Début janvier, des jeunes de la communauté Cree Whapmagoostui – nord de la province du Québec – ont entrepris une marche de 1100 km, dans la neige, jusqu’à Ottawa. Ils étaient sept au départ et ont été rejoints par d’autres en route.

 

 

 

LE VOYAGE DE NISHIYUU ‘EVEILLER LES GEANTS ENDORMIS’

EVEILLER LES GEANTS EN NOUS-MEMES
Par Matthew Mukash
Sur Censored News
14 février 2013
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Traduction Christine Prat

Nos Sept Marcheurs au Départ du Voyage de Nishiyuu, ont déclaré, quand ils ont quitté notre communauté, qu’ils éveilleraient les « Géants Endormis » le long de leur route, ce qui signifie beaucoup de choses pour nous (l’esprit de la Création, l’esprit de nos Ancêtres, les Légendes, leurs histoires, leurs chants, leurs conseils pour nous guider, etc.), des gens qui peuvent faire la différence dans le monde, et ainsi de suite. Pour que le VOYAGE DE NISHIYUU ait un but et une signification, nous devons aller plus loin que nous contenter de le suivre. Nous devons être conscients que c’est aussi notre voyage, un voyage personnel à l’intérieur de nous-mêmes (de l’intellect au cœur – le siège de l’âme, disent-ils). Pour marcher avec ceux qui peuvent faire une différence dans le monde comme nos Guerriers Nishiyuu, nous devons réveiller les Géants Endormis (le Courage, l’Honnêteté, l’Humilité, la Compassion, le Respect, le Partage, la Sagesse et autres vertus) en chacun de nous.

Comment pouvons-nous le faire ?

Je suggère de commencer par quelque chose de ce genre : prenez le « Courage », par exemple, et toute la journée pensez à ce que çà veut dire pour vous et identifiez le contraire de cette vertu (le manque de courage, le découragement, la dépression, la déception, etc.) et comment çà a joué un rôle dans nos vies. Demain nous pouvons méditer sur l’ « Honnêteté », le jour suivant sur l’ « Humilité » et ainsi de suite. C’est l’une des façons dont la connaissance et la sagesse croissent de l’intérieur et nous donnent le courage de faire face aux défis de la vie et de vivre notre véritable but, comme instrument du Grand Esprit.

Quand j’étais jeune, j’ai appris à reconnaître ces vertus (et leurs contraires) par les histoires des conteurs : dans les paroles, les actions et les actes d’autres ; et, ce qui est plus important, dans les miens.

« Ne laisse par notre Grand-père le Soleil te surprendre en train de dormir alors qu’il se lève à l’Est, car il ne sera pas content ! » est un enseignement qui est tellement gravé dans mon âme, qu’aujourd’hui encore, même à mon âge, je me sens toujours coupable quand je me réveille après le levé du soleil. Bien posséder ces enseignements peut vraiment faire la différence !

Alors, mes chers amis, essayons tous ensemble cet exercice de méditation.

EVEILLONS LES GEANTS ENDORMIS en chacun de nous et aidons à réaliser la Vision, la Mission et le But du VOYAGE DE NISHIYUU !!!

Aho ! A tous mes Parents !

Matthew Mukash

Voir beaucoup d’autres photos de la marche sur Censored News

 

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SAN FRANCISCO PEAKS : LE SERVICE DE LA QUALITÉ DE L’ENVIRONNEMENT D’ARIZONA REJETTE LA PLAINTE DES DEFENSEURS DES PICS

Par Christine Prat

13 février 2013 – Le 26 décembre 2012, deux membres de True Snow, défenseurs des Pics, et résidents de Flagstaff, Rudy Preston et Kathleen Nelson, ont adressé une plainte au Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ – Arizona Department of Environnemental Quality) et à la Ville de Flagstaff, après avoir constaté des irrégularités à la station de ski Arizona Snowbowl (voir l’article du 27 janvier « Bras de Fer avec le Service de la Qualité de l’Environnement » et celui du 26 décembre de True Snow, sur la plainte). Ils avaient constaté, entre autres,  que la station n’avait pas placé les avertissements exigés par la loi aux endroits les plus fréquentés par le public, que les skieurs traînaient de la neige artificielle sur leurs chaussures et leurs vêtements jusque dans le restaurant, utilisaient les robinets d’eau potable avec de la neige artificielle sur leurs gants, etc. De plus, en lisant le contrat de Snowbowl avec la Ville et les règles de l’ADEQ, ils avaient conclu que skier sur de l’eau d’égout traitée était illégal, vu que ces règles interdisent explicitement son utilisation pour la natation, le surf ou le ski nautique ou toute autre activité impliquant l’immersion et le risque d’ingestion. Le Service de la Qualité de l’Environnement (ADEQ) devait produire un rapport dans les 30 jours.

Le rapport, daté du 24 janvier 2013, a été adressé à M. Kevin Burke, pour la ville de Flagstaff, avec une lettre datée du 28 janvier, ainsi qu’à M. Eric Borowski, propriétaire de la station de ski Arizona Snowbowl, avec une lettre recommandée, également datée du 28 janvier.

L’ADEQ dit avoir effectué une inspection de la station le 27 décembre 2012 et avoir noté des « déficiences ». Cependant, l’ADEQ dit ne pas considérer le ski comme étant une activité impliquant l’immersion et l’ingestion potentielle, contrairement à la natation, le surf ou le ski nautique, et que la fabrication de neige artificielle et son utilisation pour skier étaient en fait ‘anticipées’ par l’ADEQ et sont donc tout à fait acceptables.

Quant aux « déficiences » constatées à Snowbowl, l’ADEQ dit avoir envoyé une ‘injonction informelle’ – bien que recommandée – à la station.

Evidemment, les responsables de Snowbowl se sont empressés de mettre des panneaux aux endroits spécifiquement indiqués dans la plainte de Rudy Preston et Kathleen Nelson, et ont affirmé qu’ils en avaient commandés d’autres. On ne sait toujours pas ce qu’ils comptent faire pour empêcher les skieurs de traîner de la neige jusqu’au restaurant avec leurs chaussures.

