de la Loi Nationale sur la Préservation Historique, le Service des Forêts développerait un accord programmatique après consultation du Conseil Consultatif sur la Préservation Historique et des parties ayant un rôle consultatif. Cet accord programmatique définirait des mesures à prendre pour éviter, minimiser et atténuer les effets négatifs causés au patrimoine historique et prendre en considération les effets sur d’autres ressources et pratiques culturelles. Bien que ces effets négatifs soient toujours là, les mesures d’atténuation les résoudraient selon 36 CFR Paragraphe 800. Cependant, l’impact sur les ressources culturelles en générale et les pratiques culturelles traditionnelles resterait important ».

Les seules mesures d’atténuation mentionnées dans le Projet de Déclaration sont citées comme « exemples à prendre en considération… » Le Projet de Déclaration cite ces exemples :

. Effectuer des excavations de récupération de données sur les sites archéologiques ;

. Effectuer des recherches sur divers sujets concernant les questions de ressources culturelles pertinentes ;

. Mettre en place des pratiques spécifiques durant les activités de construction et d’exploitation pour contrôler l’érosion et les changements dans les schémas d’érosion ;

. Formation des personnels de RHR impliqués dans la construction, l’exploitation et la restauration du site, et des personnels des sous-traitants, à reconnaître la découverte de ressources archéologiques ou de restes humains, à reconnaître quand des dommages accidentels ont été causés, à arrêter les activités susceptibles de perturber le sol, et à prévenir le personnel qualifié ; et

. Inculquer au personnel de RHR et des sous-traitants l’importance des ressources culturelles, leur apprendre les lois et réglementations protégeant les ressources culturelles, la nécessité de rester dans des zones de travail définies et les implications légales du vandalisme et du pillage.

‘ASSECHEMENT’

Page 354, le Projet de Déclaration révèle que « …l’exploitation de la mine et l’assèchement qui y est associé entraîneraient la baisse du niveau des nappes aquifères, le transfère de l’eau d’un bassin à un autre et la contamination de l’eau. Ces changements sont considérés comme conduisant à des conséquences négatives sur l’approvisionnement en eau dont les tribus dépendent pour leurs usages religieux et de subsistance ».

Le Projet de Déclaration poursuit :

« Pendant la construction de la Mine Roca Honda, les puits traverseraient deux nappes aquifères qui contiennent assez d’eau pour qu’un assèchement partiel soit nécessaire : les couches calcaires Gallup et Dakota. Au cours des opérations d’extraction, il faudrait assécher l’unité exploitée, la Branche Westwater Canyon de la Formation Morrison. Sur la durée de vie de la mine, on estime que 1,5 millions de m³ seraient pompés de la nappe aquifère Gallup, 286000 m³ de la nappe Dakota et 97 millions de m³ de la nappe Westwater ». Page 353

« Les pratiques culturelles traditionnelles seraient affectées par la perturbation physique de toutes les ressources culturelles et naturelles dans le secteur pendant la construction, l’exploitation et la restauration. Les pratiques en question seraient également affectées par l’extraction du minerai, l’assèchement et les activités de surface. Ces effets seraient importants et les deux alternatives entraîneraient des conséquences négatives pour le patrimoine historique ». Page 358

QUELQUES ELEMENTS DE LA PROPOSITION DE ROCA HONDA RESOURCES (RHR)

. RHR propose un permis d’extraction pour une surface de 8 km², comprenant 0,2 km² de routes de transport, un couloir de service et un pipeline pour évacuer les eaux d’assèchement.

. Ils estiment que le site serait perturbé sur une largeur de 6 m et une distance de près de 9 km pour l’installation du pipeline, Page 34 du Projet de Déclaration.

. RHR voudrait extraire du minerai situé à environs 500-800 mètres de profondeur.

. RHR voudrait exploiter la mine pendant une période d’environs 18-19 ans.

Le Projet de Déclaration indique que « cependant, la durée d’activité de la Mine Roca Honda dépendrait du marché de l’uranium et de la découverte potentielle de plus de minerai. Donc, la période d’exploitation pourrait très bien dépasser les 18-19 ans ».

