Donald Trump clame vouloir construire un très, très grand mur le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. En fait, le projet existe depuis longtemps, et la construction a commencé en 1994. Elle a dû être interrompue faute de moyens – ça se compte en dizaines de milliards. En plus, il y a eu beaucoup d’opposition au Texas, non seulement de la part des Autochtones dont les communautés risquaient d’être coupées en deux, des militants des Droits de l’Homme qui soutiennent les immigrants, des organisations écolo qui s’insurgent contre les dégâts occasionnés par la construction à des sites naturels classés, mais aussi de la part d’autorités qui, sans avoir aucune sympathie pour les immigrants, préféraient une autre solution. Et le Texas est séparé du Mexique par le Rio Grande, qui ne doit pas être si facile à traverser.
Le Mur existe déjà en Californie et en Arizona, quelques morceaux ont été construits au Nouveau-Mexique et au Texas. En Californie, les premières sections construites sont identiques au Mur construit par les Israéliens en Palestine, vu qu’elles ont été confiées aux mêmes entreprises. En Arizona, la quasi-totalité de la frontière est bouclée, par une énorme barrière aux endroits les plus faciles à traverser, par des barres métalliques et des fils barbelés qui ne bloquent que les véhicules, là où il est très difficile de survivre à la traversée.
L’excellent reportage réalisé fin février 2017 par une équipe du site d’informations alternatif « Unicorn Riot », que vous pouvez voir ci-dessous sous-titré en français, donne beaucoup d’informations sur l’hostilité aux immigrants et l’explosion du racisme qui ne se cache plus, le travail très dur et très courageux de l’association « No More Deaths » [« Plus de Morts »], qui aide les immigrants perdus dans le désert de Sonora depuis plus de 10 ans, le rôle des entreprises privées qui profitent honteusement de la situation, les exactions de la Patrouille des Frontières et des milices privées fascistes, etc.
Mais le Mur divise aussi des communautés Autochtones, en particulier, en Arizona, la communauté Tohono O’odham (pour plus d’informations, voir l’article et l’interview d’Alex Soto, Tohono O’odham). Les Tohono O’odham se plaignent de subir une surveillance permanente de la part de la Patrouille des Frontières, qui a installé beaucoup de caméras de surveillance, qui sont loin d’être toutes dirigées vers le Mexique, beaucoup étant dirigées vers la Réserve Tohono O’odham, et des agents de la Patrouille des Frontières qui roulent à tombeau ouvert dans la Réserve sur des pistes difficilement praticables, et tuent régulièrement des piétons.
De plus, quand on parle de mur pour lutter contre « l’immigration illégale », il faut savoir que les états ayant une frontière commune avec le Mexique, ont été conquis par les Etats-Unis en 1846 et que la frontière actuelle a été dessinée à la règle et à la plume lors du Traité Guadalupe Hidalgo de 1848. Les Autochtones vivaient là depuis des temps immémoriaux, les autres Mexicains depuis plusieurs siècles. Ceux qui se trouvaient du côté US de la frontière de 1848 sont devenus citoyens US malgré eux, et ont été arbitrairement séparés de leurs familles et communautés qui sont du côté mexicain. Il n’est donc pas vraiment légitime de parler d’ « immigration illégale » lorsqu’il s’agit de gens arbitrairement séparés en 1848. D’ailleurs, dans ces états, les panneaux dans les rues, les messages dans les avions, etc., sont toujours bilingues, anglais et espagnol, vu qu’il y a toujours beaucoup d’hispanophones parmi les ‘citoyens américains’. Pendant longtemps, les habitants de villages coupés en deux pouvaient passer assez facilement dans l’autre partie, mais quand i a été décidé de « lutter contre l’immigration » un visa coûtant 100 dollars a été imposé, ce qui est inabordable pour les villageois. Là-bas comme partout, peut-être plus encore que partout, il ne s’agit pas de « lutte contre l’immigration », mais de colonialisme.
Vous trouverez ci-dessous le reportage de Unicorn Riot sous-titré en français, un article de Censored News publié à l’occasion de la sortie du reportage et un vidéo clip réalisé par Klee Benally pour la sortie du nouvel album du duo hip-hop engagé Shining Soul (l’un des membres est Alex Soto, Tohono O’odham), tourné sur la frontière.
Christine Prat
CRUAUTE ET HAINE : DYNAMIQUE DU MUR FONTIERE A L’ERE DE LA SUPREMATIE BLANCHE DE TRUMP
Par Brenda Norrell
Censored News
Mars 2017
Traduction Christine Prat
Unicorn Riot a produit une nouvelle vidéo de la frontière U.S. / Mexique, qui dénonce la haine et les profits à la base du mur projeté par Trump. La cruauté et la haine du gouvernement des Etats-Unis à la frontière sont maintenant amplifiées en cette ère de suprématie Blanche de Trump.
Les images disent la véritable histoire de la façon dont les Agents U.S. de la Frontière détruisent l’eau qui pourrait sauver la vie des migrants, et montrent la police de Tucson vaporisant du poivre dans les yeux des manifestants soutenant les droits des migrants.
C’est la véritable histoire qui dit comment les Etats-Unis fournissent des armes aux cartels du Mexique pour alimenter la guerre de la drogue, et sont impliqués dans le transport de la drogue.
Suivez la piste de l’argent, et la piste des riches Blancs suprématistes en Amérique. Les Etats-Unis remplissent des prisons privés de migrants pour les dollars, et y mettent des enfants de migrants en violation de la loi internationale. Regardez la vidéo d’Unicorn Riot [ci-dessus].
A Censored News, beaucoup de nos articles originaux les plus censurés au cours de la dernière décennie, venaient de la frontière. Ça inclut mentionner qu’une session du Congrès avait dénoncé le fait que des centaines d’agents de la Patrouille des Frontières et de l’ICE avaient été arrêtés pour avoir passé de la drogue, et servaient de relais aux cartels pour transporter leur marchandise à travers la frontière.
Egalement censurée, il y eu la brochure concernant les armes d’assaut fournies aux cartels, d’abord à la frontière du Texas sous le gouvernement Bush, fourniture qui continue toujours.
Récemment, l’information la plus censurée concerne le fait que le gouvernement des Etats-Unis a accordé un contrat pour la sécurité à la frontière à Elbit Systems, la compagnie Israélienne responsable de la sécurité de l’Apartheid en Palestine, sous le gouvernement Obama. Les tours de surveillance d’Elbit visent maintenant les communautés traditionnelles O’odham. Le District de Gu-Vo se bat actuellement pour protéger des sites funéraires de la construction de ces tours de surveillance américano-israéliennes.
L’article de Censored News signale également que « trois groupes de plus », devant jouer au festival ‘South to Southwest’ à Austin, ont été refoulés à la frontière. Parmi eux, un bassiste Autochtone, à qui un agent de la frontière a dit que la prochaine fois, il devrait fournir le résultat d’une analyse de sang, ce qui est interdit par la loi fédérale.
Vidéo réalisée par Klee Benally à la frontière pour le nouvel album du duo de hip-hop Shining Soul
Vendredi 10 mars 2017
Les Protecteurs de l’Eau et leurs soutiens ont manifesté à Washington, devant la Maison Blanche. Le combat continue. Les médias dominants – entre autres Radio France – ont enfin commencé à en parler. Les manifestants ont essentiellement exprimé la nécessité vitale de défendre l’eau, et le fait que les travaux du DAPL, l’occupation par le Corps de Ingénieurs de l’Armée, et les camps des Protecteurs étaient situés sur des territoires appartenant aux Lakota suivant les Traités. D’après le Guardian daté du 10 mars, une femme qui aidait à porter une grande pancarte « C’est une Terre Volée », scandait « l’Occupation est un crime, de Standing Rock à la Palestine ».
L’armée et la police ont commencé à attaquer les camps fin février : le 23, ils ont attaqué le camp Oceti Sakowin, où il ne restait que 47 personnes, qui ont toutes été arrêtées. En prévision de l’attaque, les autres avaient pu quitter le camp dans des bus loués pour l’évacuation.
Photo Censored News, voir d’autres photos de l’attaque du 23
Parmi les 47 personnes qui ne voulaient pas quitter le camp et ont été arrêtées, se trouvait Regina Brave, environs 80 ans. Elle a heureusement été libérée depuis. C’est une militante de longue date, elle était à Wounded Knee en 1973.