Pour ce qui est des traces de produits chimiques trouvés dans l’eau d’égout traitée, l’ADEQ se contente de dire que cette eau a été testée depuis plus de dix ans et qu’elle est utilisée pour l’irrigation dans des centaines de résidences et des dizaines de terrains de golf, cours d’écoles et parcs, sans qu’aucune maladie liée à cette utilisation ait jamais été signalée. Comme les défenseurs des Pics l’ont déjà fait remarquer, en générale les gens ne broutent pas les pelouses ou les terrains de golf, mais ils peuvent tomber dans la neige – rien de plus casse-gueule que le ski – et en avaler par accident. L’ADEQ admet qu’il y a une évolution constante dans l’étude des risques pour la santé, et que certaines inquiétudes ont été formulées à propos de la présence de produits chimiques dans l’eau traitée. C’est pourquoi ils ont formé une Commission Consultative sur les Nouveaux Contaminants (Advisory Panel on Emerging Contaminants) afin de réfléchir à la question. La municipalité de Flagstaff y participe. Donc, on verra, un jour, quand la Commission aura fini de se réunir, de réfléchir, de consulter des experts et contre-experts, de produire des rapports, etc.

Le rapport ne répond absolument pas aux arguments suivants :

– L’effet cumulatif des polluants : le fait qu’aucune maladie n’ait été signalée dans les dix ans passés ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas demain, certains produits ayant un effet cumulatif à long terme.

– Des analyses ponctuelles de l’eau d’égouts traitée ne prouvent pas grand-chose : le taux de produits chimiques peut varier d’un jour à l’autre, selon ce que les gens ont consommé, ce qu’ils ont utilisé comme détergents, etc.

– Les infiltrations possibles dans le sol, les sources d’eau, les nappes souterraines (c’est la principale objection des Autochtones).

 

Il s’agit encore et toujours de mauvaise foi évidente et de parti pris pour les entreprises privées qui font valoir les gains possibles au-dessus de toute autre considération. Et pour justifier, là-bas comme ici, ils agitent la formule magique, purement incantatoire : « Créer des emplois ! Créer des emplois ! »

 

Sources: Rapport de l’ADEQ du 24 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. Kevin Burke, pour la municipalité de Flagstaff du 28 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. E. Borowski du 28 janvier 2013 (le tout téléchargé le 7 février en PDF, qui n’est apparemment plus disponible maintenant)

 

La Centrale Navajo (Navajo Generating Station) – Photo Christine Prat

LA CENTRALE AU CHARBON DU PRESIDENT OBAMA…

Par Wahleah Johns
De Black Mesa Water Coalition
Publié par Huffingtonpost
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2 février 2013
Traduction Christine Prat

 

Le Président Obama possède une centrale au charbon. Une grande.

D’accord, pas M. Obama personnellement. Mais le gouvernement fédéral est le plus gros propriétaire de la plus grande centrale au charbon de l’ouest des Etats-Unis : la Centrale Navajo [Navajo Generating Station] de 2250 mégawatts près du Grand Canyon, dans la Réserve Navajo au nord de l’Arizona.

Dans la promesse de son discours d’investiture de faire quelque chose pour remédier au désastreux changement climatique, le président a dit que l’Amérique devait être à la tête de la transition vers les sources d’énergie durables. Nouvelle encourageante pour nos enfants, mais qu’en est-il des détails ?

Beaucoup ont mis en avant la décision à venir sur l’oléoduc Keystone XL qui doit transporter les sables bitumineux. Mais tout aussi révélateur sera le rôle du Gouvernement dans les décisions qui planent au-dessus de la Centrale Navajo.

Il y a des centrales au charbon dans tout le pays, mais celle-ci est différente. Le gouvernement des Etats-Unis est copropriétaire de la centrale afin de fournir de l’électricité aux pompes qui font remonter par un canal les eaux du Colorado sur 500 km, de l’ouest de l’Arizona au centre et au sud de l’état.

La Centrale Navajo [Navajo Generating Station] date d’il y a près de 40 ans, lorsque j’étais petite et fréquentais un pensionnat à Shonto, dans la Réserve Navajo, à environs une heure de route de la centrale au charbon. Je me souviens qu’on venait me chercher à l’école le vendredi et que nous allions avec ma famille à Page pour faire les courses avant de rentrer à la maison. Je me demandais pourquoi ils avaient des lumières et pas nous, si cela voulait dire que nos terres ressembleraient un jour à une grande ville. A l’époque, la plupart des habitations dans la réserve, comme celle de ma grand-mère, n’avaient ni électricité ni eau courante.

Aujourd’hui, des décennies plus tard, c’est toujours à peu près la même chose. La centrale et la mine fonctionnent toujours et beaucoup de foyers Navajo dans la région n’ont toujours pas d’électricité ni d’eau courante.

Mais les temps et les points de vue ont changé. Aujourd’hui les communautés de la région sont très préoccupées par l’eau. La Centrale Navajo utilise environs 40 millions de m³ d’eau par an et l’extraction de charbon sur Black Mesa a vidé des nappes aquifères fossiles qui ne peuvent pas être reconstituées.

Les gens s’inquiètent pour leur santé. La Centrale Navajo est l’une des pires des Etats-Unis pour les émissions d’oxyde d’azote, qui réagit dans l’atmosphère et produit une pollution sous forme de fines particules, l’une des pollutions de l’air les plus dangereuses.

Suite à des super tempêtes et à la sécheresse, la Centrale Navajo est en train d’acquérir une notoriété comme principale source de réchauffement climatique à cause de la pollution au carbone. A l’heure actuelle, les résidents de la région qui essaient de vivre de l’élevage, de l’agriculture, du tissage ou autres activités qui demandent beaucoup d’eau et un environnement sain s’inquiètent pour leur avenir.

C’est dans ce contexte qu’approche la prise de décisions au sujet de la Centrale Navajo cette année, des décisions qui incombent en partie au Gouvernement Obama. Faudrait-il investir des ressources dans l’installation de moyens de contrôle modernes pour cette centrale vieillissante, comme c’est exigé par la Loi sur l’Air Propre, pour poursuivre ses activités ?

Ou bien, après près de 40 ans, est-il temps de se tourner vers un futur économique différent pour la réserve Navajo, de planifier une transition vers de l’énergie, des emplois et des revenus tirés de sources d’énergie non polluantes si facilement accessibles grâce au soleil qui brille constamment sur notre territoire ?

Les directions de trois institutions fédérales – le Ministère de l’Intérieur, celui de l’Energie et l’Agence de Protection de l’Environnement – ont annoncé qu’elles allaient travailler ensemble sur la question de la Centrale Navajo. Mais leurs buts sont vagues. Vont-elles appliquer la mission du discours d’investiture du Président Obama promettant des sources d’énergie propres, pour maintenir notre vitalité économique et préserver notre planète ?

De grandes entreprises comme Peabody, la multinationale charbonnière qui fournit la Centrale Navajo, ne vont certainement pas rester les bras croisés. M. Obama a admis dans son discours que la voie vers l’énergie durable serait parfois difficile. Cette centrale au charbon près du Grand Canyon sera un test pour sa détermination, un baromètre à surveiller pour la politique énergétique de second mandat.

