Taala Hooghan Infoshop, Flagstaff Arizona. “De Kinlani (Flagstaff en Diné) à la ZAD”
Des Palestiniens expriment leur soutien à la ZAD
Cet article a d’abord été écrit en anglais, pour remercier les camarades étrangers qui ont tout de suite manifesté leur solidarité. Il a été publié sur Censored News.
POURQUOI LES AUTORITES FRANÇAISES NE POUVAIENT QU’ATTAQUER LA ZAD
Par Christine Prat
In English on Censored News
11 avril 2018
Voir aussi l’article du CSIA-nitassinan
Lundi 9 avril, la Gendarmerie Nationale, munie de blindés, a violemment attaqué la ZAD – Zone A Défendre – à Notre-Dame-des-Landes. Depuis les années soixante, les autorités envisageaient de détruire ce coin de campagne pour y faire construire un aéroport international. La première manifestation contre le projet a eu lieu en 1967. De nombreuses autres ont suivi jusqu’à maintenant.
En janvier de cette année, le gouvernement a décidé d’abandonner le projet d’aéroport. Mais il a prévenu que les gens qui occupaient ‘illégalement’ la ZAD devraient l’avoir quittée au 31 mars.
Lundi 9 avril, les autorités ont donc lancé une attaque extrêmement violente pour déloger des gens qui, d’après eux, n’étaient que des militants radicaux cherchant seulement l’affrontement avec les forces de l’ordre. Ils ont aussi clamé qu’ils avaient invité les gens de la ZAD à présenter des projets agricoles, mais que les squatters ‘radicalisés’ n’avaient présenté aucun projet.
La vérité est que les autorités offraient aux gens la possibilité de présenter des projets agricoles INDIVIDUELS – qu’ils étaient même prêts à appeler ‘alternatifs’ pour peu que les gens cultivent quelques légumes bio ou placent deux panneaux solaires. Il s’agissait donc de créer des propriétés PRIVEES. Les gens qui viennent d’être brutalement attaqués essayaient depuis des années de développer un mode de vie alternatif, hors de la société capitaliste, et de produire pour être auto-suffisants, pas pour faire du commerce. C’était donc une expérience “révolutionnaire”, inacceptable pour la société capitaliste.
Ce monde dominé par le capitalisme ne reconnaît que deux sortes de propriété: la propriété privée et la propriété d’Etat (toujours privatisable), et n’a jamais reconnu la propriété collective ou d’usage communautaire. (Evidemment, cela s’appliquait aussi à la soi-disant propriété collective des pays soi-disant communistes, il s’agissait en fait de propriété d’Etat, où les gens qui y travaillaient n’étaient que de simples travailleurs tout comme ceux qui travaillent pour des entreprises privées capitalistes).
Par conséquent, il n’était pas question de présenter des projets collectifs, qui auraient été systématiquement rejetés.
Des camarades étrangers ont immédiatement manifesté leur solidarité. Il n’est pas surprenant que les premiers à le faire aient été des Indiens d’Amérique et des Palestiniens. Beaucoup de leurs territoires ont été volés par les colonialistes sous prétexte que ce n’étaient pas des propriétés privées, donc à personne, donc à l’Etat, qui pouvait le vendre à des colons ou à des entreprises privées. Et ça continue encore aujourd’hui.
Le gouvernement Macrump, qui promeut le capitalisme délirant, n’aurait en aucun cas accepté autre chose que des propriétés privées ou privatisables.
DES SDF AUTOCHTONES SE RASSEMBLENT A FLAGSTAFF POUR PROTESTER CONTRE LE RACISME ET LE PROFILAGE RACIAL
Par Indigenous Action Media
24 mars 2018
Traduction Christine Prat
Des membres de la communauté Autochtone sans abris, ont organisé un rassemblement le 24 mars 2018, pour mettre fin au racisme et au profilage racial à Kinłani, également connue sous le nom de “Flagstaff”. Ils ont raconté leurs expériences et leurs appels à l’action.
Shane R. fit remarquer: “Avant 1492, nous n’étions jamais SDF, nous avions toujours un endroit où loger.”
En 2006, la Coalition Nationale pour les Sans-abris a nommé la ville de Flagstaff 10ème ville la plus malveillante des Etats-Unis pour sa politique visant les SDF et la population sans-abri.
D’après les rapports annuels des Services de Police de Flagstaff, la ville fait arrêter en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année, alors que seulement 7000 Autochtones se disent domiciliés à Flagstaff.
Nos parents sans abri ont appelé à:
. Supprimer immédiatement l’ordonnance anti-camping
. Supprimer le programme “ROPE”, programme destiné aux “récidivistes”
. Introduction d’une Loi sur les Droits des SDF
. Création sur des bases Culturelles d’un centre d’abri et de réhabilitation soutenu par la Nation Navajo et autres Nations Autochtones.
Ils ont aussi annoncé qu’ils allaient porter sur eux des caméras, afin d’enregistrer le harcèlement et les violences de la police.
Vous pouvez les soutenir en allant sur ce site: www.taalahooghan.org/support-unsheltered-relatives/
Etant donné qu’il n’est plus possible de télécharger une vidéo de YouTube sans payer, je n’ai pas pu mettre de sous-titres. vous trouverez une traduction sommaire de ce qui est dit dans la vidéo ci-dessous
– Intervenante: Est-ce que la police est supposée nous protéger? Ou est-ce qu’elle le fait?
Du terrorisme, oui, c’est exactement ce qu’elle fait!
(0mn 12s) Textes:
– Les Autochtones sans abri ont organisé un rassemblement contre le racisme et le profilage racial
– La Coalition Nationale pour les SDF a nommé Flagstaff la 10ème ville la plus “malveillante”, en 2006
– Le Service de Police de Flagstaff arrête en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année (Rapports Annuels du Service de Police de Flagstaff 2009-2015)
– Cependant, seulement 7000 Autochtones se disent chez eux à Flagstaff
– Sans abri ou non, un Autochtone sur deux vivant à Flagstaff (quelque soit son âge) est menacé d’arrestation.
Interventions:
Premier intervenant: Avant 1492, nous n’étions jamais SDF. Nous avions toujours un endroit où loger. Ce pays était notre pays. [0mn 49s – Panneaux: Nous ne sommes pas sans domicile, la Terre est notre domicile – Je n’ai pas de domicile mais j’ai une voix – Partout où je pose la tête, c’est mon domicile] Ici, c’est notre pays. Nous ne sommes pas traités correctement. La police est là, regardez là-bas, et là-bas, ils sont dans la foule, ils sont partout, et je sais qu’ils regardent. Mais nous les surveillons aussi, et avons aussi des enregistrements vidéo d’eux. Aucun moyen ne nous empêchera de mener ce combat. Vous feriez mieux de vous en souvenir: nous nous battrons pour nos droits. Qui va remédier à ce qui va mal dans cette communauté? Pas eux! Tout ce qu’ils feront c’est de nous poursuivre, nous attaquer, nous mettre en prison. C’est la seule chose qu’ils font. C’est à quoi ils sont bons. Nous allons nous battre pour nos droits.