Voir d’autres photos des attaques par Rob Wilson sur Censored News
Le 1er mars, les ‘forces de l’ordre’ ont attaqué le nouveau camp ‘7ème Génération’, où les Protecteurs qui se trouvaient en zone inondable venaient de déménager, le camp de Rosebud et le camp de Sacred Stone, qui se trouvait pourtant sur la propriété privée de LaDonna Brave Bull Allard – le terrain appartient à sa famille depuis des générations – et elle avait invité les Protecteurs à y camper. Le 1er mars, elle a été bloquée à un barrage de la police et n’a pas été autorisée à rentrer sur son propre terrain.
Le 18 janvier, le Conseil Tribal de la Tribu Sioux de Standing Rock avait promulgué une résolution – 007-17 – donnant l’ordre d’évacuer les camps et faisant appel à toutes les forces de l’ordre pour le faire. Le Conseil Tribal arguait que la rigueur du climat était une menace pour les Protecteurs, cependant beaucoup d’entre eux ont parlé de ‘trahison’ (les habitants du Dakota du Nord savent bien que les hivers y sont très rudes).
Dans un article publié le 9 mars sur Censored News, Brenda Norrell écrivait: « La police fédérale a attaqué les protecteurs de l’eau avec la même violence brutale, la même force excessive incontrôlée, que les forces dirigées par le Sheriff du Comté de Morton, Kyle Kirchmeier.
« Tous les protecteurs de l’eau ont été arrêtés ou expulsés, suivant les ordres du Conseil Tribal. Maintenant, les camps sont rasés au bulldozer et les possessions des protecteurs de l’eau sont détruites. » L’article indique également que le 8 mars, l’école du camp de Sacred Stone a été rasée.
LE RESEAU ENVIRONNEMENTAL AUTOCHTONE REAGIT A L’EVACUATION FORCEE DES CAMPS DE RESISTANCE AU DAPL
CANNON BALL, Dakota du Nord – Le 22 février 2017, à 14h, heure locale, les protecteurs de l’eau du camp Oceti Sakowin ont été expulsés par le Corps des Ingénieurs de l’Armée. En dépit des demandes des dirigeants du camp de plus de temps pour nettoyer le camp, le Corps d’Armée n’a pas cédé et maintenu sa décision de vider le camp. Le Corps d’Armée prétend avoir juridiction sur le terrain où est situé le camp, bien que ce terrain soit compris dans les territoires non-cédés selon le Traité de Fort Laramie.
Les individus ayant volontairement quitté le camp avant 14h, ont eu le choix de prendre un bus pour être transportés jusqu’à un centre d’évacuation, ou de déménager dans d’autres camps situés hors de la zone d’évacuation. Les protecteurs de l’eau restés dans le camp risquent maintenant d’être arrêtés.
Il y a trois autres camps aux alentours où les protecteurs de l’eau peuvent déménager : Sacred Stone, Cheyenne River, et 7ème Génération.
Diverses catégories de forces de l’ordre étaient sur le site, celles du Sheriff du Comté de Morton, la Patrouille des Autoroutes de l’état du Dakota du Nord, la Garde Nationale du Dakota du Nord et les Rangers du Service du Parc National. Les Policiers du Bureau des Affaires Indiennes a établi un point de contrôle et une barricade sur le territoire de la Réserve de la Tribu Sioux de Standing Rock, sur l’autoroute 1806, au sud du pont sur la Rivière Cannonball.
La déclaration suivante est de Tom Goldtooth, Directeur Exécutif du Réseau Environnemental Autochtone:
«Nous sommes consternés par les évacuations forcées d’Autochtones aujourd’hui au Camp de Standing Rock, elles constituent une négation violente et superflue du droit constitutionnel des protecteurs de l’eau de protester pacifiquement et d’exercer leur droit à la liberté d’expression. Ça empêche de nettoyer le camp convenablement et crée une confusion et un chaos qui met le Fleuve Missouri en danger d’être pollué par les travaux de construction et des débris du camping.
«L’expulsion d’aujourd’hui est la perpétuation d’une pratique ayant cours depuis des siècles, par laquelle le Gouvernement des Etats-Unis déplace de force les Autochtones de nos terres et territoires. Nous demandons instamment à ceux qui soutiennent les protecteurs de l’eau de continuer à résister à cette mascarade en organisant des mobilisations de masse, des actions partout, s’exprimant contre les violations des droits selon les Traités de la Tribu Sioux de Standing Rock et du Conseil des Sept Feux de la Grande Nation Sioux, et de continuer à alimenter la capacité à aller en justice et à organiser la base contre l’oléoduc Dakota Access.
« Nos cœurs ne sont pas vaincus. La fermeture du camp n’est pas la fin d’un mouvement ou d’un combat, c’est un nouveau début. Ils ne peuvent pas éteindre le feu que Standing Rock a allumé. Il brûle en chacun de nous. Nous nous relèverons, nous résisterons, nous réussirons. Nous envoyons nos pensées pleines d’amour aux protecteurs de l’eau le long de la Rivière Cannonball aujourd’hui. Que tous soient aussi saufs que possible. »
###
Indigenous Rising Media (sur Facebook)
En préparation pour aujourd’hui [22 février] les Protecteurs de l’Eau et les Peuples Autochtones à Oceti Sakowin/Le Grand Camp, ont mis le feu à leurs logements traditionnels.
Ce matin, Indigenous Rising a parlé avec Darren Begay, qui a géré les structures de style Navajo à Oceti. Il nous a dit que, comme Cette évacuation forcée s’approchait, il avait consulté les Anciens de ses terres ancestrales, et qu’ils étaient tous tombés d’accord, se référant à la conduite des forces de l’ordre dans le passé, qui, pendant les raids, cassaient et jetaient au rebus des objets sacrés et manifestaient un mépris total et un horrible manque de respect pour les tipis et autres habitats sacrés, pour dire qu’il valait mieux brûler ces structures sacrées plutôt que de les voire profanées par le Comté de Morton et les forces de l’ordre du Dakota du Nord.
Mettre le feu à nos habitations est un signe de respect pour elles. C’est un signe de respect pour ce à quoi elles ont servi pendant ces derniers mois. Elles ont servi à prier et à rassembler des gens. En y mettant le feu, nous envoyons leur fumée comme des prières. En y mettant le feu, nous nous assurons que ces structures partent dans la dignité.
Le 20 février, l’IEN [Réseau Environnemental Autochtone] avait publié le communiqué suivant:
RENOUVELLEMENT DE NOTRE SERMENT D’
ACCROITRE LA RESISTANCE (#GrowTheResistance)
Nous sommes à un moment critique de la résistance. Dans les quelques heures qui ont suivi la détention d’immigrants et de réfugiés dans des aéroports de tout le pays, des milliers de gens se sont précipités pour demander l’entrée et l’accueil d’immigrants de toutes nations. Dès que les raids de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] ont commencé, des jeunes se sont alignés devant les centres de détention, risquant l’arrestation pour avoir appelé à en finir avec la violente machine à déporter qui touche tant de nos familles, amis et voisins
Quand le Corps des Ingénieurs de l’Armée a approuvé l’autorisation de passage pour creuser sous le Fleuve Missouri, en violation des lois des traités Autochtones, les dirigeants Autochtones et leurs alliés ont immédiatement organisé des actions directes non-violentes aux bureaux des Corps des Ingénieurs de l’Armée, dans des bureaux fédéraux et dans des banques à Bellingham, Chicago, la Région de la Baie [de San Francisco – NdT], et à Seattle. C’est dans ces moments critiques que nous sommes appelés à réagir en tant qu’organisations, individuellement et en tant que mouvement plus large.
Tout en affirmant que les attaques contre nos communautés se produisent depuis des générations, le Réseau Environnemental Autochtone, GGJ [Grassroots Global Justice] et d’autres se sont engagés à soutenir et impliquer nos membres dans la résistance en ce nouveau moment politique. Nous continuerons à réagir aux évènements petits et grands tandis que nous renouvelons notre engagement de soutenir une vision de base d’un monde plus juste.
Pour renforcer notre opposition et notre vision, GGJ continue à joindre ses forces à celles du Réseau Environnemental Autochtone, de l’Alliance pour la Justice Climatique, et l’Alliance pour le Droit à la Ville, sous la bannière « Ça Prend Racine ».
