Le Mur frontière – dont la construction a commencé bien avant Trump – divise des populations, des familles, des villages.

La frontière actuelle est le résultat d’une guerre déclarée par les Etats-Unis au Mexique en 1846, qui s’est terminée par le Traité Guadalupe-Hidalgo, par lequel les Etats-Unis ont conquis un immense territoire.

Voir de nombreux articles sur les problèmes posés par le mur aux populations.

Les Autochtones des Etats-Unis sont entièrement solidaires du mouvement Black Lives Matter. Il faut dire qu’ils subissent le même sort depuis 1492, quelques soient les gouvernements. Malheureusement, en France, les médias dominants ont depuis longtemps fait croire à l’opinion publique que les Autochtones étaient en voie de disparition, quasiment inexistants, et qu’hélas il est trop tard pour s’en préoccuper. En fait, depuis que ça ne se fait plus d’exterminer des populations ouvertement, la population Autochtone a recommencé à augmenter, et ne veut plus se laisser faire. En proportion de la population, encore plus d’Autochtones sont incarcérés et tués par des flics que de Noirs. Actuellement, non seulement les flics n’hésitent pas à tuer dans les manifestations, mais des groupes fascistes, racistes et néo-nazis, convaincus de leur impunité, attaquent les manifestants, les gens de couleur, les LGBTQ, et, bien sûr, les Autochtones.

Christine Prat

PARLEZ AUX FASCISTES DANS UN LANGAGE QU’ILS PEUVENT COMPRENDRE

Par Indigenous Action
Septembre 2020

Notre interprétation de la classique assertion antifasciste, à savoir que des protestations pacifiques n’arrêteront pas le fascisme.

Ceux qui appellent à des « manifestations pacifiques » ignorent la réalité, que la guerre de colonisation brutale et sanglante n’a jamais cessé. Honorer nos ancêtres et les générations à venir signifie défendre activement nos communautés et nos terres.

Pour les vies perdues au cours du puissant soulèvement #BlackLivesMatter . Pour tous ceux qui, dans les rues, ne reculerons pas face à la violence fasciste. La solidarité signifie attaquer.

Un poster réalisé par Indigenous Action Media, pour lutter contre l’alcoolisme chez les Autochtones.

Par Indigenous Action
Septembre 2020

NOTRE CULTURE EST PLUS FORTE QUE LEUR POISON

L’alcool est une arme économique et politique utilisée par les colonisateurs pour manipuler, contrôler et anéantir les Peuples Autochtones. Par des actes racistes déshumanisants, beaucoup des nôtres sont devenus un stéréotype haï par la société colonialiste de peuplement. Cette déshumanisation permet à la violence perpétrée contre nous et le territoire de devenir une pratique acceptée. C’est aussi une violence que certains des nôtres internalisent et redirigent contre eux-mêmes, leurs familles et leurs communautés. Nous encourageons à limiter ces dommages et cherchons à briser la stigmatisation sociale en politisant la discussion autour de la sobriété. En nous efforçant de maintenir nos vies indépendantes de l’influence des poisons du colonisateur, nous célébrons le caractère sacré de la sobriété et honorons nos ancêtres. Brisez le cercle pour les générations futures. Un Autochtone sobre est un Autochtone dangereux.

Plus de 900 essais nucléaires ont été effectués dans le territoire Shoshone, dans le Nevada, aux Etats-Unis. Les habitants en subissent encore les conséquences.

Par Ian Zabarte
Sur Censored News
D’abord publié dans Al Jazeera
29 août 2020
Traduction Christine Prat

Vous ne savez jamais ce qui vous tue quand c’est fait en secret.

J’ai vu mon oncle souffrir d’un horrible cancer qui dévorait sa gorge, et mon grand-père mourir d’une maladie auto-immune connue pour être causée par l’exposition à des radiations. Ils ont dit qu’il avait fait une crise cardiaque, mais quand votre peau tombe, le stress fait pression sur votre cœur.

Beaucoup de mes cousins sont morts. L’an dernier, mon cousin, qui a environ 50 ans, a eu un défibrillateur placé dans sa poitrine. Maintenant, sa fille, une enfant en bas âge, a aussi des problèmes cardiaques. A peu près à la même époque, un autre cousin m’a dit que sa mère avait un cancer. Et une semaine plus tard, il a appris qu’il en avait un aussi.

Il y a quelques mois, un ancien d’ici est décédé d’une forme rare de tumeur au cerveau.

Chaque famille est affectée. Nous avons eu des retards mentaux et physiques, des leucémies, des enfants leucémiques, et toutes sortes de cancers.

Le complexe militaro-industriel

Je suis le chef de file [en anglais ‘Principal Man’] des bandes de l’ouest de la Nation Indienne Shoshone – la nation la plus bombardée sur terre. Notre pays couvre environ 104 000 km², de l’ouest de Las Vegas, dans le Nevada, jusqu’à la Rivière Snake, dans l’Idaho, y compris une bande large de 563 km dans le Grand Bassin. Il y a approximativement de 25 000 à 30 000 descendants directs de Shoshone, mais les Etats-Unis réduisent beaucoup le nombre en se fondant sur un ‘quota de sang’ (un pourcentage d’ancêtres).

Nous avons été sur ce territoire depuis au moins 10 000 ans.

Notre relation avec les Etats-Unis se fonde sur le Traité de Ruby Valley, signé en 1863. Selon le traité, les Shoshone continuent de posséder le territoire, mais nous avons été d’accord pour que, en échange de 5000 dollars par an pendant 20 ans, payés en bétail et autres marchandises, les Etats-Unis puissent établir des postes militaires sur nos terres, que US mail et des compagnies de télégraphe puissent continuer à y opérer le télégraphe et des lignes de diligences, qu’une ligne de chemin de fer puisse les traverser, que les Etats-Unis puissent y creuser des mines.

Mais juste avant la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, nous avons commencé à être débordés par le complexe militaro-industriel des Etats-Unis, de façons que nous commençons seulement maintenant à comprendre.

Retombées nucléaires

En 1951, en violation du traité, les Etats-Unis ont établi les Terrains d’Essais du Nevada (qui seraient connus plus tard comme le Site de Tests du Nevada et s’appellent maintenant le Site de Sécurité Nationale du Nevada) en territoire Shoshone, et ont commencé à tester des armes nucléaires – sans notre consentement, sans même que nous le sachions. Nous soupçonnons que des scientifiques Nazi, amenés par les Etats-Unis dans le cadre de l’Opération Paperclip – pour aider les Etats-Unis à développer des armes nucléaires – étaient impliqués.

Le 27 janvier 1951, le premier test nucléaire a eu lieu sur notre territoire, une bombe d’1 kilotonne larguée d’un avion sur le site.