Deuxième intervenante (2mn 17s): J’ai été harcelée, j’ai été profilée pour ma “race”… Oui, j’ai fait des choses pour lesquelles j’ai dû rendre des comptes, j’ai été en prison pour ça. Et je m’excuse de l’avoir fait. Mais trop c’est trop. J’ai décidé que je ne voulais plus parler à ces flics. Je ne veux plus leur donner de raison de m’embarquer. Alors, j’ai décidé d’être sobre et de mener une vie différente. [Panneau: Diné Pride, le génocide est toujours vivant]. Et qu’est qui arrive? Je suis toujours profilée, je suis toujours harcelée. Qu’est-ce que je ne fais pas bien, qu’ils veulent me faire faire? Parce que j’en ai assez! C’est notre pays, ici. Pourquoi ne pouvons-nous pas circuler sur Notre Mère la Terre? Et vivre en paix. Si nous faisons quelque chose de mal, guidez-nous, protégez-nous, rendez-nous service! … Vous savez, ma sœur a été assassinée ici… je suis très émue aujourd’hui… Elle était aussi une parente sans abri, elle l’avait choisi. Je suis locataire, maintenant, et j’ai un toit, elle allait et venait, et je comprenais pourquoi, et j’avais à l’accepter comme elle était, et comment elle voulait vivre. Et tout ce que j’avais en moi, c’était ce petit espoir, pour elle, d’avoir ce que j’avais eu moi-même, pour l’aider à atteindre ce que j’ai aujourd’hui.
Troisième intervenante (4mn 13s): Aujourd’hui, nous sommes tous ensemble, unis, et, vous savez, vous n’êtes pas ceux qui nous éjecterons de notre pays. Bienvenue les gars, il y a fort longtemps, qu’est-ce que vous nous avez donné? De l’alcool! Ça s’appelle un génocide… Je veux que vous restiez là où vous êtes, et y réfléchissiez. Si vous êtes agent de police, ici aujourd’hui, ce n’est pas le moment de nous arrêter. C’est ce que je ressens. Je vais vous dire, qu’est-ce que vous faites ici, en réalité? Etes-vous vraiment là pour protéger les gens?
Quatrième intervenant (4mn 53s): Ce qu’ils m’ont fait, ils m’ont cassé des côtes et la colonne vertébrale, c’est ce que je subis, en ce moment, et je me trouve ici, avec beaucoup de gens autour.
Cinquième intervenante (5mn 24s): [panneaux: cessez la violence policière, cessez le profilage racial, à droite: dormir n’est pas un crime]. Depuis ma naissance, je subis la discrimination. A l’école, ne pas parler ma langue… toute ma vie. Mais ici, aujourd’hui, je me sens forte, pas seulement pour ma propre “race”, nous sommes tous Autochtones ici. Mon problème ici, c’est qu’on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement, une nuit, et il neigeait, il faisait froid, on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement. Mon amie et moi, nous sommes écroulées au bord de la route. Et, je remercie Dieu qu’un passant ait entendu mes cris de mourante demandant de l’aide. J’ai été emmenée à l’hôpital et arrêtée après avoir été ramenée à une température normale, pour être “combattive”. Mes bras étaient enflés, mes genoux étaient enflés, je les avais éraflés en grimpant hors du fossé plein de neige où nous étions…
Sixième intervenante (6mn 38s): Je veux juste être ici pour être solidaire de tous mes parents sans abri, pas seulement à Flagstaff mais partout sur la planète. Et je préfère dire “sans abri” que “sans domicile”, parce que pour nous, Autochtones, c’est notre domicile, vous devez toujours avoir un domicile dans ce pays. Nous devons voir la vraie réalité de ce que fait la police. Le système colonial a été chasseur d’esclaves, et ils n’ont jamais vraiment arrêté cette activité, leur travail est de protéger tous les acquis du capitalisme contre les intérêts de tous les humains. Ce que nous devons faire est de tous nous unir, toutes les ‘races’ tous les sexes, nous devons renverser ce système, pour que nous ayons le vrai pouvoir, pour que nous ayons la vraie autorité, pour pouvoir prendre soin de nos peuples, comme nous savons le faire, avec des logements gratuits, l’enseignement gratuit, un service de santé, de la nourriture. Ce ne sont pas des privilèges… Il faut que nous prenions soin de nos peuples. Chaque fois que je vois mes sœurs, mes frères, dans la rue, je vous demande: invitez-les chez vous aujourd’hui, donnez-leur une couverture, donnez-leur un lieu sûr pour dormir, donnez-leur le droit à un hébergement. Nous sommes tous ici, et nous avons ce pouvoir de vraiment changer des choses. Nous devons nous défendre, nous devons combattre.
Texte:
Nos parents sans abri demandent:
– Retrait immédiat de l’ordonnance anti-camping à Flagstaff
– Fin du programme “ROPE” contre les récidivistes
– Adoption d’une loi sur les Droits des SDF
– Un centre d’hébergement et de rééducation sur une base culturelle, soutenu par la Nation Navajo et d’autres Nations Autochtones
– Ils ont également annoncé qu’ils allaient porter sur eux des petites caméras pour montrer les actes de harcèlement et de violence de la police.
Gabrielle Gelderman @GabbyGelderman
“Nous sommes en train d’occuper le siège de #KinderMorgan à #yyc afin de transmettre un message:
“Il n’y a PAS de consentement totalement informé pour ce #pipeline, les Nations et les Communautés de Colombie Britannique combattant pour #ArrêterKM ont parlé. Nous voulons être sûrs que KM les entend.”
Vendredi 23 mars 2018
Publié sur Censored News
CANADA: LUTTE CONTRE LE PROJET D’OLÉODUC DE KINDER MORGAN “TRANS MOUNTAIN”
La firme américaine Kinder Morgan projette de construire une extension d’un oléoduc devant transporter du pétrole des sables bitumineux d’Alberta jusqu’en Colombie Britannique, où il devrait rejoindre des oléoducs déjà existants et très controversés. Le gouvernement Canadien a approuvé le projet en novembre 2016. L’oléoduc devrait faire 1147 km de long sur environs 150 m de large. Dans un article non daté, le “Wilderness Committee” a écrit: “Kinder Morgan veut construire un nouvel oléoduc et accroître la capacité jusqu’à 890 000 barils par jour – ce qui signifie que plus de 400 transports géants de sables bitumineux passeraient par notre débouché.”
Dès le 17 mars, les Protecteurs de la Côte ont publié un article sur Censored News (voir plus bas).
La Tribu Secwepemc serait la plus touchée, mais aussi la ville de Burnaby, particulièrement hostile à ce genre de projet, vu qu’elle a déjà subi la fuite d’une cuve de stockage de Kinder Morgan en 2007. Il faut savoir que le pétrole de sables bitumineux – tout comme le pétrole de gaz de schistes – est beaucoup plus sale que le pétrole ordinaire. Lors de fuites, on s’est aperçu que les détergents utilisés contre les marées noires n’avaient aucun effet. Ce pétrole est si visqueux qu’il faut y adjoindre des substances chimiques et le maintenir à une température élevée pour qu’il puisse couler dans les oléoducs. On sait depuis longtemps que des oléoducs sans fuites n’existent pas, et les opposants ont souvent rappelé que la question n’était pas de savoir SI ils allaient fuir, mais QUAND. D’après un article publié le 21 janvier 2018 sur CTV News Canada, le Maire de Burnaby, Derek Corrigan, a déclaré que “vu les dégâts et les perturbations – à perpétuité – que ça causerait à la ville et à l’environnement de la métropole de Vancouver, à l’économie et aux quartiers, la Ville de Burnaby est déterminée à assurer que ce trajet ne soit jamais approuvé.” Mais le gouvernement canadien a approuvé.