 

DEUX JEUNES AUTOCHTONES ATTAQUES PAR UNE ADEPTE DE LA STATION DE SKI SNOWBOWL

 

Publié par Protect the Peaks et Indigenous Action Media
Publié aussi sur Censored News

CONTACT:
protectpeaks@gmail.com
http://www.protectthepeaks.org

To see the article in English click on one of the above mentioned sites

Traduction Christine Prat

Samedi 9 février 2013

 

Jeunes Autochtones jouant du tam-tam attaqués par une adepte de la station Snowbowl à Flagstaff lors d’une fête organisée par la station de ski

 

FLAGSTAFF, Arizona – Dans le cadre d’une semaine d’actions [voir l’article sur l’appel à la semaine d’actions] pour protéger les Pics, 50 personnes s’étaient rassemblées dans le centre le Flagstaff pour une action-éclair sous forme de ronde, selon l’habitude d’Idle No More.

L’action de protestation, qui coïncidait avec Dew Downtown, une manifestation sponsorisée par la Ville de Flagstaff en partenariat avec Arizona Snowbowl, était organisée contre l’expansion des pistes de ski de Snowbowl et la fabrication de neige avec de l’eau d’égout traitée.

Apparemment pour éviter un conflit entre les participants de Dew Downtown et la Ronde, des organisateurs de l’action de protestation furent invités à parler sur la scène de la Place de l’Heritage et à chanter une chanson. Rudy Preston, qui défend les Pics depuis longtemps, s’est vu passer un micro à 17h pour parler des dangers de la fabrication de neige avec de l’eau des toilettes recyclée. Il s’est adressé pendant environs 5 minutes à un public mêlé de participants à Dew Downtown et de danseurs d’Idle No More. Il a invité la foule à rejoindre la ronde et proposé de la littérature aux gens qui voulaient plus d’informations. C’est à ce moment que les tam-tams pour la Ronde ont commencé à résonner et une majorité des gens dans la foule s’y sont joints.

« C’est une question qui divise beaucoup notre communauté et c’est avec gratitude que j’ai accepté cette occasion de parler à une foule de gens qui ne sont probablement pas d’accord avec mon point de vue et j’espère que certains d’entre eux se demanderont si faire du ski sur de l’eau des toilettes recyclée est bien une sage décision. Même si çà devait rapporter quelques dollars à une ville déjà à court d’argent, çà ne vaut pas la peine de courir des risques pour la santé et le bien-être de quiconque. » dit Rudy Preston responsable du site TrueSnow.org.

A la fin de la ronde, une marche impromptue a quitté la place et s’est dirigée vers la principale piste de ski installée pour Dew Downtown. La police de Flagstaff a empêché le cortège de pénétrer sur le site, déclarant que les organisateurs de Dew Downtown avaient un permis et que les manifestants n’étaient pas autorisés à emprunter le trottoir. Le cortège s’est alors arrêté à l’entrée de Dew Downtown et les manifestants ont commencé à scander des slogans et chanter des chansons.

Danny Blackgoat, un Diné (Navajo) de Black Mesa s’est exclamé « Voilà comment est faite la vraie neige ! » en montrant d’un geste vers le ciel la neige qui tombait.

Le groupe scandait « Protégez les Sites Sacrés, Défendez les Droits de l’Homme ! », « Pas de Profanation pour votre Récréation, Protégez les Pics ! » et « Pas de neige de caca ! », quand une adepte de Snowbowl isolée a commencé à hurler des remarques racistes, des grossièretés, y compris le mot « crevez » à l’adresse des manifestants.

Le groupe formait un cercle et terminait la manifestation en chantant l’hymne de l’American Indian Movement quand l’adepte de Snowbowl, apparemment en état d’ébriété, a forcé le cercle des manifestants en agitant les bras, a déchiré une grande banderole, l’a arrachée des mains de ceux qui la tenaient et l’a jetée par terre. Puis elle a continué à forcer le cercle et a agressé deux jeunes Diné qui chantaient et jouaient du tam-tam. Après leur avoir donné des coups de poing, elle a saisi les tam-tams et essayé de les casser.

« J’ai la sensation que si les rôles étaient inversés, çà se serait terminé autrement », dit Leslyn Begay, Navajo et mère des deux jeunes de 11 et 13 ans qui ont été agressés. « Si j’attaquais un enfant caucasien, j’irais directement en prison. Cette femme blanche nous attaque, arrache leurs tambours, et pourrait bien s’en tirer comme çà. C’est du racisme. Les flics ont rejeté ma demande de l’arrêter pour agression. Ils lui ont juste donné une contravention pour inconduite mais ils ont refusé de l’accuser d’agression ou de l’arrêter pour ce qu’elle a fait à mes enfants. »

En réaction à l’agression, l’officier de police Jim Radloff a dit « vous pouvez choquer certaines personnes avec vos slogans… c’était sa (celle de l’agresseur) liberté d’expression. »

Quelques manifestants ont réagi rapidement et ont séparé d’agresseur des deux garçons, puis elle a essayé de quitter les lieus. Quelques personnes l’ont suivie tandis que quelqu’un appelait la police.

La police a établi que la femme avait bu et l’ont sanctionnée pour inconduite et l’ont laissée partir. Beaucoup de témoins de la scène étaient très choqués qu’elle soit autorisée à partir comme çà, et bien qu’elle ait été vue en train de frapper et de brandir le poing devant quiconque se trouvait en travers de son chemin, la police n’a pas jugé qu’il y avait des éléments suffisants pour l’accuser d’agression.

L’officier de police Radloff, de la police municipale de Flagstaff, a défendu sa décision, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il ne l’avait pas arrêtée, en déclarant « de toutes façons çà revient au même, elle sera convoquée au tribunal. »

Lorsqu’on a insisté sur le fait que beaucoup de gens avaient vu l’agresseur attaquer plusieurs personnes, il a déclaré qu’il mettrait tout cela dans son rapport et laisserait le procureur décider s’il y avait suffisamment de preuves pour l’accuser d’agression.

Le policier Radloff ne semblait pas croire un jeune garçon qui disait que la femme l’avait frappé. En fait, s’il n’avait pas été entouré par au moins une demi douzaine de témoins qui insistaient pour que la femme soit poursuivie pour agression, il n’est pas évident que l’agresseur aurait même été sanctionnée pour inconduite. Cependant l’officier de police Radloff a finalement déclaré que « c’était clairement de l’inconduite. »

De nombreux témoins de l’agression étaient visiblement secoués de voir la femme autorisée à partir avec une simple contravention.

