Le Président Sioux Oglala, Julian Bear Runner, publie une Déclaration sur la dernière remarque raciste de Trump

Communiqué de Presse
du 14 janvier 2019
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

 

Le Président Donald Trump est tombé encore plus bas après une longue série de bassesses. Trump a repris un procédé familier, quand, en tant que Président des Etats-Unis, il a avili les femmes Autochtones, en utilisant Pocahontas, une victime de viol dans son enfance, comme une injure raciale pour attaquer la Sénatrice Elizabeth Warren. Trump rabaisse tous les Autochtones, ainsi que les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, #MMIW, quand il use d’une remarque au vitriol, suggérant que le mari de la Sénatrice Warren devrait “se déguiser en Indien” et qu’ils auraient dû filmer la Sénatrice Warren descendant de la bière en direct, en soutenant sa candidature à la présidence, de “Big Horn ou Wounded Knee”, et que l’époux de Mme Warren aurait dû porter “la tenue Indienne complète”, “alors, ils auraient fait sensation.”

En tant que Civilisateurs d’Origine de ce qui est maintenant appelé “l’hémisphère Occidental”, en tant que survivants d’un génocide pleinement conscients de notre place dans cet univers, il est important de toujours rappeler au monde que notre génocide est nié par ce pays, tandis qu’en même temps, une majorité de ce pays est avide de vérité, une majorité de ce pays ne veut plus perpétuer les mensonges que nous nous disons sur notre histoire, une majorité sais que la vérité précède nécessairement la conciliation, et cependant, c’est une conciliation que nous avons toujours été prêts à rechercher, en tant que Nations Autochtones. Maintenant, c’est le moment de la vérité. Nous vous avons accueillis comme voisins et signé des traités avec vous, sachant que vous aussi avez une conscience et devez réagir tout comme nous. Parce que nous ignorons délibérément nos histoires respectives, mon peuple meurt actuellement d’un lent génocide, qui est le résultat délibéré de la politique des Etats-Unis envers les Nations Tribales.

Le racisme est une faute grave. Le racisme, une création du fanatisme, ne trouvera pas de sanctuaire dans le monde d’aujourd’hui ; nous nous joignons à toute la diversité de l’humanité pour condamner les racistes qui, par leurs actions, rabaissent notre dignité spirituelle collective.

Retenir les travailleurs Américains en otage est une faute grave, pour extorquer leur soumission, de la même manière que les Etats-Unis ont extorqué notre soumission à l’ère de ‘signer ou mourir de faim’, dans notre passé récent, est une faute grave. Paralyser le gouvernement Américain pour la plus longue période de l’histoire, pour construire un monument raciste, plongeant dans l’inaction des milliers d’employés fédéraux qui travaillent en Pays Indien au Ministère de l’Intérieur, dans les Services de Santé Indiens et d’autres secteurs vitaux pour notre quotidien est une faute grave. Ceci est déjà suffisamment déraisonnable, cependant, je réagis à l’ignorance tout en me préparant à des urgences vitales qui vont nécessairement s’abattre sur notre peuple si la paralysie, le “shutdown”, continue.

Nous devons tous nous éveiller, ensemble. Nous devons chercher nos vérités et tenir bon dans la puissance de notre paix. Nous devons respecter nos pactes sacrés avec Notre Mère la Terre et la réalité universelle. Toutes les institutions de droit, d’économie et de politique doivent refléter une compréhension plus évoluée de l’interdépendance de l’être humain avec tout ce qui nous entoure, tout ce que nous sommes. Nous enverrons ce message à Washington, DC, le 18 janvier 2019, lors de la Marche des Peuples Autochtones.

Wopila Tanka Icicapelo

Julian Bear Runner, Président de la Tribu Sioux Oglala

 

 

QUE LES PONTS QUE NOUS BRULONS ECLAIRENT NOTRE ROUTE

Par Indigenous Action Media
30 décembre 2018
Traduction Christine Prat

 

Que les ponts que nous brûlons…

“Que les ponts que je brûle éclairent ma route” est une affirmation populaire contre les compromis avec ceux qui veulent nous baiser, c’est notre offrande de carburant aux feux de l'”art de la résistance”. Nous ne voyons aucune utilité à naviguer prudemment selon la géographie de la respectabilité politique et du mouvement vers une fausse destination d'”unité”. Peindre en rouge ou blanchir la construction de ponts du capitalisme et du colonialisme par les complexes à but non lucratif ou l’industrie des alliances ne fait qu’acculturer notre domination.

Nous ne désirons pas réformer et prolonger ce système fondé sur notre destruction.

Un peu de division est nécessaire à nos calculs de la physique de la libération.

En commençant une nouvelle année (selon les conventions coloniales), nous voyons bien que les voies de nos communautés et de Notre Mère la Terre sont attaquées: de l’escalade des attaques xénophobes, la violence hétéro-patriarcale, la profanation des sites sacrés, des incarcérations massives et de la violence d’état à la déportation forcée, et bien d’autres formes d’usurpations extrêmes. Nous célébrons tout acte farouche et revendiqué, même infime ou “symbolique”, de résistance radicale et fanatique. Nous sentons l’odeur de la sauge et de l’essence qui brûlent.

Pour ceux qui partagent notre passion profonde et intense de la libération totale, que les ponts que nous brûlons éclairent la route.

 

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ACTION URGENTE! BESOIN DE SOUTIEN POUR LE TRANSFERT DE LEONARD PELTIER

Par ILPDC
www.whoisleonardpeltier.info
Traduction Christine Prat, CSIA
In English on Censored Nieuws

 

Chers Amis et Soutiens,

Au cours de notre visite légale hier, Leonard nous a dit que le responsable de son affaire avait présenté une requête pour un transfert le mercredi 2 janvier 2019. Il était prudemment enthousiaste et avait l’impression que son transfert pourrait avoir lieu dans quelques mois, MAIS il n’excluait pas que ce transfert doive être défendu devant les tribunaux.

Nous avons rassemblé ces informations pour que vous envoyiez des lettres de soutien pour le transfert de Leonard. Il y a des modèles de lettres, ainsi que des points d’information au cas où vous souhaiteriez écrire votre propre lettre.

Merci pour votre soutien, et si vous receviez une réponse, nous aimerions que vous la partagiez avec nous.