Le Projet de Déclaration répond prématurément à d’éventuels litiges en citant le précédent de l’affaire des San Francisco Peaks :

« La Loi sur la Restauration de la Liberté Religieuse est souvent citée comme protection des sites religieux et sacrés. La loi, adoptée en 1993, stipule que le gouvernement ne peut pas créer d’obstacles significatifs à la pratique religieuse d’une personne, même si les obstacles sont le résultat d’une règle généralement applicable… La loi limite la capacité du gouvernement Fédéral à imposer des obstacles significatifs à la libre pratique de la religion. Pour imposer des obstacles significatifs à la libre pratique de la religion, il doit y avoir une pression coercitive du gouvernement à agir contrairement aux croyances religieuses sous la menace de sanction civile ou criminelle, ou une condition pour recevoir des prestations du gouvernement fondée sur une conduite qui violerait les croyances religieuses (Navajo Nation v. USFS, 535 F.3d 1058, 9th Circuit 2008). Des telles conditions n’existent pas dans ce projet ».

D’après le Service des Forêts de Cibola, la Déclaration Finale d’Impact sur l’Environnement devrait être publiée fin 2013.

 

Le texte intégral du Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement (DEIS) est sur :
www.fs.fed.us/nepa/nepa_project_exp.php?project=18431

Plus d’infos (en anglais) : www.masecoalition.org

Traduction française de l’article précédent sur le projet de mine

 


PROTEGEZ LE MONT TAYLOR SACRE: L’ALLIANCE MULTICULTURELLE POUR UN ENVIRONNEMENT SÛR (MASE) APPELLE A S’OPPOSER A LA MINE D’URANIUM ROCA HONDA

 

Par MASE
Publié par Indigenous Action Media
10 avril 2013
Traduction Christine Prat

Amis et alliés,

Beaucoup d’entre vous connaissent MASE [Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr] et le travail que nous faisons dans le nord-ouest du Nouveau Mexique pour bloquer le projet de nouvelles mines d’uranium dans nos communautés. Le Service des Forêts vient de publier un Projet de Déclaration d’Impact Environnemental [Draft Environmental Impact Statement – DEISpour la mine de Roca Honda, la première proposition de nouvelle mine au Nouveau Mexique depuis 30 ans. A part les effets de la mine de Roca Honda sur l’environnement, MASE est très impliquée dans la protection d’un site sacré Autochtone, le Mont Taylor, sur lequel la mine devrait se trouver. Nous vous prions de vous joindre à nous et de nous soutenir dans nos efforts pour empêcher l’ouverture de cette mine en envoyant des lettres et des commentaires au Service des Forêts, demandant instamment de rejeter le Plan d’Opérations de la Mine de Roca Honda. Vous trouverez ci-joints nos points de discussion. Nous apprécierions beaucoup que votre organisation envoie des lettres et que vous envoyiez des messages à vos réseaux et aux membres de vos organisations leur demandant de faire la même chose. Nous transmettons nos points de discussions mais vous pouvez les élaborer et faire d’autres commentaires.

Nous demandons à nos alliés et à ceux qui nous soutiennent trois choses :
1) Demander au Service des Forêts de rejeter le Plan d’Opérations de Roca Honda
2) Demander au Service des Forêts de choisir l’Alternative de « Ne Rien Faire » pour le DEIS
3) Demander au Service des Forêts de publier un nouveau Projet de Déclaration d’Impact Environnemental [DEIS] vu que l’actuel projet est inadéquat

 

DATE LIMITE POUR LES COMMENTAIRES : 14 MAI 2013

Email pour les commentaires immédiats : comments-southwestern-cibola@fs.fed.us.

Lettres à adresser à :
TRAVIS G. MOSELEY
Acting Forest Supervisor,
Cibola National Forest and Grasslands,
2113 Osuna Rd. NE,
Albuquerque, NM 87113

Ou par fax : (00 1) 505 346 3901
Tél. : (00 1) 505 346 3900

Le Projet de Déclaration d’Impact Environnemental [DEIS] peut être consulté sur le lien suivant :
http://www.fs.fed.us/nepa/nepa_project_exp.php?project=18431

Merci d’avance.