Un article non daté, publié sur le site “Le Conseil des Canadiens, Agir pour la justice sociale”, rappelle: “Les Peuples Autochtones du Canada bénéficient de la reconnaissance constitutionnelle et de la protection de leurs droits. Le gouvernement canadien a adopté officiellement la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, qui implique le droit de dire ‘non’.”
“En plus des défis légaux, plus de 150 Premières Nations et Chefs Tribaux ont signé le Traité d’Alliance contre l’expansion des sables bitumineux, qui inclut l’opposition au projet de Kinder Morgan. L’Union des Chefs Indiens de Colombie Britannique est radicalement opposée au projet.”
Les opposants sont malheureusement et comme il fallait s’y attendre, fortement réprimés. D’après un article publié le 25 mars sur Telesur en anglais, “plus de 150 manifestants, parmi eux deux politiciens, ont été arrêtés par les autorités canadiennes au cours de la semaine passée, pour leur participation à des manifestations contre l’extension de l’oléoduc canadien de sables bitumineux, à 7,5 milliards de dollars US, selon les médias locaux du samedi 24 mars.” L’article de Telesur indique aussi “des arrestations d’activistes Autochtones, de législateurs et d’étudiants”. “Les manifestants ont participé à près de 50 actions dans toute l’Amérique du Nord, des gens ayant manifesté aussi dans la capitale du Canada.” Justin Trudeau, qui a approuvé le projet d’expansion en 2016, dit “Depuis son lancement, le Système d’Oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan a transporté du pétrole sur 1150 km, de l’Alberta à la côte de Colombie Britannique. Le projet d’expansion approuvé en 2016 triplerait le volume de produits du pétrole transportés.”
Malheureusement, d’après un article de CBC Canada publié le 25 mars, le 23 mars dernier, la Cour d’Appel Fédérale a rejeté la tentative du gouvernement de Colombie Britannique de s’opposer à la décision de l’Office National de l’Energie qui autorise Kinder Morgan à contourner les lois locales pendant la construction de l’oléoduc qui triplerait la quantité de brut allant d’Alberta jusqu’au port de Burnaby, en Colombie Britannique.” “La Cour a également condamné la Colombie Britannique à payer les frais.”
D’après un article du 24 mars, également publié par CBC Canada, “des dizaines de jeunes Autochtones et autres manifestants se sont rassemblés au Terminal de Kinder Morgan à Burnaby pendant le weekend, pour la plus récente d’une série d’actions contre l’extension de l’oléoduc Trans Mountain.”
“La porte-parole de Protect the Inlet, Virginia Cleaveland, dit que 58 manifestants avaient été arrêtés samedi, en début de soirée, ce qui porte le nombre de personnes arrêtées dans la semaine à 173.”
Le 26 mars, d’après un article du Vancouver Sun, “les officiels de la Ville de Burnaby intensifieront leur bataille légale contre l’expansion du Projet Trans Mountain en allant jusqu’à la Cour Suprême du Canada, ont-ils annoncé mardi.”
Vendredi, la Cour d’Appel Fédérale avait rejeté le pourvoi du gouvernement de Colombie Britannique, et condamné la Colombie Britannique à payer les frais de justice.
La Première Ministre d’Alberta, Rachel Notley, avait qualifié la décision de vendredi de “victoire pour l’oléoduc, et une victoire de plus pour tous les habitants d’Alberta et les Canadiens.” (Vancouver Sun, 26 mars 2018). Comme quoi quand on est…
L’expansion de l’oléoduc implique aussi un accroissement de l’extraction de sables bitumineux, alors que la région d’Alberta où ils sont extraits, est déjà totalement détruite. Il y aurait un projet d’extraction encore bien plus vaste et bien plus destructif envisagé et présenté aux autorités.
Christine Prat
DES DIZAINES D’AUTOCHTONES ET AUTRES HABITANTS DE BURNABY ONT BLOQUE L’ENTREE DE KINDER MORGAN
Par les Protecteurs de la Côte
Publié par Censored News
Le 17 mars 2018
Traduction Christine Prat
Des dizaines d’Autochtones, de membres de la communauté, des familles et des enseignants en retraite ont bloqué l’entrée principale de Kinder Morgan sur le Mont Burnaby.
Les membres de la communauté de Salish Coast Oceann Hyland et Will George ont conduit une cérémonie pour les protecteurs et les ont escortés jusqu’aux portes de Kinder Morgan.
“Nous avons atteint un point critique de la lutte contre Kinder Morgan et leur projet destructeur d’extension d’un oléoduc”, dit Will George, de la Nation Tsleil Waututh. “Il faut maintenant mener une action audacieuse – c’est le moment de choisir de résister avec les Nations Autochtones dans le combat pour un climat sain et de l’eau propre, ou de regarder Kinder Morgan continuer à faire ses affaires habituelles et détruire toute chance d’avoir une planète sûre et vivable.”
“La viabilité du projet d’extension de l’oléoduc de Kinder Morgan n’est pas négociable – c’est irréconciliable avec une planète sûre et vivable, tout comme avec les promesses de réconciliation avec les Peuples et les modes de vies Autochtones,” dit Clayton Thomas-Muller, membre du Traité 6 de la Nation Cree Mathias Colomb. “Nous demandons aux gens de nous rejoindre pour dire à Justin Trudeau et Rachel Notley [Première Ministre d’Alberta] que nos communautés et nos alliés ne vont pas se coucher devant la cupidité des grandes entreprises, et que nous sommes prêts à résister pour l’eau, le sol, et la planète – même si eux ne le sont pas.”
Jeanette Paisley, 76 ans, de Langley, professeur en retraite de l’école Montessori, dit “j’ai quelque appréhension à la perspective d’être arrêtée. J’ai été une citoyenne respectueuse de la loi toute ma vie. J’ai rarement eu une amende pour excès de vitesse, mais je suis atterrée par Kinder Morgan et très déçue par Trudeau. J’ai décidé qu’il était temps de faire quelque chose. J’ai signé des pétitions toute ma vie, mais quand j’ai appris ceci, j’ai décidé qu’il était temps de me réveiller et de faire quelque chose.”
Un habitant de la Colombie Britannique sur dix, et un opposant au nouvel oléoduc de Kinder Morgan en Colombie Britannique sur quatre, disent être prêts à s’engager dans la désobéissance civile pacifique pour résister à l’oléoduc. Suite à la marche et au rassemblement de 10 000 personnes contre Kinder Morgan le samedi passé [10 mars], des manifestations courageuses de résistance des résidents de Colombie Britannique sont attendues dans la semaine à venir.
DES VANDALS DETRUISENT DES CROIX ET DES PLUMES D’AIGLE SUR LE SITE D’OAK FLAT
Par Wendsler Nosie
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat
Le 17 mars 2018, un représentant du Bastion Apache est arrivé à Oak Flat, en Arizona, et a trouvé quatre croix d’un lieu sacré Apache détruites intentionnellement. Deux des croix avaient disparu, arrachées du sol, et deux autres croix étaient toujours debout, mais détruites, apparemment à la hache. Des traces de larges pneus étaient visibles dans la terre autour et à travers le lieu de prières. Des plumes d’aigle cérémonielles trainaient sur le sol.