Ensemble, quatre puissantes alliances de militants de base et de dirigeants communautaires sur la ligne de front, approfondissent notre force collective pour combattre la montée des attaques du Gouvernement Trump contre les acquis pour lesquels les gens de couleur, les femmes, les immigrants, les communautés LGBTQ et les ouvriers se sont battus.
Pour ceux d’entre vous qui ont manqué le compte-rendu de nos mobilisations pour l’inauguration, nous avons voulu partager une vidéo [en anglais] :
Nous appliquons une stratégie translocale, renforçant et reliant les luttes de résistance locales que nos membres mènent dans les communautés où ils sont implantés. Nous publierons un calendrier des actions d’It Takes Roots vers la fin de ce mois.
Les organisations de ce mouvement ont surmonté bien des tempêtes dans le passé et nous continuerons de même, spécialement si nous partageons nos ressources et nos leçons.
Capture d’écran par Censored News
STANDING ROCK: EVACUATION FORCEE IMMINENTE?
Mercredi 15 février, le Gouverneur du Dakota du Nord a publié un décret ordonnant l’évacuation des camps. La police a déjà commencé à mettre des barrières de ciment près des camps.
Jeudi 16 février, la police du Bureau des Affaires Indiennes a distribué des notifications d’effraction aux personnes se trouvant dans le camp de Sacred Stone. Le camp de Sacred Stone est un camp de prières, pas de combat. Il est situé sur la propriété privée de LaDonna Brave Bull Allard, dont la famille possède ce terrain depuis plusieurs générations. Il semble que LaDonna et sa famille soient également susceptibles de payer une amende pour effraction! Les agents du BIA ont dit agir sur ordre du Conseil Tribal de Standing Rock! Des protecteurs commencent à parler de trahison.
Normalement, l’attaque devrait avoir lieu le 22, mais les autorités se souciant peu de légalité, on peut craindre des violences avant.
Vous pouvez suivre en direct – et en anglais – sur Facebook les vidéos et commentaires de Johnny Dangers, qui se trouve sur place. Aller sur sa page et cliquer ‘Follow’.
Christine Prat
Photos publiées sur Censored News
Le 7 février 2017, l’Armée des Etats-Unis a décidé d’accorder l’autorisation de passage pour l’oléoduc Dakota Access. Un mémorandum de Trump avait d’expédier l’approbation du projet, donc en passant outre à des procédures exigées par la loi. De nombreuses manifestations ont déjà eu lieu le 8 février, en réponse à l’appel lancé au monde entier par le Camp de Sacred Stones. La ville de Seattle a décidé de retirer plus de 3 milliards de ses comptes à la Wells Fargo, une des banques qui financent le DAPL. Ci-dessous, une traduction approximative d’une interview du 8 février de Chase Iron Eyes et Dallas Goldtooth sur Democracy NOW! et un résumé de l’appel publié le 7 février sur le site du Camp de Sacred Stones.
Christine Prat
Democracy NOW! 8 février 2017
©Democracy NOW!
AMY GOODMAN: Vous êtes sur Democracy NOW! democracynow.org, l’Information sur la Guerre et la Paix. Je suis Amy Goodman, nous continuons notre conversation sur le combat contre l’oléoduc de 3,8 milliards de dollars, Dakota Access. Mardi, le Corps d’Armée des Ingénieurs a dit qu’il donnerait son feu vert pour la phase finale de construction de l’oléoduc. Amnesty International a qualifié l’annonce de « violation illégale et déplorable des droits de l’homme. » Au cours des derniers mois, la police a lancé, avec une escalade de la violence, des attaques pour briser la résistance à Standing Rock. La semaine dernière, plus de 70 personnes ont été arrêtées après un raid de la police militarisée contre un nouveau camp de résistance installé sur un territoire historiquement Sioux selon les traités. Parmi les personnes arrêtées, il y avait la journaliste Pueblo primée Jenni Monet, qui y était en mission pour Indian Country Media Today.
Nous allons être rejoints par deux invités. De Chicago, nous avons maintenant Dallas Goldtooth, un organisateur du Réseau Environnemental Autochtone (IEN). Et de Vancouver, le membre de la Tribu Sioux de Standing Rock, Chase Iron Eyes, qui a aussi été arrêté au cours du raid du weekend dernier.
Bienvenus sur Democracy NOW! Chase Iron Eyes, après la nouvelle que l’autorisation sera accordée pour terminer la construction de l’oléoduc sous le Fleuve Missouri, quelle est votre réaction?
CHASE IRON EYES: Je pense que c’est une chose à laquelle nous nous attendions depuis le début. Ça sonne vrai, et donne raison à ceux d’entre nous qui déclaraient, le 4 décembre, que le rejet de l’autorisation par le gouvernement Obama était une victoire vide et insignifiante. Et maintenant le gouvernement Trump montre très clairement qu’il a l’intention de détruire notre seule source d’eau potable dans la Nation de Standing Rock – et celle des 10 millions de gens qui vivent au sud du futur oléoduc. Le forage peut commencer d’une minute à l’autre. Et nous sommes face à l’éventualité d’un raid armé ou par la force après le 22 février, jour où le Corps d’Armée a dit nous déclarer intrus sur notre propre territoire, tout comme l’Armée des Etats-Unis avait dit nous déclarer hostiles si nous ne retournions pas dans les réserves en 1875.
AMY GOODMAN: Alors qu’avez-vous l’intention de faire ?
CHASE IRON EYES: Eh bien, en ce moment, il y a probablement de 400 à 500 personnes, des protecteurs de l’eau, au nord de la frontière de 1889, qui résulta en l’annexion illégale de territoire des traités par les Etats-Unis, non seulement contre la Nation de Standing Rock, mais contre toute la Nation Lakota et des membres de la Grande Nation Sioux, l’Oceti Sakowin. Ainsi, d’autres gouvernements tribaux soutiennent et pèsent dans un combat sur le terrain, comme ils en ont le droit. Il y a de 400 à 500 personnes au nord de la Rivière Cannonball, dans la zone contestée, la zone du traité, à l’endroit où, selon le Corps des Ingénieurs de l’Armée des Etats-Unis, nous ne sommes pas supposés être. Et ils vont camper sur leur position. Il y a déjà des gens en route pour rejoindre cet exercice pacifique, pieux et non-violent de nos droits humains, par traité, constitutionnels et civils, qui sont en jeu, qui sont constamment empiétés par ce qui semble être la tyrannie de Trump.
Parlons des arrestations. Le nombre des arrestations dépasse 700. Ça comprend des journalistes, et vous-même, Amy. Ça comprend les graves violences contre une jeune femme appelée Sophia Wilansky. Ça comprend la perte de la vue pour une autre jeune femme. Ça comprend des mutilations continues par l’emploi à bout portant de balles non mortelles. Ça comprend des attaques de chiens. Ça comprend l’utilisation de canons à eau quand il gèle, la mise en danger de vies humaines par négligence où intentionnellement. Ça comprend le mensonge – mensonge des forces de l’ordre du Comté de Morton sur une conduite criminelle. Et ainsi, il se passe beaucoup de choses. Il a beaucoup de choses dont ils doivent rendre des comptes.
Et il n’y a pas seulement des gens au nord de la Rivière Cannonball, il y a des gens de la Réserve de Standing Rock sur place. Je sais qu’il y a des divergences d’opinion, mais nous sommes unis à la Nation de Standing Rock pour vouloir que le barrage le plus fortement militarisé de l’histoire du Dakota du Nord soit levé, parce qu’il fonctionne comme une sanction économique efficace. C’est l’équivalent du temps où ils refusaient les rations de notre peuple quand nous n’étions pas d’accord avec les dictats du gouvernement des Etats-Unis et des agents de l’époque. Ils pouvaient – la main qui vous nourrit est la main qui peut vous affamer.
AMY GOODMAN: Je veux faire intervenir –
CHASE IRON EYES: Et c’est ce qui se passe en ce moment même.
AMY GOODMAN: Je veux faire intervenir Dallas Goldtooth du Réseau Environnemental Autochtone, qui nous rejoint de Chicago. Dallas, pouvez-vous nous parler des protestations en cours, le Conseil de Seattle dit qu’ils vont désinvestir de la Wells Fargo, et il y a d’autres actions en ce moment? Vos intentions?