 

POINTS DE DISCUSSION :

Pour la première fois depuis 30 ans, le Nouveau Mexique pourrait ouvrir ses portes à l’exploitation d’uranium. Alors même que nous devons supporter la charge de milliards de dollars pour nettoyer les déchets, le Nouveau Mexique envisage d’autoriser la compagnie canadienne Strathmore Minerals et la compagnie japonaise Sumitomo à ouvrir la Mine de Roca Honda. Roca Honda est une mine souterraine conventionnelle située sur le Mont Taylor, au nord de Grants.

Nous nous opposons à Roca Honda pour les raisons suivantes :

. Roca Honda va gaspiller l’eau du Nouveau Mexique. Roca Honda se propose de pomper et utiliser des millions de litres d’eau par jour pour faire fonctionner la mine. Cette eau sera pompée dans la nappe aquifère souterraine dont nos communautés dépendront dans l’avenir. De l’eau souterraine traitée qui pourrait être utilisée par le public dans le futur sera donnée à un propriétaire privé des environs.

. Le Mont Taylor est un site sacré qui doit être protégé. Beaucoup de gens, Autochtones et non-Autochtones, reconnaissent la valeur culturelle du Mont Taylor. Le Mont Taylor a une profonde signification spirituelle. Il occupe une place centrale dans l’histoire orale, les légendes et les cérémonies et joue un rôle vital dans la cosmologie et les pratiques religieuses. Des sanctuaires, des trajets de pèlerinage, des herbes médicinales traditionnelles et des sources risquent d’être détruits par l’exploitation minière. L’extraction compromettrait l’harmonie spirituelle et l’équilibre de nos communautés. Les impacts historiques et culturels doivent être analysés sous la protection de la Loi sur la Préservation Historique Nationale [National Historic Preservation Act] et la Loi sur la Politique Nationale de l’Environnement [NEPA].

. Il n’y a pas d’usine de traitement de l’uranium. Roca Honda a l’intention d’entamer les opérations d’extraction sans projet concernant ce qui sera fait de l’uranium une fois extrait. Il n’y a qu’une usine de traitement aux Etats-Unis, qui ne prend pas de minerai supplémentaire à traiter.

. Il n’y a pas de décharge pour les déchets. Le fait qu’il n’y ait pas d’endroit prévu pour entreposer les déchets est un problème très grave. C’est irresponsable et dangereux de commencer à extraire de l’uranium alors qu’il n’y a pas de solution au problème des déchets.

. Les déchets radioactifs et autres sous-produits seraient transportés à travers nos zones d’habitation. Roca Honda transporterait des matériaux radioactifs et dangereux au milieu de nos communautés. Les services de police locaux et les services de santé publique ne sont pas préparés à réagir à des accidents pendant le transport. Les communautés supporteraient la charge de réagir aux situations d’urgence et de devoir vivre avec les conséquences. Le Projet de Déclaration d’Impact Environnemental ne mentionne pas de site pour une usine, de trajet pour le transport ni quelles communautés se trouveraient sur sa route.

. Il n’y a pas de ‘technologie nouvelle’ lorsqu’il s’agit d’extraction d’uranium. Il y a deux manières d’extraire l’uranium – les mines souterraines conventionnelles et la lixiviation sur place. Les deux méthodes existent depuis des années et ont un passé de contamination. La lixiviation en place implique de contaminer volontairement l’eau souterraine pour déplacer l’uranium. Roca Honda devrait être une mine souterraine conventionnelle, du même type que celles qu’à connu le Nouveau Mexique dans le passé.