Cordialement,

ILPDC, Conseil d’administration et Bureau National

 

Envoyez des lettres par email, fax ou courrier, ou appelez:

Email: GRA-DSC/ PolicyCorrespondence@bop.gov

Tél.: +1 972 352 4400

Fax: +1 972 352 4395

Adresse postale:

GRAND PRAIRIE OFFICE COMPLEX
346 MARINE FORCES DRIVE
GRAND PRAIRIE, TX, 75051
ETATS-UNIS

 

Modèles de lettre:

 

RE: LEONARD PELTIER REGISTER NUMBER 89637-132

To whom it may concern:

Leonard Peltier #89637-132 has requested a transfer from the facility at Coleman, Florida to the facility at Oxford, WI. I am writing to support Peltier’s transfer.

The reasons for transferring Peltier to Oxford include:

. Oxford is approximately 1,300 miles closer to Peltier’s home and family.
. Oxford is closer to the Native communities related to Peltier.
. Peltier has multiple medical issues some extreme and potentially life threatening.
. Oxford is in proximity to the Mayo Clinic and Federal Medical Clinic in Rochester.

Transfer from Coleman to Oxford is therefore consistent with the spirit and intent of BOP policy and will serve to allow more family visitation and improve medical services to Peltier. Therefore, the transfer should be permitted.

Sincerely

(En Français:
A qui de droit:
Leonard Peltier #89637-132 a fait une demande de transfert, de la prison de Coleman, en Floride, à celle d’Oxford, dans le Wisconsin. Je vous écris pour soutenir le transfert de Peltier.
Parmi les raisons de transférer Peltier à Oxford:
. Oxford est approximativement 2000 km plus près du domicile et de la famille de Peltier.
. Oxford est plus proche de communautés Autochtones liées à Peltier.
. Peltier a de nombreux problèmes de santé, certains très graves et potentiellement mortels.
. Oxford est à proximité de la Clinique Mayo et de la Clinique Fédérale de Rochester.
Le transfert de Coleman à Oxford est donc conforme à l’esprit et les intentions de la politique du BOP et permettra plus de visites de la famille et améliorera les services médicaux de Peltier. Donc, le transfert devrait être autorisé.
Sincèrement, )

 

Ou

Dear Madam/Sir,

I am writing to express my support for the transfer of Mr. Leonard Peltier #89637-132 to FCI Oxford WIS. Mr. Peltier is approaching his 75th birthday and had done over 44 years in Federal Custody. It is time that he be assigned a Federal facility closer to his family and an expert medical facility, like the Mayo Clinic.

The Oxford Facility is within a day’s drive for Mr. Peltier’s family in MN & ND and only 2½ hours from the Mayo clinic, which will provide the best health care necessary for the elder Mr. Leonard Peltier.

Thank you for considering Mr. Peltier’s request for a transfer to FCI in Oxford.

Sincerely

(En Français:
Chère Madame/cher Monsieur,
Je veux écris pour exprimer mon soutien au transfert de M. Leonard Peltier #89637-132 à la FCI Oxford WIS. M. Peltier aura bientôt 75 ans et a passé plus de 44 ans en Détention Fédérale. Il est temps qu’il soit placé dans une Prison Fédérale plus proche de sa famille et d’un centre médical spécialisé, comme la Clinique Mayo.
La Prison d’Oxford est à une journée de route pour la famille de M. Peltier dans le Minnesota et le Dakota du Nord, et à seulement 2h½ de la Clinique Mayo, qui fournira les meilleurs soins médicaux à M. Leonard Peltier, qui est âgé.
Merci de prendre en considération la requête de transfert de M. Peltier à FCI Oxford.
Sincèrement)

 

 

En français

In the very last case against Arizona Snowbowl, a court ruled against the Hopi Tribe, on November 29th 2018. Other Tribes and environmental groups have been fighting against Snowbowl for decades. The Save the Peaks Coalition brought the case so far as in the Supreme Court. The case was dismissed, the Coalition had to cease to exist, their lawyer was threatened and they had to remove the Save the Peaks website! Courts said they had no right to keep prosecuting on an already decided case. Then, the Hopi Tribe filed a case against the City of Flagstaff for selling reclaimed wastewater to Arizona Snowbowl. This was the very last hope for people fighting Snowbowl. On November 29th, the court ruled against the Hopi Tribe case, mainly on the ground that the injuries they claimed would be brought to them by artificial snow, did not threaten private property or pecuniary interests!

Christine Prat

 

On Novembre 29th, Klee Benally sent this message onFacebook:

 

Some excerpts of the ruling

¶2        The use of reclaimed wastewater for snowmaking on northern Arizona’s San Francisco Peaks has been extensively debated and litigated. This case is the latest chapter of that dispute. Over sixteen years ago, the City of Flagstaff contracted to sell reclaimed wastewater to Arizona Snowbowl Resort Limited Partnership (“Snowbowl”) for artificial snowmaking at its ski area on the Peaks. Because the Peaks are located on federal land, this prompted the United States Forest Service to conduct a lengthy environmental impact inquiry, culminating in that agency’s approval. Thereafter, various tribes (including the Hopi Tribe), environmental groups, and other interested parties unsuccessfully challenged the proposed snowmaking under several federal laws, including the Religious Freedom Restoration Act (“RFRA”) of 1993, 42 U.S.C. §§ 2000bb to 2000bb-4. See Navajo Nation v. U.S. Forest Serv., 535 F.3d 1058 (9th Cir. 2008) (en banc).