DALLAS GOLDTOOTH: Merci beaucoup, Amy, de m’avoir invité. Et avant tout, je veux dire – que j’envoie ma reconnaissance et mon appréciation à notre jeunesse et à nos femmes Autochtones, qui ont conduit ces efforts, ce qui n’est pas nécessairement reflété par ces interviews, mais qui sont vraiment la colonne vertébrale de ce mouvement et nous ont conduits pendant tout son développement.
Vous savez, ce qui a commencé avec littéralement 20 à 30 personnes au milieu de la prairie, ce combat de la base contre cette méga-compagnie à des milliards de dollars, a culminé dans ce qui s’est passé l’autre jour à Seattle, où la ville a annoncé qu’ils allaient désinvestir plus de 3 milliards de dollars de cette compagnie – ou de Wells Fargo, qui finance cette compagnie. Je pense que ça montre la puissance d’une action unifiée. Ça montre le pouvoir de mobilisation. Et ça montre notre pouvoir, à nous, le peuple, et ce que nous pouvons faire quand nous mettons vraiment toute notre énergie et notre concentration pour construire un monde meilleur et durable.
Ainsi, en ce moment, nous avons un appel à l’action à travers toute la planète, et plus spécialement Turtle Island, aussi connue comme la prétendue Amérique du Nord, pour que les gens descendent dans les rues, se soulèvent et se joignent à Standing Rock en une mobilisation de masse, pour soutenir nos efforts et ce combat contre l’abrogation des droits des Autochtones, et le mépris complet de la loi du pays. Ainsi nous avons des actions à Washington, D.C., en fin d’après-midi. Il y en aura à Seattle, Los Angeles, San Francisco, Denver, Albuquerque et New York. Et ceux qui veulent vraiment suivre peuvent consulter EveryDayOfAction.org. C’est un nœud pour les actions que de nombreux groupes Autochtones qui ont combattu et ont été sur place à Standing Rock ont créé, afin que les gens aient un lieu centralisé d’information sur les actions de solidarité ayant lieu dans tout le pays. C’est donc EveryDayOfAction.org. Et le but de tout ceci –
AMY GOODMAN: Nous avons cinq secondes.
DALLAS GOLDTOOTH: Nous combattons un système et il faut que nous le fassions ensemble. Nous devons nous soulever ensemble –
AMY GOODMAN: Bien sûr, nous continuerons à suivre tout cela. Je sais, Dallas, que vous prenez l’avion pour Washington, pour cette action d’aujourd’hui. Dallas Goldtooth, du Réseau Environnemental Autochtone, des peuples Dakota et Diné. Chase Iron Eyes, du Projet Légal du Peuple Lakota [Lakota People’s Law Project] et de la Tribu Sioux de Standing Rock, dans le Dakota du Nord.
©DemocracyNOW!
STANDING ROCK: L’AUTORISATION DE PASSAGE POUR LE DAPL APPROUVEE DEFINITIVEMENT
Par Sacred Stone Camp
7 février 2017
Mardi 7 février, le Corps des Ingénieurs de l’Armée des Etats-Unis a émis une déclaration d’intention pour accorder l’autorisation de passage définitive pour que l’oléoduc Dakota Access traverse le Mni Sose (Fleuve Missouri). Ils passent outre à la Déclaration d’Impact Environnemental ordonnée en décembre, et ils passent outre à la période de notification au Congrès exigée par la loi. C’est la réponse au mémorandum du Président Trump, ordonnant au Corps d’Armée d’expédier l’approbation du projet.
La Tribu Sioux de Standing Rock et la Tribu Sioux de Cheyenne River vont probablement poursuivre en justice et demander un ordre de gel temporaire pour interrompre la construction pendant que la légalité de cette décision est examinée par la Cour. En attendant, DAPL va probablement commencer à creuser immédiatement. Les médias ont rapporté récemment que DAPL disait que le « meilleur scénario » était de 83 jours de l’autorisation jusqu’à ce que le pétrole coule.
###
Le Camp de Sacred Stone avait également appelé à des actions dans le monde entier, pour le 8 février. L’appel disait : « Nous encourageons des groupes du monde entier à relier nos prières pour l’eau à d’autres combats contre le fascisme et la domination de peuples et de Notre Mère la Terre (déportations, bannissement de Musulmans, attaques contre le travail, dérégulation de Wall Street, autres projets de carburants fossiles, censure de la presse et des universités, etc) ».
L’appel citait aussi les cibles stratégiques à viser pour des actions, parmi elles, les banques investissant dans le DAPL (il est encore temps de les boycotter).
Et les messages à faire passer :
« – Levez-vous avec Standing Rock, contre les violations de souveraineté, les crimes contre Notre Mère la Terre, le fascisme, les violations de la loi, etc.
– Continuez à mettre en avant ce qui se passe sur le terrain dans le Dakota du Nord – démontrez que c’est une chose grave qui parle à tous les peuples, en face de la tyrannie du gouvernement Trump.
– Soutenez la demande des Tribus pour une Ordonnance Restrictive Temporaire / injonction !
– Résistez à l’attaque directe de Trump contre les communautés Autochtones par ses décrets sur le DAPL et le KXL. Les communautés Autochtones ne reculent pas.
– La violence policière semble inévitable et des victimes en masse sont très probables. Le seul moyen d’assurer la sécurité des gens est d’exécuter la Déclaration d’Impact Environnemental. Sinon, le sang versé sera sur les mains de Trump et celles du Corps d’Armée. »
Photo Red Hawk
Par Ladonna Brave Bull Allard
Sur le site de Sacred Stone Camp
Egalement publié sur Censored News
4 février 2017
Traduction Christine Prat
La police est venue au Camp Last Child en plein jour, avec des blindés et des fusils dégainés, pour arracher les gens à notre terre. Beaucoup de protecteurs de l’eau étaient en train d’effectuer des marches de prières et des cérémonies. Nous regardions du haut de la colline le Camp Oceti Oyate alors que les troupes marchaient sur eux. Nous avons envoyé nos prières à ces innocents et aux braves guerriers venus pour résister avec les gens de Standing Rock, et protéger les eaux sacrées d’Unci Maka (Notre Mère la Terre).
Puis ils sont venus à notre Camp de Sacred Stone, le camp spirituel d’origine, que nous avions construit pour y offrir nos prières et protéger notre eau de l’oléoduc Dakota Access. Mais cette fois-ci, ils étaient accompagnés par le Conseil Tribal Sioux de Standing Rock. Ils n’avaient pas de mandat, mais ils ont forcé l’entrée de mon terrain privé, le terrain de ma famille, où j’ai grandi sur les rives de la Rivière Cannonball. C’était les membres de notre propre Conseil, avec le Service des Poissons et de la Vie Sauvage de Standing Rock, le Bureau des Affaires Indiennes (BIA), le Bureau de l’Alcool, du Tabac, des Armes à feu et des Explosifs (ATF), et le Corps de l’Armée des Etats-Unis, tous venus pour me chasser de ma terre natale.
Le monde veut soutenir Standing Rock, mais Standing Rock se dresse contre nous. Le Président Dave Archambault a jeté nos gens aux chiens quand il a dit que les actions des camps « …ne représentent ni la tribu, ni les intentions initiales des protecteurs de l’eau. » Il oublie que nous, au Camp de Sacred Camp, avons été les premiers à résister pour l’eau, et que nous sommes avec tous les camps qui ont rejoint notre lutte.
Ce mouvement a été initié par les gens, et conduit par nos jeunes. La décision de la Tribu Sioux de Standing Rock de négocier avec l’état et de disqualifier les gens venus combattre pour notre eau, est ce qui pourrait finalement mener à notre chute. Nous avons eu des milliers de gens, prêts à résister ensemble devant ces machines. Les Nations Autochtones de Turtle Island n’avaient jamais été aussi unies auparavant. Mais maintenant que la division s’accroît, c’est très difficile de voir comment avancer.
Je n’ai pas pu dormir la nuit dernière, je suis restée assise et fait du tabac. Ça a quelque chose de calmant de travailler avec du saule rouge, assise en pensant aux temps passés avec ma Grand-mère, à laquelle je pense beaucoup. C’est l’hiver ; c’est supposé être le temps de raconter des histoires et de transmettre notre histoire aux jeunes.