. Les effets cumulatifs sur les communautés vivant à proximité n’est pas pris en considération. Les services de l’état et fédéraux ne prennent pas en compte d’autres projets miniers proches et les effets cumulatifs que ces mines auraient sur notre santé, l’eau et autres ressources naturelles. La section sur les effets cumulatifs fait la liste d’autres projets dans le District Minier de Grants, mais ne fournit pas de carte montrant où ils sont situés ou quelles communautés seront touchées.

. Les effets sur la santé des gens n’ont pas été étudiés de manière adéquate. Les communautés du nord-ouest du Nouveau Mexique vivent encore avec la contamination du passé. Les familles vivant près de mines d’uranium et d’usines abandonnées remarquent un accroissement du taux de cancers et d’autres problèmes de santé. Cette question est ignorées par les administrations locales et fédérales. Continuer à exploiter d’autres mines sans connaître l’étendue des effets sur la santé des gens est dangereux et mortel.

. De l’eau saine et une population en bonne santé sont des droits de l’homme. Le gouvernement fédéral et l’état du Nouveau Mexique doivent reconnaître les droits des gens qui vivent dans des communautés touchées par l’uranium et dire ‘NON’ au projet de mine Roca Honda.

. Il n’a toujours pas été remédié à la contamination à l’uranium du passé. Il y a au Nouveau Mexique des centaines de mines d’uranium abandonnées, et quelques milliers dans la Réserve Navajo. Des produits toxiques fuient toujours de ces mines dans les eaux souterraines, elles laissent échapper du radon dans l’air et contribuent aux problèmes de santé des résidents vivant dans des zones contaminées.

. Les anciens mineurs ayant travaillé dans les mines d’uranium connaissent toujours des problèmes de santé dévastateurs. Des milliers d’anciens mineurs et ouvriers des usines de traitement continuent à souffrir et à mourir d’avoir travaillé dans des conditions dangereuses. Bien qu’il y ait eu quelques améliorations de la sécurité des travailleurs, le travail dans des mines comportera toujours des risques. Nos communautés méritent des emplois sans risque.

 

LA TOURNEE DE RESISTANCE AUX SABLES BITUMINEUX CONTINUE

Par Tar Sands Blockade
See original article in English on Censored News
4 avril 2013
Traduction Christine Prat

Ce weekend, un groupe d’Opposants qui bloquent la construction de l’oléoduc KXL ont été invités à retourner en Territoire Lakota pour continuer la Tournée de Résistance ‘Moccasins On the Ground’ et manifester leur solidarité avec la Grande Nation Sioux qui se prépare à défendre son Territoire du Traité contre la menace posée par le Keystone XL à leur Eau Sacrée. Ci-dessous un article de Lakota Media Project sur la tournée.

 

Owe Aku, une organisation de base de Pine Ridge, la Réserve Indienne du Dakota du Sud, et de nombreux alliés, ont organisé trois jours d’instruction à l’Ecole Wounded Knee, intitulés ‘Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ (De Pied Ferme)’. « Plus de 300 personnes se sont inscrites, certaines n’ont fait que passer, d’autres sont restées, certaines ne se sont pas inscrites. Nous estimons à 250 le nombre de gens qui ont participé à tout ou partie de l’instruction » dit Vic Camp, un organisateur de Owe Aku. Des éleveurs et des fermiers non-Indiens du Dakota du Sud et du Nebraska ont participé, ainsi que des membres de l’Action Rurale du Dakota du Sud, de l’Alliance pour l’Eau Propre, et d’autres protecteurs de l’eau des Grandes Plaines.

« La Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ est une stratégie de la communauté pour protéger l’eau du pétrole de sables bitumineux qui doit traverser les Grandes Pleines dans le Keystone XL, un oléoduc de 91 cm appartenant à la compagnie canadienne TransCanada [TC] » dit Debra White Plume, une grand-mère Lakota de Manderson. « L’oléoduc KXL trainerait le pétrole de sables bitumineux des mines du Canada, traversant des centaines de rivières et cours d’eau et la Nappe Aquifère Ogallala qui fournit de l’eau potable à deux millions de gens du Dakota du Sud au Texas, et qui irrigue le ‘panier de pain’ de l’Amérique » dit Debra White Plume. « Il traverserait le Territoire – jamais cédé – du Traité de Fort Laramie, sans notre consentement libre, préalable et informé, contre notre droit selon les Nations Unies et en violation de nos traités, qui relèvent de la loi internationale. Il traverserait le réseau Rural Tribal d’Eau des Sioux Oglala, qui amène l’eau potable à nos terres, ici, sur 320 km, de Pierre, dans le Dakota du Sud ».