 

Photo en haut de l’article: Protect the Peaks. Photo du bas: Dawn Dyer, publiée par Censored News

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Le 10 février, Protect The Peaks a rajouté un commentaire :

Une note importante est que la police s’apprêtait à escorter l’adepte de Snowbowl hors des lieus sans plus réagir à l’incident (pas de contravention ni d’arrestation). Quelqu’un qui s’est improvisé ‘copwatch’ a demandé aux flics ce qui se serait passé si un manifestant avait été accusé d’avoir frappé un gosse participant à la fête officielle, Dew Downtown… le flic a dit qu’il aurait été arrêté immédiatement.

Au début de la vidéo, Kat, un des deux gamins agressés

 

Soutien d’Autochtones d’Argentine aux Navajos en lutte contre les Mines

 

ArgentinaCAFLH2W8
Par Jorge Luis Mamani,
REPRESENTANT DU PEUPLE KOLLA
Publié par Censored News
English / Español

Traduction Christine Prat

 

Bonsoir, Je vous écris de Jujuy en Argentine, je suis représentant du Peuple Kolla de la Province de Jujuy, des autochtones vivant dans toute la région des Andes en Amérique du Sud, et j’ai entendu parler de la résistance et de la lutte [des Navajos] concernant l’exploitation de mines à ciel ouvert dans leurs Territoires.

Je soutien leur lutte parce que c’est aussi le plus gros problème que nous avons, nous les peuples d’origine de Jujuy, plus spécialement le peuple Kolla. Je leur transmet de chaleureuses accolades et beaucoup de force afin qu’ils sortent vainqueurs.

Unité
Résistance
Sagesse
Alliances
Amour

 

Voir article sur la manifestation contre Peabody Coal à St. Louis
Voir lettre des Navajos Fern Benally et Don Yellowman à la direction de Peabody Coal

 

mnnlogo1MOHAWK NATION NEWS: IDLE NO MORE, EDITORIAL
See original article in English
12 décembre 2012

Traduction Christine Prat

MNN, 12 décembre 2012 – L’Assemblée des Premières Nations AFN et le Caucus Iroquois IC ont fusionné leurs corporations le 4 décembre 2012.

Le Caucus Iroquois représente les conseils de bandes placés au-dessus des communautés Mohawk du Canada, et non pas la représentation légitime du peuple Mohawk ou la Confédération Iroquoise. Ils s’attribuent le mérite de notre activisme de base. En fait il travaillent en coulisse pour aider leurs bienfaiteurs – le gouvernement Canadien – à essayer de nous réduire au silence et maintenir l’illusion de liberté.

L’Assemblée des Premières Nations (AFN) représente l’autre branche des conseils de bandes coloniaux du Canada. Il peut sembler que ces deux entreprises privées sont à la pointe du mouvement ‘Idle No More’ ou adoptent son agenda. Ils essaient de donner l’impression que tous les Indiens suivent la Loi sur les Indiens, ce qui est un mensonge.

La fusion est supposée être le début d’une relation de combat entre l’AFN et le gouvernement fédéral. Comment ? Les deux lobbys sont payés par l’entreprise privée qu’est le Canada.

Le Caucus Iroquois n’a rien à voir avec la résistance aux colonialistes. Ils sont payés pour nous pacifier, semer la confusion et s’assurer que la vraie Confédération ne puisse instaurer la Grande Loi de la Paix.

Ils n’ont aucun droit légal de participer à des négociations concernant notre peuple, notre territoire et nos ressources. Ils ne représentent que le conseil de bande d’Indiens privatisés et les électeurs qui participent aux élections dans les réserves. La base n’ira pas à la table des négociations tant que les trois corporations privées [AFN, IC et le Canada] bradent nos ressources et nous imposent de plus en plus de restrictions génocidaires.

Le Premier Ministre Harper est frustré par l’échec de l’Assemblée, AFN, à nous faire taire et nous asservir. Sa loi fasciste C [quelque chose !] va créer plus de famine, d’emprisonnements et de mort par génocide économique, racial, culturel et spirituel. Toute entreprise Autochtone indépendante qui réussit est criminalisée. Harper veut une nouvelle équipe d’Indiens super obéissants. Comme le dit l’économiste Hitman « Ne vous préoccupez pas du peuple. Pensez juste à vous et votre famille ».

La Loi sur l’Avancement des Indiens de 1924 nous a imposé les sanctions économiques les plus répressives sur terre, pour essayer de nous soumettre par la faim. Les réserves étaient et sont toujours des camps de prisonniers de guerre. Nous sommes forcés de subir l’oppression pour manger. Ils veulent se débarrasser de nous pour s’emparer de notre territoire riche en ressources au profit des multinationales et les utiliser pour entreposer les déchets toxiques [Attawapiskat, Keshachewan, Akwesasne, Kahnawake, Tyendinage, etc.].

L’Assemblée « Çà-Ne-Sert-A-Rien » AFN s’est réunie récemment dans le Gatineau pour nous dire combien tout va mal et est sans espoir et nous a pratiquement dit que nous devions continuer à faire avec.

Les délégués ont traversé le Fleuve Ottawa pour marcher sur le Parlement et ont essayé d’entrer à la Chambre des Communes. L’incident n’a duré qu’un instant. Le gouvernement savait que c’était ses pantins et qu’il pouvait leur fermer la porte au nez. D’après la Loi sur les Indiens, les Indiens ne sont pas autorisés à y pénétrer.

Nous, les vrais Ongwehonweh de la Grande Ile de la Tortue n’allons pas mendier ce qui est à nous. On rappellera aux visiteurs qu’ils occupent illégalement notre pays, le vol de nos possessions, le génocide et ce qu’ils nous doivent.

Pourquoi notre peuple combat-il pour des traités ? Ces contrats illégaux ne valent même pas le papier sur lequel ils sont écrits. Nous n’obtenons rien. Ils ont obtenu le droit de nous contrôler et de tout nous prendre. Chaque traité a été violé, ce qui les rend tous nuls et non avenus.

Le seul vrai traité est la Guswentha de 1701 qui leur accorde un refuge et les invite à être d’accord avec nous. Ils n’ont jamais pu avoir juridiction sur nous, notre territoire, nos ressources, notre air et notre eau. La loi internationale stipule que lorsqu’un traité est rompu, tout retourne à la situation du jour d’avant que le traité soit signé, le 24 juin 1701.

Les occupants émettent des cartes au nom des bandes privatisées. Les détenteurs sont supposés être des Indiens Canadiens sous la juridiction et la souveraineté privatisées du Canada.

Si les cartes de bandes étaient déchirées demain et les corporations canadiennes abandonnées, seuls les chefs de conseils de bandes et ceux qui votent à leurs élections resteraient leurs Indiens artificiels privatisés. Le reste d’entre nous serait à la barre, ne ferait pas partie des compagnies étrangères et n’aurait renoncé à rien.