My commentary: On September 21st 2012, Klee Benally and other Peaks Protectors – and myself, for taking pictures – went to the Flagstaff Office of the Forest Service, to deliver a letter addressed to then Secretary of Agriculture Tom Vilsack, with a copy to Mr. Earl Stewart, head of the Forest Service in Flagstaff. After the action, which lasted less than 7 minutes, we stayed outside chatting for some time. At a point, one of the Protectors came to tell us that there was panic inside, that the office was closed, because a bucket brought by one of the Protectors had been spilled. A label on the bucket listed all the chemicals and possibly dangerous stuffs that could be contained in the controversial recycled water. Almost three months later, arrest warrants were issued against several individuals who had taken part in the action. They heard about it – just as I did – from an article published in the Arizona Daily Sun. The spilled bucket seemed to be at the center of the fuss, and the article listed the chemicals supposed to be contained in it. Anyone who had more or less read about the artificial snow dispute could immediately recognize the stuff that opponents claimed was contained in recycled water. The panic at the Forest Service apparently meant that they approved of snowmaking with sewage water without knowing what was in it! Ch. P

¶3        Following that federal court litigation, Snowbowl, the City, the United States Department of Agriculture, and the Hopi Tribe continued to discuss potential alternatives to reclaimed water. No agreement was reached, however, and the Tribe persistently alleged that no proposed administrative actions “could mitigate the adverse effects of using reclaimed wastewater for artificial snowmaking at the Snowbowl.” The City also held public hearings on the matter, at which the Tribe and other interested parties voiced their opposition to the use of reclaimed wastewater on the Peaks. In 2010, the City ultimately voted to proceed with the reclaimed water contract and, after more public comment, denied a motion to reconsider.

¶4        The Hopi Tribe then filed this action in 2011 against the City on various state law grounds, alleging among other things that the City’s “sale of reclaimed wastewater to make artificial snow” is a public nuisance that “will result in unreasonable harm to the environment and the Hopi Tribe.” As described in the Tribe’s complaint, “[r]eclaimed wastewater is water that has been used and circulated through the City’s

municipal water sewer system, has passed through a treatment facility, and meets certain standards.” The Tribe further alleged it “has special interests in the environment, including the flora and fauna, of the San Francisco Peaks in the immediate vicinity of the Snowbowl Resort Area.” The Tribe also claimed it “will suffer specific injury” from the “runoff, windblown snow, increased unnatural noise, and elevated air pollution [that] will pervade beyond the Snowbowl Resort Area” and into areas the Tribe uses “for ceremonial practices, hunting[,] . . . the gathering of natural resources[,] . . . and utilitarian purposes.” For example, “[n]atural resources that the Hopi collect, as well as shrines, sacred areas, and springs on the Peaks will come into contact with the blown reclaimed wastewater,” “negatively impact[ing]” the Tribe’s use of the wilderness and surrounding areas. More broadly, the Tribe alleged that “the Snowbowl expansion project,” “additional traffic,” and the very “presence of the Snowbowl Resort” itself will adversely impact the “natural environment” and unduly interfere with the Tribe’s cultural use of the public wilderness for religious and ceremonial purposes.

About additional traffic, French public radio said a few years ago, during the big rush to the ski stations in the Alps, that, with that additional traffic, the level of pollution on the highest tops equaled that of central Paris in the rush hours. Ch. P

¶16      The dissent argues that “[t]hese cases do not require that the interest at stake be a property or pecuniary interest.” Infra ¶ 52. Perhaps not expressly, but they all involved damage to or interference with such an interest and do not support recognizing    a new place-of-special-importance category. And we see good reason for generally adhering to a property- and pecuniary-interest-based approach because, unlike the proposed new category, it comports with the underlying, two-part rationale for the special injury requirement.

 

In short, although the Law does not clearly require it, people can complain about increased injuries only if they threaten private property or pecuniary interests, and forget about health or environment! CAPITALISM IS THE ENEMY OF MOTHER EARTH!

Christine Prat

 

 

 

UNE COUR D’ARIZONA SE PRONONCE CONTRE LA TRIBU HOPI DANS L’AFFAIRE DE L’UTILISATION D’EAUX USEES POUR FAIRE DE LA NEIGE ARTIFICIELLE

In English

Une Cour d’Arizona s’est prononcée contre la plainte déposée par la Tribu Hopi contre la vente d’eaux usées recyclées par la Ville de Flagstaff à la station de ski Arizona Snowbowl, afin de fabriquer de la neige artificielle. C’était le tout dernier recours des opposants à la station de ski. D’autres groupes – Autochtones et écologistes – s’étaient opposés à Snowbowl pendant des décennies. La Coalition Save the Peaks est allée jusqu’à la Cour Suprême, en vain. Les tribunaux ont finalement interdit à tous les groupes et individus qui étaient déjà allés en justice contre Snowbowl d’entreprendre toute autre affaire en justice, prétendant que l’affaire avait déjà été jugée et qu’il est interdit de remettre en cause une affaire jugée. Un avocat a été menacé d’être rayé du barreau. La justice a donné l’ordre de supprimer le site web Save the Peaks! La plainte de la Tribu Hopi contre la vente d’eaux usées recyclées de la Ville de Flagstaff à la station Snowbowl était vraiment le dernier recours. La plainte a été rejetée le 29 novembre 2018, en gros parce que les inconvénients occasionnés aux populations ne touchaient ni à des propriétés privées, ni à des intérêts pécuniers!

Christine Prat

L’affaire opposant la Tribu Hopi à la Ville de Flagstaff était le tout dernier recours. Le 29 novembre 2018, la Cour s’est prononcée contre la Tribu Hopi.

Klee Benally, Diné, a envoyé un message sur Facebook, le 29 novembre (traduction plus bas):


“Une Cour d’Arizona a décidé contre la Tribu Hopi dans la lutte contre la fabrication de neige avec l’eau des égouts. ‘Nous n’avons aucune protection de notre liberté religieuse en ce qui concerne nos sites sacrés, notre survie culturelle est menacée. Cette lutte n’est pas terminée tant que notre culture ne sera pas terminée, nous ne laisserons pas cela se produire.’ Il vaut la peine de lire le texte de la décision [en anglais], l’opinion adverse est remarquable: https://t.co/ywuIASKDuB
La Ville de Flagstaff et le Service des Forêts sanctionnent le génocide culturel et en profitent, pour plus d’informations: www.protectthepeaks.org
#protectthepeaks #protégezlespics #stopsnowbowl #nonasnowbowl #defendthesacred #sacredsites #sitessacrés — sur les San Francisco Peaks.”