C’était à cette époque de l’année, il y a un siècle et demi, que les ‘Longs Couteaux’ des forts militaires et les agents [des affaires] Indiennes ont dit aux gens qu’ils devaient partir pour les réserves ou mourir (Loi du 28 février 1877, connue comme Vendre ou Mourir de Faim).
Historiquement, la résistance de notre peuple a été réprimée par des batailles sanglantes et des massacres – aussi de la main de collaborateurs Indiens. Nos parents ne voyaient pas qui était l’ennemi, parce que c’était leurs propres parents qui se retournaient contre eux, permettant le même genre de mensonges par le même genre de médias dominants.
Nos dirigeants traditionnels ont été mis de côté de force, par la Loi de Réorganisation Indienne de 1936, par laquelle les autorités fédérales ont imposé la création de conseils tribaux dans les réserves. C’est un système de gouvernement colonial, qui n’a aucune base dans la culture ou les enseignements Lakota/Dakota/Nakota. C’est la même tactique que celle qu’ils ont utilisé avec les agents Indiens et les trahisons de ceux qui traînaient autour du Fort [the Hangs Around the Fort]. Ils fabriquent un dirigeant qui leur permettra de nous prendre tout ce qu’ils veulent. La soif de pouvoir peut diviser un peuple.
Comme chacun sait, il y a beaucoup de dirigeants dans ce mouvement, et pourtant il n’y en a aucun. C’est un mouvement populaire ; c’est un mouvement pour l’eau, ni possédé ni contrôlé par qui que ce soit.
Comme Red Cloud et Spotted Tail, et autres Lakota « des services » qui ont livré si vite nos terres et nos modes de vie pendant que des milliers de gens se défendaient avec Sitting Bull et Crazy Horse, aujourd’hui, notre conseil tribal n’a pas bien compris ce qui est vraiment en jeu.
Photo Red Hawk
Ce mouvement ne concerne pas seulement un oléoduc. Nous combattons pour un changement de direction, ou pour une meilleure procédure dans les tribunaux de l’homme Blanc. Nous nous battons pour nos droits en tant qu’Autochtones de ce pays ; nous nous battons pour notre libération et la libération d’Unci Maka, Notre Mère la Terre. Nous voulons que tous les oléoducs et gazoducs jusqu’au dernier soient retirés de son corps. Nous voulons la guérison. Nous voulons de l’eau saine. Nous voulons déterminer notre propre futur.
Chacun de nous combat pour nos petits-enfants et leurs petits-enfants, et pour nos parents qui ne peuvent ni parler ni se défendre. Imaginez que nous ayons résisté tous ensemble le 27 octobre, le jour où ils nous ont repoussés du Camp du Traité que nous avions construit en travers du trajet du Serpent Noir – notre position la plus forte au cours de toute cette lutte. Si nos gens n’avaient pas négocié la renonciation à notre pouvoir ? Si nos gens n’avaient pas ouvert les routes et ne s’étaient pas retournés pour marcher contre nous les bras tendus, alignés sur la police anti-émeute et les blindés ? Pourquoi adopter des résolutions appelant les agents fédéraux à attaquer notre peuple et supprimer les camps tandis que la foreuse creuse sous notre eau sacrée ? Quelle puissance aurions-nous si nous décidions de tenir sur notre territoire des traités où nous avons déposé des milliers de prières ?
Nos ancêtres n’ont pas abandonné Pȟežísla Wakpá (la Rivière Little Bighorn), lorsque nous avons uni pour la dernière fois Oceti Sakowin pour défendre notre terre du Septième de Cavalerie ; nous non plus, ne devons pas abandonner Mni Sose (le Fleuve Missouri). Nous ne devons pas vendre le sang, la terre et l’eau de notre peuple pour maintenir le disfonctionnement sous lequel nous vivons maintenant. Nous n’avons pas le choix, nous devons briser le cycle du traumatisme afin que nos générations futures puissent avoir une meilleure vie. Je crois que ça commence par l’eau et finit par l’eau. L’eau c’est la vie. Serez-vous avec nous ?
De nombreux Protecteurs de l’Eau qui avaient dû abandonner le camp situé dans la plaine inondable, se sont déplacés un peu plus haut (voir article précédent). Mercredi 1er février au matin, ils ont commencé à ériger un nouveau camp constitué de sept tipis représentant les sept tribus, à environs 400m de camp d’origine, Oceti Sakowin. Ils ont appelé le nouveau camp « Last Child Camp », en hommage à la Société de Guerriers fondée par Crazy Horse, Last Child Warriors Society. Avant même que tous les tipis soient érigés, les forces de l’ordre sont arrivés avec un convoi de ‘humvees’ [High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicles, c.à.d. des 4×4 militaires] et d’équipement lourd pour repousser les Protecteurs. Ils ont refusé de bouger, et 76 d’entre eux ont été arrêtés, parmi lesquels figure un ancien Candidat au Congrès pour le parti Démocrate, Chase Iron Eyes.
La veille, l’assistant Secrétaire par intérim de l’Armée avait entamé la procédure d’autorisation de passage pour terminer la construction de l’oléoduc controversé DAPL. Cependant, cette autorisation n’est pas finalisée, contrairement à ce que des membres du Congrès pour le Dakota du Nord avaient affirmé le 31 janvier
Les Protecteurs de Standing Rock et de beaucoup d’autres sites menacés par des projets d’oléoducs ou de mines ont plus que jamais besoin de soutien.
Ce soir nous apprenons que la police est entrée dans le camp de Sacred Stones. Les 76 personnes arrêtées hier passeront encore la nuit en prison.
Christine Prat
Par Brenda Norrell
Censored News
1er février 2017
Arrestation de 76 Protecteurs de l’Eau par la Police Militaire sur le Nouveau Camp, Last Child Camp, ce mercredi.
Chase Iron Eyes était parmi les 76 personnes arrêtées, alors que les Protecteurs de l’Eau affirmaient les droits selon les Traités. Iron Eyes avait demandé aux Protecteurs de l’Eau de se rassembler au nouveau camp, Last Child Camp, ainsi nommé en l’honneur de la Société de Guerriers créée par Crazy Horse.
In honor of the Last Child Warrior Society, the only such society created by Crazy Horse we are asking all frontliners in camp to come to the high ground west of the Oceti camps to put out a call for others to join this stand. It’s time brothers & sisters. Our conscience won’t let us back down. In the spirit of Crazy Horse. *song by Mercedes Terrance. By Chase Iron Eyes before his arrest.
Censored News
2 février 2017
La police, des agents fédéraux et du Corps d’Armée sont entrés sans permission dans le camp de Sacred Stones, à midi, heure locale.
Le camp de Sacred Stones est situé sur un terrain appartenant à LaDonna Allard, c’est donc une propriété privée. D’après LaDonna, des agents du BIA (Bureau des Affaires Indiennes) et des gens du Conseil Tribal participent au raid du camp.
Commentaire de Censored News sur Facebook (Jeudi soir, heure française):
Le Conseil Tribal et le Président ont amenés dans les camps tous les flics – ceux-là même qui ont tiré sur les Protecteurs de l’Eau. Et ça se produit après que le Conseil Tribal ait “réattribué” pour l’utilisation de la Tribu, 9,2 millions de dollars des fonds donnés pour les Protecteurs. En ce moment, les flics du BIA et du Corps d’Armée sont dans le camp de Sacred Stone.
Lauren Howland (Apache Jicarilla), 21 ans, face à la police pour résister à l’oléoduc Dakota Access. L. Howland fait partie des milliers de gens qui ont protesté avec la Tribu Sioux de Standing Rock pour soutenir leur combat pour protéger le Fleuve Missouri de l’oléoduc. Photo Jenni Monet pour PBS NewsHour.
Brenda Norrell
Sur Censored News
31 janvier 2017
Un membre du Congrès pour le Dakota du Nord dit que l’autorisation finale pour l’oléoduc Dakota Access est imminente, mais la Tribu Sioux de Standing Rock dit ne pas avoir été informée.De plus, la Tribu dit qu’elle attaquera la décision en justice, étant donné que la Déclaration d’Impact Environnemental est encore cours d’étude.Les Guerriers Dakota, Lakota et Nakota ont publié un appel urgent demandant aux Protecteurs de l’Eau de retourner au camp.LaDonna Allard, propriétaire du terrain sur lequel se trouve le Camp de Sacred Stones, presse les gens de revenir tout de suite et d’être avec eux dans la prière et l’action directe vigoureuse, au nom des Sept Générations à venir.« C’est le moment final » dit L. Allard, priant de partager ce message avec le monde entier. « Nous résisterons parce que nous n’avons pas peur. Que le monde le sache. »
Censored News joignait à l’article un communiqué de la Tribu Sioux de Standing Rock, daté du 31 janvier 2017 :
Réaction à la Déclaration du Sénateur Hoeven sur le DAPL.