Le Canada perd 60 millions de dollars par jour, 22 milliards par ans, à cause des prix cassés auquel il vend notre pétrole aux Etats-Unis. Ils veulent le vendre aux marchés asiatiques par la côte ouest. Nous n’autoriserons jamais l’oléoduc à traverser le territoire Ongwehonweh. Nous avons fait fermer le projet d’oléoduc Northern Gateway. Dans les années 70 nous avons fait fermer l’oléoduc de la vallée Mackenzie. Les malfrats d’Enbridge ont été fermés. Les voleurs ne veulent pas être honnêtes avec leurs propriétaires. Au lieu de cela, ils envoient leurs flics pour nous menacer.

Les colons sont venus ici sans rien, pas de langue, de peuple ou d’histoire communs. Ils ont apporté la rapacité et le goût du sang. Ils sont pris de panique, furieux, frustrés et nous menacent parce qu’ils n’avaient jamais pensé devoir rendre des comptes. Il est temps de dissoudre la corporation de squatters illégale qu’est le Canada. Oui, nous dirons aux gouvernements et aux corporations étrangers et à leurs entités ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas avoir.

Nous devons travailler ensemble comme un seul peuple inhérent à la Grande Ile de la Tortue. Il y a une formule pour arriver à un consensus afin que nous survivions tous. Si quelqu’un a faim, nous avons tous faim. Faire pression pour contrôler les intérêts sur nos ressources est un début.

Nous voulons la paix, pas le pacifisme. Nous voulons contrôler nos vies, notre territoire, nos ressources minières, notre pétrole, notre eau, notre gaz, notre sol, notre écosystème, notre air et tout ce qui s’y trouve.

 

MNN Mohawk Nation News
www.mohawknationnews.com
kahentinetha2@yahoo.com
Box 991, Kahnawake [Quebec, Canada] J0L 1B0

 

Sur l’historique du mouvement ‘Idle No More’, voir aussi:
Article d’Indigenous Action du 23 décembre
Article du CSIA-Nitassinan

PROTESTEZ CONTRE LA DESTRUCTION DES PICS! ARRETEZ SNOWBOWL ! NE LAISSEZ PLUS FAIRE [IDLE NO MORE] !

Actions du 1er au 9 février 2013
A Flagstaff, Arizona

Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat

 

Les propriétaires multimillionnaires d’Arizona Snowbowl s’apprêtent à célébrer « 75 ans » de destruction écologique et de génocide culturel. Nous avons l’intention d’y être pour honorer 500 ans de résistance !

Nous n’avons JAMAIS laissé faire […been idle].

En 1983, après des décennies de résistance persistante de la communauté, Snowbowl a été autorisé par une décision du tribunal de développer une station de ski sur un peu plus de 3 km2 des pentes des Pics. Snowbowl prétend avoir 75 ans, mais en fait ils n’exploitent une station de ski que depuis le milieu des années 80. Leur célébration est prématurée, et sert à promouvoir un bluff faisant croire que leur existence est contemporaine aux premiers temps de la fondation de Flagstaff.

Depuis deux ans, les excavatrices de Snowbowl découpent notre Mère, pour étendre les pistes de ski et placer l’infrastructure pour les eaux d’égout recyclées. Depuis, nous ne pouvons ignorer le bruit assourdissant de milliers d’arbres anciens s’écrasant dans la terre déchirée.

Alors, nous avons marché à l’aube et nous sommes enchaînés pour bloquer leurs machines violentes. Nous avons défilé pacifiquement avec des centaines d’amis et de voisins lorsque la police de Flagstaff nous a attaqués sans aucune provocation de notre part (depuis les poursuites ont été abandonnées). Nous avons bloqué la route de Snowbowl et avons subi de nouveau la violence d’état, blessés par leurs marteaux piqueurs et leurs scies à métaux. Près de 50 arrestations ont marqué notre profond engagement à mettre fin à la violence coloniale de l’état et la folie des entreprises rapaces. Nous avons été contraints de le faire pour la protection de cette montagne sacrée, la protection de cette zone alpine sauvage et rare, pour la protection de la santé publique, la protection des animaux dont les Pics sont l’habitat, la protection de la packera franciscana des Pics menacée et la protection de tous ceux qui connaissent leurs liens sacrés avec ces montagnes.

Snowbowl est maintenant la première station de ski au monde à faire de la neige artificielle avec 100% d’eau d’égout traitée. Nous avons perdu temporairement cette bataille face aux attaques du Service des Forêts des Etats-Unis et du soi-disant « système de justice » des Etats-Unis, mais nous pouvons encore arrêter la fabrication de neige et nous le ferons.

Nous invitons tous ceux qui ressentent dans leurs cœurs l’appel à résister, s’opposer et affronter Snowbowl à nous rejoindre dans l’esprit d’Idle No More [Ne nous laissons plus faire]. « Idle No More appelle tous les gens à se rejoindre dans une révolution qui honore et réalise la souveraineté Autochtone qui protège la terre et l’eau ». – www.idlenomore.ca

Nous respectons la diversité des tactiques et encourageons l’organisation fondée sur l’affinité. Nous appelons aussi à d’autres actions aux dates suggérées et en tous autres lieus.

Notre action est notre prière.

 

Voir tous les articles précédents sur la lutte pour les San Francisco Peaks
Voir résumé de l’histoire de la station de ski et de la lutte pour les Pics

 

DES MENACES D’EXPLOITATION DE MINES D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON PLANENT TOUJOURS, UN AN APRES DES RESTRICTIONS HISTORIQUES SUR L’EXTRACTION

Par Protect Grand Canyon, NAU (Université du Nord de l’Arizona, Flagstaff)
Publié le 10 janvier 2013
See original article in English

Traduction Christine Prat

PARC NATIONAL DU GRAND CANYON DU COLORADO, Arizona – Un an après que le gouvernement Obama ait adopté une loi introduisant de nouvelles protections limitant le développement de l’extraction d’uranium dans une zone d’environs 4000 km2 autour du Parc National du Grand Canyon, la pollution et les menaces légales de l’industrie de l’uranium sont toujours là. Cinq poursuites en justice de l’industrie minière – dont une réclamant au moins 120 millions de dollars aux Etats-Unis – ainsi que des projets de réouverture de mines des années 80 menacent toujours le public et les terres tribales traditionnelles ainsi que l’eau à l’intérieur et autour du Parc National du Grand Canyon.