Pendant les 40 années suivantes, c’est devenu le premier site de tests pour les armes nucléaires américaines. Environ 928 tests nucléaires ont eu lieu en territoire Shoshone – 100 dans l’atmosphère et plus de 800 souterrains.

Lorsque les Etats-Unis ont largué une bombe atomique sur Hiroshima en 1945, 13 kilotonnes de retombées nucléaires ont arrosé la ville. D’après une étude de 2009 parue dans le Nevada Law Journal, entre 1951 et 1992, les tests effectués sur nos terres ont causé 620 kilotonnes de retombées nucléaires.

Je suis né en 1964, un an après que les tests nucléaires à l’air libre aient été interdits. Mais les Etats-Unis ont continué à tester des armes de destruction massive sous notre territoire presque toutes les trois semaines jusqu’en 1992.

Les habitants sous le vent

Les retombées de ces tests ont couvert un large territoire, mais ce sont les communautés Autochtones vivant sous le vent par rapport au site qui étaient les plus exposées – parce que nous consommions des animaux et des plantes sauvages, buvions du lait contaminé, vivions de terres contaminées. Pour les Autochtones adultes, le risque d’exposition a été prouvé être 15 fois plus élevé que pour les autres Américains, pour les jeunes ça va jusqu’à 30 fois, et pour les bébés, de l’état de fétus à 2 ans, ça peut aller jusqu’à 50 fois.

Les retombées ont tué la flore et la faune délicate, créant une énorme vulnérabilité dans des milliers de km² de territoire Shoshone. Les pins, que nous utilisons pour la nourriture et le chauffage, étaient exposés, les plantes que nous utilisons comme nourriture et comme médicaments étaient exposées, les animaux que nous mangeons étaient exposés. Nous étions exposés. Résultat, nous avons regardé nos gens mourir. Certains des plus forts défenseurs de notre territoire, sont partis, comme ça.

Mais nous devons protéger notre terre et notre peuple. Notre identité c’est le territoire. Notre identité c’est l’eau pure venue du sol, qui coule depuis des millions, des dizaines de millions, des centaines de millions d’années. Nous considérons cette eau pure comme un médicament. Les gens ont besoin de cette eau pure pour guérir.

Mais ce que nous voyons, c’est que les Etats-Unis négocient pour l’industrie nucléaire, négocient pour l’industrie minière, détruisent notre propriété pour le profit.

Nous ne pouvons plus supporter d’autres risques, que ce soit les tests d’armes nucléaires ou les cendres de charbon ou les forages pétroliers, ni aucune source de radiation.

Les marteaux et les clous

Nous commençons à comprendre ce qui nous est arrivé. Pendant plus de 50 ans, nous avons souffert de ce tueur silencieux et la culture du secret du gouvernement des Etats-Unis a gardé ce silence. Mais nous avons besoin de secours.

Dans les autres parties du monde où il y a eu des catastrophes ou des tests nucléaires – entre autres au Kazakhstan, au Japon, et même à Tchernobyl – il y a des registres de santé pour suivre ceux qui ont été exposés, même si les chiffres sont artificiellement abaissés dans certains pays. Nous n’avons pas cela aux Etats-Unis. Nous n’avons pas cela pour les Autochtones vivant sous le vent. Nous avons besoin de ce genre de tests. Nous avons besoin de registres de santé. Nous avons besoin de contrôle. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps que les disparités de santé qui nous affectent soient identifiées.

Nous devons combattre les Etats-Unis pour leur faire comprendre nos besoins de santé de base.

Nous avons réussi à obtenir des documents déclassifiés dans les années 1990. Mais ils font près de deux millions de pages. Essayer de tout comprendre est décourageant. Nous n’avons aucun financement et nous n’avons pas le soutien des Etats-Unis pour que ce travail soit fait. Alors, nous devons le faire nous-mêmes tout en souffrant de cette crise sanitaire permanente. Et pendant ce temps, les activités militaires continuent sur notre territoire.

Nous continuons à souffrir et à vivre avec la conscience que les radiations sont là, dans le sol, dans nos plantes, dans nos animaux, dans notre peuple.

Tuer les Shoshone n’a jamais fait partie du traité que nous avons signé. Notre peuple ne se serait jamais engagé dans quelque chose qui mènerait à notre propre destruction.

Notre coutume est de partager, mais quand on n’a qu’un marteau, tout sert de clou, et c’est ce que les militaires Américains ont fait, frapper les Shoshone avec des bombes.

Le point de vue exprimé dans cet article est celui de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les choix éditoriaux de Al Jazeera.

SOURCE : Al Jazeera News

Cliquer sur les cartes pour les voir en format lisisble. Photo titre, Censored News, autres photos Christine Prat

Le Coronavirus se répand dans les écoles, et le Vice-Président Navajo rejoint le régime de génocide et de terreur de Trump

Par Brenda Norrell
Censored News
29 août 2020
Traduction Christine Prat

Des temps de Monstres : Le coronavirus se répand rapidement dans les écoles après que Trump ait forcé les écoles à rouvrir sous la menace de suppression de crédits. Le Vice-Président Myron Lizer a rejoint la campagne de Trump, en soutien à ce régime de génocide et de terreur.

Dans son discours prononcé la seconde nuit de la Convention Nationale du parti Républicain, mardi, le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au Président Donald Trump. Lizer dit que Trump avait accordé 8 milliards de dollars de secours selon la loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security) au pays Indien.

Cependant, Lizer n’a pas signalé que le pays Indien avait dû aller en justice pour que les fonds selon la loi CARES soient débloqués, alors qu’ils étaient approuvés par le Congrès des Etats-Unis.

Lizer n’a pas révélé que le gouvernement tribal Navajo avait fait trainer les secours d’urgence pour les Navajos les plus désespérés, alors qu’il avait reçu 714 millions de dollars en fonds de secours selon la loi fédérale CARES il y a trois mois.

Dans le reste du pays, la Floride confirme près de 9000 nouveaux cas de COVID-19 chez des enfants dans les 15 jours de réouverture des écoles, en août. Dans le Mississippi, les écoles signalent 720 nouveaux cas.

Le COVID-19 se répand rapidement à partir des écoles, dans le Dakota du Sud, l’Oklahoma, l’Utah, L’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado et ailleurs. Les enfants transmettent le virus à des parents et grands-parents vulnérables. Des enfants sont décédés à Tampa, en Floride, dans le Tennessee et dans l’Iowa au cours des deux dernières semaines.

Des Navajos sont réduits au désespoir, leur gouvernement a reçu 714 millions de dollars, les Diné dans le besoin n’en ont encore rien vu

Très peu des secours reçus il y a trois mois ont atteint les Navajos les plus désespérés. Il n’y a pas de livraison uniforme de nourriture et d’eau urgentes pour ceux qui sont en quarantaine ; pas de visite du service de santé au domicile des mourants. Les sources d’eau sont dégradées, détruites ou chères, disent les Navajos qui recherchent de l’eau.

