Samedi 16 juillet 2011

Par Brenda Norrell, copyright Brenda Norrell, Censored News
http://www.bsnorrell.blogspot.com/2011/07/navajos-at-church-rock-remembering.html

Traduction Christine Prat

 

CHURCH ROCK, Nouveau Mexique – Des Navajos se sont rassemblés à Church Rock, N.M., samedi pour commémorer les maladies, la mort et la destruction causées par la pire fuite de déchets d’uranium de l’histoire, qui s’est déversée dans le Rio Puerco et a empoisonné les gens et le territoire pour des décennies, le 16 juin 1979.

Alors même que cette tragédie est dénoncée, une nouvelle entreprise, Hydro Resources Inc., a obtenu un permis d’exploiter des mines d’uranium dans la région de Church Rock et Crownpoint, au Nouveau Mexique, menaçant les nappes aquifères et l’eau potable des Navajos.

La Journée de la Mémoire de l’Héritage de l’Uranium (Uranium Legacy Remembrance Day) a commémoré la tragédie qui a légué aux Navajos une augmentation du taux de maladies cardiaques, de malformations congénitales, de cancers et de mort.

Leur message était « Nous, les Diné (Navajos, dans leur langue – NdT) n’oublierons jamais la dévastation que l’exploitation minière et le traitement de l’uranium ont causé à la santé, les terres et l’eau de notre peuple ».

Ne pouvant attendre aucun soutient du système de lois des Etats-Unis pour empêcher la reprise de l’exploitation des mines d’uranium, les Navajos ont fait appel, en mai, à la Commission Inter-Américaine des Droits de l’Homme. Les Navajos-Diné de l’Est ont fait appel à la communauté internationale pour mettre un terme à l’exploitation de mines d’uranium dans les villages Navajo de Church Rock et Crownpoint, au Nouveau Mexique.

L’association Diné a enregistré un appel à la Commission Inter-Américaine des Droits de l’Homme le 16 mai, après 16 ans de lutte. L’association Navajo-Diné de l’Est Contre les Mines d’Uranium (Eastern Navajo Diné Against Uranium Mining – ENDAUM), représentée par le Centre de Droit de l’Environnement du Nouveau Mexique (New Mexico Environmental Law Centre – NMELC), s’est battue pour faire supprimer un permis d’exploitation accordé à Hydro Resources Inc. par la Commission de Régulation Nucléaire des Etats-Unis. Actuellement, ce permis menace les ressources en eau de 15 000 personnes dans la région de Church Rock et Crownpoint. La majorité des personnes concernées sont des Navajos vivant dans cette région connue comme « l’Echiquier » à cause des diverses formes de propriété des terres. Mais la nappe aquifère coule sous le territoire et constitue la principale source d’eau pour les Navajos vivant là-bas dans la Nation Navajo.

D’après un communiqué de presse d’Eric Jantz, avocat du Centre de Droit de l’Environnement du Nouveau Mexique « le permis accordé à Hydro Resources Inc. est le premier jamais accordé au niveau fédéral à une compagnie minière aux Etats-Unis, d’exploiter une mine d’uranium dans une communauté consommant l’eau de la nappe aquifère ».

« Cette nappe aquifère est la seule source d’eau potable pour la plupart des Navajos représentés par l’association Navajo-Diné de l’Est Contre les Mines d’Uranium – ENDAUM. En accordant ce permis, la Commission de Régulation Nationale a manqué à sa mission de protéger la santé et la sécurité de tous les Américains. »

D’après le communiqué de presse, les Navajos ici veulent que la Commission de Régulation Nucléaire suspende tout permis à Hydro Resources « jusqu’à ce que la compagnie ait remédié à la contamination par la radioactivité de la surface de la Section 17 de Church Rock, et que les Etats-Unis aient pris des mesures significatives pour remédier aux effets des mines d’uranium abandonnées dans l’arrondissement de Church Rock ».

Les Navajos exigent aussi que La Commission de Régulation Nationale soumette au public toutes les informations relatives à la qualité de l’eau du sous-sol et toutes autres informations concernant les constatations hydrauliques, géologiques et géochimiques.

De plus, les Navajos veulent que la Commission de Régulation Nationale annule le permis accordé à Hydro Resources pour exploiter les mines d’uranium dans la section 17 de Church Rock et les sites de l’unité 1. Le gouvernement de la Nation Navajo a déjà promulgué une interdiction de l’exploitation et du traitement de l’uranium. Les Navajos d’ici demandent aussi que l’organisateur de pétitions Navajo Larry King et sa famille ne soient pas expulsés de la Section 17 de Church Rock. Ils disent aussi qu’il ne devrait pas y avoir de changements forcés dans sa pratique pastorale de subsistance ni dans ses activités culturelles.

La contamination passée par les mines d’uranium a amené de forts taux de cancers, maladies cardiaques et malformations congénitales. Les efforts de nettoyage prennent des années et l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis évalue à plus de 500 le nombre de sites (contaminés – NdT) rien que dans la partie occidentale de la Nation Navajo.

Ici les Navajos disent que la Commission de Régulation Nucléaire a été dénoncée pour ses règles laxistes.

 

Wikipedia :

La catastrophe nucléaire de l’usine de traitement de Church Rock s’est produite au Nouveau-Mexique, Etats-Unis, en 1979, suite à la rupture de la digue de la piscine contenant les déchets d’uranium de la firme United Nuclear Corporation à Church Rock. Plus de 1000 tonnes de déchets radioactifs et des millions de gallons d’eau contaminée se sont déversés dans la rivière Puerco. Les résidents se servaient de l’eau de la rivière pour irriguer et abreuver leurs troupeaux et ne se sont pas rendu compte immédiatement du danger. En ce qui concerne la quantité de radiations émises, l’accident est comparable à celui de Three Mile Island, la même année et a été considéré comme le plus grave accident radioactif de l’histoire des Etats-Unis.

Le 16 juillet 1979, la digue de la piscine où étaient entreposés les déchets d’uranium de la firme United Nuclear Corporation à Church Rock s’est rompue et 1100 tonnes de déchets radioactifs et approximativement 93 millions de gallons d’eau de la mine se sont déversés dans la rivière Puerco. L’eau contaminée échappée de Church Rock a descendu sur 80 miles en aval, traversant la ville de Gallup, au Nouveau Mexique et atteignant le comté de Navajo en Arizona. Le flot a touché les égouts, les nappes aquifères aux alentours et a laissé des mares stagnantes sur les berges.

 

One Response to Les Navajos à Church Rock: Commémoration du catastrophique déversement d’uranium

  1. […] De plus, les communautés indigènes de la région ont pu voir les dévastations causées par l’exploitation de mines d’uranium, en particulier dans la réserve Navajo. Voir article de Brenda Norrell sur la catastrophe de Church Rock […]