« Le Grand Canyon et son bassin alimentent un habitat important pour toute une variété de vie sauvage – des condors aux mouflons – et c’est un moteur économique pour le nord de l’Arizona, fournissant des emplois et des revenus à cette région rurale » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club pour le district du Grand Canyon. Ce retrait – mettant un terme aux activités minières destructrice – est capital pour la protection du Grand Canyon et de l’eau qui est vitale pour nos communautés. »

Le gouvernement a finalisé le « retrait » des 4000 km2 autour du Grand Canyon le 9 janvier 2012, suite au tollé régional et national causé par les impacts potentiels d’une nouvelle explosion de l’exploitation d’uranium au cœur de ce paysage mondialement célèbre. Les restrictions interdisent les nouvelles concessions minières et le développement de mines sur d’anciennes concessions dont les réserves en minerai ne sont pas prouvées et n’ont pas d’autorisation valide d’exploiter des mines.

« Après un onéreux examen et une participation publique substantielle, le Ministre Salazar a pris une décision ferme et résolue pour protéger l’un des paysages les plus importants du monde et la santé à long terme des communautés autochtones qui vivent à l’intérieur du bassin de Grand Canyon » dit Dave Nimkin de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Les efforts actuels pour compromettre cette décision courageuse et appropriée nous mettent tous en danger. »

Cinq poursuites judiciaires de l’industrie de l’uranium et ses partisans ont été lancées en 2012 attaquant les restrictions ; une a été retirée, et quatre ont fusionné en une seule, portée aujourd’hui devant la cour de justice fédérale en Arizona. Pour défendre le retrait, la Tribu Havasupai et les groupes de protection du site sont intervenus dans l’affaire.

« Le Grand Canyon et les terres, les bassins hydrologiques et les communautés aux alentours ne doivent pas être envahis par les mines et traversés en tous sens par des routes et des poids-lourds transportant des matériaux radioactifs » dit Ted Zukoski, un avocat représentant les tribus et les groupes pour la protection de la nature opposés aux poursuites de l’industrie. « Nous continuerons à nous battre pour protéger les gens, la vie sauvage et les eaux vitales de la région. »

VANE Minerals, de Londres, a retiré sa plainte contre les restrictions minières le mois dernier, choisissant de poursuivre les Etats-Unis au civil. Dans cette affaire en cours, VANE affirme que les nouvelles restrictions minières lui donne droit à plus de 120 millions de dollars des contribuables américains.

RedButte1En avril 2012, la Forêt Nationale de Kaibab a octroyé des droits d’extraction à Energy Fuels pour la Mine du Canyon sur la rive sud du Grand Canyon, à l’intérieur de la zone de restrictions. En juin, la Forêt a annoncé qu’elle autoriserait Energy Fuels à rouvrir la Mine du Canyon et mettrait à jour sa « déclaration d’impact environnemental » vieille de 27 ans. La mine est proche de Red Butte, un lieu sacré pour les Havasupai, qui ont mené une bataille juridique de plusieurs années pour bloquer la mine dans les années 90.

« Les organismes gouvernementaux d’Obama autorisent la réouverture d’anciennes mines sans mettre à jour les anciennes études environnementales » dit Taylor McKinnon, directeur des campagnes pour les terres publiques au Centre de la Diversité Biologique. « Ces mines vont amener la pollution que les restrictions entendaient empêcher. Leur approbation dans les années 80 était une idée épouvantable ; autoriser leur réouverture sur la base de connaissances scientifiques dépassées est encore pire. »

Le Bureau de Gestion des Sols autorise Energy Fuels à préparer l’ouverture d’une seconde mine, la Mine Pinenut, située au nord du Grand Canyon. Tout comme le Service des Forêts, le Bureau de Gestion des Sols n’a pas mis à jour ses examens environnementaux des années 80 pour cette mine ni pour la mine Arizona 1 toute proche, qui a commencé à opérer en 2009 et que les tribus et groupes de protection ont attaqué en justice pour faire cesser l’exploitation. Ce conflit est maintenant devant la Cour d’Appel du 9ième Circuit.

« Des décennies d’extraction d’uranium dans la région ont laissé un héritage toxique qui a pollué définitivement les eaux de surface et souterraines et continue à menacer la vie des gens, le parc et la flore et la faune, » dit Roger Clark du Grand Canyon Trust. « Le Parc National du Grand Canyon a récemment dépensé 15 millions de dollars pour retirer des engins radioactifs et la couche supérieure du sol de la mine Orphan, qui présentent des dangers pour les condors menacés et les visiteurs de ce très populaire point de vue sur le Canyon. L’exploitation de mines est une industrie qui connaît des cycles d’expansion et d’effondrement qui nuisent au tourisme et privent les économies locales des bénéfices à long terme qu’elles pourraient tirer d’un Grand Canyon aux paysages intacts et non pollués. »

La pollution à l’uranium dévaste déjà le Grand Canyon et les environs. La Nation Navajo a plusieurs centaines de mines d’uranium abandonnées qui n’ont toujours pas été dépolluées. Parce que des dizaines de nouvelles mines menaçaient d’industrialiser des terres de grande valeur, de détruire l’habitat de la faune et la flore sauvages et de polluer définitivement ou épuiser les nappes aquifères et les sources, des savants, des gouvernements tribaux et locaux et des entreprises ont exprimé leur soutien à la protection que le retrait de l’industrie minière apporte au Grand Canyon et ses environs.

 

Contacts :

David Nimkin, National Parks Conservation Association, (801) 518-1270
Ted Zukoski, Earthjustice, (303) 996-9622
Taylor McKinnon, Center for Biological Diversity, (928) 310-6713
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 999-5790
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515

 

 

SAN FRANCISCO PEAKS: LA TRIBU HOPI PARVIENT A UN ACCORD AVEC LES AUTORITES DES ETATS-UNIS

Article publié par le site True Snow,
le 28 décembre 2012
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Traduction Christine Prat

 

KYKOTSMOVI, Arizona – La Tribu Hopi et les Etats-Unis sont parvenus à un accord intérimaire suite à la plainte de la Tribu affirmant que le Service des Forêts des Etats-Unis enfreint la Loi sur les Espèces Menacées [Endangered Species Act ‘ESA’] en autorisant la fabrication de neige à partir d’eaux usées recyclées à la station de ski Arizona Snowbowl.

Les Etats-Unis se sont engagés à : (1) permettre une consultation directe, de gouvernement à gouvernement entre la Tribu Hopi et le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis étant donné que c’est le Service des Poissons et de la Vie Sauvage qui doit examiner la question, (2) effectuer une analyse de modélisation atmosphérique indépendante des opérations de fabrication de neige et (3) mettre en place un système de surveillance supplémentaire du milieu critique où pousse la packera franciscana des San Francisco Peaks, une plante menacée qui n’existe que sur les San Francisco Peaks et précisément aux environs de la zone d’utilisation spéciale d’Arizona Snowbowl.