Censored News a demandé au Bureau du Président Navajo et au Conseil de la Nation Navajo si la tribu gagne de l’argent sur les intérêts, mais n’a pas encore reçu de réponse.

Les Navajos continuent à réclamer de la nourriture et de l’eau.

« S’il vous plait, venez au centre de la Nation Navajo, à Tselani-Cottonwood et dans la communauté de Black Mountain. Nous sommes oubliés, même par les dirigeants de notre chapitre » dit une lettre. Un écriteau sur le siège du chapitre de Tohatchi, au Nouveau-Mexique, dit qu’ils appelleront la police si des Navajos continuaient à demander de l’aide. [Les chapitres sont les subdivisions administratives de la Réserve Navajo – NdT].

Le gouvernement Navajo a donné la priorité aux casinos, et leur a déjà attribué 24 millions sur les 714 millions de fonds fédéraux selon la loi CARES que le gouvernement tribal a reçus il y a trois mois et qui étaient supposés être un secours d’urgence pour le virus.

A Mexican Water, des Navajos désespérés dénoncent des communiqués de presse tribaux trompeurs

Les Navajos de Mexican Water ne sont qu’un des 110 chapitres Navajo où les Diné sont désespérés, selon le Navajo Times. Ça se situe dans la région où de nombreux Navajos sont décédés, le long de la frontière entre l’Arizona et l’Utah, dans la Nation Navajo.

Le Vice-Président de Mexican Water David John dit que les communiqués de presse du bureau du Président Navajo sont une tentative de tromper le public en lui faisant croire que tout va bien. La vérité est que les Navajos sont réduits au désespoir par le manque de nourriture et d’eau.

« Actuellement, nous avons une sécheresse, et l’eau manque, » dit John.

La bergère Darlene Yazzie, 71 ans, dit qu’à cause de l’absence de pluie et de vent, les moulins et la végétation sont asséchés, ce qui signifie qu’elle doit acheter du foin pour son troupeau et transporter de l’eau de Dennehotso, à plus de 14 km de chez elle.

John dit que le bureau du Président et le Centre de Commandement des Opérations du Service de Santé Navajo ne répondent pas aux demandes d’aide.

« J’ai laissé message après message, écrit des lettres, » dit-il. « Ils ignorent les chapitres. Leurs employés ne répondent pas au téléphone, ce qui n’est absolument pas professionnel. Il y a zéro service au client. C’est affreux, la manière dont ils opèrent. »

Une habitante de Mexican Water, Melissa Todicheeni. Dit que sa famille vit sans eau courante ni électricité, et qu’elle demande de l’aide depuis des années. « Tout ce qu’on nous répond, c’est ‘pas de fonds, pas d’argent’ » dit M. Todicheeni.

Au Nouveau-Mexique, les chapitres Navajo sont fermés ou ont réduit leurs heures d’ouverture, et les Diné souffrent

La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les anciens Navajos sont seuls, sans nourriture, et désespérés, dans son article pour le Guardian https://www.theguardian.com/us-news/2020/aug/06/navajo-nation-reservation-elderly-people-covid-19 .

S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région d’origine, au sud de Shiprock, au Nouveau-Mexique. Elle a trouvé une grand-mère âgée, dans un fauteuil roulant, qui s’occupait de sa petite-fille qui avait déjà perdu sa mère et eu un cancer à l’âge de 10 ans. Elles avaient très peu à manger.

Le bureau du Président Navajo n’a pas répondu à S. Clahchischiligi, ni aux questions de Censored news.

Pendant la Convention Nationale du parti Républicain, Trump s’est vanté d’avoir approuvé les oléoducs Keystone XL et Dakota Access [DAPL]. La gouverneure du Dakota du Sud Kristi Noem a remercié Trump d’avoir apporté des feux d’artifice au Mont Rushmore. Le Président de la Délégation d’Arizona a fait l’éloge du mur frontière – tous à la Convention Nationale Républicaine, et tous en opposition avec les Lakota, les Dakota, les Tohono O’odham et autres Amérindiens. Le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au régime de Trump, mardi pendant la Convention.

Selon le Navajo Times, les 714 millions de fonds selon la loi CARES n’ont pas été dépensés et sont bloqués dans le processus de discussion du budget tribal.

***

Le coronavirus se répand dans les écoles des U.S.A. depuis que Trump les a forcées à rouvrir

La Floride a déclaré 9000 cas de coronavirus chez des enfants après 15 jours de classe.

19 écoles de district dans le Dakota du Sud ont au moins un cas de COVID-19.

A Chadron, dans le Nebraska, près de la frontière du Dakota du Sud, le 25 août le nombre d’élèves positifs restait 10. Au total, 29 membres du personnel et écoliers sont en quarantaine.

En Utah, il y a 90 patients atteints par le virus dans 17 écoles.

Il y a des dizaines de cas dans les écoles du Nouveau-Mexique.

Le coronavirus se propage dans les écoles de tout le Colorado.

En Arizona, où les cas sont nombreux, les écoles n’ont pas encore déclaré de cas chez les élèves, après moins d’une semaine de reprise des classes, mais certains ont été exposés. Des enseignants et membres du personnel se sont mis en quarantaine. Des individus testés positifs ont été en contact avec des élèves dans une classe et des bus scolaires.

Par Mohawk Nation News
8 août 2020
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

Cette histoire rotinoshonni [Iroquoise] a été contée lors d’un Festival Autochtone dans le Saskatchewan, le 6 août 2020 :

Sekon. Dekanawida est venu nous dire trois choses, le bon message, le pouvoir, la paix. 1. SUR CETTE PLANÈTE, TOUT CE QUI VIT A LA MÊME MÈRE, C’EST LA TERRE. ET LE MÊME PÈRE, QUI EST LA SOURCE D’ÉNERGIE DE TOUTE LA CRÉATION, CE QUI FAIT DE NOUS TOUS DES FRÈRES ET SŒURS. NOUS SURVIVRONS ET COEXISTERONS EN TANT QUE TELS. 2. LE POUVOIR EST DANS NOS PROPRES ESPRITS, OÙ UN MORCEAU DE LA SOURCE D’ÉNERGIE DE LA CRÉATION A ÉTÉ PLACÉ, CE QUI NOUS DONNE NOTRE POUVOIR. 3. LA PAIX, QUI EST LA KAIANEREKOWA, LA GRANDE PAIX, PAR LAQUELLE NOUS SURVIVRONS ET COEXISTERONS LES UNS AVEC LES AUTRES ET AVEC TOUTE LA NATURE, PERPÉTUELLEMENT, POUR TOUJOURS.

Dans l’histoire de la création kanienkehaka Mohawk, nous sommes venus du monde du ciel, qui passe ce monde au cours d’un long cycle. Lors d’un des passages, une belle femme avec un enfant, a été placée ici sur la terre, quand elle était couverte d’eau.