Quelques extraits de la décision du tribunal

¶2        L’utilisation d’eau recyclée pour faire de la neige sur les Pics San Francisco, dans le nord de l’Arizona, a été amplement débattue et plaidée. Cette affaire est le dernier chapitre de ce conflit. Il y a plus de 16 ans, la Ville de Flagstaff a signé un contrat de vente d’eaux usées recyclées à la station Arizona Snowbowl Ltd (“Snowbowl”), pour fabriquer de la neige artificielle sur ses pistes de ski sur les Pics. Les Pics étant situés sur des terres fédérales, cela a amené le Service des Forêts des Etats-Unis à entreprendre une longue enquête sur l’impact environnemental, qui s’est conclue par l’approbation du Service. Après cela, diverses tribus (y compris la Tribu Hopi), des groupes écologistes et d’autres parties concernées, ont vainement attaqué le projet de fabrication de neige, s’appuyant sur plusieurs lois fédérales, entre autres la Loi de Rétablissement de la Liberté Religieuse (“RFRA”) de 1993, 42 U.S.C. §§ 2000bb to 2000bb-4. Voir Nation Navajo contre U.S. Forest Serv., 535 F.3d 1058 (9ème Circuit 2008) (en session plénière).

Commentaire: Le 21 septembre 2012, Klee Benally et d’autres protecteurs des Pics portant des bannières – et moi-même, chargée des photos et vidéos – sont allés au bureau de Flagstaff du Service des Forêts, pour remettre une lettre adressée au Ministre de l’Agriculture de l’époque, Tom Vilsack, avec copie au directeur local du Service des Forêts, M. Earl Stewart. L’action terminée, nous sommes restés dehors à bavarder pendant un moment. Un des participants est venu nous dire qu’il y avait de l’affolement à l’intérieur, que le bureau était fermé, à cause d’un seau d’eau amené par un participants, sur lequel étaient indiqués tous les produits potentiellement dangereux contenus dans l’eau recyclée. Près de trois mois plus tard, des mandats d’arrêt ont été promulgués contre quelques-unes des personnes présentes le 21 septembre. Elles l’ont appris – tout comme moi – par un article du quotidien régional Arizona Daily Sun. Le seau renversé était au cœur des accusations. Le quotidien publiait la liste des produits contenus dans l’eau du seau. Quiconque a quelque peu suivi l’affaire de la neige artificielle pouvait reconnaître immédiatement les produits qui, selon les opposants, avaient été trouvés dans l’eau recyclée. L’affolement du Service des Forêts semble indiquer qu’ils ont donné leur accord pour l’emploi d’eau recyclée sans savoir ce qu’il y avait dedans. Ch. P

3        Suite aux plaidoyers auprès de cette cour fédérale, Snowbowl, la Ville, le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis et la Tribu Hopi, ont continué de discuter d’alternatives possibles à l’eau recyclée. Aucun accord n’a été trouvé, […]

En 2010, la Ville a finalement voté en faveur du contrat d’eau recyclée, et, a rejeté une motion demandant de reconsidérer sa position. Ch. P

¶4        La Tribu Hopi a par suite déposé cette plainte en 2011, contre la Ville de Flagstaff, sur la base de diverses lois de l’état, affirmant entre autres que “la vente par la Ville d’eaux usées recyclées pour faire de la neige artificielle” constituait une nuisance publique qui “résulterait en dommages déraisonnables pour l’environnement et la Tribu Hopi.” […] La Tribu a également affirmé qu’elle “avait des intérêts spéciaux dans l’environnement, entre autres la flore et la faune des Pics San Francisco, au voisinage immédiat de la Zone de la Station Snowbowl.” La Tribu a également prétendu qu’elle “souffrirait de torts spécifiques” dus aux “écoulements, à la neige emportée par le vent, à l’accroissement de bruits non naturels, et à l’augmentation de la pollution de l’air [qui] se répandrait, au-delà du site de la Station Snowbowl” et dans des zones que la Tribu utilise “pour des cérémonies, pour la chasse, … la cueillette de ressources naturelles [,] … et des buts utilitaires.” Par exemple, “des ressources naturelles que les Hopis cueillent, tout comme des sanctuaires et tombeaux, des sites sacrés, et les sources des Pics, entreront en contact avec l’eau recyclée soufflée par le vent,” “impactant négativement l’utilisation par la Tribu des zones sauvages et des zones aux alentours. Plus largement, la Tribu affirme que “le projet d’expansion de Snowbowl,” “la circulation routière supplémentaire”, et la “présence même de la Station Snowbowl” aura des effets pernicieux sur l'”environnement naturel” et interférera excessivement avec l’utilisation par la Tribu de la zone sauvage publique dans des buts religieux et cérémoniaux.

Concernant la circulation routière, nos chaînes publiques, France-Info et France-Inter, ont dit, il y a quelques années, au cours des embouteillages des vacances de février, que quand les touristes se précipitaient tous vers les stations de ski, la pollution sur les plus hauts sommets atteignait le même niveau que dans les rues de Paris aux heures de pointe. Ch. P

¶16      La partie adversaire avance que “[c]es affaires n’exigent pas que l’intérêt en jeu soit une propriété [privée] ou soit pécunier.” Infra ¶ 52. Peut-être pas explicitement, mais elles impliquent toutes un dommage ou une interférence à un tel intérêt et ne peuvent admettre de reconnaître une nouvelle catégorie de cas-d’ importance-spéciale. Et nous voyons de bonnes raisons d’adhérer généralement à une approche fondée sur la propriété ou l’intérêt pécunier, parce que, au contraire de la nouvelle catégorie proposée, elle comporte, sous-entendue, une justification en deux parties pour l’exigence de tort spécial.

 

En clair, bien que la Loi ne l’exige pas explicitement, on ne peut se plaindre d’un inconvénient nouveau, quel que soit sa gravité, que s’il touche à la propriété privée ou aux intérêts pécuniers! CAPITALISM IS THE ENEMY OF MOTHER EARTH!

Christine Prat

 

 

FRONTIERE US/MEXIQUE: MIGRANTS ET REFUGIES POLITIQUES BLOQUES A TIJUANA, GAZES PAR LES FLICS US

Des milliers de migrants et demandeurs d’asile sont bloqués à la frontière. Une équipe de Unicorn Riot – une asso de reporters bénévoles pour infos alternatives – est allée à la frontière, d’abord côté Etats-Unis, au sud de San Diego, le 20 novembre, puis à Tijuana, au Mexique, le 27 novembre. Voir ci-dessous versions sous-titrées en français.