Ce jour, le Sénateur John Hoeven a publié une déclaration affirmant que l’Assistant par Intérim du Secrétaire de l’Armée avait ordonné au Corps d’Armée de conclure la décision finale nécessaire pour terminer le trajet projeté pour l’oléoduc Dakota Access. Bien que la nouvelle soit décevante, elle n’est malheureusement pas une surprise. Ce n’est pas non plus un permis formel – c’est une notification que l’autorisation est imminente. Le Corps d’Armée doit encore prendre en considération divers facteurs mentionnés dans le Mémorandum Présidentiel, informer le Congrès, et effectivement accorder l’autorisation.Si et quand l’autorisation est accordée, la Tribu Sioux de Standing Rock poursuivra avec détermination une action en justice.Nous n’avons à ce jour pas reçu de notification formelle disant que l’EIS [Déclaration d’Impact Environnemental] était suspendue ou annulée. Abandonner l’EIS équivaudrait à un changement inexplicable et arbitraire fondé sur les vues personnelles du Président et, potentiellement, ses investissements personnels.De plus, le Corps d’Armée n’a pas l’autorité statutaire pour interrompre la préparation de l’EIS et produire l’autorisation. Nous sommes prêts à engager cette bataille contre les intérêts financiers privés ayant priorité sur la procédure normale du gouvernement et la santé et le bien-être de millions d’Américains.
#standwithstandingrock
Et cette déclaration du membre du Congrès Kevin Cramer :
Le membre du Congrès Kevin Cramer a produit la déclaration suivante, après que le Corps des Ingénieurs de l’Armée des Etats-Unis ait informé le Congrès ce jour qu’il accorderait l’autorisation pour que l’oléoduc Dakota Access passe sous le Lac Oahe. C’est la dernière approbation nécessaire pour terminer la construction du projet et fait suite au mémorandum du Président Trump du 24 janvier au Secrétaire de l’Armée, décidant que toutes les études de services fédéraux soient expédiées pour terminer les dernières portions de l’oléoduc.
«On m’a fait savoir que le Ministère de la Défense donne l’autorisation nécessaire pour l’oléoduc Dakota Access et que la notification au Congrès est imminente. Il est temps de se mettre au travail et de terminer cet élément important de l’infrastructure énergétique qui améliore la sécurité énergétique de l’Amérique et remet les habitants du Dakota du Nord et les Américains au travail. Le Président Trump a prouvé qu’il était un homme d’action et je suis reconnaissant de sa détermination sur ce projet et d’autres projets d’infrastructure tellement vitaux pour notre nation. »
###
Ce même 31 janvier 2017, l’IEN publiait le communiqué suivant :
Indigenous Environmental Network Réagit à la Recommandation du Secrétaire par Intérim du Corps d’Armée d’Accorder l’Autorisation à DAPL
Communiqué : 31 janvier 2017
Contact :
Jade Begay, jade@ienearth.org (00 1) 505-699-4791
Nina Smith, nina@megaphonestrategies.com (00 1) 301-717-9006
“Nous tombons dans une zone dangereuse où le gouvernement des Etats-Unis fabrique ses propres règles. »
Cannon Ball, Dakota du Nord – Aujourd’hui, Robert Speer, Secrétaire par intérim du Corps des Ingénieurs de l’armée, a ordonné au Corps d’avancer dans l’autorisation de terminer la construction de l’oléoduc Dakota Access. Bien que ce ne soit pas un accord officiel d’autorisation, ça montre bien que le Corps ignore la Déclaration d’Impact Environnemental (EIS) ordonnée par le gouvernement Obama et la réalisation de l’oléoduc controversé pourrait commencer dès cette semaine.
Ce qui suit est une déclaration d’Indigenous Environmental Network :
« Nous sommes écœurés mais pas surpris par la décision du Secrétaire de l’Armée de recommander l’autorisation pour l’oléoduc Dakota Access. Au lieu de suivre la procédure légale adéquate et de terminer l’Etude d’Impact Environnemental, l’Armée a choisi de faire escalader une situation déjà tendue, d’aller à l’encontre de ses propres procédures, et potentiellement de mettre les gens en danger.
Nous tombons dans une zone dangereuse où le gouvernement des Etats-Unis fabrique ses propres règles. Nous savons que le Gouvernement Trump a à gagner de ce projet, le Président des Etats-Unis est l’un des investisseurs, et leurs actions révèlent un mépris total de la règle de la loi et un intérêt évident de remplir leurs poches. Cette décision vient après les regrettables attaques de Trump contre les immigrants, les femmes et la presse. Maintenant il travaille avec encore plus d’ardeur à attaquer les nations tribales souveraines et les traités historiques.
Trump et son cabinet de négationnatistes climatiques font clairement ce qui avantage leurs affaires privées et veulent mettre le profit avant les droits de l’homme et l’environnement. Mais ne vous trompez pas : nous sommes prêts à nous mobiliser et à résister à cette impudente confiscation du pouvoir. »
###
Les Lakota, Dakota et Nakota du Camp de Standing Rock appellent à la désobéissance civile en masse, où que vous soyez, et accueillent tous ceux qui sont mobiles et autonomes dans le camp
Par les Lakota, Dakota et Nakota du Camp de Standing Rock
Publié sur Censored News
Jeudi 26 janvier 2017
« Nous appelons immédiatement nos alliés et tous les gens à résister où ils se trouvent, et à la désobéissance civile de masse, en signe de solidarité avec Standing Rock ; le feu est en eux, c’est le moment de le ranimer. Le cœur de Standing Rock bat partout, le feu a été repris par 10 000 organisateurs potentiels dans tout le pays et nous avons besoin de vous pour aller manifester immédiatement. Demandez aux gens de Désinvestir des grandes banques et de nous aider à définancer [Defund] le DAPL !
Nous sommes la Révolution et la résistance continue. »
– La Direction du Camp Oceti Sakowin
Puis reçu par Censored News du Camp Dakota, Nakota et Lakota : Ainsi ils demandent que les gens reprennent le cri de Mni Wiconi jusque chez eux, de résister et d’être créatifs dans leur résistance, utilisant la désobéissance civile non-violente (NVDA). Nous en avons entraînés des milliers.
Protéger les gens, le camp KXL de Rosebud, doit rouvrir. De même Pte Ospaye, le camp sur la ligne de front contre le KXL à Bridger.
L’appel a été lancé de retourner à la Rivière Cannonball. Cependant, les gens doivent comprendre que nous sommes en pleine transition dans les camps.
S’ils viennent, ils doivent savoir d’avance : absolument pas d’alcool ni de drogue, y compris ne pas aller boire au casino. Pas d’armes.
C’est dirigé par des Autochtones et TOUTES les actions et la vie quotidienne seront menées par la prière et seront dirigées par des Autochtones. La prière d’abord et avant tout en toutes choses.
Ils doivent être autonomes. Soyez prêts à prendre soin de vous-mêmes ou amenez des gens pour vous aider, dans ces dures conditions de vie.
Nous vivons suivant les valeurs Lakota, selon la loi traditionnelle, qui peut sembler archaïque et dure à certains, mais c’est nécessaire. Vivre comme un Lakota, Dakota ou Nakota et retourner sur les voies traditionnelles est important.
Nous déménageons plus haut.
Des gens vont sans aucun doute rester dans la zone inondable, nous espérons qu’ils changeront d’avis, mais nous ne pouvons pas forcer les gens à bouger.
La Tribu Sioux de Cheyenne River a loué du terrain pour un camp d’hiver.
Les groupes de la base ont reçu la permission d’utiliser un terrain privé à utiliser comme camp d’hiver.
Sacred Stone est ouvert.
Tous ces camps s’unissent en ce qui concerne la tolérance zéro pour l’alcool ou la drogue, pour la non-violence et la prière d’abord et avant tout, et le bannissement des armes.