Lors du dernier passage, Dekanawida vint sur cette terre pour accomplir une mission. Il apportait la kaianerekowa (la Grande Paix) et forma la première vraie démocratie et unifia notre peuple. C’était fondé sur kasastensera kowa sa oiera, le grand pouvoir naturel. Ierokwah est « l’unification des Iroquois », les rotinoshonni’onwe, qui sont symboliquement le peuple qui a fait la longue maison. La longue maison est toute l’île de la Tortue. Le ciel est le toit, le sol est le plancher et les murs sont de l’est à l’ouest et d’un pôle à l’autre. La Grand Paix est pour le monde entier. Les premiers à accepter kaianerekowa furent les kanienkehaka, les Mohawk, puis les Oneida, Onondaga et Cayuga. Les derniers à s’y joindre furent les Seneca.

Dekanawida et les rotinoshonni attendirent sur les plaines dominant le Niagara la réponse des Seneca, qui n’étaient pas certains de vouloir les rejoindre. Dekanawida dit « si demain il y a 2 soleils dans le ciel, nous rejoindrez-vous ? » Les Seneca furent d’accord pour les rejoindre si cela se produisait. Le jour suivant, il y avait 2 soleils dans le ciel. Les Seneca devinrent la cinquième nation à rejoindre l’ierokwa.

Puis, Dekanawida nous donna une profonde leçon d’astronomie sur notre système solaire jumeau binaire.

Ce soleil resta dans le ciel plusieurs jours. Dekanawida rassembla les gens et leur conta « l’Histoire du Serpent ».

Il dit qu’un jour viendrait, dans le futur, où les onkwehonweh (le premier peuple placé sur l’île de la Tortue par la création) seraient amis avec un serpent blanc. Au début, se serait bien pour les deux. Mais sept générations après le contact, le serpent blanc serrerait les onkwehonweh si fort qu’ils pourraient à peine respirer. Alors, un serpent rouge apparaitrait, venant du Nord, et ferait sursauter le serpent blanc qui laisserait tomber momentanément les onkwehonweh sur le sol, et alors ils ramperaient comme des bébés jusqu’au pays de collines pour guérir.

Le serpent rouge et le serpent blanc se déclareront la guerre et commenceront à détruire notre Mère la Terre. Les oiseaux tomberont du ciel, les poissons se tourneront le ventre en l’air dans l’eau, les ormes mourront et l’air brûlera les yeux de l’homme.

Puis les serpents rouge et blanc resteront sur leurs positions pendant un moment, ne sachant que faire. Puis un serpent noir viendra du sud. Il contrôlera les autres serpents. Ils envahiront et détruiront les pays les uns après les autres dans le monde entier, prévoyant toujours qui serait leur prochaine victime. Puis, alors que le serpent noir chercherait leur prochaine victime, il verrait seulement les onkwehonweh guérissant dans les collines. Il dirait, « je n’ai pas de conflit avec eux ». Alors, une lumière éclatante, beaucoup plus brillante que le soleil, viendra de l’est. Le serpent noir aura peur et nagera vers le sud, pour ne jamais être revu des onkwehonweh.

Le serpent rouge verra la lumière, sera effrayé et rampera vers le nord laissant une trace semblable à celle d’un escargot derrière lui, pour n’être jamais revu par les onkwehonweh. Un morceau de la queue de serpent blanc cassera et rampera jusqu’aux collines pour guérir avec les onkwehonweh. Le reste du serpent blanc fera de faibles tentatives pour nager vers la lumière.

La lumière sera le retour du monde du ciel. Ce sera le temps où la paix règnera sur la terre entière et une merveilleuse époque pour être en vie.

Puis il remonta dans son canoë de pierre et vola vers le monde du ciel. Il dit qu’il reviendrait quand le monde du ciel reviendra.

Il a parlé à nos ancêtres. Nous connaissons tous ce phénomène de manières différents. Nous sommes supposés vivre en harmonie avec la nature et survivre les uns avec les autres comme frères et sœurs sur notre Mère la Terre. Nous devons rester connectés à notre Mère alors qu’elle subira certains changements et nous avec.

Dekanawida nous conseilla de garder notre esprit fort sur la Grand Paix et de rester sur la voie.

Tout ce qui a été créé par l’homme, a commencé comme une idée dans un esprit. Les pensées deviennent la mémoire, et la mémoire est l’ADN, c’est pourquoi nous avons tous un code unique. Les pensées ne viennent que de 2 sources : les souvenirs anciens et l’inspiration de la création. En utilisant notre mémoire, nous nous rappellerons directement le premier souvenir et tout ce qu’il y a eu entretemps. Alors nous serons prêts pour l’inspiration et évoluerons en tant qu’espèce. Un temps viendra où tout le monde se souviendra de comment utiliser à nouveau leur mémoire. Ils se souviendront de tout, de toutes les vies passées qu’ils aient jamais eues. Alors nous vivrons en paix pour toujours.

Le mal a été mis ici et il y est toujours. Nous faisons partie de l’univers. Nous devons guérir cette blessure dans notre conscience collective, afin de pouvoir évoluer dans l’amour et laisser la peur derrière nous pour toujours. L’amour commence entre une mère et son enfant. C’est pourquoi le Conseil des femmes est responsable des enfants et de la terre et de la vie qu’elles leur apportent. Notre communauté locale est la relation la plus importante pour prendre des décisions. Les grandes compagnies qui polluent l’environnement violent la loi universelle de la nature.

En 1779, la Révolution Américaine a été créée par la Couronne Britannique pour nous diviser et nous conquérir, nous les rotinoshonni’onweh [ierokwa]. Les batailles ont été mises en scène par les intérêts commerciaux britanniques pour représenter la fausse illusion de liberté parmi leurs colons. En 1779, le Général Américain Sullivan, sous la direction de George Washington, a rassemblé une immense armée de patriotes, de 38800 hommes, pour effectuer leurs véritables intentions. Sullivan a marché sur Onondaga, foyer de l’Arbre de Paix, et durant un an, a détruit tout ce qu’il pouvait. Washington a donné l’ordre à Sullivan de forcer les Ierokwa à se déplacer à l’ouest du Mississippi. S’ils refusaient, ils devaient être exterminés. Sullivan a appliqué la politique de la terre brûlée, brûlant tous les champs de blé, les vergers, les longues maisons et tuant les gens en masse.

Pendant ce temps, les Britanniques se reposaient à Québec. Quelques années plus tard, ils ont instauré une fausse frontière en plein milieu du territoire ierokwa/Iroquois. Ils ont appelé un côté le Canada, et l’autre les Etats-Unis. Nous avons remarqué que les mêmes familles contrôlaient l’économie des deux côtés de la fausse frontière par leurs banques et leur « marché libre ».