 

La Tribu Hopi continue à s’opposer au projet de fabrication de neige à partir d’eaux usées recyclées et est en désaccord avec le point de vue du Service des Forêts selon lequel la fabrication de neige proposée est sûre pour l’environnement et la santé publique. « La Tribu Hopi attend avec intérêt de faire valoir directement auprès du Service des Poissons et de la Vie Sauvage son point de vue selon lequel le projet de fabrication de neige causera des dégâts irréversibles aux San Francisco Peaks », dit Robert Lyttle, Conseiller Juridique Général de la Tribu Hopi.

La question de la sécurité et de la protection de la packera franciscana des San Francisco Peaks menacée et de son milieu fragile est maintenant portée devant le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis pour examen et réflexion. Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage, dont la mission est de préserver, protéger et renforcer les poissons, la vie sauvage, les plantes et leurs habitats, va maintenant examiner la plus récente Evaluation Biologique du Service des Forêts. Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage peut aussi préparer son propre Avis Biologique.

L’accord auquel la Tribu Hopi et les Etats-Unis sont parvenus établit que l’analyse de modélisation atmosphérique supplémentaire, la surveillance et la consultation soient effectuées avant que le Service des Poissons et de la Vie Sauvage prononce sa décision. « Cet examen aurait dû avoir lieu depuis longtemps. Nous continuons à demander au Gouvernement Obama de revoir cette décision autorisant la fabrication de neige à Snowbowl à la lumière de la politique actuelle vis-à-vis des Sites Sacrés et en se fondant sur les nouvelles données concernant les risques pour l’environnement et la santé publique » dit Leroy Shingoitewa, président de la Tribu Hopi.

La préservation du fragile écosystème alpin des San Francisco Peaks demeure un but central pour la Tribu Hopi, de nombreuses autres Tribus Amérindiennes et beaucoup d’autres. Les Pics sont un lieu sacré pour beaucoup à cause de leur valeur environnementale, culturelle et religieuse.

 

Voir article de novembre 2012 sur la plainte déposée par la Tribu Hopi

 

ReclaimSignNAUBRAS DE FER AVEC LE SERVICE DE LA QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT : DES CITOYENS DECOUVRENT DES INFRACTIONS DANS L’EAU RECYCLEE DE SNOWBOWL

Par Under The Concrete
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27 janvier 2013

Traduction Christine Prat

 

Le 26 décembre 2012, deux jours après que la station de ski Arizona Snowbowl ait commencé à faire de la neige artificielle à partir d’eaux usées recyclées, des résidents inquiets, Rudy Preston et Kathleen Nelson, ont déposé une plainte, accompagnée de photographies, affirmant que Snowbowl a enfreint des lois de l’état et ne s’est pas conformé à de nombreuses conditions stipulées dans son contrat de vente d’eaux usées passé avec la ville de Flagstaff. La plainte a été déposée auprès de la ville et du Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona. Mardi 15 janvier, la Ville de Flagstaff a voté à l’unanimité l’ouverture d’une enquête approfondie sur la plainte. De même, le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona a réagi à la plainte le 23 janvier.

Après plus de dix ans de poursuites judiciaires et de farouche résistance de la part de groupes écologistes, de citoyens inquiets et de Nations Autochtones, on aurait pu croire que le moment où les canons à neige tireraient leur premier coup serait un moment à fêter. Cependant, comme le suggère un titre récent du New York Times, « Les Pentes de Couleur Douteuse Gâchent le Lancement de la Fabrication de Neige », la neige artificielle était jaune.

Le même article dit aussi que « la couleur anormale de la neige a aggravé un conflit déjà épineux ». Tandis que le directeur général de Snowbowl, J.R. Murray, attribue la couleur à des résidus de rouille dans les tuyaux neufs qui transportent les eaux usées en haut de la montagne à partir de la station de traitement de Rio de Flag à Flagstaff, d’autres voient la manœuvre comme l’une des nombreuses manières par lesquelles la station continue de fuir ses responsabilités impliquant de respecter la loi et les conditions stipulées par son contrat avec la ville.

En bref, bien que la question de la neige jaune ait fait la une des médias locaux et nationaux, la plainte n’a rien à voir avec l’aspect de la neige. « Nous n’avons pas porté plainte parce que la neige est jaune » dit Rudy Preston, un de ceux qui ont porté plainte. « Nous l’avons fait parce que Snowbowl enfreint les termes de son contrat avec la ville ainsi que de nombreuses lois sur l’environnement. »

Finalement, Daniel Czecholinski, Inspecteur de la Qualité de l’Eau de l’ADEQ, a dit que son service « n’allait pas faire de déclaration sur des conclusions factuelles avant que le rapport d’inspection soit publié » et a ajouté « je ne vais certainement pas faire de déclaration sur la manière d’interpréter le règlement et ne pourrais le faire de toutes façons vu que je n’ai pas le règlement sous les yeux. »

Tandis que ni M. Czecholinski, ni le Directeur des Communications de l’ADEQ, Mark Shaffer, n’ont voulu, quand on leur a demandé, faire de commentaire sur les paramètres utilisés par le service pour son inspection – si des tests de qualité de l’eau seraient effectués ou si l’enquête de terrain serait le seul critère – le service a été mandaté pour publier son rapport d’inspection dans les 30 jours ouvrables. « Lorsqu’il sera finalisé » ajouta M. Czecholinski, « nous l’enverrons à tous les intéressés et à toutes les parties responsables. C’est aussi un dossier public, à ce stade. »

A la réunion du conseil municipal au cours de laquelle la plainte a été présentée, Kathleen Nelson a souligné le fait que, Snowbowl n’ayant pas de permis d’utilisation d’eaux usées délivré par l’ADEQ, l’utilisation de cette eau par la station dépend de la liste de la ville des utilisateurs nommés dans son permis. « C’est le travail de la ville de faire appliquer les termes de ce permis » dit elle. « La ville est susceptible de perdre son permis octroyé par l’ADEQ… Pour cette raison, il est important que la ville examine soigneusement ce problème… nous sommes les détenteurs du permis. »

Le contrat de vente d’eaux usées de la Ville de Flagstaff avec Snowbowl stipule : « L’utilisateur devra se conformer strictement aux exigences suivantes : Fournir et installer en quantité suffisante des panneaux indiquant ‘Neige faite à partir d’Eaux Usées Recyclées, ne pas manger de neige ni boire de la neige fondue’ ou autres avertissements similaires. De tels panneaux devront être placés de manière à être bien visibles à chaque site de réutilisation. »

La plainte affirme qu’ « aucun panneau affichant la formulation citée plus haut n’a été vu dans la station de ski. » Au lieu de cela, après des heures d’inspection du site, on a trouvé deux petits panneaux violets, à trois mètres du sol, indiquant « Afin de préserver les ressources naturelles, de l’eau recyclée est utilisée pour faire de la neige. Ne pas avaler. » A part la formulation, qui n’est pas similaire à celle mentionnée dans le contrat, les plaignants avancent l’argument selon lequel la formulation constitue une double manipulation. Premièrement, le mot « usées » est omis, ce qui minimise la menace et la légalité de l’ingestion de cette eau.