Traditionnellement, les camps déménageaient, surtout en hiver. Ne pensez pas en termes de camping permanent.
Quiconque serait pris à causer de l’agitation ou à créer des situations dangereuses pour le mouvement, les gens ou les camps, devra quitter les lieus.
Hier Donald Trump a pris par décrets plusieurs décisions capitales et controversées. Entre autres, il a émis deux décrets qui ouvrent la voie à l’autorisation de deux oléoducs particulièrement controversés, le Keystone XL et le Dakota Access. En ce qui concerne Standing Rock, la Garde Nationale avait déjà placé des lanceurs de missiles pointés vers les camps des Protecteurs de l’Eau, dès le 18 janvier, et le même jour, la police avait lancé une nouvelle attaque au cours de laquelle il y a eu des arrestations et des blessés. Ils avaient probablement anticipé les décisions de Trump.
La plupart des Autochtones sont plus que jamais prêts à résister. Cependant, des divisions se sont produites entre les Protecteurs et les dirigeants de Standing Rock depuis décembre dernier. Déjà, les Red Warriors avaient décidé de se retirer, suite à des dissensions politiques (voir article). Ensuite, les dirigeants avaient appelé à fermer les camps ‘à cause du froid’, argument déjà utilisé par l’Armée pour décréter illégale et passible d’amende, toute présence sur les lieus. En même temps, des rumeurs circulaient sur l’utilisation des fonds – en millions de dollars – envoyés par de nombreux donateurs. Il est maintenant certain que les dirigeants de Standing Rock ont ‘réattribué’ une bonne partie de ces fonds, pour payer les dettes du Conseil Tribal, au prétexte que les actions de résistance lui avaient coûté beaucoup d’argent.
Vous trouverez ci-dessous la traduction française de plusieurs articles sur ces questions
Christine Prat
25 janvier 2017
Dès le 18 janvier – date à laquelle Obama a rejeté la demande de grâce de Leonard Peltier – Censored News publiait l’article suivant :
Article par Brenda Norrell
Censored News
18 janvier 2017
La Garde Nationale a placé deux lanceurs de missiles pointés vers les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock. L’un des lanceurs Avengers, peut être armé de fusils rotatifs et de missiles sol-air.
Le Sheriff du Comté de Morton Kyle Kirchmeier a admis que les lanceurs étaient déployés, mais a prétendu qu’ils n’étaient pas encore chargés.
Un jour après avoir été dénoncée par les Protecteurs de l’Eau dans les médias, la Garde Nationale du Dakota du Nord dit aujourd’hui, mardi 17 janvier, qu’elle retire les lanceurs pointés sur Standing Rock, où les Protecteurs de l’Eau résistent à un froid intense pour défendre le Fleuve Missouri contre l’oléoduc Dakota Access.
Ce soir [18 janvier 2017] des vidéos diffusées en direct du Pont Backwater montrent que du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc ont été tirées sur les Protecteurs de l’Eau.
Mardi 24 janvier 2017, l’article suivant était publié sur Censored News, la déclaration de l’IEN qui y figure ayant déjà été distribuée par d’autres canaux.
LES AUTOCHTONES JURENT DE RESISTER IMMEDIATEMENT EN REACTION AUX DECRETS SIGNES PAR TRUMP QUI PROMEUVENT LES OLEODUCS KEYSTONE XL ET DAKOTA ACCESS
Par Brenda Norrell
Censored News
24 janvier 2017
Hier, le Président Donald Trump a promulgué des décrets qui suppriment les obstacles à la construction des oléoducs Keystone XL et Dakota Access.
« La construction sera ‘soumise à des délais et conditions qui seront négociés par nous » dit Trump, citant comme exemple l’exigence que les composants pour les tuyaux soient fabriqués aux Etats-Unis.
Le Camp Oceti Sakowin de Standing Rock appelle à la Désobéissance Civile de Masses :
Déclaration du Camp Concernant l’Annonce de Trump :
« Nous lançons un appel immédiat à nos alliés et à nos peuples de résister où ils se trouvent sous la forme d’une désobéissance civile de masse pour manifester leur solidarité avec Standing Rock, le feu existe en eux et il est temps qu’ils le rallument.
Le cœur de Standing Rock bat partout, le feu a été repris par 10 000 organisateurs potentiels dans tout le pays et nous avons besoin de vos actions immédiatement. Exigez des gens qu’ils désinvestissent des grandes banques et nous aident à priver DAPL de fonds. Nous sommes la révolution et la résistance continue. » #NoDAPL
Le Conseil Médical Guérisseur [Medic Healer Council] du Camp de Standing Rock a immédiatement réagi aux décrets de Trump appuyant le DAPL et le KXL, en publiant un appel à plus de bénévoles pour le Conseil Médical Guérisseur du camp des protecteurs de l’eau. Des centaines de protecteurs de l’eau sont toujours dans le camp et continuent à résister à l’oléoduc Dakota Access, destiné à transporter du brut sous le Fleuve Missouri, qui pourrait empoisonner la source d’eau de millions de gens.
Le Conseil Médical Guérisseur dit « La décision du gouvernement Trump de continuer le KXL et le DAPL est décourageante mais attendue, vu les mois d’oppression militarisée à laquelle Standing Rock et le mouvement NoDAPL ont dû faire face, même avec un président ‘progressiste’. Nous continuerons à soutenir les Protecteurs de l’Eau aux niveaux local et global, dans ce combat à l’intersection de ceux pour nos eaux, nos terres et notre peuple. »
« Le Conseil Médical Guérisseur reste engagé à protéger les protecteurs. Nous appelons ce gouvernement à arrêter de permettre et de perpétuer la violence systématique contre nous et ceux qui sont avec nous. Nous appelons nos parents et amis à ce joindre à nous pour soutenir les Protecteurs de l’Eau et contre le DAPL. »
Le Réseau des Femmes pour l’Action pour la Terre et le Climat [Women’s Earth and Climate Action Network] a dit immédiatement « Donald Trump a signé un décret pour promouvoir les oléoducs Dakota Access et Keystone XL. Nous sommes effondrées, mais pas surprises par la nouvelle, et sommes prêtes à agir avec tous nos alliés qui résistent avec beaucoup de force et de courage sur la ligne de front de ce combat vital. »
A environs 11h du matin, heure de Washington, le Président Trump a signé cinq décrets, dont deux vont permettre la construction des oléoducs controversés Keystone XL et Dakota Access. Les trois autres serviront à expédier les études environnementales pour les projets hautement prioritaires.
Tom BK Goldtooth, Directeur Exécutif du Réseau Environnemental Autochtone a immédiatement publié la déclaration suivante :
« Le Réseau Environnemental Autochtone est extrêmement préoccupé, suite à l’annonce par le Président Donald Trump de deux Décrets ouvrant la voie à l’approbation des deux projets d’oléoducs pour pétrole très polluant, le Keystone XL de TransCanada et le Dakota Access.
« La Tribu Sioux de Standing Rock et d’autres Tribus Sioux, en tant que Nations souveraines, n’ont jamais été consultées par Trump ni par son Gouvernement sur la décision de continuer à violer les droits selon les traités des peuples Lakota, Nakota et Dakota. Trump se révèle tel qu’il est en se joignant aux forces obscures des oléoducs du Serpent Noir qui traverse le paysage riche culturellement et naturellement des prairies d’Amérique.
« Ces actions du Président Trump sont folles et extrémistes, et rien moins que des attaques de nos terres ancestrales en tant que Peuples Autochtones. Les actions du Président ce jour démontrent que le Gouvernement est plus que désireux de violer la loi fédérale faite pour protéger les droits Autochtones, les droits de l’homme, l’environnement et la sécurité générale de communautés, au profit de l’industrie des carburants fossiles.
« Ces attaques ne seront pas ignorées, notre résistance est maintenant plus forte que jamais auparavant, et nous sommes prêts à repousser toute décision irresponsable prise par ce Gouvernement. Si Trump ne fait pas marche arrière avant d’appliquer ces décrets, il en résultera une mobilisation encore plus massive et la désobéissance civile à une échelle jamais vue d’un Président des Etats-Unis nouvellement élu. »
Cependant, malgré l’importance fondamentale d’unité contre les décrets, il faut malheureusement rappeler les dissensions qui règnent à Standing Rock depuis un moment déjà.