Hollywood crée et récrit l’histoire. Ce sont ces mêmes familles qui en sont propriétaires. Leurs films révèlent des scénarios de la fin du monde, les puissances quelconques ne disant rien à personne du désastre imminent qu’elles fabriquent, jusqu’à quelques jours avant que ça ne leur arrive dessus. Les intrigues sont toutes les mêmes, des évènements cataclysmiques qui détruisent le monde. Ils ne disent jamais ce qui cause ces évènements. Ils craignent maintenant que leur propre fin soit arrivée.

Le retour du monde du ciel mettra fin aux structures de pouvoir mauvaises qui ont tout détruit. Quand le deuxième soleil apparaitra dans le ciel, la Grand Paix reviendra. Les serpents ne seront plus jamais vus par les gens. Nous évoluerons en tant qu’espèce par le pouvoir de l’amour quand nous aurons éliminé la peur de chacun de nos propres esprits. Nous pouvons nous reconnecter avec le vrai pouvoir de la création elle-même. Kaneronkwatsera, les pensées sont des choses… Unité, Force, Paix.

Dekanawida avait trois choses à nous dire – le bon message, le pouvoir, la paix. Cette histoire est connue de nombreux Onkwehonweh.

Par Brenda Norrell
Sur Censored News
7 août 2020
Traduction Christine Prat

Selon une journaliste Navajo, les Navajos manquent cruellement d’eau et de nourriture. Pendant ce temps, le processus d’attribution des 650 millions de dollars d’aide fédérale spéciale coronavirus, est toujours retardé au gouvernement tribal. Le Conseil de la Nation Navajo veut utiliser 24 millions de l’aide pour les casinos.

On est entré dans le sixième mois de la pandémie dans la Nation Navajo, et il n’y a toujours pas de plan de distribution d’urgence de nourriture et d’eau aux malades et à ceux qui sont en quarantaine chez eux.

Depuis mars 2020, 468 Navajos sont décédés des suites du virus. Maintenant, il y a plus de 2500 cas de COVID-19 et pas de plan organisant des visites médicales pour les Navajos renvoyés chez eux des hôpitaux et mis en quarantaine. La plupart sont trop malades pour se soigner eux-mêmes.

La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les Navajos âgés sont seuls, sans nourriture et désespérés, dans son article publié dans le Guardian. S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région, au sud de Shiprock.

Ce fut la première fois en vingt ans qu’elle a craqué et éclaté en sanglots.

S. Clahchischiligi a parlé avec une Diné de plus de 70 ans, seule avec sa petite-fille qui n’a pas encore 10 ans. La grand-mère est dans un fauteuil roulant, et la petite fille a déjà survécu au cancer et perdu sa mère. Elles n’ont pas d’eau courante ni de toilettes à l’intérieur. La grand-mère doit se servir d’un bâtiment à l’extérieur.

« Elle est à peine capable de se lever pour préparer un repas. Son salut – la seule nourriture sur laquelle elle-même et sa petite-fille peuvent compter – vient du centre local pour les seniors, qui livre un déjeuner du lundi au vendredi. Les weekends, elles doivent lutter par elles-mêmes. »

« Elle est la seule qui s’occupe de moi » dit la grand-mère de sa petite-fille. « Nous nous occupons l’une de l’autre. »

Pendant ses interviews, elle a appris que les Navajos les plus désespérés n’avaient rien reçu des dons de nourriture et d’eau fournis par le Président tribal aux maisons du chapitre. Le Président Navajo, Jonathan Nez, n’a pas répondu à ses appels téléphoniques.

Les employés Navajos ont été prévenus qu’ils ne devaient pas parler aux médias du manque de nourriture.

« Nous pourrions perdre nos emplois » dit un employé Navajo à la journaliste. Au cours de la journée, deux employés communautaires interviewés ont confirmé la déclaration. Voir dans le Guardian.

Chaque jour, des Navajos demandent de la nourriture et de l’eau sur les médias sociaux. Beaucoup des 110 maisons de chapitre de la Nation Navajo sont fermées ou ont des horaires réduits, spécialement dans la partie est de la Réserve, au Nouveau-Mexique.

« Le Chapitre de Tohatchi a un écriteau sur la porte disant aux membres de la communauté que la police Navajo sera appelée contre eux s’ils continuent à demander de l’assistance » dit un Navajo, ajoutant qu’à cause du népotisme, seule la minorité favorisée recevait des dons.

Après que le Président Navajo Jonathan Nez ait dit que les employés des chapitres emmenaient la nourriture et l’eau chez eux, Censored News a demandé combien d’employés des chapitres travaillaient et visitaient les familles. L’attaché de presse du Conseil dit attendre un rapport. Le Président Nez n’a répondu à aucune des questions de Censored News.

La Nation Navajo a reçu 714 millions de dollars selon la Loi Aide, Secours et Sécurité Economique Coronavirus (CARES – Coronavirus Aid, Relief, Economic Security). Actuellement, 650 millions restent inemployés et bloqués dans le processus d’attribution du gouvernement tribal.

Censored News a demandé à l’attaché de presse du Conseil Navajo comment justifier que 24 millions de fonds d’aide contre le virus aillent aux casinos.

« Comment justifier 24 millions aux casinos selon la Loi CARES ? Les casinos Navajos ont-ils fait des profits, produit des revenus reversés aux Navajos au cours des années précédant la pandémie ? » demanda Censored News.

Byron Shorty, directeur de communications du Président du Conseil Navajo répondit.

« Quand je recevrai une version certifiée du plan de dépenses, je vous le transmettrai » dit Shorty, se référant au fait que le budget doit encore être approuvé ou soumis au veto par le Président Navajo.

Le budget du Conseil pour les secours aux victimes du virus mentionne un ‘Plan de Dépenses pour l’Entreprise de Jeux Navajo : 24,6 millions de dollars.’

Le Conseil de la Nation Navajo a approuvé une note totale de secours coronavirus de 650 980 101$ en fonds Navajos de CARES, le 31 juillet 2020. Ça comprend plus de 75 millions pour le Service de Santé de la Nation Navajo, 130 millions pour des projets aquifères, 44 millions pour des câbles électriques, 68 millions de projets d’internet à haut débit et les 330 millions restant pour des dépenses soulageant les effets de la pandémie, qui comprennent les 24 millions pour les casinos.