TransCanada a déposé une demande pour un second permis international auprès du Département d’Etat des Etats-Unis, étant donné que l’oléoduc entrerait dans le Montana, venant d’Alberta, au Canada. Le Président Obama a rejeté la première demande en janvier 2012. TransCanada a déposé une autre demande, qui implique une Période de Commentaires de 45 jours, à dater du 1er mars 2013. Une Audition du Département d’Etat est prévue le 18 avril 2013 à Grand Island, dans le Nebraska. Lors d’auditions passées, des propriétaires de terres ont exprimé l’inquiétude que TransCanada fasse passer en force ses droits de passage à travers leurs ranchs et leurs fermes, en utilisant le droit d’expropriation, exposant ainsi leurs terres aux sables bitumineux mélangés avec des produits chimiques et chauffés constamment à 65 degrés C. Il y a également des inquiétudes quant aux capacités de nettoyage, en référence à la rupture de l’oléoduc d’Enbridge, en 2010, qui a causé le déversement de quatre millions de litres de bitume dans la Rivière Kalamazoo, dans le Michigan, ce qui, à ce jour, a coûté 809 millions de dollars en trois ans de travaux de nettoyage, alors que 64 km de rivière sont toujours fermés n’étant pas encore décontaminés.

L’instruction [pour la Tournée de Résistance] comprend des techniques d’action directe non-violente, d’organisation de la communauté, et des ateliers sur les Droits de l’Homme, les Droits des Traités, la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones (adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2007), l’aide médicale de rue et la stratégie des médias. Des gens du Réseau Environnemental Autochtone (Indigenous Environmental Network IEN), de Tar Sands Blockade, d’Owe Aku, d’Earth First ! (la Terre d’Abord !) et de beaucoup d’autres organisations ont servi de formateurs et vont continuer à tisser des liens. « Des techniques efficaces d’utilisation de médias sociaux sont cruciales pour le travail de justice sociale. Souvent les médias dominants négligent les problèmes qui touchent la vie quotidienne des gens, et la capacité de couvrir des situations d’action directe non-violente a une valeur incommensurable » dit Suree Towfignia du Projet de Media Populaires de Chicago, dans l’Illinois, et l’un des formateurs de l’atelier Stratégie des Médias. En coopération avec le Projet de Médias Lakota, ils ont tourné une vidéo que l’on peut voir sur YouTube.

La Résistance aux Sables Bitumineux des Grandes Plaines englobe de nombreuses organisations. « Nous ne sommes pas de petites organisations travaillant isolément, nous travaillons collectivement à travers le pays pour bloquer cette profanation » dit Camp, qui a tenu lieu d’ « Eyapaha » (annonceur), invitant les gens aux ateliers, aux sessions plénières et aux rencontres sociales.

« Nous avons collaboré pour mettre au point et adopter le Traité pour Protéger le Sacré à notre Rassemblement de février. Nous sommes heureux de rencontrer des alliés ici et de continuer le travail pour protéger le sacré » dit Faith Spotted Eagle, des Territoires d’Origine des Yankton, dans le Dakota du Sud. « Nous allons à Ottawa, au Canada, pour recruter plus d’alliés et renforcer notre Traité ». La Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ sera dans la région Yankton du 5 au 7 avril 2013.

 

« Nous devons protéger nos communautés, nos enfants, notre eau, pour le futur. Nous voulons que ‘Moccasins on the Ground’ vienne dans la Réserve d’Eagle Butte, à Bridger, la première communauté devant faire face aux sables bitumineux » dit Robin LeBeau, Représentante du Conseil Tribal de la Tribu Sioux de Cheyenne River. L’instruction aura lieu à la mi-avril.