Le Bastion Apache exige une réaction immédiate du Service des Forêts et des officiels des forces de l’ordre, et demande aux dirigeants locaux de condamner ce crime de haine, pour aider à s’assurer que ça ne se reproduira plus. Les forces de l’ordre ont été appelées à enquêter sur l’acte et à poursuivre les responsables, vu qu’il peut s’agir d’un crime dirigé contre les Apaches et leurs pratiques spirituelles.
Le 8 février 2014, des centaines de personnes se sont rassemblées à Oak Flat, pour une réunion protestant contre un projet de mine de cuivre qui détruirait la zone, située à une heure de route à l’est de Phoenix. Chi’Ch’il Biłdagoteel, également connu sous le nom d’Oak Flat, est un site sacré pour les Apaches depuis des temps immémoriaux. Le projet de mine de cuivre est une attaque directe contre les pratiques spirituelles des Apaches. Lors d’une réunion en 2014, un groupe s’est formé sous le nom de Bastion Apache [Apache Stronghold]. Ils ont passé plus d’un an en prières de résistance et ont tenu leurs cérémonies habituelles sur le site, au cours des quatre années passées. Le centre de ces cérémonies est le sol sacré où quatre croix ornées de plumes d’aigle avaient été plantées, site utilisé comme lieu de prière.
“Ce site est comme une église. Si cette attaque avait été menée contre une église, elle serait considérée comme un crime” dit Wendsler Nosie, un dirigeant du Bastion Apache. “Beaucoup de gens sont venus ici pour guérir de maladies, et pour leurs proches, demandant des bénédictions. Pendant toute l’année, c’est un site où les familles se réunissent et enseignent à leurs enfants ce qu’est le territoire. Il y a des lois fédérales supposées protéger un lieu comme celui-ci. Nous n’avons jamais vu une telle violence contre nous, ici. Il faut que des comptes soient rendus pour ce crime.”
Selon la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, le gouvernement fédéral des Etats-Unis est tenu de protéger le droit des Amérindiens à la liberté religieuse, “y compris, mais non limité à, l’accès aux sites, l’utilisation et la possession d’objets sacrés, et la liberté d’exercer le culte par des rites cérémoniels et traditionnels.” Les quatre croix et les plumes d’aigle profanées relèvent de cette Loi et sont sous la juridiction du Service des Forêts des Etats-Unis. Oak Flat est actuellement classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto.
A propos d’Oak Flat:
Oak Flat se trouve à environs une heure de route à l’est de Phoenix, et c’est un site sacré pour les Apaches sous le nom de Chi’Ch’il Bildagoteel. C’est aussi l’habitat d’un écosystème désertique varié. Oak Flat est actuellement un territoire fédéral, classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto. En décembre 2014, les sénateurs d’Arizona McCain et Flake ont fait passer une clause d’échange de terrains dans la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale. La clause sur l’échange de terrains attribue Oak Flat à une compagnie minière multinationale pour y construire l’une des plus grandes mines de cuivre du monde. La mine devrait détruire de façon permanente Oak Flat et les paysages désertiques aux alentours. Les activistes Apaches et anti-mine ont combattu le projet avec succès pendant près de dix ans, jusqu’à ce que cet accord de “derrière les rideaux” soit conclu au Congrès. Actuellement, le Service des Forêts entreprend d’établir une Déclaration d’Impact Environnemental, une estimation exigée par la loi, qui doit être prête avant que l’échange de terrains soit finalisé.
(Voir aussi interview de 2015)
Orlando Begay et Lyla June Johnston, des Navajos qui se sont rendus en Palestine
LES MASSACRES ET LES DEPORTATIONS DE PALESTINIENS PAR ISRAEL REPETENT LE GENOCIDE DES AMERINDIENS AUX ETATS-UNIS
Par Lyla June Johnston, Diné
Envoyé de Palestine
Publié sur Censored News
12 mars 2018
Traduction Christine Prat
Lyla devant une maison détruite par Israël. Elle a décrit le but poursuivi par les Israéliens, de “territoire maximum” et “population minimum” de Palestiniens, qui sont chassés de force, frappés et souvent hospitalisés pendant qu’Israël détruit des maisons Palestiniennes et forcent les habitants à aller dans des camps de réfugiés.
Voir vidéo sur Facebook
“Une ville palestinienne étranglée par la construction du mur de l’apartheid. Plus de 2500 personnes ont été forcées de déménager dans des camps des réfugiés/de concentration. A cause de la construction du mur, des enfants doivent se lever à 4h du matin pour aller à l’école en contournant le mur. Si quelqu’un est victime d’un infarctus, ça prend plus d’une heure pour aller à l’hôpital. Ils ont été isolés hors de l’existence et maintenant il reste une énorme ville-fantôme dans la Palestine ancestrale.” Lyla June Johnston
Les fenêtres d’une école de filles Palestinienne, brisées par des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes par l’armée Israéliennne
“C’est en face de la rue des implantations Juives, où les gens ne paient pas d’impôts et ont en plus des subventions pour vivre ici. Ici, à Shu’fat, les gens paient des impôts, et des ressources minières sont exploitées. Il n’y a pas de services publiques, et donc il n’y a pas moyen de se débarrasser des ordures qui s’accumulent le long des rues ou sont brûlées.” Lyla June Johnston
“Aujourd’hui, je visite l’ancienne ville de Lifta. Elle a été dépeuplée en 1947 par des milices Sionistes. Et par là, je veux dire que les gens ont été chassés de force. A cette époque, 120 hommes, femmes et enfants ont été massacrés. Toute la zone a des restes qui montrent les soins apportés par la population Autochtone: des amandiers, des figuiers, de la verdure partout, une source sacrée. Nous allons maintenant au camp de réfugiés, à 20 minutes, où les personnes déplacées vivent encore maintenant. Ça vous est familier? Ça l’est sans aucun doute pour les Amérindiens… Il est temps pour nous, en tant qu’Américains, de faire entendre nos voix et de faire pression sur le gouvernement Américain pour qu’il cesse d’imposer son véto aux Nations Unies. Le pouvoir de véto utilisé par les Etats-Unis empêche la loi internationale et les traités de protéger les Palestiniens.
Peu importe ce quelle est votre religion ou ce que disent vos textes sacrés, moi-même et beaucoup de Juifs progressistes comprennent que rien ne justifie de tuer les autres ou de se conduire en dominateur ou de déplacer violemment une personne qui a vécu là il y a des centaines – si ce n’est des milliers – d’années.” A Lifta, Jérusalem, Israël, Lyla June Johnston
“Chaque fois que vous voyez ces cactus, vous savez que ça a été un village Palestinien ‘dépeuplé’. Bien que ce ne soit pas une espèce autochtone en Palestine, ils étaient une des plantes favorites des communautés Palestiniennes, étant donné qu’ils avaient de nombreuses applications. Donc, le cactus est devenu un symbol de #AlNakba,la Nakba, “La Catastrophe”, de 1947, quand les milices Sionistes ont chassé 700 000 Palestiniens par la force, en massacrant des centaines en route. Une deuxième déportation a eu lieu en 1967 pendant la Guerre des Six Jours, et ils ont été forcé de tout abandonner une fois de plus.