©Brenda Norrell, Censored News

Pour envoyer des dons:

Kinłani (Flagstaff) Mutual Aid : “Une réponse communautaire à la menace du COVID-19.
https://kinlanimutualaid.org/

Indigenous Mutual Aid, fondé par Indigenous Action Media. Travaille avec les deux autres assos. Est plus ‘radicale’ et politisée.
https://www.indigenousmutualaid.org

Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief
https://www.navajohopisolidarity.org/

Airyss’s Navajo Nation COVID-19 Relief Funds

Par No More Deaths
Sur Censored News
1er août 2020
Traduction Christine Prat

Arivaca, Arizona – La Patrouille des Frontières des Etats-Unis a attaqué un poste d’aide humanitaire, et arrêté et détenu plus de 30 personnes qui recevaient des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau et un abri, par une température d’environ 40°. Au cours d’une démonstration de force colossale, la Patrouille des Frontières – avec l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières, récemment déployée à Portland, dans l’Oregon – a fait une descente dans le camp avec un blindé, trois SUV, deux hélicoptères et des dizaines de véhicules identifiés et banalisés.

Pour son raid contre notre camp d’aide humanitaire, la nuit dernière, la Patrouille des Frontières avait un mandat, mais a refusé de le montrer en entrant. Le mandat spécifiait la saisie de tous les téléphones portables et des documents papier, une tentative évidente de supprimer toute information sur leurs actions, et les agents ne portaient pas de masques. Pendant deux heures, dans le noir, ils ont détenu et pourchassé des gens qui recevaient des soins, un agent de la Patrouille des Frontières filmant la scène. Le jour précédent, des agents avaient pénétré dans le camp sans mandat et avaient détenu une personne qui recevait des soins. Puis la Patrouille a mis en place une surveillance de 24 heures autour du périmètre, décourageant quiconque d’entrer dans le camp pour demander de l’aide.

L’attaque de style militaire de la nuit dernière contre le poste d’aide est un exemple flagrant du système mortel de la Patrouille des Frontière destiné à perturber l’aide humanitaire. Beaucoup de bénévoles de No More Deaths travaillent comme Techniciens Médicaux d’Urgence : du personnel paramédical, des infirmières et des médecins. Les bénévoles sont formés pour respecter l’autonomie des individus qui reçoivent des soins – selon la pratique normale dans le domaine médical, ils n’appellent le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Toutes les personnes dans le camp avaient été évaluées médicalement, étaient dans un état stable et recevaient des soins constants.

La première détention et la surveillance du camp ont été mis en place tout juste 24 heures après que No More Deaths ait publié des emails d’une requête d’informations selon la Loi sur la Liberté d’Information, qui révélaient le rôle de la BORTAC [l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières] et du Syndicat de la Patrouille des Frontières, dans une attaque de 2017 contre le même poste d’aide.

Cette précédente attaque contre le même camp en 2017, s’est produite avant l’arrestation du Docteur Scott Warren, en janvier 2018, pour avoir fourni de l’aide humanitaire à deux individus. Warren avait été arrêté seulement quelques heures avant que No More Deaths ne publie un rapport détaillé sur la perturbation de l’aide humanitaire par la Patrouille des Frontières et une vidéo, devenue virale*, montrant des agents détruisant des tonneaux d’eau. Le message est clair : dénoncez les exactions de la Patrouille des Frontières et attendez-vous à des représailles.

« Hier, la Patrouille des Frontières a nuit à plus de trente personnes de façons irréparables. Quotidiennement, ceux qui migrent à travers le désert d’Arizona sont poursuivis, terrorisés, détenus et déportés » dit le Docteur Scott Warren, « la nuit dernière, nous avons été témoins de ces tactiques employées contre des gens qui cherchaient de l’aide médicale et des secours au poste d’aide de No More Deaths. Comme toujours, quand l’aide humanitaire dans les régions frontalières est visée, ce sont ceux qui ont besoin de soins qui sont confrontés le plus à l’escalade de la violence. »

No More Deaths / No Más Muertes s’engage totalement à continuer son travail d’aide à tous ceux qui voyagent à travers les régions frontalières et sont en danger de souffrance et de mort. L’aide humanitaire n’est pas un crime.

Nous continuerons à vous tenir informés de futurs développements ou d’appels à l’action. Merci encore d’être avec nous en ce temps difficile.

Si vous pouvez soutenir notre travail financièrement, vous pouvez donner ici.

Dans la solidarité,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes

Pour rester informés sur les évènements dans notre camp, suivez-nous sur Twitter, Facebook ou Instagram et diffusez l’information dans vos communautés, svp.

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La vidéo citée dans l’article:

 


Indigenous Action
31 juillet 2020
Traduction Christine Prat

Flagstaff, Arizona – Les accusations portées contre trois des onze manifestants visés pour avoir participé à une manifestation en 2018 le ‘Jour des Peuples Autochtones’ à Flagstaff, ont été rejetées.

Ale Becerra, Klee Benally et Sumayyah Dawud, connus comme “les Trois du Jour des Peuples Autochtones » (IPD3), avaient choisi de combattre les accusations et rejeté tout accord de plaider coupable ou autre.

Klee Benally, depuis longtemps défenseur des droits des Autochtones à Flagstaff, déclare: «Je remercie tous ceux qui ont soutenu ceux d’entre nous qui ont été accusés, pour leur solidarité. Vos appels téléphoniques à la Ville et votre engagement constant à lutter pour la justice, pour les terres et les gens, ont eu un effet certain.

Les politiciens de Flagstaff ont déclaré un ‘Jour des Peuples Autochtones’, puis essayé de nous mettre sous les verrous quand nous avons lutté pour la justice. Ils ont utilisé d’énormes ressources pour enquêter et nous poursuivre, mais nous n’avons pas cédé et nous avons eu gain de cause. Aujourd’hui, nos actions sont reconnues comme justes, mais nous ne célébrons pas de victoire. Que la police de Flagstaff et la police dans toute l’île de la Tortue occupée continue d’attaquer et de tuer des gens Noirs ou basanés en toute impunité ne nous donne pas de raison de célébrer. Que les injustices perpétrées par la Ville de Flagstaff – le profit flagrant tiré de la destruction des cultures Autochtones, le profilage racial et la violence extrêmes et la criminalisation de nos frères SDF – continuent en pleine pandémie, ne nous permettent pas de célébrer. Nous célébrons les soulèvements de Black Lives Matter et les actions anticoloniales qui vont au-delà de réformes vides et des gesticulations des politiciens. Nous célébrons et continuons à accélérer le mouvement pour la justice pour la terre et tous les gens.»

Sumayyah Dawud, une militante des droits de l’homme, vivant à Phoenix, Arizona (territoire Akimel O’odham), déclare : « Je suis contente de ce que la Ville de Flagstaff ait pris la bonne décision en rejetant ces accusations. Cependant, elles n’auraient jamais dû être faites, pour commencer, et nous n’aurions jamais dû subir presque deux ans de poursuites. Ce n’est pas une victoire. Je suis consternée de ce que le jour que Flagstaff avait déclaré ‘Jour des Peuples Autochtones’, la police de Flagstaff ait agressivement poursuivi des Autochtones qui défilaient sur leur propre terre, utilisant des méthodes de surveillance extrêmes et qu’elle ait entamé des poursuites sélectives contre ceux qui s’étaient exprimés contre les nombreuses formes d’oppression et de violence anti-Autochtones auxquelles la Ville refuse de cesser de participer, et surtout de reconnaitre. La Ville doit entreprendre une action effective au lieu de s’engager dans une rhétorique insignifiante. Les attaques contre des Autochtones et autres protestataires ne doivent plus jamais se produire.»