Le photographe Rob Wilson était également sur place pour prendre des photos. Le 25 novembre, il a envoyé un message sur Facebook, pour alerter l’opinion: il a vu les flics US tirer des grenades et des balles en caoutchouc sur des familles, même des flics fédéraux Mexicains ont été blessés. Il a pris de nombreuses photos, et en a mis quelques-unes sur Facebook. Son message et certaines de ses photos ont été publiés sur Censored News. Il demande de partager au maximum…

Christine Prat

 

Vidéo de l’arrivée d’une caravane de réfugiés à Tijuana, par Unicorn Riot, 27 novembre 2018

 

Vidéo de la frontière, avant l’arrivée des réfugiés, au sud de San Diego, Californie, par Unicorn Riot, 20 novembre 2018

 

 

DECLARATIONS DE LEONARD PELTIER ET DU ILPDC, NOVEMBRE 2018

Publiées sur Censored News
20 novembre 2018
Traduction Christine Prat

 

 

Chers Amis et Parents,

Ça a été mouvementé, ici au Bureau National, et je vous envoie les dernières informations sur nos besoins d’aide financière. Nous avons besoin d’aide pour payer les coûts légaux de Leonard, pour son transfert et pour son affaire relevant du Premier Amendement, dans l’état de Washington. Nous estimons que nous aurons besoin de collecter 5000 dollars avant la fin de 2018. Pour ceux de ses soutiens qui ont besoin d’une déduction fiscale, nous sommes une organisation selon l’article 501c3 et nous serons heureux de vous envoyer une déclaration pour l’année fiscale 2018.

Leonard a demandé à être transféré de USP Coleman, en Floride, à FCI Oxford, Wisconsin. Ce transfert permettrait à Leonard d’être dans l’établissement fédéral le plus proche de sa famille. Ce serait à 7-8 heures de voiture au lieu des 24 heures pour aller voir Leonard à Coleman, Floride. Il a reçu un bulletin de bonne santé du docteur qui l’a opéré du cœur en septembre dernier, et il a terminé son programme à Coleman, ce qui le rend éligible pour ce transfert. Cependant, les autorités de la prison disent qu’il a un empêchement médical et ne peut être transféré pour le moment. Leonard veut faire appel auprès du système juridique de la prison. S’ils rejettent sa demande de transfert, nous irons au tribunal fédéral pour demander le transfert et nous demanderons votre soutien pour adresser des lettres dans un futur proche!

L’affaire selon le Premier Amendement, avec l’avocat Lawrence Hildes, de Bellingham, Washington {PELTIER V. SACKS, 17-5209 RBL, USDC FOR THE WESTERN DISTRICT OF WASHINGTON}, suit son cours. Un petit résumé de l’avocat Hildes: “Après avoir passé les preuves et les arguments en revue, un Juge Fédéral conservateur de Tacoma, a nullifié la Motion de rejet de l’Etat, soutenant que, à moins que l’art soit propriété du gouvernement, le droit de contrôler son message appartient à l’artiste, qu’il est anticonstitutionnel de censurer des œuvres d’art ou toute autre forme d’expression au prétexte que l’artiste/auteur est controversé, – en fait, c’est là que la protection du  Premier Amendement s’exerce le plus -, et que la publicité pour l’exposition ayant été publique, tout comme la participation de Leonard, et que le public ait été encouragé à assister à l’exposition et ses programmes de conférences ou culturels, et que, de ce fait, il s’agissait d’un forum publique avec la protection complète pour Leonard.” Nous attendons une date pour le jugement au début de l’année prochaine, et l’avocat Hildes a l’intention d’emmener Leonard à Tacoma pour le jugement. Nous vous verrons tous là-bas!

Un autre point positif est que le frère de l’AIM de Leonard, Edgar Bear Runner de Pine Ridge, lui rendra visite le premier weekend de décembre et sera de retour à Pine Ridge pour le serment de son petit-fils Julian Bear Runner, comme Président Tribal de la Nation Sioux Lakota Oglala.

Pour finir, ci-joint la déclaration de Leonard à tous ses amis, sa famille et ses soutiens pour la Journée Nationale de Deuil du 22 novembre 2018 [le même jour que ‘Thanksgiving’, et contre ‘Thanksgiving’ – Ch. P].

Merci de votre soutien à nos efforts pour LIBERER Leonard Peltier.

Paulette, Bureau National

 

 

Déclaration d’Amour et de Respect de votre frère, Leonard Peltier

Mes salutations à mes Sœurs, Frères, Anciens, Amis et Soutiens.

Et bien, ici, malheureusement, c’est encore une année de plus, et je vous écris toujours d’une cellule de prisonnier. Je souffre encore de mes maladies sans savoir si j’aurai jamais les traitements nécessaires. MAIS je suis en vie et respire encore, toujours espérant, souhaitant, priant, non seulement pour mes souffrances, mais pour toutes les Nations Autochtones et les Gens du monde entier qui se préoccupent avec des sentiments positifs de ce qui arrive à Notre Mère la Terre et contre les crimes commis par Wasi’chu à cause de sa rapacité pour SES ressources naturelles.

Il ne semble pas que des changements pour le bien et la sécurité de Notre Mère la Terre se produiront bientôt. Mais les Gens qui ont bon cœur se battent, et quelquefois, des Gens de bien gagnent des batailles contre ce mal, et pour réaliser LES Changements, les réseaux de sécurité, dont nous avons besoin pour nos petits-enfants et arrière-petits-enfants, afin qu’ils puissent vivre des vies heureuses et réussies, ou au moins des vies décentes, que la plupart des pauvres et non-privilégiés de ma génération n’auront jamais connu dans leurs courtes vies.

Alors, je me rassied et regarde le monde, et je me demande si je reverrai jamais le monde extérieur, libéré de cette cellule? A 74 ans, ça ne se présente pas très bien. MAIS je garde mes espoirs et prie aussi fort que je peux pour que ça arrive. Sinon, quand ils m’enterreront, je veux être étendu face contre terre, avec une note épinglée sur mon cul, avec en majuscules et en gras, “EMBRASSE MON CUL!!”… juste au cas où quelqu’un voudrait étudier mes os dans de nombreuses années 🙂 !!