Aujourd’hui, c’est la routine que des gens soient emprisonnés ou tués, et chacun de leurs mouvements est contrôlé et surveillé par des caméras, et par des points de contrôle cachés le plus possible de la communauté Israélienne juste à côté. Les grand-mères ont vu trois générations d’enfants déchirés par la guerre et se demandent quand ça finira. La réponse à cette question appartient à chacun d’entre nous.” Lyla June Johnston #BoycottSanctionDivest
“Imaginez que chaque fois que vous voulez simplement rentrer du travail, vous deviez passer par un point de contrôle plein de gardes armés qui vous harceler ou pas. C’est ce que subissent les Palestiniens. Que diriez-vous si dès l’âge de 18 ans vous étiez obligés de rejoindre l’Armée Israélienne et contrôler des gens que vous ne connaissez même pas et qui veulent juste rentrer chez eux le soir? C’est ce que subissent les jeunes Juifs Israéliens. Dans un contexte d’oppression, personne ne gagne et tous sont tenus dans les liens de la contrevérité.” Lyla June Johnston
©Photos et ©article: copyright Lyla June Johston
Ne peuvent être utilisés sans permission
UTES DE UTE MOUNTAIN: COMBAT CONTRE L’USINE DE TRAITEMENT D’URANIUM WHITE MESA
Par Christine Prat
In English on Censored News
Photo noir et blanc Theo Koppen
Autres photos Christine Prat
Depuis des années, la communauté Ute de la Réserve de Ute Mountain se bat contre une usine de traitement d’uranium située à proximité, l’usine White Mesa, actuellement propriété d’Energy Fuels, près de la commune (non-Autochtone) de Blanding, dans le sud de l’Utah.
L’usine a été construite en 1979-1980. Elle était supposée traiter l’uranium de la région, qui, d’après le site d’Energy Fuels, (en anglais) “est au centre des mines et dépôts d’uranium les plus riches des Etats-Unis…” Cependant, d’après le site du Grand Canyon Trust, “L’usine, construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado, fait beaucoup d’affaires en important des déchets radioactifs appelés ‘approvisionnement alternatif’, depuis 1987. Tandis qu’Energy Fuels récupère et vend de l’uranium et du vanadium extraits des déchets, leur principale source de revenus vient des frais comptés pour l’entreposage de matériaux toxiques dans les puits de stockage des déchets de l’usine…”
Le 16 septembre 2017, j’ai rencontré et interviewé Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain, au cours d’une conférence organisée par Uplift, une initiative de la Jeunesse du Plateau du Colorado, soutenue par le Grand Canyon Trust. Vous pouvez voir la vidéo de l’interview ci-dessous.
Ce que Yolanda a dit n’est malheureusement pas dépassé, étant donné que la licence de l’usine a été renouvelée par le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah – DEQ-Utah – le 16 février 2018. On peut voir (en anglais) un PDF de la lettre du DEQ à Energy Fuels, sur le site du DEQ-Utah. Le 27 février 2018, Reuters a publié un article (en anglais) sous le titre “Energy Fuels obtient l’approbation pour étendre les mines d’uranium et de vanadium en Utah”. L’article mentionne d’autres sites que White Mesa, donc d’autres gens subiront les effets de l’uranium.
Le 9 octobre 2017, le Grand Canyon Trust a également publié un article déprimant (en anglais), écrit par un avocat de l’organisation, Aaron Paul, qui dit avoir dû reprendre courage pendant plusieurs jours avant de l’écrire: l’article annonce que le Grand Canyon Trust a perdu son procès contre Energy Fuels, après trois ans et demi de combat juridique. En 2012, Energy Fuels a racheté l’usine à Denison Mines, et ses porte-parole ont immédiatement annoncé que des puits de déchets émettaient plus de radon que ce que la loi autorise. Alors, les gens et les organisations, entre autres le Grand Canyon Trust, ont pensé qu’Energy Fuels allait nettoyer. Mais non. Ils avaient probablement fait l’annonce uniquement pour pouvoir dire que c’était Denison Mines qui était responsable. Ne voyant rien venir, le Grand Canyon Trust a poursuivi Energy Fuels en justice. En septembre dernier, le Grand Canyon Trust a perdu.
Les Ute de Ute Mountain soutiennent et sont soutenus par le mouvement Haul No! (Non au transport), un mouvement qui s’oppose au transport d’uranium de la mine toujours controversée et officiellement pas encore en activité, appelée Canyon Mine, qui se trouve dans le Parc National du Grand Canyon, et au pied de Red Butte, montagne sacrée pour les Havasupai. Cette mine menace également les sources d’eau qui se jettent dans le Grand Canyon et constituent le principal approvisionnement en eau des Havasupai, qui vivent au fond du Grand Canyon. (Le 10 mars, le Guardian a publié un article – en anglais – disant que la Cour Suprême allait approuver l’annulation du moratoire sur les nouvelles mines d’uranium près du Grand Canyon, prononcé par Obama en 2012 – le Colorado fournit de l’eau à 30 millions de gens). Le transport de Canyon Mine à l’usine White Mesa devant traverser la Réserve Navajo, le mouvement Haul No! a été fondé par des Navajos. Cependant, les Ute de Ute Mountain y participent, vu qu’ils ne veulent plus d’uranium à l’usine.
Malheureusement, les habitants – non-Autochtones – de Blanding soutiennent l’usine, car elle fournit DES EMPLOIS! (C’est comme ça aussi à Bure, et, Petuuche Gilbert, militant anti-nucléaire Acoma, m’a dit aussi que beaucoup de gens soutenaient les mines d’uranium dans sa région, sous prétexte d’emplois…) Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo, Yolanda a été agressée à deux reprises dans l’unique épicerie de Blanding, à cause de son opposition à l’usine…
LA REGION DE CHACO, NOUVEAU MEXIQUE, PROVISOIREMENT EPARGNEE PAR LA FRACTURATION HYDRAULIQUE
Publié sur Censored News
Et sur #FrackOffChaco
Le 2 mars 2018
Traduction Christine Prat
(Voir articles précédents)
La Communauté réagit à l’annulation de la vente aux enchères du pétrole et du gaz de Chaco
Farmington, Nouveau Mexique – Hier, le Ministère de l’Intérieur a annoncé l’annulation de la vente aux enchères des droits sur le pétrole et le gaz près du Parc Culturel Historique National de Chaco, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, dans le nord du Nouveau Mexique. La vente, controversée, aurait bazardé aux enchères 18 km² supplémentaires dans la région de Chaco, pour la fracturation industrielle, ce qui aurait exposé les populations locales à une augmentation de la pollution et menacé des ruines anciennes considérées comme sacrées par les Nations Autochtones.
Le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) avait l’intention d’effectuer la vente de droits sur la base d’un Plan de Gestion des Ressources obsolète, qui avait été établi avant que les nouvelles méthodes de fracturation soient faisables dans la région, et sans consultation préalable significative des Tribus, et sans le consentement de la Nation Navajo et des Nations Pueblo qui considèrent Chaco comme sacré. En réaction à la pression de l’opinion publique, le BLM a annoncé que la vente serait annulée jusqu’à ce que cette administration ait consulté les Tribus et les dirigeants locaux.
Des milliers de gens se sont rassemblés pour s’opposer à la vente, et 459 protestations administratives ont été déposées en opposition à la vente prévue en mars, ce qui est de loin le plus grand nombre de protestations que l’état ait jamais reçu contre une vente de droits d’exploiter le pétrole et le gaz. La Nation Navajo et tous les Conseils de Gouverneurs Pueblo, le Congrès National des Indiens d’Amérique, 15 Sièges de Chapitres, le Parlement du Nouveau Mexique, et plus de 400 000 citoyens ont demandé un moratoire sur tout forage jusqu’à ce que les effets sur la santé, le patrimoine culturel et l’environnement aient été analysés. Les Sénateurs du Nouveau Mexique Udall et Heinrich et les Représentants Grisham et Luján se sont également opposés au forage dans la région.