LA TRIBU SIOUX DE STANDING ROCK DIT VOULOIR PASSER LES CAMPS AU BULLDOZER DANS LA PLAINE INONDABLE, LE 30 JANVIER 2017
Par Brenda Norrell
Censored News
21 janvier 2017
La Tribu Sioux de Standing Rock [c.à.d. le Conseil Tribal – NdT] a voté à l’unanimité, vendredi 20 janvier, que tous ceux qui se trouvaient dans les camps devaient partir. Elle a voté en soutien à la résolution du District de Cannonball et a annulé tous les projets de nouveau camp pour l’hiver. La résolution de la Tribu de fermer les camps concerne tous les camps, Oceti Sakowin, Rosebud et Sacred Stones.
Trois jours plus tôt, le 17 janvier, la Tribu Sioux de Standing Rock a dit avoir l’intention de détruire au bulldozer les camps situés dans la plaine inondable le 30 janvier. Beaucoup de protecteurs de l’eau disent que ça ne donne pas assez de temps pour déménager plus haut et qu’il n’y a pas besoin de supprimer les camps si tôt dans la saison.
Bien que la Tribu [le Conseil Tribal – NdT] ait promis de fournir du terrain plus élevé pour les camps, elle a dit vendredi qu’elle annulait sa promesse de nouveau camp.
La Tribu Sioux de Standing Rock a annoncé dans une déclaration écrite le 17 janvier 2017 :
« Ce jour, les représentants de divers camps et la Tribu Sioux de Standing Rock se sont longuement consultés pour mettre au point un plan de déménagement des camps en zone inondable. La Tribu prépare un nouveau site en enlevant la neige, et il est prévu de l’ouvrir vendredi 20 janvier. Les directions de la Tribu et du camp demandent à tous ceux qui sont encore dans les camps de la plaine inondable de déménager avec leurs effets dans le nouveau site d’ici au 29 janvier. »
« Lundi 30 janvier, la Tribu enverra du matériel dans les camps de la plaine inondable pour retirer et se débarrasser de ce qui restera de déchets et matériaux afin de se préparer à des inondations précoces. La Tribu et le camp coopèrent pour profiter de ce bref répit dans les conditions météorologiques extrêmes, pour prendre les précautions nécessaires pour garantir la sécurité des protecteurs de l’eau qui restent et pour empêcher que des matériaux du camp ne se retrouvent dans le fleuve. Nous apprécions la coopération de tous ». 17 janvier 2017
Le 5 janvier 2017, le Conseil Tribal Sioux de Standing Rock avait discuté de la fermeture des camps, à cause du fait que la plaine était inondable. Chase Iron Eyes, Paula Antoine et LaDonna Allard ont répondu au Conseil sur Facebook.
En décembre, la Tribu avait voté la ‘réattribution’ de 3,2 millions de dollars qui avaient été donnés aux protecteurs de l’eau dans les camps, pour payer les dettes de la Tribu…
Le point 10 précisait : UNE MOTION A ETE REDIGEE PAR FRANK WHITE BULL, SECONDE PAR JAMES ‘JOE’ DUNN, POUR APPROUVER : MAINTENANT, ET DONC RESOLU, LE CONSEIL TRIBAL SIOUX DE STANDING ROCK AUTORISE PAR LA PRESENTE LA REATTRIBUTION DE JUSQU’A 3,2 MILLIONS DE DOLLARS DU COMPTE NO DAPL, SUR LA BASE D’UNE NECESSITE ET SUJETTE A L’APPROBATION DE CONSEIL TRIBAL, POUR FINANCER LE GOUVERNEMENT TRIBAL VITAL
Pour résumer : Trump a déjà promulgué des décrets ouvrant la voie à la construction de l’oléoduc DAPL (et du Keystone XL). Les Autochtones sont prêts à résister à tout prix. Cependant, le Conseil Tribal de la Tribu Sioux de Standing Rock a, depuis un moment déjà, exprimé son désir de fermer les camps de résistance, d’abord en arguant de la rigueur de l’hiver – argument aussi employé par les militaires – ensuite invoquant le fait que les camps se trouvent dans une plaine inondable, quoique le dégel ne soit pas prévu de si tôt. Après avoir promis de dégager un terrain situé plus haut pour déménager les camps, le Conseil Tribal a décidé de les supprimer, après avoir décidé de ‘réattribuer’ 3,2 millions de dollars donnés par des supporters du monde entier, au budget du Conseil. Certains résistants ont parlé de ‘trahison’. Le Conseil Tribal invoque les coûts causés par la résistance, comme l’électricité consommée par les camps, les détours imposés aux transports de marchandises, mais surtout le fait que, le pont menant directement à la Réserve ayant été bloqué par la police, le Casino n’a quasiment plus de clients, Casino dont les revenus arrivent directement au Conseil Tribal, sans qu’il ait besoin de justifier l’emploi qu’il en fait, si ce n’est d’assurer qu’il l’emploie pour le bien de la Tribu…
Christine Prat, 25 janvier 2017
Par Lisa Zahner Reingold
Pour Oglala Commemoration, sur Facebook
18 janvier 2017
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
Frères, sœurs, amis et soutiens :
Nos cœurs sont lourds aujourd’hui. Le Président Obama a rejeté la demande de Leonard de commuer sa peine. Son nom est inscrit sur la liste du 18 janvier des demandes rejetées par Obama, publiée par le Bureau des Grâces. L’avocat de Leonard, Martin Garbus, a également été informé. (Voir la lettre qui lui a été adressée ci-dessous).
Aujourd’hui, Leonard a dit dans un email, « Si je n’ [obtiens pas] la grâce, après que nous ayons été enfermés pour la journée, je pleurerai un bon coup, puis je me reprendrai en main et me préparerai pour une autre série de batailles, jusqu’à je ne puisse plus combattre. Donc, ne vous inquiétez pas. Je peux faire face à n’importe quoi, après plus de 40 ans. »
C’est tout de même un coup très dur à supporter. Et ne vous trompez pas – Leonard a reçu les coups les plus durs de tous. Mais ne nous désolons pas trop longtemps. Plutôt, avançons. Canalisez votre chagrin et votre colère de façon positive. Souvenez-vous que Leonard a toujours besoin de votre aide. Il a besoin des soins médicaux de qualité, entre autres. Nous continuerons à travailler à la libération de Leonard, mais ces autres actions pourraient aider à rendre sa vie plus supportable jusqu’à ce que sa liberté soit obtenue.
Maintenant, je vous presse d’écrire à Leonard et d’aider à maintenir son moral. Dites lui que vous n’abandonnerez pas, que vous l’accompagnerez jusqu’au bout du chemin.
Envoyez des cartes et des lettres à:
Leonard Peltier #89637-132
USP Coleman I
PO Box 1033
Coleman, FL 33521
Merci pour vos efforts et votre détermination. Notre bénédiction à vous tous.
Continuez à suivre.
Solidarité
Traduction de la lettre officielle du Ministère de la Justice (voir l’original en anglais dans l’article précédent)
U.S. Department of Justice
Office of the Pardon Attorney
Washington, D.C. 20530
18 janvier 2017
A: Me. Martin Garbus
Avocat
3 Park Avenue
New York, NY 10016-5902
Re: M. Leonard Peltier
Affaire No. C179410
Cher Me. Martin Garbus:
La demande de commuer la peine de votre client, M. Leonard Peltier, a été soigneusement examinée par ce Service et par la Maison Blanche, qui sont arrivés à la décision qu’une action favorable n’était pas garantie. La demande de votre client a, de ce fait, été rejetée par le Président, le 18 janvier 2017. Nous vous prions d’informer votre client en conséquence.
Selon la Constitution, il n’y a pas d’appel possible de cette décision. En raison d’une pratique bien établie, nous ne révélons pas les motifs de la décision dans une affaire de grâce. De plus, toutes communications sur les délibérations concernant les prises de décisions par le service et par la présidence sont confidentielles et ne sont pas disponibles selon la loi existante interprétant la Loi sur la Liberté d’Information et la Loi sur [le respect des données] Privées. Votre client pourra faire une nouvelle demande pour que sa peine soit commuée, un an après la date à laquelle le Président a rejeté la demande actuelle.
Salutations,
Office of the Pardon Attorney