Pour parler d’un sujet plus agréable, une de mes petites-filles, Ashley, est à l’Université d’Arizona, à Flagstaff, et veut devenir Femme Médecine! C’est merveilleux n’est-ce pas? Ma chère petite, Docteur! Wow! Qu’est-ce que je suis fier! Vous ne pouvez pas vous imaginer! J’aurais besoin d’un peu d’aide maintenant et aussi pour elle; ne m’envoyez rien, envoyez-le au ILPDC en marquant ‘pour elle SEULEMENT’! Elle a entrepris un long voyage, donc elle aura besoin d’aide de temps en temps. Un jour, si elle continue ses études de médecine, je sais que les choses peuvent changer au cours du temps, mais si elle réussit, elle apportera une aide énorme aux hôpitaux des Nations Autochtones.

Mon ami Harvey Arden s’est éteint hier samedi 17 novembre 2018, à 17h20. C’était un homme très bon et très gentil, qui aimait les Autochtones, les pauvres, et les malades. Il nous manquera à tous. J’espère qu’il fait un bon voyage vers le Monde de l’Esprit, et j’espère que nos Parents seront là-bas pour l’accueillir à bras ouverts; ça lui ferait beaucoup plaisir. A bientôt, mon Kola.

Politiquement, nous gagnons enfin des points au Congrès: deux remarquables dames Autochtones ont réussi à entrer à la Chambre des Représentants! Il s’agit de Sharice Davids, de Ho Chunk dans le Wisconsin, pour le Kansas et de Deb Haaland, Pueblo Laguna, pour le Nouveau-Mexique. A Pine Ridge, MON neveu Julian Bear Runner a réussi à devenir Président de la grande Nation Lakota! J’entend dire que de plus en plus d’états suppriment la Journée de Christophe Colomb! Bon dieu, nous pourrions même gagner la Guerre pour la Survie. 🙂

Mes dernières pensées pour ce jour, que nous les Autochtones appelons Journée de Deuil, vont aux familles de mes Sœurs et Frères de sang et de l’AIM qui sont maintenant dans le Monde de l’Esprit, et je leur dis Lila Pilamaya, merci pour votre amour et votre travail pour LE Peuple.

Mes pensées sont aussi avec les jeunes, comme les Protecteurs de l’Eau, et tous les gens, jeunes ou vieux, qui s’efforcent de protéger Notre Mère la Terre. J’espère qu’un jour dans un futur proche, je serai avec vous, participerai à cette marche, et me joindrai à vous pour cette fête préparée par les Autochtones et de merveilleux soutiens qui se sont rejoints aujourd’hui pour honorer nos Ancêtres.

Dans l’Esprit de Crazy Horse

Doksha

Leonard Peltier

 

 

PICS SAN FRANCISCO: ACCES A LEUR SITE SACRE INTERDIT A DES AUTOCHTONES LORS DE L’OUVERTURE DE LA STATION DE SKI

 

Par www.protectthepeaks.org
Publié par Indigenous Action Media
Egalement publié sur Censored News
Vendredi 16 novembre 2018
Traduction Christine Prat

 

Flagstaff, Arizona – Poursuivant des années de destruction de l’environnement, de menaces pour la santé publique, et de profanation et d’attaques contre le mode de vie des Autochtones, la station de ski Arizona Snowbowl a ouvert la saison ce vendredi, avec de la neige artificielle faite de millions de litres d’eaux usées recyclées. La police a bloqué une partie des Pics San Francisco, une montagne du Nord de l’Arizona sacrée pour plus de 13 Nations Autochtones et gérée par le Service des Forêts des Etats-Unis, en tant que terre publique. Les flics ont menacé d’arrêter toute personne sans ticket de ski qui essaierait d’accéder à la zone. Les supporters de Snowbowl ont également essayé d’attaquer des manifestants.

Environs 20 personnes se sont rassemblées pour prier à 7h30 du matin, au pied de la route de Snowbowl, tandis que quatre véhicules des forces de l’ordre patrouillaient et surveillaient le cercle de prière.

Lorsque le groupe a commencé à monter plus haut sur la montagne, il a été suivi par les forces de l’ordre. Plusieurs personnes ont été bloquées et harcelées pour de supposées infractions mineures à la circulation.

A près de 2 km de la station Snowbowl, les gens sont descendus de leurs voitures et ont continué à monter à pied, en chantant et portant des banderoles et des bâtons de prière.

Ray Ray, qui conduisait la manifestation par des prières, déclare: “Ne suis-je pas autorisé à prier ni à aller sur la Montagne Sacrée pour laquelle mes ancêtres et mon peuple ont prié bien longtemps avant que ce soit considéré comme l’Amérique? Qu’un espace sacré puisse être privatisé par une compagnie qui paie pour que mes droits religieux soient retirés, pour que ma liberté d’expression soit retirée, c’est de la tyrannie et de la malveillance de la part de la compagnie, des employés, de la sécurité et des commanditaires de Snowbowl.”

Des véhicules d’assistance ont été déplacés et leurs conducteurs menacés de contraventions pour “obstruction à la circulation”, alors qu’ils suivaient les marcheurs pour assurer leur sécurité.

Plus de 20 agents des forces de l’ordre de divers services, y compris la “Force Antigangs de l’état”, patrouillaient autour de la zone de ski quand le groupe est arrivé.

Des agents des forces de l’ordre, entre autres les Rangers du Service des Forêts, bloquaient l’accès à la seule piste de ski que Snowbowl avait pu ouvrir, et menaçaient quiconque n’avait pas de ticket de ski d’arrestation pour “effraction.” Il y avait un panneau sur lequel on pouvait lire: “Ticket de ski obligatoire au-delà de ce point. Luge interdite. Pas de piétons sur les pentes de ski.”

“C’est notre montagne sacrée, notre église, comment pourrions-nous y être par effraction? Comment pouvez-vous nous interdire l’accès à des terres publiques?” demanda Klee Benally, un bénévole de Protectthepeaks.org, aux Sheriffs du Comté de Coconino et aux Rangers du Service des Forêts. “Où s’arrêtent les terres publiques? Qu’est-ce qui vous donne le droit de m’interdire l’accès à mon église?” demanda K. Benally, mais les agents refusèrent de répondre à ces questions. Le Sheriff du Comté répondit: “Si vous dépassez ce panneau, vous serez arrêté.”