La Coalition Frack Off Chaco, l’Alliance d’Action Pueblo, la Solidarité de Jeunesse Diné-Pueblo, et la Nation Rouge, avaient prévu des actions d’opposition dans tout l’état, pour protester contre la vente aux enchères en ligne du 8 mars. Les actions prévues à Albuquerque et à Santa Fe doivent quand même avoir lieu, pour réaffirmer la nécessité de planification correcte et de consultation dans tout le processus de gestion des ressources encore en cours. C’est le premier report en gros d’une vente de droits d’exploitation du pétrole et du gaz du programme fédéral pour le pétrole et le gaz du Ministère Zinke. Les défenseurs de la région de Chaco espèrent que c’est un pas positif vers le respect de la souveraineté tribale et la protection de la santé sur les terres publiques.
De nombreux représentants Autochtones et des membres d’organisations de défense de l’environnement ont commenté la décision. Si, en général, ils sont soulagés pour le moment, ils la trouvent trop limitée, dans le temps comme dans l’espace. Les Autochtones souhaitent que l’obligation de les consulter s’applique en toutes circonstances, pas seulement dans ce cas précis.
Quelques commentaires:
Daniel Tso, membre du Comité HIA-Hózhóógó na’adá Conseiller des Citoyens ( detso49@yahoo.com ) : “L’annulation de la vente est certainement une sorte de surprise, mais la nouvelle est bienvenue. La meilleure nouvelle, cependant, serait un moratoire sur toutes les ventes de droits d’exploitation, lorsque toutes les composantes du Plan de Gestion des Ressources seront complètes. Les impacts humains, familiaux et communautaire, ainsi que ceux sur la santé restent des problèmes non résolus. Ce sont les véritables ramifications du développement du pétrole et du gaz. Il est regrettable que l’annonce n’inclût pas de références aux aspects de justice environnementale du tsunami qu’est le développement. Nous, Peuples Autochtones, serons toujours sur nos terres quand tous les explorateurs de l’extractivisme les auront quittées. Nous serons toujours ici.”
Alliance Pueblo pour l’Action ( puebloactionalliance@gmail.com ) : “Nous sommes heureux que la Délégation au Congrès ait entendu les inquiétudes des Nations Pueblo. Cependant, c’est une petite victoire pour les nations tribales, les organisations environnementales et les efforts de la base, et le combat pour mettre fin au forage dans la région de Chaco n’est pas terminé. Le BLM doit s’engager dans une consultation significative avec les Tribus et, plus important encore, obtenir le consentement libre, préalable et informé de TOUTES les nations tribales qui ont des droits spirituels sur la région. Le BLM doit se souvenir que la communauté vivant dans le paysage de la région de Chaco, subit toujours les effets négatifs de l’industrie de l’extraction. L’Alliance Pueblo pour l’Action se battra solidairement avec les nations tribales Pueblo et les Sièges de Chapitres Diné, ainsi qu’avec nos alliés non-Autochtones.”
Miya King-Flaherty, du Sierra Club, Chapitre du Rio Grande ( miya.king-flaherty@sierraclub.org ) : “C’est une victoire majeure pour la Nation Navajo, les tribus Pueblo, et les milliers de gens qui se sont alliés pour protéger le paysage ancestral et les cultures vivantes de la région de Chaco. Nous remercions notre délégation au Congrès pour avoir fait l’effort de soutenir nos luttes infatigables pour protéger la région de Chaco. Cependant, nous avons encore besoin de leur soutien pour protéger la santé publique et la sécurité des communautés touchées par le forage, et nous espérons que ceci résultera en un plan de gestion des ressources mis à jour, qui diminuera effectivement les impacts de la fracturation hydraulique dans la région. Nous continuerons à combattre pour assurer que ce lieu si spécial et les gens qui y vivent, soient protégés de l’expansion de la fracturation hydraulique.”
D’autres organisations Autochtones et des alliances d’habitants non-Autochtones de la région ont également publié des commentaires, allant tous dans le même sens. Tous les commentaires sont publiés en anglais sur Censored News et sur le site #FrackOffChaco .
Petuuche Gilbert, Acoma, a ouvert le symposium intitulé Le Dernier Pétrole, au Nouveau-Mexique – la patrie des bombes nucléaires américaines, avec des prières et des paroles de respect pour toute vie.
Par Brenda Norrell
Censored News
22 février 2018
Traduction Christine Prat
ALBUQUERQUE, Nouveau Mexique – Petuuche Gilbert, Acoma, a ouvert le symposium Le Dernier Pétrole, avec une prière et un appel à la paix et au respect, tout en demandant pourquoi les Etats-Unis continuent à construire des armes nucléaires pour tuer les gens du monde.
“Comment les bombes nucléaires peuvent-elles rendre à l’Amérique sa grandeur? Demanda Petuuche, en ouvrant le symposium de trois jours Le Dernier Pétrole, qui devait se poursuivre avec 26 intervenants, à l’Université du Nouveau Mexique, jusqu’à vendredi soir, 23 février.
Petuuche dit que l’industrie nucléaire avec commencé au Nouveau Mexique. “Pourquoi voudrions nous continuer à avoir des bombes pour détruire d’autres peuples, pour tuer d’autres gens?” demanda-t-il.
Le Nouveau Mexique et les Pueblos ne sont pas seulement le foyer de l’industrie de l’énergie nucléaire, la région continue d’être le foyer des déchets radioactifs disséminés, résidus de l’extraction d’uranium pour la Guerre Froide.
Petuuche commença sa déclaration d’ouverture en expliquant que les Espagnols avaient vu les communautés d’ici quand ils étaient arrivés, elles étaient semblables à celles d’Europe, et ils ont utilisé le terme ‘Pueblos’ pour décrire son peuple.
“Nous sommes toujours là”, dit-il, à propos des Acoma, l’un des Dix-neuf Pueblos.
“Nous vous souhaitons la bienvenue ici. Vous êtes les bienvenus si vous nous rendez visite.”
Dans le Parc National des Pétroglyphes, gravés sur les rochers, il y “le travail artisanal et les empreintes des mains de nos ancêtres” dit-il.
Le Canyon de Chaco est sans aucun doute lié aux Acoma, et Mesa Verde [Colorado] est un autre lieu où ses ancêtres ont résidé.
“Nous sommes anciens ici” dit-il, parlant de la longévité du peuple Pueblo.
Quand des Chinois sont venus visiter son pays, il a dit au groupe: “Enfin deux peuples anciens se rencontrent”.
“Nous sommes toujours là aujourd’hui” dit Petuuche au cours de l’ouverture du “Dernier Pétrole”.
Il souhaita la bienvenue à d’éventuels visiteurs, disant “Surtout, venez visiter Acoma.”
Petuuche parla de l’activisme pour l’environnement, et des préoccupations des peuples les uns pour les autres, pour la terre, l’eau et l’air autour d’eux. Il dit que la pensée Autochtone pouvait contribuer à sauver l’humanité. “En tant qu’êtres humains, nous sommes tous reliés.” “Nous sommes tous Autochtones sur cette planète, nous sommes tous des Autochtones de notre Mère la Terre.”