L’instruction médicale a été la bienvenue le dernier jour, lorsqu’un jeune garçon a éprouvé des difficultés à respirer. Les gens du camp ont crié « AIDE MEDICALE », et une douzaine de personnes ont accouru pour aider. (Le garçon a reçu des soins et a récupéré, sa mère a été grandement soulagée).

« La décision officielle des Etats-Unis sur l’oléoduc KXL devrait être prise en septembre ou octobre » dit Debra White Plume. « Au cours du long été chaud, nous fournirons l’instruction en actions directes non-violentes demandée par les Pays Lakota, plusieurs ont confirmé des dates pour l’instruction, d’autres demandes arrivent, que nous allons planifier. Une communauté organisée et entrainée est mieux préparée à protéger ses terres et ses eaux » dit Debra White Plume, « au cas où le Président Obama choisirait d’ignorer les inquiétudes de milliers d’Américains, qui ont émis des commentaires, écrit des lettres, se sont rassemblés par dizaines de milliers à Washington DC, et les milliers de gens arrêtés pour désobéissance civile devant la Maison Blanche alors qu’ils lui transmettaient le message disant que l’oléoduc KXL ne sert pas les intérêts du grand pays (l’Amérique). Nous nous joindrons à nos homologues parmi les éleveurs et les fermiers qui seront confrontés aux engins de terrassement de TransCanada quand ils viendront creuser, utilisant notre Droit Humain à l’action directe non-violente. Nous espérons que le Président se rendra compte de l’ampleur et de la diversité, à l’échelon national, de ceux qui soutiennent le refus du permis, et qu’il se montrera révolutionnaire en refusant d’exposer le grand pays à un projet tellement polluant ».

« C’est la terre de nos ancêtres. Nous la protégeons pour nos petits-enfants » dit Marie Randall. George Jumping Eagle dirigeait le groupe de tambours pour honorer la Grand-Mère Randall. A l’âge de 94 ans, elle était là avec les autres devant la caravane de poids lourds du Texas trainant l’équipement lourd destiné aux mines Canadiennes, lorsqu’ils ont essayé de traverser le village de Wanbli, dans la Réserve de Pine Ridge, en mars 2012. Cinq personnes ont été arrêtées pour avoir bloqué les camions. (Mme Randall n’a pas été arrêtée). LeBeau, d’Eagle Butte, dans le Dakota du Sud, dit que de telles caravanes ont traversé son Territoire en dépit de la législation du Conseil Tribal et de l’inquiétude exprimée que le Gouverneur de Dakota du Sud semblait avoir oublié l’action du Conseil Tribal. Par deux fois, des gens de son peuple ont bloqué des camions.

« Nous avons besoin d’instruments pour lutter contre ce serpent noir qu’est l’oléoduc KXL. Notre instrument le plus puissant est l’unité entre les Lakota et les partisans non-autochtones » dit Marty Cobenais, de l’IEN [Réseau Environnemental Indigène]. Il a parlé de l’occupation de l’oléoduc d’Enbridge dans le Minnesota, que la Nation de Red Lake subit illégalement sur son territoire depuis 1949. La Grand-Mère Randall a conduit une Cérémonie de l’Eau Lakota traditionnelle, faisant appel à ceux qui se proposent de protéger l’eau sacrée. « Presque tout le monde s’est avancé pour recevoir la peinture de terre rouge sacrée, pour consacrer leur engagement pour Notre Grand-Mère la Terre » dit Debra White Plume.

Le Président Tribal Sioux Oglala, Bryan Brewer s’est adressé à l’assistance, jurant de protéger l’eau et les générations futures Lakota de l’oléoduc KXL de TransCanada. « Je poserai mes mocassins sur le sol [i.e. j’attendrai de pied ferme] avec mon peuple ».

 

Pour plus d’informations, prenez contact avec Debra White Plume sur FaceBook ( https://www.facebook.com/debra.plume ).

En français, voir: https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1621