Ale Becerra dit: «Il n’y a jamais eu aucun doute pour moi que cette affaire était un acte d’application sélective de la loi, l’unité du Service de Police de Flagstaff qui a décidé de poursuivre s’appelle comme ça. C’est plutôt comique que leurs arguments n’aient pas tenu au tribunal, mais c’est aussi comique pour tout le monde que le tribunal municipal se prononce contre soi-même. La Ville et le tribunal ne font qu’un et sont conçus pour dépouiller la classe ouvrière de Flagstaff d’argent et de liberté. Les accusations sont arrivées à un moment où la Ville de Flagstaff était sous pression à cause de sa collaboration avec l’ICE [Forces de l’Immigration et des Douanes] alors que l’ICE avait un accord avec la prison. J’ai tenu un discours pendant la manifestation, c’est très probablement pourquoi j’ai été visée. Dans ce discours, j’ai été très claire sur ma position de solidarité, en tant que mère immigrée, avec les Autochtones du pays où ma famille est venue quand elle a été déplacée par les effets violents du capitalisme. L’état, et tous ses acteurs, sont la menace contre nos communautés. A tous les niveaux auxquels nous n’avons pas d’autonomie, et où les institutions des suprémacistes blancs ont le pouvoir sur nos corps, ils arment leurs moyens quand ils veulent, comme ils veulent. Que ce soit le Service de Police de Flagstaff, qui criminalise les gens et leur fait craindre même de sortir dans leur propre quartier, ou l’ICE qui s’en prend à ceux qui s’organisent contre leurs raids violents, le FBI installé dans des bâtiments municipaux pour surveiller Mutual Aid [aide aux victimes du virus], les procureurs, les juges, les membres du conseil municipal, les prisons, etc. Ils ont tout un système construit pour nuire à tous ceux qui ne se plient pas à leur agenda.
Nous voyons des mouvements appelant à mettre un terme à leur violence se développer dans tout le pays. Certains diront «ce n’est pas la réalité à Flagstaff.» On les emmerde. Les problèmes qui touchent nos familles et nos proches sont réels, ce sont les vies des gens. Le moment présent exige rien moins que la solidarité active parmi ceux d’entre nous qui travaillent, vivent, aiment et ont toujours résidé dans cette communauté.»

L’avocat de Flagstaff, Lee Phillips, qui représente les trois (ex-)accusés a dit: «Je suis fier d’avoir pu aider à défendre les droits selon le Premier Amendement des manifestants pacifiques qui ont participé à la marche du ‘Jour des Peuples Autochtones’ et je suis heureux que ces trois derniers cas aient finalement été rejetés.»

Le 8 octobre 2018, au moins 40 personnes se sont rassemblées et ont défilé dans le centre de Flagstaff pour dénoncer la déclaration ‘hypocrite’ de la Ville de Flagstaff d’un ‘Jour des Peuples Autochtones’. Le rassemblement avait été tenu pour demander justice pour les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, les jeunes filles, les Transsexuels et les Frères à Deux-Esprits, pour dénoncer la criminalisation des migrants qui conduit à des déportations et des détentions de masse, la responsabilité de la Ville de Flagstaff pour son rôle dans la profanation des Pics San Francisco, pour mettre un terme à la criminalisation des membres de la communauté SDF, et pour souligner le niveau hors de proportion du profilage racial et des arrestations d’Autochtones. Selon des rapports annuels, la police de Flagstaff arrête en moyenne 6000 personnes par an. Environ la moitié des personnes arrêtées sont des Autochtones, alors qu’ils ne constituent que 11% de la population.

L’attaque politiquement ciblée contre des manifestants était le résultat d’une surveillance par internet et l’emploi d’un opérateur secret par le Service de Police de Flagstaff, ‘l’Unité d’Application Sélective [de la Loi]’ et de la ‘Mission d’Application de l’Equipe de Renseignement sur les Gangs et l’Immigration’ (GIITEM), avant et après les faits.

Près d’une douzaine d’agents du Service de Police de Flagstaff ont utilisé des caméras portatives pour surveiller et documenter la manifestation, puis ont lancé une enquête de plusieurs semaines, utilisant des médias sociaux, comme les mots-dièse et les annonces sur Facebook, ainsi que la liste des invités à la manifestation, et un informateur non-identifié, le tout pour déposer un dossier d’accusations criminelles pour ‘Obstruction d’une Voie de Passage Publique’. Au total, onze personnes ont été initialement accusées le 11 novembre 2018. Sept d’entre elles ont accepté un accord de plaidoyer avec le choix entre 40 heures de service civil ou une amende de 150 dollars.

L’enquête a été conduite par Lance Roberts et Dustin Khuns, de ‘l’Unité d’Application Sélective’ du Service de Police de Flagstaff et ‘l’Analyste de Renseignements Criminels’ Susan Chacon, du GIITEM d’Arizona. L’avocat de Flagstaff Lee Phillips, qui représentait les trois accusés, a déposé une motion contre les poursuites sélectives. La motion affirmait que «les trois individus restant accusés disaient qu’eux-mêmes, et d’autres accusés plus tard, avaient été sélectionnés par la police et les Officiels de la Ville pour être poursuivis, à cause de leur participation connue à de nombreux évènements publiques similaires, visant à attirer l’attention sur divers problèmes de justice sociale.»

Une autre motion a été déposée pour attaquer la décision du Procureur général de la Ville de poursuivre, qui ne révélait pas une série d’emails entre le Service de Police, le Conseil Municipal de Flagstaff et le bureau du Directeur Municipal, tous obtenus par un journaliste de The Progressive, qui a écrit un article sur la surveillance continuelle de ceux qui protestent. Un agent des forces de l’ordre disait dans un des emails: «Pas d’exemption de prison pour eux. Ils ont causé des problèmes et doivent affronter les conséquences!».

Les motions ontété rejetées par la Juge de Flagstaff Amy Criddle.

Les accusés devaient passer au tribunal le 30 juillet 2020. Plus d’un an et demi après que les accusations aient été enregistrées.

Le 9 juillet 2020, une motion demandant de rejeter les accusations a été déposée par le Bureau du Procureur Général de la Ville de Flagstaff, et l’ordre a été signé le 20 juillet 2020.

La défense était prête à citer 23 témoins au procès, parmi lesquels des membres actuels ou précédents du Conseil Municipal de Flagstaff et d’autres cités dans des rapports sur lesquels l’Etat comptait pour l’accusation.