Quand il fut de nouveau demandé où s’arrêtaient les terres publiques et pourquoi les Peuples Autochtones n’étaient pas libres de se promener sur la montagne, le Ranger du Service des Forêts déclara: “Vous comprendrez au tribunal.”

Vintrivia Zee, qui habite à Flagstaff et avait rejoint le rassemblement de prière et la manifestation dit: “Les flics ne savaient même pas pourquoi nous ne pouvions pas aller sur la montagne. Ils ont tout simplement violé nos droits.”

“A 25 ans et en tant que femme Autochtone, je vois et ressens la lutte de mon peuple et le racisme dans la ville de Flagstaff, adjoignant [la Réserve Navajo].” Dit Tylene Halfmoon, “j’avais le sentiment d’avoir des devoirs envers mes ancêtres, et tous les peuples Autochtones qui souffrent d’être SDF, de la dépendance à la drogue et à l’alcool, de foyers brisés, de violence conjugale, d’être visés par la police simplement parce que leur peau est trop brune, et pour mes grand-mères qui ont eu une vie si dure, à l’époque. Tout bien considéré, aujourd’hui j’ai eu l’espoir qu’il y avait encore des gens pour qui ça importe, et c’est quelque chose qu’il faudra continuer et enseigner à nos générations futures, pour qu’elles comprennent que nous ne sommes pas un peuple faible: nous sommes forts, tenaces, résilients, et nous sommes toujours là, même après qu’ils aient essayé de nous éliminer par un génocide de masse” dit T. Halfmoon.

“De notre eau, notre terre et notre air, à la position même que nous prenons sur terre, ils veulent nous prendre tout ça” dit Ray.

“En tant que Musulmane, je reconnais la valeur des sites sacrés, parce que nous avons les nôtres, dans ma religion. Voir cette montagne continuellement profanée pour des profits capitalistes, et ceci complètement contre la volonté de 13 Nations Autochtones qui étaient ici des dizaines de milliers d’années ou plus avant que ce soi-disant pays soit créé!” dit Sumayyah Dawud, qui était venue de Phoenix pour offrir son soutien. “Ce qu’ils font est inacceptable, et c’est pourquoi je suis venue aujourd’hui, et pourquoi j’étais déjà venue par le passé et continuerai à résister à cette insulte coloniale, et à la violence d’état et à l’oppression coloniale. Nous faisons face à un changement climatique catastrophique, et ce qu’ils font à cette montagne avec cette neige d’eaux usées contribue à la violence contre la terre.”

Alors que le groupe résistait, tenant des banderoles et scandant leurs slogans, deux supporters de Snowbowl ont tenté de pénétrer de force dans la foule et d’attaquer des manifestants. Ils ont vite réagi, défendu leurs amis et scandé leurs slogans.

“J’ai ressenti tellement de niveaux de violence et d’oppression contre des gens qui résistent pour leur survie, au cours de cet incident” dit Mary Begay, qui a habité Flagstaff toute sa vie et est Protectrice de la Montagne bénévole, “nous marchions en pleine profanation quand nous avons été bloqués par les forces de l’ordre qui ne protégeaient que la compagnie et ses bénéfices. Les protecteurs de la montagne ont été constamment insultés par les skieurs, et deux femmes parmi les protecteurs de la montagne, ont été agressées physiquement par un homme qui frappait leurs visages avec le bord de sa planche de surf, et elles auraient été blessées sérieusement, si elles n’avaient pu la bloquer de leurs mains à temps. Nous ne nous laisserons pas intimider par la police ou les supporters racistes de Snowbowl. Si les sites sacrés et la survie culturelle sont attaqués, nous devons nous défendre” dit Mary Begay.

Snowbowl est la seule station de ski au monde qui fait de la neige avec des eaux usées. Ils sont autorisés par le Service des Forêts à utiliser près de 700 millions de litres d’eaux usées par saison. Elles sont acheminées par un tuyau de la ville de Flagstaff, qui maintient son contrat de vente d’eaux usées à la station.

“Que des gens soient prêts à payer pour skier sur une rivière gelée d’eaux usées est ridicule” dit Eva Malis. “Il a été prouvé que ces eaux usées contiennent des produits dangereux et des agents cancérigènes, et l’EPA n’exige ni tests ni remèdes pour les produits pharmaceutiques et les hormones trouvés dans ces eaux.”

La présence de Snowbowl sur les Pics San Francisco est controversée depuis longtemps. La station de ski opère grâce à un permis spécial d’utilisation sur des terres publiques gérées par le Service des Forêts des Etats-Unis. Pendant des décennies, ça a fait l’objet de nombreuses poursuites en justice qui ont constitué un précédent pour la liberté religieuse et les sites sacrés des Autochtones.

Le Service des Forêts a approuvé l’expansion de la zone skiable et l’utilisation d’eaux usées pour faire de la neige en 2005.

Les poursuites en justice de groupes écologistes et de Nations Autochtones ont finalement échoué, et Snowbowl a commencé à faire de la neige d’eaux usées recyclées en 2012. La Tribu Hopi est actuellement en conflit avec la ville de Flagstaff à propos de son contrat de vente d’eaux usées à Snowbowl, et une décision de la Cour Suprême d’Arizona pourrait tomber d’un jour à l’autre.

Pour plus d’informations (en anglais): www.protectthepeaks.org
En français: résumé de l’historique de la station de ski et de la lutte contre et tous les articles traduits

Photos © www.protectthepeaks.org

 

 

Publié sur Censored News
8 novembre 2018
Traduction Christine Prat

UN COUP POUR LE PROJET D’OLEODUC KEYSTONE XL, UN TRIBUNAL INVALIDE LE RAPPORT ENVIRONNEMENTAL DU GOUVERNEMENT TRUMP ET BLOQUE LA CONSTRUCTION

GREAT FALLS, Montana – Un juge fédéral a décidé ce jour que le gouvernement Trump avait enfreint les lois sur l’environnement en approuvant un permis fédéral pour le projet d’oléoduc pour sables bitumineux Keystone XL, de la compagnie TransCanada. Le juge a bloqué toute construction sur l’oléoduc et ordonné au gouvernement de revoir le rapport environnemental.

Cette décision constitue un revers important pour un oléoduc sur lequel les investisseurs se posent déjà de sérieuses questions. TransCanada n’a toujours pas annoncé de Décision Finale d’Investissement indiquant si la compagnie reprendrait la construction du Keystone XL, si elle obtenait les permis nécessaires.