Petuuche travaille avec une organisation de la région de Grants, au Nouveau Mexique, une région qui a connu 50 ans d’extraction d’uranium.
“Nous essayons toujours de nettoyer les mines et les usines de retraitement radioactives.” Il dit que ça avait affecté le sol, l’eau et les vies des gens.
Tout le développement de l’énergie nucléaire a en fait commencé ici, au Nouveau Mexique, dit-il.
Petuuche dit que, lorsqu’il avait entendu parler de cette conférence, Le Dernier Pétrole, il s’était demandé si le Sénateur Tom Udall serait présent.
“J’aurais vraiment voulu l’affronter.” “Ce que nous voyons ici, au Nouveau Mexique, c’est la dépendance de l’énergie nucléaire.” Il dit que le “pouvoir absolu du dollar” était utilisé pour financer les Laboratoires Nationaux Sandia et le Laboratoire National de Los Alamos.
Petuuche dit qu’il avait des questions à poser au Sénateur Tom Udall. “J’aurais voulu demander en quoi les bombes nucléaires faisaient la grandeur de l’Amérique?” “Pourquoi voulons-nous continuer à faire des bombes nucléaires pour détruire d’autres gens, pour tuer d’autres gens.” Petuuche dit que les charges de plutonium [le cœur des bombes atomiques] et les détonateurs, étaient toujours fabriqués au Nouveau Mexique pour faire exploser des bombes atomiques.
Aujourd’hui, dit-il, le terme employé est “bombes intelligentes”, appelées armes nucléaires de faible puissance. “Beaucoup de recherche en la matière continue toujours” dit-il de l’industrie nucléaire des Laboratoires Nationaux Sandia, à Albuquerque, et du Laboratoire National de Los Alamos.
Les Etats-Unis développent leur arsenal nucléaire, et augmentent les dépenses. Maintenant, le Congrès prévoit un budget 1,2 mille milliards au cours des 30 années à venir. “Pourquoi cet argent ne va-t-il pas à la santé, l’éducation et l’infrastructure, au lieu de construire ce pouvoir nucléaire des Etats-Unis?” demanda t’il.
Petuuche dit qu’à des conférences comme celle-ci, le dialogue est important, ainsi que la question du respect – pas seulement le respect entre humains, mais celui des humains pour la terre, et l’environnement, l’air, le sol et l’eau.
Petuuche a parlé de l’interrelation de toute vie. “Le changement climatique en est une partie énorme, causée par des impacts humains.” Insistant sur la nécessité de comprendre cela d’urgence, il a souligné la responsabilité de tous les humains. “Nous y contribuons tous, d’une manière ou d’une autre.” “Nous devons tous le comprendre.”
Les Peuples Autochtones comprennent la nécessité du spirituel. “Toutes les choses naturelles sur terre sont des cadeaux à l’usage des humains.”
A propos de la relation des Peuples Autochtones avec le monde naturel qui les entoure, il dit: “Ça a toujours été une relation pacifique et respectueuse avec la terre, l’eau, l’air, la vie sauvage et les animaux qui se trouvent ici – notre place dans cet univers.”
Petuuche dit que la prière d’ouverture de la Conférence Le Dernier Pétrole s’adressait à tout le monde et à toute la vie sauvage.
A Acoma, les guides religieux sont là pour la prière. Aujourd’hui, comme tous les jours, les grands guides sont allés prier, pour tout le monde, pour leurs familles. “Leur prière disait que nous avons la paix et le respect, et que nous sommes capables de maintenir cette merveilleuse façon de vivre.”
Notes (Christine Prat):
Les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki ont été développées à Los Alamos, Nouveau Mexique
Le premier essai de bombe atomique a eu lieu sur un site nommé ‘Trinity’, au Nouveau Mexique, seulement trois semaines avant que les vraies bombes soient larguées sur Hiroshima et Nagasaki. On a pu entendre encore récemment sur Radio France que ça avait eu lieu dans le désert, dans une région dépleuplée. Cependant, à vol d’oiseau, c’est très proche de la Réserve Apache Mescalero. Racisme environnemental…
La plus grande fuite radioactive de l’histoire a eu lieu en territoire Navajo, à Church Rock, Nouveau Mexique. La digue d’une piscine de rétention des déchets a cédé. L’eau contaminée s’est déversée dans le Rio Puerco. En 2015, un chercheur Navajo, Tommy Rock, s’est aperçu que le puits d’eau “potable” de la communauté Navajo de Sanders, à proximité du Rio Puerco, était radioactive.
Le Sénateur Tom Udall, s’est, comme quelques autres, complètement retourné récemment: il a été célèbre – et son père avant lui – pour avoir défendu les victimes de l’uranium. Tout comme le Sénateur Pete Domenici, qui a plus tard oeuvré au déclassement du Parc National des Pétroglyphes, afin de permettre l’extension d’Albuquerque, et le Sénateur Orrin Hatch (Utah), qui défendait aussi les victimes des mines d’uranium, mais qui maintenant a demandé – et obtenu – la réduction du Monument National de Bears Ears (Utah), ouvert récemment par Trump à l’exploitation minière. Tout récemment, des archéologues y ont découvert des restes de dinosaures inconnus, mais maintenant hors de la zone protégée…
FLAGSTAFF, 14 FEVRIER 2018: VEILLEE POUR NICOLE JOE, DINE, SDF, ASSASSINEE LE JOUR DE NOEL
Contact: Sarafina Joe
Email: sarafinajoe@gmail.com
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat
FLAGSTAFF, Arizona – Une veillée aux chandelles a eu lieu mercredi 14 février 2018 sur Heritage Square, au centre de Flagstaff, pour Nicole Joe. Nicole a été assassinée par son ex-compagnon le jour de Noël. Bien que son tueur l’ait violemment battue et laissée dehors pendant des heures, il n’est accusé que de coups et blessures avec circonstances aggravantes.
“Elle était tout pour moi et pour ses deux enfants, nous sommes tous effondrés” dit Sarafina Joe, la sœur de Nicole. “La communauté doit prendre conscience de nos sœurs qui sont ignorées, de nos parents sans abri qui sont maltraités et doivent être entendus. Ma sœur était confrontée à tout ça. A mes yeux, ma sœur était une survivante, elle essayait de changer sa vie, et il l’a ravie. Je veux qu’il lui soit rendu justice, j’ai le sentiment que ma sœur me guide à travers cela.”
La famille de Nicole et des soutiens ont parlé à la veillée afin de faire prendre conscience du mouvement international pour que justice soit rendus aux femmes autochtones disparues et assassinées.
Dans son Rapport Complet sur la Prévalence, l’Incidence, et les Conséquences de la Violence faite aux Femmes, le ministère de la Justice des Etats-Unis a signalé que le taux d’assassinats de femmes Autochtones est 10 fois supérieur à la moyenne nationale, qu’elles subissent 2,5 fois plus d’agressions que toutes les autres races, et qu’une femme Autochtone sur trois dit avoir été violée au cours de sa vie.
D’après le Centre pour le Contrôle des Maladies et la Prévention des Homicides, l’assassinat est la 3ème cause de mortalité chez le 10-24 ans et la 5ème chez les Amérindiennes et les femmes Autochtones d’Alaska, entre 25 et 34 ans.