Les organisateurs du rassemblement initial, le Jour des Peuples Autochtones, appelaient à ces actions:

  • Continuer de boycotter la station de ski Arizona Snowbowl et exiger que la Ville de Flagstaff annule son contrat avec la station.
  • Mettre fin au profilage racial et à la collaboration avec l’ICE et s’efforcer d’abolir la police dans nos communautés en établissant des réseaux de soutien communautaires et des options de justice transformatrice/réparatrice.
  • Abroger l’ordonnance anti-camping et toutes les politiques anti-SDF.
  • Dons de sacs de couchage et de vêtements d’hiver pour nos frères SDF à Táala Hooghan Infoshop (1704 N 2nd St).

Voir plus d’infos sur la journée du 8 octobre 2018
Et sur les poursuites.

Des bénévoles de Kinłani Mutual Aid, Flagstaff, Arizona, coopèrent avec des Hopis. Photo Shannonlynn Chester

Depuis maintenant cinq mois, le coronavirus touche gravement les réserves Navajo et Hopi. Le gouvernement Navajo s’est vu attribuer quelques millions d’aide fédérale, mais n’a pas encore décidé comment l’utiliser. Le siège du gouvernement Navajo est fermé, et les sièges de chapitres – administrations locales dans la réserve – qui normalement assurent des services, sont soit fermés, soit ouverts à des horaires limités. Les personnes dans le besoin ne peuvent compter que sur les bénévoles. Trois associations travaillent ensemble : Kinłani Mutual Aid, Navajo Hopi Families COVID-19 Relief, et Indigenous Mutual Aid. Taala Hooghan Infoshop est le ‘quartier général’ des trois organisations et des bénévoles travaillent pour les trois. Ils ont toujours besoin de dons.

Christine Prat

DES BÉNÉVOLES DINÉ APPORTENT DE L’AIDE, TANDIS QUE LE CORONAVIRUS CULMINE DANS LE SUD-OUEST, APRÈS CINQ MOIS DE PANDÉMIE

Par Brenda Norrell
Censored News
27 juillet 2020
Traduction Christine Prat

Le coronavirus a continué de déferler à travers le sud-ouest et le sud des Etats-Unis ce weekend, avec une augmentation de cas mortels de jeunes enfants dans tout le pays et un appel à la venue d’équipes médicales dans cinq états, dont l’Arizona. Les hôpitaux d’Arizona commencent à être saturés et envoient des patients au Nouveau-Mexique.

La pandémie entre dans son cinquième mois dans la Nation Navajo, et il y a eu cinq décès de plus dimanche [26 juillet 2020].

Philmer Bluehouse, Diné, a dit, au cours d’une interview par Tiokasin Ghosthorse, Lakota, sur la radio First Voices, que le changement de paradigme dont on a besoin pour la paix et la guérison en ce temps de pandémie, se trouvait dans les narrations, les chants et les prières Diné.

« Nous devons utiliser notre savoir sacré pour l’affronter », dit Bluehouse à propos du virus, qu’il a décrit comme un monstre. « Ça a ses limites », dit-il, en décrivant comment les Diné avaient reçu des instructions sur comment faire face au danger. [Selon la tradition Navajo, une première humanité avait été décimée par des monstres engendrés par ses bêtises. Puis des jumeaux, dont l’un s’appelait ‘Tueur de Monstres’ et l’autre ‘Enfant de l’Eau’, étaient nés et avaient passé leur vie à éradiquer les monstres. Résumé très sommaire. Ch. Prat]

« Il s’agit du soi, et comment surmonter. » Il dit que les réponses étaient dedans, et que les cérémonies ouvraient les portes du sacré.

« C’est important pour qui nous sommes en tant que peuple. »

Dans le Pays Indien, le virus continue de se propager rapidement dans les Services de Santé Indiens (IHS) de Phoenix et d’Oklahoma City. Le Service de Santé Indien de Phoenix comprend l’Arizona, le Nevada et l’Utah. Bien que l’IHS Navajo soit le plus grand, l’Oklahoma et l’Alaska ont effectué plus de tests de COVID-19.

L’IHS Navajo recense 10312 cas depuis le début de la pandémie. Ça concerne la Nation Navajo, les Paiutes du sud, la Nation Hopi et les Pueblos Zuni.

Pendant ce temps, dans la Nation Navajo, il y a un besoin constant de nourriture, d’eau et de produits de nettoyage, étant donné que le virus continue de se propager et que le confinement des weekends continue, touchant particulièrement les malades, les anciens, les familles avec de jeunes enfants et ceux qui n’ont ni moyen de transport ni eau courante.

Alors que plus de 600 millions de dollars de fonds de soutien attribués selon la loi fédérale CARES restent bloqués dans les méandres du gouvernement tribal Navajo, des Diné bénévoles continuent d’apporter de l’aide aux foyers les plus nécessiteux.

Dans la Nation Navajo, les malades atteints du virus et restant chez eux, ont dit à Censored News que personne du gouvernement tribal n’avait apporté de nourriture ni d’eau chez eux. Le gouvernement tribal de la Nation Navajo est fermé et beaucoup de maisons de chapitre [divisions administratives de la réserve Navajo], qui doivent normalement assurer les services, sont fermées ou ont des heures d’ouverture limitées. Les sièges de chapitre les plus importants qui se trouvent au Nouveau-Mexique sont soit fermés ou ont des horaires d’ouverture limités, ce qui fait que les gens s’adressent aux réseaux sociaux pour demander de l’aide.

Les bénévoles et les organisations Diné continuent à collecter leurs propres fonds et à fournir de la nourriture et de l’eau aux foyers et aux communautés. Plus d’un tiers des Navajos n’ont pas l’eau courante. Entre 200 000 et 300 000 Navajos vivent dans 110 chapitres, dans la Nation Navajo, en Arizona, au Nouveau-Mexique et dans l’Utah.

Dimanche [26 juillet] la Nation Navajo a recensé 54 nouveaux cas de COVID-19 et 69 cas samedi. Le nombre total de décès était de 439 dimanche. Depuis que la pandémie a commencé dans la Nation Navajo en mars, il y a eu 8891 cas et 6547 guérisons.

Dans tout le pays, plus de 150 experts et professionnels de santé insistent pour que les dirigeants confinent à nouveau les Etats-Unis, étant donné que de nombreux états voient le nombre de cas augmenter. Dans une lettre ouverte publiée sur le site de Public Interest Research Group, des experts et professionnels de santé demandent aux dirigeants des Etats-Unis d’envisager de fermer puis de redémarrer l’économie une fois de plus.

Photos ci-dessus et ci-dessous, Mercury Bitsuie, bénévole qui collecte des fonds lui-même et livre de l’aide.