Le Juge Brian Morris, du Tribunal de District, a trouvé que le fait que le gouvernement s’était appuyé sur une étude environnementale dépassée, de 2014, enfreignait la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, la Loi sur les Espèces Menacées et la Loi sur la Procédure Administrative. Cette décision fait suite à celle du 15 août 2018 qui exigeait une étude supplémentaire du nouveau trajet par le Nebraska.

Le Tribunal demande que le Département d’Etat revoie la déclaration d’impact environnementale du projet pour évaluer les changements exceptionnels des marchés pétroliers qui se sont produits depuis que l’étude précédente ait été achevée en 2014; prenne en considération les effets sur le climat d’une approbation simultanée du Keystone XL et d’autres oléoducs pour sables bitumineux; étudie les nombreuses ressources culturelles le long du trajet de l’oléoduc; examine les risques majeurs posés par d’éventuelles marées noires sur l’eau toute proche et sur la vie sauvage.

Le Département d’Etat doit aussi fournir une explication raisonnée de sa décision d’approuver le permis, après que le gouvernement Obama l’ait refusé il y a tout juste trois ans, sur la base des mêmes faits.

Se fondant sur ces infractions, le tribunal a ordonné au Département d’Etat de revoir son étude environnementale et a interdit tout travail sur le trajet proposé – qui traverserait le Nebraska, le Dakota du Sud et le Montana – jusqu’à ce que l’étude soit complète. Le Keystone XL transporterait jusqu’à 130 millions de litres par jour de sables bitumineux du Canada – l’une des sources d’énergie les plus sales du monde – en passant par des sources d’eau vitales et l’habitat d’espèces sauvages, jusqu’aux raffineries du Golfe du Mexique.

Les plaignants, le Conseil des Ressources des Plaines du Nord, Bold Alliance, le Centre pour la Biodiversité Biologique, les Amis de la Terre, le Conseil de Défense des Ressources Naturelles et le Sierra Club, ont déposé une plainte en mars 2017, auprès de la Cour de District des Etats-Unis pour le District du Montana.

 

 

Ce n’est pas la première fois que la police de Flagstaff poursuit des activistes pour des actions menées des semaines auparavant. En 2012, j’avais moi-même assisté à une action au bureau de Flagstaff du Service des Forêts. Il n’y avait eu aucun incident ce jour-là. J’avais filmé l’action et ma vidéo le montrait. Deux mois et demi plus tard, des participants ont été arrêtés et mis en examen sur la base des images – muettes – de la caméra de surveillance du Service des Forêts. J’étais le principal témoin, mais j’étais repartie en France. Le procureur a refusé ma vidéo prétendant qu’elle avait pu être changée. Les autres témoins n’étaient plus là, ou leurs souvenirs pouvaient être mis en doute. Il est évident que ces agissements sont délibérés et ont pour but de se débarrasser des témoignages en faveur des accusés.

Christine Prat

 

Par Indigenous Action Media
Mercredi 14 novembre 2018
Also published on Censored News
Traduction Christine Prat

 

TERRITOIRE OCCUPE DE FLAGSTAFF, AZ – La nuit dernière, la police de Flagstaff a traqué et cité à comparaître, un organisateur pour son rôle supposé dans une manifestation de rue le mois précédent, le jour maintenant reconnu comme ‘Journée des Peuples Autochtones’.

Les flics ont menacé l’organisateur à son travail, disant qu’ils se préparaient à citer d’autres personnes ayant participé à l’action, sur la base d’une surveillance et d’une enquête de près d’un mois.

D’après le rapport de police obtenu ce matin, au moins 13 personnes, des organisateurs Autochtones et des soutiens, seraient accusés du délit d'”Obstruction d’une artère publique” pour leur rôle supposé dans l’action. Le rapport dit que d’autres doivent encore être identifiés par les réseaux sociaux et d’autres formes de surveillance.

“Nous ne nous laisserons pas réduire au silence par ce qui est clairement une attaque politique destinée à décourager de futures actions pour la justice dans nos communautés” déclara Maile Hampton, une des personnes menacées de poursuites. “Le jour où les officiels de la ville célèbrent leur déclaration vide de ‘Journée des Peuples Autochtones’, cette manifestation demandait la justice pour les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées; la fin des expulsions de masse et de la détention d’immigrants; que la ville rende compte de son rôle hypocrite dans la profanation des San Francisco Peaks; et fasse quelque chose au nombre hors de proportions d’arrestations d’Autochtones dans cette ville. Que je doive maintenant faire face à la répression d’état pour avoir demandé la justice n’est pas une surprise, c’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés en résistant au génocide culturel.”

“Pour moi, ce n’est pas une coïncidence si ces accusations arrivent à la veille d’une manifestation prévue pour ce vendredi, contre la profanation des San Francisco Peaks” dit Klee Benally, qui est également poursuivi. “Je ne me laisserai pas intimider par la répression d’état, je continuerai à me défendre et à honorer mes ancêtres et les générations futures par ces actions.”

Le rassemblement a en particulier dénoncé le nombre disproportionné d’Autochtones menacés et poursuivis à Flagstaff.

“Cette attaque politique démontre une fois de plus qu’il y a un grave problème d’acharnement policier contre la communauté Autochtone” dit Klee Benally.

D’après le recensement le plus récent, les Autochtones constituent 10% de la population, mais près de la moitié des arrestations annuelles.

 

Les organisateurs du rassemblement avaient déjà appelé à ces actions immédiates:

  • Poursuite du boycott d’Arizona Snowbowl et annulation par la ville de Flagstaff de son contrat avec la station de ski
  • Arrêt du profilage racial et de la collaboration avec l’I.C.E. [police de l’immigration et douanes] et ensuite, abolition de la police dans nos communautés en instaurant des réseaux de soutiens à la communauté, et des options de justice transformatrice et réparatrice
  • Suppression de l’ordonnance contre le camping et de toutes les politiques contre les SDF
  • Dons de sacs de couchage et de vêtements d’hiver pour nos parents SDF à Táala Hooghan Infoshop (1704 N 2nd St).

 

En savoir plus sur l’action du 8 octobre