Une étude menée par le ministère de la Justice en 2010 a établit que sur plus de 2000 femmes, 84% des Amérindiens et des femmes Autochtones d’Alaska avaient subit de la violence, 56% avaient subit de la violence sexuelle, et plus de 90% ont subit de la violence de la part de gens qui n’étaient pas membres de tribus. (https://www.ncjrs.gov/pdffiles1/nij/249736.pdf)
Déclaration de Klee Benally après la Veillée, publiée sur Facebook le 14-2-2018
Ce fut une soirée très émotionnelle et puissante, d’être aux côtés de la famille de Nicole Joe, pour prier, se souvenir, et ressentir notre rage. Nicole nous a été ravie le jour de Noël par son ex-compagnon, qui l’a bestialement assassinée, et pourtant n’est accusé que de coups et blessures avec circonstances aggravantes. Beaucoup de gens ont exprimé leur sentiment que la justice ne viendrait jamais de l’état, mais de notre résolution de mettre un terme à l’hétéro-patriarcat. Nos bénédictions à sa famille et pour toutes les survivantes et les victimes de la violence des mâles contre des femmes et Notre Mère la Terre. Il est également important de se souvenir que Nicole appartenait à la communauté des sans-abris, et que beaucoup de nos parents sans abri étaient là pour elle ce soir et ont versé des larmes et crié justice. Nous somme restés dans la neige pendant un peu plus d’une heure, tandis que nos parents y sont pour toute la nuit (bien que nous ayons fait de notre mieux pour leur trouver un abri ou de quoi se protéger), et cela alors que nous commémorons le fait que Nicole a été battue et laissée dehors pendant des heures, dans le froid.
#justicefornicolejoe #mmiw #nomorestolensisters #smashheteropatriarchy @ Heritage Square, Flagstaff, Arizona
D’après les nouvelles que j’ai reçues de contacts d’Owe Aku, ça ne sert à rien, c’est une imposture, les Traités, les Réserves, ne dépendent que du Gouvernement Fédéral, le Dakota du Sud n’a aucune influence…
LE DAKOTA DU SUD RECONNAIT OFFICIELLEMENT LE TRAITE DE FORT LARAMIE DE 1868
La définition de “Découverte” en revient à un Mandat pour un Génocide
Par Steve Melendez, Païute
Président du Musée du Génocide Amérindien
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
La définition de la “découverte” selon le dictionnaire juridique de Black, sixième édition, est: “Loi Internationale, en tant que fondement de la proclamation de propriété nationale ou de souveraineté, la découverte signifie trouver un pays, un continent ou une île, jusque là inconnu, ou connu seulement de ses habitants non civilisés.”
Avec la loi de 1823, (Johnson v. M’Intosh), la Cour Suprême a institutionalisé la discrimination raciale contre les Indiens. Elle garantissait que les Indiens ne récupèreraient jamais leur territoire selon un traité devant une cour de justice. En Amérique, la justice n’est pas seulement aveugle, elle est aussi plus folle qu’un lièvre de mars. L’essence de cette loi dit que les Indiens étaient propriétaires du territoire jusqu’à ce que Christophe Colomb ne le “découvre”. Cette loi mérite d’être extirpée du sombre passé et mise en pleine lumière.
Apparemment, les gens du Dakota du Sud en ont eu assez d’être témoins des injustices historiques perpétrées à l’encontre des Autochtones de leur état. Pendant trop longtemps, l’Amérique blanche a vu passer sans rien faire des lois injustes qui promeuvent le racisme et incitent à ce que des guerres génocidaires continuent de se produire. Le 25 janvier 2018, le Sénat du Dakota du Sud a adopté la Résolution Sénatoriale 1, qui confirme “la légitimité de, et le soutien du Dakota du Sud pour, le Traité de Fort Laramie de 1868”.
La plupart des citoyens du Dakota du Sud connaissent leur histoire. Qui peut oublier la prise de la Mine d’Or Homestake? Comme le Président Grant l’a dit à l’époque, “De l’or a été découvert dans les Black Hills, une partie de la Réserve Sioux”. Même cet évènement aurait été expurgé des livres d’histoire, sans une nouvelle technologie de l’époque – la photographie. Les photographes ont gravé dans la mémoire américaine les images des morts empilés, sur le point d’être jetés dans une fosse commune, à Wounded Knee.
Ce qu’il ne faut jamais oublier, ce sont les lois qui justifient l’accaparement de terres. Les tactiques utilisées par le gouvernement par le passé, contre d’autres tribus ayant des traités, ne doivent jamais être oubliées. C’est seulement à la lumière de précédents légaux passés que la loi coloniale raciste peut être comprise. La terrible leçon à en tirer, c’est de ne jamais s’aventurer devant une Cour de l’homme blanc pour chercher d’obtenir ses droits selon les traités, parce qu’on ne peut pas gagner devant un tribunal bidon. Tout ce qui a jamais été obtenu, en présentant un traité devant une Cour de l’homme blanc, ce n’est pas des droits sur le territoire, mais une maigre compensation financière, agitée devant un peuple appauvri, pour la perte de sa terre natale.
Le Gouvernement des Etats-Unis a cité Johnson v. M’Intosh en 2001, comme raison pour ignorer le Traité de Ruby Valley de 1863 avec les Shoshone de l’Ouest.
En 1955, quand le gouvernement a vendu tout le bois des Indiens Tee-Hit-Ton d’Alaska à une compagnie forestière, et coupé tous les arbres autour de leurs villages, le gouvernement a aussi cité Johnson v. M’Intosh. La Cour Suprême a gravé cette loi coloniale dans la pierre quand le Juge Stanley Reed a écrit le texte de l’opinion majoritaire, qui disait entre autres:
“Ça laisse au Congrès, comme il se doit, la politique de gratifications aux Indiens pour liquider l’occupation Indienne de terres appartenant au gouvernement, plutôt que de faire de la compensation pour sa valeur un principe constitutionnel rigide.”
“… Après la conquête (les tribus indiennes) ont été autorisées à occuper des portions de territoires sur lesquelles ils avaient précédemment exercé la souveraineté, si nous utilisons ce terme. Ce n’est pas un droit de propriété mais ça en revient à un droit d’occupation qui … peut être révoqué et … dont l’Etat souverain peut disposer lui-même sans obligation légale de donner une compensation aux Indiens … Ce statut des Indiens a depuis longtemps été rationalisé, par la théorie légale de la découverte et la conquête a donné aux conquérants la souveraineté sur – et la propriété des terres ainsi obtenues.”
Durant la Seconde Guerre Mondiale, Hitler menait une politique de confiscation de terres appelée “Lebensraum” – espace vital. […] Il appelait les peuples qui vivaient déjà dans ces territoires des “indigènes”. Une fois, il dit en parlant des Juifs et des Slaves “Les indigènes seront nos Peaux Rouges”. […]
A Standing Rock, les Autochtones qui vivaient sur le territoire depuis des temps immémoriaux, ont été arrêtés pour effraction et désignés comme terroristes. De telles confrontations auraient, dans le passé, résulté dans l’éradication des Indiens de la surface de la terre et de la mémoire américaine, s’il n’y avait pas eu la vidéo et les médias sociaux.
Apparemment, les citoyens du Dakota du Sud en ont eu assez d’appartenir au Rêve Américain qui est un Cauchemar Américain pour les Autochtones. S’il est bon de vivre selon la loi, être témoin de lois injustes qui dépossèdent un peuple entier à la manière des Nazis a dépassé les limites du supportable.
Steve Melendez, Païute
Président du Musée du Génocide Amérindien
http://www.aigenom.org