Deuxièmement, la formulation est exprimée sous la forme d’une certaine rhétorique écologique, un procédé qui n’est pas nouveau en Arizona. Cependant, considérant que des études récentes et toujours en cours ont révélé la présence de produits pharmaceutiques, d’hormones, de produits industriels et ménagers toxiques, de perturbateurs endocriniens et d’une bactérie résistant aux antibiotiques, il est clair que ceux qui ont formulé la plainte voient ceci comme une pollution travestie en préservation de la nature. Mais leurs préoccupations vont plus loin quant au discours plus général sur cette source d’eau dans l’ouest. « Les mots ‘eaux usées recyclées’ ou pire, ‘eau recyclée’ constituent un problème en soi étant donné que le terme légal pour cette eau est ‘eau d’égout traitée.’ En la rebaptisant, la Ville a réduit l’avertissement au point de lui faire perdre presque complètement son sens, » est il écrit dans le texte de la plainte.

En ce qui concerne le signalement adéquat, le contrat de la ville stipule aussi où les panneaux doivent être placés. « Ces panneaux seront placés à tous les points pouvant logiquement servir d’entrée au site de réutilisation, à l’entrée de tous les lacs et mares de chaque site de réutilisation, à toutes les sorties de pompes et à tous les robinets fournissant de l’eau usée recyclée. » La plainte indique qu’aucun panneau n’était visible dans ces zones ni aux points d’entrée, y compris au point de départ des télésièges Hart Prairie et Sunset, aux billetteries, aux entrées de l’école de ski, ni à proximité du matériel de fabrication de la neige ou du bassin de rétention.

Le problème le « plus grave » relatif à la signalisation, selon la plainte, concerne une zone où les enfants jouent et roulent dans la neige, et où il n’y a pas non plus de panneaux. « Lorsqu’on a demandé aux parents s’ils savaient de quoi la neige était faite, beaucoup ont déclaré qu’ils ne le savaient pas et ont fait une grimace de dégoût. » Cependant, comme Preston l’a clairement indiqué lors de la réunion du conseil municipal, la question de la signalisation est « la plus petite partie de [la] plainte. »

La plainte reprend un argument soulevé au tribunal en plus d’une occasion (au cours des affaires de la coalition Save the Peaks contre le Ministère de l’Agriculture et de la Tribu Hopi contre la Ville de Flagstaff), mais n’a jamais été traité directement. Le contrat ave la Ville déclare « Les Eaux Usées Recyclées fournies selon cet accord ne seront ni directement ni indirectement utilisées ou cédées pour d’autres utilisations que la fabrication de neige. » Bien que la « fabrication de neige » soit couverte par le contrat parmi les utilisations acceptables, la plainte dénonce la faiblesse du langage légal pour affirmer que skier est aussi une « réutilisation directe » de cette eau, de même « s’asseoir dans, se rouler sur ou faire du traineau sur la neige d’eaux usées recyclées. » Des activités comme la natation, le surf, le ski nautique et autres activités constituant une « immersion totale » sont interdites par la loi de l’état. La plainte plaide que le ski et les activités annexes « constituent une immersion » et « présentent une forte probabilité d’ingestion par les yeux, le nez, la bouche, les oreilles et la peau. »

Dans le même ordre d’idées, il faut prendre en considération la question de l’hygiène dans les zones de restauration. D’après la loi de l’état, « Un détenteur de permis irrigant avec de l’eau usée recyclée devra : 3. empêcher que l’eau recyclée entre en contact avec les points d’eau potable, les rafraîchisseurs d’eau ou les zones où on mange. » On ne sera pas surpris d’apprendre que, selon la plainte, « des skieurs ont été vus traînant de la neige d’eau usée traitée dans le chalet et les zones de restauration et, en plus, utilisant et touchant les robinets d’eau potable avec de l’eau usée recyclée sur leurs vêtements et leurs gants. »

Bien sûr, le problème est l’incertitude qui entoure une investigation de ces questions. Quand l’eau usée recyclée se mélange avec la neige normale, jusqu’à quel degré de dilution y-a-t-il un risque ? Considérant que certains jours la neige d’eau recyclée constitue la couche supérieure et d’autres jours est utilisée comme couche de base, comment la loi peut-elle vraiment définir des notions concrètes d’exposition ? Considérant que l’eau d’égout recyclée n’est pas une chose homogène, que les constituants qu’on y trouve changent de jour en jour, faudrait-il mettre en place des systèmes qui peuvent signaler les jours où l’eau est dangereuse ?

Un récent article de Mother Jones se sert de la question de la fabrication de neige à Snowbowl comme base pour parler de l’utilisation grandissante du recyclage des égouts, particulièrement dans le sud-ouest. « L’accroissement de la population et le changement climatique font que la pénurie d’eau devient de plus en plus pressante dans le sud-ouest. » L’article affirme que « L’Agence de Protection de l’Environnement estime que les Etats-Unis recyclent environs 8% de l’eau des égouts ; quatre états – l’Arizona, la Californie, la Floride et le Texas – en représentent 90%. »

S’adressant au Conseil Municipal de Flagstaff, Kathleen Nelson a présenté la plainte qu’elle et M. Preston ont déposée, en montrant les implications plus vastes, au-delà de Snowbowl, au-delà de l’Arizona, de l’utilisation de cette eau. « Plus nous utilisons ces eaux usées recyclées, plus il est nécessaire de s’assurer que cette utilisation se fait selon une méthode sûre et adéquate. » Peu importe jusqu’à quel point la plainte est susceptible de se heurter à des objections tatillonnes sur la formulation du contrat et de la loi, les implications dépassent de loin les détails et mettent en jeu l’empoisonnement rapide et incessant de notre environnement global. La ville de Flagstaff et les pratiques de Snowbowl ont attiré l’attention de la nation. Les décisions qui seront prises ici devraient l’être avec intention, encadrées par des idées sur la direction que nous voulons prendre – vers un futur raisonnable et durable respectant les réseaux aquifères naturels auxquels nous devons notre vie ? Ou un futur de plus en plus toxique ?

 

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